Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1904-11-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 10 novembre 1904 10 novembre 1904
Description : 1904/11/10 (N6). 1904/11/10 (N6).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58200615
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
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- .......... Page(s) .......... 254
— 286 —
laidir — n'ont reçu que de minimes modifica-
tions de détail qui apparaissent à la. lecture
des états des lieux (1).
Quant au logement situé au premier sur la
cour, que la main du baron Barbier a qualifié
d'appartement particulier de Voltaire, il sem-
ble avoir subi, celui-là, de plus fâcheux chan-
gements. Si l'on y pénètre, en effet, ayant en
mains les états des lieux de 1774 et de 1793,
l'on s'aperçoit bien vite que certaines varia-
tions ont été apportées dans les aménagements
intérieurs, très certainement à la suite du
déplacement de l'ancien escalier. Actuellement,
de cet appartement, dont la surface n'a été ni
augmentée ni diminuée et dont les parquets
anciens sont toujours là ; qui, de plus, est
toujours éclairé par les trois croisées déjà
indiquées dans l'inventaire de 1774, il reste
trois pièces bien distinctes, comportant cha-
cune une fenêtre à deux vantaux. Derrière
ces trois pièces existent quelques cabinets
noirs qui contribuent— peut-être parce qu'ils
sont noirs? — à jeter une obscure confusion
dans la restitution des locaux anciens que
l'on essaie vainement de vouloir établir. La
première fenêtre de droite éclaire aujourd'hui
une sorte d'antichambre dans laquelle se voit
une large baie sans porte, ornée de deux
oeils-de-boeuf, et ouvrant sur une chambre
noire. Cette baie est décorée de palmettes et
les oeils de boeuf entourés de couronnes, le
tout mouluré en plâtre.
La seconde fenêtre ouvre sur une pièce plus
vaste, avec une cheminée et un plafond assez
luxueusement décoré en dôme, d'ornements
qui peuvent dater du xvme siècle.
La troisième et dernière fenêtre appartient
à la dernière chambre, à celle qui se trouve à
l'extrémité de l'aile du bâtiment. Cette pièce
comporte également une cheminée et un pla-
fond sans décoration.
J'ajouterai que, dans cet appartement par-
ticulier de la cour, si longuement décrit ici en
raison du souvenir de Voltaire, aucune trace
des alcôves mentionnées dans les états des
lieux ne se retrouve dans les trois chambres.
Le cabinet à l'anglaise et en saillie a disparu;
la garde-robe, la sortie de dégagement, ne se
voient plus ou se confondent dans l'ensemble
remanié.
Les fenêtres, pourtant, regardent toujours
dans cette cour où le grand philosophe voyait
affluer ses admirateurs.
Mais c'est la punition des vieilles maisons
de devenir méconnaissables en voulant se
rajeunir et en cherchant à se mettre au goût
du jour. La peine qui les frappe réside dans ce
que l'adaptation du confort moderne, si com-
pliqué et si raffiné • qu'il soit, est toujours
impuissante à faire oublier les fastueuses et
naïves incommodités de jadis.
Ainsi advint-il du modeste logement de Vol-
taire et du somptueux appartement de Vil-
lette (1).
Paris, le 1er novembre 1904.
Lucien LAMBEAU.
Dans sa séance du 10 novembre 1904, la
Commission du Vieux Paris a voté que ce
travail serait imprimé en annexe de son pro-
cès-verbal. Elle a décidé, en outre, que les
reproductions suivantes y seraient jointes :
La vue extérieure de la maison ;
Le grand salon du premier étage ;
Un "fragment du plafond de ce salon ;
Le plafond de l'un des deux cabinets atte-
nant à ce salon ;
Le boudoir Louis XVI du 3" étage.
Les reproductions photographiques ci-après
ont également été ordonnées pour les cartons
du musée Carnavalet :
La porte cochère de la rue de Beaune, n° 1 ;
L'ensemble du plafond du grand salon du
premier étage ;
Un autre fragment de ce plafond ;
Le plafond de l'autre des deux cabinets atte-
nant au salon ;
Le plafond du Zodiaque, chambre à coucher
au premier étage sur le quai ;
Le salon du 3° étage.
(1) M. A. de Champeaux, dans son Art décoratir
dans le vieux Paris, s'est plaint amèrement de
n'avoir pu pénétrer dans l'hôtel de Villette. Il montre
le propriétaire comme rejetant impitoyablement toute
demande tendant à visiter. (Paris, 1898, p. 96.)
(1) Au commencement de l'année 1904, lors de la
location du grand appartement situé au premier étage
sur le quai et d'une boutique placée au-dessous, un
escalier fut établi pour faire communiquer entre.eux
ces locaux, et percé dans une pièce qui se trouve entre
le grand salon et le logement dit de Voltaire. C'est en-
core là une modification qui bouleversera les cher-
cheurs de demain et leur fera maudir les perturba-
teurs de vieux souvenirs.
laidir — n'ont reçu que de minimes modifica-
tions de détail qui apparaissent à la. lecture
des états des lieux (1).
