Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1864-02-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 10 février 1864 10 février 1864
Description : 1864/02/10 (Numéro 375). 1864/02/10 (Numéro 375).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5884851
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
BUREAUX |
me Richelieu
UN NUMÉRO rlCEXQ CENTIMES
LE PETIT JOtrtSNAL ssut ,̃ .5Tr.v 9~tr. l8fr. ̃̃̃• -̃̃̃ .>'̃ «7r. ̃ ^«fr.- %ïtt.
Ï^^ÎSS1? rfr. .••* ̃ >' «'^ -̃>•<•̃;
Mercredi 1O février 1 864
UN NUMÉRO CBXQ CENIJIMES
TïtlGÊ DU -,PEI IT j JOURNAL
Hardi 9 février
LE MERCREDI DES CENDRES.
Je ne veux pas rechercher l'origine catho-
lique ou païenne de la cérémonie, de de-
main.
Je neveux pas savoir si le signe univer-
sel de repentir est grec ou romain.'
J'en, constate l'existence, non interrompue
jusqu a nos jours.
Il ést évident que jadis les démonstra-
tions étaient plus bruyantes.
On,se roulait dans les cendres on y in-
clinait les fronts les plus superbes..
Le plus grand était celui qui se proster-
nait le plus.
La cendre elle-même a, par sa nature,
quelque chose de triste.
C'est le reste d'un bois consumé.
C'est la dépouille de ce qui fut autrefois
vert, fort, fleuri, couvert de riants feuilla-
ges. ̃• • • ̃ ̃
C'est l'ombre de ce qui fut un corps.
C'est la.poussière dont parle l'Ecriture.
Aujourd'hui, le peuple ne se met plus à
pat ventre le lendemain des fêtes carna-
valesques,
Pour pleurer ses folies»-,
Pour regretter ses fautes.
Les signes extérieurs de la contrition
sont devenus* plus discrets* sans cesser
d'être aussi fervents.
Le Mercredi des Cendres, tout un monde
de fidèles va recevoir, sur le.front, le stig-
mate des vanités humaines.
La marque n'est pas plus grande qu'une
médaille de la Vierge,
Mais elle est aussi efficace que les sacs
sur lesquels nos aïeux s'ébattaient avec an-
goifses.•'̃̃̃"
La contrition véritable est intérieure.
Demain, toutes les jolies danseuses du
carnaval. les plus riches comme les plus
pauvres, iront offrir au contact purificateur
du prêtre, leurs tempes d'albâtre.
C'est le retour sur soi-mème; c'est le cal-
me après le mouvement;
DU 10 FÉVRIER 1864.
Lïi CONSCRIT
Suite.
Tout aise de ces' éloges, la jeune fille dit avec
un sourire fier •:
N'est-ce que cela? Laissez faire, et j'écri-
rai au mieux avec le premier venu. Voilà déjà
une bonne lettre trouvée. Ecoutez, ce n'est
pas encore fini.
a 0 Jean, si tu savais, tu nous donnerais bien
vite de tes nouvelles.
» Le trèfle a manqué à cause de la mauvai-
se semence, et puis parce qu'il a été ge!é.Mais
notre luzerne fait plaisir à voir; elle est tendre
comme du beurre. Le grain a un pe.u souffert
du temps sec mais le bon Dieu nous a donné
comme une bénédiction du beau sarrasin et
beaucoup de pommes de terre hâtives. Et puis
le champêtre est marié avec une 6lle de Yul-
derbosch, qui est louche, mais qui lui apporte;
quelque chose. Jean-Francois, le macon, est
tombé du toit du brasseur sur le dos de notre,
vieux forgeron. et le forgeron en est mort, le
pauvre homme. 1)
La ienne.Slle se tut.
Estr-celà tout? demanda la mère d'un toik
désappointé. Ne lui fais-tu pas savoir que la
radu#a'vôlé?"
à Paris un spectacle plein d'humiliation,
1 Hus triste ; Lamentable commedéerepitude humaine.
A cette époque les anciennes barrière
existaient encore. •
Elles attiraienVà elles la population,1 par
Parais, parce qu'il était vierge des droits
d'octroi. '̃•̃.• • ̃
La maison Desnoyers; à la Courtille,
étécélèbrede 48J5M860.
