Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-02-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 26 février 1921 26 février 1921
Description : 1921/02/26 (N2). 1921/02/26 (N2).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5820369h
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
37 —
9. — Rapport présenté par M. Tesson,
au nom de la lre Sous-commission,
sur les réserves à faire lors de la
démolition de l'hôtel dit de Fersen.
M. Froment-Meurice rappelle que l'at-
tribution du nom de Fersen à cet hôtel est le
résultat d'une erreur. C'est la maison voisine
qui fut habitée par lui.
M. L. Tesson dit que l'Administration
a informé la Commission du Vieux Paris de
la prochaine démolition de l'immeuble sis
rue Matignon, 17, habituellement désigné
soùs le nom d'hôtel de Fersen. Cette maison,
actuellement propriété de la Ville de Paris,
va disparaître incessamment, entraînée qu'elle
est par l'exécution de l'opération d'élargisse-
ment de la rue Matignon. La construction
est de pur style Louis XVI et les décorations
dont elle est ornée ont un caractère artis-
tique justifiant Jeur conservation dans les
magasins du musée Carnavalet pour telle
utilisation ultérieure qui conviendra.
Le nom du chevalier de Fersen, comme
chacun le sait, est connu par le projet d'enlè-
vement de la reine Marie-Antoinette ; nous
n'avons pas, pour le moment, à développer la
partie historique se rapportant à ces faits.
Malgré la persistance de la légende qui.pré-
tend que le chevalier de Fersen aurait habité
le petit hôtet du n° 17 de la rue Matignon et
la qualification d'hôtel de Fersen qui est
conservée à ce charmant logis parisien, on
doit reconnaître qu'il y a eu autrefois confu-
sion de maison et que l'habitation véritable-
ment occupée par ce Suédois est représentée
par la maison voisine, laquelle ne manque
d'ailleurs pas.de caractère.
L'hôtel dont nous nous occupons a été
désigné surtout sous les noms d'hôtel de Bre-
teuil et d'hôtel d'Harcourt ; en dernier lieu il
appartenait à la famille de La Guiche.
La lre Sous-commission s'est rendue sur
place le mercredi 2 février et a été guidée par
M. Marehegay, architecte voyer, qui a bien
voulu nous communiquer l'état de lieux dont
le texte suit, qui est un document tout à fait
précieux sur cette maison qui va disparaître :
Etat de lieux de l'hôtel de Fersen, 17, rue
de Matignon.
Conformément aux instructions de M. le Directeur
du service d'Architecture qui nous prescrivaient de
dresser, d'accord avec M. le Directeur des Beaux-arts
et le représentant de W la marquise de la Guiche, un
état des lieux de l'hôtel sis rue Malignon, 17, en raison
de l'intérêt artistique que présente cet immeuble, le
soussigné a provoqué une réunion qui, d'un commua
accord, s'est tenue sur place, la samedi 10 mai 1913 â
3 heures de l'après-midi. — M" la marquise de la
Guiche. propriétaire de l'immeuble, était représentée
par MM. Olivier Beauregard et Delurch ; du côté de la
Ville de Paris, outre le soussigné, prennent part à la
visite, M. Magne, Inspecteur des fouilles au musée
Carnavalet, et M. Taxil, de la Commission du Vieux
Paris.
L'examen qui a été fait pièce par pièce a donné
lieu â la description ci-dessous qui réserve forcément
certaines préci-ions en ce qui concerne, non pas tant
l'ancienneté de certains détails, que la nature des
matériaux. En effet, cet immeuble historique d'un
stylé Louis XVI très pur, connu sous, le nom d'Hôtel
de Fersen, a été restauré dans plusieurs parties, et
par suite, là où manquaient les ornements en bois il y
a eu des réfections en plâtre ou carton pâte ; un exa-
men plus serré permeltra de fixer la nature et l'âge
de certains détails en même temps que l'on pourra
voir les parquets qui, dans beaucoup de pièces fort
intéressantes, sont actuellement couverts de tapis.
