Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-01-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 25 janvier 1869 25 janvier 1869
Description : 1869/01/25 (Numéro 2216). 1869/01/25 (Numéro 2216).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590267h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
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Tirage du Petit Journal
PI-MANCHE 24 JANVIER 1B&9 /f
LE BAL' DES DOMES'Çîf ÏÏ3S&,
J'ai reçu, hier au soir, l'invitation sui-
vante qui m'a été apportée
tiqne
Monsieur,
La Société de secours mutuels des Gens de
Maison, qui a trouve dans la presse un appui si
bienveillant et si efficace, pour l'accomplissement
de son fcuvre, prie Monsieur Timothée Trimm
de vouloir bien honorer de sa présence le bal
qu'elle donne le 30 janvier, à dü heures, dans la
salle Wagram.
Au nom du Conseil
Le Secrétaire,
a. maony.
Le très honQrable porteur de ce billet
notait pas, en me le délivrant. un do-
mestique/mais bien un délégué.
Je me suis rendu il ce Bal donné par
des Domestiques, et qui ne ressemble en
rien aux fêtes que certains valets inaugu-
raient dans les hôtels de leurs maîtres.
et en leur absence.
Ici les Domestiques sont chez eux, ils
font les honneurs, ils reçoivent, et S'ils
n'ont pas toute la distinction désirable
c'est absolument de leur faute, car, corn-"
me aux valets de comédie qui ont vu les
laquais du temps de Louis X Vet aux vieux
comédiens qui ont vu les marquis de la
cour du Régent, les modèles ne leur opt
La Soçàétt de secours mutuels des Gens.
de Maison a nettement établi son but, au-
quel j'ai déjà applaudi il y a deux ans.
Le voici, comme je le trouve consigné
dans ses Statuts.
La Société de secours mutuels, instituée
entre les gens de maison, a pour but
1° De donner les soins du médecin et les mé-
dicaments aux Sociétaires malades;
De leur payer une indemnité pendant le
temps de leur maladie;
30 D'aider à leur placement;
40 De pourvoir aux frais de leurs funérailles.
Elle peut aussi accorder des pensions de re-
traite, en se conformant à l'article 34 du Règle-
ment.
Et, en cas de décès d'un Sociétaire, accorder
une indemnité à sa veuve ou à ses enfants.
Les femmes peuvent. faire partie de la So-
ciété elles ne peuvent participer aux délibéra-
tions ni à l'administration de la Société.
On le voit, ce n'est plus l'assemblée
des Domestiques en congrès malicieux et
diffamateurs. dans une loge de concierge
ou au coin de l'antichambre.
Feuilleton dn 25 Janvier 1369
MANSARDES DE PARIS
Li
La Petite Poldgne
La Petite Pologne formait alors un parallé-
iogramme renfermé entre les rues de la Pé-
pinière, du Rocher, de Miromesnil et de la
Bienfaisance.
Là, tout était hideux et triste, tout sen-
tait le mélange de la misère et du vice.
La mansarde occupée par le père Man-
sarde était située sous le toit d'une maison
qui faisait l'angle de la rue de la Bienfai-
sance, et donnait sur la Petite Polorne.
Pourquoi. était-il venu habiter de ce côté?
La pente de la destinée l'y avait entraîné.
Le père Mansarde avait des habitudes mys-
(Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre),
Ce n'est plus la querelle, l'animosité.,
la,, rébellion contre les maîtres' faibles ou
'C'est l'union des intérêts dans un but
dé bien-être général, le. placement des
bons sujets les uns par les autrcs..
J'ai sous les yeux la liste complète des
350 membres de l'Association.
J'y trouve
Des Valets de 'chambre/ V
Des Cochers,
Des Valets de pied,
Des Huissiers d'annonce, i
Des Cuisinières, J~
Des Cuisiniers, *̃;
Des Flemmes dejchambre, f
Des -Concierges,
Des Maîtres d'hôtel.