Tout le 'os du Carnaval populaire se
poa tait ve s elle le mardi gras.
Le mercredi matin, les voitures et les ca-
ravanes de masques redescendaient dans la
capitale,
Les hommes et les femmes étaient
Ivres, pantelants, souillés de- lie;
Les travestissements étaient déchirés est
pleins de boue,
Les coiffures étaient en haillons, ̃ J
Les chaussures étaient perdues^ v
C'était l'ivrognerie dans toute sa laideur,
Le, vice dans: sa toilette de négligé.
La décadence d'un grand peuple. ̃
On doit s'étonner, à bon droit, de la foule
que ce spectacle attirait. .̃; i. •̃̃
Les hommes du meilleur monde, lesge.
trangers dé distinction– les dandys et les
merveilleux allaient voir, en calèche dé-
couverte, la descente de la CourtiUe,
Avec une lorgnette au bout de leurs
doigts gantés.
Mistress Trollopp, l'écrivain célèbre, mor-
te prématurément, assista un matin à ce
spectacle.
Qu'en pensez- vous ? lui demanda son
cicérone.
Je pense, répondit l'illustre bas-bleu,
je pense que les Français ont plus dé dé-
cence que nous. ils se masquent pour
s'enivrer.
Les écrivains de la fin du règne de
Louis XVI et ceux de la Révolution avaient
-mis la Courtine en honneur, comme ils a-
vaient anobli les halles..
Du moment où il était de bon ton de s'a-
ptistrophér avec les écaillères quand on était
grand soigneur, il ne# s'agissait plus que de
savoir leur langue.
Ah! oui; j'ai oublié ëèlal.. Là.. c'est fait t
Eeoutez «Notre; va;çhe a fait, le veau; tout
s'est bien passé, et le veau est vendu.
Ne lui diras-tu rien de nos lapins, Trine?
demanda le grand-père.
Après avoir écrit, la jeune fille lut
« Le grand-père a fait, une cage à lapins
dans l'écurie; ils sont aussi gras que des blai-
reaux mais le plus gros restera vivant jusqu'à
ce que tu reviennes. Jean, nous ferons alors
une fameuse fête. »
Tous partirent d'un joyeux éclat de rire; le
petit garçon, voyant l'allégresse générale, et
lui-même, ému par le mot fête, battait des
mains.en criant. Par malheur, sa main rencon-
tra si brusquement la tasse, que celle-ci roula
sur la table et versa comme un noir ruisseau
l'encre sur la belle lettre.
Le rire disparut d". tous les visages; muets et
consternés, on' se regarda les uns les autres;
toutes les mains se lévèrent vers le ciel, tandis
que le petit Paul, craignait d'être battu, hur-
lait et se lamentait par anticipation de façon à
rompre les oreilles.
Pendant longtemps l'enfant fut accablé de
reproches, et le désastre amèrement déploré;
le tout finit par cette exclamation
Oh! mon Dieu, quel malheur
Allons! I allonsl dit Trine avec résolution,
le malheur n'est pas si grand j'avais l'inten-
tion de^recopier la lettre, car*au commence-
ment cela n'allaittoutde même pas-bien les
lettres-étaient trop grandes et L'éffl^ure^trop
de* travers.' Je saurai faire miens à cette heure
qwfai pris courage àiatchase. Jetais' courir
posséda
non seulement un public, mais aussi une
'langue, spéciale.
C'est à propàs de la descente de la Cour-;
Çn bonhomme fad&ié gris examine, le
Puis il yi|K>rte une pierre.
Que i^'tesrvaus ? lui demande un pas-
:Le masque prévoyant fait cette réponse
-Je garde ma place pour demain ma-
tin! :̃̃ '̃ ̃
Ce navrant spectacle était plus humiliant
que liapp"osrtioû des cendres.
il a ish: grande partie disparu. La Cour-
tille devenue Pans, n'attire plus paf te bon
marché de Jbn liquide.
