Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-07-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 23 juillet 1865 23 juillet 1865
Description : 1865/07/23 (Numéro 904). 1865/07/23 (Numéro 904).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k589010r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
BOTKADX Il?, BOT MCHELIEU^
au coin du ùoul. Montmartre S
à la librairie da Petit Jouns*i.
TIRAGE DU PETIT JQURML
Samedi J«MHet ,fiS6S
LES fl O,OOO FRANCS D'UN M AIABË.
Jusqu'à ce jour la publicité n'avait été in-
voquée, en matièremédicale, que partes mé-
decins et pharmaciens en quête de malades,
La quatrième page des feuilles publiques
a souvent l'air d un hôpital.
C'est ici le cigarre guérissant l'asthme'-
là-bas le sirop antispasmodique; à la colon-
de la peau.
de:passe les bas élastiques. contre les va-
rices, et les dentiers à hase, de caoutchouc'7
les spécifiques contre la goutte et les on-
guents pour arrêter la chute des cheveux les
plus compromis.
Si les abonnés ne savent pas se soigner,
avec d'aussi nombreuses indications, c'est
qu'ils y mettent de la mauvaise volonté.
Je sais bien que la Faculté n'aime pas
beaucoup qu'un médecin s'annonce comme
un chocolat célèbre, ou qu'un membre de
l'Ecole de pharmacie fasse ;insérer ses pro-
duits à la quatrième page, entre la créosote
Billard et l'Art d'élever des lapins.
Les médecins ont, comme les avocats, leur
règlement à défendre.
Les puritains soutiennent que c'est amoin-
drir le prestige d'Esculape que d'en faire le
client des six jour aux unis dé MM. Fauchey
et C°, ou des six autres journaux indépen-
dants de notre ami Duport.
Mais les amoureux delà réclame soutien-
nent que depuis que Je médecin ne se pro-
mène plus en robe et qu'il est habillé com-
me tout le monde, il est bon de faire connaî-
tre son nom et son adresse à ceux qui ne le
peuvent plus reconnaître au passage.
Aujourd'hui voici que la réclame change,
comme pour mettre d'accord les docteurs at-
teints de pruderie et les fils d'Hippocrate qui
font apprécier leurs succès à un franc la ligne.
Une révolution se fait dans la publicité hy-
giénique et sanitaire/
Ce n'est plus le médecin qui s'offre aux
malades pour les soigner, pour les guider,
pour les catéchiser, pour les guérir.
C'est le malade lui-même qui paie son an-
nonce à beaux et .bons deniers comptants
pour trouver un médecin victorieux de sa
maladie.
Ouvrez la Presse d'hier au soir, vous y
lirez ceci, que je copie textuelloment
A MESSIEURS LES MÉDECINS.
PRIME DE 10,000 FEANCS
Un monsieurest depuisunan complëtement sourd.
Si-un médecin était à même de fournir une nouvelle
onre, on lui assure l'honoraire ci-dessus, pourvu que
le résultat se montre favorable..On désire aveir les
avis, qui seraient traduits en allemand, sous adresse
de M. Drebitz, rue Harscampstrasse, n* 67, à Aix-
la-Chapelle [Prusse).
FEUILLETON DU PETIT JOURNAL
DU' 23 JUILLET 1865.
LE DliMMT DU COMMANDEUR
Suite (1).
M. de Montmorin devina que Rose l'aimait, et
il s'en alla trouver _Guillaumier, qui emblavait
un champ, et lui dit
Il y a longtemps que je cherche femme^ ta
fille me plaît, je veux l'épouser.
Guillaumier regarda son seigneur et crut qu'il
fiait fou.
Mais, continua le commandeur, je suisgen-
tflhomme I j'ai des préjugés à l'eadroit des mé-
salliances, et, si tu m'en crois, le mariage se
fera secrètement. Mes frères me 'feraient assas-
siner, s'ils savaient que je deviens ton gendre.
Il en fut fait comme avait dit le-commandeur,
il épousa Rose secrètement. Un an après, la jeu-
ne châtelaine, qui demeurait toujours chez son
père, où son noble époux la venait visiter, mit
au monde deux jumeaux, un fils et une fille.
