Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-01-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 26 janvier 1869 26 janvier 1869
Description : 1869/01/26 (Numéro 2 17). 1869/01/26 (Numéro 2 17).
Description : Note : numérotation incomplète. Note : numérotation incomplète.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590268w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Bnreaàx rne de La Fayette, 61
librairie do Petit «tourna!
Abonnements Paris
TROIS mois 5FR.
SIX MOIS. 9 FR,
UN AN. 18FR.
QUOTIDIEN
ON NUMÉRO S CENTIMES,
Abonnements Départ*
TROIS MOIS. 6FR:
SIX MOIS.
UN AN.
Sixième Année
lard! 26 janvier
tirage ïln Petit Journal 261JJ&
LUNDI 25 jf ,.•>̃,
UNE DÀÏE
Vous me 'demandez, Madame, de quoi
s'occupe Paris dans cette dernière semaine
de janvier 1869.
Vous voulez savoir si le moment est
bien choisi, par vous, pour faire un petit
» voyage d'agrément.
Et si les jeunes femmes de province
qui prendront le chemin de fer, pour
aborder, elles et leurs cartons, aux gares
de Saint-Lazare, vctu Nord, de Strasbourg
ou de Lyon-Méditerranée. trouveront.
des récréations utiles, des plaisirs intel-
ligents. au bout de leur voyage d'a-
grément ?
Paris, qui fut nommé de tout temps
l',Enfer des chevaux, le Purgatoire des
hommes et le Paradis des femmes, a tou-
jours été assez mal jugé.
C'est à Paris qu'on trouve des chevaux
comme ceux de M. Delamarre, qui ont
des stalles de palissandre dans leurs écu-
ries; des steeple gentlemen qui parient
des fortunes sur leur allure, et des ama-
teurs qui recherchent jusqu'à leur des-
cendance illustre dans les annales du
C'est à Paris que les hommes actifs et
intelligents trouvent encore le plus faci-
lement à se produire.
C'est à Paris également qu'on rencon-
tre des femmes, plus vaillantes que logi-
ques, qui réclament leurs droits-aux sou-
cis et aux lourdes responsabilités de la
vie.
Donc, ce Paris, dont Boileau a dit
Le bois. la plus funeste et le moins fréquenté
Est, auprès de Paris, un lieu de sûreté,
ce Paris, tant loué et tant blâmé tour
tour, n'est ni l'Enfer des chevaux, ni
le Purgatoire des hommes, ni le Paradis
des femmes. exclusivement parlant.
Vous pouvez vous .mettre en voyage)
Madame, non pas comme cet original
dont parle de Saint-Foy, qui ne bou-
geait absolument de place que parce
qu'il ne voulait pas savoir où. il serait
enterré..
Mais pour prendre une idée de la civi-
lisation actuelle,
En arrivant dans la capitale, on ne vous
Parlera,ni de la Conférence, ni des articles
de M. Sainte-Beuve,, au Temps, ni même
Feuilleton du 26 Janvier 1869
LES
MANSARDES DE FAIS
un
Le petit-pot
La morgue avait reçu ce nom par une sorte
d'assimilation que sont particulièrement lia-
biles à saisir les hommes qui vivent dans les
cloaques.
Quand les clients de la première salle s'é-
taient oubliés dans des libations trop prolon-
gées, et qu'ils tombaient ivres-morts de leur
chaise pour rouler inanimés sur le sol, les
garçons de l'établissement les enlevaient dans
leurs bras robustes, ils allaient les déposer
sur un lit de camp adossé au fond de la se-
conde salle.
^(Yoir le Petit /cmr»«£ depuis le 4- décembre),^
des Bœufs-Gras qui ont été marchandés
par M. Duval, le fondateur des Pouillons-
^Modèles, et par M. Fléchelle, le boucher
^.UjCarrefour Graillon.
il vous parlera. du froid. Notez
.-eecji pour votre gouverne. le Parisien
supportera la canicule, l'émeute, le cho-
léra. il ne supportera pas'la gelée.
11 a l'onglée, les engelures. il n'a pas
besoin d'avoir fait la campagne de Russie
pour avoir facilement les pieds gelés.
En janvier le duc de la Bruyère,
se rendant de Paris à Versailles et voyant
ses deux laquais transis de froid, les fit
entrer dans son carrosse.
