Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1931-01-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 31 janvier 1931 31 janvier 1931
Description : 1931/01/31 (N1). 1931/01/31 (N1).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5821541f
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
-a -
demeurant rue de Vaugirard (dans la maison
que lui ayait laissée sa défunte femme
Mmo de la Vergne, n° 50 actuel), fut autorisé
par les soeurs à construire à ses frais, dans
la cour du couvent, devant l'église, « le long
du mur nouvellement construit sur la rue de
la Bourbe », un bâtiment de 10 toises 5 pieds
de long, sur 14 pieds de large, « à prendre
depuis le bastiment qu'on a commencé Sur la
grande porte en ladite rue, sur les 13 toises
2 pieds qu'a le mur depuis ledit bastiment
jusqu'à la maison de la dame Nicolas ». Il en
faisait don, par avance, à la communauté
après son décès.
. La maison de Regnault de Sevigne se trou-
vait donc à l'Est de l'entrée (N du plan), la
maison de la dame Nicolas, à l'angle de la
rue du faubourg, étant sans doute celle que
le couvent devait acquérir en 1687 (ci-après).
Sévigné vint habiter celle-ci ; mais; après la
dispersion des soeurs en 166441 en construisit
une autre, en 1669, à Port-Royal-des-Champs,
où il mourut en 1676.
Le 13 mai 1660, devant Gallois, les reli-
gieuses acquirent encore, pour 2.400 livres,
d'Éloi Laurio et Vincent Goyn, voituriers par
terre, une petite maison, de 4 toises de face
le long de la rue du faubourg, sur 8 toises
5 pieds de profondeur, que ceux-ci avaient fait
bâtir sur un terrain acquis de Jean Blondeau
et qui formait le reste de l'ancien potager
(P. du plan).
Les Visitandines. — On sait que, en 1664,
les Bénédictines de Port-Roy al de Paris,
ordre de Cîteaux, ayant refusé, dans des
scènes orageuses, de signer le formulaire qui
condamnait les propositions de Jansénins,
furent dispersées, dans différents couvents'de
la capitale. Sur environ soixante-quinze reli-
gieuses de choeur ou novices que comptait
alors la communauté, neuf seulement accep-
tèrent de se soumettre. Dès l'année suivante,
trente-six des autres purent réintégrer Port-
Royal des Champs, qui ne fut fermé qu'en
1709. Mais la maison de Paris, donnée aux
soeurs de la Visitation, devint complètement
indépendante, tout en conservant son nom
inoubliable de Port-Royal, Le nombre des
religieuses, tombé à dix ou quinze, fut assez
long à remonter et atteignait la cinquantaine
au moment de la Révolution. Ce qu'on a dit
de la «. déchéance rapide » et de « l'extrême
désordre » où tomba le couvent quand il
cessa d'être janséniste est pure imagina*
tion(l).
En 1681, MUe de Fontanges, l'ancienne maî-
tresse du roi, mourut dans la maison et sa
famille promit une fondation importante
pour instituer des prières en sa faveur. Les
soeurs songèrent alors à faire reconstruire
les vieux bâtiments situés au Sud du cou-
vent, ayant fait partie de la donation de
M. de Bernières et où, s'occupant de l'éduca-
tion des jeunes filles, comme toutes les Visi-
tandines, elles logeaient leurs pensionnaires.
Après une visite de l'Offieial du 21 février
1682, l'archevêque donna, le 12 août, son au-
torisation et, le 5 septembre, devant Le Secq
de Launay, Pierre Delisle-Mansart, archi-
tecte des bâtiments du roi, demeurant rue
Payenne, s'engagea à construire deux bâti-
ments d'équerre, l'un ayant 15 toises et
demie de face sur le grand jardin, l'autre
11 toises et demie sur le petit jardin, pour le
prix forfaitaire de 30.000 livres, dont 10.000
reçues d'avance. Une contre-lettre spécifia
que le prix n'était qu'approximatif et que
l'avance se bornait à 4.000 livres, l'acte ayant
été rédigé de manière que l'architecte pût
toucher les 6.000 à 8.000 livres promises par
la famille de Fontanges pour sa fondation.
Les 20 mai et 4 juillet 1683, devant Le Secq
de Launay, un nouveau devis fixa le prix
total des travaux à 47.000 livres.
Les bâtiments à angle droit construits" par
Delisle-Mansart (C et D du plan) furent com-
plétés plus tard par deux autres (E et .F)
entourant une cour carrée. Un plan de
1811, au Cabinet des Estampes, les figure
encore (2). Ils ont été rasés au xixe siècle.
Le 28 mars 1684, l'abbesse Marie de Sainte-
Dorothée, qui avait dû emprunter déjà pour
les travaux précédents, commis l'erreur
d'acheter à Arnoul Rose, voyer de la varenne
du Louvre, et à sa femme un terrain de cinq
quartiers, ou 1.154 toises, situé au. Sud du
chemin du Regard, moyennant 545 livres
9 sous de rente, au principal de 12.000 livres.
En réalité, le prix était de 15.000 livres, et
cette affaire onéreuse, qu'il fallut résilier par
la suite, causa au couvent de graves em-
barras.
Le 16 décembre 1687, devant Baudry,
l'abbesse Marguerite de Harlay acquit, pour
(1) André Hallays, le Val-de-Grâce et Port-
Royal, p. 51.
