Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1869 01 novembre 1869
Description : 1869/11/01 (Numéro 2496). 1869/11/01 (Numéro 2496).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590547r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
ï^e Petit Journal
terrains sont exécutés dans la masse du sable
mouvant qui constitue le sol.
On avait déjà construit dans Paris en béton
aggloméré 50 kilomètres d'égoût, les murs de
soutènement du boulevard de l'Empereur et du
cimetière de Passy, les voûtes du palais de l'Ex-
position, etc.
On élève maintenant, Car le même procédé,
des maisons, à façades ornées, hautes de six éta-
gens; et comme le prix de revient est très inférieur
auY prix ordinaires, ce mode de construction
semble appelé à jouer un grand rôle dans la ques-
j tion des logements à bon marché.
Le phare de Port-Saïd est construit par ce pro-
cédé en sable du désert malgré sa hauteur, qui
(doit atteindre 55 mètres.
THÉÂTRES
Le Gymnase vient de remporter un dou-
ble et très grand, succès; succès de pièce
avîc Frouf'rota, de MM. Henri Meilhac et
Ludovic Halévy; succès d'artiste avec Mlle
JDesclée, que la soirée d'hier a posée ©A
grande comédienne.
L- A demain les détails. E. A.
CAUSERIE
r Jeudi dernier, tous les habitants du vrilla-
ge de B. savaient que le père Monnier at-
tendait son fils, qui venait de terminer son
congé en Afrique.
De Marseille, Michel avait écrit à ses pa-
rents, pour les prévenir qu'il les embrasse-
rait le jour même. Aussi les bons cultiva-
i teurs se disposaient-ils à célébrer dignemen t
son retour. Afin de donner plus d'éclat à
cette petite fête de famille, on avait invité
deux ou trois vieux amis, parmi lesquels se
trouvait l'instituteur de la commune.
La station du chemin de fer qui dessert le
village de B. est à environ trois kilomè-
tres, et comme le convoi par lequel on atten-
dait Michel passe à onze heures, on suppo-
sait que le jeune militaire arriverait à midi.
Cependant l'horloge de l'église avait de-
puis longtemps déjà sonné l'heure de l'An-
gelus, et l'on n'apercevait aucun voyageur
i sur la route, dont le sinueux parcours se dé-
i roule devant les fenêtres de la maison de
I Monnier.
Peu à peu le silence succéda à la gaieté
bruyante qui régnait chez ces braves gens
depuis le matin. Monnier déposa sa pipe à
moitié pleine sur le pressoir et vint s'appuver
coutre la fenêtre sans prononcer un mot. Sa
femme alla passer en revue les ragoûts, qui
mijotaient dans les grandes marmites de
fonte, tout en s'efforçant de comprimer ses
soupirs. Ursule, la jeune soeur de Michel,
jetait de temps en temps un regard inquiet
sur une image grossièrement enluminée, re-
présentant un chasseur à pied en grande te-
nue. Quant à Victor, petit garçon d'une di-
zaine d'années, il faisait l'exercice avec le
manche à balai, en murmurant de temps en
¡ temps:
¡-Portez armes enjoué! feu!
Les amis de Monnier, réunis dans un
,coin, écoutaient avec attention l'instituteur,
) fort occupé à leur expliquer le mécanisme
des nouvelles machines à moissonner.
A une heure, Monnier se retourna brus-
quement.
Allons, c'est fini, il ne viendra pas ce
matin, dit-il d'un ton soucieux; il faut man-
ger la soupe.
Si on attendait encore un moment.
¡ balbutia la mère de Michel, il a pu rencon-
trer quelqu'un de connaissance à la station,
et dame!
Mon frère a manqué le train, voilà
tout, dit Ursule, je le connais assez pour sa-
i voir que rien ne pouvait l'arrêter si près de
nous.
C'est mon opinion, ajouta le chef de la
famille. Allons, à table! La fête sera moins
gaie mais nous prendrons notre revanche
ce soir; car Michel arrivera certainement à
'cinq heures.
Malgré la bonne volonté des convives, le
dîner fut triste comme un repas de funérail-
les. On avait eu la mauvaise idée de laisser
le couvert de Michel au bout de la table, ce
qui faisait naître de noirs pressentiments
:dans l'esprit de chacun.
A trois heures, les invités quittèrent la
maison, et à cinq heures et demie, Monnier
et sa famille reprirent leur poste d'observa-
tion à la fenêtre.
Tout à coup, le petit garçon fit un bond de
joie.
Voilà mon frère! s'écria-t-il en frap-
pant ses mains l'une contre l'autre.
Au même instant, on aperçut, en effet, à
environ deux cents pas, un militaire portant
l'uniforme de chasseur à p:ed.
La mère Monnier sauta au cou de- son
mari, l'embrassa tendrement, tandis que le
petit Victor entraînait sa sœur au dehors;
puis, la digne femme alla s'occuper des pré-
paratifs du souper.
Cinq minutes après, un chasseur à pied
entre dans la maison.
Mais ce n'était point Michel.
Monnier le reconnut pour être le fils d'un
fermier du village voisin.
Eh b;anl Vincent, lui dit-il d'une voix'
tremblante, tu nous apportes des nouvelles
de mon fils?
Oui, répondit le militaire d'un air em-
barrassé.
Tu l'as vu en route?
