Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1867-04-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 06 avril 1867 06 avril 1867
Description : 1867/04/06 (Numéro 1517). 1867/04/06 (Numéro 1517).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k589607x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
du Petit Journal
Âboiroemetits
TROIS MOIS, 6 FB.
8IX MOIS. 12 FB- I
HNJBL,^ 24 F»- I
Samedi avril 186?'
242,410
TENDHEM 8 AVRIL 1867
feE MOT. BfOTRSEL!
Je lisais, il y quelques jours,
kwiitav^i, queles
Irançaise étaient très peu employés dans
feur ensemble.
Un prosateur érudit ea emploie 1 0;Ô0O
S>on aamalaa.
Un avocat ordinaîr^ett-met 8,090 au ser-
vice dé Théniis.
Quant au commun des tomme'qui n'est pas tenu, par profession, à
faire des phrases. avec trois ou quatre
natte mots différents il se tire parfaitement
Hfeureu*4es pianistes-qui atteignent avec
leurs doigts .extraçrdiQaîrèmeat
les touché d'un octave
l'autre.
Heureux les des adjec-
tifs en nombre sons la main,
mes en réserve, des
et des conjonctions qui-, comme les Voilet-
tes de nos dames. v^t avec tout.
C'est alors, dans leur
che de phrases habifiées avec reiiïtewéM
panachées de verbes prétentieux où Titra
mère se perd dans les inversions, à l'imitai
tion des-langues anciennes.
Pour nous, qui avons l'honneur d'écrinS
pour être toujours compris, nous bornons
à quelques miniers de mots notre train lit-
téraire, le cortége de notre pensée.
Cela suffit surabondamment au dévelop-
pement de nos- conclusions et à l'ornementa-
îiori dé nos tropes.
Un des mots qui s'emploient communé-
ment dans la langage usuel fera le sujet de
mon articled'aujourd'hui.
Ce ne sera pas un mot extraordinairement
grand, un tambour-major du dialecte oom-'
me Nabuchodmosvr.
*st un-moi; en trois lettres et une*syl-
atie unique.
Deux consonnes y tiennent une-' voyelle
captive, comme deux gendarmes gardent un
prisonnier à droite..et à gauche.
Sa brièveté le rend rebelle aux anagram-
mes.
Mais son histoire est aussi attachante que
s'il représentait le souvenir d'un grand em-
pire ou le nom d'un grand conquérant.
FEUILLETON DU 6 AVRIL 4867
,LE DOSSIER ? ïl&
•'•̃ XVI
Suite
Enfin, Mm0 FûuveHlait seule, elle était libre.
Enfin elle pouvait, sans craintes, laisser éclater
son désespoir.
Epuisée par les efforts qu'il lui avait fallu
faire pour rester calme sous l'œil de Clameran,
aile se sentait basée dé cor ps ei 'd 'âme.
C'est à peine si elié eut la force de gagner,'
en chancelant, sa chambre à coucher et de s'y
enfermer.
Maintenant, plus de doutes, ses craintes é-
îaiî'nt devenues des réalités. Elle pouvait,avec
aertftude, sonder les profondeurs du précipice
où on allait la pousser et où elle entraînerait
ious les siens.
Dieu seul, en ce péril immense, pouvait ve-
nir à son secours, la sauver. Elle priait.
ft"Q monûieul disait-ellé, punis-moi, et j'a-
UX Voif )b (éy, au 5 avr iJ,
Quand on aborde l'origine des langues
parlées,- on coudoie les systèmes les plus
étranges. NI
On a été jusqu'à vouloir savoir la langue
scfu'employaient Adam et Eve dans le paradis
«terrestre;
Quelques rabbins ont soutenu que cette
véritable langue mère devait être le Samari-
Un auteur brabançon, Jean Goropius, di-
sait, en que ce devait être'le cyrnbri-
que,! c'est-à-^ire le flamand ancien.
