Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-02-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 février 1865 14 février 1865
Description : 1865/02/14 (Numéro 745). 1865/02/14 (Numéro 745).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k588853g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
LE PETIT JOURNAL
Mais seul, de sang-froid, auprès d'un lit en-
core tiède et qui vous rappelle à lui à côté de
livres nouveaux posés à son chevet, qu'on brû-
le de lire, et qu'on n'ouvrira peut-être jamais
plus, quitter tout cela pour couvrir de sa prose
huit ou dix feuilles de papier qui ne vous rap-
porteront que les critiques des pédants, le dé-
nigrement des jaloux et peut-être pis encore,
voilà qui est beau, voilà qui est grand, voilà
qui est sublime
Du moins qu'onme le laisse croire, pour que
je puisse continuer avec calme cetteicauserie
Le carnaval est '< x >r:>is quarts ^xiirant,
mais comme les if .1t vomi, sVloi
-bals Jettent leurs il, > ̃ ̃•> <• et. ftiljnn\iiit.s < Hats.
intensité
et les frètes lemmes oui ion a taire pour ne leur
consacrer que quatre ou cinq nuits par semai-
ne. Heureusement que cela les embellit, etque.
dans toute cette gymnastique du plaisir, il n'y
a à pla.indre que les pauvres maris.
Mais, hélas ces infortunés auront beau se
lamenter, il faut, que Février cède à ses pen-
chants mondains
Fait des paillettes et des masques 1
Coiffons d'un casque de guerrier
Février, bizarre ouvrier.
Il est habile à marier
Les -clairons aux tambours de basques!
Février, bizarre ouvrier.
Tait des paillettes et des masques.1,
Que voyiez^ vous? c'est son habitude. Mais que
les laibles hommes aient un peu de patience.
Févriér prend du ventre. L'âge mûr, lui est ve-
nu il Touche aujourd'hui- même à la moitié de
fon existence, d; n> quatorze jours, il dispa-
raîtra, elavec.iu'^ s'évanouiront aussi etles gre-
lots de te folie et les saturnales des bals mas-
qués. n'est-ce pas, monsieur Prudhomme ?
Pendant .toute cette semaine les journaux
vont parier des merveilles de luxe et d'élégan-
ce .déployées au Pàlais-lloyalpar le prince Na-
poléon, et déjà hier, cher lecteur, le Petit Jour-
nal vous entretenait du bal superbe que S. A.
abonné.
•ftjii permettez-vous, à cette occasion, de vous
dirc quelques mots sur ce palais célèbre?
li existait jadis, il y a de cela deux siècles
passes, un cardinal qui s'appelait Armand Du-
plessisde Richelieu. et qui portait une cuirasse
sur sa pourpre romaine. Il faisait de méchants
vers et de grandes actions, et gouvernait la
FiraUjce^sous un roi qui n'osait dire non quand il
avait dit oui.
Ce prince de UEglise avait un génie qui était
aussi précieux qu'une royauté, et il portait une
hache de justice qui valait mieux qu'un scep-
tre .pour abattre les ambitions, les obstacles,
les complots et les têtes.
Il nous a légué des victoires, des, conquêtes,
des institutions et des monuments, et comme il
avait une cour et des courtisans, il fit bâtir le
Palais-Cardinal, aujourd'hui le Palais-Royal.
L'architecte Lémercier suspendit les travaux
du Luuvre pour commencer l'habitation royale
du' ininistre. Oppenard et Philippe de Cham-
pagne furent chargés de retracer sur la pierre
et sur la toile la grande et terrible histoire de
ce. véritable roi de France.
Les plus illustres par la naissance, le mérite
et les honneurs, Louis XIII lui-même et Anne
d'Autriche, sa femme, venaient admirer les
somptuosités dont ce palais rayonnait, et Ri-
chelieu, qui avait fondé l'Académie, avait par-
mises famiUers tous les beaux esprits et tous
les poètes du temps, qui, pour le flatter, met-
taient au-desssus du (;id sa piteuse tragédie de
On passait des soirées pleines d'éclat et de
charme dans ée, p'ala)s:Cardin;¡ 1 où, malgré la
gravité et le caractère ecclésiastique du maître,
la galanterie avait trouvé son plus riant asile,
et telle était l'indulgence qui présidait à ces fê-
tes de.l'esprit, que Anne d'Autriche,qui,dtt-on,
[ avaitaimé le duc de Buckingham,etavait alors
pour confesseur le père Vincent, ayant deman-
dé un soir à Voiture à quoi il pensait, le poète
osjai répondre à la reine par l'improvisation sui-
vante :'•'
Je penHaiç-qnQ la destinée,
Après tant d'injustes malhpurs,
Vous .;i j.ustcrupnt. couronnée.
Dr gloire, d'éclat et rfhonneîirs;
M«is<|iie vous (liez plus hr-urcuse
Lur-que vous étiez autref.is
ïi;. ue veux pas dirc amoureuse.
La>rime le veut, toutefois,
Je pensais, car nous tous, poètes;
Ce.
Vous foriez si, dans ce moment,
Vous avisiez, eu cette place.
Venir le duc de. Buckinaliam,
Et lequel serait en disgrâce
De lui ou du père Vincent.
Après quelques années de JQiiisspnce, Riche-
lieu lit dou des palais à Louis XIII, et. après
la murt ni roi. Anne d'Autriche, régente du
roy;u|me,,quitta le Louvre en 1643 pour habiter
le Piilàis-ÙardinaJ,. qui changea alors de nom
et fut appelé Paiais-Hoyal. Louis XIV avait
alors cinii ans.
La partie orientale ayant été presque eotiè-
Tenteist détruite par t'incendie do-l'Opéra, en
1763, Louis-Philippe d'Orléans, peliWils du Ré-
gent, fit édifier. le palais actuel, par Morcau
j>our la f.içadede la rue Saint-Honorë, et Cons-
pour tes autres parties.
En le duc "dp Chartres, depuis' Louis-
Phîlippe-Josenh d'Orléans, commença les bfiti-
inents du jardin et les termina en 1786. Le pa-
lais, en sôn état actuel, a été fini en 1829 par
le duc d'Orléans, devenu depuis le roi Louis-
Pbilippe Ier, qui fit bâtir la belle galerie d'Or-
léans, laquelle remplaça les affreuses galeries
dë bois; si fameuses par la population vicieuse
qui y grouillait.
