Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-01-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 21 janvier 1869 21 janvier 1869
Description : 1869/01/21 (Numéro 2212). 1869/01/21 (Numéro 2212).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5902630
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Bureaux rue de La Fayette, 61
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TROIS
SI MOIS. 9 FE.
QUOTIDIEN
P NUMÉRO CENTIMES
Abonnements Départ»
TROIS MOIS. '«3 6 FRî
SIX MOIS 12 FR»
UN AH. 24 PB.
Sixième Année.
Jeudi 21
Tirage du Petit Journal
MERCREDI 20 JANVIER, 1S69
UN LHJBE. UTILE AU», DAMES.
iSoiis tous, les forçats de la plume, les
pionniers de la critique, nous sommes con-
damnés par état aux travaux forcés de
l'analyse et du compte rendu. à perpé-
tuité; jà examiner, u juger, à condamner
ou à porter aux nues les œuvres les plus
édulcorées ou les plus épicées de notre
temps.
Je devrais vous parler aujourd'hui de
la délicieuse idylle de F. Coppée, le Pas-
san t, qui, après avoir été acclamée a l'O-
déon, vient de paraître en un petit volu-
me très élégamment imprimé.
Je devrais vous raconter les drames
populaires de Charles Valois, ou vous
donner quelques citations de la vie de
Beaudelaire, par son ami, le docte Asse-
lineau.
Je devrais vous couper une page des
Massacres de Juin, d'Hippolyte Castille,
page sombre à lire,. terrible à méditer, où
îe lecteur croit se promener a travers des
Eh bien! non! J'ai trouvé ce matin,
dans un journal, l'annonce d'un livre
nouveau. d'un genre tout particu-
lier.
Et c'est sur lui que j'entends, ce ni-
tin, déverser toute mon attention
Les auteurs de ce livr e ne nié paraissent
pas, en le publiant, avoir obéi à une préoc-
cupation politique quelconque.
On n'y crie ni Vive le Ro i ni \ive la
Ligue!
Je ne saurais même pas affirmer s'il est
romantique comme M. Bouilhet, ou de
l'école du bon sens comme M. Pailleron.
Remarquez qu'il n'est pas en vente.
il est sous presse, et paraîtra, affirme son
éditeur, à une très prochaine époque.
« Nous venons, dit-il, de livrer le ma-
» nuscrit à notre imprimeur, qui s'engage
» à nous donner des exemplaires vers la
» dernière quinzaine de janvier. »
L'avis que je reproduis avec grand
plaisir se termine, je le regrette fort, par
une menace.
On y ajoute
« La souscription sera close au fé-
» vrier prochain. »
Feuilleton da 20 Janvier Î8S9
LES
xlVh
La Lucarne
Au cri mal étouffé que Charmet'e proférai
l'homme avait mis un doigt sur ses lèvres.
N'ayez pas peur, dit-il en même temps,
je ne yeux vous faire aucun mal.
"Que voulez-vous ? balbutia Charmette.
Il faut que je vous parle.
'Mais qui êtes-vous?
-'Je vous dirai tout cela. Seulement,
ne bougez pas, ne donnez l'éveil à personne,
et vous n'aurez pas lieu de vous en repentir.
Charmette était plus morte que vive
mais elle eut la force de retenir ses cris et
d'obéir il l'injonction qui lui était faite.
Vaguement d'ailleurs, elle croyait main-
tenant avoir, vu cet homme quelque part;
(Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre), l
Quoi une date fatale comme pour les
actions du Bouillon-Duval ou les obliga-
tions de la Ligne du Simplon
^̃Comment! si je me rendais,. le 2 fé-
viri'er, à plat ventre, la tête baissée, les
mn.ij.is jomtes, chez l'éditeur, je n'aurais
pas même, en le payant double, un exem-
plaire du précieux ouvrage!
C'est de l'ostracisme, dirait Lassouche,
le grave moraliste du théâtre du 'Palais-
Royal. ';r;:V
Ce nouveau livre qui va être édité d'i-
ci à la fin du mois n'est point un volume
de poésie.
Il ne s'y trouve pas un alexandrin, pas
le plus petit bout rimé, pas même un a-
crostiche ou une charade.
