Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1868-06-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 21 juin 1868 21 juin 1868
Description : 1868/06/21 (Numéro 198). 1868/06/21 (Numéro 198).
Description : Note : numérotation incomplète. Note : numérotation incomplète.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590048k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
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UN CENTIMES
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TROIS MOIS.?.. 6 FR.
six MOIS 12FR.
UN AN 24 FR l'
Tirage du
«té affirmé hier par des gens dignes de foi
et dont, comme on le dit vulgairement, la
:parole vaut un écrit.
Ce que je vais vous annoncer est un
perfectionnement de l'hospitalité théâ-
,traie, qui doit trouver sa raison d'être
dans la chaleur actuelle qu'il s'agit de
combattre.
-C'est drôle disent les Parisiens, ce qui
est leur expression favorite quand ils ne
veulent ni combattre ni approuver abso-
lument une innovation.
Messieurs les directeurs de théâtre ne
m'en voudront peut-être pas si je dis que
aa saison présente n'est pas absolument
propice aux spectacles.
Et que les salles couvertes sont plus
chaudes que le ciel de la Sierra Moréna.
J'admire, sans le blâmer, l'héroïque
-classique qui s'en va au Théâtre-Français
écouter le Misanthrope de Molière par cette
-chaleur excessive,
Et quand mon jeune et intelligent ami,
M'. Victor Kœning, le directeur du théâ-
'tre de la C,a.îté, me dit qu'il fait de l'ar-
gent avec le Courrier de Lyon, j'aime
mieux le croire. que d'y aller voir? Ce
qui' est une preuve de ma coniiance en
Je sais bien que l'amour du théâtre est,
à Paris, de toutes les saisons,
Et qu'on se dispute déjà les places pour j
la reprise d'Herculanuni, à l'Academie
Impériale de Musique.
J'ai rencontré hier, dans la rue Drouot,
Félicien David en. personne, se rendant à
larépétition générale de son chef-d'oeuvre.
Gileté, cravaté, boutonné avec un ri-!
gorisme de gentleman, l'auteur de Lalla
Roeck ne semblait pas avoir chaud le moins
du monde.
Il est vrai qu'il a passé une bonne par-
tie de sa vie en Orient, avec des saint-si-
moniens devenus plus ou moins membres
de l'Institut, et si le theromètre impliquait
quelque molesse aux musiciens et aux
chœurs, le maestro pourrait les réveiller
en leur chantant sa fameuse marche du
Désert Allons!
Allons!
̃̃ Marchons!
Cheminons 1
Trottons
Feuilleton du 21 Juin
«NSI EU 8 LECOQ
PREMIÈRE^ ARTIE i
Le Meurtre
XXVI
Arracher des aveux à un homme intéressé
a se taire, et persuadé qu'il n'existe pas de
preuves contre lui, c'est certes difficile.
Mais demander, dans de telles conditions,
la vérité à.une femme, c'est voulodr, dit-on
au Palais, c'est prétendre- confesser le. diable.
Aussi, dès que M. Segimiûler et Lecoq se
trouvèrent seuls, ils se regardèrent d'un air
qui disait .leur inquiétude, et combien peu
ils conservaient d'espoir.
En somme, qu'avait-il produit de positif,
Voir le Petit Journal depuiA le 27 mai. ̃
Reproduction et traduction interdites.
En ce qui touche particulièrement la
principale interprète, Mm0 Marie Sass,
qu'un brillant embompoint peut paralyser
en ces temps caniculaires, le compositeur
lui a dit
Madame, rappelez-vous que vous
avez créé V Africaine.
Pour ramener le public que l'élévation
de la température peut faire accourir dans
les allées ombreuses du bois de Boulogne et
retenir les fidèles qui s'éventent avec leur
Entracte ou leur Figaro-Programme, du-
rant les représentations, on vient d'inven-
ter, ne l'ai-je pas dit, un attrait nouveau,
un stimulant, une prime.