Le nom de ce monument a subi bien des
transforma/tioiïs, causées, par. les événements
fut appelé Palais-Egalité. Après le 18brumaire,
Palais-du-Tribunat, parce que ce corps y sié-
geait. En 1806, l'Empereur Napoléon ICI' lui ren-
dit le nom de Palais-Royal. Anres la révolution
de 1848. il fut nommé Palais-National. En 1852,
il redevint Palais-Royal, et il est actuellement
occupé par S. A. I. le prince Napoléon.
Ce n'est.pas dans un seul article'de journal,
si long qu'il soit, qu'on peut même résumer
l'histoire du Palais-Royal; disons seulement que
c'est, monté sur une table de café de ce jardin,
que Camille Desmouîins donna le signal de la
révolution, en prêchant la- résistance à la
royauté, et que la révolution de juillet 1830-
commença, pour ainsi dire, dans la galerie
d'Orléans.
Un autre jour, où ce palais présenta un as-
pectétrange, ce fut Ie31 décembre 1837, jour- qui
mit fin aux jeux publics qui y étaient établis.
Un spectacle horrible et superbe fut donnés
alors à l'observateur des convoi lises et des pas-
sions humaines. Les croupiers, les tailleurs,' les
taient précipités à l'envi dans ce dernier car-
On jouait et on perdait vite cette nuit-là
Quand la dernière bille, eut glissé dans les
méandres de lajroulelte, quand le dernjer bruit
,de l'or eut retenti dons le cœur, et dans l'oreille
de tous ces malheureux, un immense cri de
douleur et de rage se fit entendre dans toutes
les salles. C'était le dernier soupir du jeu qui
expirait aux pieds des gendarmes.
En ce moment, bien des joueurs n'avaient
plus rien à perdre que la vie. Un deux, s'ap-
puy,a à la fenêtre'du n° 36; il prit un pistole
dans sa poche et se brûla la cervelle,
VICTOR COCUINATV
DEPARTEMENTS
Les eaux qui avaient inondé presque tout le
département de la Gironde commencent à se
retirer.
L'Isle et-la Dronne sont rentrées dans leurs
lits, après avoir causé quelques dégâts dans les
champs de blé.
La Dordôgnë, dans sa partie haute, est reve-
nue à peu près à son état normal, après avoir
intercepté les communications pendant, un es-
pace de temps très court.
Les précemtes du marais du Petit-Noxé.-
grand, à Fronsac, ont cédé à l'effort des
courants, et les, eaux ont. pénétré dans. les
terres, mais sans causer, de dommage appré-
ciable..
Voici quelques détails sur l'ouragan de Mar-
seille dont nous avons parlé hier
Les tourbillons d'un furieux nord-ouest ont
causé, dans l'intérieur dé tri ville, de nombreux
dégâts en cheminées abattues, échafaudages
détériorés, enseignes arrachées, etc. La clôture
en planches placée autour- de l'église en cons-
truction de Saint-Vincent de Paul a été, empor-
tée par la tempête. La baraque d'un marchand
de marrons, rnstallée. sur la Plaine, a voyagé
cette nuit d'un bout à l'autre de cette place. A
midi, la plupart des ruisseaux étaient encore
couverts de glace, et sur certains points les
passants lie pouvàients'aventurerqu'ave&beau-
coup de précaution. Au dehors, des poteaux du
télégraphe électrique ont été arrachés.
La mer est épouvantable. Plusieurs steamers
et courriers sunt en retard. Les vapeurs, qui
sont partis hier de Marseille ont presque tous
relâché à Toulon.
Au nouveau port* l'agitation des vagues fai-
sait entrechoquer nombre de navires, des chat-
tés employées aux déchargements ont sombré
avec les marchandises qu'eues, portaient. La
Provence, bateau à vapeur de la compagnie
Fraissinet» ayant eu ses amarres coupées,,est
venue s'échouer, coupée en deux, sur les ro-
chers voisins du fort Saint- Jean. Un navire
marchand a été jeté sur les écueils près de l'en-
droit où naufrageait la Provence. Le Godavery,
des Messageries Impériales, a brisé ses amarres
et a été entraîné au large.
Ce vent du nord, si violent et si glacial, souf-
fle dans plusieurs parties du midi et y règne à
l'état de véritable tempête. Il arrache les ar-
bres, renverse les cheminées et rend la circu-
lation aussi dangereuse dans les villes que pé-
nible dans les campagnes.
Il y a quelque temps,: raconte le, Mémorial
de Lille, un ancien militau'e, R. employé
dans, une maison de commerce, se tua d'un
coup de pistolet. i.
Les uns attribuèrent cet acte de désespoir au
chagrin qu'il éprouva d'avoir perdu sa place
par ses habitudes d'ivrognerie d'autres pré-
tendirent que la mort récente de sa jeûne tem-
me lui avait rendu la vie insu «portable.
Cette affaire était complètement oubliée,
lorsqu'il y a quelques jours est morte, dans un
quartier retiré de Lille; une femme encore jeu-
ne, mais qui semblait souffrir d'un mal sec.ret.
Elle avait vécu seule et misérablement. Dans
ses papiers on truuva la lettres suivante
«Malheureuse, c'est toi qui as tué ma Pauvre fem-
me, ma Louise chérie! Te rappelles-lu avec
quelle insistance tu me recommandais de ne pas
lui faire de scènes tant qu'elle ne serait pas reta-
blie, parce que, disais-to, la moindre énjoftou pour-
rait la tuer. Puis tu t'çcriuis Pourquoi t'es-tu ma-
rié? Sans elle, nous serions heureux.
n Cependant ta main m'avait versé.'cette absinthe
maudite qui a causé tous mes maux; ivre de la
passion que tu m'inspirais, abruti par cétte fatale
boisson. je suis rentré chez moi. Louise a'murirï'.i-
ré quelques faibles reproches. Alors, je t'ai vue de-
vaut moi, je t'ai enteudue répéter « Si cette fem-
me n existait pas, nous serions heureux.» Le .calme
m'est revenu, et. de san^froid, volontairement, fai
fait la pauvre ent'ant la scène, la plus violent' ta
ptus cruelle; je lui ai raconté l'amimrquelu m'ins-
pirais^ l'aversion que j'éprouvais pour elle. Toutes
mes parâtes ont porte et Louise est morte. Aujour-
d'hui, îë te hais et je te maudis je me tue, parce
me vengera, en faisant- retomber.iului Sitng siir
Cette îelti'e portait la signature de R. OH
se rappela alors peu à peu plusieurs circonstan-
ces qui révélèrent complètement un drame in-
time dont le hasard avait soulevé un coin.