Le fils reçut le nom de Jean, la fille celui de
Madeleine.
• Et les Morvandiaux ne manquèrent pas Vde"ja-
Ber un peu sur le faux\pas de la belle Rose.
Mais le commandeur était si riche.
Vingt ans s'écoulèrent. Pendant ces vingt an-
nées, l'orage révolutionnaire avait éclaté. Le roi
H) Voirie PetirJourna du itaa g juillet;: r- °
Voilà un honorable malade qui s'est dit
on fonde des concours pour des symphonies,
pour des tableaux, pour la beauté des ra-
ces chevalines «t bovines, pour les plus gros
enfants et les plus petites montres genevoises
ou françaises, pour les chiens et les volailles
grasses.
'Pourquoi "n'ôuvrirâis-je pas un concours
au bénéfice de mes deux oreilles ?
Je serai it la fois le.président et le jury, le
décerncur de récompenses et l'examina-
teur.
On ne me tympanisera pas pour cela.
Si l'on veut mon opinion personnelle. Je
n'ai pas grande pitié pour les sourds c'est
bien certainement l'infirmité la moins ridi-
cule et la moins douloureuse.
Vivre daps ce monde plein .de malignité
sans en entendre les clameurs, c'est tout
profit.
Passer à travers la foule sans être assour-
di par son bruit,. c'est conserver la liberté
de la pensée au milieu du mouvement.
Presque tous les sourds sont gens d'esprit:
D'ailleurs, le docteur Blanchet vous ap-
prend à comprendre en regardant seulement
les lèvres de l'interlocuteur.
On dirait, dans cette absence du son, qu'il
a été supprimé, comme la musique dans
cette représentation de la Dame blanche en
province. pour qu'il ne nuisît pas à l'ac-
tion.
#
Je fais exception pouries génies de l'Har-
monie, pour lès grands maîtres des riches-
ses instrumenta-les.
Je ne sache rien de plus navrant que la
vieillesse de Beethoven.
Il était devenu sourd.
Il n'entendait plus l'orchestre qu'il con-
duisait, et battait, lui le dieu de la musique,
la mesure à contretemps.
Ce dut être une des plus grandes tortures
que le Créateur puisss infliger à l'homme.
La surdité véritable a des caractères tel-
leinent apparentes qu'il n'est pas difficile de
la contrefaire.
Dans les régiments, il s'est trouvé des con-
scrits qui avaient l'air d'être sourds comme
des pots.
L'un d'eux se laissait tirer des coups de
fusil aux oreilles sans se détourner.
Il n'entendait pas le tambour pas môme
le roulement de la soupe. ce qui était un
signe d'infirmité sérieuse.
On lui parlait en le réveillant. il n'enten-
dait pas.
On allait le réformer, quand le général
inspecteur, le prenant avec bonté par la
main, lui dit à demi-voix
--Vous ôtes sourd, mon ami?
-Oui, mon général, répliqua-t-il, ou-
bliant tout à coup son rôle.
Les Normands sont réputés très habiles
était mort sur l'échafaud, la Terreur avait pro-
mené son flambeau sinistre à travers la France;
la noblesse avait émigré, et toutes les gentil-
hommières du pays de lioungogne étaient veuves
deileurs habitants. Beaucoup avaieni été rasées,
ou brûlées quelques-unes étaient debout.
De çe nombre était Montmorin, et, ô miracle! 1
le commandeuravait continué à y vivrelort pai-
siblement, entouré du respect général.
Lecommandeurétaitadoré Mor van; et s'il
fût venu à,la pensée du tribunal révolutionnaire
d'Auxerre de le traduire è sa barre, In vallée du
Cousin tout entière se fût levée pour sn ,défense.
Puis la tempête s'était calmée; aux mont-asnards
avaient succédé les thermidoriens, aux thermi-
doriens le Directoire, au Directoire le^Gonsulal.
M. de 'Montmm-in n'était plus seigneur, mais il'
était maire de sa commune. Enfin l'Empire ar-
riva. Alors les émigrés rentrèrent peu peu, et
les parents du commandeur furent très heureux
d'obtenir sa protection.
