Sr Noyel, et que pour prévenir qu'elle ne devienne à l'avenir un cul de sacq qu'il plaise au Roy ordonner qu'elle sera continuée de même largeur et de ligne droite au travers de ladite place en triangle, et qu'il soit formé au devant du portail de l'église de S"-Mar- guerite Une demie lune de dix neuf toises d'ouverture sur cinq toises. de profondeur et que la rue de bas froid,soit continuée de ligne droite et de même largeur qu'au carrefour de la rue de.Charonne, le tout suivant et ainsy qu'il est figuré et cotté sur le plan joint à mon présent rapport.
Fait et présenté au Bureau de la Ville ce vingt troi- sième février, mil sept cent vingt quatre. Signé: BEAUSIRE (1). '
A ce rapport est joint un plan sommaire dressé par Jean Beausire et montrant fort clairement la rue projetée, partant du fau- bourg Saint-Antoine, à peu près à égale dis- tance des rues Sainte-Marguerite et Saint- Bernard et venant déboucher juste en face du portail de l'église, à travers le triangle tant disputé et au centre de la demi-lune men- tionnée dans la pièce ci-dessus.
Le rapport de Jean Beausire fut adopté par le Bureau de ville, le 21 mars 1724, mais ne reçut pas d'exécution, du moins en ce qui con- cerne la rue à ouvrir sur lés marais du sieur Noyel (2). On ne fit que la demi-lune qui se voit encore aujourd'hui et qui n'est pas sans intriguer bien des passants. Elle est repré- sentée pour la première fois dans le plan de Roussel daté de 1731. '"
En 1730, le mur du cimetière donnant sur la rue Saint-Bernard menaçant ruine, une re- quête est adressée par la paroisse afin de le faire reconstruire sur huit toises-de long et après'un nouvel alignement :
Du 4" juin 1730. .
A nosseigneurs lés Présidons trésoriers de France,
Supplient humblement, les curé et.marguilliers de l'oeuvre, et fabrique S,l!-Marguerite,,' Faubourg Saint- Antoine, en, cette qualité, propriétaires de leur église sise rue Saint-Bernard, qu'il vous plaise leur permet- tre de faire reconstruire environ huit toises, du mur de clôture du cimetière de la d. église, sur lad. rue S'- Bernard, A cet effet, nommer tels de vous qu'il vous plaira pour leur en donner allignement sur les anciens vestiges et vous ferez bien.
.'; Commis le 9 juin 1730, M. Maigret rendit, le 13. suivant, une ordonnance d'alignement disant : :. > >•■
Nous avons donné le dit alhgnement de droite ligne en . supprimant les irrégularités ; et, afin qu'il soit ainsi exécuté, seront les d. premières assises de. la d. partie du mur à reconstruire près d'une droite ligne tendue et présentée par un bout à là première assise bâtiment joignant lé d. mur et par l'autre bout au pied droit à gauche de la porte du cimetière.... Signé : MAIGRET (1).
A cent ans de là, en 1832, le 22 avril, une opération dû même genre devait encore avoir lieu par suite d'un nouvel alignement donné à la rue Saint-Bernard. Le cimetière, alors désaf- fecté, perdit une superficie d'environ 92 mè- tres ; le mur de clôture sur ladite rue fut reconstruit vers l'intérieur en laissant à la voie publique une bordure d'environ 37'mè- tres de longueur sur 2 m. 50 c. de largeur. Ce qui, comme jele dis, fut autant de pris sur l'ancienne nécropole (2). Par conséquent, le mur actuel, avec sa porte charretière et sa petite entrée près de la maison du gardien, n'est plus le mur ancien, mais bien celui qui fut édifié en 1832. La porte dé jadis, celle.par où l'on pénétrait dans le champ de repos avant 1832, était située immédiatement à gauche du portail de l'église, dans la saillie formée par l'ancien mur démoli et avait une position per^ pendiculaire à la rue en raison de son établis- sement dans le retour de lamuraille. Si l'on examine de près la maison du gardien, on se rend facilement compte : qu'elle perdit aussi une bonne partie de. sa superficie à la suite de ce retranchement ; la toiture modifiée, la mou-. luration interrompue, indiquent visiblement les modifications qui lui furent apportées.
Sans avoir autrement diminué de superficie, ainsi que je viens de le faire remarquer, le cimetière de Sainte-Marguerite ne fut pas, du- rant sa longue carrière, sans perdre quelques petites parties de son étendue. En 1703 la cha- pelle de la Communion (transept gauche) fut édifiée sur une partie de son 1 sol et lerogna d'autant. Piganiol de la Force, qui a fortement pillé ce sujet l'opuscule de l'avocat Lescuyer, s'exprime ainsi à son sujet :
En 1703 les marguilliers firent bâtir à la suite dé la croisée qui est à gauche entrant par le portail de l'é- glise une grande chapelle delà CommunionUe quatre toises de large sur sept toises de long, le tout dans
(1) Archives nationales, Q 11239.
(2) On désignait alors sous le nom. de marais les terrains de jardinage employés par les maraîchers.
(1) Archives nationales^ S. 3438-3439; -..-•.■
(2) C'est d'après le plan annexé au décret du 24 décembre 1856 approuvant un nivellement général de la rue Saint-Bernard que le service d'Architecture a indiqué la cote- dé 2 ? m. 50 ci • comme celle • du : retran- chement opéré sur l'ancien cimetière Sainte-Marguérité:
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