Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1904-02-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 11 février 1904 11 février 1904
Description : 1904/02/11 (N2). 1904/02/11 (N2).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58200526
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
41
de Champigny ; cependant ce petit sanctuaire
de village, autrefois perdu dans le silence des
champs, n'est pas sans valeur ni originalité.
Dès son origine, cette église fut' dédiée à
saint Saturnin, premier évêque de Toulouse et
martyr, dont on voyait jadis l'image avec
celle du taureau que la légende lui attribue en
souvenir de son supplice, reproduite sur les
vitraux et dans quelques autres endroits du
monument. Il'faut croire que, parmi les pre-
miers évêq'uë de Paris, il en est qui vouèrent
une très grande dévotion à ce saint person-
nage, car on compte dans le diocèse parisien
deux autres églises que celle de Champigny
placées sous son vocable : ce sont celles de
Gentilly et de Nogent sur-Marne. Il est même
probable que, au point de vue paroissial, Cham-
pigny .fut, pour commencer, une dépendance
de l'église de Nogent, qui existait dès le
vi? siècle, et que les habitants de Champigny
en .auraient^ par la suite, conservé le titre
patronal pour leur nouvelle paroisse.
! Quoi qu'il en soit, il est déjà question de
l'église de Champigny, en 1067, au sujet de
ses revenus càsuels cédés au prieuré de Saint-
Martih-dës-Champs par Joscelin, premier ar-
chidiacre du diocèse de Paris, qui en jouis-
sait; par donation de l'évêque; depuis cette
•'époque, il en est fait inention dans toutes les
bulles du pape qui confirmèrent les biens de ce
prieuré. En vertu de ces titres, le pouillé pa-
risien transcrit de nouveau au xmB siècle,
marquait, à la nomination du prieur de Saint-
Martin-des-Ohamps, la cure de Champigny^
. ainsi que les deux chapellenies de son église,
Saint-Jacques et Notre-Dame.
On remarque cependant, par les actes de fon-
dation de ces deux chapellenies, l'attention
qu'avaient les évêqueS de Paris d'empêcher
non seulement que les droits des couvents ne
nuisissent aux intérêts des cures, mais encore
de faire en sorte qu'ils fussent utiles aux pa-
roisses elles-mêmes. Voici du reste ce que ces
actes nous apprennent à cet égard.
En 1200, un chanoine de Bourges, appelé
Terric,'et ses deux frères, Pierre, curé de
Saint-Jean-en-Grève, et Jean, simple prêtre,
obtinrent dé fonder, à l'autel de Saint-Jacques,
dans l'église de Saint-Saturnin, un titre de
chapelain, qui serait nommé par le prieur de
jSaiW-Martin-des-Champs, à la condition que
ledit chapelain serait tenu de promettre par
serment de résider dans l'endroit, d'être fidèle
envers le curé pour ce qui regarde ses droits
curiaux,. de ne recevoir aucuns legs ni offran-
des sans son agrément, mais seulement les
fonds que l'on voudrait lui donner pour aug-
menter ses propres revenus ; lequel chapelain
ne pourrait, en outre, célébrer la messe
qu'après la messe paroissiale, etc. En 1210
les deux mêmes frères, dont Pierre était de-
venu sous-chantre de Paris, et Jean, curé de
Bougival, fondèrent dans la même église, une
autre chapellenie à l'autel de la Vierge, sui-
vant à peu près les mêmes clauses et condi-
tions, sauf que le chapelain devait servir de
vicaire en l'absence du curé ; que, si on lui fai-
sait un legs dans la paroisse, la moitié devait
en revenir au curé ; et qu'il ne pourrait jamais
se rendre fermier de l'église ni de l'autel de
Saint-Jacques. Ces deux fondations furent au-
torisées, l'une par l'évêque Odon, et l'autre
par son successeur Pierre de Nemours; elles
subsistèrent jusqu'à la Révolution (1).
Construite sur un plan rectangulaire,
l'église de Champigny comprend une grande
nef, prolongée par un sanctuaire, et deux col-
latéraux ou bas-côtés, terminés, à droite et à
gauche de ce sanctuaire, par deux chapelles
absidales, actuellement placées, l'une sons le
patronage de sainte Geneviève, et l'autre sous
l'invocation de la Vierge.
La grande nef est la partie la plus soignée
et la mieux réussie de l'édifice ; c'est aussi
celle qui a eu le moins à souffrir des restaura-
tions successives qu'on y a faites. Elle com-
prend, dans le sens de la longueur, trois tra-
vées principales séparées par des piliers rec-
tangulaires, auxquels sont adossés de hautes
colonnettee engagées, dont le chapiteau re-
çoit la retombée des nervures ogivales, des
arcs doubleaux et des formerets de la voûte.
Chacune de ces travées comporte deux ar-
cades en arc brisé, qui s'appuient de part et
d'autre sur les piliers susdits et sont portées
au milieu sur une colonne cylindrique, dont
le chapiteau est remarquablement travaillé.
Au-dessus de ces deux arcades s'ouvre une
galerie de tribunes, appelée triforium parce
qu'elle est ordinairement formée de trois
baies, tandis que ici on peut remarquer
qu'elle en compte quatre, en arc ogival et à
doubles colonnettes. Dans le triforium de la
troisième travée, auprès du choeur, les dou-
bles colonnettes sont remplacées par de sim-
ples petits piliers carrés à chanfreins. Au-
(1) L'abbé Lebeuf, Histoire de la ville et de
tout le diocèse de Paris, édition de 1883, t. IV,
p. 468 à 471.
de Champigny ; cependant ce petit sanctuaire
de village, autrefois perdu dans le silence des
champs, n'est pas sans valeur ni originalité.
