Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1873-09-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 21 septembre 1873 21 septembre 1873
Description : 1873/09/21 (A39,N43)-1873/09/27. 1873/09/21 (A39,N43)-1873/09/27.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57949060
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
350
LE MENESTREL
— Le S septembre, jour de la Nativité, et le dimanche suivant, on a célébré
en Alsace une vieille fête musicale, interrompue depuis trois ans par la guerre
et l'invasion. C'est une coutume qui date du quinzième siècle, le Pfifferdâ (fête '
des Auteurs)y'qui est encore vivacc à Ribcauvillé, où elle a pris naissance. A
l'époque reculée où elle fut instituée, les ménétriers des environs se réunirent
en corporation, sous le patronage du comte de Ribeauville, qui leur donna des
statuts et des franchises, respectés par les rois de France et les empereurs
d'Allemagne. Ils avaeintle droit de se gouverner eux-mêmes et de se nommer
un roi, Pifjérl-oenig, dont la juridiction s'étendait sur tous les musiciens de la
province. La corporation s'accrut rapidement et dans de telles proportions,
qu'il devint nécessaire de la scinder en trois circonscriptions distinctes: la pre-
mière, composée des ménétriers du Sondgau, la deuxième de ceux de la Haute-
Alsace, et la troisième formée de tous les râcleurs qui parcouraient la basse
Alsace. Les membres du deuxième clan, qui se réunissaient à Ribeauvillé, se
rassemblaient le jour delà Nativité, à l'hôtel du Soleil, d'où ils se rendaient en
corps à l'église de la paroisse. Après La messe, ils se dirigeaient sur le château,
où s'organisait un concert qui se terminait par un grand banquet. On y faisait
naturellement de copieuses libations, et les musiciens montraient dans cette
occasion qu'ils étaient dignes de la réputation qu'on leur a donnée, et qu'ils
n'avaient pas leurs pareils pour vider un pot ou siffler une bouteille. Toutefois
après le repas on reprenait son sérieux et l'on tenait les assises de la corpora-
tion, où le roi jugeait les différends survenus entre ses sujets, et recevait aussi
les nouveaux membres qui aspiraient a l'honneur de faire partie delà Société.
Ces;différentcs cérémonies se sont renouvelées cette année, dans leurs moindres
détails et avec tout le respect qu'on doit à des coutumes trois ou quatre fois
séculaires.
— Les organistes allemands tendent à se former en Société de secours mu-
tuels et à fonder une caisse de pensions. Une première réunion, pour jeter
les bases de cette nouvelle association, a eu lieu dans le courant du mois, à
Berlin. On est tombé d'accord sur les questions de principes et l'idée entrera
sans doute dans la période pratique avec la nouvelle réunion qui doit avoir
lieu dans les premiers jours d'octobre.
— A l'occasion du mariage du grand-duc de Saxe-Weimar, une belle fête
musicale sera célébrée au château de la Wartbou.rg, dans la grande salle où
Wagner a placé la scène principale de son Tannhoeuser. C'est Liszt qui s'est
chargé d'écrire la cantate do circonstance.
— Au théâtre populaire de la Walhalla de Berlin on applaudit depuis quel-
ques jours un orchestre symphonique d'un genre tout nouveau. C'est la société
des Montagnards de l'Apennin qui s'y fait entendre, dans des danses et des ou-
vertures transcrites pour l'instrument national, l'Ocarina, très-répandu chez
les pâtres des montagnes italiennes. L'Ocarina, qui emprunte son nom à l'oca,
l'oie, à cause de sa forme qui ressemble vaguement à celle de ce palmipède
criard, est un instrument en terre glaise, percé de trous comme la flûte, avec
laquelle du reste son timbre a beaucoup d'analogie. Les Montagnards de l'A-
pennin s'en servent avec une grande adresse et sont d'une force étonnante sur
le trémolo, qu'ils placent à tout propos dans leurs mélodies. Ils ont naturelle-
ment des ocarine de différentes grandeurs, en sorte que leur orchestre em-
brasse une étendue de quatre octaves. Les basses néanmoins sont faibles et
sourdes et le registre élevé est quelque peu strident, mais dans les régions
moyennes le son des ocarine est très-agréable et produit un effet curieux et
bizarre. Après leur tournée en Allemagne, les Montagnards de l'Apennin vou-
dront sans doute se faire entendre à Paris et se décideront à traverser le Rhin.