Mates le commandeur avait singulièrement
vieilli durant ces vingt années. Rosé était nior-l
te, et il ne restait autour de M. de Monlmorm
que ses deux entants, .leanetMadeleinc, et maî-
tre Pandrille, qui touchait à Ja cinquantaine'et
grisonnait furieusement.
Un jour le commandeur, qui. venait d'accom-
lir sa soixante-dixième année, lejirit à part et
Ami Pandrille, tu m?as été si dévoué du-
iras fidèlement mes volontés après ma mort.
Pandrille acquiesça d'un signe de tête:
Mandat ou tlmbres-pçste
dans le commerce -et ?.tfiès
Un conscrit normand cherchait àfaife le
sourd pour être renvoyé dans ses foyers.
Il avait passé toutes ses épreuves avec
succès.
Le à la revue, fit Ylis-
décent sous dans
sa poche.
Lune délies tomba; les autres tinte-
*ejit dans la toile;du gousset.
Le conscrit fit un mouvement pour voir:
4 'où venait cet argent.
L'excellence de son ouïe était reconnue.
Règle générale, nous disait un. membre
du consei 1 de révision; on reconnaît un sourd
.yéri table & son désir non d'affirmer- mais
bien de contester son infirmité.
'Quand vous écodtez un homme vous
J'ai l'oreille un ,peu dure.Il i.y ades
moments ou j'éntends -moins. mais; je :ne;
suis pas sourd!]..
Soyez persuadé qu'il l'est autant que les
murs de la tourde Nesle!
Il n'est pas moins vrai que cet excellent
étranger atteint d'une surdité trop réelle
inaugure un moyen curatif nouveau
La mise à prix de la guérison par le ma-'
Les malades sont, en généra], assez peu
reconnaissants.
Le baron Yvan, 61s de l'ancien chirurgien
de Napoléon, vit tomber un jour, d'apoplexie
un homme en élégant frac noir.
Le cas était,pressant; il coupa la manche
pour, saigner vite:
Quanale moribond, revint àlui, il ne dit
que ceci
Quel est donc le maladroit qui a dété-
rioré mon habit?
La fixation dti prix de.laiguérisqnpar le
patient n'est pas encore dans nos mœurs.
Elle blesse la dignité du médecin, qui n'é-
coute pas la voix de l'intérêt particulier,,mais,
bien celle des intérys de l'humanité.
Interrogez d ix docteurs en médecine fran-
çais, je suis certain qu'ils vous répondront à
t'unanimité
Nous ne marchandons pas notre savoir.
II en est de la consultation médicale comme
du servicc divin une messe à vingt sous est
aussi bonne qu'une messe en musique :avec
chanoines au banc d'oeuvre, chantres au pu-
pî{re,évêque officiant. et c'est un.médecin,
le Prince de la Médecine, qui a refusé les
présents d'Artaxercès.
-3-e sais bien que ce refus est contesté pari
certains historiens, -binais lapeinjure et la
gravure ont fait entrer avec l'autorité de la
légende, cette croyance, dans la mémoire pu-
blique.
Et elfe tend à symboUger 4ans Hipppcrate
le désintéressement du médecin modèle.
il est évident que la prime de dix mille
francs, offerte par le malade
Tù te souviens .de ;l'acpùeil que nje .fee^t
mes frères, à notre retour de Malte?
Oui, certes, murmura Pondrille.
Toute faute mérite châtiment, dit 'le com-
mandeur. J'ai fait un testament qui seramay^n-;
geance. Mes cliers .,neyeux, gui m'ont appelé
mendiant, et mes beaux cousms, qui m'ont é-
conduits, s'y trouveront couchés. An! fit le
commandeur en souriant, toi qui verras cela, a-
mi Paictrille, tu riras à ton aise, ? te lejure,
Et le commandeur remit a Pandnile son tes-
tament cacheté, et joint ,a,U testament le singu--
lier codicile que voici
.«.Ma volonté est que mon testament ne soit
ouvert que trpjs/inois après le jour de mon dé-
cès. Pendant ces trois mois, tüns mes parents,
collatéraux et ayant droit tout ou partie de ma
succession, aurontle droit de venir s'inslallerau
châteail de Mon.tniorin qld'y attendre l'ouycrlu-
on testament.
