Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
— 99 —
de la même main, existent au Musée des
Arls décoratifs de Paris. Un legs de feu
M. Emile Peyre, déjà cité, les y a fail entrer,
sans que nous sachions de quelle maison ils
sortent
Une étiquette manuscrite, apposée sur l'un
d'eux, dit qu'ils sont dans le style de Prieur.
Ce Prieur avait dessiné et gravé à l'cau-forte,
en 1783, une suite de vases ornés de figures,
des frises et des ornements (1).
Rue Saint-Florentin, si les ornements, très
gracieux el sobres, sont ibien du style
Louis XVI, je n'en dirai pas autant des nym-
phes, qui forment leurs sujets centraux ;
elles me paraissent, par leur robe à taille
montante, leurs coiffures à la grecque el la
technique de leurs minois, sensiblement
d'un temps un peu postérieur.
La grande salle à manger, du même hôlel
Rothschild, qui date de la duchesse de l'in-
fantado, née princesse de Sâlm-Salm, ou de
son successeur le chevalier de Hervas, con-
sul d'Espagne à Paris sous le Directoire, qui
restaura l'hôtel à neuf (2) el y mena grand
train, surtout en 1802 lorsqu'il donna sa fille
au général Duroe offre des panneaux peints
de la même école qui, dans une note géné-
rale plus fondue, sont remarquables. L'emploi
répété des losanges en camaïeu de divers
tons et peut-être un peu antérieurs aux pre-
miers que nous venons de citer, en forme
encore la dislmçlive.
Il y a aussi de ces peintures, par exemple,
à côté de la rue des Petites-Ecuries, 58, rue
d'Hauteville, à l'hôtel Bourrienne, que nous
étudierons, et au 21, rue Joubert, dans un
intérieur du temps, par "exemple, de jolies
nymphes debout, décorant les portes.
On voyait encore, il y a quelques années,
au coin de la rue de Grammonl et du boule-
vard — l'entrée était au 20, rue de Gram-
mont et portait le n°26, sous le Premier Em-
pire (3), un grand salon, haut de plafond,
tout peint, des premières années du xtxe siè-
cle, avec .sa cheminée revêtue de bronzes
dorés, notamment de chars. L'immeuble an-
cien appartint à là succession du regretté
comte Le ilarois. C'était jadis l'hôtel de fa-
mille. Celte demeure n'avait que deux étages;
elle a été démolie vers 1912 pour être rem-
placée par une grande et haute maison de
rapport, terminée aujourd'hui et qui esl oc-
cupée principalement par des bureaux de la
Banque nationale de crédit. L'étage noble,
le premier, avait même été loué jadis à un
cercle, si je ne me trompe, le cercle dit des
Deux-Mondes, puis, un instant, le cercle Ré-
publicain. Nous avons vu ce salon en place,'
il y quelques années; il était très complet el
très beau. L'effet en était très agréable aux'
yeux el riche. Son dispositif se composait de
figures de femmes, entourées d'arabesques,
de palmes, de liges de fleurs, de cartouches
el de médaillons en camaïeu, dans le style
de LavaRée-Poussin, Normand et Percier, à
mélange pompéien, mais tout de même fran-
çais, c'est-à-dire différencié de la copie ser-
vile de Tanliqué. Les portes étaient décorées
de losanges à doubles palmetles.
Feu le comle Le Marois a pu détacher les
panneaux peints en question, les transporter
dans son château de Lonray, près d'Alençon,
et les rétablir. C'était une véritable oeuvre
d'art contemporaine, ou à peu près, de celle
dont nous nous occupons ici. Paris, où elle
est née, l'a vu s'éloigner avec regret sans
-doute —je parle des ^dilettantes avertis —
mais tout de même l'oeuvre, d'art n'est nî
passée à l'étranger, ni n'est perdue. El
cette maison Le Marois n'était pas le seul
des hôtels des anciens boulevards Italien
et Poissonnière qui en possédaient. Le
monde riche s'était porté, en effet, sur les
boulevards el la Chaussée d'Antin. Les rele-
vés de Krafft el Ransonuetle sont très pré-
cieux à consulter pour la richesse des inté-
rieurs de ces quartiers. Malheureusement, la
majeure partie de tout cela a disparu de-
puis Louis-Philippe jusqu'à nos jours; nous
en avons vu, personnellement, d'autres frag-
ments chez quelques amateurs.
M. H. d'Allemagne, très distingué collec-
tionneur, 30 rue des Mathurins, a, par exem-
ple, son grand salon orné de peintures très
simples, mais d'une jolie exécution, compo-
sées de vases, rinceaux, paons, guirlandes à
palmetles, nymphes el de montants avec mé-
daillons camaïeus, etc., dans le goût de Pru-
d'hon, peut-être de Laffïtte.
Cette décoration peinte, dont une des nym-
phes représentait. Terpsichore, provient du
cabinet de feu Me Georges Chevalier, com-
missaire priseur, et appartenait primilive-
(1) L. Prieur, ciseleur du Roi, enclos du Temple
(Renouvier).
(2) Le 11 octobre 1800 (20 frimaire an IX), la du-
chesse de l'fnfantado, propriétaire de cet hôtel depuis
le 5 septembre 178t, vendait cette maison à Hervas.
(3; Annuaire de Paris pour 1809, par La Tynna.
