Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1867-03-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 09 mars 1867 09 mars 1867
Description : 1867/03/09 (Numéro 1489). 1867/03/09 (Numéro 1489).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k589579s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Librairie au Petit Journal
«rtCR/l., 18 FR.
Aiioiinementa
.TROTS MOIS. 6 FR.
eix mois. 12 FR-
UN AN.; 24 PR.
riîhqniémc Année W
Samëdi 9, mars 1867
LA PIÈCE NOUVELLE: DE M. -PONSÂRD
l'ai fait, à- cette place, dit y a un an,- à
propos du Lion amourtux, la biographie de
M. Yoasard:
J'ai écrit, il y a deux mois, çfàna ces, mê-
mes colonnes, l'histoire-de. Galilée, alors
qu'on supposait que la pièce du poète vien-
nois portant cenom ne seraitpas représentée.
Il me resté' aujourd'hui à parler de l'ôu
,.vrage qui a été librement joué, hier 7 mars
4867, sur la scène du
Je n'ai pas toujours afmé NI': Ponsàrd,
,par la raison que les classiques en avaient
voulu*faire un, bélier pour battre en brèche
le génie de Victor Hugo. ̃• «
Je n'ai pas toujours été absolument en-
thousiaste de Galilée, d'abord parce qu'il
ne fut que le continuateur de Cdpernic, en
second lieu parce qu'il ne fut jamais aussi
malmené que le prétend la légende,.
Ce grand savant qu'on nous représente
dans un cul, de basse-fosse, avec- une map-
|>emonde aux mains, ce qui devait être peu
utile dans l'obscurité d'un cachot. avait. en
̃réalité: une ville pour prison et pour chaîne
sa parole donnée.
Je plains son génie condamné aux^ entra-
'ves morales-, je déplore. la lutte qu'il dut
soutenir,.avec les puissances' théologiques,
deson"^poque..> :i ̃],'
Mais je regrette également de m'être lais-
sé attendrir par les gravures 'qui me le
représentaient dans la prostration de Latude
ou du baron de Trenck.
Donc Galilée, précurseur de l'école astrO'-
nomiqfoe nouvelle, -et *M. Ponsard, précur-
seur de l'école du bon sens, se sont mani-'
festés hier à la Comédié-Française.
La joyeuse comme un
conte du Déeaméron, ou mouvementée corn-,
me un'récit des
On. y parle tellement de la lune et du'
soleil .qu'on se. demande pourquoi AL E
couard Thierry ne l'a as fait -représenter,"
comme un à-propos, le jour de l'ëclipse.
On s'y occupe des astres et des planètes
si constamment.que le public Crotte seslorr
guettes pour en faire des iélescopes, et que
le spectateur se croit au bureau des longi-
iudeS. .̃!̃;̃ •;
Mais il y a,du mouvement, de l'élan, de
FÊlflLLËTÔN DÛ 9 MARS
_1,E D QâSIER,N° .'lia
Quand on quitte la petite gaxe du Vésinet, on
trouve -devant soi deux^routesi L'une, à gauche,
macadamisée, soigaeusement entretenue, mène
au village, dont 'ori aperçoit, k travers les ar-
bras, l'église neuve; l'autre; à droite, nouvelle-
ment tracée et à peine Sablée, conduit en plein
bois.' i
Le loBgî'de cette dernière qui. avant cinq ans,.
sera une rue. on ne rencontre encore que de
rares maisons, bâtisses d'un ;¡;oût déplorable,.
:loin en loin, au
• milieu à'éciàircics d'arbres, retraites chanipê-
;res de négociants parisiens, inhabitées pen-
ianl l'hiver^
C'est au point de rencontre de eesnle.ux rou-
'tes que. sur les neuf heuvesuu soir, Prosperfi!
• arrêter le fiacre ou il était monté, place du Pa-
Le cageot es cent francs. Le,
(i)Voir 1 fév, au 8 mars.
èeuvrje nouvelle dé l'auteur de ,ï,û&ècei
̃ •̃̃*•
!• '̃<̃ • ̃ ''̃ ̃ ̃
A4 commencement de l'action, nous som-
mes dans une rue de Florence:
La! GiJe <îe Galilée sort de la maison de
son père; elle va disparaître quand Tàddeq;
un jeune homme, se présente à elle, e.t.jpj*
parle de tendresse. Hélas l'amour légi-
jijnépar l'hymen est impossible entre les
deux amants; la belle l'explique
iffaut bien vous bannir, puisque voire famille
Croit ;mon père hérétique et repousse sa fille1;
IL ne nous sied donc plus/de recevoir chez nous
L'ainant qui ne dojt pas devenir un époux.
