Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
- m
ouilles de l'antiquité, imprima dans la tech-
nique de toutes les branches de l'art, notam-
ment dans la rénovation de -la peinture, dès
le Salon de 1785, où ses Horaces firent sensa-
tion.
Celle salle à manger lire aussi un des plus
sensationnels effets de sa beauté des quatre
panneaux peints d'influence pompéienne,
relevés d'une empreinte d'allicisme bien à
nous, c'est-à-dire, par exemple, de figures à
la moderne et même toutes de grâce pari-
sienne, extrêmement fines, sans parler du
goût exquis d'arrangement des motifs super-
posés. Ce n'est pas du tout une copie de
l'antique, mais une interprétation d'allure
dégagée bien que de lignes et de dessins très
finis et d'un sens extrêmement délicat dans
le choix des attributs. 11 n'y a donc rien de
froid, ni dans leur facture à tons souvent
sanguins dans les entrelacs, ni surtout dans
leur composition savante.
Or, ces panneaux peints sont ceux que
Champeaux, qui les avait vus, désignait
comme Normand (1). En effet, cet architecte trop
méconnu qui mérite, au point de vue de
l'esthélique pure, une place éminenle à côlé
des Dugoure, des l'ercier et de Saint-Ange
(décorateur célèbre, élève de ce dernier) (2),
n'a publié son Recueil classique d'arabesques
qu'en 1803 et ici, rue des Petites-Ecuries, les
arabesques peintes ont peut-être une note
plus raffinée, plus brillanle et plus inventive
que dans les modèles dé Charles Normand,
pourtant aussi extrêmement distingués, dis-
tingués à tel point qu'ils ne peuvent guère
être dépassés. Cependant Dugoure, nous
l'expliquerons plus loin, a déjà composé bien
avant 1803 des panneaux de celle manière.
Que faut-il conclure de ces diverses obser-
vations ?
C'est que cet ensemble de la rue des
Peliles-Ecuries — surtout la grande frise —
n'est pas l'oeuvre d'un jour ni même d'une
année et qu'on peut en échelonner encore la
date sans se tromper entre 1788 et même
peut-être 1800, si on suit Champeaux. On dit
cependant, comme nous l'avons déjà men-
tionné, que la frise peinte du plafond porte-
rail une date el qu'on y a lu : 1793 en mon-
tant à l'échelle el le nom de Châtillon (I).
Il faudrait encore s'en assurer. Ce n'est pas
facile, l'opération exige un développement
d'échelle de 7 mètres. Voulant en avoir le
coeur net, j'ai procédé à une véritable exper-
tise. Celle frise en valait la peine. J'ai fait
venir du dehors une échelle; il n'y en avait
pas une assez longue dans la maison. Mes
yeux ont vu de très près la facture, el ceci le
temps voulu. Deux hommes me tenaient
l'échelle de 7 m. 50 et me la déplaçaient.
En outre, la peinture est sur une surface
penchée, ce qui a'nécessité pour son auteur
une énorme difficulté. En supposant qu'il se
soil fait aider par un collègue pour les tons
des robes et des accessoires, il n'a certaine-
ment pas abandonné les figures à une. autre
main que la sienne. Je n'y constate pas de
parties inégales ni surtout inférieures. Or,
celles-ci, dans un dessin soigné, sont admi-
rables de noblesse miligée de réalisme, et
sont d'un maître nourri à la bonne école,
c'est-à-dire ayant le culte de la ligne el de la
noblesse ou-du caractère moral. J'y retrouve
bien la technique de Prud'hon à la louche'
légère sans doule, mais suffisamment ferme
sans rien de lâc'ié; en outre, d'un coloris
charmant, et enfin, pour la composition un
homme à l'imagination pleine de ressources.
Les costumes et accessoires sont non
moins soignés et annoncent encore la même
main. Tout le sujet est trop bien pondéré,
(1) L'Art décoratif dans le vieux Paris.
(1) Il y avait déjà en l'an VIII, (1799), un Saint-
Ange architecte, élève de Percier (voyez à l'École
des Beaux-Ar s le premier registre, oe l'Ecole d'ar-
chitecture, 1793-1MI7 (manuscrit médit). L'Annuaire
di'S artistes de 1832, première «nuée (la seule
parue), par Guyot de Fer.', pone l'adresse de Saint-
Ange, 38, rue des PeMes-Ecuries, c'e-t-à-dire dans
la maison que nous étudions ou dans celle de la cour".
Le 38 était le H actuel.
(1) Que peut être ce nom . C^lui d'un entrepre-
neur de l'époque, mais à coup sûr pas celui d'un
artiste, aucun peintre n'existant de. ce nom, sauf
un graveur, élève de Girodet, trop jeune alors pour
servir ici. Il était né en 1780 et fut agréé à l'Aca-
mie comme élè/e le 18 novembre 1800.
Il y a bien aussi un jeune architecte, élève de
Percier et deuxième g-randprix en 1802 sur le modèle
d'une « colonne héroïque ». On perd toute trace de
ce dernier artiste après cette date. Landon, Nou-
velles des Arts. II, 385, in-s°, 1802.
Une nouvelle enquête sur ce point auprès de
M™' Raynaud apporte le renseignement-suivant.:
son père lui avait "dit eu 18ti0, avoir reçu la visite anté-
rieurement d'un vieil ouvrier stucaieur qui évoquait
l'époque où son père avait travaillé tout jeune dans
l'hôtel avec M. Châtillon".
ouilles de l'antiquité, imprima dans la tech-
nique de toutes les branches de l'art, notam-
ment dans la rénovation de -la peinture, dès
le Salon de 1785, où ses Horaces firent sensa-
tion.
