Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-10-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 29 octobre 1921 29 octobre 1921
Description : 1921/10/29 (N6). 1921/10/29 (N6).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203772
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
— 167 —-.
sie: « Ce quay a été construit sous ie règne
de François Ier en 1529. i'
C'est un bel ouvrage de maçonnerie, qui n'a
rien à envier à nos quais les plus récents.
Une ancienne chaussée pavée a été repérée à
environ 4 mètres au-dessous dû sol actuel,
aux environs de la rue Bertin-Poirée ; il est
à présumer qu'on la retrouvera dans toute
la partie comprise entre le pont Neuf et
le pont au Changé^ il-sera alors intéressant
d'en comparer le profil avec celui du quai de
là Mégisserie actuel.
Vis-à-vis la place dit Châielêt, à peu près
dans l'axe du pohl au Change, de très inté-
ressants murs, relativement anciens, viennent
d'être découverts, mais, là aussi, il est prudent
d'attendre que les fouilles soient plus avan-
cées pour donner une appréciation quant à
leur origine.
La Commission a encore présente à la mé-
moire la visite faite le 8 mars dernier à la
sixième arche du pont Notre-Dame, dernier
vestige alors apparent de l'ancien canal des
Cagnards, au-dessus duquel le marquis de
GésvrêS avait, en vertu dé lettres patentes de.
février 1642, fait élever tout un groupe de
maisons. M. le docteur Capitan a rendu
compte de cette visite à la séance du 30 avril
1922.
Le long de là culée du pont Notre-Dame,
vers la rue Saint-Martin, un puits de sondage
a été fait. Toule l'ancienne maçonnerie esl
apparue au-dessous du rechargement fait en
1853-1854, quand on reconstruisit le pont, elle
est en pierres de taille de grand appareil. A
peu près à la cote 27,15, le mur accusait une
première retraite de 12 centimètres corres-
pondant à un ancien dallage allant en pente
vers la rivière ; c'est vraisemblablement
l'ancien sol du canal des Cagnards ; une se-
conde retraite a élé vue à la cote 26,15; enfin
la base de la culée était à 24,76, reposant sur
un plalelage de 22 centimètres d'épaisseur
au-dessous duquel régnait tout un système
de pieux.
Plus loin, en allant vers la place de l'Hôtel-
dé-Villej on retrouve l'ancien quai Pelletier
qui devait son nom. à Claude le Pelletier,
prévôt des marchands'; ce dernier le fit con-
struire en exécution d'un arrêt du Conseil du
17 mars 1673. Le roi avait ordonné la conti-
nuation du quai de Gesvres « depuis ia culée
de. la première arche du pont Notre-Dame i ;
on y mit tant de diligence qu'il fut terminé
deux ans après, comme l'attestait une in-
scription posée à l'entrée du quai, du côté
du pont Notre-Dame, sur un cadre de marbre
noir, au-dessus duquel était le portrait du
roi en bas relief, dans un grand médaillon de
pierre.
Germain Brice, à qui ces détails sont im-
pruntés, dit en parlant du quai Pelletier:
«C'est un très beau quay en pierres de taille,
où l'on a fait une banquette de six pieds de
large, presque toute portée sur une voussure
d'une hardiesse tout à fait surprenante, ce qui
élargit le quay de quelques pies sans rétrécir
la rivière.
c La roule du quay Pelletier est de quatre
toises de largeur, sans comprendre la ban-
quette qui-esl de six pies. Bulel, qui a eu la
direction de Ce bel édifice; trouva le moyen,
par la grande expérience qu'il à delà coupe
des pierres, de mettre cet ouvrage en l'air,
- qui doit êlre considéré comme l'un des plus
hardis et des plus ingénieux qui ail élé
exécuté dans ce genre, s
• Ce quai se retournait presque à angle droit
sur la place de Grève; la fouille nécessaire à
la construction de la ligne métropolitaine l'a
traversé dans toute son épaisseur, qui était
d'environ 3 m. 60 à la base; à cet endroit, il
reposait directement sur le sable sans aucun
plalelage à la partie inférieure ; on peut le
suivre encore actuellement depuis l'ancienne
place de Grève jusque vers la rue de la Ta-
chç-rie. La description faite par Germain
Brice n'est pas au-dessous de la réalité; c'est
un bel ouvrage de maçonnerie construit
aplomb du côté de.la ville el légèrement en
talus vers la rivière; le détail de la construc-
tion en sera donné ultérieurement. Il eût été
intéressant de pouvoir l'étudier à partir de
l'endroit où commençait l'encorbellement;
malheureusement, jusqu'à ce jour, il n'a pas
été possible d'en apercevoir le départ.
La découverte la plus'intéressante, parce
que inattendue, a élé celle d'un ancien mur
de quai, coupé de longs escaliers, qu'on a
pu reconnaître, bien que considérablement
délabré, entre la rue Lobau et la rue de
Brosse.
C'était, autrefois, le quai de Grève, régnant
en-partie au-dessus du port au charbon, du
port au blé, du port au foin. -
En 1254, on l'appelait Vicus merrenorum,
la rue des Merreins.
