Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-03-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 15 mars 1865 15 mars 1865
Description : 1865/03/15 (Numéro 774). 1865/03/15 (Numéro 774).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5888824
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
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Abonuenienis 9 mots émois Ou an.
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Mandat ou timbres-poste
Numéro •̃??*
Mercredi mars, 1 8O5
TIRAGE DU JjjKfl'Biâl
Mardi 14 mari £sels
LE BAL DES ARTISTES DRAMATIQUES.
.Que dirait Thespis, le premier comédien
ambulant, celui qui avait inventé le chariot
-du Rôman comique., en l'an 540 avant Jésus-
christ, et promenait une troupe d'acteurs, à
travers l'Attique, s'il revenait de nos jours ?
Thespis fut le premier qui, barbouillé de lie,
Promena par les bourgs son heureuse folie,
Et d'acteurs mal ornés, chargeant un tombereau,'
Amusa les passants d'un spectacle nouveau.
Ce père des comédiens ambulants serait
fort étonné dé voir'qué les acteurs ne sont
plus excommuniés qu'ils sont enterrés
comme les autres citoyens, qu'ils' ont une
société qui possède une fortune de plus d'un
million et que, tout récemment, un des
leurs a été admis aux honneurs du triom-
phe, c'est-à-dire que la'science du bien dire,
unie à la science du bien écrit, a été récom-
pensée dans la personne de notre excellent
.acteur auteur, M. Isidore Samson.
Le baron Taylor a pensé le premier que
les comédiens devaient être non-seulement
honorés à 1.'égal des autres citoyens, admis-
rés à l'égal des autres artistes;
Mais aussi indépendants par leur fortune
.personnelle.
Vous avez beau dire que l'économie per^
sonuelleestune loi générale, que chacun
doit épargner pour ses vieux jours, que le
sou sur le sou produit les écus d'or, comme
la pierre sur la pierre élève le mur pro-
tecteur,
Vous ne ferez pas toujours un thésauri-
seur d'un servant de l'Imagination.
On ne vit pas -impunément dans les ra-
dieuses fictions du théâtre
On n'est pas impunément Britannicus ou
César, Lovelace ou Buckingham, Richelieu
ou Sardanapale.
Le moyen d'avoir l'ordre d'une ménagère
bourgeoise, quand on est sérieusement qua-
tre heures sur vingt-quatre c'est à dire
durant un sixième, de sa vie,, sénateur ou
grand d'Espagne, sultan des Indes ou ma-
réchal d'armée, pair de Charlemagne ou
maire du Palais.
L'acteur Gobert, qui joua pendant six mois
le rôle du héros à la redingote grise, avait
pris l'habitude de mettre du tabac à priser
dans ses poches et de marcher, comme le
vainqueur#d'Austerlitz, les mains derrière le
dos.– S'il n'a pas amassé de rentes, il n'y a
rien d'étonnant Il comptait peut-être sur
les sommes déposées par son glorieux mo-
dèle, en chez le banquier Laffitte.
Quand M. de Chilly jouait Mazarin, avant
d'être directeur, il murmurait, en écoutant
tUlLLETCN DU PETIT JOURNAL
SU 15 BARS 1865.
fiERTRAND^YPRM
Suite (1).
A rentrée principale du château, de l'autre
côté de la cour, f aperçus un vieillard jeune en-
core, dont les cheveux blancs tombaient enbou-
«les argentées sur ses épaules. Son costume,
quoique suranné, n'en était pas moins riche et
convenable pour un vieux gentilhomme campa-
gnard, Sa physionomie, dure et froide, avait un
..caractère imposant qui commandait le respect.
Je me sentis saisi d'une inspiration subite.
Pourquoi n'aurais-je! pas profité de la circons-
tance pour aller moi-même présenter mare-
quête? Sitôt que j'eus conçu cette idée, je l'exé-
cutai et je m'avançai vers le comte. Le vieux
domestique se retourna à demi et me regarda
d'un air effaré comme s'il,gjUété effrayé de tant
d'audace. M. de B..f*semblait étonné de ma
présence mais il attendit dans un calme plein
de dignité que je lui eusse moi-même expliqué
les motifs de ma visite.
li) -au 14 mars.
les titis redire en chœur, durant les entr'ac-
'tes,i les refrains populaires
«Us chantent. ils paieront. »
Et si Frederick Lemaître n'a pas de
tes sur l'Etat, c'est que Ruy-Blas, le minis-
tre intègre, n'a pas mis de doublons d'Es-
pagne dans les poches de son pourpoint.