Je trouve même, dans cette liste, cer-
taines sommités, parmi les Gens de Mai-
son, à savoir
M. Alexandre Asso, maître d'hôtel de
l'Ambassade. d'Italie; M. François
Bacqué, maître d'hôtel, n l'Hôtel-de-
Ville ?IL Georges Brunier, cocher au
Ministère de l'Intérieur; M. Leduc
(Paul), huissier d'annoncesà l'Ambassade
d'Autriche.
Il y a dans la foule des femmes socié-
taires plus d'une Soubrette de soubrette
de comédie, plus d'une Dorine des Elvi-
res du grand monde, plus d'un cordon
bleu qui, à l'imitation de la bonne Sophie
du docteur Véron, a gajné de l'impor-
tance par ses talents, et est devenue une
autorité.
La Société des Gens de Maison a sa
Caisse, son Trésori.er, son Président, son
Conseil judiciaire. tout comme une
Société aristocratique.
Il s'est même trouvé un avocat à la
Cour impériale de Paris qui s'est fait une
spécialité des Droits études Devoirs des
Domestiques. a
C'est Me Emile Bionne.
Il a écrit pour eux un joli petit livre in-
titulé Le lianuel des Droits respectifs des
Maîtres et des Domestiques, si mignon
qu'un valet de chambre peut le fourrer
dans son gilet. qu'une femme de cham-
bre le pourrait faire entrer sans le frois-
ser dans. son tablier.
J'y puise les renseignements suivants,
qui peuvent être utiles à mes Lecteurs.
soit qu'ils lisent le Petit Journal au sa-
lon. soit qu'ils le parcourent à l'office.
LES GAGES ARRIÉRES DES DOMESTIQUES
Les Domestiques ont le droit de récla-
mer à leurs maîtres les gages arriérés
téneuses, et ceux qui le fréquentaient le plus
le connaissaient encore fort mal.
D'où venait-il? On ne le savait pas.
Que faisait-il? Nul ne l'avait jamais pu
deviner.
L'étroite fenêtre de sa mansarde donnait
sur la Petite Pologne, et il y passait souvent
des heures entières.
Le spectacle était curieux.
Le soir, s'allumaient, dans l'ombre, des
tapis-francs, comme la cité seule avait pu
en fournir le type.
On les distinguait de loin, à la pâle et si-
nistre lumière, dont les rayons, tamisés par
des rideaux de cotonnade rouge, jetaient sur
le sol de sanglants et lugubres reflets.
Le plus vaste, le plus hideux et le mieux
achalandé de ces bouges, était le cabaret du
Petit-Pot, dont la notoriété est inscrite sur les
registres de la police, et dans les terribles
annales du crime.
C'est là que se réunissaient chaque soir ces
industriels équivoques qui ne peuvent trou-
ver ailleurs que dans Paris, un centre à
l'exercice de leurs talents, un aliment à leurs
instincts, un essor aux merveilleuses aptitu-
des que développe en eux .la nécessité qui
les poursuit.
M'onde uniqne, qui prenait ses contingents
dans tous les bas fonds et empruntait à tou-
tes les fanges.
mais, s'ils ont laissé écouler une année
entière sans leur adresser aucune'récla-
mation par l'intermédiaire d'un huissier,
ou `sans les 'faire appeler devant le juge
de paix, ils në sont plus aptes à réclamer
ce qui leur est dû, >il y a prescription!
En cas de difficulté entre maîtres et
domestiques, à propos de la* quotité ou du
payemeiîlfdes gages, on doit se rendre
devant le juge^de paix de l'arrondisse-
ment; qui, après avoir entendu, les deux
parties et pesé leurs prétentions, rend un
jugement qui met finit la contestation.
Si le domestique se croit lésé et qu'il
veuille s'en rapporter à la bonne foi de
son maître, il peut lui déférer le serment.
En vertu d'une loi récente, les maîtres et
les Domestiques sont également crus sur
leur simple affirmation.
Il n'en était pas ainsi auparavant. Le
maître était cru sur son simple dire pour
la quotité des gages, pour le payement
du salaire de l'année échue et pour les à-
comptes donnés pour l'année courante.
Les Domestiques se trouvent donc au-
jourd'hui sur le même pied que les maî-
tres ils sont leurs égaux devait la lvi.
Qu'ils n'en abusent pas.
