ffaïèiïx rue de Là Fayote,
librairie du Petit Journal
I Abonnements Paris
TROIS MOIS 5 FR.
SIX MOIS. 9 FR.
EN AN 18 FR.
QUOTIDIEN
Abonnements Départ-
TROIS MOIS.
SIX
UN 24 FIL
Sixième Année ne 2,215 rL
Mercredi 27 janvier 1869
tirage du Petit ;tournant
MARDI 26 JANVIER
fiÛIIENÏ ON HT, A il
On lit beaucoup à Paris; mais la
lecture .ne se borne pas aux journaux
vendus sur la voie publique aux livres
nouvellement édités :par les libraires
aux publications du moment aux nou-
veautés de la saison'
il existe, des lecteurs qui ne dédaignent
pas le Journal devenu Collection, le livre
passé à l'état de classique.
Si vous demandiez Alexandre Dumas
ou Gaboriau dans un cabinet de lecture,
on vous les servirait.
H ri'éïi- serait pas de même si vous
exigiez Platon ou Leibnitz, Ronsard ou
C'est dans les bibliothèques publiques
seulement que l'on peut trouver ces élé-
mérits (Tëtûdès sérieuses..
Tous les ans, .l'administrateur de la.
Bibliothèque impériale adresse au mi-
nistre.dont elle dépend un compte rendit,
duquel ressortent certains détails de sta-
Jen'ai pas à reproduire le document
comme, pièce administrative; mais, au
point dé vue de la littérature et de l'art,
3 'y emprunte les détails suivants, qui sont
de la statistique .-pure, et dont chacun de
mes. lecteurs tirera les conséquences qu'il
lui plaira.;
Le document;, émané de M. le directeur
de là Bibliothèque impériale, énumère le
mouvement des lecteurs et des livres dans
les salles de lecture et de travail ouvertes
simultanément au public durant l'année
v .• V;
i Le: rapport constate qu'il a été fait pour
les livres précieux, qui constituent les
trésors de l'érudition, ce qu'on a fait en
tous temps pour les estampes et les mé-
dailles.
Ils n'ont été prêtés qu'aux personnes
s'éteint fait connaître, ayant demandé une
carte d'-admission et en étant munies.
La Commission, organisatrice (te la Bi
bliothèqùe Imperiâlêy a demandé, par l'or-
gane de M. Mérimée, de l'Académie Fran-
çaise, son rapporteur, qu'on formât une
bibliothèque de 25,000 volumes, propre
tout à la fois à l'homme de lettres comme 1
MMm É* 27
Uli
Le lecteur s'étonne, sans doute, de trou-
ver la pauvre Çhirmette jetée ainsi en pâ-
ture à ces faroucnes bandits qui ne devaient
respecter ni sa beauté, ni son innocence;
Rien, cependant, n'est plus simple à ex-
phquer.
En quittant Grandier et Sac-à-Plâtre, Gon-
tran avait pris un parti extrême, auquel il
avait bien songé depuis deux jours; mais
devant lequel il s'était arrêté, par un sen-
^Ybir le Petit Journal depuis le 4 décembre);
'M'ouvrier; qu'un catalogue autographié
ou imprimé de ces 25,000 volumes fût mis
à la disposition des lecteurs, qui y feraient
eux-mêmes leurs recherches ou leurs
choix, s'ils venaient par pur désœuvre-
ment. Avec la conséeration des ces dispo
'sitiofis, l'autorité a encore élevé le chiffre
des volumes devant former la Bibliothèque
complétement publique.
De p'lus, il avait été' prescrit que la
Bibliothèque qui, autrefois, ne s'ouvrait
que de dix heures à deux heures, puis à
trois, serait dans tous ses départements
accessible aux travailleurs jusqu'à quatre
heures, et que les vacances (le mois de
septembre tout entier) seraient suppri-
mees: • ̃ t
Ainsi, fait.
Dans l'intérêt des lecteurs, et princi-
palement de ceux qui appartiennent à la
classe ouvrière, il fut plus tard ordonné
que la salle, complétement publique, Se-
rait même le dimanche.