Il n'en est pas moins indispensable à
tout le monde, lplus indispensable que le
Devoir, de Jules Simon, ou l'A B C du Tra-
vailleur, d'Edmond About.
Francisque Sarcey dédaignerait de fai-
re une conférence sur cet ouvrage qui ne
sera jamais mis à l'index par les exami-
nateurs de Rome.
En revanche, Monseigneur Dupanloup
n'en défendra pas la lecture. à nos
femmes et à nos filles
Ce livre indispensable, dont le manus-
crit est livré l'imprimeur, ce livre véri-
tablement utile, auquel la commission du
colportage donnera son estampille, sans
même le vouloir lire, c'est-à-dire de con-
fiance.
Il se nomrû&l^ Livre de la Blanchisseuse!
C'est le très compétent propriétaire du
Messager de la Banlieue de Paris qui a con-
çu l'idée de-cette innocente mais profit-
ble publication.
Voici comment il en explique l'utilité
Plusieurs de nos Ahonnés, Blanchisseurs de la
Banlieue et de Paris, nous ont demandé de leur
faire un livre de comptabilité pouvant établir en-
tre eux et leur ciientèle un contrôle permanent de
leur travail et de leurs comptes. Au premier
abord, la chose nous a paru assez difficile. Ce-
pendant, comme la persévérance et la bonne vo-
lonté peuvent beaucoup, nous sommes parvenus
à résoudre le problème.
Il s'agissait d'établir un compte en partie dou-
ble, d'une simplicité primitive, donnant à pre-
mière vue l'état de situation des pièces reçues,
retenues au lavoir, davis l'atelier de repassage ou
rendues au client; l'état de l'argent dû, reçu à
valoir ou en à-compte. Nous assurons d'avance
que le Livre des Blanchisseurs et Blanchisseuses sera
d'un précieux secours aux personnes qui désirent
l'ordre dans leurs opérations. Avec ce livre, la
moindre erreur deviendra impossible; le client ne
pourra jamais se plaindre, et la personne chargée
mais en quel endroit? à quelle occasion? elle
ne se le rappelait pas.
Cependant le mystérieux personnage n'é-
tait pas resté inactif.
La lucarne, au contraire de celles des au-
tres mansardes, était largement ouverte, et
à travers son cadre en zinc lf; corps d'un
homme pouvait facilement se glisser.
En moins de deux minutes, l'inconnu pas-
sa du toit dans l'intérieur de la mansarde.
C'est alors seulement que Charmette le
reconnut.
C'était le père Louve l'employé de la po-
lice de sûreté.
Vous voyez, dit-il, avec satisfaction,
que vous voilà en pays de connaissance.
N'ayez donc aucune crainte. et causons
comme de vieux amis.
Charmette ne revenait pas de sa surprise;
sa frayeur s'était calmée et une vive curio-
sité l'avait remplacée.
Enfin, quel est votre dessein? interro-
gea-t-ellc, en se rapprochait de Louvet; et
comment Avez-vous appris.
Oh! cela, ce n'est pas malin. Depuis
le jour où le baron de'Lorsdy m'a blissé en-
tre les doigts, j'étais il la piste, et en même!
temps que je faisais garder à vue l'hôtel des
Champs-Elysées, quelques-uns de mes hom-
mes, par mon ordre; montaient la garde rue
de prendre, rendre.le linge ou recevoir l'argent,
quelque ignorante qu'elle soit, pourra tenir sa
comptabilité aussi facilement, si ce n'est mieux,
que le meilleur comptable.
Nous croyons donc avoir rendu un véritable
service tant aux grands établissements de blan-
chissage, qu'à la modeste blanchisseuse,
Il confrère Dufreny/ que Lous XIV
ne put jamais enrichir tant il était prodi-
gue, et qui vendit le Mercure galant dont
il avait le privilège, serait peut-être le
seul être qui ne comprendrait pas l'im-
p.ortancedu livre que je préconise aujour-
d'hui.
Un jour, sa blanchisseuse vint lui ré-
clamer trois cents francs pour solde de sa
note.
Que vas-tu faire de cet argent, ma
bélle? lui dit l'auteur de l'Opéra de Cam-
pagne et de l'Union des Dieux.
Je vais me marier, répondit la blan-
chisseuse, à un valet de chambre.
