Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1871-03-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mars 1871 21 mars 1871
Description : 1871/03/21 (Numéro 3001). 1871/03/21 (Numéro 3001).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5910539
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Le Petit Journal
a
Jamations à ce sujet. J'ai éprouvé un véritable
Igrin de ne pouvoir y faire droit, car l'armée de
Jan s'est bien battue, et c'est la seule qui n'ait
u aucune récompense.
le crois donc qu'il vous appartient de prépt 1
moire de propositions pour les militaire i
teat sous vos ordres et de le soumettre au D
de la guerre à votre arrivée en France.
Iroyez, mon cher maréchal, à ma sincère amitié.
NAPOLÉON.
L'armée ne s'y laissera pas prendre.
Déjà on avaiffait circuler une pétition par-
f nos prisonniers de guerre en Allemagne,
ja de protester contre l'état de choses ac-
el. Cette pétition, patronnée parle gouver-
nient prussien, singulier patronage,
t pas eu le moindre succès auprès de nos
aves soldats.
Voici maintenant les bonapartistes qui ar-
jentàParis; ce sont MM. Ganrobert, Per-
rny, Baroche, Chevreau, Rouher, etc.
Nous ne tirerons pas de conclusion, nous
'ssons nos lecteurs la tirer eux-mêmes.
F. H.
A Montmartre
La butte continue d'être enfermée dans une
future de barricades dont quelques-unes
nt restées à l'état d'ébauche. Les unes cou-
uit les rues sur une seule ligne, laissant
In des trottoirs libres pour la circulation
i autres se composent de deux ouvrages pa-
llèles qui se croisent au milieu de la voie,
assez distants l'un de l'autre pour que l'on
lisse y passer comme dans un tourniquet.
Ceux qui veillent au maintien de ces ouvra-
is sont généralement fort calmes etlaissent
feuler les promeneurs en toute liberté. On
,ferait diflicilement idée de la foule im-
ense qui s'était portée hier, dimanche, à
• onimartre. S'il était possible d'oublier le
ng versé et la gravité de la situation, rien
paraîtraitplus pittoresque comme cette as-
otion de la butte par un soleil resplendis-
nt.
En suivant les boulevards de l'ouest à l'est,
s premières barricades sont à la place de
ichy, et menacent le boulevard des Bati-
tolles, les rues d'Amsterdam et de Clichy.
es caissons placés au centre de la place en-
urent la statue du maréchal Moncey.
A la place Blanche, quelques pierres à
intrée de la rue Fontaine, et une barricade
us sérieuse à l'entréefde la rue Lepic.
Place Pigalle, rien de changé comme as-
ictà à la situation d'hier.
Il en est de même à la rue des Martyrs,
rmée de chaque côté du boulevard par des
irricades défendues par de l'artillerie.
Parallèlement au boulevard de Clichy, la
le des Abbesses forme une seconde ligne de
Sfense mais quelques barricades ne sont
ême pas gardées, c'est au milieu de cette
ie, sur la place de la Mairie, que l'on ren-
patre le plus d'animation. Un assez grand
jmbre de gardes nationaux, entourant quel-
les pièces de canons et plusieurs caissons,
usent avec animation des événements de la
lille. Les sauvages exécutions de la veille y
pt énergiquement blâmées.
L'accès de la butte est libre et la foule y
rcule sans difficultés, à l'exception de
irtains endroits réservés, notamment ceux
t. l'on garde l'artillerie.
Dans Parie
Au-dessous du boulevard de Clichy, com-
f3 au-dessous du boulevard Itochechouart,
[physionomie de Paris est celle des temps
[dinaires.
Dans le faubourg Montmartre, passq un
tuave que l'on fait mine de vouloir désar-
jer, mais dont l'attitude reste ferme. Il passe.
Partout on affiche et le public lit les pro-
amations du comité central qui siège à
pôtel de ville.
Vers trois heures, plus de trente bataillons
? la garde nationale occupent la place et
g abords de l'hôtel de ville. Un coup de feu
réon ne sait pourquoi, occasionne une pa-
jque et un tumulte indescriptibles.
,a mairie du OB arrondissement
Sur la place même du Panthéon, quatre
ièces de 7 neuves sont en batterie, dans la
érection de la rue Souftlot; deux autres me-
Feuilleton du 21 mars 1811
L'HOMME DE MINUIT
Par $tienne ÉNAULT et Louis JUDICIS
SECONDE PARTIE
Suite
-11 ne m'appartient pas, dit-il, de porter un
jugement sur votre conduite; je ne me sens
las l'impartialité convenable pour oser vous
pndamner ou vous absoudre vous seul
lonnaissez le fond de votre coeur vous seul
avez comment tant de cruauté peut se con-
ilier avec tant de dévouement. Vous avez
Voir le Petit Journal depuis le 28 janvier.
nacent la longue rue d'Ulm. Sur la place s'a-
gite une foule de gardes nationaux de tous
les bataillons, prêts à marcher, à obéir, à
défendre, à renverser, etc. Nous nous in-
formons du sort de M. Vacherot, maire de
l'arrondissement on ne l'a pas vu, c'est M.