Oui, le comédien est un homme en de-
hors des mathématiques de la vie.
Si vous lui accordez dix heures pour son
sommeil, il restera un tiers de son existence
active magistrat ou souverain, soldat vain-
queur ou empereur couronné, sylphe ou
génie, anachorète ou prophète, marquis ou
troubadour, Dorante ou- Gros-Rébé, guelfe,
ou gibelin.
Et puisqu'il est utile, pour devenir un artis-
te consommé, d'entrer carrément, comme di-
sait le regretté Bignon, dans la peau du bon-
homme- qu'il représente, il ne faut pas s'é-
tonner si la fiction devient lavérité, si l'ânle,
1 intelligence, l'esprit du comédien s'absor-
bent dans ses rôles.
L'art est un philtre généreux qui grise
commet opium, et dont Jes vapeurs irrar
diées obscurcissent forcément te 'réalisme
de la vie commune. f
L'excellent baron Tay.lor a donc fait une
grande oeuvre en créant la Société des Ar-
tistes dramatiques.
Sa caisse s'alimente de représentations,
de concerts,de donations particulières,
Et surtout du bal qui se donne au mois de
mars de chaque année.
Le tout au profit des malades et.des inva-
lides, de ceux qui ne peuvent plus porter l'é-
pée du Cid ou le juste-au-corps du duc de
Beaufort, le pourpoint de Raoul, des Eugue-
nots; ou la robe de Jean de Leyde, du Pro-
Et qui n'ont pour [fortune que leur gloire
et leurs souvenirs du passé.
Le Bal des artistes dramatiques aura lieu
semedi prochain à l'Opéra-Comique, au
profit de la caisse de secours des comé-
diens réunis.
Son but n'est pas indifférent, même pour
le public de nos départements.
Il n'existe pas une petite ville de province
qui n'ait son théâtre.
Il n'est pas un parterre de chef-lieu d'ar-
rondissement qui n'aime un peu ces braves
gens; dont le plus vif désir est de lui plai-
re et qui usent, pour l'amuser, leur mé-
moire et leurs yeux, brûlés au feu de la
rampe.
Non, bonnes .gens de nos petites cités, ce
Turcaret n'a pas de louis sonnant et trébu-
chant dans sa caisse, bien qu'il porte des
paillettes d'or à son habit.
Non, ce nabab indien n'a pas de diamants
dans sa poche, quoique la poignée de son
épée brille autant que le cristal du lustre.
Et tous ces demi-dieux qui semblent des-
cendre de l'Olympe n'ont pas une rente via-
gère consentie par Jupiter.
Vénus est mère de famille;
Monsiepr, lui dis-je en le saluant, vous ex-
cuserez sans doute un voyageur qui, surpris par
la pluie, a forcé en quelque sorte votre domes-
tique à le recevoir, et j'ose espérer que vous
n'en voudrez pas à ce brave homme de l'hospi-
talité momentanée qu'il m'a accordée sans vo-
*tre permission.
Le comte m'examina silencieusement, et, soit
qu'en effet le motif que je donnais à ma venue
lui parût raisonnable, soit que la solitude dans
laquelle il vivait depuis si 'longtemps lui pesât
en ce moment, un sourire poli éclaira son visa-
ge austère, et il me répondit en s'inclinant
Loin de le blâmer, monsieur, je le remer-
cierai de ce qu'il a prévenu ma volonté en vous
donnant asile par ce temps affreux.Seulement
monsieur, j'espère pouvoir mieux que lui'rem-
plir envers vous les devoirs de l'hospitalité.