w'J'ai rappoi-to ckvMake un diamant de la vp-
leur de trois millions. Ce diamant est caché
daps le château, ie te ̃çlennoçl'avance à,celui qui
51oaintenUaiuPandriHc,.(iueje nomme mon
exécuteur tesiamcnltiire, fera a mes héritiers les
Posl-scriptvé par l'un de mes héritiers avant l'expiration
du délfli de trois mois, on pourrait passer outre
Au codicile était joint une liste des c»Haté-
Ma foi
pelle, ppiit
de frais de déplacement, la juste indemnité
de. 1,'absence, si ledoeteur se délace.
Car, 1 'lionorable:hal)itant-d'Aix^laTGhApel-
'ta sur-
.(lité ne se traite pas par coiresponflaiîce.
Le mntade et son médecin ont. soit dit
̃ Maiscju'arrivera-tTiljSi cent méqccirss font
te voyage, il-n'y aurapasalorsdequoi ^ayer
le chemin de -fer qui aura amené ce scienti-
tique congres. “>
Le malade
nieux.
.# •
L'inconvénient des systèmes aaédieausc
annoncés par les journaux^ c'est leur nom-
bre.
Le .malade, avide 'de la guérison, lqs.'es-
saie les uns après les autres.
Et souvent un traitement paralyse les bons
effets durtraitement précédent.
La constitution se" fatigue à ces-essais suc-
cessifs, faits en cachette ^du^médecin dejla
famille.
Et la wohesse physique s appauvri tquei-
quefois ci ces expériences.
Le corps humain ressemble alors a la pro-
vision de viyres.,de,ce.petit Savoyard joueur
et pour l'éviter, il lui jeta sa viande.
A cent pas plus loin, il rencontre un second;
loup, plus menaçant que le premier, et.il
lui échappe, en lui jetant ;son pain.
Un troisième loup se présente, l'œil irrité,:
le poil hérisse, la gueule menaçante.
Le Savoyard n'avait ,plus de vives Que-
faire? il.s'avisa de jouerun air, de vielle!
tendue. s'enfuit à .toutes jambes.
Hélas! dit IlÉenfant mourant de feim,
que n'ai-je fait de la musique au premier
iloup qui m'a barré le, passage j'aurais en-
core mon déjeuner
Cest cette > harmonie curative qui n'ap-
pauvrit pas le malade' qu.'il faut rechercher,
même dans les cas de surdité, vjnVeUe des
journaux ou du doyen de la Faculté. !le,
la recommande à l'honnête annoneier doiit
je décuple volontiers aujourd'hui les moyens.
de publicité, ..Et puissériclui écrire un jour
A bon entendeur, salut!
Ayant-hier, à six heures trente-cinq minute!
du soir, l'Impératrice et le Prince Impérial sont
arrivés à Fontainebleau. Sa Majesté, qui mal-
gré la pluie était montée encalèche déoouvet*
te, a accueillie par les vivats les plus cha-
leureux de la -population accourue -en foule sur
son passage. 1
Ln santé de Son Altesse le 'Pmnce 'knpénai
est excellente. (Moniteur.)
Leurs Majestés ayant quitté Paris, la terrai
'se du Bord de l'eau et les parterres réservés
des Tuileries sont livrés depuis hier au publie.
belles. Ils s'assassineront mutuellement pour ar
voir le diamant.
Je le crois, répondit le commandeur jpotec
calme..
Ces trois mots renfermaient la vengeance do
ce vieillard, qui avait voulu mettre PafFectipn
de famille à l'épreuve, et qui n'on avait recueil-
li que mépris et indifférence.
'm! 'lé çorrimand«ur de 'MontaKMflH, chevalier
de Malte, mourut dans l'aa-
née et le bon Pandrille, après avoir pleuré son
maître, se mit endevoir d'écrire à ses héritiers,
en, leur cqmmunjguant le singulier codicille,
PÎN ©U PitOtOGUB.