Le', à quat' sous
Qu et sens d'ssu» ssous
n'existe pÉs qu&. dans- l'imagination des
chansonnier bachiques.
Et la route de BejleviHe et de Ménilmon-
tant est aussi calme,, en; temps ordinaire,
qu'un chemin vicinal.
Lé Catéchisme dejVaclé n'a plus cours
dansée diocèse méiinopatitàin.
On n'insulte pîus.gur la voie publique.
On ne retient plus de placés dang la boue
dù!ruisseau, et on ne s'en amuse pas moins.
avons quelque peu a-
isuséiïes joiWdu carnaval;- chacun dans
sa sphère, voici les ceiidrespùrificatHces
qui enlèveront notre souillure. 1S-
Le savant abbé Chapia nous le dit en ces
termes
« Les Cendres sont une des plus belles,
des plus touchantes et des. plus sublimes
cérémonies deil'Eglise Le prêtre prend des j
cendres qu'il a bénites, les impose ai for-
me de croix au iront de chaque fidêle, fût-
il un roi ou même un génie,-en lui disant
Homme^ souviens-toi que tu espoussiè-
» re, et que tu retourneras en poussière. 1
TIMOT0ÉE TRIMM.
PARTIS
Le Moniteur decematm publiele compte ren-
du de l'Œuvre des ba ins el ablutions d'eau chaude
en faveur des enfants des écoles et asiles de
Paris pendant lçs dix premières années de
son existence, 1854-1863. 11 résulte de ce do-
bien Vite. au village pour y prendre du papier
et de l'encre et pour faire retailler ma plume,
car elle est devenue beaupoup trop molle.
Va donc vitel répondit-on. Tiens, voilà la
pièce de cinq francs du veau. Fais-la changer
chez le sacristain, car il nous faudra bien en-
voyer trente sous au moins au pauvre Jean.
Hop! Paul. dehors, polisson! et avise-toi de
rentrer avant le soir, si tu l'oses 1
Trine sortit aussitôt et, souriant d'un air sa-
tisfait, prit en courant la direction du village.
Le triomphe qu'elle avait obtenu, la convic-
tion qu'elle avait de pouvoir désormais écrire à
Jean, et par dessus tout une sorte de naïf or-
gueil de son habileté, remplissaient son cœur
d'une douce joie.
Arrivée au tilleul du carrefour, elle vilde loin
le porteur de lettres qui s'avançait vers elle à
grands pas. Elle s'arrêtà brusquement et sentit
battre son cœur; ce' sentier ne conduisant
qu'aux chaumières au delà desquelles s'éten-
daient la bruyère déserte et.la forêt, ellè ne
doutait pas que le messager n'apportât des
nouvelles de Jean.
En effet, lorsqu'il fut proche. il tira une let-
tre de son portefeuille, et dit en souriant
-j- Trine, voici quelque chose,pour vous qui
vient de Venloo; mais cela coûte trente-cinq
cents.
Trente-cinq Cents! (1) murmura Trine en
prenant la lettre d'une main tremblante et en
représenté la cenfièÔHKBàrtie dafio-
cument qu'il a été donné pendant cet espace
de temps aux enfants des écoles communales •
et des salles d'asile, 316.058 bams, c'està iiïre •
en moyenne, environ 30,000 par an. Le chiffre
des dépenses s'est élevé à 71 .764 fr. 30 c./cou-
vertes par une subvention de la ville. Hest
inutile d'insister: sûr lé grande utilité 'de cette
çeovre et 6,or les excellents résultats hygiéni- j
ques et moraux qu'elle produit.