En même temps il m'engagea par un si-
gne gracieux à le suivre, et il m'introduisit dans
une petite salle basse, meublée- à l'antique, où
il semblait se tenir d'ordinaire. Le vieux do-
mestique donna des sièges et se retira, tout
ébahi en apparence de voir son maître si socia-
ble envers un inconnu.
J'étais d'abord très déconcerté en présence
du comte; mais, lui, sans paraître s'apercevoir
de mon embarras, m'adressa naturellement
Et la reine de Saba sou-
vent;heureuse d'avoir, dans ses vieu. jours,
unicottageàChatouou àBougival.
salle de I Obéra-Comique, au profiC dés ho-
norables infortunes du théâtre, présentesret
avenir. i
Le foyer est transformé en un adorable
parterre.
On fait contribuer le printemps en lui fai-
saut donner, à l'avance ses fleurs les plus
précoces, ses feuillages à peine nés. L
C'est au ifailieu de ces talents reconnus un
débutant.loùjo.urs bien accueilli.
Ce n'est plus un foyer qu'il orne, c'est un
véritable jaiWin qu'il compose.
Les camélias, les lilas, les orangers, se-
pressent soys l'éclat; des girandoles.
On croirait que le Jardin d'acclimatation
est au nombre des souscripteurs et s'est
rendu en personne à l'appel de la Charité et
du Plaisir. i
La terrasse de l'Opéra-Comique sera trans-
formée en un véritable jard in d'hiver, par
les soins d'e M. Adolphe Beltoir, tapissier
des fêtes d| gouvernement.
Et M. Boussavit, un architecte qui bâtit
avec des plantes parfumées comme un autre
bâtirait avec des moellons, a transformé les
couloirs en Bosquets féeriques.
Le principal attrait du bal de l'Opéra-Co-
mique, c'esîla présence des actrices aimées
du public,
On y va moins 'pour danser que pour] ad-
mirer les dans%uses.-
Aussi la commission du bal, dans laquelle
je remarque MM. Samson, Derval, Berthier,
Valnay, Goujet, Lhéritier, Delannoy, Orner,
René Luguet, Lacressonnière, Dumaine,
Marty, Clarence, Gastellano, Pierron, Pro-
vost, etc., invite en ces termes les dames ar-
tistes à ne pas manquer à son appel
« Nous tenons essentiellement à 'conser-
ver à cette fête si importante ,1'éclat et la
splendeur qui ont établi sa reputation.
»Et pour nous aider à atteindre ce but,vo-
tre présence est indispensable. Aussi, nous
vous offrons à l'avance nos remercîments
sincères et nous formons des 'voeux pour que
toutes les dames qui, jusqu'ici, se sontmon
trées sourdes à notre appel, imitent votre
graeieux et charitable exemple.
» La conscience d'un devoir rempli est
douce aux cœurs comme le vôtre, et, pour
un artiste, prendre sa part d'une fête de bien-
faisance donnee par les artistes, c'est plus
qu'un plaisir, c'est un devoir, »
A
Cet appel sera entendu.
Nous verrons à ce bal Mme Gueymard, la
sympatique Alde de Roland à Roncevaux.
Les sœurs Brohan, ces perles du Théâtre-
Français
M116 Cico, la gentille Hermine du Saphir;
Aime Carvalho, la mélodieuse Pamina de la
Flûte enchantée',
quelques questions sur le but de mon voyage,
sur l'endroit d'où je venais. Je lui répondis, je
crois, que j'étais de V. et que j'allais voir des
parents résidant à,E. Ces explications paru-
rent le satisfaire pour moi, reprenant un peu
courage, j'osai, à mon tour, lui adresser quel-
ques questions.
-Monsieur, lui dis-je, si je ne me trompe.
vous recevez rarement des visites car l'in-
quiétude de votre domestique après m'avoir fait
entrer chez vous.
Vous avez raison, répondit le comte avec
un sourire triste, je n'aime pas le monde, et je
vis ici en anachorète. Il y a eu un temps où ce
château n'était pas aussi désert.
Et il soupira.
Vous aviez sans doute une famille nom-
breuse, des enfants, une femme.
Je suis seul au monde, dit le comte en é-
ludant la question et depuis près de,vingt ans
je n'ai pas passé le seuil de ce château.