Dès son origine, cette église fut' dédiée à
saint Saturnin, premier évêque de Toulouse et
martyr, dont on voyait jadis l'image avec
celle du taureau que la légende lui attribue en
souvenir de son supplice, reproduite sur les
vitraux et dans quelques autres endroits du
monument. Il'faut croire que, parmi les pre-
miers évêq'uë de Paris, il en est qui vouèrent
une très grande dévotion à ce saint person-
nage, car on compte dans le diocèse parisien
deux autres églises que celle de Champigny
placées sous son vocable : ce sont celles de
Gentilly et de Nogent sur-Marne. Il est même
probable que, au point de vue paroissial, Cham-
pigny .fut, pour commencer, une dépendance
de l'église de Nogent, qui existait dès le
vi? siècle, et que les habitants de Champigny
en .auraient^ par la suite, conservé le titre
patronal pour leur nouvelle paroisse.
! Quoi qu'il en soit, il est déjà question de
l'église de Champigny, en 1067, au sujet de
ses revenus càsuels cédés au prieuré de Saint-
Martih-dës-Champs par Joscelin, premier ar-
chidiacre du diocèse de Paris, qui en jouis-
sait; par donation de l'évêque; depuis cette
•'époque, il en est fait inention dans toutes les
bulles du pape qui confirmèrent les biens de ce
prieuré. En vertu de ces titres, le pouillé pa-
risien transcrit de nouveau au xmB siècle,
marquait, à la nomination du prieur de Saint-
Martin-des-Ohamps, la cure de Champigny^
. ainsi que les deux chapellenies de son église,
Saint-Jacques et Notre-Dame.
On remarque cependant, par les actes de fon-
dation de ces deux chapellenies, l'attention
qu'avaient les évêqueS de Paris d'empêcher
non seulement que les droits des couvents ne
nuisissent aux intérêts des cures, mais encore
de faire en sorte qu'ils fussent utiles aux pa-
roisses elles-mêmes. Voici du reste ce que ces
actes nous apprennent à cet égard.
En 1200, un chanoine de Bourges, appelé
Terric,'et ses deux frères, Pierre, curé de
Saint-Jean-en-Grève, et Jean, simple prêtre,
obtinrent dé fonder, à l'autel de Saint-Jacques,
dans l'église de Saint-Saturnin, un titre de
chapelain, qui serait nommé par le prieur de
jSaiW-Martin-des-Champs, à la condition que
ledit chapelain serait tenu de promettre par
serment de résider dans l'endroit, d'être fidèle
envers le curé pour ce qui regarde ses droits
curiaux,. de ne recevoir aucuns legs ni offran-
des sans son agrément, mais seulement les
fonds que l'on voudrait lui donner pour aug-
menter ses propres revenus ; lequel chapelain
ne pourrait, en outre, célébrer la messe
qu'après la messe paroissiale, etc. En 1210
les deux mêmes frères, dont Pierre était de-
venu sous-chantre de Paris, et Jean, curé de
Bougival, fondèrent dans la même église, une
autre chapellenie à l'autel de la Vierge, sui-
vant à peu près les mêmes clauses et condi-
tions, sauf que le chapelain devait servir de
vicaire en l'absence du curé ; que, si on lui fai-
sait un legs dans la paroisse, la moitié devait
en revenir au curé ; et qu'il ne pourrait jamais
se rendre fermier de l'église ni de l'autel de
Saint-Jacques. Ces deux fondations furent au-
torisées, l'une par l'évêque Odon, et l'autre
par son successeur Pierre de Nemours; elles
subsistèrent jusqu'à la Révolution (1).
Construite sur un plan rectangulaire,
l'église de Champigny comprend une grande
nef, prolongée par un sanctuaire, et deux col-
latéraux ou bas-côtés, terminés, à droite et à
gauche de ce sanctuaire, par deux chapelles
absidales, actuellement placées, l'une sons le
patronage de sainte Geneviève, et l'autre sous
l'invocation de la Vierge.
La grande nef est la partie la plus soignée
et la mieux réussie de l'édifice ; c'est aussi
celle qui a eu le moins à souffrir des restaura-
tions successives qu'on y a faites. Elle com-
prend, dans le sens de la longueur, trois tra-
vées principales séparées par des piliers rec-
tangulaires, auxquels sont adossés de hautes
colonnettee engagées, dont le chapiteau re-
çoit la retombée des nervures ogivales, des
arcs doubleaux et des formerets de la voûte.
Chacune de ces travées comporte deux ar-
cades en arc brisé, qui s'appuient de part et
d'autre sur les piliers susdits et sont portées
au milieu sur une colonne cylindrique, dont
le chapiteau est remarquablement travaillé.
Au-dessus de ces deux arcades s'ouvre une
galerie de tribunes, appelée triforium parce
qu'elle est ordinairement formée de trois
baies, tandis que ici on peut remarquer
qu'elle en compte quatre, en arc ogival et à
doubles colonnettes. Dans le triforium de la
troisième travée, auprès du choeur, les dou-
bles colonnettes sont remplacées par de sim-
ples petits piliers carrés à chanfreins. Au-
(1) L'abbé Lebeuf, Histoire de la ville et de
tout le diocèse de Paris, édition de 1883, t. IV,
p. 468 à 471.
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