(2) Bibliothèque nationale, Est. Va 304.
demeurant rue de Vaugirard (dans la maison
que lui ayait laissée sa défunte femme
Mmo de la Vergne, n° 50 actuel), fut autorisé
par les soeurs à construire à ses frais, dans
la cour du couvent, devant l'église, « le long
du mur nouvellement construit sur la rue de
la Bourbe », un bâtiment de 10 toises 5 pieds
de long, sur 14 pieds de large, « à prendre
depuis le bastiment qu'on a commencé Sur la
grande porte en ladite rue, sur les 13 toises
2 pieds qu'a le mur depuis ledit bastiment
jusqu'à la maison de la dame Nicolas ». Il en
faisait don, par avance, à la communauté
après son décès.
. La maison de Regnault de Sevigne se trou-
vait donc à l'Est de l'entrée (N du plan), la
maison de la dame Nicolas, à l'angle de la
rue du faubourg, étant sans doute celle que
le couvent devait acquérir en 1687 (ci-après).
Sévigné vint habiter celle-ci ; mais; après la
dispersion des soeurs en 166441 en construisit
une autre, en 1669, à Port-Royal-des-Champs,
où il mourut en 1676.
Le 13 mai 1660, devant Gallois, les reli-
gieuses acquirent encore, pour 2.400 livres,
d'Éloi Laurio et Vincent Goyn, voituriers par
terre, une petite maison, de 4 toises de face
le long de la rue du faubourg, sur 8 toises
5 pieds de profondeur, que ceux-ci avaient fait
bâtir sur un terrain acquis de Jean Blondeau
et qui formait le reste de l'ancien potager
(P. du plan).
Les Visitandines. — On sait que, en 1664,
les Bénédictines de Port-Roy al de Paris,
ordre de Cîteaux, ayant refusé, dans des
scènes orageuses, de signer le formulaire qui
condamnait les propositions de Jansénins,
furent dispersées, dans différents couvents'de
la capitale. Sur environ soixante-quinze reli-
gieuses de choeur ou novices que comptait
alors la communauté, neuf seulement accep-
tèrent de se soumettre. Dès l'année suivante,
trente-six des autres purent réintégrer Port-
Royal des Champs, qui ne fut fermé qu'en
1709. Mais la maison de Paris, donnée aux
soeurs de la Visitation, devint complètement
indépendante, tout en conservant son nom
inoubliable de Port-Royal, Le nombre des
religieuses, tombé à dix ou quinze, fut assez
long à remonter et atteignait la cinquantaine
au moment de la Révolution. Ce qu'on a dit
de la «. déchéance rapide » et de « l'extrême
désordre » où tomba le couvent quand il
cessa d'être janséniste est pure imagina*
tion(l).
En 1681, MUe de Fontanges, l'ancienne maî-
tresse du roi, mourut dans la maison et sa
famille promit une fondation importante
pour instituer des prières en sa faveur. Les
soeurs songèrent alors à faire reconstruire
les vieux bâtiments situés au Sud du cou-
vent, ayant fait partie de la donation de
M. de Bernières et où, s'occupant de l'éduca-
tion des jeunes filles, comme toutes les Visi-
tandines, elles logeaient leurs pensionnaires.
Après une visite de l'Offieial du 21 février
1682, l'archevêque donna, le 12 août, son au-
torisation et, le 5 septembre, devant Le Secq
de Launay, Pierre Delisle-Mansart, archi-
tecte des bâtiments du roi, demeurant rue
Payenne, s'engagea à construire deux bâti-
ments d'équerre, l'un ayant 15 toises et
demie de face sur le grand jardin, l'autre
11 toises et demie sur le petit jardin, pour le
prix forfaitaire de 30.000 livres, dont 10.000
reçues d'avance. Une contre-lettre spécifia
que le prix n'était qu'approximatif et que
l'avance se bornait à 4.000 livres, l'acte ayant
été rédigé de manière que l'architecte pût
toucher les 6.000 à 8.000 livres promises par
la famille de Fontanges pour sa fondation.
Les 20 mai et 4 juillet 1683, devant Le Secq
de Launay, un nouveau devis fixa le prix
total des travaux à 47.000 livres.
Les bâtiments à angle droit construits" par
Delisle-Mansart (C et D du plan) furent com-
plétés plus tard par deux autres (E et .F)
entourant une cour carrée. Un plan de
1811, au Cabinet des Estampes, les figure
encore (2). Ils ont été rasés au xixe siècle.
Le 28 mars 1684, l'abbesse Marie de Sainte-
Dorothée, qui avait dû emprunter déjà pour
les travaux précédents, commis l'erreur
d'acheter à Arnoul Rose, voyer de la varenne
du Louvre, et à sa femme un terrain de cinq
quartiers, ou 1.154 toises, situé au. Sud du
chemin du Regard, moyennant 545 livres
9 sous de rente, au principal de 12.000 livres.
En réalité, le prix était de 15.000 livres, et
cette affaire onéreuse, qu'il fallut résilier par
la suite, causa au couvent de graves em-
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Le 16 décembre 1687, devant Baudry,
l'abbesse Marguerite de Harlay acquit, pour
(1) André Hallays, le Val-de-Grâce et Port-
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