Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-01-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 janvier 1865 23 janvier 1865
Description : 1865/01/23 (Numéro 723). 1865/01/23 (Numéro 723).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5888311
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
r4
'-05 PETIT JOTîiNÂL-
-D: Pi.^nçiioi c^îW-cli'frésvBoe? aêrftfsjtre père,, et
TOlra iihîbo? R. l'urce quenu^wïèw a toujours eu
soin de rsoi et que mon jamais occapé
D. Vous ave^ttliiserli!? R. Oai..monsieur, pour
-Tevenir- auprès dc ma mère, que«aicu père ne sou-
D.Aois .-ivez -été 'condamné pour désertion?:-7
•;&t. Oui, il deux années «femprisotiiiement, D." Vous voire rappelez bien t&ût cela -IL Oui,
monsieur le président, je me rappelle tout paitfai-
I). Est-ce ̃ vBws riui avez ceiit'ia lettre tfac, -nous
-.•avose r^çue p&ur demander ie prompt jugement de
votre affaire? lî. Non; monsieur, c'est ujnemploye
de k prison qui l'a écrite.
D. Vous écrire? R. Rien peu,
D.^t lire ?– IL Je -file suis appris tout seul à la
'D. Vous avez été enfermé au fort de Yanves?
;fl.-îit vous-ç- avez été frappé d'une paralysie par-
-;tielle ? fi. <3ui, j'ai été paralysé du céto gauche
par le Iroiuçuc j'ai eeduré. Jesuis irnpoteat de ce.
',côté; mon bras gauche est connue mort.
OXela vmie a t'ait ua grand chagrin ?– H.;Oh! un
•Ires grand. ekagrin.
D. Et vous vous êtes adonné à la boisson?– R.
'Oui, pour oublier mon malheur..
D. lïst-ce<}vie vous né compreniez pas que vous
auriez meus, l'ait de travailler que de boice ? il. Si
fait, mais je-ae pouvais pas beaucoup travailler, et
j'étais réduit à enfiler xles perles.
D. Vous.avez été condamné à six jours de prison.
pour escroquerie ? Il. C'était un jour -que la'faim
m avait fait entrer chez un restaurâtes»1 où l'avais
'tnasge sans «voir de q»oi payer.
D.En i.sGS, vous vous êtes jeté d'ua cinquième
étage d'une maison de J'avenue Victoraa; vousavez
ete Tjjessé .assez grièvement? R. Oui, monsieur;"
la faim encoze m'avait poussé au désespoir, et j'ai
voulu me tuer: je_n'ai fait que me blesser.
D. Vous avez été transporté à liiospice ̃delà
Charité.; d;ms qrrel service,étiez-vous «placé? R.
'Dans le. service de M. Béiiier.
D.Et de là, -où ôtes-vous allé?– R. M. Béhter m'a
fait transportera Bicétre.
p. Dans quel service ? R. Dans le service des,
.D. Pas dans celui des aliénés? R. Non, dans ce-
lui des malades infirmes.
D. &4Bïeftre, vous vous.êtes adonné à la boisson.
On vous a rapporté un jour ivre, sur un brancard,
̃#t vous. vous êtes frappé d'un coup de couteau?
*V .P'Jh Plir"Cba£rîn de ne pouvoir travailler.
~*i. Une autre lois, dans une circonstance paréille,
vous vas» êtes donné quinze coups de couteau
pourquoi Y R. C'était pour échapper à l'idée qui
me poursuivait de tuer mon père.
.«.Vous saviez donc quelc'est mal de tuer son
-jsëre? –jR. J'aurais voulu être mort et que ça ne
•fBOit pas arrivé.
D. Le :5 juin, vous avez demandé une permission
-Pont' la 6,-afin de conduire votre mère àJ'asSistan-
«eiudiciaii-e ? R. Oui.
I ce que c'est gue l'assistance jndi-:
D. Le fi, .vous avez acheté chez une ferrailleiise,.
,jpoui\90 centimes, laùachette que voilà -IL C'est,
vrai.'
£• JJI'e a des tac.hosile sang? R. Oui.
p. Quel est se sans? R. C'est celui de mon
̃1). Avez-vous-regret qu'il aît été .versé ?– R. Cer-
tainement, un :très grand regret.
D. vous aviez une carde sur vous? R.'Oui,
pour nie tuer après le crime.
