Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1867-02-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 06 février 1867 06 février 1867
Description : 1867/02/06 (Numéro 1458). 1867/02/06 (Numéro 1458).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k589548c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Librairie du Petit JcurnâiX
Àbon.Kciiionta r#ns
six SfQJ§y, 9 FB..
I UN *Xj£. 1S F18.
QUOTIDIEN
CÊNÏÏffiES.
î Abonnements DiSpart.
> TROTS MOIS 6 FB..
j 8IX MOIS. 12 -FI!.
1 u,.q AS 24 FR.
Cinquième Aimée IV"
Mercredi 6 février
Tirage
VÙRDl FÉVRIER 18G7
îlF-
LHONNEVR DE NOS BRAVES
Voici ce que nous lisons dans le Journal
!e l'Anne, à la date d'hier
« Le 11 février aura lieu l'inauguration
lu monument commémoratif des batailles
ile Ghampaub :rt Montmirail, Ghàteau-
rhien-y et \rauehamps, livrées les 4 0,
12 et 14 février On sait que ce mo-
nument, composé d'une colonne d'ordre co-
rinthien, forme indiquée par l'Empereur
lui-même, est élevé sur la li;ne de sépara-
tion des deux départements de l'Aisne et de
la Marne, en vue de Montmirail et de Mar-
chais, à-la place qu'occupait Napoléon ¡or,
nu mnmAnt lA riins
» La cérémonie sera présidée par le coni-
de Nieuwerkerke, sénateur, surintendant
des beaux-arts, délégué par l'Empereur
UM. les préfets de l'Aisne et de la Marne y
assisteront, accompagnés des maires des
communes voisines et des notabilités du
pays.
» Des compagnies de pompiers des'deux
départements, suivies des médaülés de Ste-
Hélène, accompagneront le cortége officiel.
La bénédiction sera donnée par Mgr l'évê-
que de Soissons ou par Mgr de Châlons.
» Après la cérémonie religieuse, le délé-
gué de l'Empereur et les autorités de l'Ais-
ne et de la Marne passeront en revue les
compagnies de pompiers et les tnédaillés de
Sainte-Hélène.
» Un banquet, présidé par M. le préfet de
la Marne, terminera cette imposante so-
tennité. »
Tout le monde n'a pas à la mémoire les
quatre batailles dont. une colonne triom-
phale va perpétuer l'édifiant souvenir.
II s'agit pourtantdes gloires lespluspures
du pays, des souvenirs les plus émouvants
de notre histoire.
DU' patriotisme armé repoussant l'Inva-
::ion.
Il n'est donc pas inutile de rappeler som-
mairement des hauts faits qui feront battre
tous les cœurs vraiment français.
Cette guerre de janvier et février
jst une lutte de héros, une poignée d'hom-
ces défend le territoire.
FEUILLETON DU 6 FÉVRIER
ANNONCIADE
Patience, jeune lomms, reprit l'éditeur)
•n humant avec ooaiplauan>;e une prise l'Opéra.
Busard t:uide un orchestre de tous les diables.
jn annonce une tombola excentrique, des qua-
trilles (.],'un débraillé fabuleux, une musiqué
composée de coups de pistolets et de chaises
.assées. On doit porter Musard en triomphe;
ie vous ai apporté un billet pour ce bal, mon
Ali ça. «tes-vous fou? vous moquez-vous
le'inoiV Que m'importe tout cela? lui
Patience eontinua-t-il très froidement.
çous ne nous comprenons pas. J'ai dessein de
mblier une série de lithographies sur les bals
ies théfiires de Paris de lithograph es un peu
(écoltetées. vous entendez?. ôbserva-t-il a-
:ce un sourire bête, Il .me faut beaucoup' d'é-
(i) Voir le Petit Journal d'hier.
Vers janvier, trois armées des enncmis
alliés, commandées par Bliïcher, le prince
de Schwarzenberg et le général de Winzin-
gerode, réunis sur la Marne et sur la Meuse,
étaient en mesure d'agir sur la capitale de
l'empire français; ces masses préscntaient
plus de trois cent mille hommes, soutenues
par le-corps de Bulow, en Belgique, et de
Bubna, dans le bassin du Rhône.