Il fut enfin décidé que, dans la salle
réservée comme dans la salle publique,
les journaux et recueils périodiques de
sciences comme d'arts et professions in-
dustrielles seraieiit, au fur et à mesure
de leur publication, livrés aux lecteurs.
Cela se pratique, dès à présent dans.l'une
et l'autre salle.
Dans la salle "publique, ïe.Ça^ilôgue
autographié des li-vres-ou'elle renferme a
été mis à la dispositïon °cles.lecteürs:-
Dans la salle réservée, 2,000 volumes
comprenant toutes les grandes collections
souvent consultées, sont sous la main et
à la libre disposition des travailleurs. Des
affiches leur en indiquent la place et le
numéro,-
Telles sont les modifications;, en faveur
du public, que je signale à ceux de mes
lecteurs qui aiment l'étude,
Nous avons sur la Bibliothèque Impé-
rial, un travail fort précieux émané de
M. Hauréau, de l'Institut.
Il affirme qu'on en attribue à tort la
création à Charles V, attendu que ce
monarque n'est pas le premier qui ait eu
des livres.
Philîppe-le-Bel et Saint-Louis avaient
des bibliothèques, mais ils avaient, en
mourant, donné tous leurs volumes à des
monastères, à des parents, à des amis.
Le Roi Jean paraît être le premier qui
ait transmis intact à l'héritier de sa cou-
ronne, son fils Charles, le trésor de sa
librairie.
aiment que tous les coeurs délicats compren-
Il s'était dirigé vers l'hôtel d'OrvadO»! ̃
Il voulait voir Juliette.
C'est à elle qu'il était résolu à s'adresser
c'est son cœur qu'il désirait toucher, et il
avait sûr les lèvres mille paroles éloquentes
à l'aide desquelles il espérait se la rendre
favorable.
Il était de bonne heure encore et ne pou-
vait se présenter à l'hôtel d'Orvado de si
bo.i matin.
Il alla aux Champs-Elysées, puis de là au
Bois de Boulogne, puis' il revint enfin au
faubourg Saint-Honoré.
Il était deux heures environ quand' il se
présenta à l'hôtel.
Un valet prit son nom. le porta à Mlle d'Or-
vado, et .revint presque aussitôt chercher le
'visiteur.
Une démarche de Gontran, dans les cir-
constances présentes, c'était tout ce que rê-
vait Juliette.
Elle n'y comptait pas. elle ne pouvait
croire que la pensée en viendrait à Gontran,
et elle tressaillit dans tout son être, quand on
lui remit la carte du jeune breton.
Elle le reçut dans un. boudoir attenant à
la serre.
C'était un retrait charmant, où avaient été,
Celui-ci fui,ditM. Hauréau, un roi perfide
et cruel. Il détesta les Parisiens, et fonda
la Bastille- Mais il aima les lettrés et les
livres, dota l'Université, malgré l'église,
de nouveaux priviléges, et fit magnifique-
ment décorer les trois étages d'une des
grosses tours du Louvre, pour y placer les
volumes laissés par son père et les siens.
Oh a décrit ces magnificences. Les lam-
bris sculptés des murs étaient, dit Sauvai,
en bois d'Irlande; ceux des plafonds en
bois de cyprès.
En 1373, quelques années avant la
mort de Charles V, sa bibliothèque se
composait de neuf cent dix volumes, sui-
vant le catalogue qu'en a dressé Gilles
Malet.
Comme le temps n'épargne rien, la
grosse tour n'a pas seule disparu la for-
tune des livres n'a pas été beaucoup
meilleure. Durant les ours les plus la-
mentables de notre histoire, le duc de
Bedfort, maître de Paris et régent de
France, s'est attribué ce trésor et l'a fait
transporter en Angleterre.
Il nous reste donc un bien petit nom-
bre des volumes mentionnés par Giles
Malet mais ce qui s'est conservé, c'est
l'exemple, le bon exemple donné par
Charles V, puisque, après lui, comme lui,
même les plus illettrés, les plus dissolus,
les plus méprisables de ses successeurs se
sont imposé le devoir de rassembler des
livrès, de les entretenir avec respect et
d'en former un dépôt inaliénable.