M^is te jeune homme ins
Parlons de nos amours
̃>-̃̃̃ i ANTONIA. ̃
fi'est trop long..
TADDEO..
De nos craintes.
ANTONIA.
C'est trop triste.
TÀbnréo.
Partons.de votre père.– Àhl oui:
Quatre mondes nouvtàux oat été vus par lui
Est-ce vrai?
anto'nu.
C'est très vrai.– Quel étonnant mystère!
II les croit babils tout comme celte terre; ̃̃̃̃"•̃ ̃̃>̃
Croyez-vous, Taddeo? ̃̃
TADDEO.
,̃ Je ne sais pas. Je sais
Que vous. vous, habitez sous ce. ioit:c'èstj assez.
Votre'maison pour moi" l'enferme tous les ô|res;
La lumière qu'on voit, le soir, à vpsjeoétces,
Brille: d'un tel éclat, qoVlle efface à mes ytuiç
Tout ce qu'on peut les cieux.
A,NTdNiA{**as6e!/onf surtm banc depierre et r^vatit):
Dans ces mondes lointains, peut-être, à Jl'inftani
•• ̃ '̃̃̃ '.(même,.
Un amant s'entretient avec celle qu'il aime
TADCEO.
Assurément. Pourquoi bien les aurait-ils faits,
Sinon'pour y loger des amants satisfaits?
ANT6K1A
Oh! s'il est vrai, montons où lebontoftot habitel*
DansiiBîrayoh d'étoile eiripople-TOôi -bien vite ̃ ̃̃•
Viens; cherchons cet Eden: soit vers ie*régions
Où l'œil de Sirius lance "debleus: rayons,11
Soit vers.la Lyre d'or,'soii aux>r,ivesoù-na£e, i
P,irnii les ilols Laclés.i le Cygne-fiu bhuc pluma;:e
Et vous, accueUlez-nous, soyez-nous^bicnveillauts,
Hôtes mystérieux de -ces miindes brillanvsl
Qu'à peine dans un songe amen voit de pareilles"
Des-cercles de rubis ceignent vos horizons;
seus vos buisffans:;
I Un vent fràisv murmurant dans tes.nBitsîéehantfées,
Fait frémir les roseaux où chuchotent des fées;
Laine, toujours pleine en un ciel- toujoutspur»
Change
Une langueur descend,dea cimes vaporeuses;
Le-silence du soir prend des voix amoureuses,:
•
Eldarsies
chevaux étaient exténuées, mais il s
minutes que M.' Verdure et Prosper distin- 1 (
taine de métrés en avanti* ̃ (
̃ 'Descendu le du 6acrfc,iM.-Verduret"l
lendit
vas aller à là première Auberge qiué!tù trouVe-|
̃'ras'â main'droite y f'
dans une'hfeure noua ne t'âvxiiîs pas'1 rejoint; tii!
seras libi-ede rentre»- à ParisT1' )
'mais ni Prosper ni son compagnon ne les ea-^
de ;Le temps, si détestable au/départ qu'il avait
plus
vais encore.'La pluie tooibait h ton.ents et un
vent furieux secouait les-briser les branches
noires dis aibres, q i;i s'entrechoquaient avec j
des bruits funèbreg.
̃j L'obscurité était profonde,. épaisse,- rendue!
-iplirs lugubre par té scintillement des réverbè-
•! res de la gare, qu'on découvrait au loin, vacil-
lanta et près de tVHeindre, sous le souffla de la
Depuis cinq minutes M. Verduret'et Prosper
!1 couraient au niiiiru du chemin. Hé trempe et
Des parfums, des clartés molles, des harmonies.
Enveloppent l'hymec de deux âmes unies.
Adieu, mon bien-armé.
(Elle svrte)
TAnnEo, la suivant des yeux.
'̃ Va, ma chérie A-dieu.s
Que la Vierge et les saints te suivent, en- tout lieu!