LJEspagnol J.-B. Erro prétend que nos
premiers parents parlaient )&ba*que.
Je trouvera croyance dés-Persans bien plus
intéressante. Selon eux, Adain et Eve, qui
s'aimaient, devaient parler le persan, c'est-
à-dire la langue de Taraour; le serpent,
^peur séduire, se servit de l'arabe, c'est-à-
l, aire la langue de là persuasion. Enfin l'ange
Gabriel, qui-chassa les coupables dé 1 Eden,
,parla le turc, c'est-à-dire Ici langue du'com-
t-mandement et de la menace.
Edepuiskur expulsion du jardin des Bé-
lices terrestres, le nombre des idiomes s'est
sensiblement augmenté parmi leurs des-
cendants. 4
i M. Balbif constate dans l'univers e,860
façons;de s'exprimer. à à savoir
48langues.
En
En
Environ. 5.000 dialeotes.
Total 860
A ces tableaux toujours un peu hasardés,
lés Curiosités -philologiques ajoute la propor-
tion dans laquelle certaines langues d'Eu-
rope sont parlées dans le nouveau monde.
Individus.
L'anglais y est parlé, dit-on, par
L'espagnol,
:Le' portugais, par.
Le francs, par,
Le hollandais, le danois et le sué-
Total. 27.349.000
Un mathématicien, nommé Taquet, a
fait un. véritable tour de force, et sans s'ef-
frayer du travail il s'est jendu comp-
te que le nombre des combinaisons des
vingt-cinq lettres de l'alphabet s'élevait à
c'est-à
dïre-à six cent vingt scxtillions, quatre cent.
quarante-huit quintillions, quatre cent un
quatrillions, sept cent trente-trois trillions,
dsux cent s trente-neuf billions, quatre cent
trente-neuf millions trois cent soixante milie
combinaisons.-
» dorerai le châtiment, car je suis bien coupa-,
» ble. Cbâtie-moi, car j'ai (té mauvaise tille,
» mère indigne et épouse perfide. Frappe-moi;
» mou Dieu, mais ne frappe que moi 1 Que ta
1) juste colère épargne les innocents, aie pitié
» de eupn mari et de mes fus »
Qu'étaient ses vingt, années de bonheur,
comparées à cette heurt\d«.désespeir? Rien, un
Ah pourquoi avait-elle écoutésa mère, pour-
quoi s'était-elle tue)
Plus d'espoir, désormais.
^Cet homme, cyjûveBait de s'éloigaer, la me-
nace la bouche, il reviëndraH cite ne le coin-
prenait- que trop. Que ,lui répondrai k-elie?
Cette fois, elle avait réussi à'dompter toutes
les révoltes de son coeur et de sa conscience,
aurait eue, un autre jour, la même énergie; le
même empire sur tes sensations?
Ce courage dont elle-même s'étonnait, elle le
j devait, elle-même le reconnaissait, à la mala-
1 dresse de Clameran.
Que ne priait-il, au lieu de menacer
Il s'en était fallu de bien peu qu'elle se trahît
quand Louis avait parlé de ltaoul. Ses entrail-
les avaient Cressaillr, au nom'du pauvre aban-
donné qui expiait les fautes de sa mère.
A l'idée que peut-être il subirait les étrein-
tes de là misère, tout son être frémissait d'une
douleur aiguë.
Lui. manquer do pain, lui, son enfenti 1 Et
Il est un motrqui a été dit à,peu près de
la même façon dans tous les idiomes, et
qui est sortidé Ja confusion à&s langues.
Le petit-fils dé Cham, fils de Noé, qui, le
premier, usurpa ^puissance souveraine sur
les autres hommes, l'infatigable chasseur
Nemrod, fit construire la tour de Babel
(2;68Ó ans avant J6sus-Christ. 4,5^7 ans.
avant l'Exposit»» universelle de cette an-
née, où reparaît, par le nombre des étràn-
gers arrivés, la «infusion des langues.