DURÉE DE L'ENGAGEMENT DU DOMESTIQUE
Les Domestiques ne peuvent aliéner
leur liberté pour un long temps, mais ils
ne peuvent pas non plus s'engager .pour
quelques heures ou pour quelques jours
seulement, la durée de l'engagement qu'ils
contractent est ordinairement fixée à un
mois. Les huit premiers jours sont géné-
ralement consacrés à un essai respectif,
ce délai passé l'engagement devient men-
suel.
Il arrive soavent-que des causes diver-
ses obligent les maîtres et les domesti-
ques à se séparer. Si le maître renvoie le
domestique, il doit l'avertir huit jours à
l'avance ou le renvoyer de suite en lui
payant une huitaine entière.
Les domestiques sont libres de quitter
la maison dans laquelle ils servent, en
ayant soin d'avertir huit jours avant l'ex-
piration du mois commencé, et dans le
cas de mauvais traitements, ou pour des
motifs très graves, ils peuvent payer
leurs huit jours et partir immédiatement.
Les domestiques doivent toujours faire
visiter leurs malles avant de quitter la
maison de leurs maîtres, afin de se con-
former la règle et afin de dissiper tous
les soupçons.
Le petit Manuel de M. Emile Bionne
enseigne
Aux Domestiques, la ponctualité dans
Sorte d'égout moral qui recevait incessam-
mentles immondices de toutes les classes de
la societé, et où venaient aboutir tous les
versants de la honte et du crime.
Toutes les industries étant représentées
dans ce cloaque socia!, depuis le pseudo-chif-
fonnier jusqu'au négociant en ferraille, en
passant par le marchand de peau de lapin.
Il y avait là des marchands d'habits et des
joueurs d'orgue.
Il y avait des montreurs de singes et des
marchandes à la toilette, des bandits et des
receleurs, d'anciennes lorettes et d'anciens
forçats.
Il y avait de tout enfin, même des honnê-
tes gens
Le père Mansarde connaissait tout le
monde, et tout le monde le connaissait.
C'était, pour ainsi dire, le banquier de
l'endroit. C'en était aussi le recéleur.
On le disait fort riche, et il l'était plus en-
core qu'on ne le disait.
Quelle avait été l'origine de cetHe fortune?'
un mystèra.
Le père Mansarde avait corrtjiencé par
être graveur.
Il était honnête alors; c'est toujours
ainsi que l'on débute.
Il travaillait neuf heures par jour. et
gagnait quarante-huit francs par semaine.
1 Doué d'une habileté de main des. plus re-
l'obéissance et l'exécution des ordres
donnés.
Aux Maîtres, la douceur dans le
mandement.
En 1636, Louis XIII enjoignit aux Mai-
tres de .congédier tous les domestiqués
dont ils se pouvaient passer.
On en renvoya vingt mille,. qui firent,
dit le Mercure de France de 1785, autant
de renforts pour les armées.
Les pauvres diables sans place forant
enrôlées par les Recruteurs, qui faisaient
boire à la santé du Roi et signer l'aliéna-
tion de la liberté individuelle au profit de-
l'effectif de ses légions.
En notre temps il n'est pas de domes-
tique qui n'ait tiré au sort et satisfait it
la Loi sur la conscription.
La Société de Gens de Maison ne recèle
pas de réfractaires.
Et il ne ser a jamais né,cessaire'de faire
changer ses adhérents de .profession.
Je sais qu'il existe desjpréjugés sur lest
domestiques.
On a dit ceci
Je me tiens dans l'état où le Ciel m'a fait naitre,
Je vis contant à peu de frais. ~V
Et pour ne point avoir de maître,
Je sais me passer de valet.
Je sais aussi qu'à une époque. on appe-
lait les gens qui avaient des valets de
pied, des valets de chambre. du nom
ironique de valétudinaires.
La Fontaine lui-même a écrit quelque
part Valets souvent ne valent guère.- '̃• "}
Mais les temps sont bien changes:
Le domestique, au dix-neuvième siècle,
est responsable; comme le maître; donc il
a cessé d'être un esclave.