To pars, bien.:être céleste;'
Eésdleil disparaît le crépuscule reste
L'endroit où tu n'es plus est encore plein de toi
Je gârdç ton image et ton accent en moi,
Ètjeiveûx me p'ippgep en moi-même et m'y clora,
Pour n'y voir que toi seule et t'écouter encore.
(Il va s'asseoir sur le banc.)
Cependant de cette rue de Florence^oâi ces
amoureux se rencontrent,on aperçoit Gali-
lée fur sa, tpur, et la. foule le suit des- yeux
qiàiand il affirme que la Terre tourne.
l*t.fes faux savants le calomnient, les char-
Gjalilée apparaît appuyé sur sa fille^ le
peuple le prend pour un sorcier et l'inter-
pellé.
un PAYSAN, tirant Galilée par l'habit.
Docteur, voici rua, main. ,4
UNE jeune fille, le tirant de l'autre, côté.
Voici ina main; docteur,
GALILÉE.
Et pdurqùoi, s'il vous plaît!?
1E PAYSAN.'
Pour savoir, Excellence,
Si contre Filipo'je puis avpk senfencei
Et moi, je vent savoir quand je msa marierai,
LE LE PAYSAN.
Je v u paîraibien.
LA JEUNE VILLE.
Moi, je Vous embrasserai..
•, ̃ GALU.KE. v ̃•
Mes enfants, je ne puis von s répondre;' j'ignore
Comment arsiv* race qui n'est pas encore.
LE l'AYSAN.
Eh! vous a'êtes donc pas soroiert
GAULÉ)!.
Pas plus que toi J:
i ,LA IEVMB F1LLB.
Mais que sa-vez-vouedoncf
v GAULEE.
J
LA JEONE t'ILLE^
Pàrdi c'esî bien malin. t
LE PATSAI».
Et que poavisz-vdus (airâî.
Si vous n'êtes sorcier^de vos grands yeux deverre?'
LA 'FILLE. ''̃ ̃
Que sert de regarder les astres, obaque soir,
Si vous n'y trouyez pas ce qii^on voudrai» savoir?;
île FAUX savant pompée, uupaysanet àiajeutie fille..
Sùivez^ttioi vous aurez réponse à, toute! çhoGO.-
̃ A côtédu faux savant, voici, venir 1 arga-
nedfi 1 l'Inquisition^ sa tiead,6 estspleadide
d'énergie rétrogpade
un,, woiiSB, monte sur le bano da pierre .dons.. un-
.̃ !&r9up<< • •̃̃'
.rfla&forxuéreii bourbier tout à.coup»le
;aissier s'aixêta.
N6\is Jvoiëi l'habitatioû.
Jè'Haoul.
Devant la. grille de fer d'une maison feo-
un lîacîrë celui que M. Verdùret et ^B
devant eux, était arrêté.
soa siège,' enveloppé tant bien
quenial dams son manteau, en dép&du vent et
«lë'la pluie; le cocker dormait déjà, attendant le
retour de- là pratique qu'il venait de coaduire.
'M. Verdurets^pprocha delavoifereVétti-'
ran le cocher par son manteau, l'appela
Elit mon brave!
Le cocher s'éveilla en sursaut; rassemblant
machinalemenl Ses guides et balbutiant:
Voila, bourgeois, voilà L..
Mais quand, la clarté de ses lanternes, il
aperçut ces deux hômnies es cet endroit perdu, j
il s'imagina qu'ils en voyaient peut-être a sa
bourse, et, qui sail?'ksavie, et Haut une peur
affreuse.
Je suis pris fit-il on agitant son fouette
suis retenu.
Je le sais bien, imbécile! dit M. Verdu-
ret, et je ne veux de toi qu'un renseignement
que je te payerai cent sous. Ne viens-tu pas
d'amener ici une dame d'iln cfrjain tige?
Cette question, cette promesse de- oinq francs,
loin de rassurer le cocher chaugëroni sa frayeur
en époiivatite.
promènti-vous vos yetti;?
Cest ainsi vtpie d'avance il lançait l'anathëme
Contre toi; Galilée, et contre ton système.
Noaà-mêmes aujourd'hui, nous voyons clairement
En quelle borreur le Ciel a cet enseignement,
Et TArno 'débordé, la grêle sur nos vignesi
Sonti du cou' roux 'divin les lamentables signes;
Mes frères,; méprisez ces mensonges gressièrg;
Pour que la terrè marche, est-ce qu'elle a des pïfcdsT
Si la Nue se meut, e'est qu'ua ange la guidé;.
