Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
97 —
On a de ce génial artiste une frise impor-
tante dans le même genre, qui, de nos jours,
à été photographiée en couleurs el a paru.
11 s'y rencontre maint personnage dans le
goût de ceux que nous avons décrits plus
haut. Je crois que le dessin du maître est au
musée Condé, à Chantilly.
Prud'hon a aussi peint à fresques l'hôtel du
fournisseur d'armées de Lannoi, rue Ce-
rutli, devenu plus tard palais de la reine
Ilorfense (1).
El nous ne parlons pas de toutes les mer-
veilles qui ont disparu dans ce quartier
depuis un siècle, à commencer par le splen-
dide hôtel Cerulti !
Les portes peintes venant de l'hôtel du 4Ï
de la rue des Petites-Ecuries passées en
notre possession, et où figurent, sous la
forme de nymphes élégantes, les Quatre-
Saisons, lui sont avec toute vraisemblance
attribuées. Prud'hon aimait à répéter ce
sujet souvent avec des variantes. On en con-
naît encore d'autres sur panneaux (2). Ces
portes, au témoignage de M" 10 Raynaud, or-'
naient un élégant boudoir au premier étage
entouré de pilastres, de papiers peints et
ayant une alcôve avec escalier dérobé, et une
glace sans tain. Cette disposition ainsi rap-
portée est conforme au dire d'un élat de
iieux de 1824 que nous avons déjà eu l'occa-
sion de citer.
A toutes les époques, la décoration en
peintures à attributs capricieux et ornemen-
taux (je ne parle pas-des-stucs, qui forment
.une autre catégorie, encore qu'elle s'y ad-
joigne souvent dans les maisons riches) a
existé pour étoffer les intérieurs luxueux. Il
en est certains dont la fleur est l'élément;
quelques-uns, les seuls oiseaux (3); d'autres,
des singeries (1). Pour l'ancien régime, on
trouve surtout des dessus de porte attribués
à de grands noms comme ceux de Boucher,
Natoire, Watteau el Lagrenée. 11 se rencontre
aussi quelques peintures murales dans Paris
antérieures au xvnr 3 siècle, mais assez sou-
vent anonymes, comme celles conservées.au
cabinet de Sully, à l'Arsenal, et celles très
belles de l'hôtel Lambert, pour ne citer que
celles-là.
Pour la période Louis.XVI pure, c'est-à-dire
non encore influencée par Rome, le recueil
gravé de Cauvet (2J, décorateur émérile qui
orna les hôtels du duc de Nivernais et de
Mme la princesse de Kunsky, l'un-au 10 de la
rue de Tournon, l'autre rue Saint-Rominique,
nous apporte en 1777 le nec plus ultra- de ce
qui se faisait alors en peintures murales et
en stuc. El certes, l'ordonnancé en est belle,
agréable, moelleuse et déjà pointée quelque
peu vers l'anlique. Cependant combien n'est-
elie pas plus timide, plus molle, plus mièvre,
celle ordonnance générale chez Cauvel, tant
pour la figure sans distinction que pour la
composition manquant d'idées savantes, com-
parativement aux conceptions de quinze à
vingt ans après quand les effets de la réno-
vation de l'art ont eu le temps de se faire"
sentir? Et pourtant Cauvet est déjà bien
supérieur à Oppenord et à Meissonier.
. La vérité esLqu'il y a dans, les dernières
années du règne de Louis XVI et surtout sous
Ja première République, le Directoire el le
Consulat une 1res belle phase aussi de goût
français plus épuré que celui d'avant, plus
profond, plus stylisé, plus codifié si je puis
dire, parce qu'il s'inspire de l'antique, plus
ferme, plus de choix dans la ligure, plus
inventif, plus savant de dessin, plus sûr dans
les contours, plus expérimenté dans l'expres-
sion, et se servant bien plus souvent pour
les entremêler aux sujets animés, de médail-
lons à bas-reliefs à fond de camaïeu, mis si
à la mode alors par Dugoure..
Le certain, c'est que ce genre de peinture
d'attributs légers, élégants, gracieux, n'a pas
(1) Les esquisses au musée de Montpellier, don
de M. Veledeau, qui les avait achetées 3.500 francs
à la vente Denon, en 1826.
(2) Voyez Gazette des Beaut-Arls d'avril-juin 1860,
page 312, compte rendu d'une vente du 15 niai 1860.
(3) Pour ce dernier genre de décor de fleurs du
xvine siècle, dans la partie ancienne de l'immeuble
sis 121, faubourg Poissonnière, en bordure du fau-
bourg aujourd'hui enclavée dans le lycée Lamartine,
un salon. Nous en avons admiré uu autre dans une
ancienne demeure de Fontainebleau.
(1) Témoin le plafond qu'hier encore (!2 janvier
1921) la Commission inspectait dans un vieil hôtel
du xvme siècle, aujourd'hui bien dénaturé, S, rue
d'Assas.
f21 Gilles-Paul-Cauvet, ' sculpteur ordinaire des
Bâtiments de Monsieur, reçu à l'Académie de Saint
Luc dès le 15 octobre 1762. (Arch. de l'Art français.
tome IX, 1915.)