1)..N'avez-vous .pas eu peur des ,châtiments qui
̃«rôtis attendaient après le crime, comme vous di-
?tes?. R. Non je savatsaueie faisais mal. mais
Pourquoi achetiez-vous une hachette ?– R. "Je
:4 Jî*| dounée à ma mère pour fendre son:bois, qu'el-
Je ienrisit avec un .couteau.
D. Veus avez agite la hachette en disant « C'est
-»on a Il. Oai, j'ai dit « C'est bon pour fendre
'.du bois.
D- Arrivé chez vous, .vous avez parlé à >vqtré^pè-
ce r– K..se lui ai demandé de donner deux pains
par sernaics à ma mère il s est mis à rire, et c'est
«e qui m a exaspéré.
D. Vous ;Cavez frappé à pjusieurs reprises -J.JÎ.
«ni, 3 étais -en colère, et J'avais bu.
D. Votre père était descendu ne lui avez-vooâi
;liai; crie « Ne remonte pas, ou je te tue R.
'est vrai j'étais ébloui par la boisson et par la
colère.
D. Vous saviez bien ce que vous faisiez; vous
saviez que c'était sur votre père que vous frappiez?'
T"e ne me souviens pas bien; j'étais trop en co-
il me semblait toujours voir rire mon père.
D. Vous avez eu des remords depuis ce temps
vous avez, en octobre dernier, écrit une lettre à
votre mère, dans laquelle vous regrettez ce que
vous uvez fait, et ou vous demandez le pardon de
votre père ? C'est vous qui avez dicté cette lettre ?
Il, Ou monsieur j'ai bien du regret de ce que
3 ai fait.
Nous venons de repasser toute votre vie, et
votre mémoire est complète et fidèle sur tontes les
circonstances de votre existence ? IL C'est vrai,
far tout présent à l'esprit.
D Quand avivions paru ici? R. Le 9 août
dernier.
u pourquoi I aii.aire a-t-elle été renvoyée? R.,
Pour me faire examiner par des médecins.
tD. Qui a demandé le renvoi ? Est-ce vous? R.
?>O'i,, c'est moîrtéfénseur.
On peut, après cet interrogatoire, se faire une
;idée exacte de l'état mental de l'accusé.
0n entend ensuite les témoins.
gazette des Tribunaux.)
UN MARTYR IXGONNo
(Voir le Petit Journal du 15 au 22 janvier.)
Viaud veut crier, sa voix est éteinte. Cepen-
dant la crainte de perdre l'unique ressource
qui lui est offerte lui donne une dernière lueur
de force. Il se traîne sur ses genoux, sur ses
mains le plus près possible du rivage, et aper-
çoit distinctement un gros canot qui descend le
\ons de la cote, mais qui ne l'a pas encore dé-
Lssse. 11 se lève sur ses genoux et agité son
«net. Mais ses forces le trahissent et Al re-
mmute et tout est perdu. et c'en
.est lait t««\hH à tout jamais. Il se raidit de nou-
la souffrance, tente un dernier
fort, met soi -bonnet au bout d'une longue per-
che et l'agite i
Il est sauvé! L'' canot a vu sonsigna!'de dé-
Il s'arrôîo etpous?^
un hurrah'Qiai fridiqHe qu'il vient h son secours.
Ënlii), ce sent des Européens, presque des
compatriotes!
Après 'tant de temps d'abscace,' de fatigues est
de misères, il lut fut donc permis de revoir des
frères de la patrie absente qui viennent le sau-
ver si«iiraculeuseiïientJ
A leur aspect, un saisissement général s'em-
pare de lui, et il retombe sans connaissance il
ne peut proférer mie parole. Les nouveaux ve-
nus luivprodigùent des soins et des consola-
tions, et bientôt il peut leur' témoigner, toute sa
reconnaissance et leur raconter toutes ses vicis-
situdes.
Ces étrangers liaient d<« Anglais. Leur -chef
était ni% officier d'infanlède au service de Sa
Majesté Britannique', et s'appelait Wright.
Us faisaient partie du détachement de Saint-
Ma5-c-des-Appalacbes. A cette nouvelle, la joie
de Viaud ne connut plus de bornes. Le capitai-
ne Wright s'offrît aénérâusement à l'y accom-
pagner, ainsi que la veuve La Couture.
,Ils s'embarquèrent tous dans non canot et ra-
mèrent de toute vitesse du côté de Saint-Marc-
des^Appa la elfes'.