Il y avait environ jdeuxmois «i
pour, jour, que M. le chevalier de (MoBimTOa,
famille des Maltevert,
soir-là, le vieux .manoir,
repris «et
veuves de leur
U»
par.dearcsun rôti gigantosque
.manoir! '̃
On -eût
au coin du ùoul. Montmartre S
à la librairie da Petit Jouns*i.
TIRAGE DU PETIT JQURML
Samedi J«MHet ,fiS6S
LES fl O,OOO FRANCS D'UN M AIABË.
Jusqu'à ce jour la publicité n'avait été in-
voquée, en matièremédicale, que partes mé-
decins et pharmaciens en quête de malades,
La quatrième page des feuilles publiques
a souvent l'air d un hôpital.
C'est ici le cigarre guérissant l'asthme'-
là-bas le sirop antispasmodique; à la colon-
de la peau.
de:passe les bas élastiques. contre les va-
rices, et les dentiers à hase, de caoutchouc'7
les spécifiques contre la goutte et les on-
guents pour arrêter la chute des cheveux les
plus compromis.
Si les abonnés ne savent pas se soigner,
avec d'aussi nombreuses indications, c'est
qu'ils y mettent de la mauvaise volonté.
Je sais bien que la Faculté n'aime pas
beaucoup qu'un médecin s'annonce comme
un chocolat célèbre, ou qu'un membre de
l'Ecole de pharmacie fasse ;insérer ses pro-
duits à la quatrième page, entre la créosote
Billard et l'Art d'élever des lapins.
Les médecins ont, comme les avocats, leur
règlement à défendre.
Les puritains soutiennent que c'est amoin-
drir le prestige d'Esculape que d'en faire le
client des six jour aux unis dé MM. Fauchey
et C°, ou des six autres journaux indépen-
dants de notre ami Duport.
Mais les amoureux delà réclame soutien-
nent que depuis que Je médecin ne se pro-
mène plus en robe et qu'il est habillé com-
me tout le monde, il est bon de faire connaî-
tre son nom et son adresse à ceux qui ne le
peuvent plus reconnaître au passage.
Aujourd'hui voici que la réclame change,
comme pour mettre d'accord les docteurs at-
teints de pruderie et les fils d'Hippocrate qui
font apprécier leurs succès à un franc la ligne.
Une révolution se fait dans la publicité hy-
giénique et sanitaire/
Ce n'est plus le médecin qui s'offre aux
malades pour les soigner, pour les guider,
pour les catéchiser, pour les guérir.
C'est le malade lui-même qui paie son an-
nonce à beaux et .bons deniers comptants
pour trouver un médecin victorieux de sa
maladie.
Ouvrez la Presse d'hier au soir, vous y
lirez ceci, que je copie textuelloment
A MESSIEURS LES MÉDECINS.
PRIME DE 10,000 FEANCS
Un monsieurest depuisunan complëtement sourd.
Si-un médecin était à même de fournir une nouvelle
onre, on lui assure l'honoraire ci-dessus, pourvu que
le résultat se montre favorable..On désire aveir les
avis, qui seraient traduits en allemand, sous adresse
de M. Drebitz, rue Harscampstrasse, n* 67, à Aix-
la-Chapelle [Prusse).
FEUILLETON DU PETIT JOURNAL
DU' 23 JUILLET 1865.
LE DliMMT DU COMMANDEUR
Suite (1).
M. de Montmorin devina que Rose l'aimait, et
il s'en alla trouver _Guillaumier, qui emblavait
un champ, et lui dit
Il y a longtemps que je cherche femme^ ta
fille me plaît, je veux l'épouser.
Guillaumier regarda son seigneur et crut qu'il
fiait fou.
Mais, continua le commandeur, je suisgen-
tflhomme I j'ai des préjugés à l'eadroit des mé-
salliances, et, si tu m'en crois, le mariage se
fera secrètement. Mes frères me 'feraient assas-
siner, s'ils savaient que je deviens ton gendre.
Il en fut fait comme avait dit le-commandeur,
il épousa Rose secrètement. Un an après, la jeu-
ne châtelaine, qui demeurait toujours chez son
père, où son noble époux la venait visiter, mit
au monde deux jumeaux, un fils et une fille.
Le fils reçut le nom de Jean, la fille celui de
Madeleine.