Tu as donc d'autre argent, fit Dufres-
ny, car trente pistoles ce n'est point une
dot.
Oh! fit la blanchisseuse, j'ai aussi
quelques bonnes mille livres de côté.
Quelques mille livres! s'écria; le
poète, qui était un arrière-petit-fils de
Henri IV et de la belle jardinière d'Anet,
Que ne le disais-tu plus tôt?
Pourquoi ?
Parce que. je t'épouse à la place
de ton faquin de valet de chambre. ,t.; si
tu veux m'acquitter ma note. f-
Et il l'épousa bel et bien.
Il ne se fût peut-être pas prêté à cette
union niai assortie. s il avait possédé
i le Livre de la blanchisseuse, dont je fais
l'éloge.
Il n'eût pas laissé monter sa note. à
un aussiibrmidable chiffre.
Je n'ni hoint vu le Livra de la blanchis-
seuse que prépare l'administrateur du
Messager de la Banlieue.
Liais je doîs dire à cet honorable nova-
teur que la pensée a été déjà mise en
pratique.
en effet, sous les yeux en écri-
vant, le Carnet à souche pour le Blanchis-
sage, qui a été l'objet d'un brevet d'in-
vention.
Chaque page du livre ayant le verso
blanc, est divisé en deux. et représente
deux notes identiques divisées par une
souche qu'on coupe.
Et ainsi, la blanchisseuse a en main un
Eh bien?
Je me disais que Jte baron se trahirait
quelque jour, et qu'il viendrait rôder autour
de votre demeure.
Ce soit, j'étais moi-même dans le cx-
boulot d'eu face, quand j'ai vu 'arriver Poli-
chinelle.
vous l'avez reconnu?
Il était bien grimé, i1 fau.t le reconnaî-
tre, mais oca a VœM américain, et un regard
m'a suffi.
Enf.n?.
Cel a m'a donné, l'éveil, j'ai observé et,
un insta nt après, je vous ,ai tue descendre et
monter ( Jans un fiacre avec lui. Dès lors, il
n'y avait plus de ôoute. J'ai i cru qu'il vous
menait vers le baron, et j'ai suivi la voiture.
â'iais vous vous étiez t rompe, ce n'est
pas vc ,rs le baron qu'il me n menait.
Lo' lvet approuva du geste,- ̃-
Je ma suis i-rompb, c'est', vrai, répondit-
il. S,eulem-ant, je n'ai pas pe: rdu mon temps,
pui sque rr.ie voici sur la piste d'une nouvelle
vous n'a\ 'ez aucun intérêt
ne d'iguiser la vérité, et vo us alléz, n'est-ce
tions que je vous adresserai..
Que voulez-vous donc ¡¡avoir? demanda
fiagment qui doit se rapporter, comme le''
ferait un billet de la Banque de France;
à sa souche, à la partie demeurée aux.
mains de chacun de ses clients; .«•
Voici comment l'Inventeur expliquer
en tête du livre même, ses intentions i-
Faute de précaution de garder en main un duri
plicata du mémoire de linge qu'on livre à la]
blanchisseuse, des contestations journalières s e-i
lèvent, et, à tort ou à raison, des objets man-
quants sont réclamés.
Pour obvier à cette lacune, ce petit cahier éta-r',
blira la régularité et garantie réciproque pour
cette besogne domestique, indispensable pour
tout le monde, ayant seulement a remplir les i
nombres des objets donnés qui se présentent tous
imprimés devant les yeux, et à séparer par un.
coup de ciseau le mémoire à donner à la blan-^
chisseuse, de la souche qui reste entre les mains
du propriétaire.
Ce petit livre sera considéré par tout le monde i
comme un bienfait, par la facilité et la commodité
qu'il offre. ̃ a
Il m'a été assuré qu'il exista des livrés'.
de blanchisseuses devenus célèbres.
Un pôëte surprit un jour le livre de la
blanchisseuse de Mademoiselle de
l'Opéra, le bariola de poésies badines; il
mit une pensée sous chaque dénomi-
CHEMISES ̃
Le bijoutier expert fait bâtir son éérirt 1
En velours bleu, vert ou cerise;
Tu mets .tous tes joyaux dans ta blanche chôjftise
Ton satin se couvre do lin.
DRAPS 5?'