Napoléon ̃Pr n'a à opposer aces lé-
gions que les faibles corps d'armée des ma-
réchaux de Tàrente, prince de la Moscowa,
des ducs de Raguse, de Bellune et de Trévi-
se, qui ne s'élevaient pas à plus de 60,000
hommes!! L
Mais l'Empereur n'en prendra pas moins
l'offensive, et bien qu'un quart du territoire
envahi empêche les opérations de la,cons-
cription, il quitta Paris le 25 janvier
pour se mettre à la tête de cette insuffisante
force militaire, après avoir délégué la Ré-
gence à l'Impératrice Marie-Louise.
Napoléon Ier arrive à Chalons et prend le
commandement de ces 60,000 hommes,
restes désorganisés de cinq grands corps
d'armée, veufs de leurs vétérans, morts glo-
rieusement les armes à la main.
Il entra d'abord à St-Dizier, et alors eurent
lieu les préparatifs d'un combat, celui de
Brienne, qui vaut bien qu'on le cite.
Les Français, un moment repoussés, se
remettent en ordre, on se bat avec acharne-
ment.
La colonne du chef d'état-major du duc
de Bellune pénétra dans le château de
Brienne, y posta 400 hommes des 37? et 58e
régiments, sous les ordres du chef de batail-.
Ion Henders.
Je ne m'occupe pas de la mêlée qui a lieu
dans la plaine je concentre mon admira-
'tion sur le château et la poignée de braves.
qui le défendent.
La possession du château de Brienne ren-
dait les Français maîtres d'une partie de la
ville.
Blücher reconnaît le danger de cette pos-
session il dit au général Alsusiew d'atta-
quer le château par le flanc et par ses der-
et au général Sacken de diriger, une
forte colonne d'infanterie dans la grande
rue de Brienne, pour balayer tout ce qui s'y
trouverait.
Les colonnes ennemies escaladent les
murs du château sur divers points; deux fois
rppoussées à la baïonnette, elles jonchent
les cours, les escaliers, de leurs cadàvres..
Le général Alsusiew se replia devant le
feu meurtrier desbatteries françaises, tan-
dis que le général Decouz repoussait l'atta-
que de là colonne Sacken dans la grande
i-ue et coupait la retraite.
paùlss nues et des japons courts, des yeux fil-
pons, des costumes transparents. puis quel-
ques mots spirituels .au bas de la plancbe. J'ai
pensé à vous. Remerciez-moi!
J'éclatai d'un rire convulsif en entendant!
cette proposition inouïe. Le petit homme 'ne
regardait avec stupeur. ,1
Mais vous ne savez donc pas ou vous êtes?
lui dis-je. Vous avez oublié que c'est ici une
chambre de deuil. Regardez •
.le lirai violemment les rideaux d'Annoncia-
de. et la montrai pâle et inanimée ce mur-,
Eh bien? dit-il de sa voix impassible.
Comment, fepris-.jejndigné, vous voulez j
que. devant cette créature qui se meurt, je tra- j
ce des dessins de danses légères et d'amours
dévergondés! Je vais la quitter, n'est-ce pas,
pour aller au bal de l'Opéra'! Si ses yeux se,
rouvrent, et me cherchent, on «lui répondra que j
je suis à l'Opéra! Il est vrai que là je verrai
luire, par les trous des masques, des yeux pius
vifs et plus joyeux. Oh ma tête se perd
Le marchand reprit sa canne et sou chapeau.
J'av«i%compté sur vous, monsieur Saveu-
?e, dit-ii. Je suis venu dans un mauvais mo-
ment n'en parlons plus.
Cependant Ànnonciade s'agita sur sa coti-
elle, j'entendis siffler sa respiration oppressée,]
et elle murmura
J'ai soif)
La mJlée devint alors terribie.