Car chaque planète un conducteur présidé;
Mais la- terre, oÙ'serait son &ngé? Sur los monta!:
On l'y, verrait. A.U' centre?. Il loge les démen».
UNE
C'est vrai.
LE MOINE.
Si nous touraions, l'hirondelle qui plan»^.
Ne retrouverait plus son nid sous-la,cabane;
Et les traits qu'en avank,on aurait décochés
Tombéraiest, loin dubut, derrière les archers*
lie, pauvre savaat est traqué, hué; set
femme Livie l'admoneste au B©m de sa fa-
mille indigente, et ^Inquisition le cite à son
tribunal suprême comme prévenu d'hérésie».-
Galilée s'écrie, en recevant Ja citation:
J'ai fait, en tout;ceci, s»lon xnaBonseience,
Et ma- libre parole est due à la scienee.
Livie, sa femme, lui répond':
Quand on pense, monsieur, de si haute façon, l
On ne fait pas-d'eut'ant. et l'on reste garçon.
net' de Galilée, débute par u» monologue'
jqui'n'à pas moins de cent six alexandrins.
C'est un véritable cours' d'astronô?mi©-
admirablement résuBûé dans des vers re-\
imarquables.
C'est un morceau d«scriptiff#a plus haut;;
^mérite, et qui restera comme titi chef-d'œu-
vre de la langue.
Il a été dit'par ;Mi Geffroy revenu 'tout(.
/exprès de sa retraite pour jouer le rôle dëj
Galilée. avec un sentiment et un art in-:
innis.
La scène entre Gaîiléè et lé grand inqui-
siteur est magnifique. L'idée de Rome et l'i-
déedu novateur sebéuptént, et l'on donne,
jconime csmêdies de M^
¡libre, raison 'à chacun 'des interlocùteuE»
¡après les avoir écoutés.
\joicice
graves arguments:,
Or, ne vois-tu donc ton. nouveau système-»,
.'Troublant l'a&Hronomiev ébranle la ioi même?
L'erreur matérielle, adiBise sur un.poMat.
suspect' te témoin
Qui peut àvok failli n'est donc plus- in&illible';
Le doute est âoft; pèniais, l'exfciaen est possible*
qu'en ose juger, v
De la fausse j^ysîqueâa dogme mensontier.
A quoi Galilée lai
futations-:
Moi, détruire la fei, qjjand j'agfaQdfek culte
.'Montrer pieu dans son^euvre,.»8t-ca-liuifaireiiisulte^
Ah! la comprendre adarer,
Et c'est l'honorer mal que la, défigunea-, • •̃
Le cieux, selon la Bitie en qpi nous devons oroirev,
Les cieux de leur auteur nous raceateat la gloire
.si-- Je wus
répondit, il; filea^ sinon Rappelle au secours.
M.?V»duretse recula vivement.
Elaignons-aous, iaurmura-t-il à l'oreiSlei
de Prosper, cet animal ferait eoBune-iLie dit; et
une fois l'éveil donné, adieu nos projets. 11 S-'a-
gitd'eatrer autrement que-far la griUe.
Tous deux, alors, longèrent le mur quLën-
toure le jardin., cherchant un endroit propiàe J»
l'escatede.
Cet endroit n'était Pas facile à couver dans.
l'obscurité, le mus âyao* bien dix ou douze
pieds d'élévation. Heureusement, -!Il. Verdurat
est leste. Le point le plus faible! recoanu et
:choisi, il se recula, prit du champ, et, d'an
bond prodigieux de la part d*un homme si gros,
i1 réussit à s,'accirocheF M'angle des pierres dit
sommet. S'aidant ensuite, des pieds, à la force
du poignet, il s'enleva et fut bientôt à cheval
sur le chaperon du mur.
C'était au tour de Prosper de passer, mais,
bien que plus jeune que son compagnon, il n'a-
vait pas ses jarrets, et M. Verdure), fut obligé
de i'aidcr non-seulement à se hisser, mais en-
core à redescendre de l'autre cbté.
Une fois dans le jardin, M. Verduret s'occu^
,la d'étudier le terrain.