IL. avait, toujours en la passion de boire; un
mariage, qu'il contracta à l'aee de quarante
ans avec une charmante jeune fille, n'avait pu
le déliyrer complètement de cette funeste ha-
bitude. 11 avait 'commencé à fréquenter, vers
cette époque, un estaminet du côté d'Ec-
quermes. Cet établissement était. tenu alors
par une veuve très jolie et très piquante,
nommée Zélie. R. devint éperdument amou-
reux de la débitante; mais celle-ci lui déclara
qu'e!le ne pouvait accepter les hommages d'un
homme marié, qu'elle aurait aimé s'il avait été
La femme de R. eut dès lors souvent à pleu-
rer des scènes de bruiaiit^-que lui fit supporter
son mari. Sur ces entrefaites, elle accoucha
d'un gros garçon. Tout faisait espérer la
jeunemère un prompt rétablissement lorsqu'el-
le fut prise par la fièvre de lait. Le lendemain
elle avait cessé d'exister, et le médecin déclara
qu'elle, était morte d'an transport au cerveau.
L'homme de l'art avait raison au point de vue
médical; cependant S. avait tué sa femme.
Les scènes violentes qu'il lui faisait supporter
dans un moment où élle avait besoin de tant de
ménagement avaient amené une crise mor-
telle.
Lorsqu'après la mort de sa femme, R. an-
nonça ¡¡ la veuve qu'il avait un fils, elle affecta
un dépit violent et lui signifia de cesser ses vi-
siles. IL. essaya de la calmer, et cette scène,
commencée sur le tou de la se termina
par des pleurs -et des sanglots. Que se passa-t-
il entre les deux ainauls? nul ne l'a jamais su.
Quelques jours après, il adressa la veuve la
lettre qu'on a retrouvée aujourd'hui; aprèsqupi
il se fit justice à lui-même.
Quant 11 la veuve, elle venditl'établissement;
elle s'était retirée dans un coin ignoré de la
ville, expiant jusqu'à sa mort, dans la misère
et, l'isolement, le crime dont elle avait été la
cause involontaire.
On écrit dN Soyons il l'Echo de l'Ardèche
Six personnes traversaient le Rhône sur un ba-
tèlet conduit par le nommé Venance Pac, dans la
journée de dimanche dernier. Entraînée parle cou-
rant, la frêle embarcation vint heurter une lourde
barque chargée de houille et disparut sous les
Quatre des passagers durent leur saint au dé-
vouaient des ccrployés de l'usine de Soyons, qui se.
portèrent. leur secours avec une promptitude ad-
mirable. Mais il fut impossible de retrouver les
nommés Firmin Gourdol et Mariette Etienne, qui
ont péri tous deux.
fl y a trois jours, aux environs d'Avesnes
(Nord), au moment où le train de Charleroi: à
Paris allait franchir la station d'Aulnoye, le
garde-barrière est tombé sur la voie frappé su-
bitement d'une attaque d'épilepsie, h 200 mè-
tres envhon .d'un train marchant à toute va-
peur,
Grâce, au dévoûment de MM. Matton,, entre-
preneur de- messageries, et Boussaut, homme
d'équipe, qui se sont précipités à son secours eut
l'ont enlevé de la voie presque sous. les, roues de
la locomotive, le garde-barrière a été sauvé.
TRIBUNAUX
POUCE CORRECTIONNELLE:
PLUSH GÉNÉREUX QUE SAINT- MARTIN.
Il ,y a un dieu pour-les ivrognes (on!- le dit du
moins) s'il los protégeait contre les voleurs
comme il les protège contre tes chutes, nous
verrions s'étemdre le.volaup.o.ivrier,el avec-ce
vol, les détails souvent comiques de cette, con-
fiance singulière qui D'appartient qi^'à l'enfance
et à l'ivresse
Un artiste raconte ainsi dans quelle. circons-
tance il a été volé par deux individus,dont l'un
a pu s'échapper etdont l'autre, qu'il a retrou-
vé, par hasard ou par la protaction dm diaudes
ivrognes, est assis sur le banc de la police cor-
Le 4 février, dit notre artiste, je donnais une
soùée musicale avec plusieurs de mes amis,
artistes comme moi m étant un peu rafraîchi,
je ni étais échauffe. pas rnai.de telle façon que,
t étais complètement ivre. Rentrant chez moi.
Nets minuit, je,suis accosté dans le faubourg
Montmartre par deux individus que je ne con-
naissais pas et qui m'invitent à aller prendre
une chope avec eux j'accepte.
M. leprésident Vousaceeptezenpleînenuit,
de gens que vous ne connaissez-pas?
Le témoin Vous savez. quand on est en ri-
botte. Nous allons donc aux balles. Chemin fai-
sant, l'un de mes deux individus (pas celui-ci,
l'autre qui s'est sauvé), me prie de lui prêter
mon paletot; je lui prête mon paletot; après, il
me prie deluiprètermon chapejiu; jejui prête
M. le président: Vous vous dépouillez ainsi
volontairement en pie j ne rue, dans une nuit
d'hiver.
'Le témoin Je croyais'que c'était pour rire
après, il me demande de lui prêter mon violon,
je lui prête mon violon (toujours censé pour
rire); alors, quand il a tout cela, il s'arrête cen-
se pour un besoin. Nous deux son ami nous al-
Ions devant pendant ce temps-ta.
M le président Vous ne l'avez pas revu?
Le témoin Jamais de la vie voilà qu'en
marchant, l'autre me prie de lui prêter mon
porte- monnaie pour payer la consommation.
