Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-03-26
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1929 26 mars 1929
Description : 1929/03/26 (Numéro 16442). 1929/03/26 (Numéro 16442).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2008
L6e Année– N° 16442
la
Beau et pour prêteurs
jour«. faible, un peu frais
Rasée Baromètre en hausse. Paris, 774-775; nu.t,
+2; jour, +1t"
Utpre*M(M dw K. est Finïande'Vter Manche et per- =
sustern. Autre 'd^pr^kion ocSmt Ghtcir.l 3 à B*" ^r
U/or> s", sera
difr'lltc -i Islande, "Korrbfie, K.. et O. France, l.égtre buisse
-1 1 à 4"
PRONOSTICS D'AVIATION. I'jun, 7 heur»»
1 à S m.; inlme temps.
^^bê^méM^ 929
L'ordr/public a été défendu dimanche
aa prix d'un assassinat
Contre. les agitateurs profes-
È sicfhnels, contre les excitateurs,
contre les étrangers responsables
la répression doit être impitoyable
DE QUELQUES
que celle qu'entendit récemment
1'Académie des sciences morales et
politiques. Le lecteur était un con-
seiller référendaire à la Cour des
comptes, ancien inspecteur géné-
ral des services administratifs au
ministère de l'intérieur, M. Léon
Barrë. Et sa lecture avait pour ti-
tre « C'est complètement qu'il
faut réorganiser l'administration
de la France.
Bien entendu, la. curiosité de la
lecture ne résidait pas dans cette
affirmation. Depuis quarante ans.
tous les hommes d'Etat qui se sont
succédé âu gouvernement de la
République ont proclamé 1 impos-
sibilité de consen^rl larmature
administrative actuelle de la Fran-
ce. « La situation du pays, écrivait
ironiquement René Goblet en jan-
vier 1887, s'est modifiée depuis
l'an VIII. Il semble, en conséquen-
te que les divisions administrati-
ves Créées cette époque Il,1 aient
plus- de raison d'être. » Vingt ans
plus tard, M. Clemenceau, alors
président du conseil, répétait
Notre organisation admnistra-
tive n'a plus sa raison dette elle:
tions qui soient mieux en rapport
avec les nécessités actuelles. » Le
23 octobre 1909, M. AristadeBrwnd,
̃ à son tour, s'écriait « Le moment
n'est pas éloigné où il faudra don-
ner à ce pays un peu de jeunesse
administrative. Et, le 21 mars
1919 au lendemain de la guerré, il
ajoutait « Si vous vous présentez
demain devant le pays en lui don-
nant l'impression qu'on veut le
faire retomber dans les ornières
du temps de paix, que ce sera la
même vie publique, les mêmes
Combinai sonls, les mêmes entra-
ves, alors, prenez garde. » De
son côté,. René Viviani, le 16 sep-
tembre 1919, déclarait « La Fran-
ce expire sous. sa superstructure
administrative et économique. De-
puis cent quarante ans, rendue dix
fois plus petite par les moyens de
communication, elle sent sur son
cerveau, sur sa chair, sur son
cœur, le rouage des anciens
'jours- Et, dans son beau livre
1 Créer- M. Edouard Herriôt lui-mê-,
ne a .écrit « Pour accomplir les
Aches nationales, avons-nous 1 ou-
til administratif nécessaire ? On
sait que non.Des maires garro-
tés des préfets incertains, voilà ce
que notre démocratie présente con-
serve pour assurer ses destinées.
'Elle' mérite mieux. Une France vie
Wieuse ne saurait, sans un-doin-
image essentiel, se contenter d'un
tel régime qui n'est ni celui de
l'autorité, ni celui de la liberté.
