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à'huit ou neuf pieds du mur d'enceinte et à
égale distance d'une petite maison qui 1 a servi
depuis de classe à l'école chrétienne. La fossé
fut comblée ; aucun texte n'en indique la place ;
le sol, remué, reprit son niveau; et toute trace
d'inhumation disparut (1). » .
On voit. que la déclaration de Lasne cadre-
rait presque avec la seconde déposition de
Voisin.,-'
Voici encore un document dont la produc-
tion n'était paslàite pour éclairer la question,
déjà cependant assez obscure par elle-même,
et qui fut une pièce de plus versée à l'enquête
conduite par le préfet Angles. C'est la lettre
d'un sieur Pinon Duclos de Volmer indiquant,
lui.aussi, son emplacement.,
, Comme je le dis plus loin,, il ne serait pas
possible aujourd'hui d'utiliser ce document
par trop vague;,mais à l'époque, en 1816, la
tomber du père de'M. Duclos, point de repère
précis, devait encore probablement exister, et
il eût été facile de s'assurer du fait, avancé,
n. ne paraît pas, cependant, que l'on s'y soit
arrêté;:-, ,;--■ • .-; ■■--
:: Oh trouvera ci-après- le texte dé cette lettre :
Lettre de M. Pinon Duclos de Valmer à M. le
'y-Ministre, dey police, lui signalant un autre
-emplacement'pour la Sépulture du Dauphin.
A Son Excellence Monseigneur le comte
. de Cases, ministre secrétaire d'Etat
: J c *:,;;. o.- tau' département'' de là 'police générale.
_,,,,,, .,v; Monseigneur, .-.-,:,-,,
:> Lei:9ijànvi.er,1804: (soitl'an XII de la République,
le,-18,nivôse),- je. faisais.poser, une pierre sur la tombe
dé mon, père,,,au cimetière de Sainte-Marguerite.
ii Lé fossoyeur habituel s'approcha : de : moi. Je liai
conversation avec lui,., d'abord sur le peu d'étendue de
ee,.cimetière,.en, égard à la quantité de corps qu'on y
déposait, .ensuite sur les .vicissitudes humaines. Cet
homme me déclara avec assurance que le Dauphin (ce
fut son propre terme) y avait été inhumé obscuré-
ment, que son corps, d'abord déposé, .dans une fosse
commune, en avait été retiré nuitament et replacé en-
suite isépâïément- à ,peu -de distance de l'endroit! où
nous-nous trouvions'.en ce moment. ; . . ; y
S'Gë;récït(doiiblà'mon' intérêt et: mon attention; je lé
questiùnnaiï.isur :1e.: lieu même, où il-croyait que lé.
oorps., dé i Sa: Majesté: avait'iété placé; il. me le montra
.ay;ec.la,;peUe: qu'il .tenait ,à-,la main. C'était sur!ma
gauche, ;, à jdixThuit pu : vingt, pas. de la tombe de mon
père, c'est-à-dire dans l'onest.plein, puisque je.faisais
face au nord. ,, - ., ',
Non content de cette explication, je le, menai sur le
terrain qu'il m'indiquait et là il m'affirma'de nouveau
que, dans une circonférence de vingt-cinq à trente
pieds, ce saint dépôt devait se retrouver, les pieds
tournés vers le nord.
Suivant ce fossoyeur, la fosse commune où le corps
avait séjourné plusieurs jours avait une direction du
nord au sud et longeait le mur du fond du cimetière,
à gauche de la porte d'entrée, dont elie n'était éloignée
que d'environ trente pas.
Suivant lui encore, il est certain que la personne
qui fut chargée de cette mutation (et j'ai soupçonné
que c'était lui-même parce qu'il mettait beaucoup de
réserve dans sa conversation, ne me connaissant pas)
l'avait fait secrètement et, pour,n'en donner aucun
soupçon, avait pris la précaution de retrancher de la
fosse nouvelle et particulière ce monticule de terre
qu'on remarque ordinairement sur toutes les autres,
car elle était au niveau du terrain dans toute sa su-
perficie.
Cet homme, dont je n'ai jamais su le nom, donnait
à sa narration un caractère de vérité qui m'a vivement
séduit.
C'est dans le ferme croyance où je suis que le corps
de ce malheureux prince dait se retrouver dans le
lieu que j'indique, que je désire obtenir dé Votre
Excellence la permission d'entrer dans le cimetière de
l'église Sainte-Marguerite et, si le temps: a respecté la
tombe de mon père, je me fais fort, en me plaçant
comme j'étais le jour où le fossoyeur me.fit 'ses confi-
dences, d'indiquer pertinement le même endroit que
lui-même m'a indiqué.
J'ai l'honneur, etc.
Signé: PINON DUCLOS OE VALMER,
■ chevalier de la Légion d'honneur,
rue Buffaut, n°I2. •'■''■■
Paris, 20 juin 1816. ..',".'.
A cette lettre est joint, ce mpf administratif :
Le ministre de la police générale a l'honneur de
transmettre à Monsieur le Préfet de'police une lettre
d'un sieur Pinon Duclos de Valmer, relative au lieu
où Seraient ensevelis les restes dû jeune et malheureux
Louis XVn. Il est invité à utiliser ce document, s'il le
croit utile. - ,..-. '.-.'■ '"'
. Ce 20 juin 1816 (1).
On trouvera reproduit en annexe de ce
travail et il a été parlé plus haut d'un plan du
cimetière établi à la date de 1763, donnant
exactement les emplacements des foSsës'com-
munes et des fosses particulières. ■
Un'est pas sans intérêt de constater, à cette
(1) Ibidem^ p.'345.'
(1) Louis XVII, par de Beauchesne, loc'cit. Ed.
de 1866, t. R, p. 366. "'
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