Comme cet acte d'humanité recevait à
la Cour les plus justes éloges, le duc dit
simplement
J'ai été fâché de n'y pas pouvoir
faire entrer aussi. le cocher et les che-
vaux.
Encore un exemple qui prouve que
Paris n'est pas toujours l'eufér des che-
vaux, même en dehors de la sollicitude
officielle de la Société protectrice des Ani-
maux
Il fait sérieusement froid à Paris, Ma-
dame, car on patinait hier sur certaines
parties du lac du Bois de Boulogne.
Venez donc à Paris, Madame, mais ar-
rivez-y chaudement vêtue, congrûment
environnée de fourrures.
La Fourrure est la grande mode, de cet
hiver. On porte partout la Martre comme
doublure de manteau, l'Astracan comme
manchon ou bordure de robe.
Il y a un an qu'un fourreur s'était ingé-
nié de faire des petites fourrures pour le
cou. ayant une tête de souris .comme
fermoir.
Il a compté sans l'horreur de votre sexe
pour ce petit rongeur. ses fourrures de
cou lui sont restées.
On porte peu l'hermine, cette coûteuse
fourrure des magistrats, des prélats et des
rois.
En revanche, les belles dames, même
celles qui ont épousé les plus farouches
démocrates, ne se font pas un scrupule
de faire fourrer de petit gris leurs robes,
bien que ce soit le tyrannique Néron qui
ait introduit, à Rome, l'usage des robes
fourrées.
Les plus jeunes s'emmitouflent, sans
scrupule, de zibeline et de chinchilla.
Cela rappelle les vers du temps de nos
grand'mères.
Expressions, dessin, contours et coloris,
Amynte, en ton portrait me semble réunis
Dans les elforts de l'art j'admire la nature.
D'un défaut cependant, mes regards sont surpris;
C'est d'y voir le printemps en habit de fourrure.
Par exemple, Madame, vous trouverez
dans Paris les bals et les soirées en pleine
A draines heures de nuit, ce lit de camp,
mal éclairé par des quinquets fumeux, avec
sa rangée de corps hideux et débraillés, si-
mulait, à s'y méprendre, les dalles sinistres
du quai Saint-Michel, et c'est en raison de
cette ressemblance, que les hôtes du lieu l'a-
vaient baptisé du nom de la Morgue.
Il y avait peu de monde dans cette salle
quand Sac-à-Plâtre y pénétra, et son pre-
mier regard rencontra celui du père Man-
sarde.
En reconnaissant Grandier, ce dernier se
leva.
Si la salle avait, été plus éclairée, même,
on eût pu le voir pâlir et frissonner.
Est-ce à moi que vous avez affaire, dit-
il vivement en s'adressant à Sac-à-Plâtre.
Tout au moins, répondit C3 dernier;
Monsieur que voici, désire vous parler.
A quel propos?
Grandier salua.
D'abord, dit-il, j'ai à vous remercier du
service que vous m'avez rendu l'autre jour.
Ne parlons pas de ça.
Sans vous, j'étais arrêté.
Silence.
Le Père-Mansarde mit un doigt sur ses lè-
vres et montra à Grandier les trois ou quatre
personnages qui étaient attablées à peu de
distance.
activité, à l'exception de la société
belge.
Le Prince Royal de Belgique, le petit
duc de Brabant, est mort au château de
Laëken, à l'âge de neuf ans et six mois.
L'Indépendance belge, arrivée hier à Paris,
a paru avec un cadre noir. Elle raconte
qu'il y a quelques jours le petit
prince avait demandé au Roi, son père,
six mille francs pour ses étrennes.
Quand il eut reçu la somme, il s'em-
pressa de la donner. aux serviteurs qui
le soignaient.
Mon ami Nazet, correspondant du Fi-
garo, raconte que le prince avait une
bonne nommée Joséphine, qui l'entourait
de soins et le chérissait comme son pro-
pre enfant.
Le prince lui donnait le nom familier
de « mine M et souvent il lui disait avec
un élan naïf et charmant
Toi, Fiiine, je t'aime
Cette bonne l'emmenait chaque jour
chez le jardinier du palais de Laeken, qui
avait un superbe lapin blanc, avec lequel
l'enfant royal jouait souvent des heures
entières.
C'est triste, ce futur roi de neuf ans
qui succombe malgré tous les efforts de
la science.