M. leprésident La consommation qu'il vous
offrait ?
Lc ténioin Ouivpnrce qu'il m'a dit qu'il a-
vit oublié de prendre de l'argent:. si- bien-que,
quand il a nlon porte-monnaie, il m'allonge un
coup de poing entre les deux yeux et se sauve;
je veux courir après lui, mais je le perds au mi-
Trois jours je le rencontre sur le bou
suile il sa ligure (rires) et à son tablier vert,'
ce; alors je l'ai fait arrêter par un sergent dt
ville.
M. le président Vous le reconnaissez bien ?
Le témoin: Oh parfaitement.
M. le président, au nrévenu: Vous entendezm
Le prévenu Je ne dis pas, j'étais si son-) cet-
te nuit-là que je ne me rappelle de rien du tout;
je sais seulement que j'ai rencontré un individu
que je ne connaissais pas du tout nous faisions
route ensemble en causant; je sais que nous a-
vons rencontré quelqu'un mais voilà tout, ce
que je sais; le reste, je n'en ai pas connais-
Le tribunal l'a condamné six mois de pri-
son mais s'il ne lésa pas volés, le plaignant,
convenons-en, n'a pas volé non plus ce qui^ui
est arrivé.
{Gazette des Tribunaux.)
ÉTRANGER
Un nomme Patrick Davids s'était rendu dans-
l'ouest de'l'Iowa (Etats-Unis d'Amérique) pour
traiter de l'achat d'une ferme. Son affaire ter-
minèe, il remonta dans sa voiture pour retour-
ner dans son village. Sur sa route, ili fit ren-
contré de deux individus qu'il laissa monter'
dans sa voiture.
Bientôt, comme on traversait une plaine dé-
serte, les deux hommes se jetèrent sur le pau-
vre Davids, et lui demandèrent la bourse ou
la vie.
Le fermier, pris l'improviste, remit sans,
dire un mot aux brigands les 240 dollars dont il
était porteur.
Puis.il leur dit tranquillement
C'est la première fois que je vois deux
membres d'une bande se réunir pour en voler
un troisième.
Comment? s'écrièrent ceux-ci. Que vou-
lez-vous dire?
.Nierez-vous que vous connaissiez le capi-
taine Logan à la barbe rousse, et qui est bor-
gne de l'œil gauche; c'est mon chef comme il
est le vôtre, et c'est par son ordre que j'ai en-
trepris ce voyage.
Ators, vous savez sans doute quel est son.
The furet, (le furet), répondit l'Irlandais
sans hésiter.
-Vous êtes alors des nôtres s'écrièrent aus-
sitôt les deux brigands; mais comment se fait-
il que nous ne vous a ons jamais vu?
Il en bien, _d'autres que vous ne con-
naissez pas. Connaissez-vous seulement là ville
de Burlington?
-r- Oui de nom; mais nous n'y avons jamais
été, quoique nous ayons eu notre part de c,er-
taine expédition.
Dont je faisais partie, moi, exclama vive-
ment l'Irlandais je demeure par là, et voilà
pourquoi vous ne me connaissez pas; mais' je
n'en suis pas moins un affilié de la bande. Quel
dommage que ce brave Bob Smith ait été pendu
à la suite de cette expédition!
Eh bien! fit un des bandits, puisque vous
êtes des nôtres, reprenez votre argent.
Le fermier ne se le fit pas dire deux fois.
Il faut savoir que si Davids, le plus brave
homme du comté, se trouvait si bien instruit,
c'est qu'.il avait fait partie du jury qui avait con-
damné le pauvre Bob Smith.
.Est..ce qu'il n'y aurait pas quelque coup
faire dans. vos environs ? demanda l'un des vo-
leurs.,
Parbleu, si répondit Patrick; il y a deux
ou, trois; richards dans le village d'Olena, et si
vous voulez me prêter la main» nous tiendrons
bientôt leurs écùs.
On fat bientôt d'accord, etle^ourde l'expé-
dition fut. fixé au surlendemain.
i A son reloue à Qlena D.a vids. se hâta de pré-
venir les riches fermiers qu'il avait indiqués
aux voleurs, et l'on arrêta les mesures conve--
nables pour prendre jees brigands au piéne.
Au jour convenu, l'Irlandais alla bravement
retrouver ses prétenduscamarades,qui avaient,
amené un troisième ami,
Davids resta en sentinelle, et: les trois bri-
gands entrèrent dans.la maison désignée où de-
vait s'accomplir le v.ol. Plusieurs propriétaires
armés jusqu'aux dents étaient placés en embus-
cade dans une pièce. On laissa pénétrer les vo-
leurs jusqu'à la caisse.
A peine un. des voleurs avait-il mis la,clé-
dans là serrure du que la parle .de'
la chambre s'ouvrit, et que.qaalre coups-4e,feu-
étendirent la bande sur le carreau.
Deux des misérables furent tués raiders, et le-
troisième reçut de graves b,'essures à la tête, eut
à la cuisse. ̃
On voulait l'achever, mais comme c'était
lui qui avait rendu il Davids l'argent qui lui
avait été pris, ce dernier obtint qu'un se con-
tenterait de le remettre entre les mains de, la
justice.
VABÎÉTÉS
UNE AFFAIRE D'OR
HISTOIRE CALIFORNIENNE.
L'amr.ur, je dirai plus, le culte que professent
les Américains du Nord à l'endroit de l'argent,
cette divinité de tous les temps et de tous les
pays, est devenu proverbial.
Tout petits, on a bercé les jeunes Yankees au
son des dollars aussitôt 'qu'ils ont pu bégayer
une syllaberqu'iis ont su articuler un mot, on
leur a appns a connaître les chiffres.
Aussi, emportés par une fiévreuse et insatia-
ble soif del'or, les Yankees ont-ils donné au
commerce toute la sève, de leur intelligence,
toute ta force de,leur organisation, enfin jusqu'à
la moindre parcelle de leur existence..
Tous les moyens.leur sont bons pour faire
fortune. En voici la preuve.
J'ai pu m'en convaincre moi-même.
Le steamer de Panama menait d'entrer, par
les Portas ci'Ov'"{GoLdengàte). dans la baie de
San Francisco.
