Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1870-03-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 23 mars 1870 23 mars 1870
Description : 1870/03/23 (Numéro 2638). 1870/03/23 (Numéro 2638).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5906904
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Bureaux rue de La Fayette, 61
-Librairie du Petit Journa!
Pendant tont le temps du
procès de Tèurs, le Petit •fôur-
rial paraiïpa le matin à nuit
Meures et donnera le compte
rendu complet de l'audienee de
-• 'y. MARDI 2t MARS 1870
Conseiller à la Cour de Cassation
DU MARS.
LIE- DRAME D'AUTEUIL
HOMICIDE VOLONTAIRE SUR
LA; PERSONNE DE VICTOR NOIR. TENt'
• TATIVÉ D'HOMICIDE.
Correspondances particulières du Petit Journal. )
''̃'̃"̃ Tours, 21 mars 1870..
Toute la journée, hier, la foule a station-
de Justice. Nous ne nous
expliquons pas trop pourquoi; c'est, on peut
le dire, de la « curiosité préventive. »
Aujourd'hui, -de bon matin, la foule se re-
présente elle est plus compacte, plus serrée,
ghisidéyelûppée et, elle fait, une immense ta-
che noire sur cette grande place autour de
de laquelle rayonnent plusieurs avenues,
larges ,et, .ïfifôraii.uables.. Des gendarmes à
cheval défendent les abords du palais et front
faire la haie. Le corps de garde est tenu par
des soldats de la ligne et des dragons. Le
service d'honneur est fait par les pompiers
et la'garde nationale.
A dix heures et demie, les conseillers de
la hauts cour logés à l'archevêché arrivent
montés dans deux voitures, et escortés com-
me;h.ïer par un escadron de Cavalerie. A
l'issue de l'audience, ils seront reconduits
avec' lé même cérémonial, et ce sera de
même,tous les jours jusqu'à la fin du procès.
Nous pénétrons dans la salle dont le lec-
teur- connaît maintenant les coins et les re-
coins. Elle est comble et cependant les tapis-
èiërs sont encore occupés à poser les derniers
mètres de tapisserie, verte qui décorent ou
comme vous voudrez, toutes les
boiseries nouvelles introduites par l'archi-
tecte^, pour répondre au besoin du moment,
bancs des jurés, bancs réservés aux femmes
des magistrats, tribune, etc.
L'entrée du populaire dans l'enceinte ré-
ù feuilleton du 23 Mars 1870
JGMque Dorée
.• .XVI
'(Suite.)
̃- Désormais, Bagnole avait lieu d'être sa-
tisfait.
Si: le juge gardait son flegme impénétra-
» ble, Daniel et le chirurgien-major écoutaient
avec une attention haletante, comprenant
que le prévenu arrivait à la partie importante
de ses aveux, à celle dont on tirerait sans
doute des éclaircissements.
Lefloch lui-même, frappé de stupeur, de-
meurait bouche béante, et on pouvait suivre
sur saxonne figure toutes ses émotions pen-
dant le-récit de ce vil gredin, qui sans lui,
très-probablement, eut échappé à la justice.
̃Naturellement, poursuivait Crochard,
à ce mot d'affaire je dressai l'oreille.
n Bah lui dis-jtî, je te croyais retiré et vi
̃ (Voir le,Pelit Jownal depuis le 7 décembre.)
trois mois. 5fb.
SIX 11015. 3fb.
̃ BKAK.t»«.. 18 FB.
QUOTIDIEN j!
CN NUMÉRO: 5 CENTIMES |
servée au public se fait avec fracas cela' res-
semble à une émeute; les soldats sont im-
puissants à maintenir la queue en bon ordre.
Enfin, on entré la salle pleine, tout rentre
dans le silence.
Les témoins appelés par le ministère public
et ceux de la partie civile sont mêlés au pu-
blic, assemblé dans le prétoire en attendant
le moment de l'appel.
^^M. Fonvielle excite l'attention du public.
âmes Draquent leurs lorgnettes.e.t les
conversations vont leur train.
M/Qàvalier, rédacteur de la Marseillaise,
témotàjcité par Me Floquet, est très-remar-
qué7""I/es Tourangeaux, savent (nous igno-
-rons- imi le leur a dit) que Cavalier fut
le- héros du Théâtre-Français, certain soir
-etîTipe-en-Bois fit des siennes.
