Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-01-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 29 janvier 1921 29 janvier 1921
Description : 1921/01/29 (N1). 1921/01/29 (N1).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58202784
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
— 26
Jacques, s'arrête-t-il, à ce qu'il semble, rue
Gay-Lussac? — On comprend fort bien les
raisons édilitaires" qui ont fait paver les
abords immédiats de la Cité, abîmés par un
charroi continu. Mais on voudrait savoir si
l'extension suburbaine du dallage municipal
ne correspond pas à quelque cadre public,
ligne d'octroi, enceinte religieuse, pomerium
ou autre chose (1).
M, le Préfet de la Seine, président de la
Commission, adresse à M. Camille Jullian les
remerciements et les félicitations de la Com-
mission pour sa communication si brillante
et d'un haut intérêt. (Vifs applaudisse-
ments.)
16. —- Communication de M. Henry
Lemonnier sur la construction du
garde-meubîe.
M. Henry Lemonnier fait la communi-
cation suivante : Le f27 juin 1748, Lenormant
de Tournchem, directeur général des bâfr
ments, se présenta à l'Académie royale d'ar-
chitecture assemblée extraordinairement et
lui fit part « des ordres qu'il avait reçus de
Sa Majesté de faire faire des desseins pour la
construction d'une place dans la ville de Paris,
pour y mettre la figure du Roy, en consé-
quence de quoy" il a proposé à l'assemblée de
faire des projets pour cette place, en laissant
à chacun la liberté dû lieu, de l'étendue et de
la dépense,
L'Académie a remercié M. le. Directeur gé-
néral de l'honneur qu'il faisoit à la Compa-
gnie. » (2)
C'est l'amorce du célèbre projet qui, après
bien des vicissitudes, aboutit à la création de
la place Louis XV (actuellement de la Con-
corde). L'initiative en avait été prise par la
Municipalité parisienne en apprenant la.si-
gnature des préliminaires du traité d'Aix-la-
Chapelle. Mais le projet devint bien vite chose
royale. Nous n'entreprenons pas ici d'en sui-
vre les détails et les modifications succes-
sives.. Ce serait l'objet d'un travail fort
étendu (1) et qu'il faudra faire un jour. Disons
seulement que les conditions du traité d'Aix-
la-Ghapelle, conclu le 28 octobre, refroidirent
. singulièrement l'enthousiasme causé d'abord
par là nouvelle de la paix attendue avec an-
goisse. Du reste, le dessein même de cons-
truction d'une place solennelle donna surtout
l'occasion de rappeler tout ce qui manquait à
Paris au point de vue de la salubrité et
de la commodité. Voltaire écrivait en 1749 :".
On parle d'une place et d'une statue du Roi... Il
s'agit bien d'une place !, Paris serait encore très incom-
mode et très irrégulier quand cette place serait bâtie.
Il faut des marchés publics, des fontaines qui donnent
en effet de l'eau, des carrefours réguliers, des salles de
spectacle; il faut élargir les rues étroites et infectes (2).
Entre temps. l'Académie avait tenu séance
dès le 1er juillet 1748:
Du lundi 1" juillet 1748.
« L'Académie étant assemblée, on s'est entretenu sur
la proposition que M. le Directeur général a fait à la
Compagnie dans la dernière conférence et. sur les
moyens de lui remettre les desseins que MM. les archi-
tectes du Roy feront pour la place où l'on doit mettre
la figure du Roy, et l'on est convenu que les desseins
seroient remis au secrétaire, qui certifiera qu'ils ont
été composés par des Académiciens, les numérotera et
les portera à M. le Directeur général. »
Il s'en fallait de beaucoup que MM. les
architectes royaux fussent seuls à délibérer
et à prendre part au concours (3). Tout le
monde architectural était en mouvement et
tout Paris bouleversé... en projets. Il en fut
présenté au moins une trentaine affectant
(Il On pourrait.croire à une enceinte extérieure, qui
aurait disparu, et rapporter à celte enceinte la thèse de
Bournon (Bibl. de l'Ecole des chartes, tome XLVII,
page 418 et suivantes), que la muraille de Philippe-
Auguste aurait été précédée d'un autre rempait,
thèse combattue par M. Halphen (Paris sous les
premiers Capétiens, page 65). Le texte le plus an-
cien et le plus formel en faveur de cette enceinte parait
celui de la Vie de Sainte-Geneviève [ms. 3013
Sainte-Geneviève, datant de 900-1000?] : Basilica
in monte sita juoeta nove [pour nova?] menia
Parisii namine Lucoiicio, et si ce texte remonte à
un contemporain, il ferait allusion à une muraille du
Bas-Empire. Mais tout cela est extrêmement hypo-
thétique.
(2) Procès-verbauoe de l'Académie royale d'ar-
chitecture, p. p. H. L., tome VI, pages 105-106, ,
(1) M. de Fels l'a traité en partie dans son ouvrage
sur Ang.-Jacques Gabriel.
(2) OEuvres complètes. Edition de 1785 tome
XXXIX, pages 164-174.
