Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
92 —
faudrait pour l'affirmer connaître bien l'oeu-
vre de ce Dusseaux. Or, il n'y a rien nulle
part comme témoin matériel de lui.
Les peintures murales de Bagatelle (je parle
de celle des caissons dans le grand dôme du
salon, d'autres ne prêtent pas au doute pour
leur postériorité) que nous sommes allés
revoir spécialement à l'intention d'en déter-
miner l'époque (2), paraissent par leur style
du temps où Napoléon, possesseur dès 1806,
en a rénové en grande partie les intérieurs
, et ceci autour de 1810; il y a cependant un
doute à formuler là-dessus et je n'ose ap-
puyer.
11 faut se rappeler qu'au moins pour Du-
goure (IL qui travaille sous Louis XVI, et
même pour le sculpteur ornemaniste Lhuil-
lier, qui est dans le même cas, à Maisons-sur-
Seine (2), certains attributs adoptés par l'Em-
pire, et qu'ils ont été chercher à Rome, après
un séjour auprès de François Piranési, et
même influencés par les conseils de Winkel-
mann qu'ils rencontrèrent là-bas, sont déjà
connus et introduits par eux; le fait est
prouvé pour la gravure et pour la sculpture
par les intérieurs connus de Maisons et de la
Folie-Sainl-James, à Neuilly.
Mais, pour Dussault, il n'y a aucune réfé-
rence. En outre, nous ne savons pas ses dates
biographiques. Il a travaillé pour le comte
d'Artois, à Bagatelle, et au palais prieurial du
Temple, dont, comme nous l'avons déjà men-
tionné, Pérard de Montreuil construisit la ro-
tonde sous Louis X Vt (3). Les documents seuls
écrits nous renseignent là-dessus, et c'est bien
quelque chose. Dussault est donc connu de cel
architecte et aussi de Bélanger.
11 est le premier en date ici, à citer, car,
arrivé à la Révolution, le nom de Dussault ne
se rencontre nulle part, l'artiste peut être déjà
mort. Cependant, il représente, pour la fin de
l'ancien régime, à Pans,un des premiers spé-
cialistes. Il est qualifié de ments », dans les comptes de la série It 1, car-
ton 379 (papiers de S. A.R.Charles-Philippe de
France, comle d'Artois).
Qu'était donc ce Dussault, qui, à Bagatelle,
seul, en 1786, présenta un mémoire de54.30i li-
vres, ramené, par le règlement^ 44 454 livres?
Ce Dussault, encore employé à celle époque
pour le même prince du sang au palais du
Temple, qui est une de ses possessions el dont
il ne reste rien? De même, qu'est-ce que.le
décorateur Félix, « peintre d'ornements t au
Temple, faisant les ouvrages d'arabesques sur
fond d'or en 1783 (1;?
Dussault a de la réputation, puisque le comte
d'Artois, sous la direction de-Bélanger, lui
confie des commandes dans ses demeures, à
côté de Cauvet et de Mézière, sculpteurs, et des
peintres J.-Démosthène Dugoure, ce dernier
inscrit pour Ragalelle, le premier novembre
1788, pour un acompte de 660 livres, sur un
étal contresigné par Chalgrin, l'architecte in-
tendant en titre.
Sur Dugoure, qui était membre de l'Acadé-
mie de Saint-Luc el possédait le litre de i des-
sinateur de la chambre et du cabinet de Mon-
sieur Î, frère du Roi, il y a un témoin, ses
arabesques, inventées et gravées par lui, en
1782, qui ont paru, celte année-là, à Paris,
chez Chériau, au nombre de six pièces, à sa-
voir : 1° le Titre; 2° la Terre; 3° le Feu;
4" l'Eau; 5° Vénus oit la Coquetterie; 6° Mars
ou la Guerre.
La vue de ces documents témoigne d'un
talent solide, d'une grande habileté dans les
ornements, d'une sorte d'affranchissement de
toutes les mièvreries encore courantes de son
temps; et on a l'impression, en les étudiant,
que leur auteur eût été capable de peindre les
panneaux de l'a rue des Petites-Ecuries, car il
fait preuve, dans ses dessins, où figurent des
médaillons à camaïeu, d'esprit inventif et
d'une grande habileté de main pour lier ses
attributs. La notice imprimée sur lui, que
nous venons de citer, renferme notamment ce
passage caractéristique : « Dans le cours des
neuf ou dix années qui précédèrent la Révo-
lution, le premier (Dugoure), il donne l'exem-
ple d'employer les genres arabesque et étrus-
(1) Faute de chauffage depuis toutes ces années
de guerre qui ont fait fermer le pavillon central, il
y à signaler que ces peintures ont souffert partiel-
lement et qu'une d'elles (sur un caisson du dôme)
a dû être refaite dernièrement par la Ville, à grands
frais.
(2) Sur J.-D. Dugoure (1749-1825), voir la notice
présentée par feu M. de Montaiglon, dans les Nou-
velles archives de l'Art français, V. 307, volume de
1877.
(3) Maisons-Laffitle aujourd'hui, depuis l'époque
de la Restauration.
(4) Voir un très beau dessin aquarelle de cotte
rotonde, à l'hôtel Carnavalet, .