On a déjà donné des éventails, repré-
sentant la principale scène du drame en
M. Marc-Fournier a déjà inventé, en
1856, les jets d'eau, les bosquets de fleurs,
les parterres embaumants dans la salle.
Je ne parle pas des ventilateurs ils
sont d'origine ancienne. Dès 1832, on
lisait dans les réclames des grands jour-
naux
Aujourd'hui, au théâtre de V Ambigu-
Comique, vingt-septième représentation du
drame la -mode, ATAR GULL, imité du
roman de M. Eugène Sue.
De nombreux ventilateurs établis dans
la salle y font régner un air pur et excel-
lent.
IL FAIT PLUS FRAIS QU'A L A CAM-
PAGNE!
La nouvelle invention théâtrale est ab-
solument étrangère à ces intelligentes
tentatives faites pour battre,le rappel des
spectateurs aux abois.
Elle appartient à un ordre de choses
extrêmement nouveau.
C'est l'Art qui vient en aide à l'Art.
Et on annonce tout bas que le premier
essai aura lieu au Théâtre de l'Athénée,
au prochain bénéfice du comique Léonce.
Voici, si je suis bien renseigné, ce qui
va s'accomplir.
Dans un entr'acte, un photographe se
présentera,
Avec une machine de force et de com-
binaisons extraordinaires.
Le Soleil' qui fort heureusement n'a
pas ses entrées au théâtre, sera remplacé
par la Lumière Electrique, qui lui fait,
depuis quelques années, une sérieuse
concurrence.
Et on photographiera toute la salle
On m'avait parlé, il y a quelques mois,
d'un immexlse tableau qui devait figurer
.cet interrogatoire conduit avec cette dexté-
rité du juge, qui sait disposer et manier ses
questions, comme un général sait manœu-
vrer ses troupes et les faire donner à propos ?
Il en ressortait la preuve irrécusable de la
connivence de la veuve Chupin, et rien de
plus.
Cette coquine sait tout! murmura
Lecoq.
Oui, répondit le juge, il m'est presque
démontré qu'elle connaît les gens qui se trou-
vaient chez elle,1 les femmes, les victimes, le
meurtrier, tous enfin. Mais il est certain,
qu'elle connaît ce Gustave. Je l'ai lu dans
son œil. Il m'est prouvé qu'elle sait qui est
ce Lacheneur, cet inconnu dont le soldat
mourant voulait se venger, ce personnage
mystérieux qui a, tres évidemment, la clef
de cette énigme. d'est cet homme ciu'il fau-,
drait retrouver.
Ah! je le retrouverai, s'écria Lecoq,
quand je devrais questionner les onze cent
mille hommes qu i se promènent dans Paris!
C'était beaucou p promettre, à ce point que
le juge, en dépit de ses préoccupations, se,
laissa aller à rire.
Si seulemen t, poursuivit Lecoq, si seu-
lement cette vie ille sorcière se décidait à
parler à son proc hain interrogatoire
Oui! mais e lle ne parlera pas.
Le jeune poli( ;ier hocha la tête. Tel était
au Salon de 1868, et qui représentait l'au-
ditoire du Théâtre-Français le jour de la
I première représentation du Paul Forestier
de M. Emile Augier.
Les messieurs de la presse périodique y
étaient, disait-on, d'une ressemblance
parfaite.
Personnellement j'étais reproduit, à lâ
place que occupais ati Balcon, côté de
MM. Jules Claretie et Louis Ulbach, deux
princes de la critique.
Je n'ai jamais pu découvrir le tableau
en question.
Peut-être, comme le Château-Laffitte,
que l'on vend aujourd'hui, était-il, à l'a-
vance, convoité par les Anglais.
Mais s'il ne peut satisfaire ma curio-
sité, il me servira tout au moins de point
de comparaison.
Les photographies des salles de specta-
cle reproduiront les spectateurs. tous
les spectateurs, avec une ressemblance et
une fidélité parfaites
Vous compreniez, imon cher lecteur, ce
qui va se passér.
L'orchestre jouera un air du Portrait
parlant ou une mélodie de la Ressemblan-
ce, ces opéras-comiques qui firent tant
rêver nos grand'inères.