Notis sommes venus d'Alger ensemble.
Alors, il va venir?
Je ne le crois pas. car il lui est arrivé
un malheur. un grand malheur.
Monnier fronçales sourcils, sa femme pâlit
horriblement, et Victor et Ursule se mirent
à pleurer.
Parle vite, et surtout ne nous cache
rien, dit le vieux cultivateur d'un ton stri-
dent.
Eh bien hier, pendant que nous at-
tendions sur le port de la Joliette, à Mar-
seille, l'heure du départ du train nous
avons vu un matelot tomber à l'eau du haut
d'un mât. Michel s'est aussitôt jeté à l'eau
pour lui porter secours, et.
Et?..
Il n'a plus reparu. Le matelot a été
sauvé par des Maltais mais mon pauvre
ami a payé de sa vie son généreux dévoue-
ment.
Un concert poignant de cris de désespoir,
de plaintes violentes, de pleurs et même de
jurements interrompit le militaire, qui par-
vint cependant à ajouter.
Vous pouvez être fiers de Michel, car il
est mort au véritable champ d'honneur,
c'est-à-dire en donnant sa vie pour essayer
de sauver un homme.
JEAN BRUNO.
PENTITES NOUVELLES
Le prince Napoléon est arrivé hier Paris, de retour
d'un rapide voyage en Italie.
Le générai Fleury, ambassadeur de France à Saint-
Pétersbourg. est parti hier avec toute sa famille pour sa
destination. Il est accompagné de son aide-de-camp le
commandant baron de Vermères.
C'est le janvier prochain seulement que les caisses
publiques cesseront de recevoir les monnaies françaises et
étrangères frappées de démonétisation. Avis aux intéressés.
MM. les jurés de ia deuxième quinzaine d'octobre ont
fait entre eux une collecte dont le produit, s'élevant à la
somme de 255 fr., a été réparti entre diverses oeuvres de
bienfaisance.
La Toussaint tombant un lundi, l'Académie des scien-
ces, à cause de la fête, tiendra sa séance hebdomadaire
du lundi, mardi prochain 2 novembre.
Les candidats à la chaire de clinique vacante à la Fa-
culté de médecine de Paris sont invités il faire parvenir
leurs titres au secrétariat de l'Académie avant le 15 no-
vembre
M. Alphonse Couret, docteur en droit, soutiendra les
deux thèses ès-iettres, pour le doctorat, en Sorbonne. le
mercredi 3 novembre prochain, à dix heures du matin. 5S
L Ecole des beaux-arts a, cette année, pour les trois
sections élèves titulaires et 20 supplémentaires. Les
cours pour la peinture ont commencé le 25 octobre; pour
la sculpture ce sera le 2 novembre.
L'Opéra donne, aujourd'hui dimanche, les Huguenots,
chantés par MM. Colin, Belval, Castelmary, Mmes Car-
valho et Hisson.
M. Garnier a fait hier soir, en seize minutes, au Café
de France, à Vaise (Lyon), dit le Salut public, une sé-
rie de 232 carambolages en plein billard.
Les excursionistes du 9' bataillon de la garde nationale
de Paris ont fait remettre à l'Association bruxelloise pour
secours médicaux gratuits, un don de 200 fr.
LES rriMBBES-ï'®STE
Le Figaro de ce matin publie sur ce sujet
les renseignements suivants
L'administration des postes va émettre dans
quelques jours le nouveau timbre-poste à cinq
francs, dont la création est réclamée depuis long-
temps par les chambres de commerce, et notam-
ment par les ports de mer qui entretiennent des
relations importantes avec l'étranger.
Les correspendances à destination des pays'
d'outre-mer atteignent, en effet, bien souvent une
taxe considérable, qu'il n'est pas facile d'acquitter
avec les timbres-poste actuels.
Le nouveau timbre-poste à cinq francs, im-
primé sur couleur violette, présente une surface
double de celle des timbres ordinaires; il arrive
dixième dans la série des figurines actuellement
en usage.
C'est en 1849 que la réforme postale fut appli-
quée en France.
11 n'y eut d'abord que trois catégories de
timbres-poste, savoir
20 c. (noir), création du fer janvier 1849.
1 fr. (carmin pâle), août 1849.
40 c. (orange), décembre 1849.
A quelque temps de là, 1er juillet 1850, on
supprima le timbre à vingt centimes par celui de
vingt-cinq centimes, et, attendu que la couleur
noire présentait certains inconvénients pour le
service, on lui substitua la couleur bleue.
En mème temps on créait deux nouvelles figu-
rines l'une à 15 centimes vert (22 juillet
1850); l'autre à 10 centimes bistre (12 sep-
tembre 1850).
Ces divers timbres portaient l'effigie de la Ré-
publique française, et ce ne fut que vers 1852
qu'clli* fut remplacée par celie du président.
Puis viurenc successivement, sous l'Empire, la
création des timbres suivants
4U c. (orange), 8 septembre 1853.
2U c. (bleu), 1er juillet,
S0 c. (carmin). décembre 1854.
5 c. (vert), 14 novembre
80 -c. (rose), octobre 1860.
1 c. (vert olive), 1er novembre 1860.
5 c. (vert lumière), mars 1861.
2 c. (brun Van Dyck), 25 décembre
4 c. (lilas), 5 septembre 1863.