C'est triste aussi, ce Roi et cette Reine,
que la douleur a rendus presque fous
et qui pleurent. autant. plus peut-
être que les plus malheureux de leurs ad-
ministrés.
On pleure en Belgique. mais on danse
en France
On danse aux Tuileries, au Louvre,
aux Ambassades. On prépare Faust, à
l'Opéra, pour la première semaine de fé-
vrier, et le Rienzi, de Wagner, au Théâtre-
Lyrique, pour la deuxième.
doit être, l'heure qu'il est,
arrivé à Paris; vous pourrez voir le grand
maître de la musique de l'avenir assis-
tant à la représentation de son œuvre.
Meyerbeer, Rossini, Clapisson, Adol-
phe Adam sont morts; Wagner se lève.
Y aura-t-il compensation?
Si vous étiez arrivée avant-hier à Pa-
ris, Madame, vous auriez peut-être pu
apercevoir, la dérobée, l'Ambassade
Chinoise présentée à l'Empereur au palais
des Tuileries. vous auriez pu entendre,
au bal de l'Opéra, Strauss obligé à bisser
la polka des Horreurs dc la Guerre. vous
auriez pu voir, hier, Mademoiselle His-
son dans la Valentine des Huguenots,
chanteuse hésitante, mais tragédienne
remarquable, et qui deviendra une grande
artiste. si elle trouve un directeur pour
la comprendre.
Mais, à l'heure qu'il est, vous trouve-
Vous avez à me parler, ajouta-t-il aus-
sitôt ?
En effet, répondit Grandier,
• D'affaires importantes? ̃>
C'est cela.
Eh bien! nous serions bien mal ici.
Nous gênerions ces messieurs, et nous se-
rions gênés nous-mêmes; si vous le voulez,
nous allons monter au premier,
Comme il vous plaira.
Suivez-moi donc, monsieur, je vais vous
montrer le chemin.
Le père Mansarde prit une chandelle, ga-
gna la porte, et monta l'escalier.
Quelques secondes après, les trois hom-
mes étaient installés dans un cabinet, dont
le mobilier consistait eh une table et quatre
chaises.
Seulement, comme dans tous les cabinets''
du premier étage, un vaste judas, ouvrant
dans le plancher, permettait de voir ce qui
se passait dans la salle dti rpz-çje-chaussëe.
En appelant l'attention. de -Grandier sur
le judas en question, le père Mansarde lui
fit observer que cette précaution n'était pas
inutile dans un établissement où la police
faisait de fréquentes descentes.
Puis il! s'assit et'ëntama la conversation. 1
Me voici tout-à* vous, Monsieur, dit-il
à, Grandier, et prêt* ù_ï0us rendre tous-les
rez encore suffisamment d'éléments div
gnes de justifier votre voyage.
Aujourd'hui, à huit heures et demie du
soir, M. Félix Hément fera, au boulevard
des Capucines, une conférence sur la Vie,
avec des exemples fournis par le micros-
cope photo-électrique. f\
Vous y verrez les phénomènes de la'
vie des oiseaux, des animaux presque in-
visibles et des fleurs les plus délicates.
Il y a six mois, un journal s'avisa de
donner à ses abonnés un microscope en:
Les souscripteurs furent si nombreux,
que l'expédition des primes eut à subira
quelques jours de retard.
Et savez-vous ce qui était le plus difâ-
cile à obtenir.
C'étaient les Puces qu'on collait sur
chaque microscope. comme pour fournir
un exemple de sa puissance grossissante.
M. Félix Hément soumet à ses élé-
gants auditeurs des objets plus poéti-i
ques.
Il y aura foule autour de l'aimable im>
provisateur.
Je vous vois d'ici, Madame, me disant
que votre intention est de visiter. les
grands magasins de nouveautés de la ca-a.
pitale.
Les dépôts de marchandises qui ont au-y
tant de galeries que de spécialités.
Je ne veux pas vous dissuader de ce
chiffonnage qui est dans les mœurs de nos
dames les moins coquettes et les plus
conomes.
