- Aller à la page de la table des matièresNP
- TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS LE TRENTE-CINQUIEME VOLUME (IIIe SERIE) DE LA REVUE DE PARIS
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 26
- .......... Page(s) .......... 43
- .......... Page(s) .......... 53
- .......... Page(s) .......... 60
- .......... Page(s) .......... 73
- .......... Page(s) .......... 94
- .......... Page(s) .......... 106
- .......... Page(s) .......... 125
- .......... Page(s) .......... 145
- .......... Page(s) .......... 176
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 221
- .......... Page(s) .......... 272
- .......... Page(s) .......... 263
218 REVUE DE PARIS.
revenu avec une femme jeune et belle, presque aussi jeune, presque aussi
belle qu'Ernestine. Et voilà bien pourquoi le comte de Germigny a tant de
hâte de marier sa nièce ! Il n'est ni jeune ni beau, lui; il est conseiller d'état,
jaloux par-dessus le marché; il redoute les galans, il comprend qu'Ernestine
doit les attirer autour de la comtesse; il n'est pas fâché que son ami Richard
le débarrasse de cette brebis appétissante qui ne manquerait pas de faire
accourir dans sa maison tous les loups et tous les lions du voisinage.
Cependant savez-vous quel motif amène le bel Albert à l'hôtel du comte de
Germigny? Le bel Albert, qui ne sait pas la comtesse mariée et qui l'a jadis
aimée à Bruxelles, non sans de doux allègemens à son martyre, vient de-
mander la comtesse en mariage. Vous jugez de son trouble et de sa douleur,
lorsqu'il apprend, le malheureux jeune homme, que sa fiancée est depuis six
mois la légitime épouse d'un conseiller d'état! Tandis qu'ils pleurent tous
deux et se lamentent, Ernestine, imagination vive et prompte, ne doute pas
que ce beau jeune homme ne soit l'époux qu'elle a vu tant de fois dans ses
rêves. C'est ainsi que se noue cette petite intrigue, que relèvent çà et là avec
bonheur quelques mots spirituels, quelques scènes habilement tracées. Richard
est jaloux d'Ernestine, le comte est jaloux de sa femme. Quelle proie est-il
venu chercher, le lionceau diplomate? La nièce ou la tante? Ernestine ou la
comtesse? La jeune fille ou l'épouse infidèle? C'est là la question. Tout ceci est
fort égayé par la bonhomie de Ferville et par la grâce de Mme Doche. Bref,
après bien des traverses et des complications de tout genre, tout ce monde
finit par s'arranger à l'amiable. Albert épouse Ernestine qu'il a compromise
pour sauver la tante; le comte croit plus fort que jamais à la vertu de la com-
tesse , et le bonhomme Richard, qui a tout vu et tout compris, se frotte les
mains et rit en lui-même, comme un vieux renard qui vient de jouer quelque
bon tour de sa façon.
Ce qui n'empêche pas que Théaulon n'ait été un homme d'infiniment de
verve et d'esprit. Le premier il soumit le vaudeville à l'influence des idées nou-
velles qui tendaient à régénérer le théâtre. Il tenta plus d'une révolution dans
le paisible empire de Momus. I! fut le Hugo du couplet et le Shakespeare de
la ritournelle. Ses amis l'aimaient et le pleurent. Il était cher au public qu'il
amusa durant vingt-cinq ans et plus, et qu'il amusera long-temps encore après
sa mort. En ce temps triste et sombre, on ne saurait avoir trop de reconnais-
sance pour ces joyeux esprits qui ont égayé nos ennuis et déridé nos fronts.
Au Palais-Royal, le Caporal et la Payse est une folie d'assez mauvais
goût, mais une folie pourtant; qu'à ce titre il lui soit pardonné! M. Ravel est
excellent dans le rôle d'Exupère. Nous avions bien dit que ce jeune homme
prendrait place parmi les meilleurs comiques des petits théâtres. C'est fait, et
nous n'en savons guère à cette heure qui puissent lui être légitimement pré-
féré. II manque, il est vrai, des avantages que la nature a départis à quelques-
uns de ses rivaux; Hyacinthe a son nez, Alcide a sa voix; mais il est beau,
comme Ravel, de ne rien devoir qu'à soi-même.