L'entrée 'de la famille Noir produit, une
vive sensation. On remarque que M. Noir
père est absent; il a été retenu à Paris par
f'âoe et la maladie. Mme Noir mère et Mme
Louis Noir prennent place aux premier
bancs devant le bureau de la cour, Elles
sont vêtues de deuil; c'est le costume ders
cours d'assises où les veuves et les orphelins
viennent trop souvent réclamer l'assistance
de la justice.
La salle est pleine, archi-pleine, comble,
et voici venir un fl't d'habits noirs qui fait
irruption par la'porte placée à gauche à côté
du bureau de la haute' cour. Celle de
droite appartient à la chambre du conseil dé
Iâ haute cour.
Ce sont les jurés qui v'ennçnt assister aux
formalités préliminaires..
L'huissier Landaré annonce '̃
Messieurs, la ha.fe co.ir, faites si-'
Le silence se rétablit à grand'peine.
"W. le président Glandaz prend place.au'
bureau: entouré de M M les conseillers Zan-
giacomi, Boucy, de Carnières, GastamLide et
Savary.
M. le procureur général Grandperret prend
place au siège du ministère pubhc; il est ac-
compagné de M. l'avocat général Bergognié.
Mes Leroux et Demauge défenseurs du
prince, sont assis à la barre. A la barre
sont aussi M" Floquet et Laurier, défen-
seurs de la famille Noir, parties civiiles au
procès.
Les hauts jurés se groupent à gauche et
jusqu'au milieu du prétoire. Ils sont Mus
en costumes noirs et nous remarquons fort
peu de boutonnières vierges de ruban rouge.
On dirait un champ de terre après les fumi-
gations d'octobre un champ de terré brûlée,
de grosses mottes noires à travers lesquelles
il a poussé des coquelicots.
M. le président ordonne la lecture du dé-
cret qui convoque la haute cour et, cette lec-
ture faite, déclare la haute cour constituée.
L'huissier de la haute cour, M. Coulqn,
» Tant de tes rentes. » Et, effectivement,
je le croyais, a Tu es dans l'erreur, me ré-
» pôndit-il, depuis que je suis sorti de là-
bas, j'ai bien vécu, mais je n'ai rien mis
» de côte, et s'il arrivait' un accident, que
f j'ai certaines raisons de craindre, je ton-
» berais dans la misère. »
J'aurais bien désiré en savoir davantage
mais il ne voulut plus rien me dire de
lui, et il me fallut lui conter mou histoire
depuis ma libération. Oh! ce fut vite fait. Je
ni expliquai que rien ne m'avait réussi de
ce que j'avais entrepris qu'en dernier lieu
j'avais été garçon dans une gargote; qu'on
m'avait mis à la porte et que depuis un mois
j'étais sur le pavé, sans le sou, sans vête-
ments, sans logement et réduit à coucher
dans les carrières d'Amérique.
Puisque c'est ainsi, me dit-il, tu vas voir
I ce que c'est qu'un camarade »
11 faut vous dire que le fiacre avait marché,
pendant que nous causions, et qu'il remon-
tait alorsle faubourg Antoine.
Mon Chevassat soulève le store pour regar-
der dans la rue, et au moment où il aperçoit
1 uu magasin d'habillements confectionnés il!
commande au cocher d'aller s'arivter devant.
Le cocher obéit, et alors Chevassat me
dit: « Arrr.'e, vieux, nous allons toujours
commencer par te vêtir convenablement ni
1 Nous descendons, et, en effet, il m'achète
Abonnement Départ»
trois mois.» In
six MOIS. 12 ra.
CH IN. Î4FB4
fait l'appel des jurés. Tous répondent à l'ex-
ception de six.
Les dix jurés absents sont excusés pour
diverses causes. Ce sont MM. de Salve,
des Basses-Alpes, absent de France et en
mission diplomatique à Constantinople;
Buiz, de la Drôme, âgé de plus de 80 ans;
Bessetaux, d'Eure-et-Loire, malade;
Privat, de l'Hérault, âgé de 74 ans;
Rouxin, d'Ille-et-Vilaine, député élu;
Rollet, de Saône-et-Loire, atteint de cécité;
Pignot, de l'Indre, aveugle aussi; De-
nais, de, Tarn-et-Garonne, âgé de plus de
70 ans.