Le général Decoux est mortellement
blessé et remet le commandement au gêné-
rai Baste, qui, après avoir eu deux chevaux
tués sous lui, tombe mort dans les bras de
M. Masson de Saint-Amand, son aide de
camp, en proférant l'exclamation- des che-
valieis En avant
Ce cri d'un mourant ranime la vigueur
des soldats de France.
On se bat avec acharnement, le prince
Berthbr est blessé d'un coup de lance à la
tête.;
Dans la journée, l'Empereur, débouchant
du bois de Valentigny avec une faible es-
corte, avait été assailli par des cosaques,
dont l'un allait le frapperde sa lance quand
l'officier d'ordonnancé Gourgaud prévint ce
coup. en tuant l'agresseur
Poursuivi par les troupes ennemies, Na-
poléon courut dix fois la chance d'être
Le feld-maréchal Blùcher, de son côié,
n'échappa que par miracle au danger d'être
capturé par nos troupes.
A une heure et demie du soir, Brienne est
en partie en feu. le château apparaît con-
servant le 'drapeau tricolore flottant à la
lueur de l'incendie la.boucherie cesse, et
Blûcher ordonne à l'infanterie de Sacken, à
la cavalerie de Pahlen de se retirer vers
Bar-sur-Aube, laissant les Français maîtres
du champ de bataille.
C'est le même général Alsusiew que nous
rencontrerons encore à Champaubert.
On battit ses troupes, on leur prit vingt
et une bouches à feu, deux généraux et dix-
huit cent sept prisonniers le général Alsu-
siew lui-même resta au pouvoir des Fran-
çais vainqueurs.
Puis, le lendemain Il février, nos héroï-
ques soldats continuaient leurs hauts faits.
r Sacken et York, les généraux ennemis,
ont proposé de réunir leurs armées à Mont-
mirail.
Il faut lire dans l'histoire militaire du
temps comment fut disputée la ferme de la
Haute-Epine; en 'vain les Russes la pren-
nent, l'occupent, la défendent.
Le prince de la Moskowa fond comme un
éclair sur la position à la: tête de quatre ba-
taillons, et Napoléon fait charger l'infante-
rie russe par les grenadiers à cheval, qui
détruisent entièrement deux brigades.
Pomesson et Marchais sont pris et repris.
Ce dernier village est enfin attaqué par le
comte Bertrand, grand maréchal du palais,
conduisant un bataillon, et le duc de Dant-
zig commandant l'autre.
Les Russes, chassés de Marchais, sont
obligés de se jeter dans la'forêt de Nogent.
Je regardai comme un fou l'éditeur qui se
dirigeait vers lu porte, eUlui barrant tout acoup
le passage •
Cet argent que vous mu proposiez, lui dis
je la rougeur au front, ne ipourriez-vous me je
prêter quelques jours .?
Impossible répîiqua-t-il d'un air <çuè me;
,sembla insolent. C'est après-demain ma fiis-de'
jnois elle sera lourde, eu diable, et jp faisnin
il l'artiste qui'se c-faargera de ce dessein. I?u
reste, je suis bon enfant, etsi vous vous repen-
tez dé votre refus, je suis encore prêt a con-
clure 1-e marché avec vous'AU j'oubliais de
vous dire qu'il serait bon d'esquisser, dans la
cohue du bat queiquesressemblancesd'actiices
en vogue et de lorettes à la mode. Un peu de
scandale ne nuit pas.
.Pendant qu'il pariait. je regardaisuinnon-
ciade avec des larmes-dans les yeux.
Quand il eut fini, jeni 'avançai vers lui er
disant': I
Savez-vous mon bon monsieur. que
j'ai une forte envie dè vous étrangler de mes
mains! Ah! ah! vous avez donc cru que je
pourrais finir par accepter votre offre infâme
Et je me mis à rire. De quel rire, grand
Dieu! .̃̃̃'
,1'étais vraiment ivre de colère, et pourtant
je contentais les éclats, de ma vois. L'éditeur
recula tout en tremblant devant moi.
Cette victoire valut'à Napcr'é peaux,
voiture de bagages, et sept cent huit pi
sonniers.