La maison qu'habitait M. de Lagors est cons-
truite au milieu d'un jardin très vaste. Elle
est étroite', et relativement haute, ayant' deux
étages et encore des çreniers au-dessus
«rtCR/l., 18 FR.
Aiioiinementa
.TROTS MOIS. 6 FR.
eix mois. 12 FR-
UN AN.; 24 PR.
riîhqniémc Année W
Samëdi 9, mars 1867
LA PIÈCE NOUVELLE: DE M. -PONSÂRD
l'ai fait, à- cette place, dit y a un an,- à
propos du Lion amourtux, la biographie de
M. Yoasard:
J'ai écrit, il y a deux mois, çfàna ces, mê-
mes colonnes, l'histoire-de. Galilée, alors
qu'on supposait que la pièce du poète vien-
nois portant cenom ne seraitpas représentée.
Il me resté' aujourd'hui à parler de l'ôu
,.vrage qui a été librement joué, hier 7 mars
4867, sur la scène du
Je n'ai pas toujours afmé NI': Ponsàrd,
,par la raison que les classiques en avaient
voulu*faire un, bélier pour battre en brèche
le génie de Victor Hugo. ̃• «
Je n'ai pas toujours été absolument en-
thousiaste de Galilée, d'abord parce qu'il
ne fut que le continuateur de Cdpernic, en
second lieu parce qu'il ne fut jamais aussi
malmené que le prétend la légende,.
Ce grand savant qu'on nous représente
dans un cul, de basse-fosse, avec- une map-
|>emonde aux mains, ce qui devait être peu
utile dans l'obscurité d'un cachot. avait. en
̃réalité: une ville pour prison et pour chaîne
sa parole donnée.
Je plains son génie condamné aux^ entra-
'ves morales-, je déplore. la lutte qu'il dut
soutenir,.avec les puissances' théologiques,
deson"^poque..> :i ̃],'
Mais je regrette également de m'être lais-
sé attendrir par les gravures 'qui me le
représentaient dans la prostration de Latude
ou du baron de Trenck.
Donc Galilée, précurseur de l'école astrO'-
nomiqfoe nouvelle, -et *M. Ponsard, précur-
seur de l'école du bon sens, se sont mani-'
festés hier à la Comédié-Française.
La joyeuse comme un
conte du Déeaméron, ou mouvementée corn-,
me un'récit des
On. y parle tellement de la lune et du'
soleil .qu'on se. demande pourquoi AL E
couard Thierry ne l'a as fait -représenter,"
comme un à-propos, le jour de l'ëclipse.
On s'y occupe des astres et des planètes
si constamment.que le public Crotte seslorr
guettes pour en faire des iélescopes, et que
le spectateur se croit au bureau des longi-
iudeS. .̃!̃;̃ •;
Mais il y a,du mouvement, de l'élan, de
FÊlflLLËTÔN DÛ 9 MARS
_1,E D QâSIER,N° .'lia
Quand on quitte la petite gaxe du Vésinet, on
trouve -devant soi deux^routesi L'une, à gauche,
macadamisée, soigaeusement entretenue, mène
au village, dont 'ori aperçoit, k travers les ar-
bras, l'église neuve; l'autre; à droite, nouvelle-
ment tracée et à peine Sablée, conduit en plein
bois.' i
Le loBgî'de cette dernière qui. avant cinq ans,.
sera une rue. on ne rencontre encore que de
rares maisons, bâtisses d'un ;¡;oût déplorable,.
:loin en loin, au
• milieu à'éciàircics d'arbres, retraites chanipê-
;res de négociants parisiens, inhabitées pen-
ianl l'hiver^
C'est au point de rencontre de eesnle.ux rou-
'tes que. sur les neuf heuvesuu soir, Prosperfi!
• arrêter le fiacre ou il était monté, place du Pa-
Le cageot es cent francs. Le,
(i)Voir 1 fév, au 8 mars.
èeuvrje nouvelle dé l'auteur de ,ï,û&ècei
̃ •̃̃*•
!• '̃<̃ • ̃ ''̃ ̃ ̃
A4 commencement de l'action, nous som-
mes dans une rue de Florence:
La! GiJe <îe Galilée sort de la maison de
son père; elle va disparaître quand Tàddeq;
un jeune homme, se présente à elle, e.t.jpj*
parle de tendresse. Hélas l'amour légi-
jijnépar l'hymen est impossible entre les
deux amants; la belle l'explique
iffaut bien vous bannir, puisque voire famille
Croit ;mon père hérétique et repousse sa fille1;
IL ne nous sied donc plus/de recevoir chez nous
L'ainant qui ne dojt pas devenir un époux.