Curieux de beaux manuscrits (il aimait
surtout les grecs, qu'il lisait très mal),
François 1"r fit acheter ou copier tous
ceux que purent découvrir ses ambassa-
deurs a Ilome,- à Venise.. Il fit plus, as-
sure-t-on quel que fût alors le mauvais
renom dés Turcs, il envoya vers les pla-
ges désolées de l'Orient, à la recherche
de nouveaux textes grecs, trois savants
hommes Pierre Gilles, Guillaume Pos-
tel et Juste Tenelle, qui ne perdirent
dans cette mission nf leur temps, ni son
argent.
Toutefois, ajoute M. Haurëau, ce fut
François Ier qui exigea les dépôts des li-
vres itnprimés.
Dans cette intention, il déclara, le
8 décembre 1536, q. 'un exemplaire de
tout ouvrage imprimé dans le royaume
devait être gratuitement remis ou roi.
Cette déclaration fût plus tard amendée
par Henri II. Ce roi, d'une coquetterie
féminine, ne pouvait aimer d'autres li-
prodiguées toutes.les fantaisies du luxe et de
la mode..
Juliette était femme. artiste. créole.
Elle aimait tout ce qui flatte le:regard,
tout ce qui enivre l'esprit.
Les tableaux de maîtres, les tentures somp-
tueuses,les fleurs naturelles.
Rien qu'à voir cet intérieur, on devinait
la nature exhubérante de la jeune fille.
C'était comme un reflet de son oœur et de
son esprit.
Quand Gontran entra dans le boudoir, Ju-
liette était assise sur un divan, le coudé sur
un coussin de velours, le front dans la
main.
D'épais rideaux tamisaient doucement les
rayons du soleil, et il régnait sur tous les
objets un de ces demi-jours voluptueux qui
ajoutent je ne sais quel mystère au charme
ordmaire d'un appartement.
Juliette indiqua un' siège à Gontran, qui
s'assit.
Vous avez désiré me parler, monsieur,
lui dit-elle, et vous voyez que je m'empresse
d'accéder à votre désir.
Aussi, vous suis-je profondêmentrecon-
naissant, répondit Contran, car le motif de
la démarche que je tente est impérieux, et
rai le plus sérieux intérêt. ̃• '̃
De quoi s'agit-il? •_• ̃
vres que les plus riches et les mieux pa-
rés. Il ordonna donc, en 1566, que l'exem,»,
plaire du roi fût imprimé non sur papier
mains sur vélin et relié. Ce qui devint un
don coûteux, pour les libraires.
De sorte que l'ordonnance de 1560 ne
tarda pas trop à tomber en désuétude.
L'usage, consacré dans la suite par divers
arrêts du parlement, fut alors d'envoyer
au roi deux exemplaires conformes
ceux qu'on livrait au public, jusqu'à ce
qu'un règlement du 28 février 1723 vint
substituer le nombre cinq au nombre
deux, règlement vraiment abusif, qui-;
subsista jusqu'au jour où la Révolution
prononça le même arrêt contre tous les
abus.
On ne retrouve pas aujourd'hui, dans'
l'ancienne Bibliothèque du Roi, tout ce
qu'on y va chercher. Trop souvent le bil--
let qui demande un livre, transporté d'é-
tage en étage par un mécanisme ingé-
nieux, en revient sans le livre demandé;
trop souvent, comme l'a dit avec esprit-
un poëte domestiqne
Quand le panier descend.
La machine en travail accouche d'un absent;
ce qui prouve que, plus d'une foi. !es li«
braires ont négligé d'acquitter l<-ur tribut
ou que les dépositaires ont mal veillé sur
leur dépôt.