Viaua demanda au capitaine Wright de s'ar-
rêter en route, dans une île ou il supposait avoir
abandonné' le corps du malheureux fils de :lime
La Couture. Celui-ci y Consentit sans difficulté.
'Ils aperçurent bientôt fil:; en question, et le
canot,y abord?.
Tout le monde débarqua et se rendit à l'en-
droit où Viaud supposait avoir laissé le mort,
M"16 la Couture voulut aussi être présente à ce
pieux ^office. « Mon fi1s infortuné, s'écriait-elle,
a suivi son père au tombeau, et sa mère lui sur-
vitf! Le secours qui m'arrive commence à mlé
stre moins cher, puisque je ne peux Je partager
avec lui.»
Ils arrivent droit au malheureux jeune hom-
me. Il était couché sur le ventre, le visage con-
tre la terre. Son corps était d'un rouge hâte.
Viaud se mit en prière pendant que les sol-
dats creusaient sa fosse. Ensuite ceux-ci vin-
rent le prendre pour l'y jeter. Mais quelle fut
!eur surprise, et celle de Viaud, et surtout celle
de la mère, lorsqu'on aperçut que son cœurbat-
lait encore 1
Au moment où l'un des soldats s'avançait
pour le prendre.par la jambe, on la lui vit rie-
tirer. On §'empressa de lui prodiguer tous les
secours possibles.
M^La Couture, immobile d'étonnement, pas-
sait tour à tour de la crainte à la joie en voyait
son fils qu'elle avait cru mort respirer encore.
Plie courait à lui, l'examinait et cherchait il lire
sur tous les visages ce que l'on pensait, de son
état. Un moment après, elle retournait à lui, Te
ùrenaitdans ses bras et cherchait il le réchauf-
er par ses baisers.
Enfin, le pauvre enfant reprit. connaissance.
Il ouvrit les yeux. Il pleuwit, regardait avec
étonnement tout ce monde qu'il ne connaissait,
pas et demandait sa mère a grands cris. Celle-
ci l'étreignit sous ses caresse.s et l'inonda de ses
larmes.
On le fit transporter dans le canot et on le
coucha sur quelques habits de soldats. Sa mère
ne le quittait pas d'un instant.
Le canot continua sa route pour Saint-Marc-
aes-Appalacnes. Le vent était favorable et la
traversée se fit très heureusement. 11 y arriva
le 7 mai à sept heures du soir.
Un mois après,. Viaud. Mœe La Couture et son
fils s'embarquaient à bord du Comte-d'Estàing
qùi faisait voile pour la France. '*g$k
Telle est la série d'aventures horribles qui
assaillit l'infortuné Viaud et ses malheureux
compagnons, depuis le 16 février 1765, date
de leur naufrage, jusqu'au 7 mai 1766, épo-
que définitive -de leur libération. Comme ce
temps dist'leur paraître long Par combien d'é-
preuves avaient-ils passé N'est-ce pas à un
-:hasard tout providentiel que Viaud doit son sa-
lut, après avoir vU' la mort tant de'fois et de si
pivès! Cet homme est la preuve la pkis extraor-
diaaire des résultats que peuvent obtenir la
volonté et la persévérance réunies powr triom-
pherfles plus grands obstacles. N'aviwis-nous
pas raison de l'appeler un Robinson vivant
ÉKILE PRAT.
LA QUESTION OU PIGEON
Devons-nous nous anenare, dans un temps
plus ou moins éloigné,' à voir disparaître le pi-
geon de nos tables modestes ? Sera-t-il mets
de haute bourgeoisie comme la palombe, cette
sorte de pigeon de passage que l'on.ne peut ré-
duire £t la domesticité, et qui a tous les.parfums
agrestes du gibier ? Sera-t-il régal de prince
comme le faisan?
Le pigeon mangc-t-il plus qu'il lie rapporte,
ou rapporte-t-il plus qu'il ne niange? Non!
disent les uns énergiquement; ouij répondent
les autres avec non moins d'énergie;'
Où estia vérité? Qui la trouvera ?^Peut-êt?e
bien ia découvrirait-on dans un concours ou-
vert simultanément par les comices agricoles
mais jusqu'ici les comices agricoles y ont peu
pensé.
