Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-11-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 22 novembre 1865 22 novembre 1865
Description : 1865/11/22 (Numéro 1026). 1865/11/22 (Numéro 1026).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k589123j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
LE PETIT JOURNAL
ment de marchand de vins-traiteur. Pompier de
;la compagnie SaintrOuen, et membre médaillé
de la société des sauveteurs du département de
:la Seine, Ramel était un brave homme, aimé et
estimé de tout le monde, qui faisait honneur à
ses affaires, et qui sans doute aurait fini par ac-
quérir cette honnête aisance qui est la fortune
du travailleur quand, il y a deux mois, la mort
vint le ravir à sa famille.
Comme l'honnête constructeur avait bâti son
petit établissement sur un terrain loué verbale-
ment à la propriétaire actuelle du château, Mm0
la princesse de Craon, un de ses concurrentes,
désirant s'installer en son lieu et place, alla
trouver l'intendant de la princesse, lui offrit, un
loyer plus éleve,, et le mandataire, séduit par
cette plus-value, signifia à la veuve qu'elle eûl
à rendre le terrain libre pour le 11 novembre,
En vain, :la malheureuse femme sollicita, ses
prières furent inutiles, il fallait donc se résigner
à partir, et pour comble de malheur, la pauvre
femme, sur ces entrefaites, perdait encore. l'un
de ses deux enfants.
Cependant, le lendemain du terme fixé, der-
nier délai de rigueur, les sapeurs-pompiers de
̃la compagnie dont Ramel avait fait partie, a-
vaient été convoqués à sept heures du matin
¡pour la grande manœuvre-dés pompes. Quand
tout le monde fut réuni « Mes amis, s'écria le
commandant d'une voix émue, à dimanche pro-
chain le service des pompes, si vous le voulez
bien; pour aujourd'hui, j'ai à vous proposer une
besogne plus pressée'
«Vous savez que la veuve désolée d'un de
nos braves camarades, d'un homme qui a rendu
maiuts services à la, commune par son courage
et son sangfroid, se trouve forcée de faire démo-
lir sa maison sur l'heure, ce qui lui est tout à
fait impossible nous sommes ici cinquante; en
nous mettant tous à la besogne, ce sera l'affaire
d'une demi-journée. cela vous va-t-il
La proposition ayant été acceptée avec trans-
port « Eh bien! alors, continua le comman-
dant, en avant, pas accéléré, marche! » Et les
clairons de sonner le pas de route, et toute la
compagnie de se diriger vers la demeure en
'question, dont les matériaux furent démontés
pièce à pièce et transportés, au fur et mesure,
vers un autre point de l'île qui n'appartient pas
a la princesse, et où le maire de la commune
avait loué au nom de MInaRamèl un emplace-
ment convenable. Tout le monde rivalisant'de
zèle et d'entrain, en sept heures de temps on
avait fait place nette. Pour compléter leur ou-
vrage, ces braves gens se proposent de recons-
truire par le même procédé la nouvelle maison
de la veuve de sorte que bientôt son établisse-
sement aura surgi sur un autre point de l'île
Saint-Denis.
Tant qu'il restera des honnêtes'gens poar
faire des actes pareils, et il y en a beau-
coup, les femmes- légères ieronj vaine-
ment étalage de leurs toilettes la faillite, et
pour surcroît la honte, sera toujours le der-
nier terme de leur route dorée:
H. DE SAINT-ANDRÉ.
DÉPARTEMENTS
Des bureaux télégraphiques ont été récem-
ment établis dans les villes suivantes
Avize (Marne), Halluin (Nord), Ecouis (Eure),
Moiilfort-sur-RisIe (Eure), Toucy (Yonne), Mon-
liérender (Haute-Marne), Vendeuvre (Aube).'
Un cultivateur dé Rincq (Nord) était tranquil-
lement assis au milieu de sa famille, dans la
soirée, lorsqu'un bruit insolite se fit entendre
au-dessus du four. Le cultivateur saisit à.la hâ-
te un de ces crochets à deux dents dont on se
sert pour arracher les betteraves, et courut voir
ce cm' il y avait dans son bâtiment. On n'enten-
dait plus aucun bruit, mais il distingua sur la
voûte du four une forme noire immobile. Assez
iintri^ué, il lança au- hasard dans la masse un
coup de crocliïi et tira à deux mains, La forme
.noire fit un peu de résistance, on en'endaitera-
quer du drap, mais enfin il n'y eut pius moyen
rle se inâiii!c;iir. Les gens de la maison, qui é-
taientaccourus, virent passer d?abord deux jam-
bes, puis un corps, puis une s été. Le hasard a-
vait incrusté !c crochet précisément dans la
partie la plus large du pantalon de l'infortuné
voleur. Pris ainsi sans pouvoir se défendre,
fort honteux et fort confus, il a été livré à la
justice.
DE LA .SCIENCE
Monsieur le rédacieur,
:lé viens de recevoir d:italiè la relation d'une
^découverte très curieuse qui ne manquera pas
.d'intéresser vos lecteurs je pense que vous vou-
drez bien l'insérer dans vos colonnes:
Agréez, monsieur, l'assurance, de mes senti-
ments distingués.
^ÈHILK QUÉTÀND.
Avocat à la cour impériale de Paris.
de la, transmissioà du son et de la
parole par le télégraphe (1).
Une nouvelle découverte qui aura d'immen-
ses résultats par lés applications qu'on pourra
en faire aux beaux-arts et à l'industrie, vient'
encore accroitre les merveilles de ce siècle: c'est
la transmission des sons et des paroles par le té-
légraphe. L'auteur de cette découverte est M..
Manzètli d'Aosle, inventeur d'un fameux auto-
mate qu'on..ne peut décrire d'une manière exac-
:e, mais dont il est possible de donner un court
aperçu afin de faciliter au lecteur l'intelligence
ie ce procédé.
Cet automate a la taille ordinaire d'unhom-
aie si on l'habillait pour dissimuler le méca-
Nnjsme intérieur, il ressemblerait à une personne
Rivante. Il est assis tenant dans ses mains une
du journal il Çorriere diSardegna.