Voici comme»! la Bible explique la con-
struction de cette tour, que l'orgueil humain
voulait élever assez haute pour monter au
La. terre n'ajait alors qu'une seule lan-
gue et qu'une rupine manière de parler.
Et comme, a& peuples étaient partis du
côté de l'orient., ayant trouvé une campagne
dans le paya de Sennaar, ils y habitèrent.
Et ils se dwfe&t l'un à l'autre: Allons,
'faisons des brigues, et cuisons-les au feu.
Ils se ser,virent..donc de briques comme de
pierres, et de bitume comme de eicnent.
Ils sîentre-dlrent encore Venez, fai-
sons-nous une fUte et une tour qui soit éje-
vée jusqu'au -ciel; et rendons notre nom ce-
lèbre avant que neus nous dispersions par
toute la terre.
Or le Seigneur descendit pour voir la
ville et latour *ue bâtissaient lés enfants
d'Adam; f
Et il dit ne sont tous maintenant
qu'un peuple, et ils ont tous le même lan-
gage et ayant commencé à faire cet ouvra-
.-gel ils ne quitteront point leur dessein qu'ils
ne Pàient'àchevé entièrement.
Venez :do«^/ Il 8 en ce lieu, et
langage, qu'ils
ne s'eatendent plus les uns les autres.
C'est en cette manière que le Seigneur:
rles dispersa de ce liewdans tous les pays
du monde, et qu'ils cessèrent de bâtir cette
ville.
C'est aussi pour cette raison que cette
ville fut appelée Babel, c'est-à-dire, dans la,
dmfùsion, parce que c'est là que fut confon-
du lelangagede touie-la terre.EtleSeigneur.
les dispersa ensuite dans toutes les régions
du monde.
On raconte que lors de la dispersion des
ouvriers de la tour de Babel le mot dont je
veux parler. resta-seul compris partous.
Un certain Emmanuel, qui vivait à Rome
il y a près de sept cents ans, expliq.ue
comme Garopius dansunde ses sonnets,
comment le mot sac est ainsi resté dar.s tov.»
tes-les langues.
« Ceux, dit-il, qui travaillaient à la tour
de Babel, avaient, comme nos manœuvres,
chacun un sac pour mettre leurs petites pro-
elle était riche, et tout Paris enviait son luxe
Ah I que ne pouvait.elle mettrn à ses pieds
1 tout ce qu'elle possédait. Avec quelles délices
1 elle eût épuisé les plus pénibles privations.:]
j-Mais comment, sans se livrer, lui faire tenir
[assez d'argent pour le mettre à l'abri des diffi--
cultes de ta vie 1
C'est que la voix de la prudence lui criait*
qu'elle ne devait pas, qu'eue ne pouvait pas
accepter l'entremise de Louis de Ciameran.
Se con6er à lui, c'était se-metue a sa merci,
soi et les siens, et il lui inspirait une terreur
'instinctive. •
Elle f-n était à se demander si vraiment il lui
avait dit la vérité.. ̃
En repaissant dans sa tête le récit de cet hotn-;
me, elle y trouva;t des lacunes et des invrai-
semblances presque choquantes. Comment Gris-
̃ton, revenu en France, habitant Paris, pauvre
autant que le disait son frère, n'avait-il pas
redemandé à la femme le dépùt confié à la jeune
fille?
Comment, redoutant i'avenir pour leur en-
j fant, n'était-il pas venu la trouver, puisqu'il la j
supposait riche à ce point que, mourant; il se
reposait sur elle?
vfille inquiétudes vagues s'agitaient dans son
esprit; elle (-tait- -pleine de soupçons inexpli-|
qués, d'indéfînfssables défiances.