Le photographe se présentera au lever
du rideau, en gants blancs, en habit noir.
Son rôle écrit se résumera eu trois mots
faciales à retenir.
Ces trois laots sont
NE BOUGIONS PLUS
Alors on prendra toute la salle, les bai-
gnoires comme les loges du cintre, les
premières galeries comme les quatrièmes
de côté.
On a assez répandu dans les salles les
portraits des acteurs et' surtout des ac-
trices.
Ce sont les gens de la scène qui répan-
dront, à leur tour, les portraits du pu-
blic.
Seulement, ils les donneront; ils ne les
vendront pas.
Tout spectateur racevra gratis, dans un
délai de huitaine, un exemplaire de la vue
de rhémycicle.
C'est un droit qu'à la porte il achète en entrant.
Ce qu'il y aura de charmant, c'est que,
si l'innovation dramatique a du succès, la
photographie sera changée chaque soir.
Car les publics se suivent comme les
jours et, comme eux, ne se ressemblent
pas..
Mmc de Caylus raconte dans ses Sou-
venirs l'anecdote suivante
bien son avis. Il ne se faisait pas-illusion; il 1
avait reconnu entre les sourcils de la veuve
Chùpin ces plis qui trahissent l'idiote obsti-
nation de la tente..
Les femmes ne parlent jamais, reprit
le juge, et quand elles semblent se résigner
à des révélations c'est qu'elles espèrent
lavoir trouvé un artifice qui égarera les inves-
tigations. L'évidence, du moins, écrase
l'homme le plus entêté; elle lui casse bras et
jambes, il cesse de lutter, il avoue. La fem-
me, elle, se moque de l'évidence. Lui mon-
tre-t-on la lumière, elle ferme les yeux et
répond « Il fait nuit. » Qu'on lui tourne la
tète vers le soleil qui l'éblouit de ses rayons
et l'aveugle,- elle persiste et répète « Il fait
nuit. » Les hommes selon la sphère sociale
où ils sont nés, imaginent'et combinent des
svstèmes de défense différents. Les femmes
n'ont qu'un système, quelle que soit leur
condition. Elles nient quand même, toujours,
et elles pleurent. Quand, au prochain inter-
rogatoire, je pousserai la Chupin, soyez sur
qu'elle trouvera des larmes.
Darâs son impatience, il frappa du pied..lh
-avait beau fouiller l'arsenal de ses moyens
d'action, il n'y trouvait pas une arme paru'
briser .cette résistance opiniâtre.
Si,,seulement j'avais idée du mobile qui
guidé cette vieille femme, reprit-il. Mais 'pas
un iudwe Qui me dira quel puissant intérêt
« M. de Richelieu, père ci, llncons-
de Richelieu, avait, en amitit, amis
tance, que d'autres ont en amour, u
reconnaissaient la place qu'ils ten.
dans son cœur, à celle qu'il donnait ̃
leurs portraits, dans sa chambre. Au coti\
mencement d'une connaissance ou d'une
amitié; il faisait peindre ceux qu'il venait
d'àffectionner,.les plaçait aux pieds de son.
lit, et les déplaçait ensuite, à mesi2re que.
de nouveaux amis leur succédaient, da,
manière qu'insensiblement .ils passaient.
du lit à la porte de la chambre, de la
chambre à l'antichambre; au corridor, et
enfin au grenier.. »
Les amis des théâtres seront, comme
ceux de M. de Richelieu, changeants avec
les succès et les recettes. On ne dira plus
Cette pièce, est centenaire. on dira
Cette pièce a fourni cent photographies
d'ensemble.
L'épreuve photographique se nommera
Si le projet de photographier les spec-
tateurs que M. le directeur de l'Athénée
veut réaliser obtient le succès qu'on lui;
prédit, il se manifestera parmi les dames
un mouvement caractéristique.
Elles voudront s'habiller, pour aller),
aux Fantaisies-Parisiennes ou aux Folies-
Dramatiques, avec le même luxe que s'il
s'agissait de se rendre aux Italiens ou a
l'Opéra.