Aujourd'hui, nous avons donc (les timhres de
10 centimes compris) dix catégories de timbres-
poste, rlui suffisent amplement aux i.esains du
public.
Les timbres-poste sont fabriqués à l'hùtel de
la Monnuj-
C'est, en effet, une valeur fiduciaire, une sorte
de billet rle banque dont la fabrication devait
être entourée de^précautions particulières et sou-
mise au contrôle de l'Etat.
En 1850, le nombre des timbres-poste vendus
s'élevait à 21 millions.
En il dépassait le chilfre de 382 millions.
L'année dernière, il s'élevait à plus de 400
Une chose curieuse, et que bien peu de per-
sonnes savent peut-être, c'est que le timbre-
poste, qui présente incontestablement tous les
caractères d'une institution moderne, était cepen-
dant connu il y a plus de deux siècles!
On vendait, en effet, au Palais de justice, en
1653, des billets de port payé, à l'aide desquels on
affranchissait la lettre que l'on désirait faire dis
tribuer dans Paris.
M. Feuillet de Conches possède, dit-on, dans
sa collection, un de ces -billets de port payé qui
entourait une lettre écrite par PbIïssoti à made-
moiselle de-Scudéri.
Nous lisons dans le Temps
La Grève dzs emplpyés de la nouveauté
Neus avons parlé de certaines opérations fi-
nancières basées sur des contrats entre des mai'-
sons de banque et les patrons de quelques maga-
sins. Nous nous sommes servi du sobriquet en
usage pour désigner ces opérations les bons
Crépin. Le nom leur est venu des premiers in-
dustriels qui ont répandu ce genre de paye-
ment. M. Crépin aîné, qui n'était nullement mis
en cause, nous fournit à cet égard des explica-
tions et des renseignements sur la grève que
nous nous empressons de publier.
Dans l'origine, et dans quelques agences, on
s'est gardé de l'aire des bons l'abus que nous
avons signalé, et le principe de cette sorte d'opé-
rations ne présente rien de défectueux, d'illégal
ou d'usuraire. Un client se présente chez X.
commerçant lui-même, et ne trouve point les
objets qu'il d.'sire, ce client jouissait auprès de
X. d'un certain crédit; celui-ci lui remet un
bon, qui, présenté dans un grand nombre de
maisons, a la valeur d'un papier-monnaie.
Comme le nombre de maisons est considéra-
ble, cent-cinquante au dire de M. Crépin, comme
le bon n'est délivré qu'à la caisse, il y a là des
garanties sérieuses pour le porteur. X. -réalise
sur le porteur de bon un bénétlce d'escompte et,
suivant les conventions, une prime de tant 0/0
sur la vente.
Dans certains cas, nombreux, on arrivait aux
abus dont nous avons parlé, mais nous n'avons
en rien désigné M. Crépin, qui réalise par ce
système environ pour dix millions d'affaires an-
nuellement. Au début de la grève, les employés
ont fait une démarche personnelle auprès de ces
agents, et en particulier auprès de M. Crépin, lui
demandant d'user de son influence sur les mai-
sons avec lesquelles il est en relations, pour les
décider à accéder aux conditions de la grève. Il
résulte des observations de M. Crépita sur sa
clientèle, que la partie la plus importante de la
vente a lieu le dimanciie.
Ne pas voyager sans
LE JCDRNAL DES VOYAGEURS
le plus utile, le plus indispensable
des compagaons de voyage
DEPARTEMENTS
M. le ministre de l'agriculture vient de fixer
les dates et les dé,:artements des concours régio-
naux d'animaux reproducteurs, etc., pour 1870.
Ces concours formeront quatre séries du 23
avril au ier mai, du 30 avril au 8 mai, du 7 au 15
mai, du 21 au 29 mai.
Une grève s'est déclarée à Ivry-la-Bataille
(Eure).
Les limonadiers ont, d'un commun accord.
élevé de 50 c. à 60 c. le prix de la bouteille de
vin. Grand émoi parmi les consommateurs lors-
qu'ils ont appris la latale nouvelle. Il fut décidé
qu'on.se priverait de vin jusqu'à ce que le prix
de la bouteille fut rétabli dans ses limites nor-
males.
Cette décision a été couronnée de succès. Les
limonadiers d'Ivry sont revenus à de meilleurs
sentiments et. au prie de 50 centimes.
ÉCONOMIE DOMESTIQUE
SUPPLÉMENT A LA PET1TE CUISINE
LES GRIVES
Le temps où le mérite des grives était
ignoré de la masse des bons Parisiens, n'est
pas encore bien loin de nous. Justice leur
est mieux rendue aujourd'hui.
Il existe plusieurs variétés de grives les
gourmands donnent la préférence à la gri-
velle ou grive de vignes et à la draine ou
grosse grive de genièvre; il est à remarquer
que la nature, prodigue envers ces deux va-
riétés de grives, leur a encore donné sur les
autres l'avantage du plumage et du chant.
D'après les anciens auteurs, une admira-
ble propriété de la grive, en général, c'est
« d'exciter l'appétit et de fortifier l'estomae,
plus on en mauge,plucon ve grives noTiES. Plumer, tlamber et trousser
les gr.ves: en enlever ie gésier et leur introduire
daus le corps, par ci-ita ouverture', quelques grains
de genièvre concasses et mêlés à un peu de lard
râpé pincer sur l'estomac, soit une feuille de vi-
gno, soit une feuille blanche de céleri, les barder j
de lard par dessus et les mettre à rôtir devant un
'eu très vif, en passant dessous des tartines de
pain grillé, avec de petits morceaux de beurre
sur chacune delles.