Je lis dans le Petit Manuel de M. Bionne
RESPONSABILITÉ DES MAITRES
Les maîtres sont pécuniairement res-'
ponsables des dommages causés par leurs
domestiques dans l'accomplissement de
leurs services, ils sont responsables aussi
de l'accident qui a pu arriver aux domes-
tiques pendant qu'ils exécutaient leurs
ordres. Dans ce cas, ils sont obligés de
les faire soigner à leurs frais s'il y a blés-
sure et de leur donner en outre une in-
demnité proportionnée à leur fortune et
au préjudice souffert.
On vient de dire que la responsabilité
des maîtres pour les fautes commises par
les domestiques existe seulement pour les
fautes commises pendant la durée d'un
service commandé et qu'en dehors de
cela les maîtres ne sont plus responsa-
bles. ̃: f i j
marquables, vil s'amusait, dans ses moments
perdus, à imiter certains parchemins au-
thentiques. des actions de chemins de fer.
ou encore defs billets de banque. (,&.
Un changeur s'y serait trompé!
Un jour, l'idée lui vint d'en faire l'essai.
et il rentra,, le soir, avec cinq cents francs en
or qu'on venait de lui remettre en échange
d'un billet qu'il avait fabriqué lui-même.
Ce premier succès le perdit.
Il y avait là une mine féconde à exploiter,
et il continua son commerce en le perfec-
tionnant.
11 ne songea plus qu'à cela.
Sa femme était morte en lui laissant une
fille déjà grande. Il ne s'occupa pas plus de
sa fille vivante que de sa femme morte.
Pour dépister toute recherche, il louaplu-
sieurs mansardes, dans lesquelles il installa
de mystérieux ateliers, où il allait, la nuit,
travailler à quelque œuvre ténébreuse.
Car il ne se contentait pas de fabriquer des
billets de banque.
Il s'était attaché surtout à l'imitation de
pièces officielles, da documents comptables,
etc, et pour ce genre d'opérations on pré-
tend qu'il trouva de riches et nombreux
clients.
Une affaire qui fit grand bruit à cette épo-'
que, et dans laquelle une grande quantité
de pièces falsitiées furent produites aux dé"
j £™ «S
Tirage du Petit Journal
PI-MANCHE 24 JANVIER 1B&9 /f
LE BAL' DES DOMES'Çîf ÏÏ3S&,
J'ai reçu, hier au soir, l'invitation sui-
vante qui m'a été apportée
tiqne
Monsieur,
La Société de secours mutuels des Gens de
Maison, qui a trouve dans la presse un appui si
bienveillant et si efficace, pour l'accomplissement
de son fcuvre, prie Monsieur Timothée Trimm
de vouloir bien honorer de sa présence le bal
qu'elle donne le 30 janvier, à dü heures, dans la
salle Wagram.
Au nom du Conseil
Le Secrétaire,
a. maony.
Le très honQrable porteur de ce billet
notait pas, en me le délivrant. un do-
mestique/mais bien un délégué.
Je me suis rendu il ce Bal donné par
des Domestiques, et qui ne ressemble en
rien aux fêtes que certains valets inaugu-
raient dans les hôtels de leurs maîtres.
et en leur absence.
Ici les Domestiques sont chez eux, ils
font les honneurs, ils reçoivent, et S'ils
n'ont pas toute la distinction désirable
c'est absolument de leur faute, car, corn-"
me aux valets de comédie qui ont vu les
laquais du temps de Louis X Vet aux vieux
comédiens qui ont vu les marquis de la
cour du Régent, les modèles ne leur opt
La Soçàétt de secours mutuels des Gens.
de Maison a nettement établi son but, au-
quel j'ai déjà applaudi il y a deux ans.
Le voici, comme je le trouve consigné
dans ses Statuts.
La Société de secours mutuels, instituée
entre les gens de maison, a pour but
1° De donner les soins du médecin et les mé-
dicaments aux Sociétaires malades;
De leur payer une indemnité pendant le
temps de leur maladie;
30 D'aider à leur placement;
40 De pourvoir aux frais de leurs funérailles.
Elle peut aussi accorder des pensions de re-
traite, en se conformant à l'article 34 du Règle-
ment.