M. Nau, de Neuvy (Indre-et-Loire), dit un journal
do Tours, avait, un de ces jours derniers, donné ren-
dez-vous à un certain nombre d'amis dans ses bois
de Neuillé. Bientôt les cniens lancèrent un magni-
fique chevreuil. L'animal, après s'être fait battre un
certain temps, voulutpasserdans les bois de la Motte
et traversa la route de Tours à Château-la- Vallière.
Là un vieux chasseur blessa légèrement le che-
vreuil à la cuisse.
A partir de ce moment, l'animal, rusant toujours,
étaitsans cesse relancé par les chiens; enfin il quitta
la forêt, prit la plaine et gagna la commune de Sau-
vigné A près de cinq heures du soir, il arriva dans
un bois appartenant à M. de Fontenailles là les
chiens ne purent retrouver sa trace, et il fallut, la
nuit venant, abandonner la partie.
Cependant qu'était devenu le chevreuil? Le pau-
vre animal, harassé, n'en pouvant plus, quittait
furtivement le bois, et, trouvant un troupeau de
moutons qui regagnait sa bergerie, il se plaçait au
milieu d'eux et, avec eux, entrait dans l'étable. Il y
resta deux jours, mangeant le fourrage que lui don-
nait le fermier et sa laissant facilement approcher.
Le lendemain, SI. de Fonlenailles,prévenu, envoya
le chevreuil à M. Nau. Il était monté sur une char-
rette et paraissait en bonne santé.
Le pauvre animal avait gagné sa cause, et il fut
résolu qu'on lui laisserait la vie sauve. Mais le vété-
rinaire, consulté, déclara qu'il finirait par mourir de
sa blessure, et. it fallut l'abattre.
On écrit de Mulhouse
Les habitants de Mulhouse peuvent en ce moment
et malgré la saison avancée prendre des bains en
pleine eau ce plaisir, ils pourront se lé donner mè-
ine lorsque les cours d'eau seront gelés. Voici corr.-
ment.
i A proximité de la grande filature située près des
cités ouvrières de MM: Vaucher et ÇrV M. Jean Doll-
fus a eu l'idée de faire çreuser unepiscine spacieuse
qui reçoit les eaux de condensation de cette usine,
ainsi que celles de la filature voisine de M. Itaphael-
Dreyfus. Une troisième filature, que MM.Lauth frè-
res lont construire en ce moment à quelque distan-
ce, promet également au nouvel établissement de
bains le tribut deses eanxartiliciellement thermales.
La température des eaux du bassin èst de 28 de-
grés centigrades. Flles se renouvellent sans cesse, de
telle sorte que leur limpidité est parfaite. Un hangar
en bois, sans luxe,, mais suffisant pour abriter du
'froid, recouvre le bassin, qui présente l'aspect d'une
école de natation», Le prix du bain est de cinq cen-
times.
CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE.
A cette époque de l'année où, les semailles
faites, tous les travaux des champs sont termi-
nés, il est d'usage, dans certaines localités qui
sont restées fidèles aux traditions antiques du
pays, de conclure les mariages préparés dans
les fêtes du printemps et de l'été.
Il existe bien encore, j'en suis sûr, quelque
village délicieusement attardé dans les poéti-
ques coutumes d'autrefois, et qui célèbre peut-
être, au moment ou j'écris ces lignes, les céré-
monies du mariage, telles que je 'les trouve dé-
crites d'après celles qui existaient autrefois dans
le Poitou.
Le fiance, accompagné d'un de ses parents et
d'un parent *de sa prétendue, va faire les invita-
tions. Il a grand soin'de régler l'ordre de ses
visites d'après les différents' degrés de parenté;
c'est une étiquette à laquelle on tient beaucoup.
Il attache dans chaque maison, au lit du mal-
,tre, un petit bouquet de lauriers orné de ru-
bans, et fait son invitation par un compliment
d'une longueur. académique, et qui depuis un
temps immémorial est toujours le même.
Le jour fixé pour le mariage est annonce par
des coups de pistolet. Tout le monde ne peut
avoir,;n est-ce pas, un canon des Invalides à*sa
disposition!
Les jeunes filles font la toilette de la mariée.
Ce qu'il y a de plus particulier dans son costu-
me est la coiffe, dont le fond est orné de clin-
quant; et où toutes les filles plantent des épin-
gles dans l'espérance d'être mariées pius tôt.
Le mouchoir de la mariée et sa ceinture, d'où
pendent une pelote pour épingles et une bourse,
sont ornés de rubans.
La mariée, bien parée, s'assied au milieu des
invites pour distribuer un ruban à chacun
d'eux. En échange, chaque convive lui met un
baiser sur le front et quelque argent dans la
bourse.
Après la, bénédiction nuptiale, les jeunes fil-
les attachent au corset de la jeune-épouse l'é-,
norme bouquet qu'elles ont, préparé pour elle.
Ce bouquet, qu'on appelle épine, est composé
d'une branche de laurier chargée de pommes,
de raisins, et ornét de rubans. On dirait d'une
corne d'abondance.
flûte dans l'attitude d'un artiste prêt en jouer
au moindre sigflie. On voit se dessiner dans son
organisme beaucoup de petits tubes de gomme
élastique, pleins d'air comprimé qui, sembla-
bles aux veines dans le corps de l'homme, ap-
portent la vie et le mouvement aux organes dont
Il est composé. Un seul de ces petits tubes, qui
a un peu pius d'un centimètre de diamètre, met
l'automate en communication avec un harmo-
nium composé exprès pour lui,par le môme in-
venteur. Lorsque le thaumaturge s'approche de
l'harmonium et se dispose à en presser les tou-
ches, une personne de service gonfle les veines
de l'automate au moyen d'un soufflet avec le-
quel il est mis en communication par un autre
tube, l'automate se lève sur ses pieds, salue les
assistants en inclinant la tète, en faisant mou-
voir ses yeux et ses paupières, puis il porte la
flûte à ses lèvres en ouvrant la bouche et en re-
muant la langue.