visions. Mais quand le Seigneur confondit
leurs langues, la peur les ayant' pris, cha-:
eun voulut s'enfuir et demanda son sac. On; )
ne répétait partout que le nàptsao, et c'est;
ce qui fit passer ce mot dans toutes les feœ
gués qu'on parlait alors. »
Il n'est peut-être aucun mot qui ait moins
été altéré dans les différente» langues que le-
mot sac.Les Syriens et les Chaldéens le nom-
ment sâlea; les Hébreux, sale 'lés Arabes,
saccoron les Ethiopiens et Indiens, satc; les
Arméniens, sac; les Egyptiens, Samaritains;
et Phéniciens, saie; les Grecs, salckos; le(
Latins, naevus les Italiens, saceo les Franf
çais, sdc les Allemands, sack; les Anglais,^
sack les Danois, s'aeck; les Polonais, sakoy
les Flamands, zak.
Quelle puissance ce mot sac conserve
encore. i
Il est parti le sac sur le` dos, dit-on. daî
maréchal d'empire qui il simple soldat. j '̃̃̃
C est aussi vêtus d'nn sae, #[ué*ïes grande
pénikîn ts subissaient ieurs mortifications vo-J
L'affaire est dans le sao^ dit-on? encore
d'une opération achevée, en faisant allusion
au sac dans lequel on renfermait autrefois
les pièces d'une procédure.
C'est dans un sac que l'amant d'Isabeau- «i
de Bavière fut enfermé et jeté à la Seine'
;avec ces mots écrits sur la ttiile Laisse?
:passer
Il a le sac, se dit aussi, dans le langage
trivial, d'un homme qui possède des écus.
Comme la tour de Bèbfelv. l'Exposition
'toutes les langues. et ne se comprenant
guère entre eux.
ifs sont remplis d'une noble émulation*
mais ils n'ont pas l'orgueil insensé datp; tit-
fils de Cbam, fils de Noé.
M. Le Play, le commissaire général dé TEx-
pesition n'a jamais songé à faiié monter- te
taite de l'édifice jusqu'au ciel, et à faire;
ainsi du Paradis, par un chemin de. jonc-
tibn, une annexe de son Palais artistique et'
industriel
Les Exposants ne se quitteront pas sans?
Et .le commerce international- étant un
échange de transactions profitables pour,
chacune des parties contractantes,. ils vide-
ront et rempliront leurs sans tour à tour.
pour le plus grand profitdo tous.
On ne comprend pas partout la valeur
d'un biltét de banque de Paris, de Londtes,
t de Vienne ou de Pétersbourg.
Un Chino'is hésitera peut-être à livrer son-
thé ou ses étoffes pour ce chiffon de papier
bariolé.
tive la liait à tout Jamais, et alors que n'exige.
rait-on pas d'elle
Un moment, elle eut l'idée de se jeter aux
pieds de son mari et de lui tout avouer.
Malheureusement, elle repoussa cette pensés
de salttt. Son imagination lui représentait
l'atroce douleur de cet honnête homme, décou-
vrant après plus de vingt années qu'il'avaît été ,4
odieusement jou6.
Trompé dès le premier moment, ne redou.,
terait-il pas d'avoir été toujours abusé Croi-
rait-il à la fidélité delà femme, en découvrant'
la perfidie de la jeune fille?
Elle connaissait assez André pour savoir
qu'il ne dirait rien et qu'il ferait tout pouf é-
touilijr cci:« boi-. iî'iic affaire. Mais c'en serait
failiiu-bi)ni;eu" '• ia rnàiso.i. 11 déserterait le
foy.-i-. les (iis >.̃(•• :> .vent de .leur côte, tous- les
liens de la
De:} idées dt suicisht b\ battaient alors. Méiï
l'impiacitiite Cijiuiorais, <-t que, ne pouvant !a
déshonos-er'vivaute, il iiôîriraitsa mémoire.
Par biir.heiii-.it> banquier ôU>it absent et les
dmix joiiVs qv;i suivirer; la visite de Louis, îîn'
Fauve} put g:irJs'apcrçui uo t'es agtiâtions.
Si, pourtant. Madeleine, avec sa finesse de
femme, devina qu'il y avait autre chose que la
waladie nerveuse dont se Maternait sa tante, et
Âboiroemetits
TROIS MOIS, 6 FB.