Malgré les lacunes oui peuve u
dans le* rayons de la (,:Il
riale, les clients sout nombreux. eine'
dans les deux e ailes où l'ou u dom liu
public qu'un cert,iin genre de yolmm-s
Voici les chiures coin paies des h-çiru s
et des volumes à eux communiqués da :s\
la salle publique de lecture et dans la'
LECTEURS ̃
Sallepubliquedelecture Salle de travail
Juillet.» 2,662 Juillet.; 2,648
Août 2,243 Août.
Septembre Septembre.
Octobre 2,484 Octobre
Novembre. 2,978 Novembre. 4)9?.O
Décembre 2,836 Décembre 3,t8;>
Total 15,454 • Total '21)613'
VOLUMES COMMUMQUF.S
Salle pub'.ique de lecture 1
Juillet .'n lie O '̃"£"'
Aoiv 4,.i;i5 Ao
Septembre. w. |
Novembre.
Décembre. 5, .65 Déctm 1e • 7 2V1
Total. Tutal
De ces derniers tableaux il ressort que
Dans la salle publique de lecture, la
moyenne des communications à chaque
Serait-ce de Charmette?
Et de quelle autre 1 ̃
Qu'avez-vous donc à me demander?
AJil ne cherchez pas à me tromper.
Mademoiselle, s'écria Gontran; des hommes
qui vous entourent, qui vous obéissent peu £4.
être, ont enlevé Charmette, et pendant deux'.
jours j'ai battu tout Paris pour retrouvera
trace. tT\ •'̃»
Avez-vous réussi? v
cette nuit seulement.
Alors,'vous savez où elle est? JT?. y.
Je sais qu'elle a été conduite
d'Orvado.
C'est pour cela que vous vous y ^riSwé^ l
vous-même. _.•
Je n'y viens' que pour vous suppîjrçî^iflj^
la rendre à son père V.V*
A son père et à votre' amour?. côm- -i '̃'
pléta ironiquement Juliette, qui enveloppa.'
ardeurs brûlaient en même temps.
Il y eut alors un moment "dé'sileh'cè,, pen-
dant lequel Mlle d'Orvado parut se consulter;'
Elle passa à
son front et dans ses cheyèjis; •• Son. cœur se
souleva péniblement, comme ,sous l'inflùen-,
ce de quelque hésitation suprême, et eûfl'ii,
secouant vivement la tête, elle' prit yhe rè-. j
solution énergique et se tQÙi;4a vers
librairie du Petit Journal
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MARDI 26 JANVIER
fiÛIIENÏ ON HT, A il
On lit beaucoup à Paris; mais la
lecture .ne se borne pas aux journaux
vendus sur la voie publique aux livres
nouvellement édités :par les libraires
aux publications du moment aux nou-
veautés de la saison'
il existe, des lecteurs qui ne dédaignent
pas le Journal devenu Collection, le livre
passé à l'état de classique.
Si vous demandiez Alexandre Dumas
ou Gaboriau dans un cabinet de lecture,
on vous les servirait.
H ri'éïi- serait pas de même si vous
exigiez Platon ou Leibnitz, Ronsard ou
C'est dans les bibliothèques publiques
seulement que l'on peut trouver ces élé-
mérits (Tëtûdès sérieuses..
Tous les ans, .l'administrateur de la.
Bibliothèque impériale adresse au mi-
nistre.dont elle dépend un compte rendit,
duquel ressortent certains détails de sta-
Jen'ai pas à reproduire le document
comme, pièce administrative; mais, au
point dé vue de la littérature et de l'art,
3 'y emprunte les détails suivants, qui sont
de la statistique .-pure, et dont chacun de
mes. lecteurs tirera les conséquences qu'il
lui plaira.;
Le document;, émané de M. le directeur
de là Bibliothèque impériale, énumère le
mouvement des lecteurs et des livres dans
les salles de lecture et de travail ouvertes
simultanément au public durant l'année
v .• V;
i Le: rapport constate qu'il a été fait pour
les livres précieux, qui constituent les
trésors de l'érudition, ce qu'on a fait en
tous temps pour les estampes et les mé-
dailles.
Ils n'ont été prêtés qu'aux personnes
s'éteint fait connaître, ayant demandé une
carte d'-admission et en étant munies.
