Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1904-11-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 10 novembre 1904 10 novembre 1904
Description : 1904/11/10 (N6). 1904/11/10 (N6).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58200615
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
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- .......... Page(s) .......... 254
— 260
« Il est temps enfin que la municipalité de
Paris s'occupe de cette translation qui parait
former aujourd'hui le voeu général. Il est
temps enfin qu'elle remplisse un devoir sacré
envers le génie universel qui a le plus honoré
la France, et Paris, où il est né.
«M. Bailly, comme chef de la commune,
est particulièrement invité à prendre en consi-
dération cette demande. A son refus, un grand
nombre de bons citoyens se proposent de se
rendre processionnellement à Scellières et de
rendre, en leur particulier, aux mânes de Vol-
taire, un hommage qu'il avait droit d'atten-
dre du corps municipal, au nom de la Na-
tion (1). »
Par ses décrets des 8 et 30 mai 1791, l'Assem-
blée nationale adopta les dispositions de cette
cérémonie, dont le programme fut relaté au
Moniteur du 20 juin et dans les principaux
journaux de la capitale.
Nous en reproduisons le texte, pris dans la
feuille dirigée par Oh. Villette et qui semble
plus précis que les autres :
« Marche du cortège :
« Le cortège partira du boulevard Saint-
Antoine à huit heures du matin ; suivra les
boulevards jusqu'à la place Louis XV, le quai
des Tuileries, le Pont Royal, le quai Voltaire ;
station devant la maison de M. Charles
Villette, où Voltaire est mort, et son coeur
déposé. Le cortège suivra le quai Voltaire, les
rues Dauphine, de la Comédie et du Théâtre-
Français ; station dans la place, devant le
temple de Melpomène ; la rue des Fossés-M.-
le-Prince, la place S.-Michel, la rue Saint-Hya-
cinthe, la porte Saint-Jacques, la place du
Panthéon Français. » (1)
On n'a pas assez dit que Villette avait été
un peu l'âme de cette translation et que, dans
le monde révolutionnaire, ce fut à lui qu'allè-
rent tous les remerciements, toutes les félicita-
tions. Le Père-Duchêne lui-même, l'ineffable
marchand de fourneaux, qui ne le désigne que
sous l'appellation de « Charles Villette, le bon
citoyen » (2), ne manque pas, en un flatteur
tutoiement, de lui attribuer la réussite du
projet et de le lui dire dans le style pompeux
dont il est coutumier :
« Tu vas triompher des cagots, aimable
Charles, en voyant arriver ici les restes pré-
cieux de cet homme unique, à qui la sombre
hypocrisie avait refusé un tombeau dans sa
patrie, de cet homme expiré presque dans tes
bras, et dont l'amitié t'honora plus que celle des
rois, au-dessus duquel (sic) son génie l'éleva.
Oh ! Villette ! crois-tu que s'ils pouvoient, ces
sinistres corbeaux, qu'il peignit encore plus
noirs qu'ils ne le sont ; crois-tu qu'ils ne refu-
seraient pas de même la sépulture à tous les
patriotes qui leur ont arraché le reste du
masque à l'aide duquel ils cherchoient à se
faire passer pour des colombes. » (3).
Le mari de Belle et Bonne, d'ailleurs,
devenu comme on sait un journaliste militant,
ne veut laisser à personne le soin de raconter
à ses lecteurs fidèles, à ses frères et amis,
ainsi qu'il les dénomme, les prodiges de déco-
ration accomplis par lui à l'occasion de l'apo-
théose de son illustre maître.
Il sut être, il faut en convenir, un artiste
de premier ordre, organisant devant son
hôtel une véritable mise ' en scène digne des
temps antiques.
Son article, peut-on en douter, est plein
d'un enthousiasme débordant, et il s'y lit
aisément entre les lignes que cette grandiose
procession, qui défile à pas lents sous ses fenê-
tres et devant son amphithéâtre, est un peu
son oeuvre et la fille de son inspiration.
Je ne veux en reproduire ici que la partie
(1) Ce fut la commune de Paris qui prit les frais de
la translation à sa charge et qui envoya au monde offi-
ciel les invitations à y assister. En voici une, proba-
blement inédite, conservée aux Archives nationales,
F 4, 1246 :
« A M. Delessart, ministre de l'Intérieur.
« J'ai l'honneur de vous annoncer, Monsieur, que la
translation de Voltaire aura lieu lundi prochain. Le
Directoire me charge de vous inviter à cette céré-
monie. Tous ceux qui ont obtenu la confiance de la
Nation, tous ceux qui aiment à jouir du spectacle de
sa dignité, à la voir juste et reconnaissante, doivent
s'empresser de concourir aux honneurs qu'elle décerne
à un des hommes qui ont le plus contribué à étendre
ses lumières et à lui inspirer des sentiments élevés.
« Paris, le 9 juillet 1791.
« Le procureur général syndic
du Département,
« Signé : PASTORET. »
(1) La Chronique de Paris, n" du lundi 11 juil-
let 179-L
(2) Cent-deuxième lettre bougrement patrio-
tique du véritable Père-Duchène, p. 6.
