Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1868-06-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 04 juin 1868 04 juin 1868
Description : 1868/06/04 (Numéro 1981). 1868/06/04 (Numéro 1981).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590031k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
,Le Petit Journal
mais avant tout, le lâche séducteur. Où aller h-.
chercher ? Ru.né par le jeu sous toutes ses formes
la bourse, les caries, les paris de course, il cls-
patut un beau jour et on le disait parti pour quel-
que Caàiornie où ;l risquaitde ciewr do faim su.
le ord d'un chemin, comme aussi d'où il pouvait
revenir quoique.jour doré à neuf et plus bril.an
que ne l'avait jamais connu le bomeyard et le boit-
de Boulogne.
Le vieux gentilhomme chassa de chez lui sa
fille déshonorée,- et les -supplications de la mère
ne pute adoucir ia erüàuté iinpiévo- -aiito. de
celte sentence. La pauvre pécheuresse vint à l'aris
n'ayant d'autre ressource que ses bi_oux de jeu!'1'
fille, qu'tho vendit comme un vend ùaiis ces ca^-
là, pour j^en, et dont le produit se trouva vit
absorbé, .Les personnes à qui l'on achète le moi n.s
cher et! qu'elles ont à veudre sont toujours celle
à qui l'on lait payer plus cher ce qu'il leur fau
acheter. Un specule deux fuis sur ces situations
i'au.-ses.
Llie chercha du travail et n'en trouva point
ou si peu qu'après quelques semaines de luit'
voilà ta malheureuse réduite à se tuer, pour n<
pas mourir de faim, ou à vendre ce uue la &̃, ui
franee mi avait laissé de charmes. Elle écrivit
vainement à son père, à sa mère; pas de répon-
se, .l'abrège le récit de sestiouleurs et de ses dé-
gradations.
Le terme de i=a grossesse approchait. Un ma
heur à ajouter à des maux. Dans la maison oi
cette triste déclassée abritait ses souffrances et sa
honte, elle avait pour voisin un ouvrier typogr-a-
püe que l'air singulier de sa voisine intéressa.
C'était un homme qui, cumme presque tous le.«
travailleurs de cette catégurie, ne manquait ni
d'éducation, ni de discernement* A peine eut-il
fait, la connaissance de sa voisine qu'i. démi;ia ce
quelle valait. Ii la releva en lui doniiaiit-pour s.
soutenir le bras d'un honnête homme.
Voilà donc cette jeune fille, née au milieu de
tous les lures, entourée naguère d'hommaues,
habituée à toutes les délicatesses, la voilà réduite
à remercier-la Providence de roi avoir envoyé le
secours et TaiTeciion de ce brave garjjon qui, tous
les matins, s'en allait en bouse à son trava 1 ei
ne mettait la redingote ou l'haiùt \:le drap que les
dimanches.' Elle qui autrefois., quand elle passait
triomphante et étale* dans '<à calèche maternelle.
au bois- de Boulogne, p.^f les beaux jours de prin-
temps, trouvait presse étonnant que les équipa-
ges médiocre» oy jes simnles tiacres de sa con-
pour eite ouvrier devient un homme et. pres-
que un 1
^ll« veut travailler aussi. C'est elle qui doit
BÇrffrrir cet enfant, fruit de sa faute. Par le tra-
.fail, il lui j^mijie qu'elle se re.èvera à ses pru-
pres yeu-j. Mais que faire? elle gardait une seine
,$.§ "^ncune à l'aiguille qui l'avait si peu et si mal
défendue dans sa ,utte, sur le bord de l'abime,
cuntre les besoins et les tentations. Elle dit à son
protecteur qu elle voudrait apprendre à composter
comme lui et qu'elle ira.t travailler dans l'aie ier
w lemme de M. Paul Dupont. Ce que femme
t L)ie.u le veut. E,le apprit vue, et la voilà en
\
Le récit, elle l'a fait elle-même à celui par qui
le hasard l'a fait découvrir dans ià ruche dont ello
est une des mudestes abeilles. Elle ne se trouve
plus ni abaissée, ni humiliée maintenant, et elle
sera fière, ditrelle, le jour où l'ouvrier- qui l'a re-
tirée de. la perdit,ion, reconnaissant en elle, à l'é-
preuve, la digne compagne d'un homme de cœur,
amnistiera définitivement son passé en la prenant
régulièrement p. ur sa femme.