Le président,, après avoir prononcé les
excuses,'déclare qu'il va être procédé au ti-
rage du jury de jugement, le nombre des
jurés présents étant de plus de soixante,
chiffre exigé par la loi.
Les jurés se retirent dans la chambre du
conseil pour procéder au tirage, en présence
de l'accusé, des défenseurs et des officiers
du parquet.
Cette dernière formalité ne prend qu'une
demi-heure. Les jurés reviennent; ceux
dont les noms sont sortis de l'urne prenant
place à leurs bancs; les autres se placent
oü mieux ne se placent pas dans le pré-
toire. Ce n'est pas être assis que de se trou-
ver empilés dans une salle comme des sar-
dines dans une boite.
Le jury du jugeaient se compose de
• MM. Regnault. Picou. Lamotte d'In-
camps: Blanc (Baron). Le Ray. Cha-
pon. Harent. Mesny. Alquier-Bouf-
far. De Dreux-Brézé. |– Peretti.
Bouffar. Rolland. Maillet. Girauii.
Mercadier. De Pleurre. Lauzun.
Deltour. Roussel. Koechlin. -Fou-
gnot.- Bach. Dhavernas. Rigaud.
Chabrey, Amat. Porret de Blosseville.
Besson. De Lartigue. Lapeyre.
De Dalmassy. Poissonnier. Lemaître-
'Chabert. Doé. Faure-Belon.
Jurés supplémentaires.
MM. delà Guêronnière. de Ruzé.
Schramm. Morêl. “̃ i tri-,
La cour rentre en séance à midi et demi.
Derrière le buraau de la cour, nous re-
marquons M. le maréchal Baraguey-d'Hil-
liers, MM. Quinemont et Houssard, députés
au Corps législatif; M. le maire de Tours,
M. Gouin (un homme fort aimable que
jious^avons rencontré hier devant sa maison
'-que nous étions en train d'admirer, une
maison renaissance très-curieuse, et qui
nous a fait lé meilleur accueil.
Nous remarquons encore MM. Tenaille
d'Estain, le procureur général d'Orléans;
Diard, ancien président de chambre; le pré-
sident, le vice-président et les juges du' tri-
bunal de Tours; les colonels de la gendar-
merie, du 2e de ligne et du le, dragons, en
garnison à Tours; le trésorier-général d'In-
dre-et-Loire, des magistrats de Blois, Chi-
non, Lochies et autres villes de la province.
A la tribune, tout ce que Tours possède
de femmes élégantes.
chemise, pantalon, paletot et tout ce qui
s'en suit. A côté était un cordonnier et un
chapelier, il me paie un chapeau de soie et
une' paire de bottes vernies. Plus loin se
trouvait un horloger, v'lan il me fait ca-
deau d'une montre en or, que j'ai encore, et
qu'on m'a prise au greffe de la prison quand
j'ai été écroùé. Enfin, il y va de son billet
de cinq cents, et de plus, il me donne qua-
tre-vingts francs pour faire le garçon.
Dame! il ne faut pas demander si je le re-
inercie, une fois remontés dans le fiacre.
Après une misère comme celle d'où je sor-
tais, se sentir renippé, ça remonte fièrement
le moral. Je me serais jeté dans le feu
pour Chevassat. Hélas! je n'aurais pas été
si joyeux si j'avais du ma douter de ce que
tout ça me croûterait, car moi, d'abord.
Oh! passez. interrompit le juge,
passez!
Non sans étonnement, Crochard dut s'a-
vouer que tout ce qui lui était absolument
personnel n'avait qu'un très médiocre succès.
Une grimace trahit son dépit, et plus vite
il reprit
Tous ces achats avaient exigé beaucoup
de temps, si bien qu'il était six heures et
qu'il faisait tout à fait nuit quand nous arri-
vâmes à Viîiceanes.
ter fiacre, paye le çojher ;t. in ''envoie et
Huitième Année a9 2,6X8
Mercredi 23 Mars t870 1
L'accusé est introduit.
M. le président lui pose les questions d'u*
sage »-,
Vos noms ? î
Pierre-Napoléon Bonaparte^
Votre âge?
Cinquante-quatre ans.
Votre domicile ?
A Auteuil-Paris.
L'accusé est très pâle, il a perdu ce teint
coloré, cet air florissant qu'il avait. Il parle
en grasseyant. Il porte à la boutonnière lu
rosette de la Légion d'honneur.