Le ministre des affaires étrangères viemi iUt!
d'envoyer dU Jardin d'acclimatation du bois de
Boutonne les divers animaux suivants venant
de la biche de Virginie. Cet animal,' serait une
excellente doublure du daim et' du chevreuil:
2° Trois petits ''chiens particuliers au Mexl-
que. qui paraissent des types originaires de
nos petites races dites terriers '̃ 1
3° Trente-quatre sxolois noirs et un axolot
blanc. Les axolots sont des batraciens urodè-
lést qui ne se trouvent que dans les eaux des
lacs qui entourent Mexrco. Ils ont donné lieu
aux plus singuliers récits et exercé la sagacité
des savants. Ils ont la forme et le volurno de
gros têtards, sont pourvus de quatre pattes et
.de nageoires. Ce sont des animaux Comestibles
dont la chair est d'une grande délicatesse et •
très estimée. ̃'
La ville de Paris fait construire dans le, gua-
torzieine arrondissement, au carrefour dit les
Qualrc-Chemins, formé par la rencontre des
avènues du Maine, de Cnâtillon, de Montreuse-
et la route d'Orléans, une église monumentale.!
Cette église a 85 met.
Elle est précédée d'un porche carré que sur-
ntonte une tour, couverxe d'un clocher, de 5i 1
mètres de hauteur.
L'intérieur! se compose de trois nefs parai-
lèlés, se terminant chacune par une chajii'ile -v
semi-circulâire> Le transept est disposé de
même. :Au centre de la croisée se trouvu le
chœur, forme par quatre grandes arcades.
L église est de stjle latin. Le chœur forme
une sorte de tour carrée plus* élevée que ia uef
principale. Cette disposition est imitée de l'é-
ghse-de Moht-Real, près de Palerme.
La dépense, terrain non compris, est évaluée
à 2,280,000 fr Les travaux sont dingés par M.
Vandiemer, architecte de la ville.
Le projet déjà ancien de transformer la butte
Montmartre dont M. Alphn.n,. ingénieur en chef
des pliint"tion> publiques de la ville de l'a-
ris, a, tracé le. plan j se. trouve, retardé dans
sou exécution p;ir suite de grands travaux se
rattachant à cette partie de Paris, et ,qui: s'ils
étaient adoptés, pourraient rendre inutiles les
embellissements pratiqués à' la butte;
Au nombre de ces travaux proposés, il faut
placer le canal devant relier Paris à la mer.
Les auteurs de ce projet font passer un canai!
et une voie ferrée sous la' butte, et l'on com-
prend qu'il ne soit pas possible de comment-
cer un travail quelconque d'embellissement
tant que l'autorité n'aura pas définitivement'
statue sur les divers projets soumis à son'ap-
probation. (Pays.)
Le cortège du bœuf gras est arrivé aitt palais
des Tuileries, hier à une heure et demie après
avoir défilé lentement sous les balcons dupa-
considérant l'adresse, comme si elle réfléchis-
sait.
Oui, oui, répondit le facteur, cela est écrit
sur l'adresse. Est-ce que je vous tromperais
pour si peu ?
,Pouvez-vous changer cela? demanda Tri-
ne en lui tendant la pièce de cinq francs.
Le facteur changea la pièce, retint le mon-
tant du port, salua amicalement la jeune fille, et
s'en retourna au village.
Trine s'élanca dans le sentier, et courut
transportée d'allégresse vers la maison. Poussée
par l'impatience, elle ouvrit la lettre, et ne fut
pas peu surprise 'd'en voir tomber une secon-
de de l'enveloppe. Elle s'arrêta pour la ramas-
ser. Elle rougit jusqu'au front; un sourire flot-
ta sur ses lèvres et ses yeux brillèrent d'une
douce émotion. Sur la seconde lettre, il y avait
en grandes lettres Pour .Trine seule. Pour
Trine 1 L'âme de Jean était enclose dans ce pa-
pier sa voix allait en sortir pour lui parler
elle seule 1 Il y avait un secret entre Jean et
elle! 1
Emue et troublée, elle resta un moment les
yeux fixés sur le sol: mille pensées de toute
espèce lui passèrent par la tête comme un ton
rent, jusqu'au moment où le lointain mugisse-
ment du bœuf vint frapper son; oreille et lui
rappeler qu'elle ferait mal dé s'arrêter
longtemps. Elle cacha la seconde lettre. qansj
son sein, et^courut d'une haleine jusqu'à <\é
chaum ière -jiùjejfa. tomba, aiémilieu des f em^
joueuse et retentissafïeli;
Une lettredfr Jêsa Nne lettre de Jean 1
me Richelieu
UN NUMÉRO rlCEXQ CENTIMES
LE PETIT JOtrtSNAL ssut ,̃ .5Tr.v 9~tr. l8fr. ̃̃̃• -̃̃̃ .>'̃ «7r. ̃ ^«fr.- %ïtt.