• Et les Morvandiaux ne manquèrent pas Vde"ja-
Ber un peu sur le faux\pas de la belle Rose.
Mais le commandeur était si riche.
Vingt ans s'écoulèrent. Pendant ces vingt an-
nées, l'orage révolutionnaire avait éclaté. Le roi
H) Voirie PetirJourna du itaa g juillet;: r- °
Voilà un honorable malade qui s'est dit
on fonde des concours pour des symphonies,
pour des tableaux, pour la beauté des ra-
ces chevalines «t bovines, pour les plus gros
enfants et les plus petites montres genevoises
ou françaises, pour les chiens et les volailles
grasses.
'Pourquoi "n'ôuvrirâis-je pas un concours
au bénéfice de mes deux oreilles ?
Je serai it la fois le.président et le jury, le
décerncur de récompenses et l'examina-
teur.
On ne me tympanisera pas pour cela.
Si l'on veut mon opinion personnelle. Je
n'ai pas grande pitié pour les sourds c'est
bien certainement l'infirmité la moins ridi-
cule et la moins douloureuse.
Vivre daps ce monde plein .de malignité
sans en entendre les clameurs, c'est tout
profit.
Passer à travers la foule sans être assour-
di par son bruit,. c'est conserver la liberté
de la pensée au milieu du mouvement.
Presque tous les sourds sont gens d'esprit:
D'ailleurs, le docteur Blanchet vous ap-
prend à comprendre en regardant seulement
les lèvres de l'interlocuteur.
On dirait, dans cette absence du son, qu'il
a été supprimé, comme la musique dans
cette représentation de la Dame blanche en
province. pour qu'il ne nuisît pas à l'ac-
tion.
#
Je fais exception pouries génies de l'Har-
monie, pour lès grands maîtres des riches-
ses instrumenta-les.
Je ne sache rien de plus navrant que la
vieillesse de Beethoven.
Il était devenu sourd.
Il n'entendait plus l'orchestre qu'il con-
duisait, et battait, lui le dieu de la musique,
la mesure à contretemps.
Ce dut être une des plus grandes tortures
que le Créateur puisss infliger à l'homme.
La surdité véritable a des caractères tel-
leinent apparentes qu'il n'est pas difficile de
la contrefaire.
Dans les régiments, il s'est trouvé des con-
scrits qui avaient l'air d'être sourds comme
des pots.
L'un d'eux se laissait tirer des coups de
fusil aux oreilles sans se détourner.
Il n'entendait pas le tambour pas môme
le roulement de la soupe. ce qui était un
signe d'infirmité sérieuse.
On lui parlait en le réveillant. il n'enten-
dait pas.
On allait le réformer, quand le général
inspecteur, le prenant avec bonté par la
main, lui dit à demi-voix
--Vous ôtes sourd, mon ami?
-Oui, mon général, répliqua-t-il, ou-
bliant tout à coup son rôle.
Les Normands sont réputés très habiles
était mort sur l'échafaud, la Terreur avait pro-
mené son flambeau sinistre à travers la France;
la noblesse avait émigré, et toutes les gentil-
hommières du pays de lioungogne étaient veuves
deileurs habitants. Beaucoup avaieni été rasées,
ou brûlées quelques-unes étaient debout.
De çe nombre était Montmorin, et, ô miracle! 1
le commandeuravait continué à y vivrelort pai-
siblement, entouré du respect général.
Lecommandeurétaitadoré Mor van; et s'il
fût venu à,la pensée du tribunal révolutionnaire
d'Auxerre de le traduire è sa barre, In vallée du
Cousin tout entière se fût levée pour sn ,défense.
Puis la tempête s'était calmée; aux mont-asnards
avaient succédé les thermidoriens, aux thermi-
doriens le Directoire, au Directoire le^Gonsulal.
M. de 'Montmm-in n'était plus seigneur, mais il'
était maire de sa commune. Enfin l'Empire ar-
riva. Alors les émigrés rentrèrent peu peu, et
les parents du commandeur furent très heureux
d'obtenir sa protection.