Au physique, le prince Pierre est un hom.
me puissant, grand et gros. Tête forte et al»*
longée, front découvert, cheveux noirs e: t'
ramenés sur le crâne qui est chauve, œil en
nez des médailles napoléoniennes, mousta-
che et barbiche taillés à « la Guise. » L'ja
cheveux derrière la tête et la barbe com^
mencent à grisonner.
La façon dont il porte son habit, seïré et
boutonné autour du corps, fait ressor'tir da-
vantage sa robuste obésité. Il porte rme cra-
vate blanche et est vêtu d'une redingote
noire et d'un pantalon bleu foncé. 11 est
ganté de jaune clair. i
Comme nous l'avons dit, l'estrade a été di-
minuée le prince est sur le devant dans le
fond, se tient un officier de gendarmerie,
M. le président, après avoir requit le ser-
ment d'usage des jurés, adresse à 'ceux-ci la
discours suivant
Messieurs les jurés,
Nous devons surtout à l'ancienneté l'honneur
de présider la haute cour; nous sera-t-il permis
de vous dire quelques mots sur le caractère de ce
tribnnal suprême et sur les devoirs que, tous ici
nous avons à remplir?
Il y a, en France, un sentiment plus jaloux en-
core peut-être que celui de la liberté c'est le
sentiment de l'égalité devant la justice. Aussi'
comprend-on facilement, lorsque la Haute-Cour
a été convoquée, que des hommes de l'esprit le
plus élevé en aient pris quelque ombrage, qu'ils
se soient demandé si cet appareil inusité, que.
l'accusé lui-même répudiait, était bien nécessai:.
re si la justice du'droit commun ne pouvait pas
suffire à toutes les tâches et s'il ne 'valait pas
mieux la laisser à son cours ordinaire.
La loi commandait, il a fallu obéir; mais
nous nous hàtons d'ajouter, qu'à cette obéissance
ne doit se mêler aucun regret dans toute la sin.
cérité de nos convictions, loin de mettre en péril
le grand principe de l'égalité, la loi qui institua
la Haute-Cour n'a eu d'autre but que de mainte.
nir avec plus de fermeté l'application de ce pria.
cipe.
La justice ne peut être égale pour tous que si
elle est assez forte pour rester calme et impar-
tiale à l'égard de tous. Ce devoir est ordinaire-
ment facile à remplir; mais dans des temps aci-
tés, tel'es circonstances peuvent se rencontrer,
devant lesquelles les esprits les plus fermes se
sentent troublés. Il faut alors mesurer l'effort
aux difficultés de l'oeuvre et donner à la loi une
pu;ssance plus grando que celle qui' suffit aux
besoins de chaque jour.
Cette nécessité, comprise et acceptée dans tous
les temps, dans tous les lieux, surtout par les
pays qui nous ont précédés dans la pratique de la
liberté, en Angleterre, aux Etats-Unis, notre an-
ensuite, me prenant le bras « Tu dois
Il)) avoir faim, me dit-il; nous allons dîner.
Donc, nous commençons par absorber un
verre d'absinthe, puis il me mène tout droit
au meilleur restaurant, demande un cabinet
particulier et nous fait servir un dîner, ohi
mais un dîner. Rien qu'à l'entendre faire
la carte, l'eau me découlait de la bouche.
Nous nous mettons à table, et moi, ne me
défiant de rien, je n'aurais pas changé mâ
place contre celle du pape. Et je mangeais,
et je parlais, et je buvais. je buvais sur-
tout, ayant été privé longtemps, si bien qu'à à
la fin je commençais à être un peu ému. x
Chevassat, lui, paraissait tout à fait lancé,
et il me contait des tas de blagues qui me
faisaient crever de rire.
Mais voilà qu'une ibis le café servi, avec
des liqueurs à discrétion et des cigares de.
dix sous, mon particulier se lève et va puus-
ser le verrou de la porte car il y avait un
verrou.
Puis, revendant s'asseoir bien en face de
moi, les coudes sur la table « Maintenant,
» mon petit, qu'il me dit, assez ri, causons.
Je suis bon zig, c'est vrai, mais tu dois
» comprendre que ce n'est pas uniquement
» pour tes beaux yeux que je suis si gentil
» que cala. J'ai besoin d'un gars solide,
j» et j'ai compté sur toi! »
Pav?le d'houueur, il veus disait cela à!iiU
-Librairie du Petit Journa!