La Commission, organisatrice (te la Bi
bliothèqùe Imperiâlêy a demandé, par l'or-
gane de M. Mérimée, de l'Académie Fran-
çaise, son rapporteur, qu'on formât une
bibliothèque de 25,000 volumes, propre
tout à la fois à l'homme de lettres comme 1
MMm É* 27
Uli
Le lecteur s'étonne, sans doute, de trou-
ver la pauvre Çhirmette jetée ainsi en pâ-
ture à ces faroucnes bandits qui ne devaient
respecter ni sa beauté, ni son innocence;
Rien, cependant, n'est plus simple à ex-
phquer.
En quittant Grandier et Sac-à-Plâtre, Gon-
tran avait pris un parti extrême, auquel il
avait bien songé depuis deux jours; mais
devant lequel il s'était arrêté, par un sen-
^Ybir le Petit Journal depuis le 4 décembre);
'M'ouvrier; qu'un catalogue autographié
ou imprimé de ces 25,000 volumes fût mis
à la disposition des lecteurs, qui y feraient
eux-mêmes leurs recherches ou leurs
choix, s'ils venaient par pur désœuvre-
ment. Avec la conséeration des ces dispo
'sitiofis, l'autorité a encore élevé le chiffre
des volumes devant former la Bibliothèque
complétement publique.
De p'lus, il avait été' prescrit que la
Bibliothèque qui, autrefois, ne s'ouvrait
que de dix heures à deux heures, puis à
trois, serait dans tous ses départements
accessible aux travailleurs jusqu'à quatre
heures, et que les vacances (le mois de
septembre tout entier) seraient suppri-
mees: • ̃ t
Ainsi, fait.
Dans l'intérêt des lecteurs, et princi-
palement de ceux qui appartiennent à la
classe ouvrière, il fut plus tard ordonné
que la salle, complétement publique, Se-
rait même le dimanche.
Il fut enfin décidé que, dans la salle
réservée comme dans la salle publique,
les journaux et recueils périodiques de
sciences comme d'arts et professions in-
dustrielles seraieiit, au fur et à mesure
de leur publication, livrés aux lecteurs.
Cela se pratique, dès à présent dans.l'une
et l'autre salle.
Dans la salle "publique, ïe.Ça^ilôgue
autographié des li-vres-ou'elle renferme a
été mis à la dispositïon °cles.lecteürs:-
Dans la salle réservée, 2,000 volumes
comprenant toutes les grandes collections
souvent consultées, sont sous la main et
à la libre disposition des travailleurs. Des
affiches leur en indiquent la place et le
numéro,-
Telles sont les modifications;, en faveur
du public, que je signale à ceux de mes
lecteurs qui aiment l'étude,
Nous avons sur la Bibliothèque Impé-
rial, un travail fort précieux émané de
M. Hauréau, de l'Institut.
Il affirme qu'on en attribue à tort la
création à Charles V, attendu que ce
monarque n'est pas le premier qui ait eu
des livres.
Philîppe-le-Bel et Saint-Louis avaient
des bibliothèques, mais ils avaient, en
mourant, donné tous leurs volumes à des
monastères, à des parents, à des amis.
Le Roi Jean paraît être le premier qui
ait transmis intact à l'héritier de sa cou-
ronne, son fils Charles, le trésor de sa
librairie.
aiment que tous les coeurs délicats compren-
Il s'était dirigé vers l'hôtel d'OrvadO»! ̃
Il voulait voir Juliette.
C'est à elle qu'il était résolu à s'adresser
c'est son cœur qu'il désirait toucher, et il
avait sûr les lèvres mille paroles éloquentes
à l'aide desquelles il espérait se la rendre
favorable.
Il était de bonne heure encore et ne pou-
vait se présenter à l'hôtel d'Orvado de si
bo.i matin.
Il alla aux Champs-Elysées, puis de là au
Bois de Boulogne, puis' il revint enfin au
faubourg Saint-Honoré.
Il était deux heures environ quand' il se
présenta à l'hôtel.