Voici, le surlendemain, le comR a: de Châ-
teau-Thierry les Français
les troupes du général York, établies sur un
plateau en arrière du misse; u des Aquets.
L'ennemi est culbulé la cavalerie fran-
çaise,, commandée par Ney, écrase la cavja-
lerie prussienne, les carrés sont enfoncés,
et tout ce qui ne fut ni pris ni sauvé, dirent
les Victoires et Conquêtes, se sauva à travers
les boi?.
Le chemin escarpé et étroit ne permit pas
aux Français vainqueurs de poursuivre les
fuyards, mais l'Empereur fit marches' le gé-
néra Petit contre le prince Giiiitaiinu» do
Prusse, qui était sorti de la ville jiour ît.ar-
cher au secours des fugitifs.
On lui prit 400 hotmnCs, et il 'fut "obligé J
de repasser les ponts et les de brùier
L'ennemi perdit trois pièces de ci nun .et\
trois mille hommes, dont raiiie huit ce ^1&
prisonniers, parmi lesquels ou distingua fa le=
général Freudenrich.
Napoléon 1er s'installa mX au,
château de Nesle, tandis que I Vnoeini /a|)an_-
donnait Château-Thierry à minuit.
Le lendemain, l'Empereur faisait 'rétablir*'
les ponts détruits; quelques sold' its ïniré–
pides poursuivirent l'ennemi sur la Marne,
dans des barques.
Et la population-,de Château-7 ;hierrv, qur-
venait de subir le pillage des ç' dvahiste'ursf;
dès que les vôies de commur ^cation avec
le camp français furent rétal ^es vint sa-
luer ses libérateurs.
11 nous reste à parler d M combat de Vau-
champs.
\auchamps est un village, qu'occupait
l'infanterie ennemie;
Napoléon ordonna • au(luc de R3gUSe d'en-
lever ce village, et ,.au comte Grouchyde1
tourner avec la cav alerie de ligne la droitç.j
de l'ennemi.
Les Prussiens attaqués repoussent les at-
taques des deux brigades qui commençaient
les hostilités mais ils eurent l'imprudenct
de descendre leur poursuite; ils furent
massacrés p' Ar les quatre escadrons de ser-
vice du du( de Raguse un bataillon entier,
qui S'était réfugié dans une ferme, y fut laid
prisonme ,r par deux compagnies de nos
Blücl ifeI.) voyant sa position enlevée, fit
formel infanterie en carré pour protéger
sa re( ,railie; mais, dès qu'il eut passé Jan-
^i' xs, le terrain étant à découvert, le géaé-
ral oaante Grouchv put
J'espérais trouver un homme moins seru-
pâteux dans le peintre de la Flora",
Ifealbutia-t-ïl.
j Le peintre de la Flora rénétaii'-je, Ah'Y
1\ 'vous vous rappelez le portrait du
tpuse éblouissante d'éclat et (ioixaiiîé-.
¡comme une reine d'Assyrie, glorieuse et trïjni-
iphante. Eh bien! voulez-vous C regarJer en-
core une fois?. Je vais vous le montrer ) 1
Le saisissant par le bras et le trj.înimf de for-
ce près du lit d'Annonciadé
Voilà aujourd'hui îe véritable portrait dVin-
nTCciade; Je re'cr-anai'.sez-vous ?
Et j'éclatai alors en sanglot;, les larmes
ruisselant sur mon visage. le a aivhauî restait
stupéfait devant ce Iit,réptiiazit t:;a;hinalemeût
--La Flora, cette femme maigri1 e: pâle, c'est
la Flora q.ic j'ai si siùvent ;ipp.audic
Il je retourna soudainement e.s moi
.Elle a froid, dit- et il ifv s pas Je feu^
dans cette cheminée ?
puisque,
mon 'ètprii torturé et ma main tremblante ne-
peuvent gagner cet argent que tu vends ni chéri:'
Ainsi, continua ce démon d'une voix pia«j
niorditnte, vousne feitzpas l'<;uni;'ne t|;ùn con-i
voi à celle que vois aimez? vous
corbillard des pauvres ?