Pendant tont le temps du
procès de Tèurs, le Petit •fôur-
rial paraiïpa le matin à nuit
Meures et donnera le compte
rendu complet de l'audienee de
-• 'y. MARDI 2t MARS 1870
Conseiller à la Cour de Cassation
DU MARS.
LIE- DRAME D'AUTEUIL
HOMICIDE VOLONTAIRE SUR
LA; PERSONNE DE VICTOR NOIR. TENt'
• TATIVÉ D'HOMICIDE.
Correspondances particulières du Petit Journal. )
''̃'̃"̃ Tours, 21 mars 1870..
Toute la journée, hier, la foule a station-
de Justice. Nous ne nous
expliquons pas trop pourquoi; c'est, on peut
le dire, de la « curiosité préventive. »
Aujourd'hui, -de bon matin, la foule se re-
présente elle est plus compacte, plus serrée,
ghisidéyelûppée et, elle fait, une immense ta-
che noire sur cette grande place autour de
de laquelle rayonnent plusieurs avenues,
larges ,et, .ïfifôraii.uables.. Des gendarmes à
cheval défendent les abords du palais et front
faire la haie. Le corps de garde est tenu par
des soldats de la ligne et des dragons. Le
service d'honneur est fait par les pompiers
et la'garde nationale.
A dix heures et demie, les conseillers de
la hauts cour logés à l'archevêché arrivent
montés dans deux voitures, et escortés com-
me;h.ïer par un escadron de Cavalerie. A
l'issue de l'audience, ils seront reconduits
avec' lé même cérémonial, et ce sera de
même,tous les jours jusqu'à la fin du procès.
Nous pénétrons dans la salle dont le lec-
teur- connaît maintenant les coins et les re-
coins. Elle est comble et cependant les tapis-
èiërs sont encore occupés à poser les derniers
mètres de tapisserie, verte qui décorent ou
comme vous voudrez, toutes les
boiseries nouvelles introduites par l'archi-
tecte^, pour répondre au besoin du moment,
bancs des jurés, bancs réservés aux femmes
des magistrats, tribune, etc.
L'entrée du populaire dans l'enceinte ré-
ù feuilleton du 23 Mars 1870
JGMque Dorée
.• .XVI
'(Suite.)
̃- Désormais, Bagnole avait lieu d'être sa-
tisfait.
Si: le juge gardait son flegme impénétra-
» ble, Daniel et le chirurgien-major écoutaient
avec une attention haletante, comprenant
que le prévenu arrivait à la partie importante
de ses aveux, à celle dont on tirerait sans
doute des éclaircissements.
Lefloch lui-même, frappé de stupeur, de-
meurait bouche béante, et on pouvait suivre
sur saxonne figure toutes ses émotions pen-
dant le-récit de ce vil gredin, qui sans lui,
très-probablement, eut échappé à la justice.
̃Naturellement, poursuivait Crochard,
à ce mot d'affaire je dressai l'oreille.
n Bah lui dis-jtî, je te croyais retiré et vi
̃ (Voir le,Pelit Jownal depuis le 7 décembre.)
trois mois. 5fb.
SIX 11015. 3fb.
̃ BKAK.t»«.. 18 FB.
QUOTIDIEN j!
CN NUMÉRO: 5 CENTIMES |
servée au public se fait avec fracas cela' res-
semble à une émeute; les soldats sont im-
puissants à maintenir la queue en bon ordre.
Enfin, on entré la salle pleine, tout rentre
dans le silence.
Les témoins appelés par le ministère public
et ceux de la partie civile sont mêlés au pu-
blic, assemblé dans le prétoire en attendant
le moment de l'appel.
^^M. Fonvielle excite l'attention du public.
âmes Draquent leurs lorgnettes.e.t les
conversations vont leur train.
M/Qàvalier, rédacteur de la Marseillaise,
témotàjcité par Me Floquet, est très-remar-
qué7""I/es Tourangeaux, savent (nous igno-
-rons- imi le leur a dit) que Cavalier fut
le- héros du Théâtre-Français, certain soir
-etîTipe-en-Bois fit des siennes.
