te Pëtiï
mait le cadavre de son ennemi, lui était douce. il
la palpait, soulevait le drap lont elle était cou-
verte, la considérait en tous les sens l'aurait
certainement ouverte s'il eût été seul. Mais au-
près de la caisse, pieusement agenouillée, la pau-
vre veuve du tailleur pleurait à attendrir un tigre,
pendant que le ciergyman riait de bonheur.
Tout à coup le drap noir se soulève, le couver-
cle s'ouvre, e négociant, annô d'un poignard,
fond sur son ennemi, le tue avant qu'il n'ait le
temps de crier, le met avec l'aide de sa femme à
la place qu'il vient de quitter, puis disparait.
L'heure des fun6railles étant arrivée, on porta
au cimetière celui qui croyait bien y aller, mais
pas pour son propre compte, tandis que celui que
chacun croyait y accompagner, perdu dans ia j
foule, caché sous un déguisement, et la figure fer-
due dar.s sort mcuchoir, essuyait de véritables
lai-mes de joie.
Il resta le dernier sur le bord de la fosse, de-
Tnanda comme une faveur d'aider à la couvnr rie-
.terre, puis, bien certain de son fait., alla s'établir
dan:; nne autre ville, où, malheureusement pour
lui, il fut reconnu par une de ses anciennes con-
'naissances de Chicago.
On juge du tumulte. Qui donc avait on enterré?
;Car on avait enterré quelqu'un ou quelque chose,
Ses porteurs ie juraient sur leurs épaules. Un
'juge, qui même était allé ou avait cru aller à l'en-
'terrement du tailleur, résolut d'écla rcir le rays- j
itère. Il ordonna l'exhumation de la caisse, et j
quelle ne fut pas la stupéfaction de tous en voyant
ecadavre du clergyman, portait encore au cœur
te couteau dont il avait été frappé.
j Le tailleur a avoué son crime qui, en Améri-
que, fait en ce moment le sujet de toutes les
fconvarsalions,
SOUVENIRS judiciaires
LES DAMES
Le 29 aoôt 1840, quatre personnes étaient
réunies au premier étage d'une maison située
une ces rues les plus cachées et les
̃moins fréquentées de la ville du Puy.
r Ces quatre personnes étaient
[ La comtesse de Chamblas, née de la Roche-
ïNegly,
M.me Théodora de Marceliange
Les abbés Cartal et Drouet, prêtres au
Elles jouaient au whist. <
Conformément aux règles du jeu, elles par-
1aient rarement, par monosyllabes et presque i
voix basse, de sorte que le passant qui eût
!pu les voir se fut dit à coup sûr S'il est
dans toute la ville du Puy quatre personnes j
parfaitement heureuses, sans passions, sans!
«oucis et en paix avec leur conscience, ce sont
celles-ci!
Et, comme toujours, l'apparence eût étran- 1
¡,:ment, car il y avait là au moins deux âmes j
'cruellement agitées, deux consciences pro- j
fondement émues.
La comtesse de la Roche-Negly, car ,elle
affectait de prendre ce nom, de préférence à
celui de Charabias, était une femme de haute
taille, d'une physionomie parfaitement dis-
tinguée et presque jeune encore, quoiqu'elle
irisât la soixantaine. Son attitude noble et
impérieuse, son œil vif, son regard assuré,
ses lèvres minces, serrées et retombant vers
les coins, lui donnaient un aspect à la fois
imposant et peu sympathique.
Mn"= de Mûiv.ellànge, sa'lilla, lui ressem-
blait beaucoup, quoique sa taiile fût défec-
tueuse et que ses traits, plutôt durs que no- j
blés, fussent altérés par des traces récentes
de petite vérole.
Quelques années auparavant, la comtesse
de Chainblas, fort mondaine alors, très ré-
pandue dans la haute société de la ville de:
Lyon et trop absorbée par les plaisirs et par
c!ût- cour D1YERSES clot:.eo!l AGRICULTURE.