Ï^^ÎSS1? rfr. .••* ̃ >' «'^ -̃>•<•̃;
Mercredi 1O février 1 864
UN NUMÉRO CBXQ CENIJIMES
TïtlGÊ DU -,PEI IT j JOURNAL
Hardi 9 février
LE MERCREDI DES CENDRES.
Je ne veux pas rechercher l'origine catho-
lique ou païenne de la cérémonie, de de-
main.
Je neveux pas savoir si le signe univer-
sel de repentir est grec ou romain.'
J'en, constate l'existence, non interrompue
jusqu a nos jours.
Il ést évident que jadis les démonstra-
tions étaient plus bruyantes.
On,se roulait dans les cendres on y in-
clinait les fronts les plus superbes..
Le plus grand était celui qui se proster-
nait le plus.
La cendre elle-même a, par sa nature,
quelque chose de triste.
C'est le reste d'un bois consumé.
C'est la dépouille de ce qui fut autrefois
vert, fort, fleuri, couvert de riants feuilla-
ges. ̃• • • ̃ ̃
C'est l'ombre de ce qui fut un corps.
C'est la.poussière dont parle l'Ecriture.
Aujourd'hui, le peuple ne se met plus à
pat ventre le lendemain des fêtes carna-
valesques,
Pour pleurer ses folies»-,
Pour regretter ses fautes.
Les signes extérieurs de la contrition
sont devenus* plus discrets* sans cesser
d'être aussi fervents.
Le Mercredi des Cendres, tout un monde
de fidèles va recevoir, sur le.front, le stig-
mate des vanités humaines.
La marque n'est pas plus grande qu'une
médaille de la Vierge,
Mais elle est aussi efficace que les sacs
sur lesquels nos aïeux s'ébattaient avec an-
goifses.•'̃̃̃"
La contrition véritable est intérieure.
Demain, toutes les jolies danseuses du
carnaval. les plus riches comme les plus
pauvres, iront offrir au contact purificateur
du prêtre, leurs tempes d'albâtre.
C'est le retour sur soi-mème; c'est le cal-
me après le mouvement;
Lïi CONSCRIT
Suite.
Tout aise de ces' éloges, la jeune fille dit avec
un sourire fier •:
N'est-ce que cela? Laissez faire, et j'écri-
rai au mieux avec le premier venu. Voilà déjà
une bonne lettre trouvée. Ecoutez, ce n'est
pas encore fini.
a 0 Jean, si tu savais, tu nous donnerais bien
vite de tes nouvelles.
» Le trèfle a manqué à cause de la mauvai-
se semence, et puis parce qu'il a été ge!é.Mais
notre luzerne fait plaisir à voir; elle est tendre
comme du beurre. Le grain a un pe.u souffert
du temps sec mais le bon Dieu nous a donné
comme une bénédiction du beau sarrasin et
beaucoup de pommes de terre hâtives. Et puis
le champêtre est marié avec une 6lle de Yul-
derbosch, qui est louche, mais qui lui apporte;
quelque chose. Jean-Francois, le macon, est
tombé du toit du brasseur sur le dos de notre,
vieux forgeron. et le forgeron en est mort, le
pauvre homme. 1)
La ienne.Slle se tut.
Estr-celà tout? demanda la mère d'un toik
désappointé. Ne lui fais-tu pas savoir que la
radu#a'vôlé?"
à Paris un spectacle plein d'humiliation,
1 Hus triste ;
A cette époque les anciennes barrière
existaient encore. •
Elles attiraienVà elles la population,1 par
Parais, parce qu'il était vierge des droits
d'octroi. '̃•̃.• • ̃
La maison Desnoyers; à la Courtille,
étécélèbrede 48J5M860.