JMià les passagers, groupés.. sur lepent. a-
Mais seul, de sang-froid, auprès d'un lit en-
core tiède et qui vous rappelle à lui à côté de
livres nouveaux posés à son chevet, qu'on brû-
le de lire, et qu'on n'ouvrira peut-être jamais
plus, quitter tout cela pour couvrir de sa prose
huit ou dix feuilles de papier qui ne vous rap-
porteront que les critiques des pédants, le dé-
nigrement des jaloux et peut-être pis encore,
voilà qui est beau, voilà qui est grand, voilà
qui est sublime
Du moins qu'onme le laisse croire, pour que
je puisse continuer avec calme cetteicauserie
Le carnaval est '< x >r:>is quarts ^xiirant,
mais comme les if .1t vomi, sVloi
-bals Jettent leurs il, > ̃ ̃•> <• et. ftiljnn\iiit.s < Hats.
intensité
et les frètes lemmes oui ion a taire pour ne leur
consacrer que quatre ou cinq nuits par semai-
ne. Heureusement que cela les embellit, etque.
dans toute cette gymnastique du plaisir, il n'y
a à pla.indre que les pauvres maris.
Mais, hélas ces infortunés auront beau se
lamenter, il faut, que Février cède à ses pen-
chants mondains
Fait des paillettes et des masques 1
Coiffons d'un casque de guerrier
Février, bizarre ouvrier.
Il est habile à marier
Les -clairons aux tambours de basques!
Février, bizarre ouvrier.
Tait des paillettes et des masques.1,
Que voyiez^ vous? c'est son habitude. Mais que
les laibles hommes aient un peu de patience.
Févriér prend du ventre. L'âge mûr, lui est ve-
nu il Touche aujourd'hui- même à la moitié de
fon existence, d; n> quatorze jours, il dispa-
raîtra, elavec.iu'^ s'évanouiront aussi etles gre-
lots de te folie et les saturnales des bals mas-
qués. n'est-ce pas, monsieur Prudhomme ?
Pendant .toute cette semaine les journaux
vont parier des merveilles de luxe et d'élégan-
ce .déployées au Pàlais-lloyalpar le prince Na-
poléon, et déjà hier, cher lecteur, le Petit Jour-
nal vous entretenait du bal superbe que S. A.
abonné.
•ftjii permettez-vous, à cette occasion, de vous
dirc quelques mots sur ce palais célèbre?
li existait jadis, il y a de cela deux siècles
passes, un cardinal qui s'appelait Armand Du-
plessisde Richelieu. et qui portait une cuirasse
sur sa pourpre romaine. Il faisait de méchants
vers et de grandes actions, et gouvernait la
FiraUjce^sous un roi qui n'osait dire non quand il
avait dit oui.
Ce prince de UEglise avait un génie qui était
aussi précieux qu'une royauté, et il portait une
hache de justice qui valait mieux qu'un scep-
tre .pour abattre les ambitions, les obstacles,
les complots et les têtes.
Il nous a légué des victoires, des, conquêtes,
des institutions et des monuments, et comme il
avait une cour et des courtisans, il fit bâtir le
Palais-Cardinal, aujourd'hui le Palais-Royal.
L'architecte Lémercier suspendit les travaux
du Luuvre pour commencer l'habitation royale
du' ininistre. Oppenard et Philippe de Cham-
pagne furent chargés de retracer sur la pierre
et sur la toile la grande et terrible histoire de
ce. véritable roi de France.
Les plus illustres par la naissance, le mérite
et les honneurs, Louis XIII lui-même et Anne
d'Autriche, sa femme, venaient admirer les
somptuosités dont ce palais rayonnait, et Ri-
chelieu, qui avait fondé l'Académie, avait par-
mises famiUers tous les beaux esprits et tous
les poètes du temps, qui, pour le flatter, met-
taient au-desssus du (;id sa piteuse tragédie de
On passait des soirées pleines d'éclat et de
charme dans ée, p'ala)s:Cardin;¡ 1 où, malgré la
gravité et le caractère ecclésiastique du maître,
la galanterie avait trouvé son plus riant asile,
et telle était l'indulgence qui présidait à ces fê-
tes de.l'esprit, que Anne d'Autriche,qui,dtt-on,
[ avaitaimé le duc de Buckingham,etavait alors
pour confesseur le père Vincent, ayant deman-
dé un soir à Voiture à quoi il pensait, le poète
osjai répondre à la reine par l'improvisation sui-
vante :'•'
Je penHaiç-qnQ la destinée,
Après tant d'injustes malhpurs,
Vous .;i j.ustcrupnt. couronnée.
Dr gloire, d'éclat et rfhonneîirs;
M«is<|iie vous (liez plus hr-urcuse
Lur-que vous étiez autref.is
ïi;. ue veux pas dirc amoureuse.
La>rime le veut, toutefois,
Je pensais, car nous tous, poètes;
Ce.
Vous foriez si, dans ce moment,
Vous avisiez, eu cette place.
Venir le duc de. Buckinaliam,
Et lequel serait en disgrâce
De lui ou du père Vincent.
Après quelques années de JQiiisspnce, Riche-
lieu lit dou des palais à Louis XIII, et. après
la murt ni roi. Anne d'Autriche, régente du
roy;u|me,,quitta le Louvre en 1643 pour habiter
le Piilàis-ÙardinaJ,. qui changea alors de nom
et fut appelé Paiais-Hoyal. Louis XIV avait
alors cinii ans.
La partie orientale ayant été presque eotiè-
Tenteist détruite par t'incendie do-l'Opéra, en
1763, Louis-Philippe d'Orléans, peliWils du Ré-
gent, fit édifier. le palais actuel, par Morcau
j>our la f.içadede la rue Saint-Honorë, et Cons-
pour tes autres parties.
En le duc "dp Chartres, depuis' Louis-
Phîlippe-Josenh d'Orléans, commença les bfiti-
inents du jardin et les termina en 1786. Le pa-
lais, en sôn état actuel, a été fini en 1829 par
le duc d'Orléans, devenu depuis le roi Louis-
Pbilippe Ier, qui fit bâtir la belle galerie d'Or-
léans, laquelle remplaça les affreuses galeries
dë bois; si fameuses par la population vicieuse
qui y grouillait.