Les grives ne demandent-que peu de cuisson
les retirer des qu'elles fument, les dresser dans
un plat sur les croûtons et les servir.
Le Baron Baisse.
SOUVENIRS JUBICIÂIR3É
DE
Ce que savait iâ
La Bougibotte continua:
Couchée, .j'en:'onçai la tête dans -ï'bfeïHer,
et j'attendis tremblante en écourtant.
La cambre était sombre, vtn Tayèm teraa
perçait les vi'res, liltrant entré lës contre-
vents et éplaira-nt vaguement la porte.
poi ts d'un tomme. La jpàrtë -s'ouvrt [ et
t/hrétien entr T'ffiil entr'bùvert, je le Re-
gardai il resta quelques inimités -sur le pas
de la-porte, écoutant si tost le monde fer-
mait-.
Mes yeux, habitas à -la ntyt,. distin-
guaient dans l'ombre; je le vis s.râ^àncéï?
vers le lit delà Glêaieat ét .'écouter, averti
dé son -profond sommeil qu'un ronflemevii;
révélait. Il s'avança vers -où j'étais
craignant sans douta de faire da bruit en se
heurtant au lit. Il âtiù'i-rià 'son briquet, et
promena srzn ma figure la. -lueur de i 'ama-
dou. Je fis un effort pour ne pas iiavmcher
sous la chaleur. mais mes niïms, 'ériges
serraient, malgré moi, les bras delà Diote
qui éta:t couchée à cote de moi.
Elle jeta un cri et s'éveilla en. 'eriaat j
Au secours!
La<31ément, rëVéillée-en-sufrsaiàt-, demanda
Qui va là
Moi, je n'avais plus la force dé parle?,
-C'est moi! ft Ghrétien.
Qui, toi?. cria la Giemènt qui s'était
dressée et déjà armée d'un chandelier.
C'est Ghrétien, pardi. Je voulais faire
une farce! mais
Taisez-vous, fit-il tout à coup.
Et il courut vers la porte.
Entendant du bruit en haut, Joariarnï et
Dèschatnps. que se serait-il passe?.
Dieu -le sait. Chrétien ouvrit la porte
sortit, comme Joâfi non demandai! d'aile voix
sourde:
Ils écoutaient?
.Non, répondit Chrétien elle$ dorment'
je les ai réveillées; ne faites pas de bruit..
La Clément nous disait
Taisons-nous, il nous arriverait mal-
heur.
Les pas s'éloignaient; je me relevai. j'alla;
à la fenêtre et j'entendis
Tu es sûr qu'on n'écoutait pas!
Mais non je vous dis qu'elles dor-
maient.
Tu sais qu'il vaudrait mieux se défaire
d'une bavarde.
Puisque je vous dis qu'elles dormaient.
Un frisson me courut le corps, je gagnai
vite le lit, et j'entendis encore
A demain, huit heures.
A demain, répondit-on.
Puis plus de bruit. Intriguée, comme vous
pensez, et cependant contente de savoir un
petit secret sur Joannon, je ne dormais par, et
je cherchai toute la nuit quel pouvait êtru le
motif de cette réunion d'individus, surtout
que je ne croyais pas liés ensemble.
Comme il me fallait absolument employer
la journée au travail chez la Clément, e
n'allais que le soir chez Joannon. Avec ce
que j'avais entendu, j'étais sûre qu'intrigué
il m'écouterait.
Il faisait un temps atroce. un orage.
Seigneur de Dieu! je n'eu ai jamais vu de
pareil. de la pluie, du tonnerre, des é-
clairs. J'en avais peur, moi.
J'arrivai chez Joaunon; il était environ
huit heures et demie. J'entrai dans la cour,
car la porte n'était pas fermée. Mais quand
je montai à la chambre, je voulus ouvrir, la
porte était fermée. Je frappai, j'appelai, il
n'y avait personne.
Le tonnerre, les éclairs, la maison vide.
un cri perçant que j'entendis. j'eus peur.
Je me sauvai, et à travers champs je gagnai
CollougëS, autant mouillée da sueur que de
pluie.
La Bouginotte se tut quelques minutes.
elle but deux grands verres de vin.
Mallard, accoudé sur sa chaise ét le men-
ton dans ses mains, observait tous ses mou-.
vements et recueillait ses paroles.
La fille passa alors deux fois la main dans
ses cheveux, et, les rejetant ébourriffés sur
ses épaules, d'une voix entrecoupée de cris,
de.riris et de hoquets, elle continua
Le soir de chez la Clé. nent, il- combi-
naient le crime 1 quand Chrétien est monté,
il pouvait me tue. il m'a -épargnée. c'est
pas un méchant iiorame. Je Veux qu'on le
sauve, et je dis tout,
Bonginotte, il; .sera sauvé et ,iai' vo is.
Bieu vrai
Continue. et dans une heure ho- s
partous eusemole pour lui è1i donner les
moyens.