L j Colza t. fùtsd. PRIX etl enfr. 02
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'S • j
>oradeihsp.;çrns.| <« ̃• j» ̃ • «> Portu'ils 80 S0 80 5*l.its militaires SS') ..(535 63.. M 50 i derniers
]»»..
ses propres succès pour s'intéresser bien vi-
vement à sa fille, avait laissé celle-ci épouser j
M. de Mareellange plutôt qu'elle n'avait réel-
le.ment consenti à ce mariage.
Plus tard, la mort de M. de Chambîas et
les questions d'intérêt soulevées par suite de
cet événement entre la comtesse et son gen-
dre avaient décidé celle-ci a venir habiter le
domaine de Chamblas, que M. de Marcel-:
lange avait pris à ferme, et c'est alors que
s'était manifesté le caractère de la fatale belle-
mère.
La comtesse de la Roche-Negly était très
hautaine elle croyait que la noblesse est
tout et peut tout.
On comnrend dès-lors le dégoût que dut
lui inspirer le domaine de Cha.nblas trans-
formé en une vaste ferma, où venaient s'at-
tabler chaque soir les paysans on se fait une
idée du ménris qu'elle dut ressentir pour M.
de Marceilange quand elle le vit, véritable
gentilhomme campagnard, adopter le lan-
gage et Ses façons de ceux au milieu desquels
se'passait sa vie, ne s'occuper que de ventes
et d'achats de bestiaux.
Sous l'empire de ces sentiments, elle se
rappela alors et se fit une joie cruelle de rap-
peler sans cesse, par les allusions les plus
méprisantes, que son gendre, sous le non¡
roturier de Viihardin, avait occupé autrefois j
un emploi dans les contributions directes.
Cette guerre sourde, mais féroce, n'avait
pas seulement pour but d'humilier son gendre
et de le déconsidérer aux yeux de ses domes-
tiques, mais encore, et surtout, de faire passer
dans le coeur de sa fille la haine et le mépris
dont elle était animée contre lui.
Elle y réussit sans peine.
M"" de Marcellange, nature du reste al-
tière, mais habituée de tout temps à se cour-
qui exerçait sur elle la double influence au
l'autorité" maternelle et d'une, intelligence
supérieure, M1"8 de Marcsikmga, qui n'avait
jamais montré la moindre tendresse pour
son mari, passa bientôt fie l'indifférence à la
haine, et quoique mère de deux jeunes en-
fants, elle consentit il quitter Chamblas pour
aller habiter 13 Puy avec la comtesse.
| Déjà celle-ci préparait ses plans pour une
lutte à venir.
Parmi ces paysans qui lui inspirent tant
de dégoût, elle remarque un homme, devine,
sous sa froideur, son intelligence, son'^ner-
gie, son orgueil et s'enquiert de lui. Elle ap-
prend que, de simple gardeur de pourceaux, j
il s'était élevé, du temps de ;\1. de Chamblas,
au rôle d'intendant, presque de maître, et
M. de Marcellange l'a ramené à peu près à
la condition première.
De la, dans l'âme vindicative du paysan,
une haine sourde, profonde, concentrée con tre
M. do Marceliange, en même temps qu'un
dévouement sans bornes pour la famille de
Chamblas.
Ces deux sentiments, lacomtessa les exalte
encore par de grands témoignages d'estime,
par des stimulants bien autrement puissants
et que nous ferons bientôt connaître, puis
elle emmène cet homme avec elle au Puy.
Ce paysan, c'est Jacques Besson.
Jacques Besson qui, ou'.ra sa haine et sa
soif de vengeance, apporte à la comtesse ses
sept frères, sept robustes paysans comme lui,
espèce de dan sinistre, mal famé et très re-
douté dans le pays.