Tout le 'os du Carnaval populaire se
poa tait ve s elle le mardi gras.
Le mercredi matin, les voitures et les ca-
ravanes de masques redescendaient dans la
capitale,
Les hommes et les femmes étaient
Ivres, pantelants, souillés de- lie;
Les travestissements étaient déchirés est
pleins de boue,
Les coiffures étaient en haillons, ̃ J
Les chaussures étaient perdues^ v
C'était l'ivrognerie dans toute sa laideur,
Le, vice dans: sa toilette de négligé.
La décadence d'un grand peuple. ̃
On doit s'étonner, à bon droit, de la foule
que ce spectacle attirait. .̃; i. •̃̃
Les hommes du meilleur monde, lesge.
trangers dé distinction– les dandys et les
merveilleux allaient voir, en calèche dé-
couverte, la descente de la CourtiUe,
Avec une lorgnette au bout de leurs
doigts gantés.
Mistress Trollopp, l'écrivain célèbre, mor-
te prématurément, assista un matin à ce
spectacle.
Qu'en pensez- vous ? lui demanda son
cicérone.
Je pense, répondit l'illustre bas-bleu,
je pense que les Français ont plus dé dé-
cence que nous. ils se masquent pour
s'enivrer.
Les écrivains de la fin du règne de
Louis XVI et ceux de la Révolution avaient
-mis la Courtine en honneur, comme ils a-
vaient anobli les halles..
Du moment où il était de bon ton de s'a-
ptistrophér avec les écaillères quand on était
grand soigneur, il ne# s'agissait plus que de
savoir leur langue.
Ah! oui; j'ai oublié ëèlal.. Là.. c'est fait t
Eeoutez «Notre; va;çhe a fait, le veau; tout
s'est bien passé, et le veau est vendu.
Ne lui diras-tu rien de nos lapins, Trine?
demanda le grand-père.
Après avoir écrit, la jeune fille lut
« Le grand-père a fait, une cage à lapins
dans l'écurie; ils sont aussi gras que des blai-
reaux mais le plus gros restera vivant jusqu'à
ce que tu reviennes. Jean, nous ferons alors
une fameuse fête. »
Tous partirent d'un joyeux éclat de rire; le
petit garçon, voyant l'allégresse générale, et
lui-même, ému par le mot fête, battait des
mains.en criant. Par malheur, sa main rencon-
tra si brusquement la tasse, que celle-ci roula
sur la table et versa comme un noir ruisseau
l'encre sur la belle lettre.
Le rire disparut d". tous les visages; muets et
consternés, on' se regarda les uns les autres;
toutes les mains se lévèrent vers le ciel, tandis
que le petit Paul, craignait d'être battu, hur-
lait et se lamentait par anticipation de façon à
rompre les oreilles.
Pendant longtemps l'enfant fut accablé de
reproches, et le désastre amèrement déploré;
le tout finit par cette exclamation
Oh! mon Dieu, quel malheur
Allons! I allonsl dit Trine avec résolution,
le malheur n'est pas si grand j'avais l'inten-
tion de^recopier la lettre, car*au commence-
ment cela n'allaittoutde même pas-bien les
lettres-étaient trop grandes et L'éffl^ure^trop
de* travers.' Je saurai faire miens à cette heure
qwfai pris courage àiatchase. Jetais' courir
posséda
non seulement un public, mais aussi une
'langue, spéciale.
C'est à propàs de la descente de la Cour-;
Çn bonhomme fad&ié gris examine, le
Puis il yi|K>rte une pierre.
Que i^'tesrvaus ? lui demande un pas-
:Le masque prévoyant fait cette réponse
-Je garde ma place pour demain ma-
tin! :̃̃ '̃ ̃
Ce navrant spectacle était plus humiliant
que liapp"osrtioû des cendres.
il a ish: grande partie disparu. La Cour-
tille devenue Pans, n'attire plus paf te bon
marché de Jbn liquide.
Le', à quat' sous
Qu et sens d'ssu» ssous
n'existe pÉs qu&. dans- l'imagination des
chansonnier bachiques.