Collin (l'adjoint) qui occupe la mairie il est
probable qu'à l'heure où nous écrivons il est
remplacé par un maire du comité central.
Ce matin, en effet, le comité central a in-
tronisé à la mairie du VIe arrondissement un
des siens, le docteur Tony Moilin. M. Héris-
son, sur l'invitation qu'on lui faisait de céder
la place, a protesté au nom du suffrage uni-
versel dont il tenait ses pouvoirs, et a déclaré
-qu'il ne céderait qu'à la force. Son désir fut
immédiatement satisfait, et une brave com-
pagnie du vint lui apprendre qu'à Paris,
comme à Berlin, la force prime le droit.
Nous avons vu M. Hérisson, entouré de
quelques honorables habitants de l'arrondis-
sement, protester encore sur la place Saint-
Sulpice, nous avons vu même quelques gar-
des du 193e, repentants, déclarer qu'ils ne sa-
vaient pas avoir arrêté le maire. Que faire?
Tout le monde est dans l'ignorance, dans
l'incertitude. Ceux qui agissent ne connais-
sent pas leurs chefs, ceux qui voudraient agir
n'en ont pas.
Devant les affiches blanches du Gouverne-
ment de re, devant nous
une discussion nous nous permettons de
dire que l'on joue en ce moment le jeu des
bonapartistes. « Après tout', s'écrie un citoyen,
J'aime mieux Bonaparte que Jules Favre! »
Nous allions répéter « Qui ici'?
mais il parai) qu'on ne trompe pas les Parisiens
et qu'ils travaillent sciemment il uue res-
tauration impériale. 11 n'y a au monila que
deux hommes qui aient iniérêt à lomenter
ces troubles insensés M. de Bismarck et M.
Bonaparte. Nous le comprendrons un jour,
trop tard peut-être (Français.)
Monsieur le directeur,
Hier soir, à une heure, un civil passant
pour allaires, faubourg Saint-Antoine, fut
mvité par des gardes natiouaux à mettre son
pavé à la barricade près la rue Charonne,
Ayant formellement refusé, il fut arrêté et
escorté par quatre d'entre eux dont un s'est
permis de grossières provocations ainsi que
des brutalités, alors qu'il lui était répondu
aux insultes qu'il se permettait. Les trois au-
tres n'ont été que paisibles témoins, mais
quelque peu allectés.
Tout honnête homme a droit de protester
contre de semblables procédés.
Un de vos lecteurs.
Paris 19 mars 1871.
NOUVELLES
Le Guuvernement, les ministres, les depu-
tés sont à Versailles.
Le colonel Langlois, député de Paris, s'é-
tait mis dès samedi soir à la disposition du
Gouvernement, pour concourir à la défense
de la République légale et parlementaire.
Nous sommes heureux de le féliciter de son
patriotique dévouement. (Electeur libre.)
partis cette nuit des courriers et destélégram-
mes annonçant à leurs gouvernements res-
pectifs les tristes événements dont Parisvient
d'être le théâtre.
La préfecture de police a été envahie et
tous les dossiers brûlés.
Paris a entendu cette nuit un certain nom-
bre de coups de canon. C'étaient les gardiens
de la barricade de la barrière d'Enfer, qui fai-
saient, paraît-il, des signdux que devaient
comprendre les autres postes établis par le
comité central.
Le drapeau rouge qui flottait au sommet
de la Bastille ayant été abattu, un citoyen est
voulu venger Baltimore; n'avez-vous pas
réussi et u'étes-dous pas satisfait?Le déshon-
neur de mon père, la mort de ma mèra, voilà
votre ouvrage n'est-ce pas assez pour apai-
ser le cri sauvage de votre reconnaisance?
Je ne vous parle pas de moi. Que vous ai-je
fait? Quel crime ai-je commis envers Balti-
more pour que vous ne craigniez pas de
m'écraser sous toutes ces ruines?
Eh! quel crime avai' commis Mathilde?
Quel crime avait commis Thérèse? s'écria
l'usurier en se promenant avec agitation
dans sa chambre. Le comte de Villefleur a-
t-il craint de faire tomber sur leurs têtes tou-
tes les malédictions du désespoir ? Coup pour
coup, œil pour œil, dent pour dent!
Non t vous n'aurez pas cette cruauté, re-
prit Léo; non, vous ne pousserez pasjusqu'au
bout cette atroce vengeance Ecoutez, la
mort de la mère m'a fait riche, très riche. Eh
bien toute ma fortune est à vous. toute ma
fortune, entendez-vous. si vous faites ren-
dre la liberté à mon père.
Taisez-vous taisez-vous dit le vieillard
en reprenant sa course à travers la chambre.
Une fortune splendide, reprit Léo en
s'attachant à ses pas, un million un million
pour ces quelques motsque vousallezécrire.
que vous allez signer seulement:
« Je déclare que la signature apposée au
bas de la lettre de change acceptée que j'ai
remise à la justice est bien la mienne, et je
me désiste de la plainte que j'ai formée à ce
sujet contre le comte de Villelleur. »
Un horrible combat se livrait alors dans le
grimpé sur un des bras du génie de la liberté
et lui a mis en main un autre drapeau, puis
lui a noué autour de la taille une longue
ceinture rouge.