8IX MOIS. 12 FB- I
HNJBL,^ 24 F»- I
Samedi avril 186?'
242,410
TENDHEM 8 AVRIL 1867
feE MOT. BfOTRSEL!
Je lisais, il y quelques jours,
kwiitav^i, queles
Irançaise étaient très peu employés dans
feur ensemble.
Un prosateur érudit ea emploie 1 0;Ô0O
S>on aamalaa.
Un avocat ordinaîr^ett-met 8,090 au ser-
vice dé Théniis.
Quant au commun des
faire des phrases. avec trois ou quatre
natte mots différents il se tire parfaitement
Hfeureu*4es pianistes-qui atteignent avec
leurs doigts .extraçrdiQaîrèmeat
les touché d'un octave
l'autre.
Heureux les des adjec-
tifs en nombre sons la main,
mes en réserve, des
et des conjonctions qui-, comme les Voilet-
tes de nos dames. v^t avec tout.
C'est alors, dans leur
che de phrases habifiées avec reiiïtewéM
panachées de verbes prétentieux où Titra
mère se perd dans les inversions, à l'imitai
tion des-langues anciennes.
Pour nous, qui avons l'honneur d'écrinS
pour être toujours compris, nous bornons
à quelques miniers de mots notre train lit-
téraire, le cortége de notre pensée.
Cela suffit surabondamment au dévelop-
pement de nos- conclusions et à l'ornementa-
îiori dé nos tropes.
Un des mots qui s'emploient communé-
ment dans la langage usuel fera le sujet de
mon articled'aujourd'hui.
Ce ne sera pas un mot extraordinairement
grand, un tambour-major du dialecte oom-'
me Nabuchodmosvr.
*st un-moi; en trois lettres et une*syl-
atie unique.
Deux consonnes y tiennent une-' voyelle
captive, comme deux gendarmes gardent un
prisonnier à droite..et à gauche.
Sa brièveté le rend rebelle aux anagram-
mes.
Mais son histoire est aussi attachante que
s'il représentait le souvenir d'un grand em-
pire ou le nom d'un grand conquérant.
FEUILLETON DU 6 AVRIL 4867
,LE DOSSIER ? ïl&
•'•̃ XVI
Suite
Enfin, Mm0 FûuveHlait seule, elle était libre.
Enfin elle pouvait, sans craintes, laisser éclater
son désespoir.
Epuisée par les efforts qu'il lui avait fallu
faire pour rester calme sous l'œil de Clameran,
aile se sentait basée dé cor ps ei 'd 'âme.
C'est à peine si elié eut la force de gagner,'
en chancelant, sa chambre à coucher et de s'y
enfermer.
Maintenant, plus de doutes, ses craintes é-
îaiî'nt devenues des réalités. Elle pouvait,avec
aertftude, sonder les profondeurs du précipice
où on allait la pousser et où elle entraînerait
ious les siens.
Dieu seul, en ce péril immense, pouvait ve-
nir à son secours, la sauver. Elle priait.
ft"Q monûieul disait-ellé, punis-moi, et j'a-
UX Voif )b (éy, au 5 avr iJ,
Quand on aborde l'origine des langues
parlées,- on coudoie les systèmes les plus
étranges. NI
On a été jusqu'à vouloir savoir la langue
scfu'employaient Adam et Eve dans le paradis
«terrestre;
Quelques rabbins ont soutenu que cette
véritable langue mère devait être le Samari-
Un auteur brabançon, Jean Goropius, di-
sait, en que ce devait être'le cyrnbri-
que,! c'est-à-^ire le flamand ancien.
LJEspagnol J.-B. Erro prétend que nos
premiers parents parlaient )&ba*que.