*̃ Mais j'ai conservé de l'estime pour les
petites maisons ou se fournissaient nos
aïeules, lesquelles n'étaient ni moins élé-
gantes, ni moins bien parées que nos
femmes et nos filles
Un de mes Lecteurs m'envoie un spé-
cimen d'une facture qui peint bien la naï.
veté de l'ancien commerce. La voici.:
Près le Marché au blé, tout en face la boucherie de
•H. Lamort, contre le grand n° au coin de la rue da
l'Arbalète, n° 13, à Eeiais,
Exerçant personnellement et en son propre'
nom son. commerce, le faisant par goût, s'en oc-
cupant continuellement, faisant ses achats elle-'1
même en fabrique contre écus, à des fabricants^
qui ont besoin de vendre, n'épargnant pas ses dé-;
marches pour trouver où les articles se font]
mieux, tant dans les fabriques du Midi do la,i
France, du couchant que du ]\01'[1, d'où elle ar-
rive; revenue chez elle, étant' continuellement à
sa vente, connaissant par conséquent ce qui con-
vient mieux aux consommateurs, en faisant une
étude constante, puisque, dis-je, elle s'en occupe
par goût, elle demande qui peut mieux fairo
qu'elle?
Elle promet, et quand elle le fait, on peut y
compter, que personne ne donnera de bonnes
marchandises meilleur marché qu'elle;
Pour la mauvaise marchandise, elle se vend
toujours trop cher; elle en tient un peu aussi,
services qu'il sera en mon pouvoir de vous
rendre.
Ce que j'ai a vous demander, est peut-
être bien difficile; répondit Grandier.
Nous tâcherons de le rendre facile.
.= Et puis, vous ne me connaissez pas.
C'est une erreur.
C'est la seconde fois seulement que je
vous vois.
Moi, je vous ai vu il y a bien Ion?.
temps.
Dans quelle circonstance?
Ne revenons pas sur le passé.
aussi triste pour moi qu'il peut être â;ttbr
pour vous. Arrivons donc tout de siii£e,.aH^
l'objet de votre 'démarche Est-ce d'argent!
que vous avez-besoin?'
Grandier remua la
De l'argent, répondit^ quoi bon.! je
suis plus riche que je n'aurais pu rêver ae le'
devenir. Après les cruelles' déceptions qui-,
ont brisé ma' vis, désespérant.' de jamais, ai-
teindre le but de vengeance que je poursiu-
vais, je suis allé un jour en Australie, décidé
à en finir avec cette existence 'qui n'avait eu.
pour moi que des souffrances, j'y cherchais
la mort et c'est la fortune que j',y rencontrais
Je suis donc riche, monsieur, et c'est au con-
;raire de l'or que je viens vous offrir si vous
roulez me prêter votre concours pour là cir-
instance présenter
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SIX MOIS.
UN AN.
Sixième Année
lard! 26 janvier
tirage ïln Petit Journal 261JJ&
LUNDI 25 jf ,.•>̃,
UNE DÀÏE
Vous me 'demandez, Madame, de quoi
s'occupe Paris dans cette dernière semaine
de janvier 1869.
Vous voulez savoir si le moment est
bien choisi, par vous, pour faire un petit
» voyage d'agrément.
Et si les jeunes femmes de province
qui prendront le chemin de fer, pour
aborder, elles et leurs cartons, aux gares
de Saint-Lazare, vctu Nord, de Strasbourg
ou de Lyon-Méditerranée. trouveront.
des récréations utiles, des plaisirs intel-
ligents. au bout de leur voyage d'a-
grément ?
Paris, qui fut nommé de tout temps
l',Enfer des chevaux, le Purgatoire des
hommes et le Paradis des femmes, a tou-
jours été assez mal jugé.
C'est à Paris qu'on trouve des chevaux
comme ceux de M. Delamarre, qui ont
des stalles de palissandre dans leurs écu-
ries; des steeple gentlemen qui parient
des fortunes sur leur allure, et des ama-
teurs qui recherchent jusqu'à leur des-
cendance illustre dans les annales du
C'est à Paris que les hommes actifs et
intelligents trouvent encore le plus faci-
lement à se produire.
C'est à Paris également qu'on rencon-
tre des femmes, plus vaillantes que logi-
ques, qui réclament leurs droits-aux sou-
cis et aux lourdes responsabilités de la
vie.
Donc, ce Paris, dont Boileau a dit
Le bois. la plus funeste et le moins fréquenté
Est, auprès de Paris, un lieu de sûreté,
ce Paris, tant loué et tant blâmé tour
tour, n'est ni l'Enfer des chevaux, ni
le Purgatoire des hommes, ni le Paradis
des femmes. exclusivement parlant.