Un valet prit son nom. le porta à Mlle d'Or-
vado, et .revint presque aussitôt chercher le
'visiteur.
Une démarche de Gontran, dans les cir-
constances présentes, c'était tout ce que rê-
vait Juliette.
Elle n'y comptait pas. elle ne pouvait
croire que la pensée en viendrait à Gontran,
et elle tressaillit dans tout son être, quand on
lui remit la carte du jeune breton.
Elle le reçut dans un. boudoir attenant à
la serre.
C'était un retrait charmant, où avaient été,
Celui-ci fui,ditM. Hauréau, un roi perfide
et cruel. Il détesta les Parisiens, et fonda
la Bastille- Mais il aima les lettrés et les
livres, dota l'Université, malgré l'église,
de nouveaux priviléges, et fit magnifique-
ment décorer les trois étages d'une des
grosses tours du Louvre, pour y placer les
volumes laissés par son père et les siens.
Oh a décrit ces magnificences. Les lam-
bris sculptés des murs étaient, dit Sauvai,
en bois d'Irlande; ceux des plafonds en
bois de cyprès.
En 1373, quelques années avant la
mort de Charles V, sa bibliothèque se
composait de neuf cent dix volumes, sui-
vant le catalogue qu'en a dressé Gilles
Malet.
Comme le temps n'épargne rien, la
grosse tour n'a pas seule disparu la for-
tune des livres n'a pas été beaucoup
meilleure. Durant les ours les plus la-
mentables de notre histoire, le duc de
Bedfort, maître de Paris et régent de
France, s'est attribué ce trésor et l'a fait
transporter en Angleterre.
Il nous reste donc un bien petit nom-
bre des volumes mentionnés par Giles
Malet mais ce qui s'est conservé, c'est
l'exemple, le bon exemple donné par
Charles V, puisque, après lui, comme lui,
même les plus illettrés, les plus dissolus,
les plus méprisables de ses successeurs se
sont imposé le devoir de rassembler des
livrès, de les entretenir avec respect et
d'en former un dépôt inaliénable.
Curieux de beaux manuscrits (il aimait
surtout les grecs, qu'il lisait très mal),
François 1"r fit acheter ou copier tous
ceux que purent découvrir ses ambassa-
deurs a Ilome,- à Venise.. Il fit plus, as-
sure-t-on quel que fût alors le mauvais
renom dés Turcs, il envoya vers les pla-
ges désolées de l'Orient, à la recherche
de nouveaux textes grecs, trois savants
hommes Pierre Gilles, Guillaume Pos-
tel et Juste Tenelle, qui ne perdirent
dans cette mission nf leur temps, ni son
argent.
Toutefois, ajoute M. Haurëau, ce fut
François Ier qui exigea les dépôts des li-
vres itnprimés.
Dans cette intention, il déclara, le
8 décembre 1536, q. 'un exemplaire de
tout ouvrage imprimé dans le royaume
devait être gratuitement remis ou roi.
Cette déclaration fût plus tard amendée
par Henri II. Ce roi, d'une coquetterie
féminine, ne pouvait aimer d'autres li-
prodiguées toutes.les fantaisies du luxe et de
la mode..
Juliette était femme. artiste. créole.
Elle aimait tout ce qui flatte le:regard,
tout ce qui enivre l'esprit.
Les tableaux de maîtres, les tentures somp-
tueuses,les fleurs naturelles.
Rien qu'à voir cet intérieur, on devinait
la nature exhubérante de la jeune fille.
C'était comme un reflet de son oœur et de
son esprit.
Quand Gontran entra dans le boudoir, Ju-
liette était assise sur un divan, le coudé sur
un coussin de velours, le front dans la
main.
D'épais rideaux tamisaient doucement les
rayons du soleil, et il régnait sur tous les
objets un de ces demi-jours voluptueux qui
ajoutent je ne sais quel mystère au charme
ordmaire d'un appartement.
Juliette indiqua un' siège à Gontran, qui
s'assit.
Vous avez désiré me parler, monsieur,
lui dit-elle, et vous voyez que je m'empresse
d'accéder à votre désir.