Silence, misérable!
l'iqsultcs! Sortez! V
Mais déjà le mot teçible avait frappé, roreille
Àbon.Kciiionta r#ns
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1 u,.q AS 24 FR.
Cinquième Aimée IV"
Mercredi 6 février
Tirage
VÙRDl FÉVRIER 18G7
îlF-
LHONNEVR DE NOS BRAVES
Voici ce que nous lisons dans le Journal
!e l'Anne, à la date d'hier
« Le 11 février aura lieu l'inauguration
lu monument commémoratif des batailles
ile Ghampaub :rt Montmirail, Ghàteau-
rhien-y et \rauehamps, livrées les 4 0,
12 et 14 février On sait que ce mo-
nument, composé d'une colonne d'ordre co-
rinthien, forme indiquée par l'Empereur
lui-même, est élevé sur la li;ne de sépara-
tion des deux départements de l'Aisne et de
la Marne, en vue de Montmirail et de Mar-
chais, à-la place qu'occupait Napoléon ¡or,
nu mnmAnt lA riins
» La cérémonie sera présidée par le coni-
de Nieuwerkerke, sénateur, surintendant
des beaux-arts, délégué par l'Empereur
UM. les préfets de l'Aisne et de la Marne y
assisteront, accompagnés des maires des
communes voisines et des notabilités du
pays.
» Des compagnies de pompiers des'deux
départements, suivies des médaülés de Ste-
Hélène, accompagneront le cortége officiel.
La bénédiction sera donnée par Mgr l'évê-
que de Soissons ou par Mgr de Châlons.
» Après la cérémonie religieuse, le délé-
gué de l'Empereur et les autorités de l'Ais-
ne et de la Marne passeront en revue les
compagnies de pompiers et les tnédaillés de
Sainte-Hélène.
» Un banquet, présidé par M. le préfet de
la Marne, terminera cette imposante so-
tennité. »
Tout le monde n'a pas à la mémoire les
quatre batailles dont. une colonne triom-
phale va perpétuer l'édifiant souvenir.
II s'agit pourtantdes gloires lespluspures
du pays, des souvenirs les plus émouvants
de notre histoire.
DU' patriotisme armé repoussant l'Inva-
::ion.
Il n'est donc pas inutile de rappeler som-
mairement des hauts faits qui feront battre
tous les cœurs vraiment français.
Cette guerre de janvier et février
jst une lutte de héros, une poignée d'hom-
ces défend le territoire.
FEUILLETON DU 6 FÉVRIER
ANNONCIADE
Patience, jeune lomms, reprit l'éditeur)
•n humant avec ooaiplauan>;e une prise l'Opéra.
Busard t:uide un orchestre de tous les diables.
jn annonce une tombola excentrique, des qua-
trilles (.],'un débraillé fabuleux, une musiqué
composée de coups de pistolets et de chaises
.assées. On doit porter Musard en triomphe;
ie vous ai apporté un billet pour ce bal, mon
Ali ça. «tes-vous fou? vous moquez-vous
le'inoiV Que m'importe tout cela? lui
Patience eontinua-t-il très froidement.
çous ne nous comprenons pas. J'ai dessein de
mblier une série de lithographies sur les bals
ies théfiires de Paris de lithograph es un peu
(écoltetées. vous entendez?. ôbserva-t-il a-
:ce un sourire bête, Il .me faut beaucoup' d'é-
(i) Voir le Petit Journal d'hier.
Vers janvier, trois armées des enncmis
alliés, commandées par Bliïcher, le prince
de Schwarzenberg et le général de Winzin-
gerode, réunis sur la Marne et sur la Meuse,
étaient en mesure d'agir sur la capitale de
l'empire français; ces masses préscntaient
plus de trois cent mille hommes, soutenues
par le-corps de Bulow, en Belgique, et de
Bubna, dans le bassin du Rhône.