^Indépendance belge.) E. DE PÊNE.
ETRANGER
Le suppliant du procureur du roi, à Kœnigs-
berg (Prusse), M. Lebas, vient d'être assassiné, le
29 mai, par un mari qui avait vainement réclamé
la mise en liberté de sa femme, arrêtée par ordre
de ce magistrat.
M. Lebas, frappé de deux coups de couteau, est
ILpri la nurt.
T& »s de mort assez singulier à été soumis
Awnierernent à Londres, au coroner, M. le doc-
teur Lankester. Une jeune fille hollandaise, Ma-
rie-Sophie Jong, était morte. Le chirurgien char-
gé d'en faire 1 autopsie découvrit que la. cause .de
la mort était la présence dans le foie d'une épin-
gle que la décédée avaitavalée deux ans au moins
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SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE. "MARCEUAH-GE.
(Voir le Petit Journal depuis le 24 avril.)
XLII
LA MÈRE DE JACQ
Ah ça, es-tu folle, Marie? lui demanda
\1:ne de Mareellauge. ̃
Vous allez en juger, répondit simple-
,neitt Marie Baurlon, écoutez bien.Ce matin,
j'ai reçu Bérard dans tua chambre avant vo-
tre lever; j'ai passé une heure à lui appren-,
dre sa leçon, et voilà ce qui a été convenu
uijourd'liui même, dans une heure, si vous
tpprouvex mon idée, il ira trouver le procu-
reur du roi et lui déclarera que le le, septem-
lire, vers neuf heures du soir, revenant de
arder les matelas de M. Légat, curé de Lar-
deyrol, il a reneontré en chemin Jacques
des'sou qui jasait rapidement, qu'il lui a
adressé la.paroie, mais que Jacques a duubié
̃e pas sans retourner la tête.
La comtesse et sa fille s'interrogèrent du
regard, comme pour se demander mutuelle-
ment si elles comprenaient; puis la première
dit à Marie Baudon
Jusqufe-là je ne vois que Mmt de Tarade
et son frère à qni une pareille déposition
puisse être agréable.
Jusque-là, oui mais supposez qu'nn té-
moin vienne démentir Bérard et prouver
clairement la fausseté de ses paroles, alors
il est prouvé que les Mafcellange payent des.
faux témoins pour faire tomber la tête d'un
innocent, et voilà qui ne -fait plus l'allaire de
M*" de Tarade,
Mais, ce second témoin?.
C'est le curé de La: deyrol.
Quoi! M. Légàt a consenti à jouer cette
comédie?
Du tout. M. Légat, qui ne s'attend nul-
lement à la déposition de Bérard, déclarera
ue ce n'est pas le le, septembre, mais huit
ours auparavant, que celui-ci a cardé ses
matelas, et comme on est allé le chercher
dans la soirée. de l'affaire, pour ramener
à Chamblas, il se souviendra parfaitement de
tout ce qui s'est passé'chez lui pendant cette
journée.
Aiais Bérard sera condamné comme
faux témoin.
Ç'est alors qu'il reniera toute sa déposi-
tion, et avouera qu'il a été payé pour parler
contre Jacques Besson
Effrayée d'abord par la hardiesse de cette
combinaison, la comtesse, en y rétléchissaut..
finit par la trouver plus praticable qu'elle ne
lui avait paru d'abord, et y donna son appro-
bation.
Bien, dit Marie Baudon je vais trouver
Bérard, et, avant une heure, il aura fait sa
déposition au procureur du roi.
Marie Baudon allait sortir quand un pas
lent et trainant lit résonner les dalles dû
vestibule.
Qui donc peut être entré ici? demanda
vivement la comtesse.
Je ne sais, répondit la servante étonnée.
La porte de la rue est donc restée ou-
verte ?
J'étais si impatiente de vous rendre
compte de ce qui venait de. se passer au tri-
bunal, que j'aurai oublié de la'fermpr. Mais
c'est un pas de femme ce ne peut être-que
̃ Marion Roux.
Va t'en assurer.