Elles voudront se vêtir de soie et de
velours en hiver, de mousseline des Indes
et de guipure antique en été.
Car le photographe sera là..
Il voit tout
Et prend tout.
Comme le Solitaire de M. Carafa, cavy
plutôt de ce romantique d'ava-nt-garde.
qui se nommait le vicomte d'Ariincourt.
Il sera important d être bien attires
pour poser devant l'appareil.
Par exemple, il conviendra de se bien.
tenir,
Et je ne conseillerais pas a la dernière
grisette de se pencher trop tenareraent
sur le bras de son compagnon cela uu-U
pour le bon motif, quand le photographe-
ajustera sa mécanique.
Les langueurs, les regards émus, les
molles attitudes, tout sera reproduit sur:
ces épreuves fidèles, mais indiscrètes.»;
Les maris,'qui finissent toujours par.
céder à la gentille influence qu ils ont la
bonheur de subir, voteront un suppxe-.
ment au budget de la toilette. en fa..)
lui commande lé silence Serait-ce sa;'
cause qu'elle défend?. Est-elle -complice
Qui nous prouve qu'elle n'a pas aidé le meur-.
trier à combiner nn guet-apens ?
Oui, répondit lentement Lecoq, oui,,
cette supposition se présente naturellement
à Vesprit. Mais l'accueillir, n'est-ce pas ^re-
jeter les prémices admises par M. le juge
Si la Chupin est complice, le meurtrier n'est,
pas le personnage que nous soupçonnons, il:
est simplement l'homme qu il paraît être.
L'objection sembla convaincre M. beg-
millier. ̃̃"̃.?
_Onni. alors. s'écria-t-il, quoi!
L'opinion du jeune policier était laite-
Mais pouvait-il décider, lui, l'humble agent
de la sûreté, quand un magistrat hésitait.
Il comprit combien sa position lui
rai.t de réserve, et c'est du ton le plus modeste
qU^ Pourquoi le faux ivrogne ^f£
pas ébloui la Chupin en faisant
lons sur la même ligne, la anain droite à
yisière du shako, la patwae eu dehors,
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«té affirmé hier par des gens dignes de foi
et dont, comme on le dit vulgairement, la
:parole vaut un écrit.
Ce que je vais vous annoncer est un
perfectionnement de l'hospitalité théâ-
,traie, qui doit trouver sa raison d'être
dans la chaleur actuelle qu'il s'agit de
combattre.
-C'est drôle disent les Parisiens, ce qui
est leur expression favorite quand ils ne
veulent ni combattre ni approuver abso-
lument une innovation.
Messieurs les directeurs de théâtre ne
m'en voudront peut-être pas si je dis que
aa saison présente n'est pas absolument
propice aux spectacles.
Et que les salles couvertes sont plus
chaudes que le ciel de la Sierra Moréna.
J'admire, sans le blâmer, l'héroïque
-classique qui s'en va au Théâtre-Français
écouter le Misanthrope de Molière par cette
-chaleur excessive,
Et quand mon jeune et intelligent ami,
M'. Victor Kœning, le directeur du théâ-
'tre de la C,a.îté, me dit qu'il fait de l'ar-
gent avec le Courrier de Lyon, j'aime
mieux le croire. que d'y aller voir? Ce
qui' est une preuve de ma coniiance en
Je sais bien que l'amour du théâtre est,
à Paris, de toutes les saisons,
Et qu'on se dispute déjà les places pour j
la reprise d'Herculanuni, à l'Academie
Impériale de Musique.
J'ai rencontré hier, dans la rue Drouot,
Félicien David en. personne, se rendant à
larépétition générale de son chef-d'oeuvre.
Gileté, cravaté, boutonné avec un ri-!
gorisme de gentleman, l'auteur de Lalla
Roeck ne semblait pas avoir chaud le moins
du monde.