Dès que Manzetti prorhène ses doigts sur les
touches, en louant tei morceau de musique qu'il
plaît aux assistants .d'indiquer; l'automate ré-
pète le chant sur sa flûte, suit l'artiste, Man-
zetti ou tout autre, et accompagne la musique
avec uneprécisiou magique. L'étonnement s'ac-
croît encore, lorsqu'en voyant la variété de li
musique, la multiplicité, des combinaisons des
douceur de la respiration de l'automate flûtiste,
on se demande comment tant de sons si diffé-
rents sont transmis avec autant de rapidité et
de précision par l'harmonium à l'automate au
Quand on retourne chez la mariée, une jeune
de lin, symbole des travaux domestiques.
Au repas, le gros bouquet de la mariée est fi-
ché à la muraille, au-dessus de sa tète; le mari
reste debout et sert les convives. Chansons et
danses sont toujours les divertissements fami-
liers de toutes les noces.
Dans quelques villages, on a coutume de dé-
rober adroitement un soulier à la mariée et de
le remplacer par un sabot.
Au moment où la mariée va se retirer, les
jeunes filles ont grand soin de reprendre les é-
pingles qu'elles avaient attachées à son chape-
non et les conservent 1 récieusement. Il faut dire
que ce n'est pas dans l'intention de fixer sur
leur tête, avec ces épingles consacrées par le
mariage, la coiffe de sainte Catherine. Il en est
de même de la jarretière qu'on détache, et qui,
le lendemain, doit être coupée et distribuée en-
tre elles.
Au milieu de la nuit on prépare la soupe à
l'ognon le vase qui la contient est porté par les
deux gars les plus vigoureux, sur un brancard
recouvert d'une nappe très blanche. Tous les
convives se présentent à la porte de la chambre
nuptiale on en demande l'entrée par une chan-
son.- La porte s'ouvre dès que la chanson es)
finie et la soupe est posée triomphalement sur
le lit des mariés.
La matinée du lendemain est employée aux
farces et mascarades. Chacun s'affuble de dé-
guisements grotesques. L'un se munitd'unebro-
che, à laquelle tient un pain ou un morceau de
rôt: un autre porte un baril; celui-ci une que-
nouille et des fuseaux; d'autres attachent à leurs
cheveux de longues queues de paille, se cou-
vrent de nappes, de serviettes, se coiffent de
casseroles, de marmites, et, ainsi, affublés,par-
courent tout le village processionnellement. En
tête du cortége est un homme armé d'un fouet,
qui fait entendre une fanfare de claquements.'
On fait boire tous ceux qu'on rencontre, et on
leur essuie la bouche avec un plumeau garnide
poivre.
L'allégresse est des plus bruyantes commeon
en peut juger parces détails quenous ont laissés
des touristes observateurs.
Mais ce qui m'intéresse davantage dans ces
fêles nuptiales, .ce qui me touche surtout, c'est
le choix de la saison fait par les époux pour en-
Voici, en effet, l'époque des longuets veillées
et des frimas; la maisonnette du village est
bien triste et bien froide si on y est, seul. Et
certes, deux grands yeux doux et brillants é-
gayenl et réchauffent le foyer autant et, plus
peut-être que les bourrées de fagots qui pétil-
lent dans l'âtre.
HIPPOLYTE PHILlBEirr.
TRIBUNAUX
CONSEIL DE GUERRE DE TOULON
APRÈS .UN SAUVETAGE.
Le 1e'' conseilde guerre maritime permanent,
s'est occupé avant-hier de lu perte de l'aviso à
vapeur l'Echo, qui a fait naufrage le 13 juin der-
nier, dans le détroit de Singapour.
Il a été acquis aux débats que ce fâcheux é-
vénement devait être attribué à l'existence, dans.
le passage dit Chenal du milieu, d'une roche
sous-marine que les cartes françaises, les seu-
les qui fussent à bord de l'Echo^mais qui est si-
gnalée sur les cartes anglaises sous le nom de
Stork et ne découvre que dans les grandes ma-
rées.
Au moment de l'échouage, aucun signe,-au-
cun mouvement à la surface de l'eau Êe permet-
taient de soupçonner l'existence de cet écueil.
Le conseil de guerre, sur les conclusions con-
formes du ministère public, a déchargé, à l'u-
nanimité, M. le lieutenant de vaisseau Michaud,
ex-commandant de l'Echo, dans les circonstan-
ces qui avaient motivé sa mise en jugement.
Après le prononcé de la sentence, le,président;
a adressé quelques paroles flatteuses à cet offi-
cier pour lui faire connaître les sentiments qu'a-
vaient inspirés aux membres du conseil l'éner-
gie et l'intelligence des efforts qu'il avait tentés
pour sauver son bâtiment, et la fatalité dont il
avait été victime.
M. Michaud était assisté de M. le capitaine de
frégate Leblanc, dont la parole éloquente a vive-
ment intéressé l'auditoire, quand' il a raconté
étroit et qui ne contient que de l'air comprimé.
Si les assistants prennent ce tube et le pres-
sent légèrement, ils en senlent les pulsations et
croient mettre leurs doigts sur le pouls d'une
personne vivante.
M. Matteucci, ancien ministre de; l'instruction
publique, savant distinguo et expert dans les
sciences physiques, a été émerveillé de ce nier-
veilleux mécanisme. Il est facile de donner plus
ou moins de longueur au tube qui relie l'harmo-
nium à l'automate; ainsi Manzetti, de son labo-
ratoire, met l'harmonium et commanication a-
vec l'orgue de ia cathédrale par un tube qui
peut passer par la fenêtre et sortir par les toits
et les rues. Grâce à une modification du méca
nisme, nécessitée parla différence entre l'orgue
et la flûte, il joue de l'orgue à Sa cathédrale, sans
quitter son laboratoire, ou il se fait remplacer
par un autre pianiste.
L'automate n'est pas la seule découverte de
Mânzelti, car il n'est lui-même que l'expression
d'une théorie plus vaste et plus compliquée qui
s'adapte à de nombreuses industries, par exem-
plè, au\ machines hydrauliques, aux métiers à
ta Jacquart, etc.– Nous mentionnerons aussi une
petite machine d'un prix très modique (2. ou 3
francs): en tournant une roue, on reproduit. un
bas-relief avec autant de précision que la ̃ pho-
tographie reproduit une aquarelle.