Pour une belle unanimité, on le
:;voit, c'est une belle unanimité.
i Mais ce n'est qu'une unanimité
oratoire. Quand, passant de la pa-
role à face, quelques-uns de ces
ihommes ont voulu rénover, rajeu-
'nir, moderniser, agrandir, on leur
ia gentiment passé un lacet de
soie autour du cou pour les étran-
gler. M. Louis Barthou, qui est un
!de nos gardes des sceaux ayant à
'la fois le plus d'autorité et le plus
d'habileté, sait ce qu'il en. coûte
'd'avcir voulu seulement réformer
la justice. Donc, voyons les choses
telles qu'elles sont- De temps à au-
tre, dans la presse, au Parlement,
à l'Académie, on dira ou on écri-
ra « C'est complètement qu'il
faut réorganiser l'administration
de la France. Mais, il faut qu'il
soit bien entendu qu'on n'y chan-
gera pas un vieux clou.
L'organisation de l'an VIII, qui
.faisait ironiser Goblet en 1887, sera
encore intacte en l'an 2087.
'Aussi la curiosité de la commu-
lïiication académique de M. Léon
Barré ne réside-t-elle pas dans son
'affirmation, de la nécessité. de réor-
ganiser l'administration frança,i-
;se elle réside dans les chinoise-
ries fantastiques. que le conseiller
la Cour des comptes s'est plu à
prélever au cours de sa carrière ad-
Iministrative et auxquelles la plus
¡moutonnière des démocraties se
!plie sans un murmure.
Exemple une commune. dont
te centre s'est déplacé parce qu'elle
¡'Possède aujourd'hui un chemin de
fer et une gare, veut à ses frais
changer sa mairie et la rapprocher
'dü restant du village. Savez-vous
fcpmBién de formalités administras
tives il lui faut accomplir ? Très
exactement dix-huit, qui nécessi-
itent une attente d'un an et demi au
Iminimum avant que le plus petit
licou p de pioche puisse être donné.
Autre exemple les municipal!-
tés sont obligées de fournir en tri-
!ple exemplaire, chaque année, du
'1er au 15 septembre, la liste de
leurs électeurs consulaires, et du
ier au 20 avril la liste de leurs
'électeurs prud'homaux. Or, les
'élections n'ont lieu que tous les
trois ans donc. deux fois sur trois
)es listes sont établies en pure,
perte.
Autre exemple une commune
veut déplacer un urinoir qui est
adjacent à une gare. Elle ne peut
le faire sans avoir obtenu l'avis de
la compagnie de chemin de fer à
laquelle appartient la gare. du con-
seil général des ponts et chaussées,
du préfet. Il est même fréquent
que les signatures du ministre des
travaux publics et du président dej
la République soient nécessaires.
Autre exemple on veut doubler
CHINOISERIES
Il faut mettre en mouvement le
conseil municipal de la commune,
le conseil général des ponts et;
chaussées, la chambre de commer-
ce, la chefferie du génie, l'adminis-
tration des P. T. T., le Conseil
d'Etat, le préfet, le ministère de
l'intérieur, le ministère des tra-
vaux publics et le président de la
République., qui ne donne sa si-
gnature qu'après s'être fait pré-
senter un plan au 1/200" annexé au
Pour mémoire, nous rappelle-
rons qu'afin d'obtenir un permis
de chasse, il'est indispensable que
le postulant, le percepteur, la pré-
fecture,' la mairie et la'gendarme-
rie soient astreints à un chassé-
crbisé de demandes, récépissés,
états, bordereaux, [transmissions,
communiqués.
Et. :si l'on veut' clôturer son
champ sur une route, il faut vingt
formalités et deux ans de démar-
ches.
Ne voulant la mort d'aucun gou-
vernement, nous ne demanderons
jamais à aucun' de réformer ces
pratiques. Elles, font partie de la
tradition, elles constituent une par-
tie de cette activité provinciale dont
on nous parle en termes attendris-
sants.