(Amide laFrance.)
Samedi matin, le général Paturel a été
blessé d'un coup de crosse à la tête et d'une
balle au genou.
Il â été recueilli dans une maison du bou-
levard des Batignolles.
L'ancien hôtel de l'état-major de la garde
nationale, place Vendôme, ainsi que le rni-
nis!ère de la justice, l'imprimerie impériale,
le Journal officiel, etc., sont occupés par des
gardes nationaux.
On s'occupe activement de la reconstruc-
tion des ponts de la Seine en aval de Paris.
Ce matin, des radeaux composés de grandes
pièces de charpente toutes préparées descen-
daient le fleuve, se dirigeant vers la basse
Seine.
Le drapeau rouge flotte sur l'hôtel de ville.
Oii'jlarle d'une protestation qui serait, au-
jourdliui, rédigée par les députés de Paris
contre les agissements du comité dit fédéra-
liste.
Plusieurs journaux ont parlé d'un projet
de fusion entre la compagnie du chemin de
1er du Nord et la compagnie du chemin de
fer do l'Est; nous croyons savoir qu'aucun
projet de ce genre n'a été formé.
Le pont sur lequel le chemin de fer du
Nord franchit l'Oise, entre Ponioise et Saint-
Leu. et qui avait été détruit à l'approcha des
envahisseurs, vient d'être remplacé par un
pont de tôle.
Hier matin ont eu lieu le premières expé-
riences qui malheureusement n'ont donné
que des résultats peu satisfaisants. Les voya-
geurs devront, en conséquence, passer l'Oise,
pendant quelque temps encore, sur le pont
de bateaux destiné aux piétons.
M. Philarète Chasles, professeur de littéra-
ture au collège de France et bibliothécaire à
la bibliothèque liazarine avait sa maison
des champs à Bellevue, près Meudon, où se
trouvait sa bibliothèque privée, riche de
douze à quinze mille volumes rares et pres-
que tous annotés par lui.
Cette bibiliothèque sans prix pour le pro-
fesseur a été emballée par les Prussiens, et
présentement elle doit être arrivée à Berlin.
On s'occupe activement de la reconstruc-
tion des ponts de la Seine en aval de Paris.
Ce matin, des radeaux composés de grandes
pièces de charpente toutes préparées descen-
aient le fleuve se dirigeant vers la basse
Seine.
Plusieurs journaux belges, commentantla
lettre de date récente de M. Granier de Cas-
sagnac, supposent que l'ex-empereur, vou-
lant encore une fois copier son oncle, cher-
cherait trèsprochainement à imiter le débar-
quement de l'Ile d'Elbe.
Le pape a refusé d'accueillir la proposition
que lui avait faite le gouvernement prussien
de séparer les diocèses de l'Alsace et de la
Lorraine des autres sièges épiscopaux fran-
cais.
Le gouvernement prussien a introduit en
Alsace et en Lorraine le code pénal de l'Alle-
magne du Nord à la place du code Nopoléon.
Le général commandant le corps d'armée
en résidence à Compiègne, est désormais
chargé, en l'absence de M. de Bismarck et M.
de Moltke de régler les diflérends qui pour-
raient s'élever entre les autorités françaises
et allemandes.
Tous lès soirs, à sept heures et demie, au théâtre
du Château-d'Eau la Journée aux Tuiles, Jeanne,
le Chien du régiment, Dlnae (übou et ttlme Pochet.
cœur de l'usurier. Sa cupidité, son avarice
se révoltaient contre les suggestions moins
viles, mais plus barbares, de la haine. Ce mil-
lion, cette fortune que Léo faisait chatoyer à
ses yeux, lui causait des éblouissements, lui
donnait le vertige.
Succombant enfin à la tentation, il prit le
papier, le parcourut d'un œil avide, s'empara
avec une agitation fébrile de la plume que
lui présentait Léo et saigna d'un trait rapide;
puis, comme Léo se précipitait sur ce témoi-
gnage écrit qui allait sauver son père, le
vieillard, saisi d'un remords subit, le déchi-
ra et en jeta les morceaux iL terre en s'é-
criant
Non, mille fois non! gardez votre or!
Baltimore sera vengé
Etourdi par ce coup inattendu, Léo chan-
cela comme si le sol eût manqué sous ses
pieds; sa stupéfaction se changeant bientôt
en fureur, il s'élança sur l'usurier, et, l'é-
treignant à la gorge 'de ses deux mains con-
vulsivement crispées
Misérable! s'écria-t-il, mon père aussi
sera vengé!
Le vieillard se débattit avec rage; mais il
n'était pas de force à lutter longtemps contre
un pareil adversaire.
Déjà sa voix étranglée ne s'échappait plus
de ses lèvres qu'en rauques gémissements; il
allait succomber, lorsque, par un suprême
eflort, il renversa d'un coup de pied une ta-
ble sur laquelle était placé un timbre qui
rendit en froissant le sol una longue et sono-
re vibration.