Non, ce n'est certes pas pour coucher solitaire "̃
Que dans tout lit complet on a placé deux draps.
C'est le mortel défunt. qu'on va porter en terre
Auquel on n'en met qu'un, hélas
•»- Quand elle dort, plus d'un Lutin,
Près de la Beauté tourne et yole;
Pour tromper son regard mahïts*
On inventa la camisolle.
SERVIETTES
Dans le 'siècle d'Auguste, on en rirait sdûs Capi,
Si cela datait d'aajourd nui,
Chaque invité prenait sa serviette chez lut.
Chez toi plutôt q.uo de consacrer cet ennui,
Comme Hermogèue fit j'emporterais la nappe.
JUPONS
Ite sont autour de tangente personne
Plus d'un. tous blancs, coquets et l£f ts..f
A qui mérite la couronne
Il faut plus d'un garde du corps.i:
TORCHON9
Je suis de ton avis, esprit doux et chlirmant;
Quereller avec toi me parait ridicule;
Ton regard est un fait tes yeux deux arguments*
Ne nous disputons pas chez un sincère amant
Non jamais. le torchon ne brûle l.».,
Et d'abord. ce n'est pas de votre cou*"
sentement que vous êtes ici.
Je croyais trouver mon père dans cette
mansarde.
Vous ignorez donc ou il est?
Sans doute.
Et puis, si vous.le saviez, vous ne mêle
diriez pas. Ce n'est pas de lui qu'il s agit,
A la bonne heure. • •• ̃̃ r;* ?v
Soupçonnez- vous dans quel but on vous
N'aviez-vous pas reçu en dépôt certain
nés lettres qui pouvaient compromettre la
comte des Aiglades et la comtesse d Qryaao,-
Je n'ai jamais su ce que contenaient ces
lettres, mais je les ai eu'es entre les mains..
Ne les avez-vous pj.us?
Depuis ce matin.
Et il qui les avez-vous rem:ises2
A Sac-à-Plàtre. –•
Lequel, après l'enterrement de la mera..
Dumont, s'est rendu chez 6r,audier.. •
-Précisément.. ..Il-
Où il devait rencontre,1' le baronj. i
Vous savez cela? ̃ ••• » ̃-• \'w
Louvet réfléchit un mo' ment. L'affaire s e-
clairait; il devinait une partie de la vente.
et commençait à demé) er le jeu que jouaienl
le comte et.
Lçpèro a les iettres, c'est
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UN LHJBE. UTILE AU», DAMES.
iSoiis tous, les forçats de la plume, les
pionniers de la critique, nous sommes con-
damnés par état aux travaux forcés de
l'analyse et du compte rendu. à perpé-
tuité; jà examiner, u juger, à condamner
ou à porter aux nues les œuvres les plus
édulcorées ou les plus épicées de notre
temps.
Je devrais vous parler aujourd'hui de
la délicieuse idylle de F. Coppée, le Pas-
san t, qui, après avoir été acclamée a l'O-
déon, vient de paraître en un petit volu-
me très élégamment imprimé.
Je devrais vous raconter les drames
populaires de Charles Valois, ou vous
donner quelques citations de la vie de
Beaudelaire, par son ami, le docte Asse-
lineau.
Je devrais vous couper une page des
Massacres de Juin, d'Hippolyte Castille,
page sombre à lire,. terrible à méditer, où
îe lecteur croit se promener a travers des
Eh bien! non! J'ai trouvé ce matin,
dans un journal, l'annonce d'un livre
nouveau. d'un genre tout particu-
lier.
Et c'est sur lui que j'entends, ce ni-
tin, déverser toute mon attention
Les auteurs de ce livr e ne nié paraissent
pas, en le publiant, avoir obéi à une préoc-
cupation politique quelconque.
On n'y crie ni Vive le Ro i ni \ive la
Ligue!
Je ne saurais même pas affirmer s'il est
romantique comme M. Bouilhet, ou de
l'école du bon sens comme M. Pailleron.
Remarquez qu'il n'est pas en vente.
il est sous presse, et paraîtra, affirme son
éditeur, à une très prochaine époque.
« Nous venons, dit-il, de livrer le ma-
» nuscrit à notre imprimeur, qui s'engage
» à nous donner des exemplaires vers la
» dernière quinzaine de janvier. »
L'avis que je reproduis avec grand
plaisir se termine, je le regrette fort, par
une menace.