Vous pouvez vous .mettre en voyage)
Madame, non pas comme cet original
dont parle de Saint-Foy, qui ne bou-
geait absolument de place que parce
qu'il ne voulait pas savoir où. il serait
enterré..
Mais pour prendre une idée de la civi-
lisation actuelle,
En arrivant dans la capitale, on ne vous
Parlera,ni de la Conférence, ni des articles
de M. Sainte-Beuve,, au Temps, ni même
Feuilleton du 26 Janvier 1869
LES
MANSARDES DE FAIS
un
Le petit-pot
La morgue avait reçu ce nom par une sorte
d'assimilation que sont particulièrement lia-
biles à saisir les hommes qui vivent dans les
cloaques.
Quand les clients de la première salle s'é-
taient oubliés dans des libations trop prolon-
gées, et qu'ils tombaient ivres-morts de leur
chaise pour rouler inanimés sur le sol, les
garçons de l'établissement les enlevaient dans
leurs bras robustes, ils allaient les déposer
sur un lit de camp adossé au fond de la se-
conde salle.
^(Yoir le Petit /cmr»«£ depuis le 4- décembre),^
des Bœufs-Gras qui ont été marchandés
par M. Duval, le fondateur des Pouillons-
^Modèles, et par M. Fléchelle, le boucher
^.UjCarrefour Graillon.
il vous parlera. du froid. Notez
.-eecji pour votre gouverne. le Parisien
supportera la canicule, l'émeute, le cho-
léra. il ne supportera pas'la gelée.
11 a l'onglée, les engelures. il n'a pas
besoin d'avoir fait la campagne de Russie
pour avoir facilement les pieds gelés.
En janvier le duc de la Bruyère,
se rendant de Paris à Versailles et voyant
ses deux laquais transis de froid, les fit
entrer dans son carrosse.
Comme cet acte d'humanité recevait à
la Cour les plus justes éloges, le duc dit
simplement
J'ai été fâché de n'y pas pouvoir
faire entrer aussi. le cocher et les che-
vaux.
Encore un exemple qui prouve que
Paris n'est pas toujours l'eufér des che-
vaux, même en dehors de la sollicitude
officielle de la Société protectrice des Ani-
maux
Il fait sérieusement froid à Paris, Ma-
dame, car on patinait hier sur certaines
parties du lac du Bois de Boulogne.
Venez donc à Paris, Madame, mais ar-
rivez-y chaudement vêtue, congrûment
environnée de fourrures.
La Fourrure est la grande mode, de cet
hiver. On porte partout la Martre comme
doublure de manteau, l'Astracan comme
manchon ou bordure de robe.
Il y a un an qu'un fourreur s'était ingé-
nié de faire des petites fourrures pour le
cou. ayant une tête de souris .comme
fermoir.
Il a compté sans l'horreur de votre sexe
pour ce petit rongeur. ses fourrures de
cou lui sont restées.
On porte peu l'hermine, cette coûteuse
fourrure des magistrats, des prélats et des
rois.
En revanche, les belles dames, même
celles qui ont épousé les plus farouches
démocrates, ne se font pas un scrupule
de faire fourrer de petit gris leurs robes,
bien que ce soit le tyrannique Néron qui
ait introduit, à Rome, l'usage des robes
fourrées.
Les plus jeunes s'emmitouflent, sans
scrupule, de zibeline et de chinchilla.
Cela rappelle les vers du temps de nos
grand'mères.
Expressions, dessin, contours et coloris,
Amynte, en ton portrait me semble réunis
Dans les elforts de l'art j'admire la nature.
D'un défaut cependant, mes regards sont surpris;
C'est d'y voir le printemps en habit de fourrure.
Par exemple, Madame, vous trouverez
dans Paris les bals et les soirées en pleine
A draines heures de nuit, ce lit de camp,
mal éclairé par des quinquets fumeux, avec
sa rangée de corps hideux et débraillés, si-
mulait, à s'y méprendre, les dalles sinistres
du quai Saint-Michel, et c'est en raison de
cette ressemblance, que les hôtes du lieu l'a-
vaient baptisé du nom de la Morgue.
Il y avait peu de monde dans cette salle
quand Sac-à-Plâtre y pénétra, et son pre-
mier regard rencontra celui du père Man-
sarde.