Les canards l'ont bien passé.
— S'il faut en croire la Nouvelle Presse libre de Vienne, Johann Strauss,
l'inimitable compositeur de valses allemandes, s'occuperait en ce moment
d'écrire un grand opéra-bouffe destiné au théâtre parisien du passage
Choiseul.
— MUc Virginie Gungl, la. fille du compositeur de musique de danse, vient de
l'aire ses premiers pas sur le théâtre de Schwerin. Elle a.débuté parle rôle
d'Agathe du Freischiitz, et, à ce qu'on assure, avec un talent plein de promesses.
—Pendant son. séjour à Vienne, le roi d'Italie a conféré, entre autres décora-
tions, la croix d'officier de sa couronne à M. S. de Marchesi, compositeur et
professeur distingué, auteur de plusieurs traités estimés sur l'art du chant.
— Un chanteur très-apprécié en Allemagne, Théodore Formés, vient d'être
frappé subitement d'aliénation mentale. Le malheureux artiste a été interné
dans une maison de santé de Dusseldorf.
— Il est beau d'honorer les morts illustres, mais il ne faut pas oublier les
vivants. Nous avons annoncé dernièrement qu'on avait, ouvert une souscrip-
tion pour élever un monument à la gloire de Marschner, l'auteur du Vampire
et de la Juive et le Templier. Or, pendant qu'on dressait une statue au père,
on laissait sa fille unique mourir de besoin, à Hanovre même, la ville natale
du compositeur. Cette pauvre femme s'était mariée avec un officier au service
du Sleswig-Holstein, que ses blessures avaient condamné à la retraite. La
petite pension ne suffisant pas à faire vivre sa nombreuse famille, — elle avait
sept enfants, — la courageuse mère avait tenté à plusieurs reprises d'ouvrir un
pensionnat déjeunes filles et de tirer parti de l'éducation brillante que son
père lui avait l'ail donner. Voyant qu'elle ne réussissait à rien, elle s'est pendue
dans un accès de désespoir.
— Voici le programme de la prochaine fête musicale qui doit se donner à
Zurich : le Triumphlied de Brahms, la troisième partie du Faust de Schumann,
la neuvième symphonie de Beethoven et l'oratorio Josué, de HsendeL
— Grand succès au teatro Pagliano de Florence pour la Scmiramidc et ses
interprètes. ;.a pompeuse partition.de. Rossini a trouvé, paraît-il, un excellent
Arsace dans la Dory. On vante également le baryton Merly et la Ronzi-
Checchi. Le duo final entre Arsace et Scmiramide, dit le journal il Bellini, a
excité le plus grand enthousiasme.
— Le teatro Apollo de Rome s'ouvrira décidément le 1er octobre avec le
Freischiitz de Weber. C'est la première apparition de Samiel dans les murs
sacrés de la ville éternelle. Que vont penser les' petits abbale de cette musique
endiablée ?
— 11 résulte d'un article de la Capitale, du 17, qu'aujourd'hui encore on
compte à Rome 3S contraltistes ou sopranistes masculins altachésaux églises,
le plus grand nombre à la chapelle Sixtine.'
PARIS ET DÉPARTEMENTS
La nouvelle partition à laquelle travaille en ce moment l'auteur de
Mignon et d'Hamlct est celle de Francesca di Rimini, poème de M. Jules Bar-
bier et Michel Carré. Bien qu'assez avancée, cette grande oeuvre ne sera cer-
tainement pas prête pour l'hiver 1874. On sait, d'une part, tous les soins
apportés à ses moindres travaux par Ambroise Thomas, et de l'autre,
avec quelle conscience il remplit ses absorbantes fonctions de directeur du Con-
servatoire. Il faut donc prévoir des retards inévitables, mais en attendant
Francesca di Rimini, les dilettantes seront appelés à juger de la transformation
de Psyché en opéra de genre. Indépendamment des récits chantés destinés à
remplacer les dialogues parlés, de notables modifications auraient été apportées
par les auteurs à cette belle partition, placée si haut dans l'estime des con-
naisseurs. Le troisième acte notamment serait devenu des plus émouvants,
des plus dramatiques. La place de la Psyché d'Ambroise Thomas est indiquée
entre sa Mignon et son Hamlet.