Il est vrai qu'il a passé une bonne par-
tie de sa vie en Orient, avec des saint-si-
moniens devenus plus ou moins membres
de l'Institut, et si le theromètre impliquait
quelque molesse aux musiciens et aux
chœurs, le maestro pourrait les réveiller
en leur chantant sa fameuse marche du
Désert Allons!
Allons!
̃̃ Marchons!
Cheminons 1
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Feuilleton du 21 Juin
«NSI EU 8 LECOQ
PREMIÈRE^ ARTIE i
Le Meurtre
XXVI
Arracher des aveux à un homme intéressé
a se taire, et persuadé qu'il n'existe pas de
preuves contre lui, c'est certes difficile.
Mais demander, dans de telles conditions,
la vérité à.une femme, c'est voulodr, dit-on
au Palais, c'est prétendre- confesser le. diable.
Aussi, dès que M. Segimiûler et Lecoq se
trouvèrent seuls, ils se regardèrent d'un air
qui disait .leur inquiétude, et combien peu
ils conservaient d'espoir.
En somme, qu'avait-il produit de positif,
Voir le Petit Journal depuiA le 27 mai. ̃
Reproduction et traduction interdites.
En ce qui touche particulièrement la
principale interprète, Mm0 Marie Sass,
qu'un brillant embompoint peut paralyser
en ces temps caniculaires, le compositeur
lui a dit
Madame, rappelez-vous que vous
avez créé V Africaine.
Pour ramener le public que l'élévation
de la température peut faire accourir dans
les allées ombreuses du bois de Boulogne et
retenir les fidèles qui s'éventent avec leur
Entracte ou leur Figaro-Programme, du-
rant les représentations, on vient d'inven-
ter, ne l'ai-je pas dit, un attrait nouveau,
un stimulant, une prime.
On a déjà donné des éventails, repré-
sentant la principale scène du drame en
M. Marc-Fournier a déjà inventé, en
1856, les jets d'eau, les bosquets de fleurs,
les parterres embaumants dans la salle.
Je ne parle pas des ventilateurs ils
sont d'origine ancienne. Dès 1832, on
lisait dans les réclames des grands jour-
naux
Aujourd'hui, au théâtre de V Ambigu-
Comique, vingt-septième représentation du
drame la -mode, ATAR GULL, imité du
roman de M. Eugène Sue.
De nombreux ventilateurs établis dans
la salle y font régner un air pur et excel-
lent.
IL FAIT PLUS FRAIS QU'A L A CAM-
PAGNE!
La nouvelle invention théâtrale est ab-
solument étrangère à ces intelligentes
tentatives faites pour battre,le rappel des
spectateurs aux abois.
Elle appartient à un ordre de choses
extrêmement nouveau.
C'est l'Art qui vient en aide à l'Art.
Et on annonce tout bas que le premier
essai aura lieu au Théâtre de l'Athénée,
au prochain bénéfice du comique Léonce.
Voici, si je suis bien renseigné, ce qui
va s'accomplir.
Dans un entr'acte, un photographe se
présentera,
Avec une machine de force et de com-
binaisons extraordinaires.
Le Soleil' qui fort heureusement n'a
pas ses entrées au théâtre, sera remplacé
par la Lumière Electrique, qui lui fait,
depuis quelques années, une sérieuse
concurrence.
Et on photographiera toute la salle
On m'avait parlé, il y a quelques mois,
d'un immexlse tableau qui devait figurer
.cet interrogatoire conduit avec cette dexté-
rité du juge, qui sait disposer et manier ses
questions, comme un général sait manœu-
vrer ses troupes et les faire donner à propos ?
Il en ressortait la preuve irrécusable de la
connivence de la veuve Chupin, et rien de
plus.
Cette coquine sait tout! murmura
Lecoq.
Oui, répondit le juge, il m'est presque
démontré qu'elle connaît les gens qui se trou-
vaient chez elle,1 les femmes, les victimes, le
meurtrier, tous enfin. Mais il est certain,
qu'elle connaît ce Gustave. Je l'ai lu dans
son œil. Il m'est prouvé qu'elle sait qui est
ce Lacheneur, cet inconnu dont le soldat
mourant voulait se venger, ce personnage
mystérieux qui a, tres évidemment, la clef
de cette énigme. d'est cet homme ciu'il fau-,
drait retrouver.