Extérieurs. — Les extérieurs d'une architecture
très sobre semblent exécutés en ravalement de plâtre,
si l'on s'en rapporte aux fissures qui sillonnent les
parues usées. Toutefois, il est juste de signaler les
bas-reliefs qui surmontent les troi< fenêtres du milieu,
au premier étage sur la rue MalignoD, ainsi que les
chambranles encadrant les fenêtres des extrémités au
même étage sur la même façade.
' Intérieurs. -=- Pour la description des intérieurs,
nous ne nous occupons que du rez-de-chaussée et du
1" étage qui, seuls, présentent de l'intérêt, et, pour
l'ordre de la description, nous partons du point ter-
minus de notre visite, au 1" étage, pour descendre
ensuite an rez-de-chaussée et terminer par les pièces
sises à l'entrée. Dans tous ces salons, la note domi-
nante est les lambris tous bois à deux rangs de
panneaux, le tout peint en blnnc, sauf les parties qui
seront notées comme ayant des dorures.
PREMIER ÉTAGE. — Pièce d'angle. — La pièce
située â l'angle du jardin et de la rue Matignon, est
conuue sons le nom de « chambre du chevalier de
Fersen » ; on y remarque un parqueta comparti-
ments.
La corniche semble moderne et en plâtre.
Sur les murs, six portes à deux vanleaux (ou
fausses-portes) avec encadrements moulurés et au-
dessus, tables et corniches sculptées.
La cheminée est en marbre blanc sculptée eorjsoles,
avec foyer uni et carré dans son milieu. Au-dessus
est une "grande glace en deux morceaux avec cadre
eu bois doré sculpté."
Vis-à-vis sont deux panneaux superposés, encadrés
par une moulure.
A noter enfin quatre panneaux de remplissage avec
moulures sculptées.
Deux fenêtres éclairent sur le jardin, lesdites ayant
encadrements sculptés et volets intérieurs.
9. — Rapport présenté par M. Tesson,
au nom de la lre Sous-commission,
sur les réserves à faire lors de la
démolition de l'hôtel dit de Fersen.
M. Froment-Meurice rappelle que l'at-
tribution du nom de Fersen à cet hôtel est le
résultat d'une erreur. C'est la maison voisine
qui fut habitée par lui.
M. L. Tesson dit que l'Administration
a informé la Commission du Vieux Paris de
la prochaine démolition de l'immeuble sis
rue Matignon, 17, habituellement désigné
soùs le nom d'hôtel de Fersen. Cette maison,
actuellement propriété de la Ville de Paris,
va disparaître incessamment, entraînée qu'elle
est par l'exécution de l'opération d'élargisse-
ment de la rue Matignon. La construction
est de pur style Louis XVI et les décorations
dont elle est ornée ont un caractère artis-
tique justifiant Jeur conservation dans les
magasins du musée Carnavalet pour telle
utilisation ultérieure qui conviendra.
Le nom du chevalier de Fersen, comme
chacun le sait, est connu par le projet d'enlè-
vement de la reine Marie-Antoinette ; nous
n'avons pas, pour le moment, à développer la
partie historique se rapportant à ces faits.
Malgré la persistance de la légende qui.pré-
tend que le chevalier de Fersen aurait habité
le petit hôtet du n° 17 de la rue Matignon et
la qualification d'hôtel de Fersen qui est
conservée à ce charmant logis parisien, on
doit reconnaître qu'il y a eu autrefois confu-
sion de maison et que l'habitation véritable-
ment occupée par ce Suédois est représentée
par la maison voisine, laquelle ne manque
d'ailleurs pas.de caractère.
L'hôtel dont nous nous occupons a été
désigné surtout sous les noms d'hôtel de Bre-
teuil et d'hôtel d'Harcourt ; en dernier lieu il
appartenait à la famille de La Guiche.