Bon
La Bouginotlè but encore et reprit
Le samedi, j'allais encore chez Jbâïi-
non. c'était le matin, j'entrai; il lavait du
liuge; il se retourna entendant mon pas et
me dit
Qu'est-ce que tu veux encore, loi?..
terrains sont exécutés dans la masse du sable
mouvant qui constitue le sol.
On avait déjà construit dans Paris en béton
aggloméré 50 kilomètres d'égoût, les murs de
soutènement du boulevard de l'Empereur et du
cimetière de Passy, les voûtes du palais de l'Ex-
position, etc.
On élève maintenant, Car le même procédé,
des maisons, à façades ornées, hautes de six éta-
gens; et comme le prix de revient est très inférieur
auY prix ordinaires, ce mode de construction
semble appelé à jouer un grand rôle dans la ques-
j tion des logements à bon marché.
Le phare de Port-Saïd est construit par ce pro-
cédé en sable du désert malgré sa hauteur, qui
(doit atteindre 55 mètres.
THÉÂTRES
Le Gymnase vient de remporter un dou-
ble et très grand, succès; succès de pièce
avîc Frouf'rota, de MM. Henri Meilhac et
Ludovic Halévy; succès d'artiste avec Mlle
JDesclée, que la soirée d'hier a posée ©A
grande comédienne.
L- A demain les détails. E. A.
CAUSERIE
r Jeudi dernier, tous les habitants du vrilla-
ge de B. savaient que le père Monnier at-
tendait son fils, qui venait de terminer son
congé en Afrique.
De Marseille, Michel avait écrit à ses pa-
rents, pour les prévenir qu'il les embrasse-
rait le jour même. Aussi les bons cultiva-
i teurs se disposaient-ils à célébrer dignemen t
son retour. Afin de donner plus d'éclat à
cette petite fête de famille, on avait invité
deux ou trois vieux amis, parmi lesquels se
trouvait l'instituteur de la commune.
La station du chemin de fer qui dessert le
village de B. est à environ trois kilomè-
tres, et comme le convoi par lequel on atten-
dait Michel passe à onze heures, on suppo-
sait que le jeune militaire arriverait à midi.
Cependant l'horloge de l'église avait de-
puis longtemps déjà sonné l'heure de l'An-
gelus, et l'on n'apercevait aucun voyageur
i sur la route, dont le sinueux parcours se dé-
i roule devant les fenêtres de la maison de
I Monnier.
Peu à peu le silence succéda à la gaieté
bruyante qui régnait chez ces braves gens
depuis le matin. Monnier déposa sa pipe à
moitié pleine sur le pressoir et vint s'appuver
coutre la fenêtre sans prononcer un mot. Sa
femme alla passer en revue les ragoûts, qui
mijotaient dans les grandes marmites de
fonte, tout en s'efforçant de comprimer ses
soupirs. Ursule, la jeune soeur de Michel,
jetait de temps en temps un regard inquiet
sur une image grossièrement enluminée, re-
présentant un chasseur à pied en grande te-
nue. Quant à Victor, petit garçon d'une di-
zaine d'années, il faisait l'exercice avec le
manche à balai, en murmurant de temps en
¡ temps:
¡-Portez armes enjoué! feu!
Les amis de Monnier, réunis dans un
,coin, écoutaient avec attention l'instituteur,
) fort occupé à leur expliquer le mécanisme
des nouvelles machines à moissonner.
A une heure, Monnier se retourna brus-
quement.
Allons, c'est fini, il ne viendra pas ce
matin, dit-il d'un ton soucieux; il faut man-
ger la soupe.
Si on attendait encore un moment.
¡ balbutia la mère de Michel, il a pu rencon-
trer quelqu'un de connaissance à la station,
et dame!
Mon frère a manqué le train, voilà
tout, dit Ursule, je le connais assez pour sa-
i voir que rien ne pouvait l'arrêter si près de
nous.
C'est mon opinion, ajouta le chef de la
famille. Allons, à table! La fête sera moins
gaie mais nous prendrons notre revanche
ce soir; car Michel arrivera certainement à
'cinq heures.
Malgré la bonne volonté des convives, le
dîner fut triste comme un repas de funérail-
les. On avait eu la mauvaise idée de laisser
le couvert de Michel au bout de la table, ce
qui faisait naître de noirs pressentiments
:dans l'esprit de chacun.
A trois heures, les invités quittèrent la
maison, et à cinq heures et demie, Monnier
et sa famille reprirent leur poste d'observa-
tion à la fenêtre.
Tout à coup, le petit garçon fit un bond de
joie.
Voilà mon frère! s'écria-t-il en frap-
pant ses mains l'une contre l'autre.
Au même instant, on aperçut, en effet, à
environ deux cents pas, un militaire portant
l'uniforme de chasseur à p:ed.
La mère Monnier sauta au cou de- son
mari, l'embrassa tendrement, tandis que le
petit Victor entraînait sa sœur au dehors;
puis, la digne femme alla s'occuper des pré-
paratifs du souper.
Cinq minutes après, un chasseur à pied
entre dans la maison.
Mais ce n'était point Michel.
Monnier le reconnut pour être le fils d'un
fermier du village voisin.
Eh b;anl Vincent, lui dit-il d'une voix'
tremblante, tu nous apportes des nouvelles
de mon fils?
Oui, répondit le militaire d'un air em-
barrassé.
Tu l'as vu en route?
Notis sommes venus d'Alger ensemble.
Alors, il va venir?