Au commencement de cet article, nous avons,
parlé longuement de la découverte de l'auto-
mate flûtiste pour qu'on ne crie pas à l'impossi-
tout ce qui avait été entrepris pendant quinze
jours par soit capitaine pour retirer l'Echo de
son lit de roches, la dispersion par le mauvais
temps de tous les instruments laborieusement
réunis dans ce but, quelques heures seulement*
avant la marée qui devait permettre de les faire
agir; enfin, la triste nécessité où s'était tr uvé,
M. Michaud de livrer lui-même son bâtiment
aux flammes, sur l'ordre formel de M. le contre-
amiral commandant la station, après en avoir
retiré tout le matériel qu'il était possible de
sauver. (Toulonnais.)
ETRANGER
On annonce une amélioration notable dans
l'état dé santé du roi Léopold de Belgique.
Les habitants d'Eprave (Belgique) célébraient leur
kermesse, lorsque l'on s'aperçut que le feu venait
d'éclater dans la grange d un cabaret; il était envi-
ron sept heures du soi-r mais l'incendie fit en très
peu de temps des progrès effrayants. Quinze habita-;
tions de cultivateurs, avec les dépendances, tes ré-;
colteset les meubles sont devenues la proie des flam-
mes.
Un meunier a été enseveli sous les décombres d'un
mur qui s'est écroulé. Il en a été promptémein re-
tiré; avait un bras cassé. lit Houba, vétériii; ire,!
revenait d'une tournée. Apercevant les lueur., de
l'incendie, et afliv d'arriver plus vite, il suivit u 71 pe-
tit Sentier qui aboutissait a un immense précipice.'
Âu milieu de la profonde obscurité qui rognr.ii .M.
Uouba n'aperçut point ce précipice; il toinbi' .< ;n»
hauteur de t(fa s5 mètres sur un roc à pic, s il.
rebondit de roc en roc jusque dans la rivière de
Lhomme, il plus de GO mètres.
II eut encore la force de se traîner hors de la ri-
vière et d'aller se placer dans la prairie, contre uru
rocher, où il ,passa la nuit. Le lendemain niatm, il
entendit dès ouvriers qui passaient il cria Au se-
cours! On accourut auprès de lui. M. Houba piHôtre
transporté à Rochefort. Il a une jambe et une épaule
cassées, sa tête est meurtrie, et il éprouve d'assez
violentes douleurs dans les reins. Nous apprenons
que son état est relativement satisfaisant..
VARIÉTÉS
UN MARIAGE TERRIBLE
Un jour, c'était en 1501, on afficha sur les
murs de Naples le placard suivant:
« Il sera compté 'la somme de quatre mille
ducats à celui qui livrera mort ou vif, à la ius-
tice, le bandit calabrais Rocco del Pizzo.
Isabelle d'auagok, régente. »
Trois jours après, un homme se présenta chez
le ministre de la police et déclara qu'il sauvait
un moyen immanquable de s'emparer de celui
que l'on cherchait, mais qu'en échange de i'or
offert, il demandait une grâce que la rejente
seule pouvait lui accorder: c'était donc avV.c, la
régente seule qu'il voulait traiter- de eoik- af-
faire.
Le ministre répondit cet homme qu'il ne
voulait pas déranger Son Altesse pour une pa-
reille bagatelle, qu'on avait promis quatre mille
ducats et non autre chose; et que si les quitte
mille ducats lui convenaient, il .n'avait qu'y li-
vrer Rocco del Pizzo, et que les quatre mille
ducats lui seraient comptés.
L'inconnu secoua dédaigneusement la tête et
se retira. .-••
Le soir même, un vol d'une telle hardiesse fut
commis entre Resina et Torre del Greco, que
chacun fut d'avis qu'il n'y avait que Rocco del
Pizzo qui pouvaitavoir fait le coup.
Le lendemain, à la fin du conseil, Isabelle
demanda au ministre de la police des expira-
tions sur ce nouvel événement. Le minisi re n'a-
,vait aucune explication à donner cette lois,
comme toujours, l'auteur de l'attentat avait dis-
paru, et, selon toute probabilité, exerçait déjà
sur un tout autre point du royaume.
Le ministre alors se souvint de cet homme-
qui s'était présenté chez lui la veille, et qui :ui
avait offert de livrer Rocco del Pizzo.; il rauunta
a la régente tous j,ps détails de son entrevue a-
vec cet 'homme, niais, il ajouta que, comme la
première condition imposée par lui avait été de
traiter l'affaire aveè Son Altesse, à laquelle, au
lieu de la prime accordée, il avait, disait-il, u-
ne grâce pârticui ère à demander, il avait cru
devoir repousser une pareille ouverture, venant
surtout de la part d'un inconnu.
I Vous avez eu tort, dit la régente; faite?
récit de la nouvelle merveille or, cette mer-
veille, la voici
Manzetti, transmet directement la paro'e par
;-le fil télégraphique ordinaire avec un appareii
1 plus simple que celui qui sert aujourd'hui pour
les dépêches; désarmais deux négociants pour-
ront, en quelques instants, traiter leurs af-
faires de Londres a Caldûttà, s'informer ré-
ciproquement de leurs spéculations, les propo-
ser et les combiner. Plusieurs expériences mit
déjà été faites, elles ont suffisamment réussi
pour confirmer la possibilité pratique dé cette
découverte. On transmet parfaitement la musi-
sique quant aux paroles, on entend encoie dis-
iinctement lès voyelles sonores, celles qui se
prononcent muettes n'arrivent à l'oreillc que
confusément. Cet effet provient du peu de' sensi-
bilité de la matière que l'inventeur a employée
pour la construction d'unappareil à peine ébau-
ché, et qu'il s'occupe à perfectionne,r. Mais ce-
pendant, la possibilité de transmettre par l'é-
lectricité les vibrations des voyelles sonores est,
dès à présent, démontrée. Une telle décou-
verte a-t-elle Lesoin- de commentaire?