Non, ce qui est intéressant, c'est
de savoir pendant combien de
temps le peuple réputé le plus spi-
rituel de la terre tiendra, selon
l'expression de Viviani, à garder
« sur son cerveau, sur sa chair,
sur son cœur les rouages les
plus rouilles des temps les plus
délabrés.. Ce qui est intéressant,
c'est d'observer pendant combien
de siècles encore le culte du for-
malisme et de la paperasserie s'im-
posera sans restriction à la France.
On parle souvent de chinoise-
ries nous en détenons le plus
vaste et le' plus authentique rayon.
Les pièces baroques y abondent.
Et s'il s'y rencontre quelques
bouffonneries, nous les avons en-
duites d'un tel vernis de vénéra-
tion. que personne chez noua ne
songe plus à.en. sourire.
Stéphane Lauzanne
LE RENDEMENT DES IMPOTS EN FEVRIER
Recouvrements
2.755.777.000 francs
? Plus-value
< par rapport à février 1928
< 172.238.400 francs
Pour les deux premiers mois
s de l'année
Recouvrements
6.620.772.900 francs
Plus-value sur 1928
664.203.900 francs
Plus-value
sur tes évaluations budgétaires
871.289.90Q francs
LA TENTATIVE AÉRIENNE
DU JESUS-DEL-GRAN-PODER
VERS L'AMÉRIQUE DU SUD
Les capitaines IGLESIAS et JIMENEZ
devant leur avion
(Voir en Dernière Heure.)
La croisière méditerranéenne
du dirigeable « Graf-Zeppelin »
Berlin, 25 mars. Téléph. Matin.
Le dirigeable Graf-Zeppelin avait quit-
té, cette nuit, il minuit 54, sa base de
Friedrich shaf en pour entreprendre son
raid au-dessus de la Méditerranée.
Des mesâages reçus dans la journée,
il ressort que le dirigeable a survolé
Bàle à 2- heures, Lyon à 4 li: 30, Mar-
seille à 7 h. 35 et une demi-heure t.îus
tard la Corse, puis Rome à. 15 heures
et Naples à 17 heures.
M. et Mme Kettogg partiront
t etidredi pour l'Europe
V ̃>- ïngton, 25 mars. M. et Mme
K ̃ s'embarqueront le 29 mars à
b> ̃ c l'Ile-de-France destination de
I • > Tre et de lafrance, où ils
•um.. sser des Vacances. (Hava¡,)
LA DERNIÈRE ETAPE DE GLOIRE
DU MARÉCHAL FOCH
LE DOME DES INVALIDES
CE MATIN TOUT UN PEUPLE, TOUTES LES ARMÉES ALLIÉES
SUIVRONT LE CERCUEIG DU PREMIER SOLDAT DE FRANCE
LE CATAFALQUE '.A. IISrOTJerE-ID^ME
La dernière étape Des, millions
d'hommes, de femmes, d'enfants ont
déjilé devant le' libérateur. D'aucun?
se sont inclinés vers Etti, alors -que
dans un petit salon, rue de Grenelle,
il reposait, les mains 7 jointes, au
garde-à-vous suprême. D'autres ont
évoqué son ombre, en venant saluer
un cerceuil enveloppé du drapeau tri-
colore, un cercueil qui après avoir,
sons l'arche, triomphale,' connu les
quatre vents du souvenir, reposa,
dans la grande basilique, éclairé' par
les lueurs douces des cierges.
Aujourd'hui^ ce matin, tout un
peuple par l'intermédiaire, de Paris;
toutes les armées alliées, presque tous'
les soldats du monde. encadreront le\
char funèbre du généralissime.
La dernière étape glorieuse! Le
dôme des Invalides.
Aujourd'hui le maréchal Foch pren-i
dra sa place parmi les ombres géan-1
tes de; l'Histoire,' de notre Histotre.
Forçant, par sa piété généreuse. les
consignes, la foule a été admise, hier
encore, à apporter un suprême nonu
mage à l'illustre soldat. Dénié émou-
et combien" grandiose.
Dès les premières heures de la ma-
tinée, le peuple de Paris avait envahi
la place du parvis Notre-Dame.