— Nous avons annoncé l'heureuse traversée de Christine Nilsson, se ren-
dant de Liverp.ool à New-York; nous apprenons, d'autre part, la bonne arrivée
en Amérique du steamer français sur lequel s'étaient embarqués Capoul, Mau-
rel, Campanini, Nanetti et Ci 0. Sauf les premiers jours, encore placés sous
l'influence de la tempête qui venait d'agiter si profondément l'Océan, la tra-
versée s'est accomplie dans les meilleures conditions, mais partout, sur leur
passage à travers l'Océan, nos artistes ont pu suivre les douloureuses traces
du mauvais temps auquel ils avaient échappé. Plusieurs navires démâtés, dont
un la quille en l'air, des débris de toute sorte, humains et autres, car le stea-
mer uRussia" avait eu son pont complètement balayé par la mer, s'étant
trouvé au centre d'un terrible cyclone. Ce sont là des détails qui devraient
refroidir le goût de nos artistes pour l'Amérique, mais le Nouveau-Monde est
si attrayant, si enthousiaste, et les dollars y sont si abondants, qu'on n'y re-
garde pas de trop près. M. Max Strakosch attendait au port ses illustres pension-
naires, qui doivent ouvrir la saison italienne de l'Académie de musique de
New-York cette semaine même.
— Mm 0 Adelina Patti quitte Paris demain lundi pour se rendre à Vienne,
puis à Saint-Pétersbourg. Elle doit se faire entendre à Vienne au profit.de
l'Association des artistes.
— Jeudi dernier, MM. Bosquin et Gailhard faisaient entendre du Mozart et
du Rossini à l'église Notre-Dame-des-Victoires, transformée, en salle de fête.
On y célébrait le mariage d'Armand Gouzien avec M 110 Marie Résilier, et nos
deux artistes de l'Opéra étaient venus donner au jeune compositeur-littérateur
une preuve chantante de toutes les sympathies qu'il s'est créées dans le monde
artiste et littéraire. Indépendamment d'un Ave Maria de Rossini, chanté par
M. Gailhard, d'un Ave verum de Mozart, à deux voix, M. Bosquin a fait appré-
cier un 0 Salutaris de M. Deslandres, organiste de Sainte-Marie. M. Pickaert
tenait l'orgue.
— M. Henri Lifolff s'est remarié jeudi dernier. La cérémonie a été célébrée
à Nogent-sur-Marne.
— Le foyer du Théâtre-Français va s'enrichir d'un nouveau buste, celui
d'Alfred de Vigny. Quant au foyer des acteurs, c'est tout un petit musée où l'on
remarque le Molière de Mignard, la Duclos de Largillière, le Baron de Rigaut,
le Préuille de Van Loo, le Fleury de Gérard, le Talma de Picot, Molière déjeu-
nant avec Louis XIV, par Ingres; la Troupe des comédiens italiens avec la figure
de Molière dans un coin, tableau dont on ignore Fauteur; enfin, deux tableaux
de M. Geffroy; la Troupe de la Comédie-Française en 1840 et en 18G-4.
— Les travaux de restauration du Théâtre-Lyrique se poursuivent en ce
moment avec une grande activité. On travaille tout à la fois aux réparations
de la scène et de la salle. Les ouvriers serruriers ont commencé, il y a deux
jours, à mettre en place le cintre en fer de la scène. De leur côté, les char-
pentiers ne restent pas inactifs. Les montants se dressent à vue d'oeil et les
traverses se posent .comme.par enchantement. Quant à la partie de l'édifice
qui longe la rue Adam, elle est tout à fait remise à neuf et n'attend plus que
d'insignifiants travaux de ravalement.