Et, en cas de décès d'un Sociétaire, accorder
une indemnité à sa veuve ou à ses enfants.
Les femmes peuvent. faire partie de la So-
ciété elles ne peuvent participer aux délibéra-
tions ni à l'administration de la Société.
On le voit, ce n'est plus l'assemblée
des Domestiques en congrès malicieux et
diffamateurs. dans une loge de concierge
ou au coin de l'antichambre.
Feuilleton dn 25 Janvier 1369
MANSARDES DE PARIS
Li
La Petite Poldgne
La Petite Pologne formait alors un parallé-
iogramme renfermé entre les rues de la Pé-
pinière, du Rocher, de Miromesnil et de la
Bienfaisance.
Là, tout était hideux et triste, tout sen-
tait le mélange de la misère et du vice.
La mansarde occupée par le père Man-
sarde était située sous le toit d'une maison
qui faisait l'angle de la rue de la Bienfai-
sance, et donnait sur la Petite Polorne.
Pourquoi. était-il venu habiter de ce côté?
La pente de la destinée l'y avait entraîné.
Le père Mansarde avait des habitudes mys-
(Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre),
Ce n'est plus la querelle, l'animosité.,
la,, rébellion contre les maîtres' faibles ou
'C'est l'union des intérêts dans un but
dé bien-être général, le. placement des
bons sujets les uns par les autrcs..
J'ai sous les yeux la liste complète des
350 membres de l'Association.
J'y trouve
Des Valets de 'chambre/ V
Des Cochers,
Des Valets de pied,
Des Huissiers d'annonce, i
Des Cuisinières, J~
Des Cuisiniers, *̃;
Des Flemmes dejchambre, f
Des -Concierges,
Des Maîtres d'hôtel.
Je trouve même, dans cette liste, cer-
taines sommités, parmi les Gens de Mai-
son, à savoir
M. Alexandre Asso, maître d'hôtel de
l'Ambassade. d'Italie; M. François
Bacqué, maître d'hôtel, n l'Hôtel-de-
Ville ?IL Georges Brunier, cocher au
Ministère de l'Intérieur; M. Leduc
(Paul), huissier d'annoncesà l'Ambassade
d'Autriche.
Il y a dans la foule des femmes socié-
taires plus d'une Soubrette de soubrette
de comédie, plus d'une Dorine des Elvi-
res du grand monde, plus d'un cordon
bleu qui, à l'imitation de la bonne Sophie
du docteur Véron, a gajné de l'impor-
tance par ses talents, et est devenue une
autorité.
La Société des Gens de Maison a sa
Caisse, son Trésori.er, son Président, son
Conseil judiciaire. tout comme une
Société aristocratique.
Il s'est même trouvé un avocat à la
Cour impériale de Paris qui s'est fait une
spécialité des Droits études Devoirs des
Domestiques. a
C'est Me Emile Bionne.
Il a écrit pour eux un joli petit livre in-
titulé Le lianuel des Droits respectifs des
Maîtres et des Domestiques, si mignon
qu'un valet de chambre peut le fourrer
dans son gilet. qu'une femme de cham-
bre le pourrait faire entrer sans le frois-
ser dans. son tablier.
J'y puise les renseignements suivants,
qui peuvent être utiles à mes Lecteurs.
soit qu'ils lisent le Petit Journal au sa-
lon. soit qu'ils le parcourent à l'office.
LES GAGES ARRIÉRES DES DOMESTIQUES
Les Domestiques ont le droit de récla-
mer à leurs maîtres les gages arriérés
téneuses, et ceux qui le fréquentaient le plus
le connaissaient encore fort mal.
D'où venait-il? On ne le savait pas.
Que faisait-il? Nul ne l'avait jamais pu
deviner.
L'étroite fenêtre de sa mansarde donnait
sur la Petite Pologne, et il y passait souvent
des heures entières.
Le spectacle était curieux.
Le soir, s'allumaient, dans l'ombre, des
tapis-francs, comme la cité seule avait pu
en fournir le type.