A 6 heures, les portes de la cathé-
drale furent ouvertes pour la première
messe. La ferveur populaire se donna
aussitôt libre cours.
La porte drapée de^noir du caveau
funèbre transformé en chapelle ar-
dente, a été poussée.
On aperçoit au fond le catafalque
entouré de cierges. Caveau où la fraî-
cheur de l'air fait songer de nou-'
velles larmes, succédant à celles de
la maison mortuaire qui pleurait ces
jours-ci à l'abri de son portail demi-
clos.
Un service d'ordre important avait
été organisé, comme il convient. La
foule pénétrait dans l'église par le por-
che de- droite et passait sans qu'il lui
soit permis de stationner, entre des
barrières que protégeait une longue
file d'agents. L'entrée principale, ainsi
que le reste de la nef et le chœur
étaient consignés.
A 10 heures, au milieu d'un silence
profond, la maréchale Fbch. accompa-
gnée de ses deux; filles, vint, durant
quelques minutes, s'agenouiller, devant
le catafalque.
La garde d'honneur dans la chapelle
ardente était composée de boy-seôùts
en tenue, au garde-â-vous, et d'une'
délégation de médaillés militaires avec
leur, drapeau..
A midi, le défilé fut Interrompu et
les portes de l'édifice furent. fermées.
On avait décidé que 'la' cathédrale
resterait fermée 1 'après-midi. Mais, en
raison de J'affluence qui se pressait
sur le parvis, en dépit d'un écriteau
que l'archiprètre avait fait placer à
la porte, le, défilé reprit. Il ne, cessa
qu'à 18 heures.
Quelques-uns des officiers étrangers
délénaes par leur gouvernement pour'
représenter l'armée de leur pays res-
pectif aux funérailles s'étaient mêlés
à la foule pour apporter leur hommage
au grand cKof.
Les premiers, en. uniformes kaki, ,une
.aigrette à leur képi, le général Prezan
et plusieurs officiers de l'armée rou-
maine vinrent, à 10 h. 30, sous la con-
duite du général iBerthftlot.
A 11 heures, ce fut au tour du général
Hadjitch, ministre de la guerre :de You-
goslavie, qu'accompagnaient le général
Petar Pechich, chef d'état-major géné-
ral le colonel d'état-major .MitaJiv-
kovitch et' le lieutenant-colonel Che-
kitch, de se recueillir un moment de-
vant le catafalque.
Enfin, à midi 15, après que les portes
eurent étè fermées, en petite tenue
bleu foncé, coiffé d'une casquette rouge,
le chef de la délégation de l'armée
lettone, vint, lui aussi', adresser un der
nier hommage à celui qui, entre tous,
fut le vainqueur.
La toilette funèbre de Paris
Cependant que dans la basilique
l'hommage de ses enfants, se prolon-
geait, Paris achevait sa toilette funè-
bre.
Tous les refuges centraux de .la rite
de ̃Rivoli et des Champs-Elysées ont
été enlevés et tous les réverbères élec-
triques, tout le long du parcours que
doit suivre le cortège, ont été voilés
de'erépe. A la plupart des fenêtres, des
faisceaux.de drapeaux voilés' de crêpe
ont été accrochés par .les ,particuliers.
Tous les lampadaires du parvis No-
I tre-Dame ont également été voilés de
crêpe.
Rue de la Cité, au-dessus de la porte
d'entrée de la préfecture' de police, un
immense voile de crêpe coupe -la fa-
çade- du bâtiment. Des faisceaux de
drapeaux voilés en complètent la déco-
ration.
La façade de l'Hôtel-Dieu a reçu une
ornementation analogue.
La parure de Notre-Dame
`foulé la façade de la cathédrale est
complètement drapée de tentures noi-
res, frangées d'argent, sur lesquelles
sont posés des faisceaux de drapeaux
voilés. Au-dessus de la porte principale
est' placé un écusson avec la lettre F,
entourée par une guirlande de feuilles
de laurier en .argent.