LE MENESTREL
— Le S septembre, jour de la Nativité, et le dimanche suivant, on a célébré
en Alsace une vieille fête musicale, interrompue depuis trois ans par la guerre
et l'invasion. C'est une coutume qui date du quinzième siècle, le Pfifferdâ (fête '
des Auteurs)y'qui est encore vivacc à Ribcauvillé, où elle a pris naissance. A
l'époque reculée où elle fut instituée, les ménétriers des environs se réunirent
en corporation, sous le patronage du comte de Ribeauville, qui leur donna des
statuts et des franchises, respectés par les rois de France et les empereurs
d'Allemagne. Ils avaeintle droit de se gouverner eux-mêmes et de se nommer
un roi, Pifjérl-oenig, dont la juridiction s'étendait sur tous les musiciens de la
province. La corporation s'accrut rapidement et dans de telles proportions,
qu'il devint nécessaire de la scinder en trois circonscriptions distinctes: la pre-
mière, composée des ménétriers du Sondgau, la deuxième de ceux de la Haute-
Alsace, et la troisième formée de tous les râcleurs qui parcouraient la basse
Alsace. Les membres du deuxième clan, qui se réunissaient à Ribeauvillé, se
rassemblaient le jour delà Nativité, à l'hôtel du Soleil, d'où ils se rendaient en
corps à l'église de la paroisse. Après La messe, ils se dirigeaient sur le château,
où s'organisait un concert qui se terminait par un grand banquet. On y faisait
naturellement de copieuses libations, et les musiciens montraient dans cette
occasion qu'ils étaient dignes de la réputation qu'on leur a donnée, et qu'ils
n'avaient pas leurs pareils pour vider un pot ou siffler une bouteille. Toutefois
après le repas on reprenait son sérieux et l'on tenait les assises de la corpora-
tion, où le roi jugeait les différends survenus entre ses sujets, et recevait aussi
les nouveaux membres qui aspiraient a l'honneur de faire partie delà Société.
Ces;différentcs cérémonies se sont renouvelées cette année, dans leurs moindres
détails et avec tout le respect qu'on doit à des coutumes trois ou quatre fois
séculaires.
— Les organistes allemands tendent à se former en Société de secours mu-
tuels et à fonder une caisse de pensions. Une première réunion, pour jeter
les bases de cette nouvelle association, a eu lieu dans le courant du mois, à
Berlin. On est tombé d'accord sur les questions de principes et l'idée entrera
sans doute dans la période pratique avec la nouvelle réunion qui doit avoir
lieu dans les premiers jours d'octobre.
— A l'occasion du mariage du grand-duc de Saxe-Weimar, une belle fête
musicale sera célébrée au château de la Wartbou.rg, dans la grande salle où
Wagner a placé la scène principale de son Tannhoeuser. C'est Liszt qui s'est
chargé d'écrire la cantate do circonstance.
— Au théâtre populaire de la Walhalla de Berlin on applaudit depuis quel-
ques jours un orchestre symphonique d'un genre tout nouveau. C'est la société
des Montagnards de l'Apennin qui s'y fait entendre, dans des danses et des ou-
vertures transcrites pour l'instrument national, l'Ocarina, très-répandu chez
les pâtres des montagnes italiennes. L'Ocarina, qui emprunte son nom à l'oca,
l'oie, à cause de sa forme qui ressemble vaguement à celle de ce palmipède
criard, est un instrument en terre glaise, percé de trous comme la flûte, avec
laquelle du reste son timbre a beaucoup d'analogie. Les Montagnards de l'A-
pennin s'en servent avec une grande adresse et sont d'une force étonnante sur
le trémolo, qu'ils placent à tout propos dans leurs mélodies. Ils ont naturelle-
ment des ocarine de différentes grandeurs, en sorte que leur orchestre em-
brasse une étendue de quatre octaves. Les basses néanmoins sont faibles et
sourdes et le registre élevé est quelque peu strident, mais dans les régions
moyennes le son des ocarine est très-agréable et produit un effet curieux et
bizarre. Après leur tournée en Allemagne, les Montagnards de l'Apennin vou-
dront sans doute se faire entendre à Paris et se décideront à traverser le Rhin.