LA PROVINCE
On nous écrit d'Arpis-sur-Aabe
Le passage des armées allemandes à été
presque nul dans notre arrondissement, et
l'occupation du pays n'est pas devenue un
obstacle à l'emblavage des terres. Les culti-
vateurs avaient, du reste, dans celte prévi-
sion, devancé l'époque des ensemencements,
et mis rle l'empressement à les ofiectuer.
Les intermittences de temps doux et froid
ont, d'un autre côté, permis d ensemencer au
fur et à mesure que le fumier se produisait
et jusqu'au 20 décembre. Ces emblavages
tardifs seront probablement les rneilleurs, car
le blé vient de lever seulement.
Les autres ont beaucoup souftert du froid;
il n'est cependant pas encore possible d'ap-
précier exactement l'étendue du mal, car
depuis huit, jours les apparences sont meil-
leures et l'on peut encore espérer de l'amé-
lioration, mais eu somme, les probabilités
sont pour une récolte très médiocre en fro-
Par contre, les seigles sont beaux et pro-
mettent une récolte abondante; cette céréale
a été semée en quantité exceptionnelle pai
les cultivateurs, qui ont consacré une grande.
partie de leurs champs de froment, au lieu
de les conserver.selonl'habitude. pour l'orge
ou pour l'avoine dont ils craignaient d'être
dépouillés par les réquisitions de l'ennemi.
Les travaux de printemps s'effectuent en ce
moment dans de très bonnes conditions.
Un très grand nombre de colis, contenant
des graines fourragères et potagères, sont
partis jeudi de la gare de Nîmes, à destina-
tion de Châlons-sur-Marne.
Cet envoi est destiné aux agriculteurs du
département de la Marne, .dévasté par les
Prussiens. Les semences qui en font l'objet
ont été recueillies par les instituteurs du Gard,
tant congréganistes que laïques, et centrali-
sées à Nimes par M. l'inspecteur d'Académie.
Nous apprenons, dit le Progrès, de Lyon,
que la végétation dans les départements du
Midi est de plus en plus belle, et que tout
fait espérer une magnifique récolte.
Les blés sont d'une beauté luxuriants;
dans les quelques terrains où ils semblaient
avoir souffert des rigueurs de l'hiver, ils re-
verdissent et sont plus beaux qu'Us rq l'^
taient l'an dernier à cette époque.
La petite Sœur
Parmi les prisonniers de retour d'Allema-
gne, on cite une femme, bien connue dans
les faubourgs il s'agit d'une Petite Sœur des
pauvres, communément appeleéPetite Soeur.
y a trois mois à peu près, Petite Soeur
abandonna Paris pour suivre des moblots de
sou pays, aux avant-postes.
De temps en temps, elle revenait pourtant
demander à ses amis du linge, des vêtements,
des provisions ou des remèdes pour ses pro-
tégés. Puisou ne la revit plus. On s'inquiéta
de son absence, et l'ont finit par apprendre
qtl'en soignant des blessés sur le champ de
bataille, Petite Soeur avait été faite prison-
nière.
11 paraît que nos ennemis, manquant de
gardes-malades, s'emparaient de toutes celles
qu'ils rencontraient dans les villages et les
expédiaient soit dans leurs ambulances au-
tour de Paris, soit en Allemagne.
Petite Sœur, elle, a fait le voyage d'Alle-
magne. C'est à Heilbronn qu'on l'a reléguée
ou internée.
Et, hier, comme on la plaignait d'avoir été
en butte aux mauvais traitements des sou-
dards de Guillaume, Petite Sceur répondit en
souriant doucement « Ne pouvant vous faire
du bien, à vous, je leur en ai fait à eux, car
jn ne voyais dans ces ennemis que des mal.
heureux qui souffraient horriblement. »
11 est douteux que l'Allemagne nous oflre
un pendant à cet exemple de charité.
Presque aussitôt, Léo sentit tomber sur ses
épaules deux mains lourdes et vigoureuses.
Il se retourna, et se trouva face à face avec
Gil Biaritz.
Faut-il frapper? demanda le colosse en
levant le poignard sur Léo.
L'usurier hésita un moment puis il dit en
écartant du geste le bras de Gil Biaritz
Non, pas de sang! pas de meurtre 1 qu'on
l'enferme seulement jusqu'à demain.
Le montagnard enleva Léo comme il eût
fait d'un enfant et le porta dans une salle bas-
se, solidement verrouillée, où il le laissa seuj
avec ses réflexions et son_ désespoir..
Le lendemain de l'entrevue que le hasard
avait amenée entre Léo et Bernard Gantz, il
n'était bruit dans tout Paris que de l'évasion
d'Inigo Torreguy.
On racontait à ce sujet des détails qui attes-
taient de la part de l'auteur et des complices
de cette évasion une habileté et une audace
inouïes. Les déguisements, les fausses clefs.
les narcotiques même, avaient, si l'on en
croit la rumeur publique, joué le principal
rôle dans cette aventure.