Le nom de ce monument a subi bien des
transforma/tioiïs, causées, par. les événements
fut appelé Palais-Egalité. Après le 18brumaire,
Palais-du-Tribunat, parce que ce corps y sié-
geait. En 1806, l'Empereur Napoléon ICI' lui ren-
dit le nom de Palais-Royal. Anres la révolution
de 1848. il fut nommé Palais-National. En 1852,
il redevint Palais-Royal, et il est actuellement
occupé par S. A. I. le prince Napoléon.
Ce n'est.pas dans un seul article'de journal,
si long qu'il soit, qu'on peut même résumer
l'histoire du Palais-Royal; disons seulement que
c'est, monté sur une table de café de ce jardin,
que Camille Desmouîins donna le signal de la
révolution, en prêchant la- résistance à la
royauté, et que la révolution de juillet 1830-
commença, pour ainsi dire, dans la galerie
d'Orléans.
Un autre jour, où ce palais présenta un as-
pectétrange, ce fut Ie31 décembre 1837, jour- qui
mit fin aux jeux publics qui y étaient établis.
Un spectacle horrible et superbe fut donnés
alors à l'observateur des convoi lises et des pas-
sions humaines. Les croupiers, les tailleurs,' les
taient précipités à l'envi dans ce dernier car-
On jouait et on perdait vite cette nuit-là
Quand la dernière bille, eut glissé dans les
méandres de lajroulelte, quand le dernjer bruit
,de l'or eut retenti dons le cœur, et dans l'oreille
de tous ces malheureux, un immense cri de
douleur et de rage se fit entendre dans toutes
les salles. C'était le dernier soupir du jeu qui
expirait aux pieds des gendarmes.
En ce moment, bien des joueurs n'avaient
plus rien à perdre que la vie. Un deux, s'ap-
puy,a à la fenêtre'du n° 36; il prit un pistole
dans sa poche et se brûla la cervelle,
VICTOR COCUINATV
DEPARTEMENTS
Les eaux qui avaient inondé presque tout le
département de la Gironde commencent à se
retirer.
L'Isle et-la Dronne sont rentrées dans leurs
lits, après avoir causé quelques dégâts dans les
champs de blé.
La Dordôgnë, dans sa partie haute, est reve-
nue à peu près à son état normal, après avoir
intercepté les communications pendant, un es-
pace de temps très court.
Les précemtes du marais du Petit-Noxé.-
grand, à Fronsac, ont cédé à l'effort des
courants, et les, eaux ont. pénétré dans. les
terres, mais sans causer, de dommage appré-
ciable..
Voici quelques détails sur l'ouragan de Mar-
seille dont nous avons parlé hier
Les tourbillons d'un furieux nord-ouest ont
causé, dans l'intérieur dé tri ville, de nombreux
dégâts en cheminées abattues, échafaudages
détériorés, enseignes arrachées, etc. La clôture
en planches placée autour- de l'église en cons-
truction de Saint-Vincent de Paul a été, empor-
tée par la tempête. La baraque d'un marchand
de marrons, rnstallée. sur la Plaine, a voyagé
cette nuit d'un bout à l'autre de cette place. A
midi, la plupart des ruisseaux étaient encore
couverts de glace, et sur certains points les
passants lie pouvàients'aventurerqu'ave&beau-
coup de précaution. Au dehors, des poteaux du
télégraphe électrique ont été arrachés.
La mer est épouvantable. Plusieurs steamers
et courriers sunt en retard. Les vapeurs, qui
sont partis hier de Marseille ont presque tous
relâché à Toulon.
Au nouveau port* l'agitation des vagues fai-
sait entrechoquer nombre de navires, des chat-
tés employées aux déchargements ont sombré
avec les marchandises qu'eues, portaient. La
Provence, bateau à vapeur de la compagnie
Fraissinet» ayant eu ses amarres coupées,,est
venue s'échouer, coupée en deux, sur les ro-
chers voisins du fort Saint- Jean. Un navire
marchand a été jeté sur les écueils près de l'en-
droit où naufrageait la Provence. Le Godavery,
des Messageries Impériales, a brisé ses amarres
et a été entraîné au large.
Ce vent du nord, si violent et si glacial, souf-
fle dans plusieurs parties du midi et y règne à
l'état de véritable tempête. Il arrache les ar-
bres, renverse les cheminées et rend la circu-
lation aussi dangereuse dans les villes que pé-
nible dans les campagnes.
Il y a quelque temps,: raconte le, Mémorial
de Lille, un ancien militau'e, R. employé
dans, une maison de commerce, se tua d'un
coup de pistolet. i.
Les uns attribuèrent cet acte de désespoir au
chagrin qu'il éprouva d'avoir perdu sa place
par ses habitudes d'ivrognerie d'autres pré-
tendirent que la mort récente de sa jeûne tem-
me lui avait rendu la vie insu «portable.
Cette affaire était complètement oubliée,
lorsqu'il y a quelques jours est morte, dans un
quartier retiré de Lille; une femme encore jeu-
ne, mais qui semblait souffrir d'un mal sec.ret.
Elle avait vécu seule et misérablement. Dans
ses papiers on truuva la lettres suivante
«Malheureuse, c'est toi qui as tué ma Pauvre fem-
me, ma Louise chérie! Te rappelles-lu avec
quelle insistance tu me recommandais de ne pas
lui faire de scènes tant qu'elle ne serait pas reta-
blie, parce que, disais-to, la moindre énjoftou pour-
rait la tuer. Puis tu t'çcriuis Pourquoi t'es-tu ma-
rié? Sans elle, nous serions heureux.
n Cependant ta main m'avait versé.'cette absinthe
maudite qui a causé tous mes maux; ivre de la
passion que tu m'inspirais, abruti par cétte fatale
boisson. je suis rentré chez moi. Louise a'murirï'.i-
ré quelques faibles reproches. Alors, je t'ai vue de-
vaut moi, je t'ai enteudue répéter « Si cette fem-
me n existait pas, nous serions heureux.» Le .calme
m'est revenu, et. de san^froid, volontairement, fai
fait la pauvre ent'ant la scène, la plus violent' ta
ptus cruelle; je lui ai raconté l'amimrquelu m'ins-
pirais^ l'aversion que j'éprouvais pour elle. Toutes
mes parâtes ont porte et Louise est morte. Aujour-
d'hui, îë te hais et je te maudis je me tue, parce
me vengera, en faisant- retomber.iului Sitng siir
Cette îelti'e portait la signature de R. OH
se rappela alors peu à peu plusieurs circonstan-
ces qui révélèrent complètement un drame in-
time dont le hasard avait soulevé un coin.