Les canards l'ont bien passé.
— S'il faut en croire la Nouvelle Presse libre de Vienne, Johann Strauss,
l'inimitable compositeur de valses allemandes, s'occuperait en ce moment
d'écrire un grand opéra-bouffe destiné au théâtre parisien du passage
Choiseul.
— MUc Virginie Gungl, la. fille du compositeur de musique de danse, vient de
l'aire ses premiers pas sur le théâtre de Schwerin. Elle a.débuté parle rôle
d'Agathe du Freischiitz, et, à ce qu'on assure, avec un talent plein de promesses.
—Pendant son. séjour à Vienne, le roi d'Italie a conféré, entre autres décora-
tions, la croix d'officier de sa couronne à M. S. de Marchesi, compositeur et
professeur distingué, auteur de plusieurs traités estimés sur l'art du chant.
— Un chanteur très-apprécié en Allemagne, Théodore Formés, vient d'être
frappé subitement d'aliénation mentale. Le malheureux artiste a été interné
dans une maison de santé de Dusseldorf.
— Il est beau d'honorer les morts illustres, mais il ne faut pas oublier les
vivants. Nous avons annoncé dernièrement qu'on avait, ouvert une souscrip-
tion pour élever un monument à la gloire de Marschner, l'auteur du Vampire
et de la Juive et le Templier. Or, pendant qu'on dressait une statue au père,
on laissait sa fille unique mourir de besoin, à Hanovre même, la ville natale
du compositeur. Cette pauvre femme s'était mariée avec un officier au service
du Sleswig-Holstein, que ses blessures avaient condamné à la retraite. La
petite pension ne suffisant pas à faire vivre sa nombreuse famille, — elle avait
sept enfants, — la courageuse mère avait tenté à plusieurs reprises d'ouvrir un
pensionnat déjeunes filles et de tirer parti de l'éducation brillante que son
père lui avait l'ail donner. Voyant qu'elle ne réussissait à rien, elle s'est pendue
dans un accès de désespoir.
— Voici le programme de la prochaine fête musicale qui doit se donner à
Zurich : le Triumphlied de Brahms, la troisième partie du Faust de Schumann,
la neuvième symphonie de Beethoven et l'oratorio Josué, de HsendeL
— Grand succès au teatro Pagliano de Florence pour la Scmiramidc et ses
interprètes. ;.a pompeuse partition.de. Rossini a trouvé, paraît-il, un excellent
Arsace dans la Dory. On vante également le baryton Merly et la Ronzi-
Checchi. Le duo final entre Arsace et Scmiramide, dit le journal il Bellini, a
excité le plus grand enthousiasme.
— Le teatro Apollo de Rome s'ouvrira décidément le 1er octobre avec le
Freischiitz de Weber. C'est la première apparition de Samiel dans les murs
sacrés de la ville éternelle. Que vont penser les' petits abbale de cette musique
endiablée ?
— 11 résulte d'un article de la Capitale, du 17, qu'aujourd'hui encore on
compte à Rome 3S contraltistes ou sopranistes masculins altachésaux églises,
le plus grand nombre à la chapelle Sixtine.'
PARIS ET DÉPARTEMENTS
La nouvelle partition à laquelle travaille en ce moment l'auteur de
Mignon et d'Hamlct est celle de Francesca di Rimini, poème de M. Jules Bar-
bier et Michel Carré. Bien qu'assez avancée, cette grande oeuvre ne sera cer-
tainement pas prête pour l'hiver 1874. On sait, d'une part, tous les soins
apportés à ses moindres travaux par Ambroise Thomas, et de l'autre,
avec quelle conscience il remplit ses absorbantes fonctions de directeur du Con-
servatoire. Il faut donc prévoir des retards inévitables, mais en attendant
Francesca di Rimini, les dilettantes seront appelés à juger de la transformation
de Psyché en opéra de genre. Indépendamment des récits chantés destinés à
remplacer les dialogues parlés, de notables modifications auraient été apportées
par les auteurs à cette belle partition, placée si haut dans l'estime des con-
naisseurs. Le troisième acte notamment serait devenu des plus émouvants,
des plus dramatiques. La place de la Psyché d'Ambroise Thomas est indiquée
entre sa Mignon et son Hamlet.