M^is te jeune homme ins
Parlons de nos amours
̃>-̃̃̃ i ANTONIA. ̃
fi'est trop long..
TADDEO..
De nos craintes.
ANTONIA.
C'est trop triste.
TÀbnréo.
Partons.de votre père.– Àhl oui:
Quatre mondes nouvtàux oat été vus par lui
Est-ce vrai?
anto'nu.
C'est très vrai.– Quel étonnant mystère!
II les croit babils tout comme celte terre; ̃̃̃̃"•̃ ̃̃>̃
Croyez-vous, Taddeo? ̃̃
TADDEO.
,̃ Je ne sais pas. Je sais
Que vous. vous, habitez sous ce. ioit:c'èstj assez.
Votre'maison pour moi" l'enferme tous les ô|res;
La lumière qu'on voit, le soir, à vpsjeoétces,
Brille: d'un tel éclat, qoVlle efface à mes ytuiç
Tout ce qu'on peut les cieux.
A,NTdNiA{**as6e!/onf surtm banc depierre et r^vatit):
Dans ces mondes lointains, peut-être, à Jl'inftani
•• ̃ '̃̃̃ '.(même,.
Un amant s'entretient avec celle qu'il aime
TADCEO.
Assurément. Pourquoi bien les aurait-ils faits,
Sinon'pour y loger des amants satisfaits?
ANT6K1A
Oh! s'il est vrai, montons où lebontoftot habitel*
DansiiBîrayoh d'étoile eiripople-TOôi -bien vite ̃ ̃̃•
Viens; cherchons cet Eden: soit vers ie*régions
Où l'œil de Sirius lance "debleus: rayons,11
Soit vers.la Lyre d'or,'soii aux>r,ivesoù-na£e, i
P,irnii les ilols Laclés.i le Cygne-fiu bhuc pluma;:e
Et vous, accueUlez-nous, soyez-nous^bicnveillauts,
Hôtes mystérieux de -ces miindes brillanvsl
Qu'à peine dans un songe amen voit de pareilles"
Des-cercles de rubis ceignent vos horizons;
seus vos buisffans:;
I Un vent fràisv murmurant dans tes.nBitsîéehantfées,
Fait frémir les roseaux où chuchotent des fées;
Laine, toujours pleine en un ciel- toujoutspur»
Change
Une langueur descend,dea cimes vaporeuses;
Le-silence du soir prend des voix amoureuses,:
•
Eldarsies
chevaux étaient exténuées, mais il s
minutes que M.' Verdure et Prosper distin- 1 (
taine de métrés en avanti* ̃ (
̃ 'Descendu le du 6acrfc,iM.-Verduret"l
lendit
vas aller à là première Auberge qiué!tù trouVe-|
̃'ras'â main'droite y f'
dans une'hfeure noua ne t'âvxiiîs pas'1 rejoint; tii!
seras libi-ede rentre»- à ParisT1' )
'mais ni Prosper ni son compagnon ne les ea-^
de
plus
vais encore.'La pluie tooibait h ton.ents et un
vent furieux secouait les-briser les branches
noires dis aibres, q i;i s'entrechoquaient avec j
des bruits funèbreg.
̃j L'obscurité était profonde,. épaisse,- rendue!
-iplirs lugubre par té scintillement des réverbè-
•! res de la gare, qu'on découvrait au loin, vacil-
lanta et près de tVHeindre, sous le souffla de la
Depuis cinq minutes M. Verduret'et Prosper
!1 couraient au niiiiru du chemin. Hé trempe et
Des parfums, des clartés molles, des harmonies.
Enveloppent l'hymec de deux âmes unies.
Adieu, mon bien-armé.
(Elle svrte)
TAnnEo, la suivant des yeux.
'̃ Va, ma chérie A-dieu.s
Que la Vierge et les saints te suivent, en- tout lieu!
To pars, bien.:être céleste;'
Eésdleil disparaît le crépuscule reste
L'endroit où tu n'es plus est encore plein de toi
Je gârdç ton image et ton accent en moi,
Ètjeiveûx me p'ippgep en moi-même et m'y clora,
Pour n'y voir que toi seule et t'écouter encore.