Ah! je le retrouverai, s'écria Lecoq,
quand je devrais questionner les onze cent
mille hommes qu i se promènent dans Paris!
C'était beaucou p promettre, à ce point que
le juge, en dépit de ses préoccupations, se,
laissa aller à rire.
Si seulemen t, poursuivit Lecoq, si seu-
lement cette vie ille sorcière se décidait à
parler à son proc hain interrogatoire
Oui! mais e lle ne parlera pas.
Le jeune poli( ;ier hocha la tête. Tel était
au Salon de 1868, et qui représentait l'au-
ditoire du Théâtre-Français le jour de la
I première représentation du Paul Forestier
de M. Emile Augier.
Les messieurs de la presse périodique y
étaient, disait-on, d'une ressemblance
parfaite.
Personnellement j'étais reproduit, à lâ
place que occupais ati Balcon, côté de
MM. Jules Claretie et Louis Ulbach, deux
princes de la critique.
Je n'ai jamais pu découvrir le tableau
en question.
Peut-être, comme le Château-Laffitte,
que l'on vend aujourd'hui, était-il, à l'a-
vance, convoité par les Anglais.
Mais s'il ne peut satisfaire ma curio-
sité, il me servira tout au moins de point
de comparaison.
Les photographies des salles de specta-
cle reproduiront les spectateurs. tous
les spectateurs, avec une ressemblance et
une fidélité parfaites
Vous compreniez, imon cher lecteur, ce
qui va se passér.
L'orchestre jouera un air du Portrait
parlant ou une mélodie de la Ressemblan-
ce, ces opéras-comiques qui firent tant
rêver nos grand'inères.
Le photographe se présentera au lever
du rideau, en gants blancs, en habit noir.
Son rôle écrit se résumera eu trois mots
faciales à retenir.
Ces trois laots sont
NE BOUGIONS PLUS
Alors on prendra toute la salle, les bai-
gnoires comme les loges du cintre, les
premières galeries comme les quatrièmes
de côté.
On a assez répandu dans les salles les
portraits des acteurs et' surtout des ac-
trices.
Ce sont les gens de la scène qui répan-
dront, à leur tour, les portraits du pu-
blic.
Seulement, ils les donneront; ils ne les
vendront pas.
Tout spectateur racevra gratis, dans un
délai de huitaine, un exemplaire de la vue
de rhémycicle.
C'est un droit qu'à la porte il achète en entrant.
Ce qu'il y aura de charmant, c'est que,
si l'innovation dramatique a du succès, la
photographie sera changée chaque soir.
Car les publics se suivent comme les
jours et, comme eux, ne se ressemblent
pas..
Mmc de Caylus raconte dans ses Sou-
venirs l'anecdote suivante
bien son avis. Il ne se faisait pas-illusion; il 1
avait reconnu entre les sourcils de la veuve
Chùpin ces plis qui trahissent l'idiote obsti-
nation de la tente..
Les femmes ne parlent jamais, reprit
le juge, et quand elles semblent se résigner
à des révélations c'est qu'elles espèrent
lavoir trouvé un artifice qui égarera les inves-
tigations. L'évidence, du moins, écrase
l'homme le plus entêté; elle lui casse bras et
jambes, il cesse de lutter, il avoue. La fem-
me, elle, se moque de l'évidence. Lui mon-
tre-t-on la lumière, elle ferme les yeux et
répond « Il fait nuit. » Qu'on lui tourne la
tète vers le soleil qui l'éblouit de ses rayons
et l'aveugle,- elle persiste et répète « Il fait
nuit. » Les hommes selon la sphère sociale
où ils sont nés, imaginent'et combinent des
svstèmes de défense différents. Les femmes
n'ont qu'un système, quelle que soit leur
condition. Elles nient quand même, toujours,
et elles pleurent. Quand, au prochain inter-
rogatoire, je pousserai la Chupin, soyez sur
qu'elle trouvera des larmes.