On les distinguait de loin, à la pâle et si-
nistre lumière, dont les rayons, tamisés par
des rideaux de cotonnade rouge, jetaient sur
le sol de sanglants et lugubres reflets.
Le plus vaste, le plus hideux et le mieux
achalandé de ces bouges, était le cabaret du
Petit-Pot, dont la notoriété est inscrite sur les
registres de la police, et dans les terribles
annales du crime.
C'est là que se réunissaient chaque soir ces
industriels équivoques qui ne peuvent trou-
ver ailleurs que dans Paris, un centre à
l'exercice de leurs talents, un aliment à leurs
instincts, un essor aux merveilleuses aptitu-
des que développe en eux .la nécessité qui
les poursuit.
M'onde uniqne, qui prenait ses contingents
dans tous les bas fonds et empruntait à tou-
tes les fanges.
mais, s'ils ont laissé écouler une année
entière sans leur adresser aucune'récla-
mation par l'intermédiaire d'un huissier,
ou `sans les 'faire appeler devant le juge
de paix, ils në sont plus aptes à réclamer
ce qui leur est dû, >il y a prescription!
En cas de difficulté entre maîtres et
domestiques, à propos de la* quotité ou du
payemeiîlfdes gages, on doit se rendre
devant le juge^de paix de l'arrondisse-
ment; qui, après avoir entendu, les deux
parties et pesé leurs prétentions, rend un
jugement qui met finit la contestation.
Si le domestique se croit lésé et qu'il
veuille s'en rapporter à la bonne foi de
son maître, il peut lui déférer le serment.
En vertu d'une loi récente, les maîtres et
les Domestiques sont également crus sur
leur simple affirmation.
Il n'en était pas ainsi auparavant. Le
maître était cru sur son simple dire pour
la quotité des gages, pour le payement
du salaire de l'année échue et pour les à-
comptes donnés pour l'année courante.
Les Domestiques se trouvent donc au-
jourd'hui sur le même pied que les maî-
tres ils sont leurs égaux devait la lvi.
Qu'ils n'en abusent pas.
DURÉE DE L'ENGAGEMENT DU DOMESTIQUE
Les Domestiques ne peuvent aliéner
leur liberté pour un long temps, mais ils
ne peuvent pas non plus s'engager .pour
quelques heures ou pour quelques jours
seulement, la durée de l'engagement qu'ils
contractent est ordinairement fixée à un
mois. Les huit premiers jours sont géné-
ralement consacrés à un essai respectif,
ce délai passé l'engagement devient men-
suel.
Il arrive soavent-que des causes diver-
ses obligent les maîtres et les domesti-
ques à se séparer. Si le maître renvoie le
domestique, il doit l'avertir huit jours à
l'avance ou le renvoyer de suite en lui
payant une huitaine entière.
Les domestiques sont libres de quitter
la maison dans laquelle ils servent, en
ayant soin d'avertir huit jours avant l'ex-
piration du mois commencé, et dans le
cas de mauvais traitements, ou pour des
motifs très graves, ils peuvent payer
leurs huit jours et partir immédiatement.
Les domestiques doivent toujours faire
visiter leurs malles avant de quitter la
maison de leurs maîtres, afin de se con-
former la règle et afin de dissiper tous
les soupçons.
Le petit Manuel de M. Emile Bionne
enseigne
Aux Domestiques, la ponctualité dans
Sorte d'égout moral qui recevait incessam-
mentles immondices de toutes les classes de
la societé, et où venaient aboutir tous les
versants de la honte et du crime.
Toutes les industries étant représentées
dans ce cloaque socia!, depuis le pseudo-chif-
fonnier jusqu'au négociant en ferraille, en
passant par le marchand de peau de lapin.
Il y avait là des marchands d'habits et des
joueurs d'orgue.
Il y avait des montreurs de singes et des
marchandes à la toilette, des bandits et des
receleurs, d'anciennes lorettes et d'anciens
forçats.
Il y avait de tout enfin, même des honnê-
tes gens
Le père Mansarde connaissait tout le
monde, et tout le monde le connaissait.
C'était, pour ainsi dire, le banquier de
l'endroit. C'en était aussi le recéleur.