Mates le commandeur avait singulièrement
vieilli durant ces vingt années. Rosé était nior-l
te, et il ne restait autour de M. de Monlmorm
que ses deux entants, .leanetMadeleinc, et maî-
tre Pandrille, qui touchait à Ja cinquantaine'et
grisonnait furieusement.
Un jour le commandeur, qui. venait d'accom-
lir sa soixante-dixième année, lejirit à part et
Ami Pandrille, tu m?as été si dévoué du-
iras fidèlement mes volontés après ma mort.
Pandrille acquiesça d'un signe de tête:
Mandat ou tlmbres-pçste
dans le commerce -et ?.tfiès
Un conscrit normand cherchait àfaife le
sourd pour être renvoyé dans ses foyers.
Il avait passé toutes ses épreuves avec
succès.
Le à la revue, fit Ylis-
décent sous dans
sa poche.
Lune délies tomba; les autres tinte-
*ejit dans la toile;du gousset.
Le conscrit fit un mouvement pour voir:
4 'où venait cet argent.
L'excellence de son ouïe était reconnue.
Règle générale, nous disait un. membre
du consei 1 de révision; on reconnaît un sourd
.yéri table & son désir non d'affirmer- mais
bien de contester son infirmité.
'Quand vous écodtez un homme vous
J'ai l'oreille un ,peu dure.Il i.y ades
moments ou j'éntends -moins. mais; je :ne;
suis pas sourd!]..
Soyez persuadé qu'il l'est autant que les
murs de la tourde Nesle!
Il n'est pas moins vrai que cet excellent
étranger atteint d'une surdité trop réelle
inaugure un moyen curatif nouveau
La mise à prix de la guérison par le ma-'
Les malades sont, en généra], assez peu
reconnaissants.
Le baron Yvan, 61s de l'ancien chirurgien
de Napoléon, vit tomber un jour, d'apoplexie
un homme en élégant frac noir.
Le cas était,pressant; il coupa la manche
pour, saigner vite:
Quanale moribond, revint àlui, il ne dit
que ceci
Quel est donc le maladroit qui a dété-
rioré mon habit?
La fixation dti prix de.laiguérisqnpar le
patient n'est pas encore dans nos mœurs.
Elle blesse la dignité du médecin, qui n'é-
coute pas la voix de l'intérêt particulier,,mais,
bien celle des intérys de l'humanité.
Interrogez d ix docteurs en médecine fran-
çais, je suis certain qu'ils vous répondront à
t'unanimité
Nous ne marchandons pas notre savoir.
II en est de la consultation médicale comme
du servicc divin une messe à vingt sous est
aussi bonne qu'une messe en musique :avec
chanoines au banc d'oeuvre, chantres au pu-
pî{re,évêque officiant. et c'est un.médecin,
le Prince de la Médecine, qui a refusé les
présents d'Artaxercès.
-3-e sais bien que ce refus est contesté pari
certains historiens, -binais lapeinjure et la
gravure ont fait entrer avec l'autorité de la
légende, cette croyance, dans la mémoire pu-
blique.
Et elfe tend à symboUger 4ans Hipppcrate
le désintéressement du médecin modèle.
il est évident que la prime de dix mille
francs, offerte par le malade
Tù te souviens .de ;l'acpùeil que nje .fee^t
mes frères, à notre retour de Malte?
Oui, certes, murmura Pondrille.
Toute faute mérite châtiment, dit 'le com-
mandeur. J'ai fait un testament qui seramay^n-;
geance. Mes cliers .,neyeux, gui m'ont appelé
mendiant, et mes beaux cousms, qui m'ont é-
conduits, s'y trouveront couchés. An! fit le
commandeur en souriant, toi qui verras cela, a-
mi Paictrille, tu riras à ton aise, ? te lejure,
Et le commandeur remit a Pandnile son tes-
tament cacheté, et joint ,a,U testament le singu--
lier codicile que voici
.«.Ma volonté est que mon testament ne soit
ouvert que trpjs/inois après le jour de mon dé-
cès. Pendant ces trois mois, tüns mes parents,
collatéraux et ayant droit tout ou partie de ma
succession, aurontle droit de venir s'inslallerau
châteail de Mon.tniorin qld'y attendre l'ouycrlu-
on testament.
w'J'ai rappoi-to ckvMake un diamant de la vp-
leur de trois millions. Ce diamant est caché
daps le château, ie te ̃çlennoçl'avance à,celui qui
51oaintenUaiuPandriHc,.(iueje nomme mon
exécuteur tesiamcnltiire, fera a mes héritiers les
Posl-script
du délfli de trois mois, on pourrait passer outre
Au codicile était joint une liste des c»Haté-
Ma foi
pelle, ppiit
de frais de déplacement, la juste indemnité
de. 1,'absence, si ledoeteur se délace.