Marie Baudon courut ouvrir la porte du
salon; mais comme elle allait s'élancer dans
le vestibule, elle se trouva face à face avec
une femme, à l'aspect de laquelle elle jeta un
cri de surprise et presque de terreur.
Cette femme, immobile sur le seuil, Je-r
bras pendants, la tête haute, le regard fixe,
Ligure rigide et sombre, était la mère de
Jacques Besson.
Marie Beaudon s'était troublée sous son
regard morne et sinistre, et involontaire-
ment elle avait reculé de quelques pas.
Quelle est donc cette fe.mne, et qui lui
a permis d'entrer ainsi cha; moi? demanda la
comtesse avec hauteur.
Demandez; à Marie Baudon,. répondit
Clandine Besson sans faire un mouvement;
elle vous dira qui je suis.
Elle ajouta d'une voix basse et pénétrante:
Moi, je vous dirai ce qui m'amène.
En bien' parle, Marie, dit vivement la
comtesse à sa servante..
Marie !3audo se rapprocha des deux da-
mes et leur dit presque à l'oreille
-'C'est la mère de Jacques.
Cette femme, la mère des Besson?
Oui.
La comtesse alors' s'approcha de la vieille,
toujours immobile à la même place et dans
ta même position, ët, changeant subitement
de ton d'elle
Cla idine Besson, lui dit-elle d'un ton à
la fois triste et affable, vous é;es la bien-
venue chez moi; entrez et asseyez-vous.
La mère de Jacques entra, mais pas une
ligne de son front ne bougera on eût dit
qu'elle était de pierre et qi:e les rides pro-
lundes de son vissage rugueux et bistré avaient
été creusées par le ciseau.
Asseyez-vous, reprit la comtesse en lui
avançant un fautanil.
Puis, s'adressant à sa servante:
Marie, laisse-nous..
Comme celle-ci allait sortir, la vieille
tourna lentementja tête de son côté et dit
A quoi bon? Est-ce qu elle ne sait pas
tout? est-ce qu'elle n'a pas été mêlée à tout?
Qu'elle reste.
Et s'adressant à la comtesse
Maintenant je vais vous dire ce qui
m'amène.
Mais, au lieu de parler, elle laissa tomber
sa tête sur-sa poitrine et resta longtemps ab-
sorbée, paraissant avoir oublié jusqu'à l'en-
droit otXeile se trouvait.
.Un léger bruit la r.ïppela à elle; alors, re-
gardant la comtesse et M"'e i héodora
Oui, je comprends, dit-elle, répondant
évidemment à sa pensée deux grandes da-
mes, fières, hautaines, orgueiLeuses, des-
cendant jusqu'à l'ancien gardeur ,de pour-
ceaux de leur domaine 1 Il y avait là de quoi
tourner la tète du malheureux. On avait ré-
solu de l'ensorceler à tout prix à tout prix i
c'est bien le mot, car, une de ces fières maî-
tresses, la plus jeune, ne recula pas devant
uu sacrifice! Pauvre Jacques 1 il s'est cru
aime! aimé! et par qui! par une dame de
Ghambla.s Comment ne serait-il pas devenu
fou Ce regard qui mettait le feu dans son
coeur et dans son cerveau, il ne s'en. déliait
pas, il ne voyait pas ce qu'il y avait au fond
c'était du, sang, du sang partout, du sang à
Chamblas et du sang, au Puy; un coup de
fusil là-bas! un échafaud ici
A ces derniers mots, un fiissonagita tout
soncorps; elle resta quelques instants comme
atterrée; puis se redressant de toute sa hau-
teur et étendant.la main vers la comtesse et
sa tille, en ploie à une Violente émotion
L'échaiàud! murmura- l-elle d'une voix
vibrante, an! priez Dieu qu'il ne s'élève pas,
mesdames, car Jacques n'y monterait pas
seul, je vous le jure sur sa tête et sur celle
de ses huit frères.
Ace serment, prononcé avec une sauvage
et imposante énergie, succéda un mortel.si-
ience.
Les deux dames de Chamblas étaient gla-
cées de terreur, car elles comprenaient que
tous les dangers qui les avaient menacées
jusque-là, celui-là était le plus redoutable,
le Plus difficile à éviter.
(Ga suite à demain.) CONSTANT gdérotjlt.