— Nous avons annoncé l'heureuse traversée de Christine Nilsson, se ren-
dant de Liverp.ool à New-York; nous apprenons, d'autre part, la bonne arrivée
en Amérique du steamer français sur lequel s'étaient embarqués Capoul, Mau-
rel, Campanini, Nanetti et Ci 0. Sauf les premiers jours, encore placés sous
l'influence de la tempête qui venait d'agiter si profondément l'Océan, la tra-
versée s'est accomplie dans les meilleures conditions, mais partout, sur leur
passage à travers l'Océan, nos artistes ont pu suivre les douloureuses traces
du mauvais temps auquel ils avaient échappé. Plusieurs navires démâtés, dont
un la quille en l'air, des débris de toute sorte, humains et autres, car le stea-
mer uRussia" avait eu son pont complètement balayé par la mer, s'étant
trouvé au centre d'un terrible cyclone. Ce sont là des détails qui devraient
refroidir le goût de nos artistes pour l'Amérique, mais le Nouveau-Monde est
si attrayant, si enthousiaste, et les dollars y sont si abondants, qu'on n'y re-
garde pas de trop près. M. Max Strakosch attendait au port ses illustres pension-
naires, qui doivent ouvrir la saison italienne de l'Académie de musique de
New-York cette semaine même.
— Mm 0 Adelina Patti quitte Paris demain lundi pour se rendre à Vienne,
puis à Saint-Pétersbourg. Elle doit se faire entendre à Vienne au profit.de
l'Association des artistes.
— Jeudi dernier, MM. Bosquin et Gailhard faisaient entendre du Mozart et
du Rossini à l'église Notre-Dame-des-Victoires, transformée, en salle de fête.
On y célébrait le mariage d'Armand Gouzien avec M 110 Marie Résilier, et nos
deux artistes de l'Opéra étaient venus donner au jeune compositeur-littérateur
une preuve chantante de toutes les sympathies qu'il s'est créées dans le monde
artiste et littéraire. Indépendamment d'un Ave Maria de Rossini, chanté par
M. Gailhard, d'un Ave verum de Mozart, à deux voix, M. Bosquin a fait appré-
cier un 0 Salutaris de M. Deslandres, organiste de Sainte-Marie. M. Pickaert
tenait l'orgue.
— M. Henri Lifolff s'est remarié jeudi dernier. La cérémonie a été célébrée
à Nogent-sur-Marne.
— Le foyer du Théâtre-Français va s'enrichir d'un nouveau buste, celui
d'Alfred de Vigny. Quant au foyer des acteurs, c'est tout un petit musée où l'on
remarque le Molière de Mignard, la Duclos de Largillière, le Baron de Rigaut,
le Préuille de Van Loo, le Fleury de Gérard, le Talma de Picot, Molière déjeu-
nant avec Louis XIV, par Ingres; la Troupe des comédiens italiens avec la figure
de Molière dans un coin, tableau dont on ignore Fauteur; enfin, deux tableaux
de M. Geffroy; la Troupe de la Comédie-Française en 1840 et en 18G-4.
— Les travaux de restauration du Théâtre-Lyrique se poursuivent en ce
moment avec une grande activité. On travaille tout à la fois aux réparations
de la scène et de la salle. Les ouvriers serruriers ont commencé, il y a deux
jours, à mettre en place le cintre en fer de la scène. De leur côté, les char-
pentiers ne restent pas inactifs. Les montants se dressent à vue d'oeil et les
traverses se posent .comme.par enchantement. Quant à la partie de l'édifice
qui longe la rue Adam, elle est tout à fait remise à neuf et n'attend plus que
d'insignifiants travaux de ravalement.
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