Car, 1 'lionorable:hal)itant-d'Aix^laTGhApel-
'ta sur-
.(lité ne se traite pas par coiresponflaiîce.
Le mntade et son médecin ont. soit dit
̃ Maiscju'arrivera-tTiljSi cent méqccirss font
te voyage, il-n'y aurapasalorsdequoi ^ayer
le chemin de -fer qui aura amené ce scienti-
tique congres. “>
Le malade
nieux.
.# •
L'inconvénient des systèmes aaédieausc
annoncés par les journaux^ c'est leur nom-
bre.
Le .malade, avide 'de la guérison, lqs.'es-
saie les uns après les autres.
Et souvent un traitement paralyse les bons
effets durtraitement précédent.
La constitution se" fatigue à ces-essais suc-
cessifs, faits en cachette ^du^médecin dejla
famille.
Et la wohesse physique s appauvri tquei-
quefois ci ces expériences.
Le corps humain ressemble alors a la pro-
vision de viyres.,de,ce.petit Savoyard joueur
et pour l'éviter, il lui jeta sa viande.
A cent pas plus loin, il rencontre un second;
loup, plus menaçant que le premier, et.il
lui échappe, en lui jetant ;son pain.
Un troisième loup se présente, l'œil irrité,:
le poil hérisse, la gueule menaçante.
Le Savoyard n'avait ,plus de vives Que-
faire? il.s'avisa de jouerun air, de vielle!
tendue. s'enfuit à .toutes jambes.
Hélas! dit IlÉenfant mourant de feim,
que n'ai-je fait de la musique au premier
iloup qui m'a barré le, passage j'aurais en-
core mon déjeuner
Cest cette > harmonie curative qui n'ap-
pauvrit pas le malade' qu.'il faut rechercher,
même dans les cas de surdité, vjnVeUe des
journaux ou du doyen de la Faculté. !le,
la recommande à l'honnête annoneier doiit
je décuple volontiers aujourd'hui les moyens.
de publicité, ..Et puissériclui écrire un jour
A bon entendeur, salut!
Ayant-hier, à six heures trente-cinq minute!
du soir, l'Impératrice et le Prince Impérial sont
arrivés à Fontainebleau. Sa Majesté, qui mal-
gré la pluie était montée encalèche déoouvet*
te, a accueillie par les vivats les plus cha-
leureux de la -population accourue -en foule sur
son passage. 1
Ln santé de Son Altesse le 'Pmnce 'knpénai
est excellente. (Moniteur.)
Leurs Majestés ayant quitté Paris, la terrai
'se du Bord de l'eau et les parterres réservés
des Tuileries sont livrés depuis hier au publie.
belles. Ils s'assassineront mutuellement pour ar
voir le diamant.
Je le crois, répondit le commandeur jpotec
calme..
Ces trois mots renfermaient la vengeance do
ce vieillard, qui avait voulu mettre PafFectipn
de famille à l'épreuve, et qui n'on avait recueil-
li que mépris et indifférence.
'm! 'lé çorrimand«ur de 'MontaKMflH, chevalier
de Malte, mourut dans l'aa-
née et le bon Pandrille, après avoir pleuré son
maître, se mit endevoir d'écrire à ses héritiers,
en, leur cqmmunjguant le singulier codicille,
PÎN ©U PitOtOGUB.
Il y avait environ jdeuxmois «i
pour, jour, que M. le chevalier de (MoBimTOa,
famille des Maltevert,
soir-là, le vieux .manoir,
repris «et
veuves de leur
U»
par.dearcsun rôti gigantosque
.manoir! '̃
On -eût
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