En reconnaissant Grandier, ce dernier se
leva.
Si la salle avait, été plus éclairée, même,
on eût pu le voir pâlir et frissonner.
Est-ce à moi que vous avez affaire, dit-
il vivement en s'adressant à Sac-à-Plâtre.
Tout au moins, répondit C3 dernier;
Monsieur que voici, désire vous parler.
A quel propos?
Grandier salua.
D'abord, dit-il, j'ai à vous remercier du
service que vous m'avez rendu l'autre jour.
Ne parlons pas de ça.
Sans vous, j'étais arrêté.
Silence.
Le Père-Mansarde mit un doigt sur ses lè-
vres et montra à Grandier les trois ou quatre
personnages qui étaient attablées à peu de
distance.
activité, à l'exception de la société
belge.
Le Prince Royal de Belgique, le petit
duc de Brabant, est mort au château de
Laëken, à l'âge de neuf ans et six mois.
L'Indépendance belge, arrivée hier à Paris,
a paru avec un cadre noir. Elle raconte
qu'il y a quelques jours le petit
prince avait demandé au Roi, son père,
six mille francs pour ses étrennes.
Quand il eut reçu la somme, il s'em-
pressa de la donner. aux serviteurs qui
le soignaient.
Mon ami Nazet, correspondant du Fi-
garo, raconte que le prince avait une
bonne nommée Joséphine, qui l'entourait
de soins et le chérissait comme son pro-
pre enfant.
Le prince lui donnait le nom familier
de « mine M et souvent il lui disait avec
un élan naïf et charmant
Toi, Fiiine, je t'aime
Cette bonne l'emmenait chaque jour
chez le jardinier du palais de Laeken, qui
avait un superbe lapin blanc, avec lequel
l'enfant royal jouait souvent des heures
entières.
C'est triste, ce futur roi de neuf ans
qui succombe malgré tous les efforts de
la science.
C'est triste aussi, ce Roi et cette Reine,
que la douleur a rendus presque fous
et qui pleurent. autant. plus peut-
être que les plus malheureux de leurs ad-
ministrés.
On pleure en Belgique. mais on danse
en France
On danse aux Tuileries, au Louvre,
aux Ambassades. On prépare Faust, à
l'Opéra, pour la première semaine de fé-
vrier, et le Rienzi, de Wagner, au Théâtre-
Lyrique, pour la deuxième.
doit être, l'heure qu'il est,
arrivé à Paris; vous pourrez voir le grand
maître de la musique de l'avenir assis-
tant à la représentation de son œuvre.
Meyerbeer, Rossini, Clapisson, Adol-
phe Adam sont morts; Wagner se lève.
Y aura-t-il compensation?
Si vous étiez arrivée avant-hier à Pa-
ris, Madame, vous auriez peut-être pu
apercevoir, la dérobée, l'Ambassade
Chinoise présentée à l'Empereur au palais
des Tuileries. vous auriez pu entendre,
au bal de l'Opéra, Strauss obligé à bisser
la polka des Horreurs dc la Guerre. vous
auriez pu voir, hier, Mademoiselle His-
son dans la Valentine des Huguenots,
chanteuse hésitante, mais tragédienne
remarquable, et qui deviendra une grande
artiste. si elle trouve un directeur pour
la comprendre.
Mais, à l'heure qu'il est, vous trouve-
Vous avez à me parler, ajouta-t-il aus-
sitôt ?
En effet, répondit Grandier,
• D'affaires importantes? ̃>
C'est cela.
Eh bien! nous serions bien mal ici.
Nous gênerions ces messieurs, et nous se-
rions gênés nous-mêmes; si vous le voulez,
nous allons monter au premier,
Comme il vous plaira.
Suivez-moi donc, monsieur, je vais vous
montrer le chemin.
Le père Mansarde prit une chandelle, ga-
gna la porte, et monta l'escalier.
Quelques secondes après, les trois hom-
mes étaient installés dans un cabinet, dont
le mobilier consistait eh une table et quatre
chaises.
Seulement, comme dans tous les cabinets''
du premier étage, un vaste judas, ouvrant
dans le plancher, permettait de voir ce qui
se passait dans la salle dti rpz-çje-chaussëe.
En appelant l'attention. de -Grandier sur
le judas en question, le père Mansarde lui
fit observer que cette précaution n'était pas
inutile dans un établissement où la police
faisait de fréquentes descentes.