Les éditeurs Michel Lévy frères publient,
quelques jours de distance, la deuxième édition
Je* Corbeaux du Gévaudan, et le tome V' des Nou-
veaux Samedis, de M. A. de Pontmartin, iormant
le quatorzième volume des Causeries littéraires.
Par l'intérôt des sujets que l'auteur traités, cette
série est peut-être supérieure aux précédentes
Paris, le Paris-de l'Exposition ave ses splendeurs
et ses miséres, Victor iius?o et
et ses Mémoires, M. 13eulé et l'empereur Auguste,
M. 'île Msntalembert et ses Moines It'Uriident, M.
Amédue Thierry et Saint Jérôu.e, M. Octave
F uillet et M. de Camors, M. d'Ila:issonvillo et le
curieux conilit de l'jtirlise romaine et du premier
hm.nre. M. Jules Ciaretie et les Derniers Monta-
i/nards, Pétrarque, le ceinte de Gisurs, le P. tn»-
try à l'Académie française, Cadio, ,a comtesse, de
CiialU, Manette Salamon, Voltaire surtout, encore
Voltaire! Quelle vanété! que fle contrastes! De
i 853 à i 868, l'ouvrage de M. de Pontmartin sonne
un véritable cours de littéra:.ure contemporaine.
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7 t/ Opera-ComUjne, Marie, les Voitures versé«.
» »/ Baâteiet. rtelàclie.
7 o/ Vaudeville. L'Abîme.
7 n/ Variétés. ..e Pont des Soupirs,
7 1/2. Synnsseï Le Chemin retruuvé.
8 d/». Psla.o-Royal. LeChiteau à Toto.
» ntn. Ja-iffes-Parislons. 't iv-ertui-e le septembre.
7 1/2 ^tiieaée. Fleur lie thé.
7 i Salté. ;̃ .r i« le Venise.
» Parte-St-Martin. -^Relâche..
7 l/i LA GiSjnH.î.
7 Il' Pr'ace impérial. Ali-Baba
7 3/4. FoUss-Dramatiques.– Les Plaisirs du Dimanohft
fi 3/4. Claay. L rtare: repenti Sr
8 »/». Usjaîat. 103.0JD fr., Ker.fitte c. les belles'mères
7»/». Fïllîs-airigay. Merlan, frit. Frac et Douille!»»
8 n/». Pnaoe-E îs^ne. Matuette.
7 Beaumarchais. -»• Le Ûsciief de fiacre.
7 314. La Fayette. Lesjois Tjiiués. Ju ienne.
7 1/? Bunïejates. Bien des choses cher vous.
7 La villette. Léonard ou les de Paris.
l »/». Cirqnc de l'Impér.itrtoe.T– Exercices éijueUre».
8 »/•>. Hivpsdrssne. 6 7 1/2. Pré Gatelaa. Coiesrls. théâtre, bal d'enfant».
7 1/2. Concert des Gh.-Slyséei. –'Concert tous les soirs.
7 Jardin Habille. B»l tons lus soirs.
8 1/2. Cenfèrenoes.– Ce soir, beulev. des Capucines, 39.
M. Deschanef Balzac (Honoré); sa vie et 'sa
corresponda.ice.
Aux Folies-Dramatiques, le succès des Plaisirs du Di-
manche augmente chaque soir l'interprétat'o est excellente
Tous les soirs, au théâtre L.afayette. grand succès avec
Us jolis Toqués, vaudeville désopilant tort bien interprété
par Mmes Anna, Léontine, MM. Mondet et Groscœqr.
mais avant tout, le lâche séducteur. Où aller h-.
chercher ? Ru.né par le jeu sous toutes ses formes
la bourse, les caries, les paris de course, il cls-
patut un beau jour et on le disait parti pour quel-
que Caàiornie où ;l risquaitde ciewr do faim su.
le ord d'un chemin, comme aussi d'où il pouvait
revenir quoique.jour doré à neuf et plus bril.an
que ne l'avait jamais connu le bomeyard et le boit-
de Boulogne.