L'entrée 'de la famille Noir produit, une
vive sensation. On remarque que M. Noir
père est absent; il a été retenu à Paris par
f'âoe et la maladie. Mme Noir mère et Mme
Louis Noir prennent place aux premier
bancs devant le bureau de la cour, Elles
sont vêtues de deuil; c'est le costume ders
cours d'assises où les veuves et les orphelins
viennent trop souvent réclamer l'assistance
de la justice.
La salle est pleine, archi-pleine, comble,
et voici venir un fl't d'habits noirs qui fait
irruption par la'porte placée à gauche à côté
du bureau de la haute' cour. Celle de
droite appartient à la chambre du conseil dé
Iâ haute cour.
Ce sont les jurés qui v'ennçnt assister aux
formalités préliminaires..
L'huissier Landaré annonce '̃
Messieurs, la ha.fe co.ir, faites si-'
Le silence se rétablit à grand'peine.
"W. le président Glandaz prend place.au'
bureau: entouré de M M les conseillers Zan-
giacomi, Boucy, de Carnières, GastamLide et
Savary.
M. le procureur général Grandperret prend
place au siège du ministère pubhc; il est ac-
compagné de M. l'avocat général Bergognié.
Mes Leroux et Demauge défenseurs du
prince, sont assis à la barre. A la barre
sont aussi M" Floquet et Laurier, défen-
seurs de la famille Noir, parties civiiles au
procès.
Les hauts jurés se groupent à gauche et
jusqu'au milieu du prétoire. Ils sont Mus
en costumes noirs et nous remarquons fort
peu de boutonnières vierges de ruban rouge.
On dirait un champ de terre après les fumi-
gations d'octobre un champ de terré brûlée,
de grosses mottes noires à travers lesquelles
il a poussé des coquelicots.
M. le président ordonne la lecture du dé-
cret qui convoque la haute cour et, cette lec-
ture faite, déclare la haute cour constituée.
L'huissier de la haute cour, M. Coulqn,
» Tant de tes rentes. » Et, effectivement,
je le croyais, a Tu es dans l'erreur, me ré-
» pôndit-il, depuis que je suis sorti de là-
bas, j'ai bien vécu, mais je n'ai rien mis
» de côte, et s'il arrivait' un accident, que
f j'ai certaines raisons de craindre, je ton-
» berais dans la misère. »
J'aurais bien désiré en savoir davantage
mais il ne voulut plus rien me dire de
lui, et il me fallut lui conter mou histoire
depuis ma libération. Oh! ce fut vite fait. Je
ni expliquai que rien ne m'avait réussi de
ce que j'avais entrepris qu'en dernier lieu
j'avais été garçon dans une gargote; qu'on
m'avait mis à la porte et que depuis un mois
j'étais sur le pavé, sans le sou, sans vête-
ments, sans logement et réduit à coucher
dans les carrières d'Amérique.
Puisque c'est ainsi, me dit-il, tu vas voir
I ce que c'est qu'un camarade »
11 faut vous dire que le fiacre avait marché,
pendant que nous causions, et qu'il remon-
tait alorsle faubourg Antoine.
Mon Chevassat soulève le store pour regar-
der dans la rue, et au moment où il aperçoit
1 uu magasin d'habillements confectionnés il!
commande au cocher d'aller s'arivter devant.
Le cocher obéit, et alors Chevassat me
dit: « Arrr.'e, vieux, nous allons toujours
commencer par te vêtir convenablement ni
1 Nous descendons, et, en effet, il m'achète
Abonnement Départ»
trois mois.» In
six MOIS. 12 ra.
CH IN. Î4FB4
fait l'appel des jurés. Tous répondent à l'ex-
ception de six.
Les dix jurés absents sont excusés pour
diverses causes. Ce sont MM. de Salve,
des Basses-Alpes, absent de France et en
mission diplomatique à Constantinople;
Buiz, de la Drôme, âgé de plus de 80 ans;
Bessetaux, d'Eure-et-Loire, malade;
Privat, de l'Hérault, âgé de 74 ans;
Rouxin, d'Ille-et-Vilaine, député élu;
Rollet, de Saône-et-Loire, atteint de cécité;
Pignot, de l'Indre, aveugle aussi; De-
nais, de, Tarn-et-Garonne, âgé de plus de
70 ans.
Le président,, après avoir prononcé les
excuses,'déclare qu'il va être procédé au ti-
rage du jury de jugement, le nombre des
jurés présents étant de plus de soixante,
chiffre exigé par la loi.