On parlait de deux brigands travestis, l'un
en guichetier, l'autre en gendarme, qui au-
raient endormi la surveillance des employée
et du poste militaire, et conduit Baltimor*
a
Jamations à ce sujet. J'ai éprouvé un véritable
Igrin de ne pouvoir y faire droit, car l'armée de
Jan s'est bien battue, et c'est la seule qui n'ait
u aucune récompense.
le crois donc qu'il vous appartient de prépt 1
moire de propositions pour les militaire i
teat sous vos ordres et de le soumettre au D
de la guerre à votre arrivée en France.
Iroyez, mon cher maréchal, à ma sincère amitié.
NAPOLÉON.
L'armée ne s'y laissera pas prendre.
Déjà on avaiffait circuler une pétition par-
f nos prisonniers de guerre en Allemagne,
ja de protester contre l'état de choses ac-
el. Cette pétition, patronnée parle gouver-
nient prussien, singulier patronage,
t pas eu le moindre succès auprès de nos
aves soldats.
Voici maintenant les bonapartistes qui ar-
jentàParis; ce sont MM. Ganrobert, Per-
rny, Baroche, Chevreau, Rouher, etc.
Nous ne tirerons pas de conclusion, nous
'ssons nos lecteurs la tirer eux-mêmes.
F. H.
A Montmartre
La butte continue d'être enfermée dans une
future de barricades dont quelques-unes
nt restées à l'état d'ébauche. Les unes cou-
uit les rues sur une seule ligne, laissant
In des trottoirs libres pour la circulation
i autres se composent de deux ouvrages pa-
llèles qui se croisent au milieu de la voie,
assez distants l'un de l'autre pour que l'on
lisse y passer comme dans un tourniquet.
Ceux qui veillent au maintien de ces ouvra-
is sont généralement fort calmes etlaissent
feuler les promeneurs en toute liberté. On
,ferait diflicilement idée de la foule im-
ense qui s'était portée hier, dimanche, à
• onimartre. S'il était possible d'oublier le
ng versé et la gravité de la situation, rien
paraîtraitplus pittoresque comme cette as-
otion de la butte par un soleil resplendis-
nt.
En suivant les boulevards de l'ouest à l'est,
s premières barricades sont à la place de
ichy, et menacent le boulevard des Bati-
tolles, les rues d'Amsterdam et de Clichy.
es caissons placés au centre de la place en-
urent la statue du maréchal Moncey.
A la place Blanche, quelques pierres à
intrée de la rue Fontaine, et une barricade
us sérieuse à l'entréefde la rue Lepic.
Place Pigalle, rien de changé comme as-
ictà à la situation d'hier.
Il en est de même à la rue des Martyrs,
rmée de chaque côté du boulevard par des
irricades défendues par de l'artillerie.
Parallèlement au boulevard de Clichy, la
le des Abbesses forme une seconde ligne de
Sfense mais quelques barricades ne sont
ême pas gardées, c'est au milieu de cette
ie, sur la place de la Mairie, que l'on ren-
patre le plus d'animation. Un assez grand
jmbre de gardes nationaux, entourant quel-
les pièces de canons et plusieurs caissons,
usent avec animation des événements de la
lille. Les sauvages exécutions de la veille y
pt énergiquement blâmées.
L'accès de la butte est libre et la foule y
rcule sans difficultés, à l'exception de
irtains endroits réservés, notamment ceux
t. l'on garde l'artillerie.
Dans Parie
Au-dessous du boulevard de Clichy, com-
f3 au-dessous du boulevard Itochechouart,
[physionomie de Paris est celle des temps
[dinaires.
Dans le faubourg Montmartre, passq un
tuave que l'on fait mine de vouloir désar-
jer, mais dont l'attitude reste ferme. Il passe.
Partout on affiche et le public lit les pro-
amations du comité central qui siège à
pôtel de ville.
Vers trois heures, plus de trente bataillons
? la garde nationale occupent la place et
g abords de l'hôtel de ville. Un coup de feu
réon ne sait pourquoi, occasionne une pa-
jque et un tumulte indescriptibles.
,a mairie du OB arrondissement
Sur la place même du Panthéon, quatre
ièces de 7 neuves sont en batterie, dans la
érection de la rue Souftlot; deux autres me-
Feuilleton du 21 mars 1811
L'HOMME DE MINUIT
Par $tienne ÉNAULT et Louis JUDICIS
SECONDE PARTIE
Suite
-11 ne m'appartient pas, dit-il, de porter un
jugement sur votre conduite; je ne me sens
las l'impartialité convenable pour oser vous
pndamner ou vous absoudre vous seul
lonnaissez le fond de votre coeur vous seul
avez comment tant de cruauté peut se con-
ilier avec tant de dévouement. Vous avez
Voir le Petit Journal depuis le 28 janvier.
nacent la longue rue d'Ulm. Sur la place s'a-
gite une foule de gardes nationaux de tous
les bataillons, prêts à marcher, à obéir, à
défendre, à renverser, etc. Nous nous in-
formons du sort de M. Vacherot, maire de
l'arrondissement on ne l'a pas vu, c'est M.