Le vieux gentilhomme chassa de chez lui sa
fille déshonorée,- et les -supplications de la mère
ne pute adoucir ia erüàuté iinpiévo- -aiito. de
celte sentence. La pauvre pécheuresse vint à l'aris
n'ayant d'autre ressource que ses bi_oux de jeu!'1'
fille, qu'tho vendit comme un vend ùaiis ces ca^-
là, pour j^en, et dont le produit se trouva vit
absorbé, .Les personnes à qui l'on achète le moi n.s
cher et! qu'elles ont à veudre sont toujours celle
à qui l'on lait payer plus cher ce qu'il leur fau
acheter. Un specule deux fuis sur ces situations
i'au.-ses.
Llie chercha du travail et n'en trouva point
ou si peu qu'après quelques semaines de luit'
voilà ta malheureuse réduite à se tuer, pour n<
pas mourir de faim, ou à vendre ce uue la &̃, ui
franee mi avait laissé de charmes. Elle écrivit
vainement à son père, à sa mère; pas de répon-
se, .l'abrège le récit de sestiouleurs et de ses dé-
gradations.
Le terme de i=a grossesse approchait. Un ma
heur à ajouter à des maux. Dans la maison oi
cette triste déclassée abritait ses souffrances et sa
honte, elle avait pour voisin un ouvrier typogr-a-
püe que l'air singulier de sa voisine intéressa.
C'était un homme qui, cumme presque tous le.«
travailleurs de cette catégurie, ne manquait ni
d'éducation, ni de discernement* A peine eut-il
fait, la connaissance de sa voisine qu'i. démi;ia ce
quelle valait. Ii la releva en lui doniiaiit-pour s.
soutenir le bras d'un honnête homme.
Voilà donc cette jeune fille, née au milieu de
tous les lures, entourée naguère d'hommaues,
habituée à toutes les délicatesses, la voilà réduite
à remercier-la Providence de roi avoir envoyé le
secours et TaiTeciion de ce brave garjjon qui, tous
les matins, s'en allait en bouse à son trava 1 ei
ne mettait la redingote ou l'haiùt \:le drap que les
dimanches.' Elle qui autrefois., quand elle passait
triomphante et étale* dans '<à calèche maternelle.
au bois- de Boulogne, p.^f les beaux jours de prin-
temps, trouvait presse étonnant que les équipa-
ges médiocre» oy jes simnles tiacres de sa con-
pour eite ouvrier devient un homme et. pres-
que un 1
^ll« veut travailler aussi. C'est elle qui doit
BÇrffrrir cet enfant, fruit de sa faute. Par le tra-
.fail, il lui j^mijie qu'elle se re.èvera à ses pru-
pres yeu-j. Mais que faire? elle gardait une seine
,$.§ "^ncune à l'aiguille qui l'avait si peu et si mal
défendue dans sa ,utte, sur le bord de l'abime,
cuntre les besoins et les tentations. Elle dit à son
protecteur qu elle voudrait apprendre à composter
comme lui et qu'elle ira.t travailler dans l'aie ier
w lemme de M. Paul Dupont. Ce que femme
t L)ie.u le veut. E,le apprit vue, et la voilà en
\
Le récit, elle l'a fait elle-même à celui par qui
le hasard l'a fait découvrir dans ià ruche dont ello
est une des mudestes abeilles. Elle ne se trouve
plus ni abaissée, ni humiliée maintenant, et elle
sera fière, ditrelle, le jour où l'ouvrier- qui l'a re-
tirée de. la perdit,ion, reconnaissant en elle, à l'é-
preuve, la digne compagne d'un homme de cœur,
amnistiera définitivement son passé en la prenant
régulièrement p. ur sa femme.
^Indépendance belge.) E. DE PÊNE.
ETRANGER
Le suppliant du procureur du roi, à Kœnigs-
berg (Prusse), M. Lebas, vient d'être assassiné, le
29 mai, par un mari qui avait vainement réclamé
la mise en liberté de sa femme, arrêtée par ordre
de ce magistrat.
M. Lebas, frappé de deux coups de couteau, est
ILpri la nurt.
T& »s de mort assez singulier à été soumis
Awnierernent à Londres, au coroner, M. le doc-
teur Lankester. Une jeune fille hollandaise, Ma-
rie-Sophie Jong, était morte. Le chirurgien char-
gé d'en faire 1 autopsie découvrit que la. cause .de
la mort était la présence dans le foie d'une épin-
gle que la décédée avaitavalée deux ans au moins
.«nfe* â»i COMPTANT TERME '̃ i AGRICULTURE. MARCHÉ du ? jrw.