Et la route de BejleviHe et de Ménilmon-
tant est aussi calme,, en; temps ordinaire,
qu'un chemin vicinal.
Lé Catéchisme dejVaclé n'a plus cours
dansée diocèse méiinopatitàin.
On n'insulte pîus.gur la voie publique.
On ne retient plus de placés dang la boue
dù!ruisseau, et on ne s'en amuse pas moins.
avons quelque peu a-
isuséiïes joiWdu carnaval;- chacun dans
sa sphère, voici les ceiidrespùrificatHces
qui enlèveront notre souillure. 1S-
Le savant abbé Chapia nous le dit en ces
termes
« Les Cendres sont une des plus belles,
des plus touchantes et des. plus sublimes
cérémonies deil'Eglise Le prêtre prend des j
cendres qu'il a bénites, les impose ai for-
me de croix au iront de chaque fidêle, fût-
il un roi ou même un génie,-en lui disant
Homme^ souviens-toi que tu espoussiè-
» re, et que tu retourneras en poussière. 1
TIMOT0ÉE TRIMM.
PARTIS
Le Moniteur decematm publiele compte ren-
du de l'Œuvre des ba ins el ablutions d'eau chaude
en faveur des enfants des écoles et asiles de
Paris pendant lçs dix premières années de
son existence, 1854-1863. 11 résulte de ce do-
bien Vite. au village pour y prendre du papier
et de l'encre et pour faire retailler ma plume,
car elle est devenue beaupoup trop molle.
Va donc vitel répondit-on. Tiens, voilà la
pièce de cinq francs du veau. Fais-la changer
chez le sacristain, car il nous faudra bien en-
voyer trente sous au moins au pauvre Jean.
Hop! Paul. dehors, polisson! et avise-toi de
rentrer avant le soir, si tu l'oses 1
Trine sortit aussitôt et, souriant d'un air sa-
tisfait, prit en courant la direction du village.
Le triomphe qu'elle avait obtenu, la convic-
tion qu'elle avait de pouvoir désormais écrire à
Jean, et par dessus tout une sorte de naïf or-
gueil de son habileté, remplissaient son cœur
d'une douce joie.
Arrivée au tilleul du carrefour, elle vilde loin
le porteur de lettres qui s'avançait vers elle à
grands pas. Elle s'arrêtà brusquement et sentit
battre son cœur; ce' sentier ne conduisant
qu'aux chaumières au delà desquelles s'éten-
daient la bruyère déserte et.la forêt, ellè ne
doutait pas que le messager n'apportât des
nouvelles de Jean.
En effet, lorsqu'il fut proche. il tira une let-
tre de son portefeuille, et dit en souriant
-j- Trine, voici quelque chose,pour vous qui
vient de Venloo; mais cela coûte trente-cinq
cents.
Trente-cinq Cents! (1) murmura Trine en
prenant la lettre d'une main tremblante et en
représenté la cenfièÔHKBàrtie dafio-
cument qu'il a été donné pendant cet espace
de temps aux enfants des écoles communales •
et des salles d'asile, 316.058 bams, c'està iiïre •
en moyenne, environ 30,000 par an. Le chiffre
des dépenses s'est élevé à 71 .764 fr. 30 c./cou-
vertes par une subvention de la ville. Hest
inutile d'insister: sûr lé grande utilité 'de cette
çeovre et 6,or les excellents résultats hygiéni- j
ques et moraux qu'elle produit.