On le disait fort riche, et il l'était plus en-
core qu'on ne le disait.
Quelle avait été l'origine de cetHe fortune?'
un mystèra.
Le père Mansarde avait corrtjiencé par
être graveur.
Il était honnête alors; c'est toujours
ainsi que l'on débute.
Il travaillait neuf heures par jour. et
gagnait quarante-huit francs par semaine.
1 Doué d'une habileté de main des. plus re-
l'obéissance et l'exécution des ordres
donnés.
Aux Maîtres, la douceur dans le
mandement.
En 1636, Louis XIII enjoignit aux Mai-
tres de .congédier tous les domestiqués
dont ils se pouvaient passer.
On en renvoya vingt mille,. qui firent,
dit le Mercure de France de 1785, autant
de renforts pour les armées.
Les pauvres diables sans place forant
enrôlées par les Recruteurs, qui faisaient
boire à la santé du Roi et signer l'aliéna-
tion de la liberté individuelle au profit de-
l'effectif de ses légions.
En notre temps il n'est pas de domes-
tique qui n'ait tiré au sort et satisfait it
la Loi sur la conscription.
La Société de Gens de Maison ne recèle
pas de réfractaires.
Et il ne ser a jamais né,cessaire'de faire
changer ses adhérents de .profession.
Je sais qu'il existe desjpréjugés sur lest
domestiques.
On a dit ceci
Je me tiens dans l'état où le Ciel m'a fait naitre,
Je vis contant à peu de frais. ~V
Et pour ne point avoir de maître,
Je sais me passer de valet.
Je sais aussi qu'à une époque. on appe-
lait les gens qui avaient des valets de
pied, des valets de chambre. du nom
ironique de valétudinaires.
La Fontaine lui-même a écrit quelque
part Valets souvent ne valent guère.- '̃• "}
Mais les temps sont bien changes:
Le domestique, au dix-neuvième siècle,
est responsable; comme le maître; donc il
a cessé d'être un esclave.
Je lis dans le Petit Manuel de M. Bionne
RESPONSABILITÉ DES MAITRES
Les maîtres sont pécuniairement res-'
ponsables des dommages causés par leurs
domestiques dans l'accomplissement de
leurs services, ils sont responsables aussi
de l'accident qui a pu arriver aux domes-
tiques pendant qu'ils exécutaient leurs
ordres. Dans ce cas, ils sont obligés de
les faire soigner à leurs frais s'il y a blés-
sure et de leur donner en outre une in-
demnité proportionnée à leur fortune et
au préjudice souffert.
On vient de dire que la responsabilité
des maîtres pour les fautes commises par
les domestiques existe seulement pour les
fautes commises pendant la durée d'un
service commandé et qu'en dehors de
cela les maîtres ne sont plus responsa-
bles. ̃: f i j
marquables, vil s'amusait, dans ses moments
perdus, à imiter certains parchemins au-
thentiques. des actions de chemins de fer.
ou encore defs billets de banque. (,&.
Un changeur s'y serait trompé!
Un jour, l'idée lui vint d'en faire l'essai.
et il rentra,, le soir, avec cinq cents francs en
or qu'on venait de lui remettre en échange
d'un billet qu'il avait fabriqué lui-même.
Ce premier succès le perdit.
Il y avait là une mine féconde à exploiter,
et il continua son commerce en le perfec-
tionnant.
11 ne songea plus qu'à cela.
Sa femme était morte en lui laissant une
fille déjà grande. Il ne s'occupa pas plus de
sa fille vivante que de sa femme morte.
Pour dépister toute recherche, il louaplu-
sieurs mansardes, dans lesquelles il installa
de mystérieux ateliers, où il allait, la nuit,
travailler à quelque œuvre ténébreuse.
Car il ne se contentait pas de fabriquer des
billets de banque.
Il s'était attaché surtout à l'imitation de
pièces officielles, da documents comptables,
etc, et pour ce genre d'opérations on pré-
tend qu'il trouva de riches et nombreux
clients.
Une affaire qui fit grand bruit à cette épo-'
que, et dans laquelle une grande quantité
de pièces falsitiées furent produites aux dé"
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