Collin (l'adjoint) qui occupe la mairie il est
probable qu'à l'heure où nous écrivons il est
remplacé par un maire du comité central.
Ce matin, en effet, le comité central a in-
tronisé à la mairie du VIe arrondissement un
des siens, le docteur Tony Moilin. M. Héris-
son, sur l'invitation qu'on lui faisait de céder
la place, a protesté au nom du suffrage uni-
versel dont il tenait ses pouvoirs, et a déclaré
-qu'il ne céderait qu'à la force. Son désir fut
immédiatement satisfait, et une brave com-
pagnie du vint lui apprendre qu'à Paris,
comme à Berlin, la force prime le droit.
Nous avons vu M. Hérisson, entouré de
quelques honorables habitants de l'arrondis-
sement, protester encore sur la place Saint-
Sulpice, nous avons vu même quelques gar-
des du 193e, repentants, déclarer qu'ils ne sa-
vaient pas avoir arrêté le maire. Que faire?
Tout le monde est dans l'ignorance, dans
l'incertitude. Ceux qui agissent ne connais-
sent pas leurs chefs, ceux qui voudraient agir
n'en ont pas.
Devant les affiches blanches du Gouverne-
ment de re, devant nous
une discussion nous nous permettons de
dire que l'on joue en ce moment le jeu des
bonapartistes. « Après tout', s'écrie un citoyen,
J'aime mieux Bonaparte que Jules Favre! »
Nous allions répéter « Qui ici'?
mais il parai) qu'on ne trompe pas les Parisiens
et qu'ils travaillent sciemment il uue res-
tauration impériale. 11 n'y a au monila que
deux hommes qui aient iniérêt à lomenter
ces troubles insensés M. de Bismarck et M.
Bonaparte. Nous le comprendrons un jour,
trop tard peut-être (Français.)
Monsieur le directeur,
Hier soir, à une heure, un civil passant
pour allaires, faubourg Saint-Antoine, fut
mvité par des gardes natiouaux à mettre son
pavé à la barricade près la rue Charonne,
Ayant formellement refusé, il fut arrêté et
escorté par quatre d'entre eux dont un s'est
permis de grossières provocations ainsi que
des brutalités, alors qu'il lui était répondu
aux insultes qu'il se permettait. Les trois au-
tres n'ont été que paisibles témoins, mais
quelque peu allectés.
Tout honnête homme a droit de protester
contre de semblables procédés.
Un de vos lecteurs.
Paris 19 mars 1871.
NOUVELLES
Le Guuvernement, les ministres, les depu-
tés sont à Versailles.
Le colonel Langlois, député de Paris, s'é-
tait mis dès samedi soir à la disposition du
Gouvernement, pour concourir à la défense
de la République légale et parlementaire.
Nous sommes heureux de le féliciter de son
patriotique dévouement. (Electeur libre.)
partis cette nuit des courriers et destélégram-
mes annonçant à leurs gouvernements res-
pectifs les tristes événements dont Parisvient
d'être le théâtre.
La préfecture de police a été envahie et
tous les dossiers brûlés.
Paris a entendu cette nuit un certain nom-
bre de coups de canon. C'étaient les gardiens
de la barricade de la barrière d'Enfer, qui fai-
saient, paraît-il, des signdux que devaient
comprendre les autres postes établis par le
comité central.
Le drapeau rouge qui flottait au sommet
de la Bastille ayant été abattu, un citoyen est
voulu venger Baltimore; n'avez-vous pas
réussi et u'étes-dous pas satisfait?Le déshon-
neur de mon père, la mort de ma mèra, voilà
votre ouvrage n'est-ce pas assez pour apai-
ser le cri sauvage de votre reconnaisance?
Je ne vous parle pas de moi. Que vous ai-je
fait? Quel crime ai-je commis envers Balti-
more pour que vous ne craigniez pas de
m'écraser sous toutes ces ruines?
Eh! quel crime avai' commis Mathilde?
Quel crime avait commis Thérèse? s'écria
l'usurier en se promenant avec agitation
dans sa chambre. Le comte de Villefleur a-
t-il craint de faire tomber sur leurs têtes tou-
tes les malédictions du désespoir ? Coup pour
coup, œil pour œil, dent pour dent!
Non t vous n'aurez pas cette cruauté, re-
prit Léo; non, vous ne pousserez pasjusqu'au
bout cette atroce vengeance Ecoutez, la
mort de la mère m'a fait riche, très riche. Eh
bien toute ma fortune est à vous. toute ma
fortune, entendez-vous. si vous faites ren-
dre la liberté à mon père.
Taisez-vous taisez-vous dit le vieillard
en reprenant sa course à travers la chambre.
Une fortune splendide, reprit Léo en
s'attachant à ses pas, un million un million
pour ces quelques motsque vousallezécrire.
que vous allez signer seulement:
« Je déclare que la signature apposée au
bas de la lettre de change acceptée que j'ai
remise à la justice est bien la mienne, et je
me désiste de la plainte que j'ai formée à ce
sujet contre le comte de Villelleur. »
Un horrible combat se livrait alors dans le
grimpé sur un des bras du génie de la liberté
et lui a mis en main un autre drapeau, puis
lui a noué autour de la taille une longue
ceinture rouge.