Quant au logement situé au premier sur la
cour, que la main du baron Barbier a qualifié
d'appartement particulier de Voltaire, il sem-
ble avoir subi, celui-là, de plus fâcheux chan-
gements. Si l'on y pénètre, en effet, ayant en
mains les états des lieux de 1774 et de 1793,
l'on s'aperçoit bien vite que certaines varia-
tions ont été apportées dans les aménagements
intérieurs, très certainement à la suite du
déplacement de l'ancien escalier. Actuellement,
de cet appartement, dont la surface n'a été ni
augmentée ni diminuée et dont les parquets
anciens sont toujours là ; qui, de plus, est
toujours éclairé par les trois croisées déjà
indiquées dans l'inventaire de 1774, il reste
trois pièces bien distinctes, comportant cha-
cune une fenêtre à deux vantaux. Derrière
ces trois pièces existent quelques cabinets
noirs qui contribuent— peut-être parce qu'ils
sont noirs? — à jeter une obscure confusion
dans la restitution des locaux anciens que
l'on essaie vainement de vouloir établir. La
première fenêtre de droite éclaire aujourd'hui
une sorte d'antichambre dans laquelle se voit
une large baie sans porte, ornée de deux
oeils-de-boeuf, et ouvrant sur une chambre
noire. Cette baie est décorée de palmettes et
les oeils de boeuf entourés de couronnes, le
tout mouluré en plâtre.
La seconde fenêtre ouvre sur une pièce plus
vaste, avec une cheminée et un plafond assez
luxueusement décoré en dôme, d'ornements
qui peuvent dater du xvme siècle.
La troisième et dernière fenêtre appartient
à la dernière chambre, à celle qui se trouve à
l'extrémité de l'aile du bâtiment. Cette pièce
comporte également une cheminée et un pla-
fond sans décoration.
J'ajouterai que, dans cet appartement par-
ticulier de la cour, si longuement décrit ici en
raison du souvenir de Voltaire, aucune trace
des alcôves mentionnées dans les états des
lieux ne se retrouve dans les trois chambres.
Le cabinet à l'anglaise et en saillie a disparu;
la garde-robe, la sortie de dégagement, ne se
voient plus ou se confondent dans l'ensemble
remanié.
Les fenêtres, pourtant, regardent toujours
dans cette cour où le grand philosophe voyait
affluer ses admirateurs.
Mais c'est la punition des vieilles maisons
de devenir méconnaissables en voulant se
rajeunir et en cherchant à se mettre au goût
du jour. La peine qui les frappe réside dans ce
que l'adaptation du confort moderne, si com-
pliqué et si raffiné • qu'il soit, est toujours
impuissante à faire oublier les fastueuses et
naïves incommodités de jadis.
Ainsi advint-il du modeste logement de Vol-
taire et du somptueux appartement de Vil-
lette (1).
Paris, le 1er novembre 1904.
Lucien LAMBEAU.
Dans sa séance du 10 novembre 1904, la
Commission du Vieux Paris a voté que ce
travail serait imprimé en annexe de son pro-
cès-verbal. Elle a décidé, en outre, que les
reproductions suivantes y seraient jointes :
La vue extérieure de la maison ;
Le grand salon du premier étage ;
Un "fragment du plafond de ce salon ;
Le plafond de l'un des deux cabinets atte-
nant à ce salon ;
Le boudoir Louis XVI du 3" étage.
Les reproductions photographiques ci-après
ont également été ordonnées pour les cartons
du musée Carnavalet :
La porte cochère de la rue de Beaune, n° 1 ;
L'ensemble du plafond du grand salon du
premier étage ;
Un autre fragment de ce plafond ;
Le plafond de l'autre des deux cabinets atte-
nant au salon ;
Le plafond du Zodiaque, chambre à coucher
au premier étage sur le quai ;
Le salon du 3° étage.
(1) M. A. de Champeaux, dans son Art décoratir
dans le vieux Paris, s'est plaint amèrement de
n'avoir pu pénétrer dans l'hôtel de Villette. Il montre
le propriétaire comme rejetant impitoyablement toute
demande tendant à visiter. (Paris, 1898, p. 96.)
(1) Au commencement de l'année 1904, lors de la
location du grand appartement situé au premier étage
sur le quai et d'une boutique placée au-dessous, un
escalier fut établi pour faire communiquer entre.eux
ces locaux, et percé dans une pièce qui se trouve entre
le grand salon et le logement dit de Voltaire. C'est en-
core là une modification qui bouleversera les cher-
cheurs de demain et leur fera maudir les perturba-
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