On y ajoute
« La souscription sera close au fé-
» vrier prochain. »
Feuilleton da 20 Janvier Î8S9
LES
xlVh
La Lucarne
Au cri mal étouffé que Charmet'e proférai
l'homme avait mis un doigt sur ses lèvres.
N'ayez pas peur, dit-il en même temps,
je ne yeux vous faire aucun mal.
"Que voulez-vous ? balbutia Charmette.
Il faut que je vous parle.
'Mais qui êtes-vous?
-'Je vous dirai tout cela. Seulement,
ne bougez pas, ne donnez l'éveil à personne,
et vous n'aurez pas lieu de vous en repentir.
Charmette était plus morte que vive
mais elle eut la force de retenir ses cris et
d'obéir il l'injonction qui lui était faite.
Vaguement d'ailleurs, elle croyait main-
tenant avoir, vu cet homme quelque part;
(Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre), l
Quoi une date fatale comme pour les
actions du Bouillon-Duval ou les obliga-
tions de la Ligne du Simplon
^̃Comment! si je me rendais,. le 2 fé-
viri'er, à plat ventre, la tête baissée, les
mn.ij.is jomtes, chez l'éditeur, je n'aurais
pas même, en le payant double, un exem-
plaire du précieux ouvrage!
C'est de l'ostracisme, dirait Lassouche,
le grave moraliste du théâtre du 'Palais-
Royal. ';r;:V
Ce nouveau livre qui va être édité d'i-
ci à la fin du mois n'est point un volume
de poésie.
Il ne s'y trouve pas un alexandrin, pas
le plus petit bout rimé, pas même un a-
crostiche ou une charade.
Il n'en est pas moins indispensable à
tout le monde, lplus indispensable que le
Devoir, de Jules Simon, ou l'A B C du Tra-
vailleur, d'Edmond About.
Francisque Sarcey dédaignerait de fai-
re une conférence sur cet ouvrage qui ne
sera jamais mis à l'index par les exami-
nateurs de Rome.
En revanche, Monseigneur Dupanloup
n'en défendra pas la lecture. à nos
femmes et à nos filles
Ce livre indispensable, dont le manus-
crit est livré l'imprimeur, ce livre véri-
tablement utile, auquel la commission du
colportage donnera son estampille, sans
même le vouloir lire, c'est-à-dire de con-
fiance.
Il se nomrû&l^ Livre de la Blanchisseuse!
C'est le très compétent propriétaire du
Messager de la Banlieue de Paris qui a con-
çu l'idée de-cette innocente mais profit-
ble publication.
Voici comment il en explique l'utilité
Plusieurs de nos Ahonnés, Blanchisseurs de la
Banlieue et de Paris, nous ont demandé de leur
faire un livre de comptabilité pouvant établir en-
tre eux et leur ciientèle un contrôle permanent de
leur travail et de leurs comptes. Au premier
abord, la chose nous a paru assez difficile. Ce-
pendant, comme la persévérance et la bonne vo-
lonté peuvent beaucoup, nous sommes parvenus
à résoudre le problème.
Il s'agissait d'établir un compte en partie dou-
ble, d'une simplicité primitive, donnant à pre-
mière vue l'état de situation des pièces reçues,
retenues au lavoir, davis l'atelier de repassage ou
rendues au client; l'état de l'argent dû, reçu à
valoir ou en à-compte. Nous assurons d'avance
que le Livre des Blanchisseurs et Blanchisseuses sera
d'un précieux secours aux personnes qui désirent
l'ordre dans leurs opérations. Avec ce livre, la
moindre erreur deviendra impossible; le client ne
pourra jamais se plaindre, et la personne chargée
mais en quel endroit? à quelle occasion? elle
ne se le rappelait pas.
Cependant le mystérieux personnage n'é-
tait pas resté inactif.
La lucarne, au contraire de celles des au-
tres mansardes, était largement ouverte, et
à travers son cadre en zinc lf; corps d'un
homme pouvait facilement se glisser.
En moins de deux minutes, l'inconnu pas-
sa du toit dans l'intérieur de la mansarde.
C'est alors seulement que Charmette le
reconnut.