Le ministre des affaires étrangères viemi iUt!
d'envoyer dU Jardin d'acclimatation du bois de
Boutonne les divers animaux suivants venant
de la biche de Virginie. Cet animal,' serait une
excellente doublure du daim et' du chevreuil:
2° Trois petits ''chiens particuliers au Mexl-
que. qui paraissent des types originaires de
nos petites races dites terriers '̃ 1
3° Trente-quatre sxolois noirs et un axolot
blanc. Les axolots sont des batraciens urodè-
lést qui ne se trouvent que dans les eaux des
lacs qui entourent Mexrco. Ils ont donné lieu
aux plus singuliers récits et exercé la sagacité
des savants. Ils ont la forme et le volurno de
gros têtards, sont pourvus de quatre pattes et
.de nageoires. Ce sont des animaux Comestibles
dont la chair est d'une grande délicatesse et •
très estimée. ̃'
La ville de Paris fait construire dans le, gua-
torzieine arrondissement, au carrefour dit les
Qualrc-Chemins, formé par la rencontre des
avènues du Maine, de Cnâtillon, de Montreuse-
et la route d'Orléans, une église monumentale.!
Cette église a 85 met.
Elle est précédée d'un porche carré que sur-
ntonte une tour, couverxe d'un clocher, de 5i 1
mètres de hauteur.
L'intérieur! se compose de trois nefs parai-
lèlés, se terminant chacune par une chajii'ile -v
semi-circulâire> Le transept est disposé de
même. :Au centre de la croisée se trouvu le
chœur, forme par quatre grandes arcades.
L église est de stjle latin. Le chœur forme
une sorte de tour carrée plus* élevée que ia uef
principale. Cette disposition est imitée de l'é-
ghse-de Moht-Real, près de Palerme.
La dépense, terrain non compris, est évaluée
à 2,280,000 fr Les travaux sont dingés par M.
Vandiemer, architecte de la ville.
Le projet déjà ancien de transformer la butte
Montmartre dont M. Alphn.n,. ingénieur en chef
des pliint"tion> publiques de la ville de l'a-
ris, a, tracé le. plan j se. trouve, retardé dans
sou exécution p;ir suite de grands travaux se
rattachant à cette partie de Paris, et ,qui: s'ils
étaient adoptés, pourraient rendre inutiles les
embellissements pratiqués à' la butte;
Au nombre de ces travaux proposés, il faut
placer le canal devant relier Paris à la mer.
Les auteurs de ce projet font passer un canai!
et une voie ferrée sous la' butte, et l'on com-
prend qu'il ne soit pas possible de comment-
cer un travail quelconque d'embellissement
tant que l'autorité n'aura pas définitivement'
statue sur les divers projets soumis à son'ap-
probation. (Pays.)
Le cortège du bœuf gras est arrivé aitt palais
des Tuileries, hier à une heure et demie après
avoir défilé lentement sous les balcons dupa-
considérant l'adresse, comme si elle réfléchis-
sait.
Oui, oui, répondit le facteur, cela est écrit
sur l'adresse. Est-ce que je vous tromperais
pour si peu ?
,Pouvez-vous changer cela? demanda Tri-
ne en lui tendant la pièce de cinq francs.
Le facteur changea la pièce, retint le mon-
tant du port, salua amicalement la jeune fille, et
s'en retourna au village.
Trine s'élanca dans le sentier, et courut
transportée d'allégresse vers la maison. Poussée
par l'impatience, elle ouvrit la lettre, et ne fut
pas peu surprise 'd'en voir tomber une secon-
de de l'enveloppe. Elle s'arrêta pour la ramas-
ser. Elle rougit jusqu'au front; un sourire flot-
ta sur ses lèvres et ses yeux brillèrent d'une
douce émotion. Sur la seconde lettre, il y avait
en grandes lettres Pour .Trine seule. Pour
Trine 1 L'âme de Jean était enclose dans ce pa-
pier sa voix allait en sortir pour lui parler
elle seule 1 Il y avait un secret entre Jean et
elle! 1
Emue et troublée, elle resta un moment les
yeux fixés sur le sol: mille pensées de toute
espèce lui passèrent par la tête comme un ton
rent, jusqu'au moment où le lointain mugisse-
ment du bœuf vint frapper son; oreille et lui
rappeler qu'elle ferait mal dé s'arrêter
longtemps. Elle cacha la seconde lettre. qansj
son sein, et^courut d'une haleine jusqu'à <\é
chaum ière -jiùjejfa. tomba, aiémilieu des f em^
joueuse et retentissafïeli;
Une lettredfr Jêsa Nne lettre de Jean 1
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