Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-01-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 29 janvier 1921 29 janvier 1921
Description : 1921/01/29 (N1). 1921/01/29 (N1).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58202784
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
18
qui recouvre cette dernière couche est néces-
sairement plus récente et serait environ du
rve siècle.
C'est la conclusion à laquelle arrive M. Jul-
lian en se basant sur des arguments histo-
riques.
C'est celle qu'admettait Vacquer d'après ses
anciennes observations (voir dossier 21, f° 31,
4-1 verso, 65 recto).
Le grand dallage en grès aurait donc été
la réfection ultime de la voie de Genabum,
maintes fois rechargée et réparée, particu-
lièrement à cet endroit, en plein milieu du
marécage qui bordait la Seine en ces parages.
Ils est enfin un dernier point; d'où venaient
ces grandes dalles ?
Elles sont formées de deux espèces de grès :
l'une notablement plus siliceuse et par suite
plus résistante que l'autre. Les dalles de la rue
des Ecoles étaient plus fragiles que celles plus
au sud, rue Saint-Jacques. Mais ces. deux va-
riétés de grès ne peuvent provenir que des
grandes couches sableuses dites sables de
Fontainebleau qui couronnent les collines au
sud de Paris. Elles auraient donc pu être
amenées de ces points par voie terrestre ou
encore par transport fluvial et provenir d'un
autre lieu des environs de Paris.
Enfin une troisième hypothèse peut être
émise.
La Seine tertiaire et quaternaire creusant
sa vallée, à peine indiquée à l'origine, a pu
enlever les sables de Fontainebleau qui exis-
taient certainement en ce point à un niveau
correspondant environ au sommet du Pan-
théon. Les blocs de grès contenus dans ces
sables, trop volumineux pour être emportés
par le courant, seraient ainsi descendus pro-
gressivement et se seraient éboulés peu à
peu, enrobés dans les alluvions de la Seine
jusqu'au niveau de la base actuelle de la
colline Sainte-Geneviève. Us auraient pu se
trouver là en assez grand nombre pour être
utilisés in situ par les Romains (1),
On ne s'expliquerait guère sans cela que à
cette époque un si important travail de trans-
port à longue distance ait pu être exécuté
pour le simple empierrement d'une route.
Faut-il voir là l'origine du vocable « Saint-
Etienne-des Grès »?
Quoi qu'il en soit, cette réfection de la voie
romaine au moyen de grosses dalles de grès,
qui ne semblent avoir existé que depuis
la Cité jusqu'au sommet du Mons Lucotiiius
est un important et très curieux travail,
attribuable définitivement aux derniers tenrps
de l'occupation romaine. Les constatations
matérielles que nous venons d'indiquer per-
mettent de verser au débat les arguments
qui semblent imposer la conclusion ci-dessus.
15. — Communication de M. Camille
Jullian sur l'époque originelle de la
voie antique découverte rue Saint-
Jacques.
M. Camille Jullian fait la communica-
tion suivante :
La découverte d'un pavage antique à la
rue Saint-Jacques (coin nord-est de la rue
des Ecoles "et en d'autres points) soulève à
nouveau la fameuse question de la date de
ces vieilles dalles de grès.
Je dis à nouveau, car elle a été agitée à
chaque fois où l'on a rencontré ce dallage, et
c'a été bien souvent depuis le xvm° siècle,
c'est-à-dire depuis le moment où le renouveau
des études d'antiquités, nationales a attiré
l'attention des chercheurs sur le sous-sol de
Paris.
Elle s'est posée en 1739, lorsque l'abbé
Lebeuf signala ces dailes (le premier à notre
connaissance)- au bas de la rue Saint-
Jacques (1). Et presque tout de suite après,
en 1740, lorsque Bonamy les reconnut rue du
(1) Rue Lacépfcde, sur la pente de la colline de la
Montagne Sainte-Geneviève, j'ai observé jadis dans les
alluvions quaternaires un très gros bloc de grès qui
ne pouvait pas avoir une autre origine. (G.)
(1) Lebeuf, Dissertations sur l'histoire ceci,
et civ. de Paris, tome I" (1739), page 85 : « Le
pavé de la rue Saint-Jacques se trouve aujourd'hui
sept à huit pieds plus haut, qu'il n'étoit sous Phi-
lippe-Auguste ; j'ai vu au présent mois de Janvier
1739 un reste de cet ancien pavé, lorsqu'on a creusé
les fondemens d'une maison proche la vieille Poste.
C'est un gray long de trois à quatre pieds, et presque
aussi large, sur l'épaisseur de plus d'un demi pied. La
couleur de la terre dénotoit encore cet ancien pavé
et l'on appercovait qu'il y avoit encore eu un second
rang de pavé entre ce premier et celuy d'aujourd'hui.»