(1) Arcli. nat., carton IV 310,
faudrait pour l'affirmer connaître bien l'oeu-
vre de ce Dusseaux. Or, il n'y a rien nulle
part comme témoin matériel de lui.
Les peintures murales de Bagatelle (je parle
de celle des caissons dans le grand dôme du
salon, d'autres ne prêtent pas au doute pour
leur postériorité) que nous sommes allés
revoir spécialement à l'intention d'en déter-
miner l'époque (2), paraissent par leur style
du temps où Napoléon, possesseur dès 1806,
en a rénové en grande partie les intérieurs
, et ceci autour de 1810; il y a cependant un
doute à formuler là-dessus et je n'ose ap-
puyer.
11 faut se rappeler qu'au moins pour Du-
goure (IL qui travaille sous Louis XVI, et
même pour le sculpteur ornemaniste Lhuil-
lier, qui est dans le même cas, à Maisons-sur-
Seine (2), certains attributs adoptés par l'Em-
pire, et qu'ils ont été chercher à Rome, après
un séjour auprès de François Piranési, et
même influencés par les conseils de Winkel-
mann qu'ils rencontrèrent là-bas, sont déjà
connus et introduits par eux; le fait est
prouvé pour la gravure et pour la sculpture
par les intérieurs connus de Maisons et de la
Folie-Sainl-James, à Neuilly.
Mais, pour Dussault, il n'y a aucune réfé-
rence. En outre, nous ne savons pas ses dates
biographiques. Il a travaillé pour le comte
d'Artois, à Bagatelle, et au palais prieurial du
Temple, dont, comme nous l'avons déjà men-
tionné, Pérard de Montreuil construisit la ro-
tonde sous Louis X Vt (3). Les documents seuls
écrits nous renseignent là-dessus, et c'est bien
quelque chose. Dussault est donc connu de cel
architecte et aussi de Bélanger.
11 est le premier en date ici, à citer, car,
arrivé à la Révolution, le nom de Dussault ne
se rencontre nulle part, l'artiste peut être déjà
mort. Cependant, il représente, pour la fin de
l'ancien régime, à Pans,un des premiers spé-
cialistes. Il est qualifié de
ton 379 (papiers de S. A.R.Charles-Philippe de
France, comle d'Artois).
Qu'était donc ce Dussault, qui, à Bagatelle,
seul, en 1786, présenta un mémoire de54.30i li-
vres, ramené, par le règlement^ 44 454 livres?
Ce Dussault, encore employé à celle époque
pour le même prince du sang au palais du
Temple, qui est une de ses possessions el dont
il ne reste rien? De même, qu'est-ce que.le
décorateur Félix, « peintre d'ornements t au
Temple, faisant les ouvrages d'arabesques sur
fond d'or en 1783 (1;?
Dussault a de la réputation, puisque le comte
d'Artois, sous la direction de-Bélanger, lui
confie des commandes dans ses demeures, à
côté de Cauvet et de Mézière, sculpteurs, et des
peintres J.-Démosthène Dugoure, ce dernier
inscrit pour Ragalelle, le premier novembre
1788, pour un acompte de 660 livres, sur un
étal contresigné par Chalgrin, l'architecte in-
tendant en titre.
Sur Dugoure, qui était membre de l'Acadé-
mie de Saint-Luc el possédait le litre de i des-
sinateur de la chambre et du cabinet de Mon-
sieur Î, frère du Roi, il y a un témoin, ses
arabesques, inventées et gravées par lui, en
1782, qui ont paru, celte année-là, à Paris,
chez Chériau, au nombre de six pièces, à sa-
voir : 1° le Titre; 2° la Terre; 3° le Feu;
4" l'Eau; 5° Vénus oit la Coquetterie; 6° Mars
ou la Guerre.
La vue de ces documents témoigne d'un
talent solide, d'une grande habileté dans les
ornements, d'une sorte d'affranchissement de
toutes les mièvreries encore courantes de son
temps; et on a l'impression, en les étudiant,
que leur auteur eût été capable de peindre les
panneaux de l'a rue des Petites-Ecuries, car il
fait preuve, dans ses dessins, où figurent des
médaillons à camaïeu, d'esprit inventif et
d'une grande habileté de main pour lier ses
attributs. La notice imprimée sur lui, que
nous venons de citer, renferme notamment ce
passage caractéristique : « Dans le cours des
neuf ou dix années qui précédèrent la Révo-
lution, le premier (Dugoure), il donne l'exem-
ple d'employer les genres arabesque et étrus-
(1) Faute de chauffage depuis toutes ces années
de guerre qui ont fait fermer le pavillon central, il
y à signaler que ces peintures ont souffert partiel-
lement et qu'une d'elles (sur un caisson du dôme)
a dû être refaite dernièrement par la Ville, à grands
frais.
(2) Sur J.-D. Dugoure (1749-1825), voir la notice
présentée par feu M. de Montaiglon, dans les Nou-
velles archives de l'Art français, V. 307, volume de
1877.
(3) Maisons-Laffitle aujourd'hui, depuis l'époque
de la Restauration.
(4) Voir un très beau dessin aquarelle de cotte
rotonde, à l'hôtel Carnavalet, .
(1) Arcli. nat., carton IV 310,
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