Il est certain, cependant, que de jour en jour
le pigeon devient très rare. te midi, où l'on
tend à le supprimer, en fournit au nord qui
n'en a presque plus. A Paris, à part de petites
exceptions, le pigeon est fort cher. Les ména-
ges au-dessous de la moyenne n'en mangent
pas. -»̃ '̃•-•̃
Aux champs, la colombine disparaît; c'est un
malheur. La cultureabesoin d'engrais. Person-
ne ne se fait faute, non pas'seulement de le lui
dire, mais de le lui crier sur tous les tons, de-
puis lejournal qui tire à deux cent mille exem-
plaires^comme celui-ci, jusqu'au plus modeste,
jusqu'au plus ignoré de tous les almanachs.
Que faire?– Centpigeons rapportent, dans une
année, de six à huit sacs de colombine. Un hec-
tolitrede cet engrais bien pulvérisé donne, à
surface égale, une fumure aussi énergique,
quoique moins durable, que
J'âe bon fumier de chevvj5. Le guano le rneïïteur
devoir de préférer ? gjuano qui ne coûte plus,
il.esi, vrai, que fç au lieu de 325 fr. par
sui te d'un arrangement entre le gouvernement
français «t le gouvernement péruvien ?
Même à ce dernier prix, le guano reste enco-
re fort cher. On dit, en outre, qu'on le soph.isti-
que je n'en sais rien, mais on le dit. Nous
sommes, au moins, bien assuré que la sophisti-
cation ne pénétrerait pas jusque dans nos co-
Mais te pigeon ne fournit pas à l'agriculture
qu'un engrains fort et.énergique; il lui rapporte
aussi du bel et bon argent, sous forme de pi-
Il y a des pigeons, les culbutants, p;n- exem-
ple, qui produisent de sept à huit couvées par
an, pourvu qu'ils soient abondamment nourris.
Chaque couVée, si on en gave les r.etits pen-
dant cinqou six jours, ce qui suffit pourtermi-
ner leur engraissement, se vend très bien au
marché, c'est prendre en considération,d'au-
tant qu'on peut ne pas'se donner la peine de les
gaver et les vendre parfaitement. Toutefois, je
conseillerai de se pas négliger cette opération,
les pigeonneaux gavés ou gorgés, comme l'on
voudra, soilt achetés beaucoup plus cher que
les autres, et. tout compte fait, ils ne consom-
ment pas plus de dix-huit centimes de grain
en six jours, et par tête.
Oui, répondent les ennemis de cet oiseau;
mais vous ne comptez pas toutes les bonnes
graines qu'ils nous mangent, lorsque, au temps
des semailles et des récoltes ils s'abattent sur
nos champs. Quels ennemis de nos cheaierières,
surtout! '̃ Si vous avez dégavé un pigeon,
vous aurez remarqué qu'il y a dans sa gorge u-
ne quanti'.é telle de grains, qu'en multipliqnt
le -nombre de grains par la quantité de pi-
le vous arriverez à des hectolitres en peu
A cela on répond
-1 I'renez garde, le pigeon est le plus grand
destructeur de graminées et de crucifères que
l'on. connaisse. Il les préfère à toutes les âulres
graines, parce que la digestion en est facile.
Au contrainre, les féverolles, les vesces, les blés
doivent séjourner longtemps dans son jabot a-
vant d'être d.igérés ce qui permet de suppo-
ser que cette quantité de graines que vous avez
trouvée tout à l'heure doit suffire plusieurs jours
à la nourriture de l'oiseau.
Il est si vrai,, d'ailleurs, que les graminées et
les crucifères constituent son alimentation pré-
férée, que, dès qu'il les trouve, il abandonne
les grains qu'on lui jette dans la cour de la fer-
me. Et, nous vous le demandons? comment fc-
riez-vous, s'il vous plaît, sans les pigeons,'pour
vous débarrasser de ces mortels ennemis de vos
cultures2
Considérez, d'autre part, qu'en somme le pi-
geon ne se nourrit que d'épaves. Par la forme
de ses pas,tes, il ne peut pas gratter la terre
comme les poules. I! est trop lourd pour se per-
cher sur l'extrémité des tiges et même pour en-
lever les épis au vol. n ne peut donc vous pren-
dre absolument que les grains perdus à la sur-
lace du sol, qui ne germeraient jamais.
Maintenant, nous direz-vous que les pigeons
entraînent toujours des contestations avec les
voisins qui se'plaignenl, à juste titre, de les
nourrir, tandis que c'est vous qui en retirez les
profits? Ehl bon Dieu! bâtissez donc vos pi-
geonniers au milieu de' votre ferme, et vous
n'aurez à redouter les plaintes de personne.