— Cette dernière remarque est intéressante ; s'agil-il du
pavé de Philippe-Auguste (p. 21, n. 2)? S'agit-il d'un
pavage antérieur, mérovingien (p. 24, n. 2) ?
qui recouvre cette dernière couche est néces-
sairement plus récente et serait environ du
rve siècle.
C'est la conclusion à laquelle arrive M. Jul-
lian en se basant sur des arguments histo-
riques.
C'est celle qu'admettait Vacquer d'après ses
anciennes observations (voir dossier 21, f° 31,
4-1 verso, 65 recto).
Le grand dallage en grès aurait donc été
la réfection ultime de la voie de Genabum,
maintes fois rechargée et réparée, particu-
lièrement à cet endroit, en plein milieu du
marécage qui bordait la Seine en ces parages.
Ils est enfin un dernier point; d'où venaient
ces grandes dalles ?
Elles sont formées de deux espèces de grès :
l'une notablement plus siliceuse et par suite
plus résistante que l'autre. Les dalles de la rue
des Ecoles étaient plus fragiles que celles plus
au sud, rue Saint-Jacques. Mais ces. deux va-
riétés de grès ne peuvent provenir que des
grandes couches sableuses dites sables de
Fontainebleau qui couronnent les collines au
sud de Paris. Elles auraient donc pu être
amenées de ces points par voie terrestre ou
encore par transport fluvial et provenir d'un
autre lieu des environs de Paris.
Enfin une troisième hypothèse peut être
émise.
La Seine tertiaire et quaternaire creusant
sa vallée, à peine indiquée à l'origine, a pu
enlever les sables de Fontainebleau qui exis-
taient certainement en ce point à un niveau
correspondant environ au sommet du Pan-
théon. Les blocs de grès contenus dans ces
sables, trop volumineux pour être emportés
par le courant, seraient ainsi descendus pro-
gressivement et se seraient éboulés peu à
peu, enrobés dans les alluvions de la Seine
jusqu'au niveau de la base actuelle de la
colline Sainte-Geneviève. Us auraient pu se
trouver là en assez grand nombre pour être
utilisés in situ par les Romains (1),
On ne s'expliquerait guère sans cela que à
cette époque un si important travail de trans-
port à longue distance ait pu être exécuté
pour le simple empierrement d'une route.
Faut-il voir là l'origine du vocable « Saint-
Etienne-des Grès »?
Quoi qu'il en soit, cette réfection de la voie
romaine au moyen de grosses dalles de grès,
qui ne semblent avoir existé que depuis
la Cité jusqu'au sommet du Mons Lucotiiius
est un important et très curieux travail,
attribuable définitivement aux derniers tenrps
de l'occupation romaine. Les constatations
matérielles que nous venons d'indiquer per-
mettent de verser au débat les arguments
qui semblent imposer la conclusion ci-dessus.
15. — Communication de M. Camille
Jullian sur l'époque originelle de la
voie antique découverte rue Saint-
Jacques.
M. Camille Jullian fait la communica-
tion suivante :
La découverte d'un pavage antique à la
rue Saint-Jacques (coin nord-est de la rue
des Ecoles "et en d'autres points) soulève à
nouveau la fameuse question de la date de
ces vieilles dalles de grès.
Je dis à nouveau, car elle a été agitée à
chaque fois où l'on a rencontré ce dallage, et
c'a été bien souvent depuis le xvm° siècle,
c'est-à-dire depuis le moment où le renouveau
des études d'antiquités, nationales a attiré
l'attention des chercheurs sur le sous-sol de
Paris.
Elle s'est posée en 1739, lorsque l'abbé
Lebeuf signala ces dailes (le premier à notre
connaissance)- au bas de la rue Saint-
Jacques (1). Et presque tout de suite après,
en 1740, lorsque Bonamy les reconnut rue du
(1) Rue Lacépfcde, sur la pente de la colline de la
Montagne Sainte-Geneviève, j'ai observé jadis dans les
alluvions quaternaires un très gros bloc de grès qui
ne pouvait pas avoir une autre origine. (G.)
(1) Lebeuf, Dissertations sur l'histoire ceci,
et civ. de Paris, tome I" (1739), page 85 : « Le
pavé de la rue Saint-Jacques se trouve aujourd'hui
sept à huit pieds plus haut, qu'il n'étoit sous Phi-
lippe-Auguste ; j'ai vu au présent mois de Janvier
1739 un reste de cet ancien pavé, lorsqu'on a creusé
les fondemens d'une maison proche la vieille Poste.
C'est un gray long de trois à quatre pieds, et presque
aussi large, sur l'épaisseur de plus d'un demi pied. La
couleur de la terre dénotoit encore cet ancien pavé
et l'on appercovait qu'il y avoit encore eu un second
rang de pavé entre ce premier et celuy d'aujourd'hui.»
— Cette dernière remarque est intéressante ; s'agil-il du
pavé de Philippe-Auguste (p. 21, n. 2)? S'agit-il d'un
pavage antérieur, mérovingien (p. 24, n. 2) ?
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