En ce moment mes regards se levèrent sur
deux portraits qui ornaient l'appartement je
devins pâle, tremblant, et j'eus grand'peine à
retenir un cri. Mon>imagmation,
trompé, on mes 'is pas
bien servi ? ?mais. l'un
lias; ̃ '.) ,il
Mme Blanchie Pierson, la jolie Curieuse du
Gymnase: ̃ f
M"8 Schneider, la Belle Hélène des Va-
Mme Marie Laurent, qui prouve par'son
tWnt qu'elle est deux fôis parente dé Mms
Muette de, Porïiùv ( •» a
M110 Lacip-- (t, fait en même temps con-
M- Lia Félix, qui ràv^pelle 'a ««wie.Ra-.
chf'l, sa sœur
Mmo Ugalde, la musique fa.lte/^ei
noble-, cette doyennb de Jadanse
M"° Déjazet, l'inimitable actrice
Et cet essain de pàtrorinésses charmas -ci;'
Esclozas; Girard, Page, Duverger, Rt>wSe:
Deschamps, Mila, 'Ducellier, Rosa Didier
Abollard, Marquet, Morendo, Martine,- Kel-
ler, Dolcy. et tant d'autres dames de cha-
rité brunes et blondes, déesses descendue
de l'Olympe théâtral. 'Il'
Pour concourir à cette œuvre de bienfai-
sance.
Les commissaires de la Fête ont raison.
Il faut que pas une patronnesse ne manque
à cette tête des pauvres, il importe que toutes
tes: y soient ,Rodoaune et Marinette, Car
mille et Fanchon la Vielleuse, Agnès et
Célimène.
Les nuits ne sont vraiment belles, les nuits
de bal surtout. que lorsque lesEtoiles son!
au complet.
T1MOTHÉE TRIMM.
Nous publient plus loin l'acte d'accusation
du grand procès criminel qui va se dérouler
devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme. Ces.*
un document du plus saisissant intérêt.
PARIS
Deux discours ont été prononcés hier sur k
tombe de M. de Morny.
M. Schneider, président du Corps législatif a
exprimé la douleur ressentie par tous les dér
putés à la nouvelle de cette mort prématurée.
M. Rouher, ministre d'Etat, a retracé à grands
traits la biographie de l'illustre président.
Aujourd'hui mardi, à midi, on a célébré,dans
la chapelle de l'Oratoire du Louvre, le mariage
de M"° Haussmann, fille de M. le'sénateur, pré-
fet de la Seine, avec M. le vicomte Pernetti.
Parmi la foule d'élite qui assistait à cette cé-
rémonie, nous avons remarqué des maréchaux,
des ministres et un grand nombre de sénateur!
et de membres du Corps législatif.
Les aiH" viennent de faire une perte. M. Mer-
fre aîné, expert en tableaux et conservateur dfr
la galerie de feu M. le duc de Morny, qui l'ho-
norait d'une bienveillance toute particulière, r
vient de mourir.
je n'ai vue et embrassée qu'une fois, les trait'
de ma mère.
Le comte, en s'apercevant de mon émotions;
dirigea son-regard sur le point où les miens s'ér;
taient attachais, et dit avec lenteur et en lais-
sant tomber les paroles une à une
Vous regardez cette femme? n'est-ce par
qu'elle était bien belle? C'était ma fille.
..Je restai sans répondre, et je me détourna:
pour essuyer furtivement une larme.
Votre fille? répétai-je du ton le plus calme
que je pus prendre; et vous dites qu'elle est-
morte? • ̃̃̃-
Oui, répondit le comte avec un geSte d'im-
patience.
Un moment de silence pénible suivit cette
courte conversation j'étais en proieî au dedans
de moi-même, aux plus poignantes incertitu--
des. Cependant M. de B. se leva et s'avança» •
vers la fenêtre, comme pour me faire remar»'
quer que la pluie était passée et m'engagertaci
tement à me retirer. Je restai un moment de-?
bout au milieu du salon, les yeux baissésvers la-:
terre^et sans doute ma contenance devait pa-
1 raître fort extraordinaire au comte, quand tout;
à coup je songeai que l'occasion qui se présen~
tait cette fois pourrait ne plus se représentPEïf
la librairie du
Abonuenienis 9 mots émois Ou an.