(3) A la séance du 28 avril 1749, « M. Croisel a
fait présent à l'Académie d'une petite brochure de
sept pages in-8°, qui a pour litre Plan du centre de
la Cité, à l'effet de placer avantageusement la
statue équestre do Sa Majesté Louis XV, le Bien aimé
inventé el présenté par, Louis Croizet. bourgeois do
Paris »,
Jacques, s'arrête-t-il, à ce qu'il semble, rue
Gay-Lussac? — On comprend fort bien les
raisons édilitaires" qui ont fait paver les
abords immédiats de la Cité, abîmés par un
charroi continu. Mais on voudrait savoir si
l'extension suburbaine du dallage municipal
ne correspond pas à quelque cadre public,
ligne d'octroi, enceinte religieuse, pomerium
ou autre chose (1).
M, le Préfet de la Seine, président de la
Commission, adresse à M. Camille Jullian les
remerciements et les félicitations de la Com-
mission pour sa communication si brillante
et d'un haut intérêt. (Vifs applaudisse-
ments.)
16. —- Communication de M. Henry
Lemonnier sur la construction du
garde-meubîe.
M. Henry Lemonnier fait la communi-
cation suivante : Le f27 juin 1748, Lenormant
de Tournchem, directeur général des bâfr
ments, se présenta à l'Académie royale d'ar-
chitecture assemblée extraordinairement et
lui fit part « des ordres qu'il avait reçus de
Sa Majesté de faire faire des desseins pour la
construction d'une place dans la ville de Paris,
pour y mettre la figure du Roy, en consé-
quence de quoy" il a proposé à l'assemblée de
faire des projets pour cette place, en laissant
à chacun la liberté dû lieu, de l'étendue et de
la dépense,
L'Académie a remercié M. le. Directeur gé-
néral de l'honneur qu'il faisoit à la Compa-
gnie. » (2)
C'est l'amorce du célèbre projet qui, après
bien des vicissitudes, aboutit à la création de
la place Louis XV (actuellement de la Con-
corde). L'initiative en avait été prise par la
Municipalité parisienne en apprenant la.si-
gnature des préliminaires du traité d'Aix-la-
Chapelle. Mais le projet devint bien vite chose
royale. Nous n'entreprenons pas ici d'en sui-
vre les détails et les modifications succes-
sives.. Ce serait l'objet d'un travail fort
étendu (1) et qu'il faudra faire un jour. Disons
seulement que les conditions du traité d'Aix-
la-Ghapelle, conclu le 28 octobre, refroidirent
. singulièrement l'enthousiasme causé d'abord
par là nouvelle de la paix attendue avec an-
goisse. Du reste, le dessein même de cons-
truction d'une place solennelle donna surtout
l'occasion de rappeler tout ce qui manquait à
Paris au point de vue de la salubrité et
de la commodité. Voltaire écrivait en 1749 :".
On parle d'une place et d'une statue du Roi... Il
s'agit bien d'une place !, Paris serait encore très incom-
mode et très irrégulier quand cette place serait bâtie.
Il faut des marchés publics, des fontaines qui donnent
en effet de l'eau, des carrefours réguliers, des salles de
spectacle; il faut élargir les rues étroites et infectes (2).
Entre temps. l'Académie avait tenu séance
dès le 1er juillet 1748:
Du lundi 1" juillet 1748.
« L'Académie étant assemblée, on s'est entretenu sur
la proposition que M. le Directeur général a fait à la
Compagnie dans la dernière conférence et. sur les
moyens de lui remettre les desseins que MM. les archi-
tectes du Roy feront pour la place où l'on doit mettre
la figure du Roy, et l'on est convenu que les desseins
seroient remis au secrétaire, qui certifiera qu'ils ont
été composés par des Académiciens, les numérotera et
les portera à M. le Directeur général. »
Il s'en fallait de beaucoup que MM. les
architectes royaux fussent seuls à délibérer
et à prendre part au concours (3). Tout le
monde architectural était en mouvement et
tout Paris bouleversé... en projets. Il en fut
présenté au moins une trentaine affectant
(Il On pourrait.croire à une enceinte extérieure, qui
aurait disparu, et rapporter à celte enceinte la thèse de
Bournon (Bibl. de l'Ecole des chartes, tome XLVII,
page 418 et suivantes), que la muraille de Philippe-
Auguste aurait été précédée d'un autre rempait,
thèse combattue par M. Halphen (Paris sous les
premiers Capétiens, page 65). Le texte le plus an-
cien et le plus formel en faveur de cette enceinte parait
celui de la Vie de Sainte-Geneviève [ms. 3013
Sainte-Geneviève, datant de 900-1000?] : Basilica
in monte sita juoeta nove [pour nova?] menia
Parisii namine Lucoiicio, et si ce texte remonte à
un contemporain, il ferait allusion à une muraille du
Bas-Empire. Mais tout cela est extrêmement hypo-
thétique.
(2) Procès-verbauoe de l'Académie royale d'ar-
chitecture, p. p. H. L., tome VI, pages 105-106, ,
(1) M. de Fels l'a traité en partie dans son ouvrage
sur Ang.-Jacques Gabriel.
(2) OEuvres complètes. Edition de 1785 tome
XXXIX, pages 164-174.
(3) A la séance du 28 avril 1749, « M. Croisel a
fait présent à l'Académie d'une petite brochure de
sept pages in-8°, qui a pour litre Plan du centre de
la Cité, à l'effet de placer avantageusement la
statue équestre do Sa Majesté Louis XV, le Bien aimé
inventé el présenté par, Louis Croizet. bourgeois do
Paris »,
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