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Providence, qui ne cachent point la lumière sous le boisseau, mais s'em-
pressent de communiquer leurs découvertes utiles. En envoyant son
grand ouvrage tartare à l'Académie, Parrenin y joignit une collection de
plantes médicinales recueillies en Chine et dont il donna la description. Il
voulait faire profiter sa patrie des productions du pays qu'il habitait, et'
populariser en Europe l'usage de quelques plantes utiles qui y étaient à
peu près ignorées. Je n'en citerai que deux; c'est d'abord la rhubarbe,
déjà connue par son usage, mais dont il donna le premier une connais-
sance plus exacte et une description curieuse; c'est ensuite le gin-
seng (1), si salutaire, dit-il, pour rétablir les forces perdues par le tra-
vail ou par de longues maladies.
Parrenin connaissait la botanique de la Chine et de la Tartarie, autant
que cette connaissance était possible à un Européen. Pendant ses longs,
voyages à la suite de l'empereur, il avait examiné les productions de ce
pays, et il indique dans ses lettres les plantes et les animaux les plus re-
marquables qu'il a rencontrés, les uns semblables à ceux d'Europe, les
autres totalement inconnus. Cette idée générale de la botanique et de
la zoologie chinoise est sans doute bien incomplète. Mais elle montre
que Parrenin ne laissait jamais échapper une occasion de s'instruire et
de communiquer les connaissances qu'il avait acquises.
L'Académie,des sciences ne pouvait que gagner à entretenir, par un
tel intermédiaire, des relations d'études entre la France et la Chine.
Elle voulut lui témoigner sa reconnaissance en lui envoyant la collec-
tion complète de ses Mémoires, et depuis ce temps jusqu'à sa mort, le
missionnaire reçut régulièrement les ouvrages que publiait cette savante
compagnie. Fontenelle lui écrivit pour le remercier. Il le fit avec cette
délicatesse exquise, quoiqu'un peu maniérée, qu'il mettait dans tout ce
qu'il disait. Fréret, qui composait un livre sur l'antiquité de la chronologie
chinoise, demanda plusieurs fois des éclaircissements à Parrenin, et le
cite comme autorité dans ses écrits. (2).
C'est surtout avec Dortous de Mairan, directeur de l'Académie des
sciences et l'un des quarante de l'Académie française, que Parrenin eut la
(1) La variété de gin-seng qu'envoie Parrenin se nomme en chinois hia-tsao-tom-
chani, c'est-à-dire herbe en été et ver en hiver, parce qu'en hiver cette plante prend
absolument la figure d'un ver de couleur jaunâtre. Mais, M. de Réaumur a montré que
c'est vraiment un ver qui s'attache à la plante, et qu'il faut distinguer les deux substan-
ces. (Voir les Mémoires de l'Académie, 1726.)
(2) Mémoires de l'Académie des inscriptions, etc., tome XXIII, page 397, et tome XXIX,
page 479.
Providence, qui ne cachent point la lumière sous le boisseau, mais s'em-
pressent de communiquer leurs découvertes utiles. En envoyant son
grand ouvrage tartare à l'Académie, Parrenin y joignit une collection de
plantes médicinales recueillies en Chine et dont il donna la description. Il
voulait faire profiter sa patrie des productions du pays qu'il habitait, et'
populariser en Europe l'usage de quelques plantes utiles qui y étaient à
peu près ignorées. Je n'en citerai que deux; c'est d'abord la rhubarbe,
déjà connue par son usage, mais dont il donna le premier une connais-
sance plus exacte et une description curieuse; c'est ensuite le gin-
seng (1), si salutaire, dit-il, pour rétablir les forces perdues par le tra-
vail ou par de longues maladies.
Parrenin connaissait la botanique de la Chine et de la Tartarie, autant
que cette connaissance était possible à un Européen. Pendant ses longs,
voyages à la suite de l'empereur, il avait examiné les productions de ce
pays, et il indique dans ses lettres les plantes et les animaux les plus re-
marquables qu'il a rencontrés, les uns semblables à ceux d'Europe, les
autres totalement inconnus. Cette idée générale de la botanique et de
la zoologie chinoise est sans doute bien incomplète. Mais elle montre
que Parrenin ne laissait jamais échapper une occasion de s'instruire et
de communiquer les connaissances qu'il avait acquises.
L'Académie,des sciences ne pouvait que gagner à entretenir, par un
tel intermédiaire, des relations d'études entre la France et la Chine.
Elle voulut lui témoigner sa reconnaissance en lui envoyant la collec-
tion complète de ses Mémoires, et depuis ce temps jusqu'à sa mort, le
missionnaire reçut régulièrement les ouvrages que publiait cette savante
compagnie. Fontenelle lui écrivit pour le remercier. Il le fit avec cette
délicatesse exquise, quoiqu'un peu maniérée, qu'il mettait dans tout ce
qu'il disait. Fréret, qui composait un livre sur l'antiquité de la chronologie
chinoise, demanda plusieurs fois des éclaircissements à Parrenin, et le
cite comme autorité dans ses écrits. (2).
C'est surtout avec Dortous de Mairan, directeur de l'Académie des
sciences et l'un des quarante de l'Académie française, que Parrenin eut la
(1) La variété de gin-seng qu'envoie Parrenin se nomme en chinois hia-tsao-tom-
chani, c'est-à-dire herbe en été et ver en hiver, parce qu'en hiver cette plante prend
absolument la figure d'un ver de couleur jaunâtre. Mais, M. de Réaumur a montré que
c'est vraiment un ver qui s'attache à la plante, et qu'il faut distinguer les deux substan-
ces. (Voir les Mémoires de l'Académie, 1726.)
(2) Mémoires de l'Académie des inscriptions, etc., tome XXIII, page 397, et tome XXIX,
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