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Mercredi mars, 1 8O5
TIRAGE DU JjjKfl'Biâl
Mardi 14 mari £sels
LE BAL DES ARTISTES DRAMATIQUES.
.Que dirait Thespis, le premier comédien
ambulant, celui qui avait inventé le chariot
-du Rôman comique., en l'an 540 avant Jésus-
christ, et promenait une troupe d'acteurs, à
travers l'Attique, s'il revenait de nos jours ?
Thespis fut le premier qui, barbouillé de lie,
Promena par les bourgs son heureuse folie,
Et d'acteurs mal ornés, chargeant un tombereau,'
Amusa les passants d'un spectacle nouveau.
Ce père des comédiens ambulants serait
fort étonné dé voir'qué les acteurs ne sont
plus excommuniés qu'ils sont enterrés
comme les autres citoyens, qu'ils' ont une
société qui possède une fortune de plus d'un
million et que, tout récemment, un des
leurs a été admis aux honneurs du triom-
phe, c'est-à-dire que la'science du bien dire,
unie à la science du bien écrit, a été récom-
pensée dans la personne de notre excellent
.acteur auteur, M. Isidore Samson.
Le baron Taylor a pensé le premier que
les comédiens devaient être non-seulement
honorés à 1.'égal des autres citoyens, admis-
rés à l'égal des autres artistes;
Mais aussi indépendants par leur fortune
.personnelle.
Vous avez beau dire que l'économie per^
sonuelleestune loi générale, que chacun
doit épargner pour ses vieux jours, que le
sou sur le sou produit les écus d'or, comme
la pierre sur la pierre élève le mur pro-
tecteur,
Vous ne ferez pas toujours un thésauri-
seur d'un servant de l'Imagination.
On ne vit pas -impunément dans les ra-
dieuses fictions du théâtre
On n'est pas impunément Britannicus ou
César, Lovelace ou Buckingham, Richelieu
ou Sardanapale.
Le moyen d'avoir l'ordre d'une ménagère
bourgeoise, quand on est sérieusement qua-
tre heures sur vingt-quatre c'est à dire
durant un sixième, de sa vie,, sénateur ou
grand d'Espagne, sultan des Indes ou ma-
réchal d'armée, pair de Charlemagne ou
maire du Palais.
L'acteur Gobert, qui joua pendant six mois
le rôle du héros à la redingote grise, avait
pris l'habitude de mettre du tabac à priser
dans ses poches et de marcher, comme le
vainqueur#d'Austerlitz, les mains derrière le
dos.– S'il n'a pas amassé de rentes, il n'y a
rien d'étonnant Il comptait peut-être sur
les sommes déposées par son glorieux mo-
dèle, en chez le banquier Laffitte.
Quand M. de Chilly jouait Mazarin, avant
d'être directeur, il murmurait, en écoutant
tUlLLETCN DU PETIT JOURNAL
SU 15 BARS 1865.
fiERTRAND^YPRM
Suite (1).
A rentrée principale du château, de l'autre
côté de la cour, f aperçus un vieillard jeune en-
core, dont les cheveux blancs tombaient enbou-
«les argentées sur ses épaules. Son costume,
quoique suranné, n'en était pas moins riche et
convenable pour un vieux gentilhomme campa-
gnard, Sa physionomie, dure et froide, avait un
..caractère imposant qui commandait le respect.
Je me sentis saisi d'une inspiration subite.
Pourquoi n'aurais-je! pas profité de la circons-
tance pour aller moi-même présenter mare-
quête? Sitôt que j'eus conçu cette idée, je l'exé-
cutai et je m'avançai vers le comte. Le vieux
domestique se retourna à demi et me regarda
d'un air effaré comme s'il,gjUété effrayé de tant
d'audace. M. de B..f*semblait étonné de ma
présence mais il attendit dans un calme plein
de dignité que je lui eusse moi-même expliqué
les motifs de ma visite.
li) -au 14 mars.
les titis redire en chœur, durant les entr'ac-
'tes,i les refrains populaires
«Us chantent. ils paieront. »
Et si Frederick Lemaître n'a pas de
tes sur l'Etat, c'est que Ruy-Blas, le minis-
tre intègre, n'a pas mis de doublons d'Es-
pagne dans les poches de son pourpoint.