En fin de compte, il y a une toute petite loi,
fort ignorée d'ailleurs et encore moins mise en
pratique, qui autorise les maires à faire fermer
tous les pigeonniers, à l'époque des semailles.
Qu'on en use, ce sera le moyen d'éviter toutes
-lesirécriminations, de mettre un terme aux prin-
cipales déprédations dont on accuse l'oiseau que
nous défendons.
Tel est, en résumé, ce que l'on dit pour ou
contre le pigeon.
Quel est le parti que je prendrais ,.si j'étais
consulté? Eh le pigeon donne la colombine,
les pigeonneaux, il détruit les crucifères et les
graminées qui envahissent nos champs. Peut-
être bien me mettrais-je de son côté!– Et mes
lecteurs?.
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D. Vous écrire? R. Rien peu,
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',côté; mon bras gauche est connue mort.
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D. Et vous vous êtes adonné à la boisson?– R.
'Oui, pour oublier mon malheur..
D. lïst-ce<}vie vous né compreniez pas que vous
auriez meus, l'ait de travailler que de boice ? il. Si
fait, mais je-ae pouvais pas beaucoup travailler, et
j'étais réduit à enfiler xles perles.
D. Vous.avez été condamné à six jours de prison.
pour escroquerie ? Il. C'était un jour -que la'faim
m avait fait entrer chez un restaurâtes»1 où l'avais
'tnasge sans «voir de q»oi payer.
D.En i.sGS, vous vous êtes jeté d'ua cinquième
étage d'une maison de J'avenue Victoraa; vousavez
ete Tjjessé .assez grièvement? R. Oui, monsieur;"
la faim encoze m'avait poussé au désespoir, et j'ai
voulu me tuer: je_n'ai fait que me blesser.
D. Vous avez été transporté à liiospice ̃delà
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D.Et de là, -où ôtes-vous allé?– R. M. Béhter m'a
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p. Dans quel service ? R. Dans le service des,
.D. Pas dans celui des aliénés? R. Non, dans ce-
lui des malades infirmes.
D. &4Bïeftre, vous vous.êtes adonné à la boisson.
On vous a rapporté un jour ivre, sur un brancard,
̃#t vous. vous êtes frappé d'un coup de couteau?
*V .P'Jh Plir"Cba£rîn de ne pouvoir travailler.
~*i. Une autre lois, dans une circonstance paréille,
vous vas» êtes donné quinze coups de couteau
pourquoi Y R. C'était pour échapper à l'idée qui
me poursuivait de tuer mon père.
.«.Vous saviez donc quelc'est mal de tuer son
-jsëre? –jR. J'aurais voulu être mort et que ça ne
•fBOit pas arrivé.
D. Le :5 juin, vous avez demandé une permission
-Pont' la 6,-afin de conduire votre mère àJ'asSistan-
«eiudiciaii-e ? R. Oui.
I ce que c'est gue l'assistance jndi-:
D. Le fi, .vous avez acheté chez une ferrailleiise,.
,jpoui\90 centimes, laùachette que voilà -IL C'est,
vrai.'
£• JJI'e a des tac.hosile sang? R. Oui.
p. Quel est se sans? R. C'est celui de mon
̃1). Avez-vous-regret qu'il aît été .versé ?– R. Cer-
tainement, un :très grand regret.
D. vous aviez une carde sur vous? R.'Oui,
pour nie tuer après le crime.
1)..N'avez-vous .pas eu peur des ,châtiments qui
̃«rôtis attendaient après le crime, comme vous di-
?tes?. R. Non je savatsaueie faisais mal. mais
Pourquoi achetiez-vous une hachette ?– R. "Je
:4 Jî*| dounée à ma mère pour fendre son:bois, qu'el-
Je ienrisit avec un .couteau.
D. Veus avez agite la hachette en disant « C'est
-»on a Il. Oai, j'ai dit « C'est bon pour fendre
'.du bois.
D- Arrivé chez vous, .vous avez parlé à >vqtré^pè-
ce r– K..se lui ai demandé de donner deux pains
par sernaics à ma mère il s est mis à rire, et c'est
«e qui m a exaspéré.
D. Vous ;Cavez frappé à pjusieurs reprises -J.JÎ.
«ni, 3 étais -en colère, et J'avais bu.