(Voyez la liste des non commerçants, au nom : Le-
marrois.)
de la même main, existent au Musée des
Arls décoratifs de Paris. Un legs de feu
M. Emile Peyre, déjà cité, les y a fail entrer,
sans que nous sachions de quelle maison ils
sortent
Une étiquette manuscrite, apposée sur l'un
d'eux, dit qu'ils sont dans le style de Prieur.
Ce Prieur avait dessiné et gravé à l'cau-forte,
en 1783, une suite de vases ornés de figures,
des frises et des ornements (1).
Rue Saint-Florentin, si les ornements, très
gracieux el sobres, sont ibien du style
Louis XVI, je n'en dirai pas autant des nym-
phes, qui forment leurs sujets centraux ;
elles me paraissent, par leur robe à taille
montante, leurs coiffures à la grecque el la
technique de leurs minois, sensiblement
d'un temps un peu postérieur.
La grande salle à manger, du même hôlel
Rothschild, qui date de la duchesse de l'in-
fantado, née princesse de Sâlm-Salm, ou de
son successeur le chevalier de Hervas, con-
sul d'Espagne à Paris sous le Directoire, qui
restaura l'hôtel à neuf (2) el y mena grand
train, surtout en 1802 lorsqu'il donna sa fille
au général Duroe offre des panneaux peints
de la même école qui, dans une note géné-
rale plus fondue, sont remarquables. L'emploi
répété des losanges en camaïeu de divers
tons et peut-être un peu antérieurs aux pre-
miers que nous venons de citer, en forme
encore la dislmçlive.
Il y a aussi de ces peintures, par exemple,
à côté de la rue des Petites-Ecuries, 58, rue
d'Hauteville, à l'hôtel Bourrienne, que nous
étudierons, et au 21, rue Joubert, dans un
intérieur du temps, par "exemple, de jolies
nymphes debout, décorant les portes.
On voyait encore, il y a quelques années,
au coin de la rue de Grammonl et du boule-
vard — l'entrée était au 20, rue de Gram-
mont et portait le n°26, sous le Premier Em-
pire (3), un grand salon, haut de plafond,
tout peint, des premières années du xtxe siè-
cle, avec .sa cheminée revêtue de bronzes
dorés, notamment de chars. L'immeuble an-
cien appartint à là succession du regretté
comte Le ilarois. C'était jadis l'hôtel de fa-
mille. Celte demeure n'avait que deux étages;
elle a été démolie vers 1912 pour être rem-
placée par une grande et haute maison de
rapport, terminée aujourd'hui et qui esl oc-
cupée principalement par des bureaux de la
Banque nationale de crédit. L'étage noble,
le premier, avait même été loué jadis à un
cercle, si je ne me trompe, le cercle dit des
Deux-Mondes, puis, un instant, le cercle Ré-
publicain. Nous avons vu ce salon en place,'
il y quelques années; il était très complet el
très beau. L'effet en était très agréable aux'
yeux el riche. Son dispositif se composait de
figures de femmes, entourées d'arabesques,
de palmes, de liges de fleurs, de cartouches
el de médaillons en camaïeu, dans le style
de LavaRée-Poussin, Normand et Percier, à
mélange pompéien, mais tout de même fran-
çais, c'est-à-dire différencié de la copie ser-
vile de Tanliqué. Les portes étaient décorées
de losanges à doubles palmetles.
Feu le comle Le Marois a pu détacher les
panneaux peints en question, les transporter
dans son château de Lonray, près d'Alençon,
et les rétablir. C'était une véritable oeuvre
d'art contemporaine, ou à peu près, de celle
dont nous nous occupons ici. Paris, où elle
est née, l'a vu s'éloigner avec regret sans
-doute —je parle des ^dilettantes avertis —
mais tout de même l'oeuvre, d'art n'est nî
passée à l'étranger, ni n'est perdue. El
cette maison Le Marois n'était pas le seul
des hôtels des anciens boulevards Italien
et Poissonnière qui en possédaient. Le
monde riche s'était porté, en effet, sur les
boulevards el la Chaussée d'Antin. Les rele-
vés de Krafft el Ransonuetle sont très pré-
cieux à consulter pour la richesse des inté-
rieurs de ces quartiers. Malheureusement, la
majeure partie de tout cela a disparu de-
puis Louis-Philippe jusqu'à nos jours; nous
en avons vu, personnellement, d'autres frag-
ments chez quelques amateurs.
M. H. d'Allemagne, très distingué collec-
tionneur, 30 rue des Mathurins, a, par exem-
ple, son grand salon orné de peintures très
simples, mais d'une jolie exécution, compo-
sées de vases, rinceaux, paons, guirlandes à
palmetles, nymphes el de montants avec mé-
daillons camaïeus, etc., dans le goût de Pru-
d'hon, peut-être de Laffïtte.
Cette décoration peinte, dont une des nym-
phes représentait. Terpsichore, provient du
cabinet de feu Me Georges Chevalier, com-
missaire priseur, et appartenait primilive-
(1) L. Prieur, ciseleur du Roi, enclos du Temple
(Renouvier).
(2) Le 11 octobre 1800 (20 frimaire an IX), la du-
chesse de l'fnfantado, propriétaire de cet hôtel depuis
le 5 septembre 178t, vendait cette maison à Hervas.
(3; Annuaire de Paris pour 1809, par La Tynna.
(Voyez la liste des non commerçants, au nom : Le-
marrois.)
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