La lre Sous-commission s'est rendue sur
place le mercredi 2 février et a été guidée par
M. Marehegay, architecte voyer, qui a bien
voulu nous communiquer l'état de lieux dont
le texte suit, qui est un document tout à fait
précieux sur cette maison qui va disparaître :
Etat de lieux de l'hôtel de Fersen, 17, rue
de Matignon.
Conformément aux instructions de M. le Directeur
du service d'Architecture qui nous prescrivaient de
dresser, d'accord avec M. le Directeur des Beaux-arts
et le représentant de W la marquise de la Guiche, un
état des lieux de l'hôtel sis rue Malignon, 17, en raison
de l'intérêt artistique que présente cet immeuble, le
soussigné a provoqué une réunion qui, d'un commua
accord, s'est tenue sur place, la samedi 10 mai 1913 â
3 heures de l'après-midi. — M" la marquise de la
Guiche. propriétaire de l'immeuble, était représentée
par MM. Olivier Beauregard et Delurch ; du côté de la
Ville de Paris, outre le soussigné, prennent part à la
visite, M. Magne, Inspecteur des fouilles au musée
Carnavalet, et M. Taxil, de la Commission du Vieux
Paris.
L'examen qui a été fait pièce par pièce a donné
lieu â la description ci-dessous qui réserve forcément
certaines préci-ions en ce qui concerne, non pas tant
l'ancienneté de certains détails, que la nature des
matériaux. En effet, cet immeuble historique d'un
stylé Louis XVI très pur, connu sous, le nom d'Hôtel
de Fersen, a été restauré dans plusieurs parties, et
par suite, là où manquaient les ornements en bois il y
a eu des réfections en plâtre ou carton pâte ; un exa-
men plus serré permeltra de fixer la nature et l'âge
de certains détails en même temps que l'on pourra
voir les parquets qui, dans beaucoup de pièces fort
intéressantes, sont actuellement couverts de tapis.
Extérieurs. — Les extérieurs d'une architecture
très sobre semblent exécutés en ravalement de plâtre,
si l'on s'en rapporte aux fissures qui sillonnent les
parues usées. Toutefois, il est juste de signaler les
bas-reliefs qui surmontent les troi< fenêtres du milieu,
au premier étage sur la rue MalignoD, ainsi que les
chambranles encadrant les fenêtres des extrémités au
même étage sur la même façade.
' Intérieurs. -=- Pour la description des intérieurs,
nous ne nous occupons que du rez-de-chaussée et du
1" étage qui, seuls, présentent de l'intérêt, et, pour
l'ordre de la description, nous partons du point ter-
minus de notre visite, au 1" étage, pour descendre
ensuite an rez-de-chaussée et terminer par les pièces
sises à l'entrée. Dans tous ces salons, la note domi-
nante est les lambris tous bois à deux rangs de
panneaux, le tout peint en blnnc, sauf les parties qui
seront notées comme ayant des dorures.
PREMIER ÉTAGE. — Pièce d'angle. — La pièce
située â l'angle du jardin et de la rue Matignon, est
conuue sons le nom de « chambre du chevalier de
Fersen » ; on y remarque un parqueta comparti-
ments.
La corniche semble moderne et en plâtre.
Sur les murs, six portes à deux vanleaux (ou
fausses-portes) avec encadrements moulurés et au-
dessus, tables et corniches sculptées.
La cheminée est en marbre blanc sculptée eorjsoles,
avec foyer uni et carré dans son milieu. Au-dessus
est une "grande glace en deux morceaux avec cadre
eu bois doré sculpté."
Vis-à-vis sont deux panneaux superposés, encadrés
par une moulure.
A noter enfin quatre panneaux de remplissage avec
moulures sculptées.
Deux fenêtres éclairent sur le jardin, lesdites ayant
encadrements sculptés et volets intérieurs.
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