Oui, le comédien est un homme en de-
hors des mathématiques de la vie.
Si vous lui accordez dix heures pour son
sommeil, il restera un tiers de son existence
active magistrat ou souverain, soldat vain-
queur ou empereur couronné, sylphe ou
génie, anachorète ou prophète, marquis ou
troubadour, Dorante ou- Gros-Rébé, guelfe,
ou gibelin.
Et puisqu'il est utile, pour devenir un artis-
te consommé, d'entrer carrément, comme di-
sait le regretté Bignon, dans la peau du bon-
homme- qu'il représente, il ne faut pas s'é-
tonner si la fiction devient lavérité, si l'ânle,
1 intelligence, l'esprit du comédien s'absor-
bent dans ses rôles.
L'art est un philtre généreux qui grise
commet opium, et dont Jes vapeurs irrar
diées obscurcissent forcément te 'réalisme
de la vie commune. f
L'excellent baron Tay.lor a donc fait une
grande oeuvre en créant la Société des Ar-
tistes dramatiques.
Sa caisse s'alimente de représentations,
de concerts,de donations particulières,
Et surtout du bal qui se donne au mois de
mars de chaque année.
Le tout au profit des malades et.des inva-
lides, de ceux qui ne peuvent plus porter l'é-
pée du Cid ou le juste-au-corps du duc de
Beaufort, le pourpoint de Raoul, des Eugue-
nots; ou la robe de Jean de Leyde, du Pro-
Et qui n'ont pour [fortune que leur gloire
et leurs souvenirs du passé.
Le Bal des artistes dramatiques aura lieu
semedi prochain à l'Opéra-Comique, au
profit de la caisse de secours des comé-
diens réunis.
Son but n'est pas indifférent, même pour
le public de nos départements.
Il n'existe pas une petite ville de province
qui n'ait son théâtre.
Il n'est pas un parterre de chef-lieu d'ar-
rondissement qui n'aime un peu ces braves
gens; dont le plus vif désir est de lui plai-
re et qui usent, pour l'amuser, leur mé-
moire et leurs yeux, brûlés au feu de la
rampe.
Non, bonnes .gens de nos petites cités, ce
Turcaret n'a pas de louis sonnant et trébu-
chant dans sa caisse, bien qu'il porte des
paillettes d'or à son habit.
Non, ce nabab indien n'a pas de diamants
dans sa poche, quoique la poignée de son
épée brille autant que le cristal du lustre.
Et tous ces demi-dieux qui semblent des-
cendre de l'Olympe n'ont pas une rente via-
gère consentie par Jupiter.
Vénus est mère de famille;
Monsiepr, lui dis-je en le saluant, vous ex-
cuserez sans doute un voyageur qui, surpris par
la pluie, a forcé en quelque sorte votre domes-
tique à le recevoir, et j'ose espérer que vous
n'en voudrez pas à ce brave homme de l'hospi-
talité momentanée qu'il m'a accordée sans vo-
*tre permission.
Le comte m'examina silencieusement, et, soit
qu'en effet le motif que je donnais à ma venue
lui parût raisonnable, soit que la solitude dans
laquelle il vivait depuis si 'longtemps lui pesât
en ce moment, un sourire poli éclaira son visa-
ge austère, et il me répondit en s'inclinant
Loin de le blâmer, monsieur, je le remer-
cierai de ce qu'il a prévenu ma volonté en vous
donnant asile par ce temps affreux.Seulement
monsieur, j'espère pouvoir mieux que lui'rem-
plir envers vous les devoirs de l'hospitalité.
En même temps il m'engagea par un si-
gne gracieux à le suivre, et il m'introduisit dans
une petite salle basse, meublée- à l'antique, où
il semblait se tenir d'ordinaire. Le vieux do-
mestique donna des sièges et se retira, tout
ébahi en apparence de voir son maître si socia-
ble envers un inconnu.