D. Votre père était descendu ne lui avez-vooâi
;liai; crie « Ne remonte pas, ou je te tue R.
'est vrai j'étais ébloui par la boisson et par la
colère.
D. Vous saviez bien ce que vous faisiez; vous
saviez que c'était sur votre père que vous frappiez?'
T"e ne me souviens pas bien; j'étais trop en co-
il me semblait toujours voir rire mon père.
D. Vous avez eu des remords depuis ce temps
vous avez, en octobre dernier, écrit une lettre à
votre mère, dans laquelle vous regrettez ce que
vous uvez fait, et ou vous demandez le pardon de
votre père ? C'est vous qui avez dicté cette lettre ?
Il, Ou monsieur j'ai bien du regret de ce que
3 ai fait.
Nous venons de repasser toute votre vie, et
votre mémoire est complète et fidèle sur tontes les
circonstances de votre existence ? IL C'est vrai,
far tout présent à l'esprit.
D Quand avivions paru ici? R. Le 9 août
dernier.
u pourquoi I aii.aire a-t-elle été renvoyée? R.,
Pour me faire examiner par des médecins.
tD. Qui a demandé le renvoi ? Est-ce vous? R.
?>O'i,, c'est moîrtéfénseur.
On peut, après cet interrogatoire, se faire une
;idée exacte de l'état mental de l'accusé.
0n entend ensuite les témoins.
gazette des Tribunaux.)
UN MARTYR IXGONNo
(Voir le Petit Journal du 15 au 22 janvier.)
Viaud veut crier, sa voix est éteinte. Cepen-
dant la crainte de perdre l'unique ressource
qui lui est offerte lui donne une dernière lueur
de force. Il se traîne sur ses genoux, sur ses
mains le plus près possible du rivage, et aper-
çoit distinctement un gros canot qui descend le
\ons de la cote, mais qui ne l'a pas encore dé-
Lssse. 11 se lève sur ses genoux et agité son
«net. Mais ses forces le trahissent et Al re-
mmute et tout est perdu. et c'en
.est lait t««\hH à tout jamais. Il se raidit de nou-
la souffrance, tente un dernier
fort, met soi -bonnet au bout d'une longue per-
che et l'agite i
Il est sauvé! L'' canot a vu sonsigna!'de dé-
Il s'arrôîo etpous?^
un hurrah'Qiai fridiqHe qu'il vient h son secours.
Ënlii), ce sent des Européens, presque des
compatriotes!
Après 'tant de temps d'abscace,' de fatigues est
de misères, il lut fut donc permis de revoir des
frères de la patrie absente qui viennent le sau-
ver si«iiraculeuseiïientJ
A leur aspect, un saisissement général s'em-
pare de lui, et il retombe sans connaissance il
ne peut proférer mie parole. Les nouveaux ve-
nus luivprodigùent des soins et des consola-
tions, et bientôt il peut leur' témoigner, toute sa
reconnaissance et leur raconter toutes ses vicis-
situdes.
Ces étrangers liaient d<« Anglais. Leur -chef
était ni% officier d'infanlède au service de Sa
Majesté Britannique', et s'appelait Wright.
Us faisaient partie du détachement de Saint-
Ma5-c-des-Appalacbes. A cette nouvelle, la joie
de Viaud ne connut plus de bornes. Le capitai-
ne Wright s'offrît aénérâusement à l'y accom-
pagner, ainsi que la veuve La Couture.
,Ils s'embarquèrent tous dans non canot et ra-
mèrent de toute vitesse du côté de Saint-Marc-
des^Appa la elfes'.
Viaua demanda au capitaine Wright de s'ar-
rêter en route, dans une île ou il supposait avoir
abandonné' le corps du malheureux fils de :lime
La Couture. Celui-ci y Consentit sans difficulté.
'Ils aperçurent bientôt fil:; en question, et le
canot,y abord?.
Tout le monde débarqua et se rendit à l'en-
droit où Viaud supposait avoir laissé le mort,
M"16 la Couture voulut aussi être présente à ce
pieux ^office. « Mon fi1s infortuné, s'écriait-elle,
a suivi son père au tombeau, et sa mère lui sur-
vitf! Le secours qui m'arrive commence à mlé
stre moins cher, puisque je ne peux Je partager
avec lui.»
Ils arrivent droit au malheureux jeune hom-
me. Il était couché sur le ventre, le visage con-
tre la terre. Son corps était d'un rouge hâte.