Aussi, vous suis-je profondêmentrecon-
naissant, répondit Contran, car le motif de
la démarche que je tente est impérieux, et
rai le plus sérieux intérêt. ̃• '̃
De quoi s'agit-il? •_• ̃
vres que les plus riches et les mieux pa-
rés. Il ordonna donc, en 1566, que l'exem,»,
plaire du roi fût imprimé non sur papier
mains sur vélin et relié. Ce qui devint un
don coûteux, pour les libraires.
De sorte que l'ordonnance de 1560 ne
tarda pas trop à tomber en désuétude.
L'usage, consacré dans la suite par divers
arrêts du parlement, fut alors d'envoyer
au roi deux exemplaires conformes
ceux qu'on livrait au public, jusqu'à ce
qu'un règlement du 28 février 1723 vint
substituer le nombre cinq au nombre
deux, règlement vraiment abusif, qui-;
subsista jusqu'au jour où la Révolution
prononça le même arrêt contre tous les
abus.
On ne retrouve pas aujourd'hui, dans'
l'ancienne Bibliothèque du Roi, tout ce
qu'on y va chercher. Trop souvent le bil--
let qui demande un livre, transporté d'é-
tage en étage par un mécanisme ingé-
nieux, en revient sans le livre demandé;
trop souvent, comme l'a dit avec esprit-
un poëte domestiqne
Quand le panier descend.
La machine en travail accouche d'un absent;
ce qui prouve que, plus d'une foi. !es li«
braires ont négligé d'acquitter l<-ur tribut
ou que les dépositaires ont mal veillé sur
leur dépôt.
Malgré les lacunes oui peuve u
dans le* rayons de la (,:Il
riale, les clients sout nombreux. eine'
dans les deux e ailes où l'ou u dom liu
public qu'un cert,iin genre de yolmm-s
Voici les chiures coin paies des h-çiru s
et des volumes à eux communiqués da :s\
la salle publique de lecture et dans la'
LECTEURS ̃
Sallepubliquedelecture Salle de travail
Juillet.» 2,662 Juillet.; 2,648
Août 2,243 Août.
Septembre Septembre.
Octobre 2,484 Octobre
Novembre. 2,978 Novembre. 4)9?.O
Décembre 2,836 Décembre 3,t8;>
Total 15,454 • Total '21)613'
VOLUMES COMMUMQUF.S
Salle pub'.ique de lecture 1
Juillet .'n lie O '̃"£"'
Aoiv 4,.i;i5 Ao
Septembre. w. |
Novembre.
Décembre. 5, .65 Déctm 1e • 7 2V1
Total. Tutal
De ces derniers tableaux il ressort que
Dans la salle publique de lecture, la
moyenne des communications à chaque
Serait-ce de Charmette?
Et de quelle autre 1 ̃
Qu'avez-vous donc à me demander?
AJil ne cherchez pas à me tromper.
Mademoiselle, s'écria Gontran; des hommes
qui vous entourent, qui vous obéissent peu £4.
être, ont enlevé Charmette, et pendant deux'.
jours j'ai battu tout Paris pour retrouvera
trace. tT\ •'̃»
Avez-vous réussi? v
cette nuit seulement.
Alors,'vous savez où elle est? JT?. y.
Je sais qu'elle a été conduite
d'Orvado.
C'est pour cela que vous vous y ^riSwé^ l
vous-même. _.•
Je n'y viens' que pour vous suppîjrçî^iflj^
la rendre à son père V.V*
A son père et à votre' amour?. côm- -i '̃'
pléta ironiquement Juliette, qui enveloppa.'
ardeurs brûlaient en même temps.
Il y eut alors un moment "dé'sileh'cè,, pen-
dant lequel Mlle d'Orvado parut se consulter;'
Elle passa à
son front et dans ses cheyèjis; •• Son. cœur se
souleva péniblement, comme ,sous l'inflùen-,
ce de quelque hésitation suprême, et eûfl'ii,
secouant vivement la tête, elle' prit yhe rè-. j
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