Darâs son impatience, il frappa du pied..lh
-avait beau fouiller l'arsenal de ses moyens
d'action, il n'y trouvait pas une arme paru'
briser .cette résistance opiniâtre.
Si,,seulement j'avais idée du mobile qui
guidé cette vieille femme, reprit-il. Mais 'pas
un iudwe Qui me dira quel puissant intérêt
« M. de Richelieu, père ci, llncons-
de Richelieu, avait, en amitit, amis
tance, que d'autres ont en amour, u
reconnaissaient la place qu'ils ten.
dans son cœur, à celle qu'il donnait ̃
leurs portraits, dans sa chambre. Au coti\
mencement d'une connaissance ou d'une
amitié; il faisait peindre ceux qu'il venait
d'àffectionner,.les plaçait aux pieds de son.
lit, et les déplaçait ensuite, à mesi2re que.
de nouveaux amis leur succédaient, da,
manière qu'insensiblement .ils passaient.
du lit à la porte de la chambre, de la
chambre à l'antichambre; au corridor, et
enfin au grenier.. »
Les amis des théâtres seront, comme
ceux de M. de Richelieu, changeants avec
les succès et les recettes. On ne dira plus
Cette pièce, est centenaire. on dira
Cette pièce a fourni cent photographies
d'ensemble.
L'épreuve photographique se nommera
Si le projet de photographier les spec-
tateurs que M. le directeur de l'Athénée
veut réaliser obtient le succès qu'on lui;
prédit, il se manifestera parmi les dames
un mouvement caractéristique.
Elles voudront s'habiller, pour aller),
aux Fantaisies-Parisiennes ou aux Folies-
Dramatiques, avec le même luxe que s'il
s'agissait de se rendre aux Italiens ou a
l'Opéra.
Elles voudront se vêtir de soie et de
velours en hiver, de mousseline des Indes
et de guipure antique en été.
Car le photographe sera là..
Il voit tout
Et prend tout.
Comme le Solitaire de M. Carafa, cavy
plutôt de ce romantique d'ava-nt-garde.
qui se nommait le vicomte d'Ariincourt.
Il sera important d être bien attires
pour poser devant l'appareil.
Par exemple, il conviendra de se bien.
tenir,
Et je ne conseillerais pas a la dernière
grisette de se pencher trop tenareraent
sur le bras de son compagnon cela uu-U
pour le bon motif, quand le photographe-
ajustera sa mécanique.
Les langueurs, les regards émus, les
molles attitudes, tout sera reproduit sur:
ces épreuves fidèles, mais indiscrètes.»;
Les maris,'qui finissent toujours par.
céder à la gentille influence qu ils ont la
bonheur de subir, voteront un suppxe-.
ment au budget de la toilette. en fa..)
lui commande lé silence Serait-ce sa;'
cause qu'elle défend?. Est-elle -complice
Qui nous prouve qu'elle n'a pas aidé le meur-.
trier à combiner nn guet-apens ?
Oui, répondit lentement Lecoq, oui,,
cette supposition se présente naturellement
à Vesprit. Mais l'accueillir, n'est-ce pas ^re-
jeter les prémices admises par M. le juge
Si la Chupin est complice, le meurtrier n'est,
pas le personnage que nous soupçonnons, il:
est simplement l'homme qu il paraît être.
L'objection sembla convaincre M. beg-
millier. ̃̃"̃.?
_Onni. alors. s'écria-t-il, quoi!
L'opinion du jeune policier était laite-
Mais pouvait-il décider, lui, l'humble agent
de la sûreté, quand un magistrat hésitait.
Il comprit combien sa position lui
rai.t de réserve, et c'est du ton le plus modeste
qU^ Pourquoi le faux ivrogne ^f£
pas ébloui la Chupin en faisant
lons sur la même ligne, la anain droite à
yisière du shako, la patwae eu dehors,
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