Les jurés se retirent dans la chambre du
conseil pour procéder au tirage, en présence
de l'accusé, des défenseurs et des officiers
du parquet.
Cette dernière formalité ne prend qu'une
demi-heure. Les jurés reviennent; ceux
dont les noms sont sortis de l'urne prenant
place à leurs bancs; les autres se placent
oü mieux ne se placent pas dans le pré-
toire. Ce n'est pas être assis que de se trou-
ver empilés dans une salle comme des sar-
dines dans une boite.
Le jury du jugeaient se compose de
• MM. Regnault. Picou. Lamotte d'In-
camps: Blanc (Baron). Le Ray. Cha-
pon. Harent. Mesny. Alquier-Bouf-
far. De Dreux-Brézé. |– Peretti.
Bouffar. Rolland. Maillet. Girauii.
Mercadier. De Pleurre. Lauzun.
Deltour. Roussel. Koechlin. -Fou-
gnot.- Bach. Dhavernas. Rigaud.
Chabrey, Amat. Porret de Blosseville.
Besson. De Lartigue. Lapeyre.
De Dalmassy. Poissonnier. Lemaître-
'Chabert. Doé. Faure-Belon.
Jurés supplémentaires.
MM. delà Guêronnière. de Ruzé.
Schramm. Morêl. “̃ i tri-,
La cour rentre en séance à midi et demi.
Derrière le buraau de la cour, nous re-
marquons M. le maréchal Baraguey-d'Hil-
liers, MM. Quinemont et Houssard, députés
au Corps législatif; M. le maire de Tours,
M. Gouin (un homme fort aimable que
jious^avons rencontré hier devant sa maison
'-que nous étions en train d'admirer, une
maison renaissance très-curieuse, et qui
nous a fait lé meilleur accueil.
Nous remarquons encore MM. Tenaille
d'Estain, le procureur général d'Orléans;
Diard, ancien président de chambre; le pré-
sident, le vice-président et les juges du' tri-
bunal de Tours; les colonels de la gendar-
merie, du 2e de ligne et du le, dragons, en
garnison à Tours; le trésorier-général d'In-
dre-et-Loire, des magistrats de Blois, Chi-
non, Lochies et autres villes de la province.
A la tribune, tout ce que Tours possède
de femmes élégantes.
chemise, pantalon, paletot et tout ce qui
s'en suit. A côté était un cordonnier et un
chapelier, il me paie un chapeau de soie et
une' paire de bottes vernies. Plus loin se
trouvait un horloger, v'lan il me fait ca-
deau d'une montre en or, que j'ai encore, et
qu'on m'a prise au greffe de la prison quand
j'ai été écroùé. Enfin, il y va de son billet
de cinq cents, et de plus, il me donne qua-
tre-vingts francs pour faire le garçon.
Dame! il ne faut pas demander si je le re-
inercie, une fois remontés dans le fiacre.
Après une misère comme celle d'où je sor-
tais, se sentir renippé, ça remonte fièrement
le moral. Je me serais jeté dans le feu
pour Chevassat. Hélas! je n'aurais pas été
si joyeux si j'avais du ma douter de ce que
tout ça me croûterait, car moi, d'abord.
Oh! passez. interrompit le juge,
passez!
Non sans étonnement, Crochard dut s'a-
vouer que tout ce qui lui était absolument
personnel n'avait qu'un très médiocre succès.
Une grimace trahit son dépit, et plus vite
il reprit
Tous ces achats avaient exigé beaucoup
de temps, si bien qu'il était six heures et
qu'il faisait tout à fait nuit quand nous arri-
vâmes à Viîiceanes.
ter fiacre, paye le çojher ;t. in ''envoie et
Huitième Année a9 2,6X8
Mercredi 23 Mars t870 1
L'accusé est introduit.
M. le président lui pose les questions d'u*
sage »-,
Vos noms ? î
Pierre-Napoléon Bonaparte^
Votre âge?
Cinquante-quatre ans.
Votre domicile ?
A Auteuil-Paris.
L'accusé est très pâle, il a perdu ce teint
coloré, cet air florissant qu'il avait. Il parle
en grasseyant. Il porte à la boutonnière lu
rosette de la Légion d'honneur.