IL. avait, toujours en la passion de boire; un
mariage, qu'il contracta à l'aee de quarante
ans avec une charmante jeune fille, n'avait pu
le déliyrer complètement de cette funeste ha-
bitude. 11 avait 'commencé à fréquenter, vers
cette époque, un estaminet du côté d'Ec-
quermes. Cet établissement était. tenu alors
par une veuve très jolie et très piquante,
nommée Zélie. R. devint éperdument amou-
reux de la débitante; mais celle-ci lui déclara
qu'e!le ne pouvait accepter les hommages d'un
homme marié, qu'elle aurait aimé s'il avait été
La femme de R. eut dès lors souvent à pleu-
rer des scènes de bruiaiit^-que lui fit supporter
son mari. Sur ces entrefaites, elle accoucha
d'un gros garçon. Tout faisait espérer la
jeunemère un prompt rétablissement lorsqu'el-
le fut prise par la fièvre de lait. Le lendemain
elle avait cessé d'exister, et le médecin déclara
qu'elle, était morte d'an transport au cerveau.
L'homme de l'art avait raison au point de vue
médical; cependant S. avait tué sa femme.
Les scènes violentes qu'il lui faisait supporter
dans un moment où élle avait besoin de tant de
ménagement avaient amené une crise mor-
telle.
Lorsqu'après la mort de sa femme, R. an-
nonça ¡¡ la veuve qu'il avait un fils, elle affecta
un dépit violent et lui signifia de cesser ses vi-
siles. IL. essaya de la calmer, et cette scène,
commencée sur le tou de la se termina
par des pleurs -et des sanglots. Que se passa-t-
il entre les deux ainauls? nul ne l'a jamais su.
Quelques jours après, il adressa la veuve la
lettre qu'on a retrouvée aujourd'hui; aprèsqupi
il se fit justice à lui-même.
Quant 11 la veuve, elle venditl'établissement;
elle s'était retirée dans un coin ignoré de la
ville, expiant jusqu'à sa mort, dans la misère
et, l'isolement, le crime dont elle avait été la
cause involontaire.
On écrit dN Soyons il l'Echo de l'Ardèche
Six personnes traversaient le Rhône sur un ba-
tèlet conduit par le nommé Venance Pac, dans la
journée de dimanche dernier. Entraînée parle cou-
rant, la frêle embarcation vint heurter une lourde
barque chargée de houille et disparut sous les
Quatre des passagers durent leur saint au dé-
vouaient des ccrployés de l'usine de Soyons, qui se.
portèrent. leur secours avec une promptitude ad-
mirable. Mais il fut impossible de retrouver les
nommés Firmin Gourdol et Mariette Etienne, qui
ont péri tous deux.
fl y a trois jours, aux environs d'Avesnes
(Nord), au moment où le train de Charleroi: à
Paris allait franchir la station d'Aulnoye, le
garde-barrière est tombé sur la voie frappé su-
bitement d'une attaque d'épilepsie, h 200 mè-
tres envhon .d'un train marchant à toute va-
peur,
Grâce, au dévoûment de MM. Matton,, entre-
preneur de- messageries, et Boussaut, homme
d'équipe, qui se sont précipités à son secours eut
l'ont enlevé de la voie presque sous. les, roues de
la locomotive, le garde-barrière a été sauvé.
TRIBUNAUX
POUCE CORRECTIONNELLE:
PLUSH GÉNÉREUX QUE SAINT- MARTIN.
Il ,y a un dieu pour-les ivrognes (on!- le dit du
moins) s'il los protégeait contre les voleurs
comme il les protège contre tes chutes, nous
verrions s'étemdre le.volaup.o.ivrier,el avec-ce
vol, les détails souvent comiques de cette, con-
fiance singulière qui D'appartient qi^'à l'enfance
et à l'ivresse
Un artiste raconte ainsi dans quelle. circons-
tance il a été volé par deux individus,dont l'un
a pu s'échapper etdont l'autre, qu'il a retrou-
vé, par hasard ou par la protaction dm diaudes
ivrognes, est assis sur le banc de la police cor-
Le 4 février, dit notre artiste, je donnais une
soùée musicale avec plusieurs de mes amis,
artistes comme moi m étant un peu rafraîchi,
je ni étais échauffe. pas rnai.de telle façon que,
t étais complètement ivre. Rentrant chez moi.
Nets minuit, je,suis accosté dans le faubourg
Montmartre par deux individus que je ne con-
naissais pas et qui m'invitent à aller prendre
une chope avec eux j'accepte.
M. leprésident Vousaceeptezenpleînenuit,
de gens que vous ne connaissez-pas?
Le témoin Vous savez. quand on est en ri-
botte. Nous allons donc aux balles. Chemin fai-
sant, l'un de mes deux individus (pas celui-ci,
l'autre qui s'est sauvé), me prie de lui prêter
mon paletot; je lui prête mon paletot; après, il
me prie deluiprètermon chapejiu; jejui prête
M. le président: Vous vous dépouillez ainsi
volontairement en pie j ne rue, dans une nuit
d'hiver.
'Le témoin Je croyais'que c'était pour rire
après, il me demande de lui prêter mon violon,
je lui prête mon violon (toujours censé pour
rire); alors, quand il a tout cela, il s'arrête cen-
se pour un besoin. Nous deux son ami nous al-
Ions devant pendant ce temps-ta.
M le président Vous ne l'avez pas revu?
Le témoin Jamais de la vie voilà qu'en
marchant, l'autre me prie de lui prêter mon
porte- monnaie pour payer la consommation.
M. leprésident La consommation qu'il vous
offrait ?
