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de perles, coquillages et corail, la traverse de
chambranle est également ornée d'une co-
quille sculptée avec guirlandes passant au
droit des chapiteaux des pilastres, des cham-
branles des niches quarrés, et des bas-reliefs
sur les portes.
« Sûrlés embrasèmens. et plafonds des d.
niches quarrées, sont peints des ornements et
fruits accompagnés d'oiseaux et insectes, les
faces des portes sont peintes en arabesques
avec figures et, oiseaux.,
■ «Au bas de chacune des niches circulaires
sont des tablettes de marbre blanc veiné por-
tées sur des consoles sculptées avec guirlandes
de fleurs; les panneaux au dessous des con-
soles, formant armoires dont l'une renferme
un poêle.
« Dans chacune' des niches quarrées est
une banquette dont le panneau est en mo-
saïque doré, une de's d. banquettes renfermant
un tiroir ferré de deux poignées dorées et à
charnière, au dessus des d. banquettes est un
"bâti de croisée dont celui du côté de la galerie
est "ferré de fiches et bascules et vitré de
quatre carreaux de verres de bohème dont un
a-vasistas et l'autre est disposé pour recevoir
des glaces dont un carreau est ouvrant sur le
cabinet des tableaux. »
L'inventaire dont nous venons de donner de
larges extraits est daté du 28 fructidor an II.
, Les architectes constatèrent que le citoyen
Ch. Villette avait fait dans l'immeuble des dé-
penses qui dépassaient de beaucoup la somme
de 50,000 livres à laquelle il était tenu d'après
son engagement :
; Par ses ordres et de, ses deniers, les. murs
avaient iété repris en sous-oeuvre;
" : De nouvelles écuries avaient été faites dans
lés soûs-Sols;: '
Une nouvelle porte cochère existait mainte-
nant sur le-quai, avec de nouvelles distribu-
tions au rez-de-chaussée ;,
: ;Un bâtiment en: saillie avait été construit
sur là cour; adossé au principal corps de logis,
érigé eïrparis de bois et porté sur des colonnes
au rez-de-chaussée, tant en; bois de charpente
qu'en pierre. Sur le sol de la cour, ce bâtiment
formait des remises tandis qu'au premier étage
il,comprenait une antichambre,.une salle à
manger avec,une galerie au-dessus couverte
en vitrage.
'; - Les décorations artistiques de peinture,.de
sculpture et de dorure et aussi le changement
de l'ancien comblé sur le principal corps de
logis pour lui donner.uïue.nouvelle disposition.
et aussi l'appartement du 4e étage, y compris
« la galerie extérieure et le salon en belvé-
dère », avaient aussi été exécutés à ses frais (1).
Tous ces embellissements furent considérés
comme placés à perpétuelle demeure à l'ex-
ception des glaces, des figures de marbre du
salon, des paysages,peints sur toile dans la
salle à manger, des panneaux et armoires for-
mant lambris d'appuis dans la chambre à
coucher du 1er étage et autres menus objets.
Quelques réparations de gros entretien fu-
rent imposées ensuite à l'occupante, qui les
exécuta de bonne grâce et fit remise de l'im-
meuble, ainsi qu'elle l'annonçait dans la lettre
reproduite plus haut.
Après quoi, les mains nettes et le coeur gros,
Belle et Bonne sortit du somptueux logis et
s'en fut habiter rue de Vaugirard, 54, cul-de-
sac Férou, dans une maison provenant de son
mari et où, toute remplie du culte de Voltaire,
elle vint renfermer ses grâces et ses 36 ans.
Sa fortune était encore fort importante, bien
qu'elle eût été allégée de 30,000 livres de
rentes perdues en 1784 dans la fameuse ban-
queroute du prince de Rohan-Guéménée.
C'était sans doute de ce nouveau domicile
que, incognito, la marquise de Villette, au
dire de A. Fouquier, et au péril de sa vie,
allait porter ses soins à Marie-Antoinette dans
son cachot de la Conciergerie (2).
C'est encore dans cet hôtel que, le 9 février
1819, elle présida à l'inauguration, d'une loge
maçonnique, dénommée en son honneur Belle
et Bonne (3).
(1) Il n'est pas très aisé de savoir ce que pouvait
être ce « salon en belvédère J> situé au 4° étage. Tou-
tefois, une lithographie tirée de Paris historique,
dessinée par Régnier et lithographiée par Cliampin,
montre à l'extrémité Est du toit une sorte de belvé-
dère ou de petit édicule qui domine toute la maison.
Cette estampe, d'ailleurs fort inexacte puisqu'elle re-
présente six fenêtres par étage sur le quai et trois sur
la rue dé Beaune, est intitulée « Maison du marquis
de Villette ». Le toit en est particulièrement bizarre
en ce sens qu'il affecte une forme ronde, en dôme, sans
mansarde ni ouverture aucune. Une boutique existe
au coin du quai et de la rue de Beaune et les person-
nages qui s'y voient portent le costume de 1830. Les
fenêtres n'ont point de balcons en saillie et le cabinet
en encorbellement du 2° étage ne s'y trouve plus.
(Musée Carnavalet, Estampes.)
(2) Le testament du marquis de Villette dans
les Procès du ;'oar,.par A. Fouquier. Paris, 1861,.
p. 4.
(3) Voltaire et la Société française au XVIII'
siècle, par Gustave Desnoireterres, t. VIII, p. 509. . .
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