Viaud se mit en prière pendant que les sol-
dats creusaient sa fosse. Ensuite ceux-ci vin-
rent le prendre pour l'y jeter. Mais quelle fut
!eur surprise, et celle de Viaud, et surtout celle
de la mère, lorsqu'on aperçut que son cœurbat-
lait encore 1
Au moment où l'un des soldats s'avançait
pour le prendre.par la jambe, on la lui vit rie-
tirer. On §'empressa de lui prodiguer tous les
secours possibles.
M^La Couture, immobile d'étonnement, pas-
sait tour à tour de la crainte à la joie en voyait
son fils qu'elle avait cru mort respirer encore.
Plie courait à lui, l'examinait et cherchait il lire
sur tous les visages ce que l'on pensait, de son
état. Un moment après, elle retournait à lui, Te
ùrenaitdans ses bras et cherchait il le réchauf-
er par ses baisers.
Enfin, le pauvre enfant reprit. connaissance.
Il ouvrit les yeux. Il pleuwit, regardait avec
étonnement tout ce monde qu'il ne connaissait,
pas et demandait sa mère a grands cris. Celle-
ci l'étreignit sous ses caresse.s et l'inonda de ses
larmes.
On le fit transporter dans le canot et on le
coucha sur quelques habits de soldats. Sa mère
ne le quittait pas d'un instant.
Le canot continua sa route pour Saint-Marc-
aes-Appalacnes. Le vent était favorable et la
traversée se fit très heureusement. 11 y arriva
le 7 mai à sept heures du soir.
Un mois après,. Viaud. Mœe La Couture et son
fils s'embarquaient à bord du Comte-d'Estàing
qùi faisait voile pour la France. '*g$k
Telle est la série d'aventures horribles qui
assaillit l'infortuné Viaud et ses malheureux
compagnons, depuis le 16 février 1765, date
de leur naufrage, jusqu'au 7 mai 1766, épo-
que définitive -de leur libération. Comme ce
temps dist'leur paraître long Par combien d'é-
preuves avaient-ils passé N'est-ce pas à un
-:hasard tout providentiel que Viaud doit son sa-
lut, après avoir vU' la mort tant de'fois et de si
pivès! Cet homme est la preuve la pkis extraor-
diaaire des résultats que peuvent obtenir la
volonté et la persévérance réunies powr triom-
pherfles plus grands obstacles. N'aviwis-nous
pas raison de l'appeler un Robinson vivant
ÉKILE PRAT.
LA QUESTION OU PIGEON
Devons-nous nous anenare, dans un temps
plus ou moins éloigné,' à voir disparaître le pi-
geon de nos tables modestes ? Sera-t-il mets
de haute bourgeoisie comme la palombe, cette
sorte de pigeon de passage que l'on.ne peut ré-
duire £t la domesticité, et qui a tous les.parfums
agrestes du gibier ? Sera-t-il régal de prince
comme le faisan?
Le pigeon mangc-t-il plus qu'il lie rapporte,
ou rapporte-t-il plus qu'il ne niange? Non!
disent les uns énergiquement; ouij répondent
les autres avec non moins d'énergie;'
Où estia vérité? Qui la trouvera ?^Peut-êt?e
bien ia découvrirait-on dans un concours ou-
vert simultanément par les comices agricoles
mais jusqu'ici les comices agricoles y ont peu
pensé.
Il est certain, cependant, que de jour en jour
le pigeon devient très rare. te midi, où l'on
tend à le supprimer, en fournit au nord qui
n'en a presque plus. A Paris, à part de petites
exceptions, le pigeon est fort cher. Les ména-
ges au-dessous de la moyenne n'en mangent
pas. -»̃ '̃•-•̃
Aux champs, la colombine disparaît; c'est un
malheur. La cultureabesoin d'engrais. Person-
ne ne se fait faute, non pas'seulement de le lui
dire, mais de le lui crier sur tous les tons, de-
puis lejournal qui tire à deux cent mille exem-
plaires^comme celui-ci, jusqu'au plus modeste,
jusqu'au plus ignoré de tous les almanachs.
Que faire?– Centpigeons rapportent, dans une
année, de six à huit sacs de colombine. Un hec-
tolitrede cet engrais bien pulvérisé donne, à
surface égale, une fumure aussi énergique,
quoique moins durable, que
J'âe bon fumier de chevvj5. Le guano le rneïïteur
devoir de préférer ? gjuano qui ne coûte plus,
il.esi, vrai, que fç au lieu de 325 fr. par
sui te d'un arrangement entre le gouvernement
français «t le gouvernement péruvien ?