(Il va s'asseoir sur le banc.)
Cependant de cette rue de Florence^oâi ces
amoureux se rencontrent,on aperçoit Gali-
lée fur sa, tpur, et la. foule le suit des- yeux
qiàiand il affirme que la Terre tourne.
l*t.fes faux savants le calomnient, les char-
Gjalilée apparaît appuyé sur sa fille^ le
peuple le prend pour un sorcier et l'inter-
pellé.
un PAYSAN, tirant Galilée par l'habit.
Docteur, voici rua, main. ,4
UNE jeune fille, le tirant de l'autre, côté.
Voici ina main; docteur,
GALILÉE.
Et pdurqùoi, s'il vous plaît!?
1E PAYSAN.'
Pour savoir, Excellence,
Si contre Filipo'je puis avpk senfencei
Et moi, je vent savoir quand je msa marierai,
LE LE PAYSAN.
Je v u paîraibien.
LA JEUNE VILLE.
Moi, je Vous embrasserai..
•, ̃ GALU.KE. v ̃•
Mes enfants, je ne puis von s répondre;' j'ignore
Comment arsiv* race qui n'est pas encore.
LE l'AYSAN.
Eh! vous a'êtes donc pas soroiert
GAULÉ)!.
Pas plus que toi J:
i ,LA IEVMB F1LLB.
Mais que sa-vez-vouedoncf
v GAULEE.
J
LA JEONE t'ILLE^
Pàrdi c'esî bien malin. t
LE PATSAI».
Et que poavisz-vdus (airâî.
Si vous n'êtes sorcier^de vos grands yeux deverre?'
LA 'FILLE. ''̃ ̃
Que sert de regarder les astres, obaque soir,
Si vous n'y trouyez pas ce qii^on voudrai» savoir?;
île FAUX savant pompée, uupaysanet àiajeutie fille..
Sùivez^ttioi vous aurez réponse à, toute! çhoGO.-
̃ A côtédu faux savant, voici, venir 1 arga-
nedfi 1 l'Inquisition^ sa tiead,6 estspleadide
d'énergie rétrogpade
un,, woiiSB, monte sur le bano da pierre .dons.. un-
.̃ !&r9up<< • •̃̃'
.rfla&forxuéreii bourbier tout à.coup»le
;aissier s'aixêta.
N6\is Jvoiëi l'habitatioû.
Jè'Haoul.
Devant la. grille de fer d'une maison feo-
un lîacîrë celui que M. Verdùret et ^B
devant eux, était arrêté.
soa siège,' enveloppé tant bien
quenial dams son manteau, en dép&du vent et
«lë'la pluie; le cocker dormait déjà, attendant le
retour de- là pratique qu'il venait de coaduire.
'M. Verdurets^pprocha delavoifereVétti-'
ran le cocher par son manteau, l'appela
Elit mon brave!
Le cocher s'éveilla en sursaut; rassemblant
machinalemenl Ses guides et balbutiant:
Voila, bourgeois, voilà L..
Mais quand, la clarté de ses lanternes, il
aperçut ces deux hômnies es cet endroit perdu, j
il s'imagina qu'ils en voyaient peut-être a sa
bourse, et, qui sail?'ksavie, et Haut une peur
affreuse.
Je suis pris fit-il on agitant son fouette
suis retenu.
Je le sais bien, imbécile! dit M. Verdu-
ret, et je ne veux de toi qu'un renseignement
que je te payerai cent sous. Ne viens-tu pas
d'amener ici une dame d'iln cfrjain tige?
Cette question, cette promesse de- oinq francs,
loin de rassurer le cocher chaugëroni sa frayeur
en époiivatite.
promènti-vous vos yetti;?
Cest ainsi vtpie d'avance il lançait l'anathëme
Contre toi; Galilée, et contre ton système.
Noaà-mêmes aujourd'hui, nous voyons clairement
En quelle borreur le Ciel a cet enseignement,
Et TArno 'débordé, la grêle sur nos vignesi
Sonti du cou' roux 'divin les lamentables signes;
Mes frères,; méprisez ces mensonges gressièrg;
Pour que la terrè marche, est-ce qu'elle a des pïfcdsT
Si la Nue se meut, e'est qu'ua ange la guidé;.
