Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1904-11-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 10 novembre 1904 10 novembre 1904
Description : 1904/11/10 (N6). 1904/11/10 (N6).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58200615
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
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rable a été pour quelque chose dans la publica-
tion de la deuxième. Du moins, l'auteur
l'affirme, et nous sommes trop intéressés à le
•croire pour ne voir là qu'une formule de poli-
tesse. Il importe, en effet, que l'amour et le
respect des vestiges du passé se propagent
dans le public, et rien ne peut mieux y aider
jque les livres de M. Hector Hogier.
Sa science aimable et sûre, son esprit aussi
-curieux qu'instruit, nous promènent cette
.fois des arènes de Lutèce au clos Cadet, de la
Grenouillère (quai d'Orsay) à l'hôtel Lepele-
tier de Saint-Fargeau, de la galerie Vivienne à
la butte Montmartre, du château de Bagnolet
au château de Clignancourt, de cent endroits
en cent autres endroits (il y a vingt pages de
table). Et partout, sans insister, mais sans se
lasser, le mot spirituel vient frapper le lecteur,
qui prend ainsi goût à l'érudition.
Sa pointe voltige... une mouche !
Mais c'est une mouche à miel, qui ajoute
rayons sur rayons et nous prépare de succu-
lents gâteaux, découpés en innombrables
tranches pour le plus grand plaisir des gour-
mets d'histoire locale.
Félix HERBET.
36. — Visite des vestiges de l'ancien
château de Choisy.
M. Tesson, au nom de la lre Sous-commis-
sion, dit qu'une visite des restes de l'ancien
château de Choisy-le-Roi a été organisée
d'après les indications données par M. Auge
de Lassus. M. Bonnenfant, architecte de
Choisy-le-Roi, a bien voulu guider les délé-
gués .de la Commission du Vieux Paris, les
mettant à même de faire les constatations qui
font l'objet de la présente communication. Les
membres de la municipalité ainsi que le se-
crétaire de la mairie ont considérablement
aidé les recherches en montrant des docu-
ments précieux sur le passé de leur ville et en
fournissant des renseignements de tradition
récueillis auprès des familles les plus ancien-
nes de la localité.
Au reste, la notice historique de M. Fernand
Bournon, dans la monographie de Choisy-le-
Roi, contient, des indications précises et des
documents abondants qui ont été mis large-
ment à contribution au cours de la visite. ,
c Avant de faire état de ce qui reste de ce
fameux château de Choisy qui fut surtout
eélèbré par ses fêtes et par la société galante
qui s'y rassemblait, il est nécessaire' de tracer
rapidement l'histoire du développement sue
cessif des bâtiments.
Là où se trouve actuellement la nouvelle
mairie de Choisy-le-Roi, existait au xvne siècle
la maison d'un président Gonthier ; Mlle de
Montpensier, la « grande Mademoiselle », en fit
l'acquisition qu'elle raconte dans ses mémoi-
res, à la date de 1680. Elle fit alors édifier par
Jacques II, GABRIEL, grand-père d'Ange Gabriel,
un château formé d'un grand bâtiment avec
deux avant-corps et pavillon central.
EQ 1689, Mlle de Montpensier donna son
château au grand Dauphin, fils de Louis XIV;
mais ce dernier, soucieux de surveiller son
fils, dont la vie était licencieuse en cette
maison éloignée de la cour, en fit échange en
1691 avec le château de Meudon que possédait
Mme de Louvois. Le château de Choisy fut
vendu par M. de Villeroi, gendre de Mme de
Louvois, à la princesse de Conti; M. le duc de
La Vallière, héritier de la princesse de Conti,
le vendit au roi Louis XV en 1739.
Agrandi déjà par la princesse de Conti, le
château de Choisy fut augmenté sans cesse
de dépendances considérables rendues néces-
saires pour loger les personnes de la cour et
les nombreux courtisans qui accompagnaient
le roi pendant ses fréquents séjours dans
cette maison de prédilection où la marquise
de Pompadour et, après elle, la comtesse
du Barry organisaient les fêtes et les orgies /
dont les mémoires du temps nous ont transmis
la relation.
C'est pendant cette période que fut édifié
par Ange Gabriel, le quatrième du nom, un
petit château, décoré somptueusement et
orné des oeuvres d'art des maîtres les plus ré-
putés de l'époque. C'est dans ce petit château
qu'existait une salle à manger dont la table
mobile descendait dans l'étage inférieur et re-
montait toute chargée du service, sans que
les domestiques puissent jeter un coup d'oeil
indiscret sur les scènes d'intimité très fré-
quentes dans cette maison.