Pour tout ce qui est relatif à la ï*raï»55ei<6
dans le Petit Jlocirnal, le JoavnaS 3Ils»s-
ê(Tc,]e>îsîM!ru^il Politique' et le Jous-aul
£iî«téraîpe de la Semaine, s'adresser au
Régisseur des annonces, dans les bureaux de
de Richelieu.
ment de marchand de vins-traiteur. Pompier de
;la compagnie SaintrOuen, et membre médaillé
de la société des sauveteurs du département de
:la Seine, Ramel était un brave homme, aimé et
estimé de tout le monde, qui faisait honneur à
ses affaires, et qui sans doute aurait fini par ac-
quérir cette honnête aisance qui est la fortune
du travailleur quand, il y a deux mois, la mort
vint le ravir à sa famille.
Comme l'honnête constructeur avait bâti son
petit établissement sur un terrain loué verbale-
ment à la propriétaire actuelle du château, Mm0
la princesse de Craon, un de ses concurrentes,
désirant s'installer en son lieu et place, alla
trouver l'intendant de la princesse, lui offrit, un
loyer plus éleve,, et le mandataire, séduit par
cette plus-value, signifia à la veuve qu'elle eûl
à rendre le terrain libre pour le 11 novembre,
En vain, :la malheureuse femme sollicita, ses
prières furent inutiles, il fallait donc se résigner
à partir, et pour comble de malheur, la pauvre
femme, sur ces entrefaites, perdait encore. l'un
de ses deux enfants.
Cependant, le lendemain du terme fixé, der-
nier délai de rigueur, les sapeurs-pompiers de
̃la compagnie dont Ramel avait fait partie, a-
vaient été convoqués à sept heures du matin
¡pour la grande manœuvre-dés pompes. Quand
tout le monde fut réuni « Mes amis, s'écria le
commandant d'une voix émue, à dimanche pro-
chain le service des pompes, si vous le voulez
bien; pour aujourd'hui, j'ai à vous proposer une
besogne plus pressée'
«Vous savez que la veuve désolée d'un de
nos braves camarades, d'un homme qui a rendu
maiuts services à la, commune par son courage
et son sangfroid, se trouve forcée de faire démo-
lir sa maison sur l'heure, ce qui lui est tout à
fait impossible nous sommes ici cinquante; en
nous mettant tous à la besogne, ce sera l'affaire
d'une demi-journée. cela vous va-t-il
La proposition ayant été acceptée avec trans-
port « Eh bien! alors, continua le comman-
dant, en avant, pas accéléré, marche! » Et les
clairons de sonner le pas de route, et toute la
compagnie de se diriger vers la demeure en
'question, dont les matériaux furent démontés
pièce à pièce et transportés, au fur et mesure,
vers un autre point de l'île qui n'appartient pas
a la princesse, et où le maire de la commune
avait loué au nom de MInaRamèl un emplace-
ment convenable. Tout le monde rivalisant'de
zèle et d'entrain, en sept heures de temps on
avait fait place nette. Pour compléter leur ou-
vrage, ces braves gens se proposent de recons-
truire par le même procédé la nouvelle maison
de la veuve de sorte que bientôt son établisse-
sement aura surgi sur un autre point de l'île
Saint-Denis.
Tant qu'il restera des honnêtes'gens poar
faire des actes pareils, et il y en a beau-
coup, les femmes- légères ieronj vaine-
ment étalage de leurs toilettes la faillite, et
pour surcroît la honte, sera toujours le der-
nier terme de leur route dorée:
H. DE SAINT-ANDRÉ.
DÉPARTEMENTS
Des bureaux télégraphiques ont été récem-
ment établis dans les villes suivantes
Avize (Marne), Halluin (Nord), Ecouis (Eure),
Moiilfort-sur-RisIe (Eure), Toucy (Yonne), Mon-
liérender (Haute-Marne), Vendeuvre (Aube).'
Un cultivateur dé Rincq (Nord) était tranquil-
lement assis au milieu de sa famille, dans la
soirée, lorsqu'un bruit insolite se fit entendre
au-dessus du four. Le cultivateur saisit à.la hâ-
te un de ces crochets à deux dents dont on se
sert pour arracher les betteraves, et courut voir
ce cm' il y avait dans son bâtiment. On n'enten-
dait plus aucun bruit, mais il distingua sur la
voûte du four une forme noire immobile. Assez
iintri^ué, il lança au- hasard dans la masse un
coup de crocliïi et tira à deux mains, La forme
.noire fit un peu de résistance, on en'endaitera-
quer du drap, mais enfin il n'y eut pius moyen
rle se inâiii!c;iir. Les gens de la maison, qui é-
taientaccourus, virent passer d?abord deux jam-
bes, puis un corps, puis une s été. Le hasard a-
vait incrusté !c crochet précisément dans la
partie la plus large du pantalon de l'infortuné
voleur. Pris ainsi sans pouvoir se défendre,
fort honteux et fort confus, il a été livré à la
justice.
DE LA .SCIENCE
Monsieur le rédacieur,
:lé viens de recevoir d:italiè la relation d'une
^découverte très curieuse qui ne manquera pas
.d'intéresser vos lecteurs je pense que vous vou-
drez bien l'insérer dans vos colonnes:
Agréez, monsieur, l'assurance, de mes senti-
ments distingués.
^ÈHILK QUÉTÀND.
Avocat à la cour impériale de Paris.
de la, transmissioà du son et de la
parole par le télégraphe (1).
Une nouvelle découverte qui aura d'immen-
ses résultats par lés applications qu'on pourra
en faire aux beaux-arts et à l'industrie, vient'
encore accroitre les merveilles de ce siècle: c'est
la transmission des sons et des paroles par le té-
légraphe. L'auteur de cette découverte est M..
Manzètli d'Aosle, inventeur d'un fameux auto-
mate qu'on..ne peut décrire d'une manière exac-
:e, mais dont il est possible de donner un court
aperçu afin de faciliter au lecteur l'intelligence
ie ce procédé.
Cet automate a la taille ordinaire d'unhom-
aie si on l'habillait pour dissimuler le méca-
Nnjsme intérieur, il ressemblerait à une personne
Rivante. Il est assis tenant dans ses mains une
du journal il Çorriere diSardegna.