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SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE. "MARCEUAH-GE.
(Voir le Petit Journal depuis le 24 avril.)
XLII
LA MÈRE DE JACQ
Ah ça, es-tu folle, Marie? lui demanda
\1:ne de Mareellauge. ̃
Vous allez en juger, répondit simple-
,neitt Marie Baurlon, écoutez bien.Ce matin,
j'ai reçu Bérard dans tua chambre avant vo-
tre lever; j'ai passé une heure à lui appren-,
dre sa leçon, et voilà ce qui a été convenu
uijourd'liui même, dans une heure, si vous
tpprouvex mon idée, il ira trouver le procu-
reur du roi et lui déclarera que le le, septem-
lire, vers neuf heures du soir, revenant de
arder les matelas de M. Légat, curé de Lar-
deyrol, il a reneontré en chemin Jacques
des'sou qui jasait rapidement, qu'il lui a
adressé la.paroie, mais que Jacques a duubié
̃e pas sans retourner la tête.
La comtesse et sa fille s'interrogèrent du
regard, comme pour se demander mutuelle-
ment si elles comprenaient; puis la première
dit à Marie Baudon
Jusqufe-là je ne vois que Mmt de Tarade
et son frère à qni une pareille déposition
puisse être agréable.
Jusque-là, oui mais supposez qu'nn té-
moin vienne démentir Bérard et prouver
clairement la fausseté de ses paroles, alors
il est prouvé que les Mafcellange payent des.
faux témoins pour faire tomber la tête d'un
innocent, et voilà qui ne -fait plus l'allaire de
M*" de Tarade,
Mais, ce second témoin?.
C'est le curé de La: deyrol.
Quoi! M. Légàt a consenti à jouer cette
comédie?
Du tout. M. Légat, qui ne s'attend nul-
lement à la déposition de Bérard, déclarera
ue ce n'est pas le le, septembre, mais huit
ours auparavant, que celui-ci a cardé ses
matelas, et comme on est allé le chercher
dans la soirée. de l'affaire, pour ramener
à Chamblas, il se souviendra parfaitement de
tout ce qui s'est passé'chez lui pendant cette
journée.
Aiais Bérard sera condamné comme
faux témoin.
Ç'est alors qu'il reniera toute sa déposi-
tion, et avouera qu'il a été payé pour parler
contre Jacques Besson
Effrayée d'abord par la hardiesse de cette
combinaison, la comtesse, en y rétléchissaut..
finit par la trouver plus praticable qu'elle ne
lui avait paru d'abord, et y donna son appro-
bation.
Bien, dit Marie Baudon je vais trouver
Bérard, et, avant une heure, il aura fait sa
déposition au procureur du roi.
Marie Baudon allait sortir quand un pas
lent et trainant lit résonner les dalles dû
vestibule.
Qui donc peut être entré ici? demanda
vivement la comtesse.
Je ne sais, répondit la servante étonnée.
La porte de la rue est donc restée ou-
verte ?
J'étais si impatiente de vous rendre
compte de ce qui venait de. se passer au tri-
bunal, que j'aurai oublié de la'fermpr. Mais
c'est un pas de femme ce ne peut être-que
̃ Marion Roux.
Va t'en assurer.
Marie Baudon courut ouvrir la porte du
salon; mais comme elle allait s'élancer dans
le vestibule, elle se trouva face à face avec
une femme, à l'aspect de laquelle elle jeta un
cri de surprise et presque de terreur.
Cette femme, immobile sur le seuil, Je-r
bras pendants, la tête haute, le regard fixe,
Ligure rigide et sombre, était la mère de
Jacques Besson.
Marie Beaudon s'était troublée sous son
regard morne et sinistre, et involontaire-
ment elle avait reculé de quelques pas.
Quelle est donc cette fe.mne, et qui lui
a permis d'entrer ainsi cha; moi? demanda la
comtesse avec hauteur.
Demandez; à Marie Baudon,. répondit
Clandine Besson sans faire un mouvement;
elle vous dira qui je suis.
Elle ajouta d'une voix basse et pénétrante:
Moi, je vous dirai ce qui m'amène.