J'étais d'abord très déconcerté en présence
du comte; mais, lui, sans paraître s'apercevoir
de mon embarras, m'adressa naturellement
Et la reine de Saba sou-
vent;heureuse d'avoir, dans ses vieu. jours,
unicottageàChatouou àBougival.
salle de I Obéra-Comique, au profiC dés ho-
norables infortunes du théâtre, présentesret
avenir. i
Le foyer est transformé en un adorable
parterre.
On fait contribuer le printemps en lui fai-
saut donner, à l'avance ses fleurs les plus
précoces, ses feuillages à peine nés. L
C'est au ifailieu de ces talents reconnus un
débutant.loùjo.urs bien accueilli.
Ce n'est plus un foyer qu'il orne, c'est un
véritable jaiWin qu'il compose.
Les camélias, les lilas, les orangers, se-
pressent soys l'éclat; des girandoles.
On croirait que le Jardin d'acclimatation
est au nombre des souscripteurs et s'est
rendu en personne à l'appel de la Charité et
du Plaisir. i
La terrasse de l'Opéra-Comique sera trans-
formée en un véritable jard in d'hiver, par
les soins d'e M. Adolphe Beltoir, tapissier
des fêtes d| gouvernement.
Et M. Boussavit, un architecte qui bâtit
avec des plantes parfumées comme un autre
bâtirait avec des moellons, a transformé les
couloirs en Bosquets féeriques.
Le principal attrait du bal de l'Opéra-Co-
mique, c'esîla présence des actrices aimées
du public,
On y va moins 'pour danser que pour] ad-
mirer les dans%uses.-
Aussi la commission du bal, dans laquelle
je remarque MM. Samson, Derval, Berthier,
Valnay, Goujet, Lhéritier, Delannoy, Orner,
René Luguet, Lacressonnière, Dumaine,
Marty, Clarence, Gastellano, Pierron, Pro-
vost, etc., invite en ces termes les dames ar-
tistes à ne pas manquer à son appel
« Nous tenons essentiellement à 'conser-
ver à cette fête si importante ,1'éclat et la
splendeur qui ont établi sa reputation.
»Et pour nous aider à atteindre ce but,vo-
tre présence est indispensable. Aussi, nous
vous offrons à l'avance nos remercîments
sincères et nous formons des 'voeux pour que
toutes les dames qui, jusqu'ici, se sontmon
trées sourdes à notre appel, imitent votre
graeieux et charitable exemple.
» La conscience d'un devoir rempli est
douce aux cœurs comme le vôtre, et, pour
un artiste, prendre sa part d'une fête de bien-
faisance donnee par les artistes, c'est plus
qu'un plaisir, c'est un devoir, »
A
Cet appel sera entendu.
Nous verrons à ce bal Mme Gueymard, la
sympatique Alde de Roland à Roncevaux.
Les sœurs Brohan, ces perles du Théâtre-
Français
M116 Cico, la gentille Hermine du Saphir;
Aime Carvalho, la mélodieuse Pamina de la
Flûte enchantée',
quelques questions sur le but de mon voyage,
sur l'endroit d'où je venais. Je lui répondis, je
crois, que j'étais de V. et que j'allais voir des
parents résidant à,E. Ces explications paru-
rent le satisfaire pour moi, reprenant un peu
courage, j'osai, à mon tour, lui adresser quel-
ques questions.
-Monsieur, lui dis-je, si je ne me trompe.
vous recevez rarement des visites car l'in-
quiétude de votre domestique après m'avoir fait
entrer chez vous.
Vous avez raison, répondit le comte avec
un sourire triste, je n'aime pas le monde, et je
vis ici en anachorète. Il y a eu un temps où ce
château n'était pas aussi désert.
Et il soupira.
Vous aviez sans doute une famille nom-
breuse, des enfants, une femme.
Je suis seul au monde, dit le comte en é-
ludant la question et depuis près de,vingt ans
je n'ai pas passé le seuil de ce château.