M. Nau, de Neuvy (Indre-et-Loire), dit un journal
do Tours, avait, un de ces jours derniers, donné ren-
dez-vous à un certain nombre d'amis dans ses bois
de Neuillé. Bientôt les cniens lancèrent un magni-
fique chevreuil. L'animal, après s'être fait battre un
certain temps, voulutpasserdans les bois de la Motte
et traversa la route de Tours à Château-la- Vallière.
Là un vieux chasseur blessa légèrement le che-
vreuil à la cuisse.
A partir de ce moment, l'animal, rusant toujours,
étaitsans cesse relancé par les chiens; enfin il quitta
la forêt, prit la plaine et gagna la commune de Sau-
vigné A près de cinq heures du soir, il arriva dans
un bois appartenant à M. de Fontenailles là les
chiens ne purent retrouver sa trace, et il fallut, la
nuit venant, abandonner la partie.
Cependant qu'était devenu le chevreuil? Le pau-
vre animal, harassé, n'en pouvant plus, quittait
furtivement le bois, et, trouvant un troupeau de
moutons qui regagnait sa bergerie, il se plaçait au
milieu d'eux et, avec eux, entrait dans l'étable. Il y
resta deux jours, mangeant le fourrage que lui don-
nait le fermier et sa laissant facilement approcher.
Le lendemain, SI. de Fonlenailles,prévenu, envoya
le chevreuil à M. Nau. Il était monté sur une char-
rette et paraissait en bonne santé.
Le pauvre animal avait gagné sa cause, et il fut
résolu qu'on lui laisserait la vie sauve. Mais le vété-
rinaire, consulté, déclara qu'il finirait par mourir de
sa blessure, et. it fallut l'abattre.
On écrit de Mulhouse
Les habitants de Mulhouse peuvent en ce moment
et malgré la saison avancée prendre des bains en
pleine eau ce plaisir, ils pourront se lé donner mè-
ine lorsque les cours d'eau seront gelés. Voici corr.-
ment.
i A proximité de la grande filature située près des
cités ouvrières de MM: Vaucher et ÇrV M. Jean Doll-
fus a eu l'idée de faire çreuser unepiscine spacieuse
qui reçoit les eaux de condensation de cette usine,
ainsi que celles de la filature voisine de M. Itaphael-
Dreyfus. Une troisième filature, que MM.Lauth frè-
res lont construire en ce moment à quelque distan-
ce, promet également au nouvel établissement de
bains le tribut deses eanxartiliciellement thermales.
La température des eaux du bassin èst de 28 de-
grés centigrades. Flles se renouvellent sans cesse, de
telle sorte que leur limpidité est parfaite. Un hangar
en bois, sans luxe,, mais suffisant pour abriter du
'froid, recouvre le bassin, qui présente l'aspect d'une
école de natation», Le prix du bain est de cinq cen-
times.
CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE.
A cette époque de l'année où, les semailles
faites, tous les travaux des champs sont termi-
nés, il est d'usage, dans certaines localités qui
sont restées fidèles aux traditions antiques du
pays, de conclure les mariages préparés dans
les fêtes du printemps et de l'été.
Il existe bien encore, j'en suis sûr, quelque
village délicieusement attardé dans les poéti-
ques coutumes d'autrefois, et qui célèbre peut-
être, au moment ou j'écris ces lignes, les céré-
monies du mariage, telles que je 'les trouve dé-
crites d'après celles qui existaient autrefois dans
le Poitou.
Le fiance, accompagné d'un de ses parents et
d'un parent *de sa prétendue, va faire les invita-
tions. Il a grand soin'de régler l'ordre de ses
visites d'après les différents' degrés de parenté;
c'est une étiquette à laquelle on tient beaucoup.
Il attache dans chaque maison, au lit du mal-
,tre, un petit bouquet de lauriers orné de ru-
bans, et fait son invitation par un compliment
d'une longueur. académique, et qui depuis un
temps immémorial est toujours le même.
Le jour fixé pour le mariage est annonce par
des coups de pistolet. Tout le monde ne peut
avoir,;n est-ce pas, un canon des Invalides à*sa
disposition!
Les jeunes filles font la toilette de la mariée.
Ce qu'il y a de plus particulier dans son costu-
me est la coiffe, dont le fond est orné de clin-
quant; et où toutes les filles plantent des épin-
gles dans l'espérance d'être mariées pius tôt.
Le mouchoir de la mariée et sa ceinture, d'où
pendent une pelote pour épingles et une bourse,
sont ornés de rubans.
La mariée, bien parée, s'assied au milieu des
invites pour distribuer un ruban à chacun
d'eux. En échange, chaque convive lui met un
baiser sur le front et quelque argent dans la
bourse.
Après la, bénédiction nuptiale, les jeunes fil-
les attachent au corset de la jeune-épouse l'é-,
norme bouquet qu'elles ont, préparé pour elle.
Ce bouquet, qu'on appelle épine, est composé
d'une branche de laurier chargée de pommes,
de raisins, et ornét de rubans. On dirait d'une
corne d'abondance.
flûte dans l'attitude d'un artiste prêt en jouer
au moindre sigflie. On voit se dessiner dans son
organisme beaucoup de petits tubes de gomme
élastique, pleins d'air comprimé qui, sembla-
bles aux veines dans le corps de l'homme, ap-
portent la vie et le mouvement aux organes dont
Il est composé. Un seul de ces petits tubes, qui
a un peu pius d'un centimètre de diamètre, met
l'automate en communication avec un harmo-
nium composé exprès pour lui,par le môme in-
venteur. Lorsque le thaumaturge s'approche de
l'harmonium et se dispose à en presser les tou-
ches, une personne de service gonfle les veines
de l'automate au moyen d'un soufflet avec le-
quel il est mis en communication par un autre
tube, l'automate se lève sur ses pieds, salue les
assistants en inclinant la tète, en faisant mou-
voir ses yeux et ses paupières, puis il porte la
flûte à ses lèvres en ouvrant la bouche et en re-
muant la langue.