Ce n'est pas'tout. pour se rendre à la fois
irrésistible et inattaquable dans la lotie
qu'elle préparait, son premier soin, en arri-
vant au Puy, avait été de se montrer assi-
due à fréquenter les églises, d'attirer chez
elle des prêtres et de se lier avec les per-
sonnes les plus pieuses do la ville.
l'ouïes ces précautions prises, la comtesse
de la Hoche-Negly commença l'attaque en
introduisant contre si. de Marcellange une
demande en séparation.
Marceilange comprit bientôt que cet acte
odieux, ainsi que tous les forts qu il avait,
à reprocher h sa femme, ne devaient être]
attribués qu'à sa belle-mère, et, dans cette
conviction, il repoussa la demande de M"ie
de Marcellange. Un procès s'ensuivit, il le
gagna, puis il fit faire des démarches auprès
¡le sa femme pour la décider à un rappro-j
Toutes ces démarches, même celles de 1 ar-
chevûme de Lyon se brisèrent contre liné-
Contraint alors de recourir il la loi, NI, de
fil fit sommer sa femme, par mi-
M™ de la Roche-Negly, indignée de 1 au-
dace de l'huissier, stupéfaite et très sincère-
ment scandalisée qu une pareille espèce osât j
pénétrer. dans sa demeure, jeta l'acte au feu
et n'en tint aucun compte.
Pendant ces débats, les deux enfants de
M. de Marceliange mouraient an Puy, dans
l'espace de quelques mois, et le père n'en!
était même pas informé.
Dès lors, la comtesse ne recula pas
une infamie et soudoya' une fille perdue
la mission de faire surprendre de Mar- j
celiange on flagrant délit d'adultère
Heureusement :\1. de Marcellange ne tom-
bapas dans ce piège odieux.
Quel était donc' l'intérêt personnel de la
comtesse dans cutte affaire?
Ce que voulait la comtesse de la Roche-
Negly, ce qu'elle avait compté o'Stenir par la
domaine de Charabias, et ce désir, passé à j
l'état d'idée fixe, avait pris chez elle toutes
les proportions d'une véritable passion.
Après avoir vainement ourdi contre M. de
le complot honteux que nous
'venons de raconter, la comtesse avait parli
se résigner et n'avait plus été occupée,
Mais pendant ce temps, elle recevait mys-
térieusement les visites d'un jeune paysan,
nommé Arzac, ancien serviteur de Chamblas,
âme damnée de Jacques Besson, tout dévoué
comtesse et sa fille, et à peu près capable de
tout quand sa cupidité était eu jeu.
Or, le 2ï août 1840, les deux dames de
Charabias faisaient une partie de whist avec
entra brusquement sans frapper. quelqu'en
Marceilange.
Celte Marie Baudon, moitié paysanne,
moitié citadine, était une femme de trente
ans, aux traits caractérisés, à la mine hardie
et intelligente, au verbe haut et au geste dé-
cidé. Comme Jacques Besson, elle avait au
cœur deux passions un dévouement aveu-
gle pour les'dames de Cûamblas ulle haine
farouche contre M. de Marceilange.
Eh bien, Marie, lui demanda la com-
tesse d'un tonde familiarité auquel se mêlait
toujours un peu de hauteur, qu'y a-t-il donc?
Il y a. Enfin, j'ai un ordre à deman-
der à madame la comtesse.
M'1!" de Chamblas comprit, au ton bref et
animé de sa domestique, qu'il s'agissait de
quelque chose ,de grave; elle sortit.
Il y a du nouveau là-bas, dit vivement
la servante.
Ah fit la comtesse.
il part.
Pour longtemps?
Pour toujours.
Le motif?
La peur.
Marie Baudon ne répondit pas; il y eut un
moment de silence.
Ce fut la comtesse qui le. rompit
Où va-t-il?
A Moulins, dans sa famille.
Alors, dit vivement la comtesse, il nouç
Au contraire.
Que veux-tu dire?