Le souvenir des orgies du château de Choisy
s'était conservé à l'époque de la Révolution,
aussi les fureurs populaires déjà très vives
s'exercèrent là tout particulièrement et le
château disparut rapidement. Il ne reste plus
d'apparents que les bâtiments où étaient les
communs qu'une faïencerie occupe actuelle-
ment et deux pavillons placés de chaque côté
de l'entrée faisant face à la grande route de
Versailles. Ces deux petits bâtiments sont
l'oeuvre de Gabriel, le IV 0, ils sont d'une très
belle ordonnance, simple et élégante, ils ne
paraissent pas menacés, maintenant qu'ils
rable a été pour quelque chose dans la publica-
tion de la deuxième. Du moins, l'auteur
l'affirme, et nous sommes trop intéressés à le
•croire pour ne voir là qu'une formule de poli-
tesse. Il importe, en effet, que l'amour et le
respect des vestiges du passé se propagent
dans le public, et rien ne peut mieux y aider
jque les livres de M. Hector Hogier.
Sa science aimable et sûre, son esprit aussi
-curieux qu'instruit, nous promènent cette
.fois des arènes de Lutèce au clos Cadet, de la
Grenouillère (quai d'Orsay) à l'hôtel Lepele-
tier de Saint-Fargeau, de la galerie Vivienne à
la butte Montmartre, du château de Bagnolet
au château de Clignancourt, de cent endroits
en cent autres endroits (il y a vingt pages de
table). Et partout, sans insister, mais sans se
lasser, le mot spirituel vient frapper le lecteur,
qui prend ainsi goût à l'érudition.
Sa pointe voltige... une mouche !
Mais c'est une mouche à miel, qui ajoute
rayons sur rayons et nous prépare de succu-
lents gâteaux, découpés en innombrables
tranches pour le plus grand plaisir des gour-
mets d'histoire locale.
Félix HERBET.
36. — Visite des vestiges de l'ancien
château de Choisy.
M. Tesson, au nom de la lre Sous-commis-
sion, dit qu'une visite des restes de l'ancien
château de Choisy-le-Roi a été organisée
d'après les indications données par M. Auge
de Lassus. M. Bonnenfant, architecte de
Choisy-le-Roi, a bien voulu guider les délé-
gués .de la Commission du Vieux Paris, les
mettant à même de faire les constatations qui
font l'objet de la présente communication. Les
membres de la municipalité ainsi que le se-
crétaire de la mairie ont considérablement
aidé les recherches en montrant des docu-
ments précieux sur le passé de leur ville et en
fournissant des renseignements de tradition
récueillis auprès des familles les plus ancien-
nes de la localité.
Au reste, la notice historique de M. Fernand
Bournon, dans la monographie de Choisy-le-
Roi, contient, des indications précises et des
documents abondants qui ont été mis large-
ment à contribution au cours de la visite. ,
c Avant de faire état de ce qui reste de ce
fameux château de Choisy qui fut surtout
eélèbré par ses fêtes et par la société galante
qui s'y rassemblait, il est nécessaire' de tracer
rapidement l'histoire du développement sue
cessif des bâtiments.
Là où se trouve actuellement la nouvelle
mairie de Choisy-le-Roi, existait au xvne siècle
la maison d'un président Gonthier ; Mlle de
Montpensier, la « grande Mademoiselle », en fit
l'acquisition qu'elle raconte dans ses mémoi-
res, à la date de 1680. Elle fit alors édifier par
Jacques II, GABRIEL, grand-père d'Ange Gabriel,
un château formé d'un grand bâtiment avec
deux avant-corps et pavillon central.
EQ 1689, Mlle de Montpensier donna son
château au grand Dauphin, fils de Louis XIV;
mais ce dernier, soucieux de surveiller son
fils, dont la vie était licencieuse en cette
maison éloignée de la cour, en fit échange en
1691 avec le château de Meudon que possédait
Mme de Louvois. Le château de Choisy fut
vendu par M. de Villeroi, gendre de Mme de
Louvois, à la princesse de Conti; M. le duc de
La Vallière, héritier de la princesse de Conti,
le vendit au roi Louis XV en 1739.
Agrandi déjà par la princesse de Conti, le
château de Choisy fut augmenté sans cesse
de dépendances considérables rendues néces-
saires pour loger les personnes de la cour et
les nombreux courtisans qui accompagnaient
le roi pendant ses fréquents séjours dans
cette maison de prédilection où la marquise
de Pompadour et, après elle, la comtesse
du Barry organisaient les fêtes et les orgies /
dont les mémoires du temps nous ont transmis
la relation.
C'est pendant cette période que fut édifié
par Ange Gabriel, le quatrième du nom, un
petit château, décoré somptueusement et
orné des oeuvres d'art des maîtres les plus ré-
putés de l'époque. C'est dans ce petit château
qu'existait une salle à manger dont la table
mobile descendait dans l'étage inférieur et re-
montait toute chargée du service, sans que
les domestiques puissent jeter un coup d'oeil
indiscret sur les scènes d'intimité très fré-
quentes dans cette maison.
Le souvenir des orgies du château de Choisy
s'était conservé à l'époque de la Révolution,
aussi les fureurs populaires déjà très vives
s'exercèrent là tout particulièrement et le
château disparut rapidement. Il ne reste plus
d'apparents que les bâtiments où étaient les
communs qu'une faïencerie occupe actuelle-
ment et deux pavillons placés de chaque côté
de l'entrée faisant face à la grande route de
Versailles. Ces deux petits bâtiments sont
l'oeuvre de Gabriel, le IV 0, ils sont d'une très
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