Napoléon ̃Pr n'a à opposer aces lé-
gions que les faibles corps d'armée des ma-
réchaux de Tàrente, prince de la Moscowa,
des ducs de Raguse, de Bellune et de Trévi-
se, qui ne s'élevaient pas à plus de 60,000
hommes!! L
Mais l'Empereur n'en prendra pas moins
l'offensive, et bien qu'un quart du territoire
envahi empêche les opérations de la,cons-
cription, il quitta Paris le 25 janvier
pour se mettre à la tête de cette insuffisante
force militaire, après avoir délégué la Ré-
gence à l'Impératrice Marie-Louise.
Napoléon Ier arrive à Chalons et prend le
commandement de ces 60,000 hommes,
restes désorganisés de cinq grands corps
d'armée, veufs de leurs vétérans, morts glo-
rieusement les armes à la main.
Il entra d'abord à St-Dizier, et alors eurent
lieu les préparatifs d'un combat, celui de
Brienne, qui vaut bien qu'on le cite.
Les Français, un moment repoussés, se
remettent en ordre, on se bat avec acharne-
ment.
La colonne du chef d'état-major du duc
de Bellune pénétra dans le château de
Brienne, y posta 400 hommes des 37? et 58e
régiments, sous les ordres du chef de batail-.
Ion Henders.
Je ne m'occupe pas de la mêlée qui a lieu
dans la plaine je concentre mon admira-
'tion sur le château et la poignée de braves.
qui le défendent.
La possession du château de Brienne ren-
dait les Français maîtres d'une partie de la
ville.
Blücher reconnaît le danger de cette pos-
session il dit au général Alsusiew d'atta-
quer le château par le flanc et par ses der-
et au général Sacken de diriger, une
forte colonne d'infanterie dans la grande
rue de Brienne, pour balayer tout ce qui s'y
trouverait.
Les colonnes ennemies escaladent les
murs du château sur divers points; deux fois
rppoussées à la baïonnette, elles jonchent
les cours, les escaliers, de leurs cadàvres..
Le général Alsusiew se replia devant le
feu meurtrier desbatteries françaises, tan-
dis que le général Decouz repoussait l'atta-
que de là colonne Sacken dans la grande
i-ue et coupait la retraite.
paùlss nues et des japons courts, des yeux fil-
pons, des costumes transparents. puis quel-
ques mots spirituels .au bas de la plancbe. J'ai
pensé à vous. Remerciez-moi!
J'éclatai d'un rire convulsif en entendant!
cette proposition inouïe. Le petit homme 'ne
regardait avec stupeur. ,1
Mais vous ne savez donc pas ou vous êtes?
lui dis-je. Vous avez oublié que c'est ici une
chambre de deuil. Regardez •
.le lirai violemment les rideaux d'Annoncia-
de. et la montrai pâle et inanimée ce mur-,
Eh bien? dit-il de sa voix impassible.
Comment, fepris-.jejndigné, vous voulez j
que. devant cette créature qui se meurt, je tra- j
ce des dessins de danses légères et d'amours
dévergondés! Je vais la quitter, n'est-ce pas,
pour aller au bal de l'Opéra'! Si ses yeux se,
rouvrent, et me cherchent, on «lui répondra que j
je suis à l'Opéra! Il est vrai que là je verrai
luire, par les trous des masques, des yeux pius
vifs et plus joyeux. Oh ma tête se perd
Le marchand reprit sa canne et sou chapeau.
J'av«i%compté sur vous, monsieur Saveu-
?e, dit-ii. Je suis venu dans un mauvais mo-
ment n'en parlons plus.
Cependant Ànnonciade s'agita sur sa coti-
elle, j'entendis siffler sa respiration oppressée,]
et elle murmura
J'ai soif)
La mJlée devint alors terribie.
Le général Decoux est mortellement
blessé et remet le commandement au gêné-
rai Baste, qui, après avoir eu deux chevaux
tués sous lui, tombe mort dans les bras de
M. Masson de Saint-Amand, son aide de
camp, en proférant l'exclamation- des che-
valieis En avant
Ce cri d'un mourant ranime la vigueur
des soldats de France.