(Amide laFrance.)
Samedi matin, le général Paturel a été
blessé d'un coup de crosse à la tête et d'une
balle au genou.
Il â été recueilli dans une maison du bou-
levard des Batignolles.
L'ancien hôtel de l'état-major de la garde
nationale, place Vendôme, ainsi que le rni-
nis!ère de la justice, l'imprimerie impériale,
le Journal officiel, etc., sont occupés par des
gardes nationaux.
On s'occupe activement de la reconstruc-
tion des ponts de la Seine en aval de Paris.
Ce matin, des radeaux composés de grandes
pièces de charpente toutes préparées descen-
daient le fleuve, se dirigeant vers la basse
Seine.
Le drapeau rouge flotte sur l'hôtel de ville.
Oii'jlarle d'une protestation qui serait, au-
jourdliui, rédigée par les députés de Paris
contre les agissements du comité dit fédéra-
liste.
Plusieurs journaux ont parlé d'un projet
de fusion entre la compagnie du chemin de
1er du Nord et la compagnie du chemin de
fer do l'Est; nous croyons savoir qu'aucun
projet de ce genre n'a été formé.
Le pont sur lequel le chemin de fer du
Nord franchit l'Oise, entre Ponioise et Saint-
Leu. et qui avait été détruit à l'approcha des
envahisseurs, vient d'être remplacé par un
pont de tôle.
Hier matin ont eu lieu le premières expé-
riences qui malheureusement n'ont donné
que des résultats peu satisfaisants. Les voya-
geurs devront, en conséquence, passer l'Oise,
pendant quelque temps encore, sur le pont
de bateaux destiné aux piétons.
M. Philarète Chasles, professeur de littéra-
ture au collège de France et bibliothécaire à
la bibliothèque liazarine avait sa maison
des champs à Bellevue, près Meudon, où se
trouvait sa bibliothèque privée, riche de
douze à quinze mille volumes rares et pres-
que tous annotés par lui.
Cette bibiliothèque sans prix pour le pro-
fesseur a été emballée par les Prussiens, et
présentement elle doit être arrivée à Berlin.
On s'occupe activement de la reconstruc-
tion des ponts de la Seine en aval de Paris.
Ce matin, des radeaux composés de grandes
pièces de charpente toutes préparées descen-
aient le fleuve se dirigeant vers la basse
Seine.
Plusieurs journaux belges, commentantla
lettre de date récente de M. Granier de Cas-
sagnac, supposent que l'ex-empereur, vou-
lant encore une fois copier son oncle, cher-
cherait trèsprochainement à imiter le débar-
quement de l'Ile d'Elbe.
Le pape a refusé d'accueillir la proposition
que lui avait faite le gouvernement prussien
de séparer les diocèses de l'Alsace et de la
Lorraine des autres sièges épiscopaux fran-
cais.
Le gouvernement prussien a introduit en
Alsace et en Lorraine le code pénal de l'Alle-
magne du Nord à la place du code Nopoléon.
Le général commandant le corps d'armée
en résidence à Compiègne, est désormais
chargé, en l'absence de M. de Bismarck et M.
de Moltke de régler les diflérends qui pour-
raient s'élever entre les autorités françaises
et allemandes.
Tous lès soirs, à sept heures et demie, au théâtre
du Château-d'Eau la Journée aux Tuiles, Jeanne,
le Chien du régiment, Dlnae (übou et ttlme Pochet.
cœur de l'usurier. Sa cupidité, son avarice
se révoltaient contre les suggestions moins
viles, mais plus barbares, de la haine. Ce mil-
lion, cette fortune que Léo faisait chatoyer à
ses yeux, lui causait des éblouissements, lui
donnait le vertige.
Succombant enfin à la tentation, il prit le
papier, le parcourut d'un œil avide, s'empara
avec une agitation fébrile de la plume que
lui présentait Léo et saigna d'un trait rapide;
puis, comme Léo se précipitait sur ce témoi-
gnage écrit qui allait sauver son père, le
vieillard, saisi d'un remords subit, le déchi-
ra et en jeta les morceaux iL terre en s'é-
criant
Non, mille fois non! gardez votre or!
Baltimore sera vengé
Etourdi par ce coup inattendu, Léo chan-
cela comme si le sol eût manqué sous ses
pieds; sa stupéfaction se changeant bientôt
en fureur, il s'élança sur l'usurier, et, l'é-
treignant à la gorge 'de ses deux mains con-
vulsivement crispées
Misérable! s'écria-t-il, mon père aussi
sera vengé!
Le vieillard se débattit avec rage; mais il
n'était pas de force à lutter longtemps contre
un pareil adversaire.
Déjà sa voix étranglée ne s'échappait plus
de ses lèvres qu'en rauques gémissements; il
allait succomber, lorsque, par un suprême
eflort, il renversa d'un coup de pied une ta-
ble sur laquelle était placé un timbre qui
rendit en froissant le sol una longue et sono-
re vibration.