Au physique, le prince Pierre est un hom.
me puissant, grand et gros. Tête forte et al»*
longée, front découvert, cheveux noirs e: t'
ramenés sur le crâne qui est chauve, œil en
nez des médailles napoléoniennes, mousta-
che et barbiche taillés à « la Guise. » L'ja
cheveux derrière la tête et la barbe com^
mencent à grisonner.
La façon dont il porte son habit, seïré et
boutonné autour du corps, fait ressor'tir da-
vantage sa robuste obésité. Il porte rme cra-
vate blanche et est vêtu d'une redingote
noire et d'un pantalon bleu foncé. 11 est
ganté de jaune clair. i
Comme nous l'avons dit, l'estrade a été di-
minuée le prince est sur le devant dans le
fond, se tient un officier de gendarmerie,
M. le président, après avoir requit le ser-
ment d'usage des jurés, adresse à 'ceux-ci la
discours suivant
Messieurs les jurés,
Nous devons surtout à l'ancienneté l'honneur
de présider la haute cour; nous sera-t-il permis
de vous dire quelques mots sur le caractère de ce
tribnnal suprême et sur les devoirs que, tous ici
nous avons à remplir?
Il y a, en France, un sentiment plus jaloux en-
core peut-être que celui de la liberté c'est le
sentiment de l'égalité devant la justice. Aussi'
comprend-on facilement, lorsque la Haute-Cour
a été convoquée, que des hommes de l'esprit le
plus élevé en aient pris quelque ombrage, qu'ils
se soient demandé si cet appareil inusité, que.
l'accusé lui-même répudiait, était bien nécessai:.
re si la justice du'droit commun ne pouvait pas
suffire à toutes les tâches et s'il ne 'valait pas
mieux la laisser à son cours ordinaire.
La loi commandait, il a fallu obéir; mais
nous nous hàtons d'ajouter, qu'à cette obéissance
ne doit se mêler aucun regret dans toute la sin.
cérité de nos convictions, loin de mettre en péril
le grand principe de l'égalité, la loi qui institua
la Haute-Cour n'a eu d'autre but que de mainte.
nir avec plus de fermeté l'application de ce pria.
cipe.
La justice ne peut être égale pour tous que si
elle est assez forte pour rester calme et impar-
tiale à l'égard de tous. Ce devoir est ordinaire-
ment facile à remplir; mais dans des temps aci-
tés, tel'es circonstances peuvent se rencontrer,
devant lesquelles les esprits les plus fermes se
sentent troublés. Il faut alors mesurer l'effort
aux difficultés de l'oeuvre et donner à la loi une
pu;ssance plus grando que celle qui' suffit aux
besoins de chaque jour.
Cette nécessité, comprise et acceptée dans tous
les temps, dans tous les lieux, surtout par les
pays qui nous ont précédés dans la pratique de la
liberté, en Angleterre, aux Etats-Unis, notre an-
ensuite, me prenant le bras « Tu dois
Il)) avoir faim, me dit-il; nous allons dîner.
Donc, nous commençons par absorber un
verre d'absinthe, puis il me mène tout droit
au meilleur restaurant, demande un cabinet
particulier et nous fait servir un dîner, ohi
mais un dîner. Rien qu'à l'entendre faire
la carte, l'eau me découlait de la bouche.
Nous nous mettons à table, et moi, ne me
défiant de rien, je n'aurais pas changé mâ
place contre celle du pape. Et je mangeais,
et je parlais, et je buvais. je buvais sur-
tout, ayant été privé longtemps, si bien qu'à à
la fin je commençais à être un peu ému. x
Chevassat, lui, paraissait tout à fait lancé,
et il me contait des tas de blagues qui me
faisaient crever de rire.
Mais voilà qu'une ibis le café servi, avec
des liqueurs à discrétion et des cigares de.
dix sous, mon particulier se lève et va puus-
ser le verrou de la porte car il y avait un
verrou.
Puis, revendant s'asseoir bien en face de
moi, les coudes sur la table « Maintenant,
» mon petit, qu'il me dit, assez ri, causons.
Je suis bon zig, c'est vrai, mais tu dois
» comprendre que ce n'est pas uniquement
» pour tes beaux yeux que je suis si gentil
» que cala. J'ai besoin d'un gars solide,
j» et j'ai compté sur toi! »
Pav?le d'houueur, il veus disait cela à!iiU
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