Au théâtre des Variétés le Sire de Baudricourt. Mais c'est bien du sire
revenu avec une femme jeune et belle, presque aussi jeune, presque aussi
belle qu'Ernestine. Et voilà bien pourquoi le comte de Germigny a tant de
hâte de marier sa nièce ! Il n'est ni jeune ni beau, lui; il est conseiller d'état,
jaloux par-dessus le marché; il redoute les galans, il comprend qu'Ernestine
doit les attirer autour de la comtesse; il n'est pas fâché que son ami Richard
le débarrasse de cette brebis appétissante qui ne manquerait pas de faire
accourir dans sa maison tous les loups et tous les lions du voisinage.
Cependant savez-vous quel motif amène le bel Albert à l'hôtel du comte de
Germigny? Le bel Albert, qui ne sait pas la comtesse mariée et qui l'a jadis
aimée à Bruxelles, non sans de doux allègemens à son martyre, vient de-
mander la comtesse en mariage. Vous jugez de son trouble et de sa douleur,
lorsqu'il apprend, le malheureux jeune homme, que sa fiancée est depuis six
mois la légitime épouse d'un conseiller d'état! Tandis qu'ils pleurent tous
deux et se lamentent, Ernestine, imagination vive et prompte, ne doute pas
que ce beau jeune homme ne soit l'époux qu'elle a vu tant de fois dans ses
rêves. C'est ainsi que se noue cette petite intrigue, que relèvent çà et là avec
bonheur quelques mots spirituels, quelques scènes habilement tracées. Richard
est jaloux d'Ernestine, le comte est jaloux de sa femme. Quelle proie est-il
venu chercher, le lionceau diplomate? La nièce ou la tante? Ernestine ou la
comtesse? La jeune fille ou l'épouse infidèle? C'est là la question. Tout ceci est
fort égayé par la bonhomie de Ferville et par la grâce de Mme Doche. Bref,
après bien des traverses et des complications de tout genre, tout ce monde
finit par s'arranger à l'amiable. Albert épouse Ernestine qu'il a compromise
pour sauver la tante; le comte croit plus fort que jamais à la vertu de la com-
tesse , et le bonhomme Richard, qui a tout vu et tout compris, se frotte les
mains et rit en lui-même, comme un vieux renard qui vient de jouer quelque
bon tour de sa façon.
Ce qui n'empêche pas que Théaulon n'ait été un homme d'infiniment de
verve et d'esprit. Le premier il soumit le vaudeville à l'influence des idées nou-
velles qui tendaient à régénérer le théâtre. Il tenta plus d'une révolution dans
le paisible empire de Momus. I! fut le Hugo du couplet et le Shakespeare de
la ritournelle. Ses amis l'aimaient et le pleurent. Il était cher au public qu'il
amusa durant vingt-cinq ans et plus, et qu'il amusera long-temps encore après
sa mort. En ce temps triste et sombre, on ne saurait avoir trop de reconnais-
sance pour ces joyeux esprits qui ont égayé nos ennuis et déridé nos fronts.
Au Palais-Royal, le Caporal et la Payse est une folie d'assez mauvais
goût, mais une folie pourtant; qu'à ce titre il lui soit pardonné! M. Ravel est
excellent dans le rôle d'Exupère. Nous avions bien dit que ce jeune homme
prendrait place parmi les meilleurs comiques des petits théâtres. C'est fait, et
nous n'en savons guère à cette heure qui puissent lui être légitimement pré-
féré. II manque, il est vrai, des avantages que la nature a départis à quelques-
uns de ses rivaux; Hyacinthe a son nez, Alcide a sa voix; mais il est beau,
comme Ravel, de ne rien devoir qu'à soi-même.
Au théâtre des Variétés le Sire de Baudricourt. Mais c'est bien du sire
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97.39%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97.39%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 225/303
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5802482s/f225.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5802482s/f225.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5802482s/f225.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5802482s/f225.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5802482s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5802482s
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5802482s/f225.image × Aide