Je ne le crois pas. car il lui est arrivé
un malheur. un grand malheur.
Monnier fronçales sourcils, sa femme pâlit
horriblement, et Victor et Ursule se mirent
à pleurer.
Parle vite, et surtout ne nous cache
rien, dit le vieux cultivateur d'un ton stri-
dent.
Eh bien hier, pendant que nous at-
tendions sur le port de la Joliette, à Mar-
seille, l'heure du départ du train nous
avons vu un matelot tomber à l'eau du haut
d'un mât. Michel s'est aussitôt jeté à l'eau
pour lui porter secours, et.
Et?..
Il n'a plus reparu. Le matelot a été
sauvé par des Maltais mais mon pauvre
ami a payé de sa vie son généreux dévoue-
ment.
Un concert poignant de cris de désespoir,
de plaintes violentes, de pleurs et même de
jurements interrompit le militaire, qui par-
vint cependant à ajouter.
Vous pouvez être fiers de Michel, car il
est mort au véritable champ d'honneur,
c'est-à-dire en donnant sa vie pour essayer
de sauver un homme.
JEAN BRUNO.
PENTITES NOUVELLES
Le prince Napoléon est arrivé hier Paris, de retour
d'un rapide voyage en Italie.
Le générai Fleury, ambassadeur de France à Saint-
Pétersbourg. est parti hier avec toute sa famille pour sa
destination. Il est accompagné de son aide-de-camp le
commandant baron de Vermères.
C'est le janvier prochain seulement que les caisses
publiques cesseront de recevoir les monnaies françaises et
étrangères frappées de démonétisation. Avis aux intéressés.
MM. les jurés de ia deuxième quinzaine d'octobre ont
fait entre eux une collecte dont le produit, s'élevant à la
somme de 255 fr., a été réparti entre diverses oeuvres de
bienfaisance.
La Toussaint tombant un lundi, l'Académie des scien-
ces, à cause de la fête, tiendra sa séance hebdomadaire
du lundi, mardi prochain 2 novembre.
Les candidats à la chaire de clinique vacante à la Fa-
culté de médecine de Paris sont invités il faire parvenir
leurs titres au secrétariat de l'Académie avant le 15 no-
vembre
M. Alphonse Couret, docteur en droit, soutiendra les
deux thèses ès-iettres, pour le doctorat, en Sorbonne. le
mercredi 3 novembre prochain, à dix heures du matin. 5S
L Ecole des beaux-arts a, cette année, pour les trois
sections élèves titulaires et 20 supplémentaires. Les
cours pour la peinture ont commencé le 25 octobre; pour
la sculpture ce sera le 2 novembre.
L'Opéra donne, aujourd'hui dimanche, les Huguenots,
chantés par MM. Colin, Belval, Castelmary, Mmes Car-
valho et Hisson.
M. Garnier a fait hier soir, en seize minutes, au Café
de France, à Vaise (Lyon), dit le Salut public, une sé-
rie de 232 carambolages en plein billard.
Les excursionistes du 9' bataillon de la garde nationale
de Paris ont fait remettre à l'Association bruxelloise pour
secours médicaux gratuits, un don de 200 fr.
LES rriMBBES-ï'®STE
Le Figaro de ce matin publie sur ce sujet
les renseignements suivants
L'administration des postes va émettre dans
quelques jours le nouveau timbre-poste à cinq
francs, dont la création est réclamée depuis long-
temps par les chambres de commerce, et notam-
ment par les ports de mer qui entretiennent des
relations importantes avec l'étranger.
Les correspendances à destination des pays'
d'outre-mer atteignent, en effet, bien souvent une
taxe considérable, qu'il n'est pas facile d'acquitter
avec les timbres-poste actuels.
Le nouveau timbre-poste à cinq francs, im-
primé sur couleur violette, présente une surface
double de celle des timbres ordinaires; il arrive
dixième dans la série des figurines actuellement
en usage.
C'est en 1849 que la réforme postale fut appli-
quée en France.
11 n'y eut d'abord que trois catégories de
timbres-poste, savoir
20 c. (noir), création du fer janvier 1849.
1 fr. (carmin pâle), août 1849.
40 c. (orange), décembre 1849.
A quelque temps de là, 1er juillet 1850, on
supprima le timbre à vingt centimes par celui de
vingt-cinq centimes, et, attendu que la couleur
noire présentait certains inconvénients pour le
service, on lui substitua la couleur bleue.
En mème temps on créait deux nouvelles figu-
rines l'une à 15 centimes vert (22 juillet
1850); l'autre à 10 centimes bistre (12 sep-
tembre 1850).
Ces divers timbres portaient l'effigie de la Ré-
publique française, et ce ne fut que vers 1852
qu'clli* fut remplacée par celie du président.
Puis viurenc successivement, sous l'Empire, la
création des timbres suivants
4U c. (orange), 8 septembre 1853.
2U c. (bleu), 1er juillet,
S0 c. (carmin). décembre 1854.
5 c. (vert), 14 novembre
80 -c. (rose), octobre 1860.
1 c. (vert olive), 1er novembre 1860.
5 c. (vert lumière), mars 1861.
2 c. (brun Van Dyck), 25 décembre
4 c. (lilas), 5 septembre 1863.
Aujourd'hui, nous avons donc (les timhres de
10 centimes compris) dix catégories de timbres-
poste, rlui suffisent amplement aux i.esains du
public.