Je veux dire que tant qu'il est là, vous
avez toujours quelque espoir d'en finir avec'
lui, d'une façon ou de l'autre, par les juges.
ou autrement, tandis que s'il part, Ciiam-
n'as est définitivement perdu pour vous, as-
tendu cuïl vient de l'affermer à un homme
du pays, un cultivateur de SanU-Etieune-
Celte éptthète sortit en sifflant des lèvres
serrées de la comtesse, qui co.-npni, comme
Marie Baudon, que ce départ et 1 affermage
peu d'espoir quelle conservait encore de ren-
trer en possession de ce domaine.
Qui t'a dit cela? reprit la comtesse après
une longue pause.
Ar.i.ac.
Il est encore ici?
Il est à ia cuisine, ou je lui ai servi à
Qu'il vienne me parler.
bouche avait une sinistre portée Le misé-
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7 S&âtelet. Cendrillon.
7 Vauà-îville. Les Parisiens.
7 Variétés. La Cuin.ïdie bourgeoise»
7 al.i>. Gymnase. Les Grande.* OoTMijellefe
8 !io jffes-PariBion». Vsiive iJeau^eocy. DBO, ttrlW
7 1 II Athèaoe. Fleur rie thé.
6 3/4. Sa! té. La Heine Margot.
V /̃ ?orte-Sl-HarUB. La Tour de Ncsla.
7 Ambigu. La Poissarde.
7 I-'olies-aramatiquoE. L'OSil crevé.
7 3'i Clai' La clu:;ht3S8 de Vatlfaalière.
7 >>r>. Diiùitt. 1M.-KW f?a»o« et ma i SU'.C.
8 Folies-Mariïuy. Merlan t'rit, Frais et DoBJUsBef
7 J/4. Ssias-Plaisirs. GeiievUvc de BfaMrlt.
$ PrlflOC-EiigéDe. Muguette.
7 7 Il' BoauraaroUals. Héiot.sft et Abeiiard.
7 3/4. La Fayetto. Jacques ie Charpentier.
7 Il?.. Nouveautés. Le Capitaine ilistigns.
7 La VUlette. L'Otage
8 Cirque Napoléon. Exercices équestres.
Au Théâtre-Haiien, derninre «ipriisentation de Mile Patti
dans la ¡,!tria, Samedi première repré»entution dus
opéra inédit da prince Poniatowiski.
Au CMtetel, Cendritlon, avee toutes les magnificence/
d'uno mise eu scène sans pareille.
Les représentations de La Reine Marvot finiront I
la Gaité le mercredi 29. Le samedi 2 mai, reprise d$
Bohémiens de Paris. j
Tous les soirs, a l'Athénée, FliW Ih4< de M. G«
Lecog, U «ucci» dit owiuuti •
mait le cadavre de son ennemi, lui était douce. il
la palpait, soulevait le drap lont elle était cou-
verte, la considérait en tous les sens l'aurait
certainement ouverte s'il eût été seul. Mais au-
près de la caisse, pieusement agenouillée, la pau-
vre veuve du tailleur pleurait à attendrir un tigre,
pendant que le ciergyman riait de bonheur.
Tout à coup le drap noir se soulève, le couver-
cle s'ouvre, e négociant, annô d'un poignard,
fond sur son ennemi, le tue avant qu'il n'ait le
temps de crier, le met avec l'aide de sa femme à
la place qu'il vient de quitter, puis disparait.
L'heure des fun6railles étant arrivée, on porta
au cimetière celui qui croyait bien y aller, mais
pas pour son propre compte, tandis que celui que
chacun croyait y accompagner, perdu dans ia j
foule, caché sous un déguisement, et la figure fer-
due dar.s sort mcuchoir, essuyait de véritables
lai-mes de joie.
Il resta le dernier sur le bord de la fosse, de-
Tnanda comme une faveur d'aider à la couvnr rie-
.terre, puis, bien certain de son fait., alla s'établir
dan:; nne autre ville, où, malheureusement pour
lui, il fut reconnu par une de ses anciennes con-
'naissances de Chicago.
On juge du tumulte. Qui donc avait on enterré?