Même à ce dernier prix, le guano reste enco-
re fort cher. On dit, en outre, qu'on le soph.isti-
que je n'en sais rien, mais on le dit. Nous
sommes, au moins, bien assuré que la sophisti-
cation ne pénétrerait pas jusque dans nos co-
Mais te pigeon ne fournit pas à l'agriculture
qu'un engrains fort et.énergique; il lui rapporte
aussi du bel et bon argent, sous forme de pi-
Il y a des pigeons, les culbutants, p;n- exem-
ple, qui produisent de sept à huit couvées par
an, pourvu qu'ils soient abondamment nourris.
Chaque couVée, si on en gave les r.etits pen-
dant cinqou six jours, ce qui suffit pourtermi-
ner leur engraissement, se vend très bien au
marché, c'est prendre en considération,d'au-
tant qu'on peut ne pas'se donner la peine de les
gaver et les vendre parfaitement. Toutefois, je
conseillerai de se pas négliger cette opération,
les pigeonneaux gavés ou gorgés, comme l'on
voudra, soilt achetés beaucoup plus cher que
les autres, et. tout compte fait, ils ne consom-
ment pas plus de dix-huit centimes de grain
en six jours, et par tête.
Oui, répondent les ennemis de cet oiseau;
mais vous ne comptez pas toutes les bonnes
graines qu'ils nous mangent, lorsque, au temps
des semailles et des récoltes ils s'abattent sur
nos champs. Quels ennemis de nos cheaierières,
surtout! '̃ Si vous avez dégavé un pigeon,
vous aurez remarqué qu'il y a dans sa gorge u-
ne quanti'.é telle de grains, qu'en multipliqnt
le -nombre de grains par la quantité de pi-
le vous arriverez à des hectolitres en peu
A cela on répond
-1 I'renez garde, le pigeon est le plus grand
destructeur de graminées et de crucifères que
l'on. connaisse. Il les préfère à toutes les âulres
graines, parce que la digestion en est facile.
Au contrainre, les féverolles, les vesces, les blés
doivent séjourner longtemps dans son jabot a-
vant d'être d.igérés ce qui permet de suppo-
ser que cette quantité de graines que vous avez
trouvée tout à l'heure doit suffire plusieurs jours
à la nourriture de l'oiseau.
Il est si vrai,, d'ailleurs, que les graminées et
les crucifères constituent son alimentation pré-
férée, que, dès qu'il les trouve, il abandonne
les grains qu'on lui jette dans la cour de la fer-
me. Et, nous vous le demandons? comment fc-
riez-vous, s'il vous plaît, sans les pigeons,'pour
vous débarrasser de ces mortels ennemis de vos
cultures2
Considérez, d'autre part, qu'en somme le pi-
geon ne se nourrit que d'épaves. Par la forme
de ses pas,tes, il ne peut pas gratter la terre
comme les poules. I! est trop lourd pour se per-
cher sur l'extrémité des tiges et même pour en-
lever les épis au vol. n ne peut donc vous pren-
dre absolument que les grains perdus à la sur-
lace du sol, qui ne germeraient jamais.
Maintenant, nous direz-vous que les pigeons
entraînent toujours des contestations avec les
voisins qui se'plaignenl, à juste titre, de les
nourrir, tandis que c'est vous qui en retirez les
profits? Ehl bon Dieu! bâtissez donc vos pi-
geonniers au milieu de' votre ferme, et vous
n'aurez à redouter les plaintes de personne.
En fin de compte, il y a une toute petite loi,
fort ignorée d'ailleurs et encore moins mise en
pratique, qui autorise les maires à faire fermer
tous les pigeonniers, à l'époque des semailles.
Qu'on en use, ce sera le moyen d'éviter toutes
-lesirécriminations, de mettre un terme aux prin-
cipales déprédations dont on accuse l'oiseau que
nous défendons.
Tel est, en résumé, ce que l'on dit pour ou
contre le pigeon.
Quel est le parti que je prendrais ,.si j'étais
consulté? Eh le pigeon donne la colombine,
les pigeonneaux, il détruit les crucifères et les
graminées qui envahissent nos champs. Peut-
être bien me mettrais-je de son côté!– Et mes
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