Les timbres-poste sont fabriqués à l'hùtel de
la Monnuj-
C'est, en effet, une valeur fiduciaire, une sorte
de billet rle banque dont la fabrication devait
être entourée de^précautions particulières et sou-
mise au contrôle de l'Etat.
En 1850, le nombre des timbres-poste vendus
s'élevait à 21 millions.
En il dépassait le chilfre de 382 millions.
L'année dernière, il s'élevait à plus de 400
Une chose curieuse, et que bien peu de per-
sonnes savent peut-être, c'est que le timbre-
poste, qui présente incontestablement tous les
caractères d'une institution moderne, était cepen-
dant connu il y a plus de deux siècles!
On vendait, en effet, au Palais de justice, en
1653, des billets de port payé, à l'aide desquels on
affranchissait la lettre que l'on désirait faire dis
tribuer dans Paris.
M. Feuillet de Conches possède, dit-on, dans
sa collection, un de ces -billets de port payé qui
entourait une lettre écrite par PbIïssoti à made-
moiselle de-Scudéri.
Nous lisons dans le Temps
La Grève dzs emplpyés de la nouveauté
Neus avons parlé de certaines opérations fi-
nancières basées sur des contrats entre des mai'-
sons de banque et les patrons de quelques maga-
sins. Nous nous sommes servi du sobriquet en
usage pour désigner ces opérations les bons
Crépin. Le nom leur est venu des premiers in-
dustriels qui ont répandu ce genre de paye-
ment. M. Crépin aîné, qui n'était nullement mis
en cause, nous fournit à cet égard des explica-
tions et des renseignements sur la grève que
nous nous empressons de publier.
Dans l'origine, et dans quelques agences, on
s'est gardé de l'aire des bons l'abus que nous
avons signalé, et le principe de cette sorte d'opé-
rations ne présente rien de défectueux, d'illégal
ou d'usuraire. Un client se présente chez X.
commerçant lui-même, et ne trouve point les
objets qu'il d.'sire, ce client jouissait auprès de
X. d'un certain crédit; celui-ci lui remet un
bon, qui, présenté dans un grand nombre de
maisons, a la valeur d'un papier-monnaie.
Comme le nombre de maisons est considéra-
ble, cent-cinquante au dire de M. Crépin, comme
le bon n'est délivré qu'à la caisse, il y a là des
garanties sérieuses pour le porteur. X. -réalise
sur le porteur de bon un bénétlce d'escompte et,
suivant les conventions, une prime de tant 0/0
sur la vente.
Dans certains cas, nombreux, on arrivait aux
abus dont nous avons parlé, mais nous n'avons
en rien désigné M. Crépin, qui réalise par ce
système environ pour dix millions d'affaires an-
nuellement. Au début de la grève, les employés
ont fait une démarche personnelle auprès de ces
agents, et en particulier auprès de M. Crépin, lui
demandant d'user de son influence sur les mai-
sons avec lesquelles il est en relations, pour les
décider à accéder aux conditions de la grève. Il
résulte des observations de M. Crépita sur sa
clientèle, que la partie la plus importante de la
vente a lieu le dimanciie.
Ne pas voyager sans
LE JCDRNAL DES VOYAGEURS
le plus utile, le plus indispensable
des compagaons de voyage
DEPARTEMENTS
M. le ministre de l'agriculture vient de fixer
les dates et les dé,:artements des concours régio-
naux d'animaux reproducteurs, etc., pour 1870.
Ces concours formeront quatre séries du 23
avril au ier mai, du 30 avril au 8 mai, du 7 au 15
mai, du 21 au 29 mai.
Une grève s'est déclarée à Ivry-la-Bataille
(Eure).
Les limonadiers ont, d'un commun accord.
élevé de 50 c. à 60 c. le prix de la bouteille de
vin. Grand émoi parmi les consommateurs lors-
qu'ils ont appris la latale nouvelle. Il fut décidé
qu'on.se priverait de vin jusqu'à ce que le prix
de la bouteille fut rétabli dans ses limites nor-
males.
Cette décision a été couronnée de succès. Les
limonadiers d'Ivry sont revenus à de meilleurs
sentiments et. au prie de 50 centimes.
ÉCONOMIE DOMESTIQUE
SUPPLÉMENT A LA PET1TE CUISINE
LES GRIVES
Le temps où le mérite des grives était
ignoré de la masse des bons Parisiens, n'est
pas encore bien loin de nous. Justice leur
est mieux rendue aujourd'hui.
Il existe plusieurs variétés de grives les
gourmands donnent la préférence à la gri-
velle ou grive de vignes et à la draine ou
grosse grive de genièvre; il est à remarquer
que la nature, prodigue envers ces deux va-
riétés de grives, leur a encore donné sur les
autres l'avantage du plumage et du chant.
D'après les anciens auteurs, une admira-
ble propriété de la grive, en général, c'est
« d'exciter l'appétit et de fortifier l'estomae,
plus on en mauge,plucon ve
les gr.ves: en enlever ie gésier et leur introduire
daus le corps, par ci-ita ouverture', quelques grains
de genièvre concasses et mêlés à un peu de lard
râpé pincer sur l'estomac, soit une feuille de vi-
gno, soit une feuille blanche de céleri, les barder j
de lard par dessus et les mettre à rôtir devant un
'eu très vif, en passant dessous des tartines de
pain grillé, avec de petits morceaux de beurre
sur chacune delles.