Car chaque planète un conducteur présidé;
Mais la- terre, oÙ'serait son &ngé? Sur los monta!:
On l'y, verrait. A.U' centre?. Il loge les démen».
UNE
C'est vrai.
LE MOINE.
Si nous touraions, l'hirondelle qui plan»^.
Ne retrouverait plus son nid sous-la,cabane;
Et les traits qu'en avank,on aurait décochés
Tombéraiest, loin dubut, derrière les archers*
lie, pauvre savaat est traqué, hué; set
femme Livie l'admoneste au B©m de sa fa-
mille indigente, et ^Inquisition le cite à son
tribunal suprême comme prévenu d'hérésie».-
Galilée s'écrie, en recevant Ja citation:
J'ai fait, en tout;ceci, s»lon xnaBonseience,
Et ma- libre parole est due à la scienee.
Livie, sa femme, lui répond':
Quand on pense, monsieur, de si haute façon, l
On ne fait pas-d'eut'ant. et l'on reste garçon.
net' de Galilée, débute par u» monologue'
jqui'n'à pas moins de cent six alexandrins.
C'est un véritable cours' d'astronô?mi©-
admirablement résuBûé dans des vers re-\
imarquables.
C'est un morceau d«scriptiff#a plus haut;;
^mérite, et qui restera comme titi chef-d'œu-
vre de la langue.
Il a été dit'par ;Mi Geffroy revenu 'tout(.
/exprès de sa retraite pour jouer le rôle dëj
Galilée. avec un sentiment et un art in-:
innis.
La scène entre Gaîiléè et lé grand inqui-
siteur est magnifique. L'idée de Rome et l'i-
déedu novateur sebéuptént, et l'on donne,
jconime csmêdies de M^
¡libre, raison 'à chacun 'des interlocùteuE»
¡après les avoir écoutés.
\joicice
graves arguments:,
Or, ne vois-tu donc ton. nouveau système-»,
.'Troublant l'a&Hronomiev ébranle la ioi même?
L'erreur matérielle, adiBise sur un.poMat.
suspect' te témoin
Qui peut àvok failli n'est donc plus- in&illible';
Le doute est âoft; pèniais, l'exfciaen est possible*
qu'en ose juger, v
De la fausse j^ysîqueâa dogme mensontier.
A quoi Galilée lai
futations-:
Moi, détruire la fei, qjjand j'agfaQdfek culte
.'Montrer pieu dans son^euvre,.»8t-ca-liuifaireiiisulte^
Ah! la comprendre adarer,
Et c'est l'honorer mal que la, défigunea-, • •̃
Le cieux, selon la Bitie en qpi nous devons oroirev,
Les cieux de leur auteur nous raceateat la gloire
.si-- Je wus
répondit, il; filea^ sinon Rappelle au secours.
M.?V»duretse recula vivement.
Elaignons-aous, iaurmura-t-il à l'oreiSlei
de Prosper, cet animal ferait eoBune-iLie dit; et
une fois l'éveil donné, adieu nos projets. 11 S-'a-
gitd'eatrer autrement que-far la griUe.
Tous deux, alors, longèrent le mur quLën-
toure le jardin., cherchant un endroit propiàe J»
l'escatede.
Cet endroit n'était Pas facile à couver dans.
l'obscurité, le mus âyao* bien dix ou douze
pieds d'élévation. Heureusement, -!Il. Verdurat
est leste. Le point le plus faible! recoanu et
:choisi, il se recula, prit du champ, et, d'an
bond prodigieux de la part d*un homme si gros,
i1 réussit à s,'accirocheF M'angle des pierres dit
sommet. S'aidant ensuite, des pieds, à la force
du poignet, il s'enleva et fut bientôt à cheval
sur le chaperon du mur.
C'était au tour de Prosper de passer, mais,
bien que plus jeune que son compagnon, il n'a-
vait pas ses jarrets, et M. Verdure), fut obligé
de i'aidcr non-seulement à se hisser, mais en-
core à redescendre de l'autre cbté.
Une fois dans le jardin, M. Verduret s'occu^
,la d'étudier le terrain.
La maison qu'habitait M. de Lagors est cons-
truite au milieu d'un jardin très vaste. Elle
est étroite', et relativement haute, ayant' deux
étages et encore des çreniers au-dessus
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