;Car on avait enterré quelqu'un ou quelque chose,
Ses porteurs ie juraient sur leurs épaules. Un
'juge, qui même était allé ou avait cru aller à l'en-
'terrement du tailleur, résolut d'écla rcir le rays- j
itère. Il ordonna l'exhumation de la caisse, et j
quelle ne fut pas la stupéfaction de tous en voyant
ecadavre du clergyman, portait encore au cœur
te couteau dont il avait été frappé.
j Le tailleur a avoué son crime qui, en Améri-
que, fait en ce moment le sujet de toutes les
fconvarsalions,
SOUVENIRS judiciaires
LES DAMES
Le 29 aoôt 1840, quatre personnes étaient
réunies au premier étage d'une maison située
une ces rues les plus cachées et les
̃moins fréquentées de la ville du Puy.
r Ces quatre personnes étaient
[ La comtesse de Chamblas, née de la Roche-
ïNegly,
M.me Théodora de Marceliange
Les abbés Cartal et Drouet, prêtres au
Elles jouaient au whist. <
Conformément aux règles du jeu, elles par-
1aient rarement, par monosyllabes et presque i
voix basse, de sorte que le passant qui eût
!pu les voir se fut dit à coup sûr S'il est
dans toute la ville du Puy quatre personnes j
parfaitement heureuses, sans passions, sans!
«oucis et en paix avec leur conscience, ce sont
celles-ci!
Et, comme toujours, l'apparence eût étran- 1
¡,:ment, car il y avait là au moins deux âmes j
'cruellement agitées, deux consciences pro- j
fondement émues.
La comtesse de la Roche-Negly, car ,elle
affectait de prendre ce nom, de préférence à
celui de Charabias, était une femme de haute
taille, d'une physionomie parfaitement dis-
tinguée et presque jeune encore, quoiqu'elle
irisât la soixantaine. Son attitude noble et
impérieuse, son œil vif, son regard assuré,
ses lèvres minces, serrées et retombant vers
les coins, lui donnaient un aspect à la fois
imposant et peu sympathique.
Mn"= de Mûiv.ellànge, sa'lilla, lui ressem-
blait beaucoup, quoique sa taiile fût défec-
tueuse et que ses traits, plutôt durs que no- j
blés, fussent altérés par des traces récentes
de petite vérole.
Quelques années auparavant, la comtesse
de Chainblas, fort mondaine alors, très ré-
pandue dans la haute société de la ville de:
Lyon et trop absorbée par les plaisirs et par
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.3 0/0 C9i0l 69 25 «9 35(«92£l;'2 Départ. Seine. S38 2S9 UncrE" BâP?'NÉ3 «es 100 kll
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So-iité al »eriei-ne" &̃*̃ W.0 P.-L.-Miuiter. ii".O baO -aiiae Mues. W 1. i proc|,ain 1
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]»»..
ses propres succès pour s'intéresser bien vi-
vement à sa fille, avait laissé celle-ci épouser j
M. de Mareellange plutôt qu'elle n'avait réel-
le.ment consenti à ce mariage.
Plus tard, la mort de M. de Chambîas et
les questions d'intérêt soulevées par suite de
cet événement entre la comtesse et son gen-
dre avaient décidé celle-ci a venir habiter le
domaine de Chamblas, que M. de Marcel-:
lange avait pris à ferme, et c'est alors que
s'était manifesté le caractère de la fatale belle-
mère.
La comtesse de la Roche-Negly était très
hautaine elle croyait que la noblesse est
tout et peut tout.
On comnrend dès-lors le dégoût que dut
lui inspirer le domaine de Cha.nblas trans-
formé en une vaste ferma, où venaient s'at-
tabler chaque soir les paysans on se fait une
idée du ménris qu'elle dut ressentir pour M.
de Marceilange quand elle le vit, véritable
gentilhomme campagnard, adopter le lan-
gage et Ses façons de ceux au milieu desquels
se'passait sa vie, ne s'occuper que de ventes
et d'achats de bestiaux.