LA PROVINCE
On nous écrit d'Arpis-sur-Aabe
Le passage des armées allemandes à été
presque nul dans notre arrondissement, et
l'occupation du pays n'est pas devenue un
obstacle à l'emblavage des terres. Les culti-
vateurs avaient, du reste, dans celte prévi-
sion, devancé l'époque des ensemencements,
et mis rle l'empressement à les ofiectuer.
Les intermittences de temps doux et froid
ont, d'un autre côté, permis d ensemencer au
fur et à mesure que le fumier se produisait
et jusqu'au 20 décembre. Ces emblavages
tardifs seront probablement les rneilleurs, car
le blé vient de lever seulement.
Les autres ont beaucoup souftert du froid;
il n'est cependant pas encore possible d'ap-
précier exactement l'étendue du mal, car
depuis huit, jours les apparences sont meil-
leures et l'on peut encore espérer de l'amé-
lioration, mais eu somme, les probabilités
sont pour une récolte très médiocre en fro-
Par contre, les seigles sont beaux et pro-
mettent une récolte abondante; cette céréale
a été semée en quantité exceptionnelle pai
les cultivateurs, qui ont consacré une grande.
partie de leurs champs de froment, au lieu
de les conserver.selonl'habitude. pour l'orge
ou pour l'avoine dont ils craignaient d'être
dépouillés par les réquisitions de l'ennemi.
Les travaux de printemps s'effectuent en ce
moment dans de très bonnes conditions.
Un très grand nombre de colis, contenant
des graines fourragères et potagères, sont
partis jeudi de la gare de Nîmes, à destina-
tion de Châlons-sur-Marne.
Cet envoi est destiné aux agriculteurs du
département de la Marne, .dévasté par les
Prussiens. Les semences qui en font l'objet
ont été recueillies par les instituteurs du Gard,
tant congréganistes que laïques, et centrali-
sées à Nimes par M. l'inspecteur d'Académie.
Nous apprenons, dit le Progrès, de Lyon,
que la végétation dans les départements du
Midi est de plus en plus belle, et que tout
fait espérer une magnifique récolte.
Les blés sont d'une beauté luxuriants;
dans les quelques terrains où ils semblaient
avoir souffert des rigueurs de l'hiver, ils re-
verdissent et sont plus beaux qu'Us rq l'^
taient l'an dernier à cette époque.
La petite Sœur
Parmi les prisonniers de retour d'Allema-
gne, on cite une femme, bien connue dans
les faubourgs il s'agit d'une Petite Sœur des
pauvres, communément appeleéPetite Soeur.
y a trois mois à peu près, Petite Soeur
abandonna Paris pour suivre des moblots de
sou pays, aux avant-postes.
De temps en temps, elle revenait pourtant
demander à ses amis du linge, des vêtements,
des provisions ou des remèdes pour ses pro-
tégés. Puisou ne la revit plus. On s'inquiéta
de son absence, et l'ont finit par apprendre
qtl'en soignant des blessés sur le champ de
bataille, Petite Soeur avait été faite prison-
nière.
11 paraît que nos ennemis, manquant de
gardes-malades, s'emparaient de toutes celles
qu'ils rencontraient dans les villages et les
expédiaient soit dans leurs ambulances au-
tour de Paris, soit en Allemagne.
Petite Sœur, elle, a fait le voyage d'Alle-
magne. C'est à Heilbronn qu'on l'a reléguée
ou internée.
Et, hier, comme on la plaignait d'avoir été
en butte aux mauvais traitements des sou-
dards de Guillaume, Petite Sceur répondit en
souriant doucement « Ne pouvant vous faire
du bien, à vous, je leur en ai fait à eux, car
jn ne voyais dans ces ennemis que des mal.
heureux qui souffraient horriblement. »
11 est douteux que l'Allemagne nous oflre
un pendant à cet exemple de charité.
Presque aussitôt, Léo sentit tomber sur ses
épaules deux mains lourdes et vigoureuses.
Il se retourna, et se trouva face à face avec
Gil Biaritz.
Faut-il frapper? demanda le colosse en
levant le poignard sur Léo.
L'usurier hésita un moment puis il dit en
écartant du geste le bras de Gil Biaritz
Non, pas de sang! pas de meurtre 1 qu'on
l'enferme seulement jusqu'à demain.
Le montagnard enleva Léo comme il eût
fait d'un enfant et le porta dans une salle bas-
se, solidement verrouillée, où il le laissa seuj
avec ses réflexions et son_ désespoir..
Le lendemain de l'entrevue que le hasard
avait amenée entre Léo et Bernard Gantz, il
n'était bruit dans tout Paris que de l'évasion
d'Inigo Torreguy.
On racontait à ce sujet des détails qui attes-
taient de la part de l'auteur et des complices
de cette évasion une habileté et une audace
inouïes. Les déguisements, les fausses clefs.
les narcotiques même, avaient, si l'on en
croit la rumeur publique, joué le principal
rôle dans cette aventure.
On parlait de deux brigands travestis, l'un
en guichetier, l'autre en gendarme, qui au-
raient endormi la surveillance des employée
et du poste militaire, et conduit Baltimor*
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