Les anciens plans de Pans, dé 1530 aux en-
virons de 1600, indiquent à cet endroit une
sorte de quai coupé, de place en place, par
des escaliers. C'est ce mur de quai que l'on
sie: « Ce quay a été construit sous ie règne
de François Ier en 1529. i'
C'est un bel ouvrage de maçonnerie, qui n'a
rien à envier à nos quais les plus récents.
Une ancienne chaussée pavée a été repérée à
environ 4 mètres au-dessous dû sol actuel,
aux environs de la rue Bertin-Poirée ; il est
à présumer qu'on la retrouvera dans toute
la partie comprise entre le pont Neuf et
le pont au Changé^ il-sera alors intéressant
d'en comparer le profil avec celui du quai de
là Mégisserie actuel.
Vis-à-vis la place dit Châielêt, à peu près
dans l'axe du pohl au Change, de très inté-
ressants murs, relativement anciens, viennent
d'être découverts, mais, là aussi, il est prudent
d'attendre que les fouilles soient plus avan-
cées pour donner une appréciation quant à
leur origine.
La Commission a encore présente à la mé-
moire la visite faite le 8 mars dernier à la
sixième arche du pont Notre-Dame, dernier
vestige alors apparent de l'ancien canal des
Cagnards, au-dessus duquel le marquis de
GésvrêS avait, en vertu dé lettres patentes de.
février 1642, fait élever tout un groupe de
maisons. M. le docteur Capitan a rendu
compte de cette visite à la séance du 30 avril
1922.
Le long de là culée du pont Notre-Dame,
vers la rue Saint-Martin, un puits de sondage
a été fait. Toule l'ancienne maçonnerie esl
apparue au-dessous du rechargement fait en
1853-1854, quand on reconstruisit le pont, elle
est en pierres de taille de grand appareil. A
peu près à la cote 27,15, le mur accusait une
première retraite de 12 centimètres corres-
pondant à un ancien dallage allant en pente
vers la rivière ; c'est vraisemblablement
l'ancien sol du canal des Cagnards ; une se-
conde retraite a élé vue à la cote 26,15; enfin
la base de la culée était à 24,76, reposant sur
un plalelage de 22 centimètres d'épaisseur
au-dessous duquel régnait tout un système
de pieux.
Plus loin, en allant vers la place de l'Hôtel-
dé-Villej on retrouve l'ancien quai Pelletier
qui devait son nom. à Claude le Pelletier,
prévôt des marchands'; ce dernier le fit con-
struire en exécution d'un arrêt du Conseil du
17 mars 1673. Le roi avait ordonné la conti-
nuation du quai de Gesvres « depuis ia culée
de. la première arche du pont Notre-Dame i ;
on y mit tant de diligence qu'il fut terminé
deux ans après, comme l'attestait une in-
scription posée à l'entrée du quai, du côté
du pont Notre-Dame, sur un cadre de marbre
noir, au-dessus duquel était le portrait du
roi en bas relief, dans un grand médaillon de
pierre.
Germain Brice, à qui ces détails sont im-
pruntés, dit en parlant du quai Pelletier:
«C'est un très beau quay en pierres de taille,
où l'on a fait une banquette de six pieds de
large, presque toute portée sur une voussure
d'une hardiesse tout à fait surprenante, ce qui
élargit le quay de quelques pies sans rétrécir
la rivière.
c La roule du quay Pelletier est de quatre
toises de largeur, sans comprendre la ban-
quette qui-esl de six pies. Bulel, qui a eu la
direction de Ce bel édifice; trouva le moyen,
par la grande expérience qu'il à delà coupe
des pierres, de mettre cet ouvrage en l'air,
- qui doit êlre considéré comme l'un des plus
hardis et des plus ingénieux qui ail élé
exécuté dans ce genre, s
• Ce quai se retournait presque à angle droit
sur la place de Grève; la fouille nécessaire à
la construction de la ligne métropolitaine l'a
traversé dans toute son épaisseur, qui était
d'environ 3 m. 60 à la base; à cet endroit, il
reposait directement sur le sable sans aucun
plalelage à la partie inférieure ; on peut le
suivre encore actuellement depuis l'ancienne
place de Grève jusque vers la rue de la Ta-
chç-rie. La description faite par Germain
Brice n'est pas au-dessous de la réalité; c'est
un bel ouvrage de maçonnerie construit
aplomb du côté de.la ville el légèrement en
talus vers la rivière; le détail de la construc-
tion en sera donné ultérieurement. Il eût été
intéressant de pouvoir l'étudier à partir de
l'endroit où commençait l'encorbellement;
malheureusement, jusqu'à ce jour, il n'a pas
été possible d'en apercevoir le départ.
La découverte la plus'intéressante, parce
que inattendue, a élé celle d'un ancien mur
de quai, coupé de longs escaliers, qu'on a
pu reconnaître, bien que considérablement
délabré, entre la rue Lobau et la rue de
Brosse.
C'était, autrefois, le quai de Grève, régnant
en-partie au-dessus du port au charbon, du
port au blé, du port au foin. -
En 1254, on l'appelait Vicus merrenorum,
la rue des Merreins.
Les anciens plans de Pans, dé 1530 aux en-
virons de 1600, indiquent à cet endroit une
sorte de quai coupé, de place en place, par
des escaliers. C'est ce mur de quai que l'on
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