On se bat avec acharnement, le prince
Berthbr est blessé d'un coup de lance à la
tête.;
Dans la journée, l'Empereur, débouchant
du bois de Valentigny avec une faible es-
corte, avait été assailli par des cosaques,
dont l'un allait le frapperde sa lance quand
l'officier d'ordonnancé Gourgaud prévint ce
coup. en tuant l'agresseur
Poursuivi par les troupes ennemies, Na-
poléon courut dix fois la chance d'être
Le feld-maréchal Blùcher, de son côié,
n'échappa que par miracle au danger d'être
capturé par nos troupes.
A une heure et demie du soir, Brienne est
en partie en feu. le château apparaît con-
servant le 'drapeau tricolore flottant à la
lueur de l'incendie la.boucherie cesse, et
Blûcher ordonne à l'infanterie de Sacken, à
la cavalerie de Pahlen de se retirer vers
Bar-sur-Aube, laissant les Français maîtres
du champ de bataille.
C'est le même général Alsusiew que nous
rencontrerons encore à Champaubert.
On battit ses troupes, on leur prit vingt
et une bouches à feu, deux généraux et dix-
huit cent sept prisonniers le général Alsu-
siew lui-même resta au pouvoir des Fran-
çais vainqueurs.
Puis, le lendemain Il février, nos héroï-
ques soldats continuaient leurs hauts faits.
r Sacken et York, les généraux ennemis,
ont proposé de réunir leurs armées à Mont-
mirail.
Il faut lire dans l'histoire militaire du
temps comment fut disputée la ferme de la
Haute-Epine; en 'vain les Russes la pren-
nent, l'occupent, la défendent.
Le prince de la Moskowa fond comme un
éclair sur la position à la: tête de quatre ba-
taillons, et Napoléon fait charger l'infante-
rie russe par les grenadiers à cheval, qui
détruisent entièrement deux brigades.
Pomesson et Marchais sont pris et repris.
Ce dernier village est enfin attaqué par le
comte Bertrand, grand maréchal du palais,
conduisant un bataillon, et le duc de Dant-
zig commandant l'autre.
Les Russes, chassés de Marchais, sont
obligés de se jeter dans la'forêt de Nogent.
Je regardai comme un fou l'éditeur qui se
dirigeait vers lu porte, eUlui barrant tout acoup
le passage •
Cet argent que vous mu proposiez, lui dis
je la rougeur au front, ne ipourriez-vous me je
prêter quelques jours .?
Impossible répîiqua-t-il d'un air <çuè me;
,sembla insolent. C'est après-demain ma fiis-de'
jnois elle sera lourde, eu diable, et jp faisnin
il l'artiste qui'se c-faargera de ce dessein. I?u
reste, je suis bon enfant, etsi vous vous repen-
tez dé votre refus, je suis encore prêt a con-
clure 1-e marché avec vous'AU j'oubliais de
vous dire qu'il serait bon d'esquisser, dans la
cohue du bat queiquesressemblancesd'actiices
en vogue et de lorettes à la mode. Un peu de
scandale ne nuit pas.
.Pendant qu'il pariait. je regardaisuinnon-
ciade avec des larmes-dans les yeux.
Quand il eut fini, jeni 'avançai vers lui er
disant': I
Savez-vous mon bon monsieur. que
j'ai une forte envie dè vous étrangler de mes
mains! Ah! ah! vous avez donc cru que je
pourrais finir par accepter votre offre infâme
Et je me mis à rire. De quel rire, grand
Dieu! .̃̃̃'
,1'étais vraiment ivre de colère, et pourtant
je contentais les éclats, de ma vois. L'éditeur
recula tout en tremblant devant moi.
Cette victoire valut'à Napcr'é
voiture de bagages, et sept cent huit pi
sonniers.
Voici, le surlendemain, le comR a: de Châ-
teau-Thierry les Français
les troupes du général York, établies sur un
plateau en arrière du misse; u des Aquets.