C'était le père Louve l'employé de la po-
lice de sûreté.
Vous voyez, dit-il, avec satisfaction,
que vous voilà en pays de connaissance.
N'ayez donc aucune crainte. et causons
comme de vieux amis.
Charmette ne revenait pas de sa surprise;
sa frayeur s'était calmée et une vive curio-
sité l'avait remplacée.
Enfin, quel est votre dessein? interro-
gea-t-ellc, en se rapprochait de Louvet; et
comment Avez-vous appris.
Oh! cela, ce n'est pas malin. Depuis
le jour où le baron de'Lorsdy m'a blissé en-
tre les doigts, j'étais il la piste, et en même!
temps que je faisais garder à vue l'hôtel des
Champs-Elysées, quelques-uns de mes hom-
mes, par mon ordre; montaient la garde rue
de prendre, rendre.le linge ou recevoir l'argent,
quelque ignorante qu'elle soit, pourra tenir sa
comptabilité aussi facilement, si ce n'est mieux,
que le meilleur comptable.
Nous croyons donc avoir rendu un véritable
service tant aux grands établissements de blan-
chissage, qu'à la modeste blanchisseuse,
Il confrère Dufreny/ que Lous XIV
ne put jamais enrichir tant il était prodi-
gue, et qui vendit le Mercure galant dont
il avait le privilège, serait peut-être le
seul être qui ne comprendrait pas l'im-
p.ortancedu livre que je préconise aujour-
d'hui.
Un jour, sa blanchisseuse vint lui ré-
clamer trois cents francs pour solde de sa
note.
Que vas-tu faire de cet argent, ma
bélle? lui dit l'auteur de l'Opéra de Cam-
pagne et de l'Union des Dieux.
Je vais me marier, répondit la blan-
chisseuse, à un valet de chambre.
Tu as donc d'autre argent, fit Dufres-
ny, car trente pistoles ce n'est point une
dot.
Oh! fit la blanchisseuse, j'ai aussi
quelques bonnes mille livres de côté.
Quelques mille livres! s'écria; le
poète, qui était un arrière-petit-fils de
Henri IV et de la belle jardinière d'Anet,
Que ne le disais-tu plus tôt?
Pourquoi ?
Parce que. je t'épouse à la place
de ton faquin de valet de chambre. ,t.; si
tu veux m'acquitter ma note. f-
Et il l'épousa bel et bien.
Il ne se fût peut-être pas prêté à cette
union niai assortie. s il avait possédé
i le Livre de la blanchisseuse, dont je fais
l'éloge.
Il n'eût pas laissé monter sa note. à
un aussiibrmidable chiffre.
Je n'ni hoint vu le Livra de la blanchis-
seuse que prépare l'administrateur du
Messager de la Banlieue.
Liais je doîs dire à cet honorable nova-
teur que la pensée a été déjà mise en
pratique.
en effet, sous les yeux en écri-
vant, le Carnet à souche pour le Blanchis-
sage, qui a été l'objet d'un brevet d'in-
vention.
Chaque page du livre ayant le verso
blanc, est divisé en deux. et représente
deux notes identiques divisées par une
souche qu'on coupe.
Et ainsi, la blanchisseuse a en main un
Eh bien?
Je me disais que Jte baron se trahirait
quelque jour, et qu'il viendrait rôder autour
de votre demeure.
Ce soit, j'étais moi-même dans le cx-
boulot d'eu face, quand j'ai vu 'arriver Poli-
chinelle.
vous l'avez reconnu?
Il était bien grimé, i1 fau.t le reconnaî-
tre, mais oca a VœM américain, et un regard
m'a suffi.
Enf.n?.
Cel a m'a donné, l'éveil, j'ai observé et,
un insta nt après, je vous ,ai tue descendre et
monter ( Jans un fiacre avec lui. Dès lors, il
n'y avait plus de ôoute. J'ai i cru qu'il vous
menait vers le baron, et j'ai suivi la voiture.
â'iais vous vous étiez t rompe, ce n'est
pas vc ,rs le baron qu'il me n menait.