Puis il! s'assit et'ëntama la conversation. 1
Me voici tout-à* vous, Monsieur, dit-il
à, Grandier, et prêt* ù_ï0us rendre tous-les
rez encore suffisamment d'éléments div
gnes de justifier votre voyage.
Aujourd'hui, à huit heures et demie du
soir, M. Félix Hément fera, au boulevard
des Capucines, une conférence sur la Vie,
avec des exemples fournis par le micros-
cope photo-électrique. f\
Vous y verrez les phénomènes de la'
vie des oiseaux, des animaux presque in-
visibles et des fleurs les plus délicates.
Il y a six mois, un journal s'avisa de
donner à ses abonnés un microscope en:
Les souscripteurs furent si nombreux,
que l'expédition des primes eut à subira
quelques jours de retard.
Et savez-vous ce qui était le plus difâ-
cile à obtenir.
C'étaient les Puces qu'on collait sur
chaque microscope. comme pour fournir
un exemple de sa puissance grossissante.
M. Félix Hément soumet à ses élé-
gants auditeurs des objets plus poéti-i
ques.
Il y aura foule autour de l'aimable im>
provisateur.
Je vous vois d'ici, Madame, me disant
que votre intention est de visiter. les
grands magasins de nouveautés de la ca-a.
pitale.
Les dépôts de marchandises qui ont au-y
tant de galeries que de spécialités.
Je ne veux pas vous dissuader de ce
chiffonnage qui est dans les mœurs de nos
dames les moins coquettes et les plus
conomes.
*̃ Mais j'ai conservé de l'estime pour les
petites maisons ou se fournissaient nos
aïeules, lesquelles n'étaient ni moins élé-
gantes, ni moins bien parées que nos
femmes et nos filles
Un de mes Lecteurs m'envoie un spé-
cimen d'une facture qui peint bien la naï.
veté de l'ancien commerce. La voici.:
Près le Marché au blé, tout en face la boucherie de
•H. Lamort, contre le grand n° au coin de la rue da
l'Arbalète, n° 13, à Eeiais,
Exerçant personnellement et en son propre'
nom son. commerce, le faisant par goût, s'en oc-
cupant continuellement, faisant ses achats elle-'1
même en fabrique contre écus, à des fabricants^
qui ont besoin de vendre, n'épargnant pas ses dé-;
marches pour trouver où les articles se font]
mieux, tant dans les fabriques du Midi do la,i
France, du couchant que du ]\01'[1, d'où elle ar-
rive; revenue chez elle, étant' continuellement à
sa vente, connaissant par conséquent ce qui con-
vient mieux aux consommateurs, en faisant une
étude constante, puisque, dis-je, elle s'en occupe
par goût, elle demande qui peut mieux fairo
qu'elle?
Elle promet, et quand elle le fait, on peut y
compter, que personne ne donnera de bonnes
marchandises meilleur marché qu'elle;
Pour la mauvaise marchandise, elle se vend
toujours trop cher; elle en tient un peu aussi,
services qu'il sera en mon pouvoir de vous
rendre.
Ce que j'ai a vous demander, est peut-
être bien difficile; répondit Grandier.
Nous tâcherons de le rendre facile.
.= Et puis, vous ne me connaissez pas.
C'est une erreur.
C'est la seconde fois seulement que je
vous vois.
Moi, je vous ai vu il y a bien Ion?.
temps.
Dans quelle circonstance?
Ne revenons pas sur le passé.
aussi triste pour moi qu'il peut être â;ttbr
pour vous. Arrivons donc tout de siii£e,.aH^
l'objet de votre 'démarche Est-ce d'argent!
que vous avez-besoin?'
Grandier remua la
De l'argent, répondit^ quoi bon.! je
suis plus riche que je n'aurais pu rêver ae le'
devenir. Après les cruelles' déceptions qui-,
ont brisé ma' vis, désespérant.' de jamais, ai-
teindre le but de vengeance que je poursiu-
vais, je suis allé un jour en Australie, décidé
à en finir avec cette existence 'qui n'avait eu.
pour moi que des souffrances, j'y cherchais
la mort et c'est la fortune que j',y rencontrais
Je suis donc riche, monsieur, et c'est au con-
;raire de l'or que je viens vous offrir si vous
roulez me prêter votre concours pour là cir-
instance présenter
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