Lc ténioin Ouivpnrce qu'il m'a dit qu'il a-
vit oublié de prendre de l'argent:. si- bien-que,
quand il a nlon porte-monnaie, il m'allonge un
coup de poing entre les deux yeux et se sauve;
je veux courir après lui, mais je le perds au mi-
Trois jours je le rencontre sur le bou
suile il sa ligure (rires) et à son tablier vert,'
ce; alors je l'ai fait arrêter par un sergent dt
ville.
M. le président Vous le reconnaissez bien ?
Le témoin: Oh parfaitement.
M. le président, au nrévenu: Vous entendezm
Le prévenu Je ne dis pas, j'étais si son-) cet-
te nuit-là que je ne me rappelle de rien du tout;
je sais seulement que j'ai rencontré un individu
que je ne connaissais pas du tout nous faisions
route ensemble en causant; je sais que nous a-
vons rencontré quelqu'un mais voilà tout, ce
que je sais; le reste, je n'en ai pas connais-
Le tribunal l'a condamné six mois de pri-
son mais s'il ne lésa pas volés, le plaignant,
convenons-en, n'a pas volé non plus ce qui^ui
est arrivé.
{Gazette des Tribunaux.)
ÉTRANGER
Un nomme Patrick Davids s'était rendu dans-
l'ouest de'l'Iowa (Etats-Unis d'Amérique) pour
traiter de l'achat d'une ferme. Son affaire ter-
minèe, il remonta dans sa voiture pour retour-
ner dans son village. Sur sa route, ili fit ren-
contré de deux individus qu'il laissa monter'
dans sa voiture.
Bientôt, comme on traversait une plaine dé-
serte, les deux hommes se jetèrent sur le pau-
vre Davids, et lui demandèrent la bourse ou
la vie.
Le fermier, pris l'improviste, remit sans,
dire un mot aux brigands les 240 dollars dont il
était porteur.
Puis.il leur dit tranquillement
C'est la première fois que je vois deux
membres d'une bande se réunir pour en voler
un troisième.
Comment? s'écrièrent ceux-ci. Que vou-
lez-vous dire?
.Nierez-vous que vous connaissiez le capi-
taine Logan à la barbe rousse, et qui est bor-
gne de l'œil gauche; c'est mon chef comme il
est le vôtre, et c'est par son ordre que j'ai en-
trepris ce voyage.
Ators, vous savez sans doute quel est son.
The furet, (le furet), répondit l'Irlandais
sans hésiter.
-Vous êtes alors des nôtres s'écrièrent aus-
sitôt les deux brigands; mais comment se fait-
il que nous ne vous a ons jamais vu?
Il en bien, _d'autres que vous ne con-
naissez pas. Connaissez-vous seulement là ville
de Burlington?
-r- Oui de nom; mais nous n'y avons jamais
été, quoique nous ayons eu notre part de c,er-
taine expédition.
Dont je faisais partie, moi, exclama vive-
ment l'Irlandais je demeure par là, et voilà
pourquoi vous ne me connaissez pas; mais' je
n'en suis pas moins un affilié de la bande. Quel
dommage que ce brave Bob Smith ait été pendu
à la suite de cette expédition!
Eh bien! fit un des bandits, puisque vous
êtes des nôtres, reprenez votre argent.
Le fermier ne se le fit pas dire deux fois.
Il faut savoir que si Davids, le plus brave
homme du comté, se trouvait si bien instruit,
c'est qu'.il avait fait partie du jury qui avait con-
damné le pauvre Bob Smith.
.Est..ce qu'il n'y aurait pas quelque coup
faire dans. vos environs ? demanda l'un des vo-
leurs.,
Parbleu, si répondit Patrick; il y a deux
ou, trois; richards dans le village d'Olena, et si
vous voulez me prêter la main» nous tiendrons
bientôt leurs écùs.
On fat bientôt d'accord, etle^ourde l'expé-
dition fut. fixé au surlendemain.
i A son reloue à Qlena D.a vids. se hâta de pré-
venir les riches fermiers qu'il avait indiqués
aux voleurs, et l'on arrêta les mesures conve--
nables pour prendre jees brigands au piéne.
Au jour convenu, l'Irlandais alla bravement
retrouver ses prétenduscamarades,qui avaient,
amené un troisième ami,
Davids resta en sentinelle, et: les trois bri-
gands entrèrent dans.la maison désignée où de-
vait s'accomplir le v.ol. Plusieurs propriétaires
armés jusqu'aux dents étaient placés en embus-
cade dans une pièce. On laissa pénétrer les vo-
leurs jusqu'à la caisse.
A peine un. des voleurs avait-il mis la,clé-
dans là serrure du que la parle .de'
la chambre s'ouvrit, et que.qaalre coups-4e,feu-
étendirent la bande sur le carreau.
Deux des misérables furent tués raiders, et le-
troisième reçut de graves b,'essures à la tête, eut
à la cuisse. ̃
On voulait l'achever, mais comme c'était
lui qui avait rendu il Davids l'argent qui lui
avait été pris, ce dernier obtint qu'un se con-
tenterait de le remettre entre les mains de, la
justice.
VABÎÉTÉS
UNE AFFAIRE D'OR
HISTOIRE CALIFORNIENNE.
L'amr.ur, je dirai plus, le culte que professent
les Américains du Nord à l'endroit de l'argent,
cette divinité de tous les temps et de tous les
pays, est devenu proverbial.
Tout petits, on a bercé les jeunes Yankees au
son des dollars aussitôt 'qu'ils ont pu bégayer
une syllaberqu'iis ont su articuler un mot, on
leur a appns a connaître les chiffres.
Aussi, emportés par une fiévreuse et insatia-
ble soif del'or, les Yankees ont-ils donné au
commerce toute la sève, de leur intelligence,
toute ta force de,leur organisation, enfin jusqu'à
la moindre parcelle de leur existence..
Tous les moyens.leur sont bons pour faire
fortune. En voici la preuve.
J'ai pu m'en convaincre moi-même.
Le steamer de Panama menait d'entrer, par
les Portas ci'Ov'"{GoLdengàte). dans la baie de
San Francisco.
JMià les passagers, groupés.. sur lepent. a-
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