Je trouvera croyance dés-Persans bien plus
intéressante. Selon eux, Adain et Eve, qui
s'aimaient, devaient parler le persan, c'est-
à-dire la langue de Taraour; le serpent,
^peur séduire, se servit de l'arabe, c'est-à-
l, aire la langue de là persuasion. Enfin l'ange
Gabriel, qui-chassa les coupables dé 1 Eden,
,parla le turc, c'est-à-dire Ici langue du'com-
t-mandement et de la menace.
Edepuiskur expulsion du jardin des Bé-
lices terrestres, le nombre des idiomes s'est
sensiblement augmenté parmi leurs des-
cendants. 4
i M. Balbif constate dans l'univers e,860
façons;de s'exprimer. à à savoir
48langues.
En
En
Environ. 5.000 dialeotes.
Total 860
A ces tableaux toujours un peu hasardés,
lés Curiosités -philologiques ajoute la propor-
tion dans laquelle certaines langues d'Eu-
rope sont parlées dans le nouveau monde.
Individus.
L'anglais y est parlé, dit-on, par
L'espagnol,
:Le' portugais, par.
Le francs, par,
Le hollandais, le danois et le sué-
Total. 27.349.000
Un mathématicien, nommé Taquet, a
fait un. véritable tour de force, et sans s'ef-
frayer du travail il s'est jendu comp-
te que le nombre des combinaisons des
vingt-cinq lettres de l'alphabet s'élevait à
c'est-à
dïre-à six cent vingt scxtillions, quatre cent.
quarante-huit quintillions, quatre cent un
quatrillions, sept cent trente-trois trillions,
dsux cent s trente-neuf billions, quatre cent
trente-neuf millions trois cent soixante milie
combinaisons.-
» dorerai le châtiment, car je suis bien coupa-,
» ble. Cbâtie-moi, car j'ai (té mauvaise tille,
» mère indigne et épouse perfide. Frappe-moi;
» mou Dieu, mais ne frappe que moi 1 Que ta
1) juste colère épargne les innocents, aie pitié
» de eupn mari et de mes fus »
Qu'étaient ses vingt, années de bonheur,
comparées à cette heurt\d«.désespeir? Rien, un
Ah pourquoi avait-elle écoutésa mère, pour-
quoi s'était-elle tue)
Plus d'espoir, désormais.
^Cet homme, cyjûveBait de s'éloigaer, la me-
nace la bouche, il reviëndraH cite ne le coin-
prenait- que trop. Que ,lui répondrai k-elie?
Cette fois, elle avait réussi à'dompter toutes
les révoltes de son coeur et de sa conscience,
aurait eue, un autre jour, la même énergie; le
même empire sur tes sensations?
Ce courage dont elle-même s'étonnait, elle le
j devait, elle-même le reconnaissait, à la mala-
1 dresse de Clameran.
Que ne priait-il, au lieu de menacer
Il s'en était fallu de bien peu qu'elle se trahît
quand Louis avait parlé de ltaoul. Ses entrail-
les avaient Cressaillr, au nom'du pauvre aban-
donné qui expiait les fautes de sa mère.
A l'idée que peut-être il subirait les étrein-
tes de là misère, tout son être frémissait d'une
douleur aiguë.
Lui. manquer do pain, lui, son enfenti 1 Et
Il est un motrqui a été dit à,peu près de
la même façon dans tous les idiomes, et
qui est sortidé Ja confusion à&s langues.
Le petit-fils dé Cham, fils de Noé, qui, le
premier, usurpa ^puissance souveraine sur
les autres hommes, l'infatigable chasseur
Nemrod, fit construire la tour de Babel
(2;68Ó ans avant J6sus-Christ. 4,5^7 ans.
avant l'Exposit»» universelle de cette an-
née, où reparaît, par le nombre des étràn-
gers arrivés, la «infusion des langues.
Voici comme»! la Bible explique la con-
struction de cette tour, que l'orgueil humain
voulait élever assez haute pour monter au
La. terre n'ajait alors qu'une seule lan-
gue et qu'une rupine manière de parler.