Sous l'empire de ces sentiments, elle se
rappela alors et se fit une joie cruelle de rap-
peler sans cesse, par les allusions les plus
méprisantes, que son gendre, sous le non¡
roturier de Viihardin, avait occupé autrefois j
un emploi dans les contributions directes.
Cette guerre sourde, mais féroce, n'avait
pas seulement pour but d'humilier son gendre
et de le déconsidérer aux yeux de ses domes-
tiques, mais encore, et surtout, de faire passer
dans le coeur de sa fille la haine et le mépris
dont elle était animée contre lui.
Elle y réussit sans peine.
M"" de Marcellange, nature du reste al-
tière, mais habituée de tout temps à se cour-
qui exerçait sur elle la double influence au
l'autorité" maternelle et d'une, intelligence
supérieure, M1"8 de Marcsikmga, qui n'avait
jamais montré la moindre tendresse pour
son mari, passa bientôt fie l'indifférence à la
haine, et quoique mère de deux jeunes en-
fants, elle consentit il quitter Chamblas pour
aller habiter 13 Puy avec la comtesse.
| Déjà celle-ci préparait ses plans pour une
lutte à venir.
Parmi ces paysans qui lui inspirent tant
de dégoût, elle remarque un homme, devine,
sous sa froideur, son intelligence, son'^ner-
gie, son orgueil et s'enquiert de lui. Elle ap-
prend que, de simple gardeur de pourceaux, j
il s'était élevé, du temps de ;\1. de Chamblas,
au rôle d'intendant, presque de maître, et
M. de Marcellange l'a ramené à peu près à
la condition première.
De la, dans l'âme vindicative du paysan,
une haine sourde, profonde, concentrée con tre
M. do Marceliange, en même temps qu'un
dévouement sans bornes pour la famille de
Chamblas.
Ces deux sentiments, lacomtessa les exalte
encore par de grands témoignages d'estime,
par des stimulants bien autrement puissants
et que nous ferons bientôt connaître, puis
elle emmène cet homme avec elle au Puy.
Ce paysan, c'est Jacques Besson.
Jacques Besson qui, ou'.ra sa haine et sa
soif de vengeance, apporte à la comtesse ses
sept frères, sept robustes paysans comme lui,
espèce de dan sinistre, mal famé et très re-
douté dans le pays.
Ce n'est pas'tout. pour se rendre à la fois
irrésistible et inattaquable dans la lotie
qu'elle préparait, son premier soin, en arri-
vant au Puy, avait été de se montrer assi-
due à fréquenter les églises, d'attirer chez
elle des prêtres et de se lier avec les per-
sonnes les plus pieuses do la ville.
l'ouïes ces précautions prises, la comtesse
de la Hoche-Negly commença l'attaque en
introduisant contre si. de Marcellange une
demande en séparation.
Marceilange comprit bientôt que cet acte
odieux, ainsi que tous les forts qu il avait,
à reprocher h sa femme, ne devaient être]
attribués qu'à sa belle-mère, et, dans cette
conviction, il repoussa la demande de M"ie
de Marcellange. Un procès s'ensuivit, il le
gagna, puis il fit faire des démarches auprès
¡le sa femme pour la décider à un rappro-j
Toutes ces démarches, même celles de 1 ar-
chevûme de Lyon se brisèrent contre liné-
Contraint alors de recourir il la loi, NI, de
fil fit sommer sa femme, par mi-
M™ de la Roche-Negly, indignée de 1 au-
dace de l'huissier, stupéfaite et très sincère-
ment scandalisée qu une pareille espèce osât j
pénétrer. dans sa demeure, jeta l'acte au feu
et n'en tint aucun compte.
Pendant ces débats, les deux enfants de
M. de Marceliange mouraient an Puy, dans
l'espace de quelques mois, et le père n'en!
était même pas informé.
Dès lors, la comtesse ne recula pas
une infamie et soudoya' une fille perdue
la mission de faire surprendre de Mar- j
celiange on flagrant délit d'adultère
Heureusement :\1. de Marcellange ne tom-
bapas dans ce piège odieux.
Quel était donc' l'intérêt personnel de la
comtesse dans cutte affaire?
Ce que voulait la comtesse de la Roche-
Negly, ce qu'elle avait compté o'Stenir par la
domaine de Charabias, et ce désir, passé à j
l'état d'idée fixe, avait pris chez elle toutes
les proportions d'une véritable passion.
Après avoir vainement ourdi contre M. de
le complot honteux que nous
'venons de raconter, la comtesse avait parli
se résigner et n'avait plus été occupée,
Mais pendant ce temps, elle recevait mys-
térieusement les visites d'un jeune paysan,
nommé Arzac, ancien serviteur de Chamblas,
âme damnée de Jacques Besson, tout dévoué
comtesse et sa fille, et à peu près capable de
tout quand sa cupidité était eu jeu.
Or, le 2ï août 1840, les deux dames de
Charabias faisaient une partie de whist avec
entra brusquement sans frapper. quelqu'en
Marceilange.
Celte Marie Baudon, moitié paysanne,
moitié citadine, était une femme de trente
ans, aux traits caractérisés, à la mine hardie
et intelligente, au verbe haut et au geste dé-
cidé. Comme Jacques Besson, elle avait au
cœur deux passions un dévouement aveu-
gle pour les'dames de Cûamblas ulle haine
farouche contre M. de Marceilange.
Eh bien, Marie, lui demanda la com-
tesse d'un tonde familiarité auquel se mêlait
toujours un peu de hauteur, qu'y a-t-il donc?
Il y a. Enfin, j'ai un ordre à deman-
der à madame la comtesse.
M'1!" de Chamblas comprit, au ton bref et
animé de sa domestique, qu'il s'agissait de
quelque chose ,de grave; elle sortit.
Il y a du nouveau là-bas, dit vivement
la servante.
Ah fit la comtesse.
il part.
Pour longtemps?
Pour toujours.
Le motif?
La peur.
Marie Baudon ne répondit pas; il y eut un
moment de silence.
Ce fut la comtesse qui le. rompit
Où va-t-il?
A Moulins, dans sa famille.
Alors, dit vivement la comtesse, il nouç
Au contraire.
Que veux-tu dire?
Je veux dire que tant qu'il est là, vous
avez toujours quelque espoir d'en finir avec'
lui, d'une façon ou de l'autre, par les juges.
ou autrement, tandis que s'il part, Ciiam-
n'as est définitivement perdu pour vous, as-
tendu cuïl vient de l'affermer à un homme
du pays, un cultivateur de SanU-Etieune-
Celte éptthète sortit en sifflant des lèvres
serrées de la comtesse, qui co.-npni, comme
Marie Baudon, que ce départ et 1 affermage
peu d'espoir quelle conservait encore de ren-
trer en possession de ce domaine.
Qui t'a dit cela? reprit la comtesse après
une longue pause.
Ar.i.ac.
Il est encore ici?
Il est à ia cuisine, ou je lui ai servi à
Qu'il vienne me parler.
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8 ̃. Italiens. iiUci:i.
7 »/n. Odeon, Le Roi Lear.
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7 S&âtelet. Cendrillon.
7 Vauà-îville. Les Parisiens.
7 Variétés. La Cuin.ïdie bourgeoise»
7 al.i>. Gymnase. Les Grande.* OoTMijellefe
8 !io jffes-PariBion». Vsiive iJeau^eocy. DBO, ttrlW
7 1 II Athèaoe. Fleur rie thé.
6 3/4. Sa! té. La Heine Margot.
V /̃ ?orte-Sl-HarUB. La Tour de Ncsla.
7 Ambigu. La Poissarde.
7 I-'olies-aramatiquoE. L'OSil crevé.
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7 >>r>. Diiùitt. 1M.-KW f?a»o« et ma i SU'.C.
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