Lo' lvet approuva du geste,- ̃-
Je ma suis i-rompb, c'est', vrai, répondit-
il. S,eulem-ant, je n'ai pas pe: rdu mon temps,
pui sque rr.ie voici sur la piste d'une nouvelle
vous n'a\ 'ez aucun intérêt
ne d'iguiser la vérité, et vo us alléz, n'est-ce
tions que je vous adresserai..
Que voulez-vous donc ¡¡avoir? demanda
fiagment qui doit se rapporter, comme le''
ferait un billet de la Banque de France;
à sa souche, à la partie demeurée aux.
mains de chacun de ses clients; .«•
Voici comment l'Inventeur expliquer
en tête du livre même, ses intentions i-
Faute de précaution de garder en main un duri
plicata du mémoire de linge qu'on livre à la]
blanchisseuse, des contestations journalières s e-i
lèvent, et, à tort ou à raison, des objets man-
quants sont réclamés.
Pour obvier à cette lacune, ce petit cahier éta-r',
blira la régularité et garantie réciproque pour
cette besogne domestique, indispensable pour
tout le monde, ayant seulement a remplir les i
nombres des objets donnés qui se présentent tous
imprimés devant les yeux, et à séparer par un.
coup de ciseau le mémoire à donner à la blan-^
chisseuse, de la souche qui reste entre les mains
du propriétaire.
Ce petit livre sera considéré par tout le monde i
comme un bienfait, par la facilité et la commodité
qu'il offre. ̃ a
Il m'a été assuré qu'il exista des livrés'.
de blanchisseuses devenus célèbres.
Un pôëte surprit un jour le livre de la
blanchisseuse de Mademoiselle de
l'Opéra, le bariola de poésies badines; il
mit une pensée sous chaque dénomi-
CHEMISES ̃
Le bijoutier expert fait bâtir son éérirt 1
En velours bleu, vert ou cerise;
Tu mets .tous tes joyaux dans ta blanche chôjftise
Ton satin se couvre do lin.
DRAPS 5?'
Non, ce n'est certes pas pour coucher solitaire "̃
Que dans tout lit complet on a placé deux draps.
C'est le mortel défunt. qu'on va porter en terre
Auquel on n'en met qu'un, hélas
•»- Quand elle dort, plus d'un Lutin,
Près de la Beauté tourne et yole;
Pour tromper son regard mahïts*
On inventa la camisolle.
SERVIETTES
Dans le 'siècle d'Auguste, on en rirait sdûs Capi,
Si cela datait d'aajourd nui,
Chaque invité prenait sa serviette chez lut.
Chez toi plutôt q.uo de consacrer cet ennui,
Comme Hermogèue fit j'emporterais la nappe.
JUPONS
Ite sont autour de tangente personne
Plus d'un. tous blancs, coquets et l£f ts..f
A qui mérite la couronne
Il faut plus d'un garde du corps.i:
TORCHON9
Je suis de ton avis, esprit doux et chlirmant;
Quereller avec toi me parait ridicule;
Ton regard est un fait tes yeux deux arguments*
Ne nous disputons pas chez un sincère amant
Non jamais. le torchon ne brûle l.».,
Et d'abord. ce n'est pas de votre cou*"
sentement que vous êtes ici.
Je croyais trouver mon père dans cette
mansarde.
Vous ignorez donc ou il est?
Sans doute.
Et puis, si vous.le saviez, vous ne mêle
diriez pas. Ce n'est pas de lui qu'il s agit,
A la bonne heure. • •• ̃̃ r;* ?v
Soupçonnez- vous dans quel but on vous
N'aviez-vous pas reçu en dépôt certain
nés lettres qui pouvaient compromettre la
comte des Aiglades et la comtesse d Qryaao,-
Je n'ai jamais su ce que contenaient ces
lettres, mais je les ai eu'es entre les mains..
Ne les avez-vous pj.us?
Depuis ce matin.
Et il qui les avez-vous rem:ises2
A Sac-à-Plàtre. –•
Lequel, après l'enterrement de la mera..
Dumont, s'est rendu chez 6r,audier.. •
-Précisément.. ..Il-
Où il devait rencontre,1' le baronj. i
Vous savez cela? ̃ ••• » ̃-• \'w
Louvet réfléchit un mo' ment. L'affaire s e-
clairait; il devinait une partie de la vente.
et commençait à demé) er le jeu que jouaienl
le comte et.
Lçpèro a les iettres, c'est
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