Et comme, a& peuples étaient partis du
côté de l'orient., ayant trouvé une campagne
dans le paya de Sennaar, ils y habitèrent.
Et ils se dwfe&t l'un à l'autre: Allons,
'faisons des brigues, et cuisons-les au feu.
Ils se ser,virent..donc de briques comme de
pierres, et de bitume comme de eicnent.
Ils sîentre-dlrent encore Venez, fai-
sons-nous une fUte et une tour qui soit éje-
vée jusqu'au -ciel; et rendons notre nom ce-
lèbre avant que neus nous dispersions par
toute la terre.
Or le Seigneur descendit pour voir la
ville et latour *ue bâtissaient lés enfants
d'Adam; f
Et il dit ne sont tous maintenant
qu'un peuple, et ils ont tous le même lan-
gage et ayant commencé à faire cet ouvra-
.-gel ils ne quitteront point leur dessein qu'ils
ne Pàient'àchevé entièrement.
Venez :do«^/ Il 8 en ce lieu, et
langage, qu'ils
ne s'eatendent plus les uns les autres.
C'est en cette manière que le Seigneur:
rles dispersa de ce liewdans tous les pays
du monde, et qu'ils cessèrent de bâtir cette
ville.
C'est aussi pour cette raison que cette
ville fut appelée Babel, c'est-à-dire, dans la,
dmfùsion, parce que c'est là que fut confon-
du lelangagede touie-la terre.EtleSeigneur.
les dispersa ensuite dans toutes les régions
du monde.
On raconte que lors de la dispersion des
ouvriers de la tour de Babel le mot dont je
veux parler. resta-seul compris partous.
Un certain Emmanuel, qui vivait à Rome
il y a près de sept cents ans, expliq.ue
comme Garopius dansunde ses sonnets,
comment le mot sac est ainsi resté dar.s tov.»
tes-les langues.
« Ceux, dit-il, qui travaillaient à la tour
de Babel, avaient, comme nos manœuvres,
chacun un sac pour mettre leurs petites pro-
elle était riche, et tout Paris enviait son luxe
Ah I que ne pouvait.elle mettrn à ses pieds
1 tout ce qu'elle possédait. Avec quelles délices
1 elle eût épuisé les plus pénibles privations.:]
j-Mais comment, sans se livrer, lui faire tenir
[assez d'argent pour le mettre à l'abri des diffi--
cultes de ta vie 1
C'est que la voix de la prudence lui criait*
qu'elle ne devait pas, qu'eue ne pouvait pas
accepter l'entremise de Louis de Ciameran.
Se con6er à lui, c'était se-metue a sa merci,
soi et les siens, et il lui inspirait une terreur
'instinctive. •
Elle f-n était à se demander si vraiment il lui
avait dit la vérité.. ̃
En repaissant dans sa tête le récit de cet hotn-;
me, elle y trouva;t des lacunes et des invrai-
semblances presque choquantes. Comment Gris-
̃ton, revenu en France, habitant Paris, pauvre
autant que le disait son frère, n'avait-il pas
redemandé à la femme le dépùt confié à la jeune
fille?
Comment, redoutant i'avenir pour leur en-
j fant, n'était-il pas venu la trouver, puisqu'il la j
supposait riche à ce point que, mourant; il se
reposait sur elle?
vfille inquiétudes vagues s'agitaient dans son
esprit; elle (-tait- -pleine de soupçons inexpli-|
qués, d'indéfînfssables défiances.
visions. Mais quand le Seigneur confondit
leurs langues, la peur les ayant' pris, cha-:
eun voulut s'enfuir et demanda son sac. On; )
ne répétait partout que le nàptsao, et c'est;
ce qui fit passer ce mot dans toutes les feœ
gués qu'on parlait alors. »
Il n'est peut-être aucun mot qui ait moins
été altéré dans les différente» langues que le-
mot sac.Les Syriens et les Chaldéens le nom-
ment sâlea; les Hébreux, sale 'lés Arabes,
saccoron les Ethiopiens et Indiens, satc; les
Arméniens, sac; les Egyptiens, Samaritains;
et Phéniciens, saie; les Grecs, salckos; le(
Latins, naevus les Italiens, saceo les Franf
çais, sdc les Allemands, sack; les Anglais,^
sack les Danois, s'aeck; les Polonais, sakoy
les Flamands, zak.