L'ennemi est culbulé la cavalerie fran-
çaise,, commandée par Ney, écrase la cavja-
lerie prussienne, les carrés sont enfoncés,
et tout ce qui ne fut ni pris ni sauvé, dirent
les Victoires et Conquêtes, se sauva à travers
les boi?.
Le chemin escarpé et étroit ne permit pas
aux Français vainqueurs de poursuivre les
fuyards, mais l'Empereur fit marches' le gé-
néra Petit contre le prince Giiiitaiinu» do
Prusse, qui était sorti de la ville jiour ît.ar-
cher au secours des fugitifs.
On lui prit 400 hotmnCs, et il 'fut "obligé J
de repasser les ponts et les de brùier
L'ennemi perdit trois pièces de ci nun .et\
trois mille hommes, dont raiiie huit ce ^1&
prisonniers, parmi lesquels ou distingua fa le=
général Freudenrich.
Napoléon 1er s'installa mX au,
château de Nesle, tandis que I Vnoeini /a|)an_-
donnait Château-Thierry à minuit.
Le lendemain, l'Empereur faisait 'rétablir*'
les ponts détruits; quelques sold' its ïniré–
pides poursuivirent l'ennemi sur la Marne,
dans des barques.
Et la population-,de Château-7 ;hierrv, qur-
venait de subir le pillage des ç' dvahiste'ursf;
dès que les vôies de commur ^cation avec
le camp français furent rétal ^es vint sa-
luer ses libérateurs.
11 nous reste à parler d M combat de Vau-
champs.
\auchamps est un village, qu'occupait
l'infanterie ennemie;
Napoléon ordonna • au(luc de R3gUSe d'en-
lever ce village, et ,.au comte Grouchyde1
tourner avec la cav alerie de ligne la droitç.j
de l'ennemi.
Les Prussiens attaqués repoussent les at-
taques des deux brigades qui commençaient
les hostilités mais ils eurent l'imprudenct
de descendre leur poursuite; ils furent
massacrés p' Ar les quatre escadrons de ser-
vice du du( de Raguse un bataillon entier,
qui S'était réfugié dans une ferme, y fut laid
prisonme ,r par deux compagnies de nos
Blücl ifeI.) voyant sa position enlevée, fit
formel infanterie en carré pour protéger
sa re( ,railie; mais, dès qu'il eut passé Jan-
^i' xs, le terrain étant à découvert, le géaé-
ral oaante Grouchv put
J'espérais trouver un homme moins seru-
pâteux dans le peintre de la Flora",
Ifealbutia-t-ïl.
j Le peintre de la Flora rénétaii'-je, Ah'Y
1\ 'vous vous rappelez le portrait du
tpuse éblouissante d'éclat et (ioixaiiîé-.
¡comme une reine d'Assyrie, glorieuse et trïjni-
iphante. Eh bien! voulez-vous C regarJer en-
core une fois?. Je vais vous le montrer ) 1
Le saisissant par le bras et le trj.înimf de for-
ce près du lit d'Annonciadé
Voilà aujourd'hui îe véritable portrait dVin-
nTCciade; Je re'cr-anai'.sez-vous ?
Et j'éclatai alors en sanglot;, les larmes
ruisselant sur mon visage. le a aivhauî restait
stupéfait devant ce Iit,réptiiazit t:;a;hinalemeût
--La Flora, cette femme maigri1 e: pâle, c'est
la Flora q.ic j'ai si siùvent ;ipp.audic
Il je retourna soudainement e.s moi
.Elle a froid, dit- et il ifv s pas Je feu^
dans cette cheminée ?
puisque,
mon 'ètprii torturé et ma main tremblante ne-
peuvent gagner cet argent que tu vends ni chéri:'
Ainsi, continua ce démon d'une voix pia«j
niorditnte, vousne feitzpas l'<;uni;'ne t|;ùn con-i
voi à celle que vois aimez? vous
corbillard des pauvres ?
Silence, misérable!
l'iqsultcs! Sortez! V
Mais déjà le mot teçible avait frappé, roreille
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