Celle salle à manger lire aussi un des plus
sensationnels effets de sa beauté des quatre
panneaux peints d'influence pompéienne,
relevés d'une empreinte d'allicisme bien à
nous, c'est-à-dire, par exemple, de figures à
la moderne et même toutes de grâce pari-
sienne, extrêmement fines, sans parler du
goût exquis d'arrangement des motifs super-
posés. Ce n'est pas du tout une copie de
l'antique, mais une interprétation d'allure
dégagée bien que de lignes et de dessins très
finis et d'un sens extrêmement délicat dans
le choix des attributs. 11 n'y a donc rien de
froid, ni dans leur facture à tons souvent
sanguins dans les entrelacs, ni surtout dans
leur composition savante.
Or, ces panneaux peints sont ceux que
Champeaux, qui les avait vus, désignait
comme
méconnu qui mérite, au point de vue de
l'esthélique pure, une place éminenle à côlé
des Dugoure, des l'ercier et de Saint-Ange
(décorateur célèbre, élève de ce dernier) (2),
n'a publié son Recueil classique d'arabesques
qu'en 1803 et ici, rue des Petites-Ecuries, les
arabesques peintes ont peut-être une note
plus raffinée, plus brillanle et plus inventive
que dans les modèles dé Charles Normand,
pourtant aussi extrêmement distingués, dis-
tingués à tel point qu'ils ne peuvent guère
être dépassés. Cependant Dugoure, nous
l'expliquerons plus loin, a déjà composé bien
avant 1803 des panneaux de celle manière.
Que faut-il conclure de ces diverses obser-
vations ?
C'est que cet ensemble de la rue des
Peliles-Ecuries — surtout la grande frise —
n'est pas l'oeuvre d'un jour ni même d'une
année et qu'on peut en échelonner encore la
date sans se tromper entre 1788 et même
peut-être 1800, si on suit Champeaux. On dit
cependant, comme nous l'avons déjà men-
tionné, que la frise peinte du plafond porte-
rail une date el qu'on y a lu : 1793 en mon-
tant à l'échelle el le nom de Châtillon (I).
Il faudrait encore s'en assurer. Ce n'est pas
facile, l'opération exige un développement
d'échelle de 7 mètres. Voulant en avoir le
coeur net, j'ai procédé à une véritable exper-
tise. Celle frise en valait la peine. J'ai fait
venir du dehors une échelle; il n'y en avait
pas une assez longue dans la maison. Mes
yeux ont vu de très près la facture, el ceci le
temps voulu. Deux hommes me tenaient
l'échelle de 7 m. 50 et me la déplaçaient.
En outre, la peinture est sur une surface
penchée, ce qui a'nécessité pour son auteur
une énorme difficulté. En supposant qu'il se
soil fait aider par un collègue pour les tons
des robes et des accessoires, il n'a certaine-
ment pas abandonné les figures à une. autre
main que la sienne. Je n'y constate pas de
parties inégales ni surtout inférieures. Or,
celles-ci, dans un dessin soigné, sont admi-
rables de noblesse miligée de réalisme, et
sont d'un maître nourri à la bonne école,
c'est-à-dire ayant le culte de la ligne el de la
noblesse ou-du caractère moral. J'y retrouve
bien la technique de Prud'hon à la louche'
légère sans doule, mais suffisamment ferme
sans rien de lâc'ié; en outre, d'un coloris
charmant, et enfin, pour la composition un
homme à l'imagination pleine de ressources.
Les costumes et accessoires sont non
moins soignés et annoncent encore la même
main. Tout le sujet est trop bien pondéré,
(1) L'Art décoratif dans le vieux Paris.
(1) Il y avait déjà en l'an VIII, (1799), un Saint-
Ange architecte, élève de Percier (voyez à l'École
des Beaux-Ar s le premier registre, oe l'Ecole d'ar-
chitecture, 1793-1MI7 (manuscrit médit). L'Annuaire
di'S artistes de 1832, première «nuée (la seule
parue), par Guyot de Fer.', pone l'adresse de Saint-
Ange, 38, rue des PeMes-Ecuries, c'e-t-à-dire dans
la maison que nous étudions ou dans celle de la cour".
Le 38 était le H actuel.
(1) Que peut être ce nom . C^lui d'un entrepre-
neur de l'époque, mais à coup sûr pas celui d'un
artiste, aucun peintre n'existant de. ce nom, sauf
un graveur, élève de Girodet, trop jeune alors pour
servir ici. Il était né en 1780 et fut agréé à l'Aca-
mie comme élè/e le 18 novembre 1800.
Il y a bien aussi un jeune architecte, élève de
Percier et deuxième g-randprix en 1802 sur le modèle
d'une « colonne héroïque ». On perd toute trace de
ce dernier artiste après cette date. Landon, Nou-
velles des Arts. II, 385, in-s°, 1802.
Une nouvelle enquête sur ce point auprès de
M™' Raynaud apporte le renseignement-suivant.:
son père lui avait "dit eu 18ti0, avoir reçu la visite anté-
rieurement d'un vieil ouvrier stucaieur qui évoquait
l'époque où son père avait travaillé tout jeune dans
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