Quelle puissance ce mot sac conserve
encore. i
Il est parti le sac sur le` dos, dit-on. daî
maréchal d'empire qui il simple soldat. j '̃̃̃
C est aussi vêtus d'nn sae, #[ué*ïes grande
pénikîn ts subissaient ieurs mortifications vo-J
L'affaire est dans le sao^ dit-on? encore
d'une opération achevée, en faisant allusion
au sac dans lequel on renfermait autrefois
les pièces d'une procédure.
C'est dans un sac que l'amant d'Isabeau- «i
de Bavière fut enfermé et jeté à la Seine'
;avec ces mots écrits sur la ttiile Laisse?
:passer
Il a le sac, se dit aussi, dans le langage
trivial, d'un homme qui possède des écus.
Comme la tour de Bèbfelv. l'Exposition
'toutes les langues. et ne se comprenant
guère entre eux.
ifs sont remplis d'une noble émulation*
mais ils n'ont pas l'orgueil insensé datp; tit-
fils de Cbam, fils de Noé.
M. Le Play, le commissaire général dé TEx-
pesition n'a jamais songé à faiié monter- te
taite de l'édifice jusqu'au ciel, et à faire;
ainsi du Paradis, par un chemin de. jonc-
tibn, une annexe de son Palais artistique et'
industriel
Les Exposants ne se quitteront pas sans?
Et .le commerce international- étant un
échange de transactions profitables pour,
chacune des parties contractantes,. ils vide-
ront et rempliront leurs sans tour à tour.
pour le plus grand profitdo tous.
On ne comprend pas partout la valeur
d'un biltét de banque de Paris, de Londtes,
t de Vienne ou de Pétersbourg.
Un Chino'is hésitera peut-être à livrer son-
thé ou ses étoffes pour ce chiffon de papier
bariolé.
tive la liait à tout Jamais, et alors que n'exige.
rait-on pas d'elle
Un moment, elle eut l'idée de se jeter aux
pieds de son mari et de lui tout avouer.
Malheureusement, elle repoussa cette pensés
de salttt. Son imagination lui représentait
l'atroce douleur de cet honnête homme, décou-
vrant après plus de vingt années qu'il'avaît été ,4
odieusement jou6.
Trompé dès le premier moment, ne redou.,
terait-il pas d'avoir été toujours abusé Croi-
rait-il à la fidélité delà femme, en découvrant'
la perfidie de la jeune fille?
Elle connaissait assez André pour savoir
qu'il ne dirait rien et qu'il ferait tout pouf é-
touilijr cci:« boi-. iî'iic affaire. Mais c'en serait
failiiu-bi)ni;eu" '• ia rnàiso.i. 11 déserterait le
foy.-i-. les (iis >.̃(•• :> .vent de .leur côte, tous- les
liens de la
De:} idées dt suicisht b\ battaient alors. Méiï
l'impiacitiite Cijiuiorais, <-t que, ne pouvant !a
déshonos-er'vivaute, il iiôîriraitsa mémoire.
Par biir.heiii-.it> banquier ôU>it absent et les
dmix joiiVs qv;i suivirer; la visite de Louis, îîn'
Fauve} put g:irJ
Si, pourtant. Madeleine, avec sa finesse de
femme, devina qu'il y avait autre chose que la
waladie nerveuse dont se Maternait sa tante, et
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.31%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1" Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Parti social français Parti social français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti social français" or dc.contributor adj "Parti social français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k589607x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k589607x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k589607x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k589607x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k589607x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k589607x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k589607x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest