Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
94
lainebleau, s du s Marie-Antoinette, a surtout
peint des plafonds et parfois des dessus de
portes. Je ne m'y arrête donc pas.
A Paris, Dugoure déjà cilé, beau-frère de
Bélanger (1), participa à l'embellissement de
l'hôtel- Dervieùx où tout lé décor mural était
également si raffiné.
Si l'on admet maintenant W instant que
les peintres travaillant dans le décoratif pur
de l'hôtel Botterel-Quihlin-d'Aumonl sont
d'une époque un peu postérieure à celle jus-
qu'ici supposée, (ce que nous ne croyons pas),
nous serions moins embarrassé pour citer
des noms de spécialistes. Il est évident que
sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, il
y a l'élève de Girodef : Moench, qui habita
non loin de là à Montmartre, puis plus tard,
l'ue.Boucherat, au Marais, el qui reçut des
commandes pour les palais(2); E. Dubois père
qui travailla avec Prud'hon et décora avec
. Laffille la première Malmaison, puis Com-
piégne (3); Girodet qui fut son associé et
forma de bons élèves tels Delorme, Lancre-
non et Châtillon; Redouté, De Roisfremont,
l'un des auteurs des intérieurs peints du
palais Beauharnais,ou encore Prud'hon. Tous
ces noms sonl.à retenir; mais nous n'y insis-
tons pas étant donné que notre conviction est
que la grande frise et les panneaux ont dû
.être exécutés de 1788 à 1793. -
Cependant, si le stucateur Châtillon a daté
son oeuvre en 1793, on peut .admettre",aussi
que les peintures murales seraient posté-
rieures de quelques années, le pinceau n'ar-
rivant qu'en dernier après tous les travaux
poussiéreux, et alors celle raison qui'n'est pas '
sans force reculerait non la conception mais
leur exécution vers l'époque du Directoire,
au moment au plus tôt de la fin de la tour-
mente révolutionnaire.
Encore un mot sur le dernier artiste cité,
Prud'hon, à propos de la grande frise peinte
placée dans la haute corniche- un peu con-
vexe du plafond. Outre qu'il est à Paris dès
1785 et qu'il revient de Borne en 1789, la tra-
dition lut donne la paternité de cette frise el
la tradition est de bon aloi, puisque l'immeu-
ble esl dans la famille de Mra-° Raynaud, la
propriétaire actuelle, tout de suite après le
premier tiers du xjxe siècle el qu'elle ie tient -
de son grand-père.
lin outre, la propriétaire a vu, dans sa jeu-
nesse,les cartons de dessins de Prud'hon chez;
le regretté collectionneur E. Marcille qui ha^
bilait alors tout près de là, rue d'Hauleville,
el elle a retrouvé dans ces croquis des per-
sonnages mylhologiques qui sont les mêmes
ou à peu près les mêmes que ceux de la
grande frise en question. M" 10 Raynaud se
plaît à le rappeler. ■
Il est hors de doute en tout cas, à notre
avis, que les panneaux sont d'un auteur qui a
vu Rome, étudié Raphaël et Jules Romain, el
qui a déjà subi l'inflence de David, Est-ce un
peintre français obscur de celte époque
même, -- car beaucoup qui n'ont pas signé
sont ignorés, surlout de nos jours — qui en
est l'auteur? Mais ceci n'est pas vraisembla-
ble. Je ferai donc encore, mais timidement
celle réserve pour épuiser la discussion.
Si les propriétaires de la rue des Peliles-
Ecuries s'adressaient à un artiste de premier
rang comme Hubert-Robert, pour orner les
panneaux de leur salon, ils voulaient aussi
un artiste du même ordre pour la fameuse
frise. Or, le meilleur alors dépassant tous les
autres pour la personnalité originale était
Prud'hon. David élail trop classique el pres-
que unique nient peintre de figures ou grands
sujets d'histoire. Ep outre, Prud'hon habitait
dans le quartier el i| était l'ami de Bélanger
comme de Hubert-Robert. Tout le désignait
au choix des gens du monde qui voulaient
un-intérieur riche de suprême élégance.
La distinction de goûl el de facture aisée
de Prud'hon épure tout ce qu'il entreprend,
(1) 11 avait perdu sa femme, Marie-Anne-Adélaïde
Bélanger, en juillet 1785.
(2) Ce Mcench appartient à une famille d'artistes
donton a pas su jusqu'ici distinguer les divers menir
bres, si j'en juge par les extraits suivants inédits que
je tire d'un manuscrit de l'Ecole des Beaux-Arts rela-
tant à la date du 6 mars 1789, l'entrée à l'Académie
royale de peinture et d'architecture de Paris du sujet
désigné: « Jean-Malhieu-Salomon Moench, dit Muni-
que, de Paris, âgé de quatorze ans et demi, élève de
M. Vestier, demeurant rue du Faubourg-Montmar-
tre, chez M.Munique, peintre décorateur, près la rue
Cadet, élève de M. Le Barbier, » et ceci encore en
septembre 1789 jusqu'en 1791. (Voyez feuillet 147
dudit registre consulté.) . -
Un autre Mcench (Charles-Victor-Frédéric), natif
de Paris, est-.agréé an même établissement à l'âge de
quinze'ans et trois mois, le 11. fructidor, an Vil
(28 août 1799).— 11 est donc né en 178t. 11 demeure
alors rue des Filles-du-Calvaire nD15, chez le citoyen
fon père peintre en décoration. 11 est qualifié « élève
du citoyen Laflitte ». Il le fut ensuite de Girodet.
vGabet.) . . ■
(3) Dubois'travaillait parfois avec. Prud'hon. Cata-
logue raisonné de l'oeuvre de Prud'hon,. par Edmond
de Goncourt, page 189, un volume in*, 1870.
lainebleau, s du s Marie-Antoinette, a surtout
peint des plafonds et parfois des dessus de
portes. Je ne m'y arrête donc pas.
A Paris, Dugoure déjà cilé, beau-frère de
Bélanger (1), participa à l'embellissement de
l'hôtel- Dervieùx où tout lé décor mural était
également si raffiné.
Si l'on admet maintenant W instant que
les peintres travaillant dans le décoratif pur
de l'hôtel Botterel-Quihlin-d'Aumonl sont
d'une époque un peu postérieure à celle jus-
qu'ici supposée, (ce que nous ne croyons pas),
nous serions moins embarrassé pour citer
des noms de spécialistes. Il est évident que
sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, il
y a l'élève de Girodef : Moench, qui habita
non loin de là à Montmartre, puis plus tard,
l'ue.Boucherat, au Marais, el qui reçut des
commandes pour les palais(2); E. Dubois père
qui travailla avec Prud'hon et décora avec
. Laffille la première Malmaison, puis Com-
piégne (3); Girodet qui fut son associé et
forma de bons élèves tels Delorme, Lancre-
non et Châtillon; Redouté, De Roisfremont,
l'un des auteurs des intérieurs peints du
palais Beauharnais,ou encore Prud'hon. Tous
ces noms sonl.à retenir; mais nous n'y insis-
tons pas étant donné que notre conviction est
que la grande frise et les panneaux ont dû
.être exécutés de 1788 à 1793. -
Cependant, si le stucateur Châtillon a daté
son oeuvre en 1793, on peut .admettre",aussi
que les peintures murales seraient posté-
rieures de quelques années, le pinceau n'ar-
rivant qu'en dernier après tous les travaux
poussiéreux, et alors celle raison qui'n'est pas '
sans force reculerait non la conception mais
leur exécution vers l'époque du Directoire,
au moment au plus tôt de la fin de la tour-
mente révolutionnaire.
Encore un mot sur le dernier artiste cité,
Prud'hon, à propos de la grande frise peinte
placée dans la haute corniche- un peu con-
vexe du plafond. Outre qu'il est à Paris dès
1785 et qu'il revient de Borne en 1789, la tra-
dition lut donne la paternité de cette frise el
la tradition est de bon aloi, puisque l'immeu-
ble esl dans la famille de Mra-° Raynaud, la
propriétaire actuelle, tout de suite après le
premier tiers du xjxe siècle el qu'elle ie tient -
de son grand-père.
lin outre, la propriétaire a vu, dans sa jeu-
nesse,les cartons de dessins de Prud'hon chez;
le regretté collectionneur E. Marcille qui ha^
bilait alors tout près de là, rue d'Hauleville,
el elle a retrouvé dans ces croquis des per-
sonnages mylhologiques qui sont les mêmes
ou à peu près les mêmes que ceux de la
grande frise en question. M" 10 Raynaud se
plaît à le rappeler. ■
Il est hors de doute en tout cas, à notre
avis, que les panneaux sont d'un auteur qui a
vu Rome, étudié Raphaël et Jules Romain, el
qui a déjà subi l'inflence de David, Est-ce un
peintre français obscur de celte époque
même, -- car beaucoup qui n'ont pas signé
sont ignorés, surlout de nos jours — qui en
est l'auteur? Mais ceci n'est pas vraisembla-
ble. Je ferai donc encore, mais timidement
celle réserve pour épuiser la discussion.
Si les propriétaires de la rue des Peliles-
Ecuries s'adressaient à un artiste de premier
rang comme Hubert-Robert, pour orner les
panneaux de leur salon, ils voulaient aussi
un artiste du même ordre pour la fameuse
frise. Or, le meilleur alors dépassant tous les
autres pour la personnalité originale était
Prud'hon. David élail trop classique el pres-
que unique nient peintre de figures ou grands
sujets d'histoire. Ep outre, Prud'hon habitait
dans le quartier el i| était l'ami de Bélanger
comme de Hubert-Robert. Tout le désignait
au choix des gens du monde qui voulaient
un-intérieur riche de suprême élégance.
La distinction de goûl el de facture aisée
de Prud'hon épure tout ce qu'il entreprend,
(1) 11 avait perdu sa femme, Marie-Anne-Adélaïde
Bélanger, en juillet 1785.
(2) Ce Mcench appartient à une famille d'artistes
donton a pas su jusqu'ici distinguer les divers menir
bres, si j'en juge par les extraits suivants inédits que
je tire d'un manuscrit de l'Ecole des Beaux-Arts rela-
tant à la date du 6 mars 1789, l'entrée à l'Académie
royale de peinture et d'architecture de Paris du sujet
désigné: « Jean-Malhieu-Salomon Moench, dit Muni-
que, de Paris, âgé de quatorze ans et demi, élève de
M. Vestier, demeurant rue du Faubourg-Montmar-
tre, chez M.Munique, peintre décorateur, près la rue
Cadet, élève de M. Le Barbier, » et ceci encore en
septembre 1789 jusqu'en 1791. (Voyez feuillet 147
dudit registre consulté.) . -
Un autre Mcench (Charles-Victor-Frédéric), natif
de Paris, est-.agréé an même établissement à l'âge de
quinze'ans et trois mois, le 11. fructidor, an Vil
(28 août 1799).— 11 est donc né en 178t. 11 demeure
alors rue des Filles-du-Calvaire nD15, chez le citoyen
fon père peintre en décoration. 11 est qualifié « élève
du citoyen Laflitte ». Il le fut ensuite de Girodet.
vGabet.) . . ■
(3) Dubois'travaillait parfois avec. Prud'hon. Cata-
logue raisonné de l'oeuvre de Prud'hon,. par Edmond
de Goncourt, page 189, un volume in*, 1870.
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