En bien' parle, Marie, dit vivement la
comtesse à sa servante..
Marie !3audo se rapprocha des deux da-
mes et leur dit presque à l'oreille
-'C'est la mère de Jacques.
Cette femme, la mère des Besson?
Oui.
La comtesse alors' s'approcha de la vieille,
toujours immobile à la même place et dans
ta même position, ët, changeant subitement
de ton d'elle
Cla idine Besson, lui dit-elle d'un ton à
la fois triste et affable, vous é;es la bien-
venue chez moi; entrez et asseyez-vous.
La mère de Jacques entra, mais pas une
ligne de son front ne bougera on eût dit
qu'elle était de pierre et qi:e les rides pro-
lundes de son vissage rugueux et bistré avaient
été creusées par le ciseau.
Asseyez-vous, reprit la comtesse en lui
avançant un fautanil.
Puis, s'adressant à sa servante:
Marie, laisse-nous..
Comme celle-ci allait sortir, la vieille
tourna lentementja tête de son côté et dit
A quoi bon? Est-ce qu elle ne sait pas
tout? est-ce qu'elle n'a pas été mêlée à tout?
Qu'elle reste.
Et s'adressant à la comtesse
Maintenant je vais vous dire ce qui
m'amène.
Mais, au lieu de parler, elle laissa tomber
sa tête sur-sa poitrine et resta longtemps ab-
sorbée, paraissant avoir oublié jusqu'à l'en-
droit otXeile se trouvait.
.Un léger bruit la r.ïppela à elle; alors, re-
gardant la comtesse et M"'e i héodora
Oui, je comprends, dit-elle, répondant
évidemment à sa pensée deux grandes da-
mes, fières, hautaines, orgueiLeuses, des-
cendant jusqu'à l'ancien gardeur ,de pour-
ceaux de leur domaine 1 Il y avait là de quoi
tourner la tète du malheureux. On avait ré-
solu de l'ensorceler à tout prix à tout prix i
c'est bien le mot, car, une de ces fières maî-
tresses, la plus jeune, ne recula pas devant
uu sacrifice! Pauvre Jacques 1 il s'est cru
aime! aimé! et par qui! par une dame de
Ghambla.s Comment ne serait-il pas devenu
fou Ce regard qui mettait le feu dans son
coeur et dans son cerveau, il ne s'en. déliait
pas, il ne voyait pas ce qu'il y avait au fond
c'était du, sang, du sang partout, du sang à
Chamblas et du sang, au Puy; un coup de
fusil là-bas! un échafaud ici
A ces derniers mots, un fiissonagita tout
soncorps; elle resta quelques instants comme
atterrée; puis se redressant de toute sa hau-
teur et étendant.la main vers la comtesse et
sa tille, en ploie à une Violente émotion
L'échaiàud! murmura- l-elle d'une voix
vibrante, an! priez Dieu qu'il ne s'élève pas,
mesdames, car Jacques n'y monterait pas
seul, je vous le jure sur sa tête et sur celle
de ses huit frères.
Ace serment, prononcé avec une sauvage
et imposante énergie, succéda un mortel.si-
ience.
Les deux dames de Chamblas étaient gla-
cées de terreur, car elles comprenaient que
tous les dangers qui les avaient menacées
jusque-là, celui-là était le plus redoutable,
le Plus difficile à éviter.
(Ga suite à demain.) CONSTANT gdérotjlt.
Les éditeurs Michel Lévy frères publient,
quelques jours de distance, la deuxième édition
Je* Corbeaux du Gévaudan, et le tome V' des Nou-
veaux Samedis, de M. A. de Pontmartin, iormant
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Par l'intérôt des sujets que l'auteur traités, cette
série est peut-être supérieure aux précédentes
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et ses miséres, Victor iius?o et
et ses Mémoires, M. 13eulé et l'empereur Auguste,
M. 'île Msntalembert et ses Moines It'Uriident, M.
Amédue Thierry et Saint Jérôu.e, M. Octave
F uillet et M. de Camors, M. d'Ila:issonvillo et le
curieux conilit de l'jtirlise romaine et du premier
hm.nre. M. Jules Ciaretie et les Derniers Monta-
i/nards, Pétrarque, le ceinte de Gisurs, le P. tn»-
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