Dès que Manzetti prorhène ses doigts sur les
touches, en louant tei morceau de musique qu'il
plaît aux assistants .d'indiquer; l'automate ré-
pète le chant sur sa flûte, suit l'artiste, Man-
zetti ou tout autre, et accompagne la musique
avec uneprécisiou magique. L'étonnement s'ac-
croît encore, lorsqu'en voyant la variété de li
musique, la multiplicité, des combinaisons des
douceur de la respiration de l'automate flûtiste,
on se demande comment tant de sons si diffé-
rents sont transmis avec autant de rapidité et
de précision par l'harmonium à l'automate au
Quand on retourne chez la mariée, une jeune
de lin, symbole des travaux domestiques.
Au repas, le gros bouquet de la mariée est fi-
ché à la muraille, au-dessus de sa tète; le mari
reste debout et sert les convives. Chansons et
danses sont toujours les divertissements fami-
liers de toutes les noces.
Dans quelques villages, on a coutume de dé-
rober adroitement un soulier à la mariée et de
le remplacer par un sabot.
Au moment où la mariée va se retirer, les
jeunes filles ont grand soin de reprendre les é-
pingles qu'elles avaient attachées à son chape-
non et les conservent 1 récieusement. Il faut dire
que ce n'est pas dans l'intention de fixer sur
leur tête, avec ces épingles consacrées par le
mariage, la coiffe de sainte Catherine. Il en est
de même de la jarretière qu'on détache, et qui,
le lendemain, doit être coupée et distribuée en-
tre elles.
Au milieu de la nuit on prépare la soupe à
l'ognon le vase qui la contient est porté par les
deux gars les plus vigoureux, sur un brancard
recouvert d'une nappe très blanche. Tous les
convives se présentent à la porte de la chambre
nuptiale on en demande l'entrée par une chan-
son.- La porte s'ouvre dès que la chanson es)
finie et la soupe est posée triomphalement sur
le lit des mariés.
La matinée du lendemain est employée aux
farces et mascarades. Chacun s'affuble de dé-
guisements grotesques. L'un se munitd'unebro-
che, à laquelle tient un pain ou un morceau de
rôt: un autre porte un baril; celui-ci une que-
nouille et des fuseaux; d'autres attachent à leurs
cheveux de longues queues de paille, se cou-
vrent de nappes, de serviettes, se coiffent de
casseroles, de marmites, et, ainsi, affublés,par-
courent tout le village processionnellement. En
tête du cortége est un homme armé d'un fouet,
qui fait entendre une fanfare de claquements.'
On fait boire tous ceux qu'on rencontre, et on
leur essuie la bouche avec un plumeau garnide
poivre.
L'allégresse est des plus bruyantes commeon
en peut juger parces détails quenous ont laissés
des touristes observateurs.
Mais ce qui m'intéresse davantage dans ces
fêles nuptiales, .ce qui me touche surtout, c'est
le choix de la saison fait par les époux pour en-
Voici, en effet, l'époque des longuets veillées
et des frimas; la maisonnette du village est
bien triste et bien froide si on y est, seul. Et
certes, deux grands yeux doux et brillants é-
gayenl et réchauffent le foyer autant et, plus
peut-être que les bourrées de fagots qui pétil-
lent dans l'âtre.
HIPPOLYTE PHILlBEirr.
TRIBUNAUX
CONSEIL DE GUERRE DE TOULON
APRÈS .UN SAUVETAGE.
Le 1e'' conseilde guerre maritime permanent,
s'est occupé avant-hier de lu perte de l'aviso à
vapeur l'Echo, qui a fait naufrage le 13 juin der-
nier, dans le détroit de Singapour.
Il a été acquis aux débats que ce fâcheux é-
vénement devait être attribué à l'existence, dans.
le passage dit Chenal du milieu, d'une roche
sous-marine que les cartes françaises, les seu-
les qui fussent à bord de l'Echo^mais qui est si-
gnalée sur les cartes anglaises sous le nom de
Stork et ne découvre que dans les grandes ma-
rées.
Au moment de l'échouage, aucun signe,-au-
cun mouvement à la surface de l'eau Êe permet-
taient de soupçonner l'existence de cet écueil.
Le conseil de guerre, sur les conclusions con-
formes du ministère public, a déchargé, à l'u-
nanimité, M. le lieutenant de vaisseau Michaud,
ex-commandant de l'Echo, dans les circonstan-
ces qui avaient motivé sa mise en jugement.
Après le prononcé de la sentence, le,président;
a adressé quelques paroles flatteuses à cet offi-
cier pour lui faire connaître les sentiments qu'a-
vaient inspirés aux membres du conseil l'éner-
gie et l'intelligence des efforts qu'il avait tentés
pour sauver son bâtiment, et la fatalité dont il
avait été victime.
M. Michaud était assisté de M. le capitaine de
frégate Leblanc, dont la parole éloquente a vive-
ment intéressé l'auditoire, quand' il a raconté
étroit et qui ne contient que de l'air comprimé.
Si les assistants prennent ce tube et le pres-
sent légèrement, ils en senlent les pulsations et
croient mettre leurs doigts sur le pouls d'une
personne vivante.
M. Matteucci, ancien ministre de; l'instruction
publique, savant distinguo et expert dans les
sciences physiques, a été émerveillé de ce nier-
veilleux mécanisme. Il est facile de donner plus
ou moins de longueur au tube qui relie l'harmo-
nium à l'automate; ainsi Manzetti, de son labo-
ratoire, met l'harmonium et commanication a-
vec l'orgue de ia cathédrale par un tube qui
peut passer par la fenêtre et sortir par les toits
et les rues. Grâce à une modification du méca
nisme, nécessitée parla différence entre l'orgue
et la flûte, il joue de l'orgue à Sa cathédrale, sans
quitter son laboratoire, ou il se fait remplacer
par un autre pianiste.
L'automate n'est pas la seule découverte de
Mânzelti, car il n'est lui-même que l'expression
d'une théorie plus vaste et plus compliquée qui
s'adapte à de nombreuses industries, par exem-
plè, au\ machines hydrauliques, aux métiers à
ta Jacquart, etc.– Nous mentionnerons aussi une
petite machine d'un prix très modique (2. ou 3
francs): en tournant une roue, on reproduit. un
bas-relief avec autant de précision que la ̃ pho-
tographie reproduit une aquarelle.