Les grives ne demandent-que peu de cuisson
les retirer des qu'elles fument, les dresser dans
un plat sur les croûtons et les servir.
Le Baron Baisse.
SOUVENIRS JUBICIÂIR3É
DE
Ce que savait iâ
La Bougibotte continua:
Couchée, .j'en:'onçai la tête dans -ï'bfeïHer,
et j'attendis tremblante en écourtant.
La cambre était sombre, vtn Tayèm teraa
perçait les vi'res, liltrant entré lës contre-
vents et éplaira-nt vaguement la porte.
poi ts d'un tomme. La jpàrtë -s'ouvrt [ et
t/hrétien entr T'ffiil entr'bùvert, je le Re-
gardai il resta quelques inimités -sur le pas
de la-porte, écoutant si tost le monde fer-
mait-.
Mes yeux, habitas à -la ntyt,. distin-
guaient dans l'ombre; je le vis s.râ^àncéï?
vers le lit delà Glêaieat ét .'écouter, averti
dé son -profond sommeil qu'un ronflemevii;
révélait. Il s'avança vers -où j'étais
craignant sans douta de faire da bruit en se
heurtant au lit. Il âtiù'i-rià 'son briquet, et
promena srzn ma figure la. -lueur de i 'ama-
dou. Je fis un effort pour ne pas iiavmcher
sous la chaleur. mais mes niïms, 'ériges
serraient, malgré moi, les bras delà Diote
qui éta:t couchée à cote de moi.
Elle jeta un cri et s'éveilla en. 'eriaat j
Au secours!
La<31ément, rëVéillée-en-sufrsaiàt-, demanda
Qui va là
Moi, je n'avais plus la force dé parle?,
-C'est moi! ft Ghrétien.
Qui, toi?. cria la Giemènt qui s'était
dressée et déjà armée d'un chandelier.
C'est Ghrétien, pardi. Je voulais faire
une farce! mais
Taisez-vous, fit-il tout à coup.
Et il courut vers la porte.
Entendant du bruit en haut, Joariarnï et
Dèschatnps. que se serait-il passe?.
Dieu -le sait. Chrétien ouvrit la porte
sortit, comme Joâfi non demandai! d'aile voix
sourde:
Ils écoutaient?
.Non, répondit Chrétien elle$ dorment'
je les ai réveillées; ne faites pas de bruit..
La Clément nous disait
Taisons-nous, il nous arriverait mal-
heur.
Les pas s'éloignaient; je me relevai. j'alla;
à la fenêtre et j'entendis
Tu es sûr qu'on n'écoutait pas!
Mais non je vous dis qu'elles dor-
maient.
Tu sais qu'il vaudrait mieux se défaire
d'une bavarde.
Puisque je vous dis qu'elles dormaient.
Un frisson me courut le corps, je gagnai
vite le lit, et j'entendis encore
A demain, huit heures.
A demain, répondit-on.
Puis plus de bruit. Intriguée, comme vous
pensez, et cependant contente de savoir un
petit secret sur Joannon, je ne dormais par, et
je cherchai toute la nuit quel pouvait êtru le
motif de cette réunion d'individus, surtout
que je ne croyais pas liés ensemble.
Comme il me fallait absolument employer
la journée au travail chez la Clément, e
n'allais que le soir chez Joannon. Avec ce
que j'avais entendu, j'étais sûre qu'intrigué
il m'écouterait.
Il faisait un temps atroce. un orage.
Seigneur de Dieu! je n'eu ai jamais vu de
pareil. de la pluie, du tonnerre, des é-
clairs. J'en avais peur, moi.
J'arrivai chez Joaunon; il était environ
huit heures et demie. J'entrai dans la cour,
car la porte n'était pas fermée. Mais quand
je montai à la chambre, je voulus ouvrir, la
porte était fermée. Je frappai, j'appelai, il
n'y avait personne.
Le tonnerre, les éclairs, la maison vide.
un cri perçant que j'entendis. j'eus peur.
Je me sauvai, et à travers champs je gagnai
CollougëS, autant mouillée da sueur que de
pluie.
La Bouginotte se tut quelques minutes.
elle but deux grands verres de vin.
Mallard, accoudé sur sa chaise ét le men-
ton dans ses mains, observait tous ses mou-.
vements et recueillait ses paroles.
La fille passa alors deux fois la main dans
ses cheveux, et, les rejetant ébourriffés sur
ses épaules, d'une voix entrecoupée de cris,
de.riris et de hoquets, elle continua
Le soir de chez la Clé. nent, il- combi-
naient le crime 1 quand Chrétien est monté,
il pouvait me tue. il m'a -épargnée. c'est
pas un méchant iiorame. Je Veux qu'on le
sauve, et je dis tout,
Bonginotte, il; .sera sauvé et ,iai' vo is.
Bieu vrai
Continue. et dans une heure ho- s
partous eusemole pour lui è1i donner les
moyens.
Bon
La Bouginotlè but encore et reprit
Le samedi, j'allais encore chez Jbâïi-
non. c'était le matin, j'entrai; il lavait du
liuge; il se retourna entendant mon pas et
me dit
Qu'est-ce que tu veux encore, loi?..
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