En ce moment mes regards se levèrent sur
deux portraits qui ornaient l'appartement je
devins pâle, tremblant, et j'eus grand'peine à
retenir un cri. Mon>imagmation,
trompé, on mes 'is pas
bien servi ? ?mais. l'un
lias; ̃ '.) ,il
Mme Blanchie Pierson, la jolie Curieuse du
Gymnase: ̃ f
M"8 Schneider, la Belle Hélène des Va-
Mme Marie Laurent, qui prouve par'son
tWnt qu'elle est deux fôis parente dé Mms
Muette de, Porïiùv ( •» a
M110 Lacip-- (t, fait en même temps con-
M- Lia Félix, qui ràv^pelle 'a ««wie.Ra-.
chf'l, sa sœur
Mmo Ugalde, la musique fa.lte/^ei
noble-, cette doyennb de Jadanse
M"° Déjazet, l'inimitable actrice
Et cet essain de pàtrorinésses charmas -ci;'
Esclozas; Girard, Page, Duverger, Rt>wSe:
Deschamps, Mila, 'Ducellier, Rosa Didier
Abollard, Marquet, Morendo, Martine,- Kel-
ler, Dolcy. et tant d'autres dames de cha-
rité brunes et blondes, déesses descendue
de l'Olympe théâtral. 'Il'
Pour concourir à cette œuvre de bienfai-
sance.
Les commissaires de la Fête ont raison.
Il faut que pas une patronnesse ne manque
à cette tête des pauvres, il importe que toutes
tes: y soient ,Rodoaune et Marinette, Car
mille et Fanchon la Vielleuse, Agnès et
Célimène.
Les nuits ne sont vraiment belles, les nuits
de bal surtout. que lorsque lesEtoiles son!
au complet.
T1MOTHÉE TRIMM.
Nous publient plus loin l'acte d'accusation
du grand procès criminel qui va se dérouler
devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme. Ces.*
un document du plus saisissant intérêt.
PARIS
Deux discours ont été prononcés hier sur k
tombe de M. de Morny.
M. Schneider, président du Corps législatif a
exprimé la douleur ressentie par tous les dér
putés à la nouvelle de cette mort prématurée.
M. Rouher, ministre d'Etat, a retracé à grands
traits la biographie de l'illustre président.
Aujourd'hui mardi, à midi, on a célébré,dans
la chapelle de l'Oratoire du Louvre, le mariage
de M"° Haussmann, fille de M. le'sénateur, pré-
fet de la Seine, avec M. le vicomte Pernetti.
Parmi la foule d'élite qui assistait à cette cé-
rémonie, nous avons remarqué des maréchaux,
des ministres et un grand nombre de sénateur!
et de membres du Corps législatif.
Les aiH" viennent de faire une perte. M. Mer-
fre aîné, expert en tableaux et conservateur dfr
la galerie de feu M. le duc de Morny, qui l'ho-
norait d'une bienveillance toute particulière, r
vient de mourir.
je n'ai vue et embrassée qu'une fois, les trait'
de ma mère.
Le comte, en s'apercevant de mon émotions;
dirigea son-regard sur le point où les miens s'ér;
taient attachais, et dit avec lenteur et en lais-
sant tomber les paroles une à une
Vous regardez cette femme? n'est-ce par
qu'elle était bien belle? C'était ma fille.
..Je restai sans répondre, et je me détourna:
pour essuyer furtivement une larme.
Votre fille? répétai-je du ton le plus calme
que je pus prendre; et vous dites qu'elle est-
morte? • ̃̃̃-
Oui, répondit le comte avec un geSte d'im-
patience.
Un moment de silence pénible suivit cette
courte conversation j'étais en proieî au dedans
de moi-même, aux plus poignantes incertitu--
des. Cependant M. de B. se leva et s'avança» •
vers la fenêtre, comme pour me faire remar»'
quer que la pluie était passée et m'engagertaci
tement à me retirer. Je restai un moment de-?
bout au milieu du salon, les yeux baissésvers la-:
terre^et sans doute ma contenance devait pa-
1 raître fort extraordinaire au comte, quand tout;
à coup je songeai que l'occasion qui se présen~
tait cette fois pourrait ne plus se représentPEïf
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