Au commencement de cet article, nous avons,
parlé longuement de la découverte de l'auto-
mate flûtiste pour qu'on ne crie pas à l'impossi-
tout ce qui avait été entrepris pendant quinze
jours par soit capitaine pour retirer l'Echo de
son lit de roches, la dispersion par le mauvais
temps de tous les instruments laborieusement
réunis dans ce but, quelques heures seulement*
avant la marée qui devait permettre de les faire
agir; enfin, la triste nécessité où s'était tr uvé,
M. Michaud de livrer lui-même son bâtiment
aux flammes, sur l'ordre formel de M. le contre-
amiral commandant la station, après en avoir
retiré tout le matériel qu'il était possible de
sauver. (Toulonnais.)
ETRANGER
On annonce une amélioration notable dans
l'état dé santé du roi Léopold de Belgique.
Les habitants d'Eprave (Belgique) célébraient leur
kermesse, lorsque l'on s'aperçut que le feu venait
d'éclater dans la grange d un cabaret; il était envi-
ron sept heures du soi-r mais l'incendie fit en très
peu de temps des progrès effrayants. Quinze habita-;
tions de cultivateurs, avec les dépendances, tes ré-;
colteset les meubles sont devenues la proie des flam-
mes.
Un meunier a été enseveli sous les décombres d'un
mur qui s'est écroulé. Il en a été promptémein re-
tiré; avait un bras cassé. lit Houba, vétériii; ire,!
revenait d'une tournée. Apercevant les lueur., de
l'incendie, et afliv d'arriver plus vite, il suivit u 71 pe-
tit Sentier qui aboutissait a un immense précipice.'
Âu milieu de la profonde obscurité qui rognr.ii .M.
Uouba n'aperçut point ce précipice; il toinbi' .< ;n»
hauteur de t(fa s5 mètres sur un roc à pic, s il.
rebondit de roc en roc jusque dans la rivière de
Lhomme, il plus de GO mètres.
II eut encore la force de se traîner hors de la ri-
vière et d'aller se placer dans la prairie, contre uru
rocher, où il ,passa la nuit. Le lendemain niatm, il
entendit dès ouvriers qui passaient il cria Au se-
cours! On accourut auprès de lui. M. Houba piHôtre
transporté à Rochefort. Il a une jambe et une épaule
cassées, sa tête est meurtrie, et il éprouve d'assez
violentes douleurs dans les reins. Nous apprenons
que son état est relativement satisfaisant..
VARIÉTÉS
UN MARIAGE TERRIBLE
Un jour, c'était en 1501, on afficha sur les
murs de Naples le placard suivant:
« Il sera compté 'la somme de quatre mille
ducats à celui qui livrera mort ou vif, à la ius-
tice, le bandit calabrais Rocco del Pizzo.
Isabelle d'auagok, régente. »
Trois jours après, un homme se présenta chez
le ministre de la police et déclara qu'il sauvait
un moyen immanquable de s'emparer de celui
que l'on cherchait, mais qu'en échange de i'or
offert, il demandait une grâce que la rejente
seule pouvait lui accorder: c'était donc avV.c, la
régente seule qu'il voulait traiter- de eoik- af-
faire.
Le ministre répondit cet homme qu'il ne
voulait pas déranger Son Altesse pour une pa-
reille bagatelle, qu'on avait promis quatre mille
ducats et non autre chose; et que si les quitte
mille ducats lui convenaient, il .n'avait qu'y li-
vrer Rocco del Pizzo, et que les quatre mille
ducats lui seraient comptés.
L'inconnu secoua dédaigneusement la tête et
se retira. .-••
Le soir même, un vol d'une telle hardiesse fut
commis entre Resina et Torre del Greco, que
chacun fut d'avis qu'il n'y avait que Rocco del
Pizzo qui pouvaitavoir fait le coup.
Le lendemain, à la fin du conseil, Isabelle
demanda au ministre de la police des expira-
tions sur ce nouvel événement. Le minisi re n'a-
,vait aucune explication à donner cette lois,
comme toujours, l'auteur de l'attentat avait dis-
paru, et, selon toute probabilité, exerçait déjà
sur un tout autre point du royaume.
Le ministre alors se souvint de cet homme-
qui s'était présenté chez lui la veille, et qui :ui
avait offert de livrer Rocco del Pizzo.; il rauunta
a la régente tous j,ps détails de son entrevue a-
vec cet 'homme, niais, il ajouta que, comme la
première condition imposée par lui avait été de
traiter l'affaire aveè Son Altesse, à laquelle, au
lieu de la prime accordée, il avait, disait-il, u-
ne grâce pârticui ère à demander, il avait cru
devoir repousser une pareille ouverture, venant
surtout de la part d'un inconnu.
I Vous avez eu tort, dit la régente; faite?
récit de la nouvelle merveille or, cette mer-
veille, la voici
Manzetti, transmet directement la paro'e par
;-le fil télégraphique ordinaire avec un appareii
1 plus simple que celui qui sert aujourd'hui pour
les dépêches; désarmais deux négociants pour-
ront, en quelques instants, traiter leurs af-
faires de Londres a Caldûttà, s'informer ré-
ciproquement de leurs spéculations, les propo-
ser et les combiner. Plusieurs expériences mit
déjà été faites, elles ont suffisamment réussi
pour confirmer la possibilité pratique dé cette
découverte. On transmet parfaitement la musi-
sique quant aux paroles, on entend encoie dis-
iinctement lès voyelles sonores, celles qui se
prononcent muettes n'arrivent à l'oreillc que
confusément. Cet effet provient du peu de' sensi-
bilité de la matière que l'inventeur a employée
pour la construction d'unappareil à peine ébau-
ché, et qu'il s'occupe à perfectionne,r. Mais ce-
pendant, la possibilité de transmettre par l'é-
lectricité les vibrations des voyelles sonores est,
dès à présent, démontrée. Une telle décou-
verte a-t-elle Lesoin- de commentaire?
Pour tout ce qui est relatif à la ï*raï»55ei<6
dans le Petit Jlocirnal, le JoavnaS 3Ils»s-
ê(Tc,]e>îsîM!ru^il Politique' et le Jous-aul
£iî«téraîpe de la Semaine, s'adresser au
Régisseur des annonces, dans les bureaux de
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