On a de ce génial artiste une frise impor-
tante dans le même genre, qui, de nos jours,
à été photographiée en couleurs el a paru.
11 s'y rencontre maint personnage dans le
goût de ceux que nous avons décrits plus
haut. Je crois que le dessin du maître est au
musée Condé, à Chantilly.
Prud'hon a aussi peint à fresques l'hôtel du
fournisseur d'armées de Lannoi, rue Ce-
rutli, devenu plus tard palais de la reine
Ilorfense (1).
El nous ne parlons pas de toutes les mer-
veilles qui ont disparu dans ce quartier
depuis un siècle, à commencer par le splen-
dide hôtel Cerulti !
Les portes peintes venant de l'hôtel du 4Ï
de la rue des Petites-Ecuries passées en
notre possession, et où figurent, sous la
forme de nymphes élégantes, les Quatre-
Saisons, lui sont avec toute vraisemblance
attribuées. Prud'hon aimait à répéter ce
sujet souvent avec des variantes. On en con-
naît encore d'autres sur panneaux (2). Ces
portes, au témoignage de M" 10 Raynaud, or-'
naient un élégant boudoir au premier étage
entouré de pilastres, de papiers peints et
ayant une alcôve avec escalier dérobé, et une
glace sans tain. Cette disposition ainsi rap-
portée est conforme au dire d'un élat de
iieux de 1824 que nous avons déjà eu l'occa-
sion de citer.
A toutes les époques, la décoration en
peintures à attributs capricieux et ornemen-
taux (je ne parle pas-des-stucs, qui forment
.une autre catégorie, encore qu'elle s'y ad-
joigne souvent dans les maisons riches) a
existé pour étoffer les intérieurs luxueux. Il
en est certains dont la fleur est l'élément;
quelques-uns, les seuls oiseaux (3); d'autres,
des singeries (1). Pour l'ancien régime, on
trouve surtout des dessus de porte attribués
à de grands noms comme ceux de Boucher,
Natoire, Watteau el Lagrenée. 11 se rencontre
aussi quelques peintures murales dans Paris
antérieures au xvnr 3 siècle, mais assez sou-
vent anonymes, comme celles conservées.au
cabinet de Sully, à l'Arsenal, et celles très
belles de l'hôtel Lambert, pour ne citer que
celles-là.
Pour la période Louis.XVI pure, c'est-à-dire
non encore influencée par Rome, le recueil
gravé de Cauvet (2J, décorateur émérile qui
orna les hôtels du duc de Nivernais et de
Mme la princesse de Kunsky, l'un-au 10 de la
rue de Tournon, l'autre rue Saint-Rominique,
nous apporte en 1777 le nec plus ultra- de ce
qui se faisait alors en peintures murales et
en stuc. El certes, l'ordonnancé en est belle,
agréable, moelleuse et déjà pointée quelque
peu vers l'anlique. Cependant combien n'est-
elie pas plus timide, plus molle, plus mièvre,
celle ordonnance générale chez Cauvel, tant
pour la figure sans distinction que pour la
composition manquant d'idées savantes, com-
parativement aux conceptions de quinze à
vingt ans après quand les effets de la réno-
vation de l'art ont eu le temps de se faire"
sentir? Et pourtant Cauvet est déjà bien
supérieur à Oppenord et à Meissonier.
. La vérité esLqu'il y a dans, les dernières
années du règne de Louis XVI et surtout sous
Ja première République, le Directoire el le
Consulat une 1res belle phase aussi de goût
français plus épuré que celui d'avant, plus
profond, plus stylisé, plus codifié si je puis
dire, parce qu'il s'inspire de l'antique, plus
ferme, plus de choix dans la ligure, plus
inventif, plus savant de dessin, plus sûr dans
les contours, plus expérimenté dans l'expres-
sion, et se servant bien plus souvent pour
les entremêler aux sujets animés, de médail-
lons à bas-reliefs à fond de camaïeu, mis si
à la mode alors par Dugoure..
Le certain, c'est que ce genre de peinture
d'attributs légers, élégants, gracieux, n'a pas
(1) Les esquisses au musée de Montpellier, don
de M. Veledeau, qui les avait achetées 3.500 francs
à la vente Denon, en 1826.
(2) Voyez Gazette des Beaut-Arls d'avril-juin 1860,
page 312, compte rendu d'une vente du 15 niai 1860.
(3) Pour ce dernier genre de décor de fleurs du
xvine siècle, dans la partie ancienne de l'immeuble
sis 121, faubourg Poissonnière, en bordure du fau-
bourg aujourd'hui enclavée dans le lycée Lamartine,
un salon. Nous en avons admiré uu autre dans une
ancienne demeure de Fontainebleau.
(1) Témoin le plafond qu'hier encore (!2 janvier
1921) la Commission inspectait dans un vieil hôtel
du xvme siècle, aujourd'hui bien dénaturé, S, rue
d'Assas.
f21 Gilles-Paul-Cauvet, ' sculpteur ordinaire des
Bâtiments de Monsieur, reçu à l'Académie de Saint
Luc dès le 15 octobre 1762. (Arch. de l'Art français.
tome IX, 1915.)
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