Titre : La Tradition : revue générale des contes, légendes, chants, usages, traditions et arts populaires / dir. Emile Blémont et Henry Carnoy
Éditeur : Emile Lechevalier (Paris)
Éditeur : Librairie générale et internationale Gustave FickerLibrairie générale et internationale Gustave Ficker (Paris)
Date d'édition : 1890-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32878822x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6232 Nombre total de vues : 6232
Description : 01 juillet 1890 01 juillet 1890
Description : 1890/07/01 (A4,N40)-1890/07/31. 1890/07/01 (A4,N40)-1890/07/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5790697j
Source : MuCEM, 8-Z-11065
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
214 LA TRADITION
« Au secours, Rokita ! » Elle fut jetée hors du feu. Ce fait, se répéta
deux fois. Enfin le prêtre aspergea le bois avec de l'eau bénite, et la
sorcière fut brûlée.
Le Vendredi-saint, à minuit, les sorciers et les sorcières ont rendez-
vous sur les carrefours, et il sont alors tout nus. Pour les voir, il faut
se procurer une planche de cercueil, mais il faut qu'il y ait dans cette
planche un noeud de bois qui, ayant sauté, laisse un trou.
Par ce trou, on aperçoit tout ce qui se passe. Toutes les sorcières de
la paroisse sont obligées d'assister dans l'église au service de la nuit du
jour de Pâques.
Pendant la procession, ces sorcières font seulement une fois le tour
de l'église et tâchent de s'enfuir de l'église par la porte du côté.
La sorcière capable de voler dans l'air, se nomme la sorcière double
et aussi Czarnoksieznica (pron. Tcharnoxengeniza), c'est-à-dire Ap-
partenant au Prince Noir.
Sainte-Lucie estime sainte de la Lumière, comme son nom le prouve.
Le jour de la fête est le treizième avant Noël. On achète 13 bougies;
chaque jour on en brûle une en partie, puis, le soir de Noël, on les
allume toutes et on les laisse brûler jusqu'au bout. Ainsi la sorcière
perd tout son pouvoir sur la maison.
Pour notre peuple, le prototype de l'homme méchant ou d'un sor-
cier, c'est Judas.Avant lui, on ne connaissait pas le suicide. Un homme
qui fait beaucoup de tort à son prochain, est rongé par le remords et
il ne peut finir autrement que par le suicide.
Le diable en éprouve une extrême joie qu'il manifeste par un grand
orage. Les richesses ramassées parées gens mauvais à l'aide du diable,
sont enterrées ; elles reviennent au diable ; celui-ci les porte en Enfer.
Au moment de la mort, les diables placent les richesses devant les
yeux des moribonds ; l'âme du pécheur tombe en agonie et, ne pou-
vant se réconcilier avec Dieu, n'est pas en état de prendre les derniers
sacrements. A la fin de l'agonie, le Czort en personne présente au
mourant le chirographe de tous ses méfaits ; il lui donne un fort coup
de corne, saisit l'âme, l'emballe sur la brouette, et la porte à Lucifer.
MICHEL DE ZMIGRODZKI.
NOTE
Ce deuxième chapitre est extrait comme le premier de l'important
ouvrage de feu M. Oscar Colberg, Lud, immense recueil de Folklore po-
lonais. Cette étude qui sera continuée dans La Tradition, comprendra
encore les chapitres suivants :
III. — Cosmographie, Géographie et Sciences naturelles ;
IV. — Médecine ;
V. — Les Coutumes : a) le Baptême; b) le Mariage; c) les Funérailles; d)
la Moisson ;
VI. — La Poésie et la Musique ;
VII. — Les Contes et les Proverbes.
M. de Z.
« Au secours, Rokita ! » Elle fut jetée hors du feu. Ce fait, se répéta
deux fois. Enfin le prêtre aspergea le bois avec de l'eau bénite, et la
sorcière fut brûlée.
Le Vendredi-saint, à minuit, les sorciers et les sorcières ont rendez-
vous sur les carrefours, et il sont alors tout nus. Pour les voir, il faut
se procurer une planche de cercueil, mais il faut qu'il y ait dans cette
planche un noeud de bois qui, ayant sauté, laisse un trou.
Par ce trou, on aperçoit tout ce qui se passe. Toutes les sorcières de
la paroisse sont obligées d'assister dans l'église au service de la nuit du
jour de Pâques.
Pendant la procession, ces sorcières font seulement une fois le tour
de l'église et tâchent de s'enfuir de l'église par la porte du côté.
La sorcière capable de voler dans l'air, se nomme la sorcière double
et aussi Czarnoksieznica (pron. Tcharnoxengeniza), c'est-à-dire Ap-
partenant au Prince Noir.
Sainte-Lucie estime sainte de la Lumière, comme son nom le prouve.
Le jour de la fête est le treizième avant Noël. On achète 13 bougies;
chaque jour on en brûle une en partie, puis, le soir de Noël, on les
allume toutes et on les laisse brûler jusqu'au bout. Ainsi la sorcière
perd tout son pouvoir sur la maison.
Pour notre peuple, le prototype de l'homme méchant ou d'un sor-
cier, c'est Judas.Avant lui, on ne connaissait pas le suicide. Un homme
qui fait beaucoup de tort à son prochain, est rongé par le remords et
il ne peut finir autrement que par le suicide.
Le diable en éprouve une extrême joie qu'il manifeste par un grand
orage. Les richesses ramassées parées gens mauvais à l'aide du diable,
sont enterrées ; elles reviennent au diable ; celui-ci les porte en Enfer.
Au moment de la mort, les diables placent les richesses devant les
yeux des moribonds ; l'âme du pécheur tombe en agonie et, ne pou-
vant se réconcilier avec Dieu, n'est pas en état de prendre les derniers
sacrements. A la fin de l'agonie, le Czort en personne présente au
mourant le chirographe de tous ses méfaits ; il lui donne un fort coup
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MICHEL DE ZMIGRODZKI.
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IV. — Médecine ;
V. — Les Coutumes : a) le Baptême; b) le Mariage; c) les Funérailles; d)
la Moisson ;
VI. — La Poésie et la Musique ;
VII. — Les Contes et les Proverbes.
M. de Z.
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