(3) Quatre-vingtième lettre bougrement patrio-
tique du véritable Pére-Duchène, p. 5,
« Il est temps enfin que la municipalité de
Paris s'occupe de cette translation qui parait
former aujourd'hui le voeu général. Il est
temps enfin qu'elle remplisse un devoir sacré
envers le génie universel qui a le plus honoré
la France, et Paris, où il est né.
«M. Bailly, comme chef de la commune,
est particulièrement invité à prendre en consi-
dération cette demande. A son refus, un grand
nombre de bons citoyens se proposent de se
rendre processionnellement à Scellières et de
rendre, en leur particulier, aux mânes de Vol-
taire, un hommage qu'il avait droit d'atten-
dre du corps municipal, au nom de la Na-
tion (1). »
Par ses décrets des 8 et 30 mai 1791, l'Assem-
blée nationale adopta les dispositions de cette
cérémonie, dont le programme fut relaté au
Moniteur du 20 juin et dans les principaux
journaux de la capitale.
Nous en reproduisons le texte, pris dans la
feuille dirigée par Oh. Villette et qui semble
plus précis que les autres :
« Marche du cortège :
« Le cortège partira du boulevard Saint-
Antoine à huit heures du matin ; suivra les
boulevards jusqu'à la place Louis XV, le quai
des Tuileries, le Pont Royal, le quai Voltaire ;
station devant la maison de M. Charles
Villette, où Voltaire est mort, et son coeur
déposé. Le cortège suivra le quai Voltaire, les
rues Dauphine, de la Comédie et du Théâtre-
Français ; station dans la place, devant le
temple de Melpomène ; la rue des Fossés-M.-
le-Prince, la place S.-Michel, la rue Saint-Hya-
cinthe, la porte Saint-Jacques, la place du
Panthéon Français. » (1)
On n'a pas assez dit que Villette avait été
un peu l'âme de cette translation et que, dans
le monde révolutionnaire, ce fut à lui qu'allè-
rent tous les remerciements, toutes les félicita-
tions. Le Père-Duchêne lui-même, l'ineffable
marchand de fourneaux, qui ne le désigne que
sous l'appellation de « Charles Villette, le bon
citoyen » (2), ne manque pas, en un flatteur
tutoiement, de lui attribuer la réussite du
projet et de le lui dire dans le style pompeux
dont il est coutumier :
« Tu vas triompher des cagots, aimable
Charles, en voyant arriver ici les restes pré-
cieux de cet homme unique, à qui la sombre
hypocrisie avait refusé un tombeau dans sa
patrie, de cet homme expiré presque dans tes
bras, et dont l'amitié t'honora plus que celle des
rois, au-dessus duquel (sic) son génie l'éleva.
Oh ! Villette ! crois-tu que s'ils pouvoient, ces
sinistres corbeaux, qu'il peignit encore plus
noirs qu'ils ne le sont ; crois-tu qu'ils ne refu-
seraient pas de même la sépulture à tous les
patriotes qui leur ont arraché le reste du
masque à l'aide duquel ils cherchoient à se
faire passer pour des colombes. » (3).
Le mari de Belle et Bonne, d'ailleurs,
devenu comme on sait un journaliste militant,
ne veut laisser à personne le soin de raconter
à ses lecteurs fidèles, à ses frères et amis,
ainsi qu'il les dénomme, les prodiges de déco-
ration accomplis par lui à l'occasion de l'apo-
théose de son illustre maître.
Il sut être, il faut en convenir, un artiste
de premier ordre, organisant devant son
hôtel une véritable mise ' en scène digne des
temps antiques.
Son article, peut-on en douter, est plein
d'un enthousiasme débordant, et il s'y lit
aisément entre les lignes que cette grandiose
procession, qui défile à pas lents sous ses fenê-
tres et devant son amphithéâtre, est un peu
son oeuvre et la fille de son inspiration.
Je ne veux en reproduire ici que la partie
(1) Ce fut la commune de Paris qui prit les frais de
la translation à sa charge et qui envoya au monde offi-
ciel les invitations à y assister. En voici une, proba-
blement inédite, conservée aux Archives nationales,
F 4, 1246 :
« A M. Delessart, ministre de l'Intérieur.
« J'ai l'honneur de vous annoncer, Monsieur, que la
translation de Voltaire aura lieu lundi prochain. Le
Directoire me charge de vous inviter à cette céré-
monie. Tous ceux qui ont obtenu la confiance de la
Nation, tous ceux qui aiment à jouir du spectacle de
sa dignité, à la voir juste et reconnaissante, doivent
s'empresser de concourir aux honneurs qu'elle décerne
à un des hommes qui ont le plus contribué à étendre
ses lumières et à lui inspirer des sentiments élevés.
« Paris, le 9 juillet 1791.
« Le procureur général syndic
du Département,
« Signé : PASTORET. »
(1) La Chronique de Paris, n" du lundi 11 juil-
let 179-L
(2) Cent-deuxième lettre bougrement patrio-
tique du véritable Père-Duchène, p. 6.
(3) Quatre-vingtième lettre bougrement patrio-
tique du véritable Pére-Duchène, p. 5,
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