Le oliceuf est complètement tendu de
noir et décoré de drapeaux voilés. Le
trône sur lequel siégera l'archevêque
de Paris sera également drapé de noir.
Devant le chœur, sous un. immense
dais de velours noir et blanc, accroché
ù la voûte, et d'où partent quatre larges
Le PRINCE DE Galles à son arrivée
à la gare. du Nord à. droite, le
général Lasson.
oiiflamm,es noires brodées d'argent qui
viennent rejoindre les piliers ,de soutè-
nement,- se trouve le catafalque, haut
de quatre mètres. Celui-ci, recouvert du
drapeau national, 'est flanqué de six
chandeliers à 24 branches et de quatre
cassollett.es d'argent dans lesquelles
brûlera de' l'encens.
Tous les piliers de la nef portent un
faisceau de drapeaux cravatés de crêpe.
L'Hôtel de Ville drapé de crêpe
iJ'Hôtel de Ville a reçu la même déco-
ration.-que celle qui servit le jour des
obsèques de Félix-Faure.
De Ja corniche de l'édifice partent
trois longs voiles de' crêpe qui vien-
nent rejoindre le' faîte, des fenêtres du
2" étage. Dix faisceaux de '¡drapeaux
voilés sont répartis sur la façade. Cha-
què fenêtre a été ornée d'une guirlande
de; velours noir frangé'd'argént. Les
lampadaires qui flanquent les portes
des grilles ont été voilés de crêpe qui
l'es lient deux par. deux.
La statue équestre de Jeanne d'Arc,
place des Pyramides, et.la statue de
Strasbourg place de la 'Concorde, ont
reçu un écusson de drapeaux voilés
de crêpe ̃,
Enfin; sur l'esplanade des Invalides,
deux tribunes ont été érigées de cha-
que côté 'de l'avenue Galiieni. Ces tri-
hunes 'entièrement tendues dé'dra-
peries noires et'argent, sur lesquelles
.seront' '.accrochés des faisceaux.de dra-
'peaux voilés seront réservées aux.
personnalités officielles..
Face ,aux tribunes, une estrade, sera
élevée;, d'où NI. Puinçacé prononcera
son discours.
Le maréchal Joffre
ne pourra pas suivre le cortège
Le maréchal Joffre,' qui devait, on
le sait, tenir un des cordons du poêle,
a dû décliner cet. honneur. Le grand
soldat souffre encore, en effet, d'une
Cependant, le vainqueur de la 'Marne,
qui tient il apporter un dernier hom-
mage il celui ffiu fut son 'collaborateur
Hier, à Notre-Dame
la foule a repris
son pieux défilé
devant le catafalque
du maréchal
à Notre-Dame et sur l'esplanade des
,luv;al,ides. La maréchale Joffre prendra
au cortège.
Le maréchal et son fils
tué l'ennemi
glorifiés à la même heure
La France reconnaissante unira a la
mémoire immortelle, du maréchal
Foch. l'héroïque souvenir de son fils,
l'aspirant Germain Foch, du 131° ré-
griment d'infanterie, mort au champ
d'honneur, le 2g août 1914, au combat
de Ville-Houdlemdnt (Meurthe-et-
Moselle).
Ce matin, en effet, à 11 heures, au
moment même où la dépouille mortelle
du grand capitaine sera déposée dans
la crypte glorieuse des Invalides, une
simple et touchante manifestation se
déroulera au cimetière de. Gorcy-Cussi-
gny, où, suivant les instructions de
M. André Tardieu, ministre de l'inté-
rieur, le sous-préfet de Briey se ren-
dra, avec la municipalité et une délé-
gation des anciens combattants de la
région, pour déposer une gerbe de
fleurs sur la tombe du fils du maréchal.
L'ARRIVÉE DU PRINCE
CHARLES DE BELGIQUE
ET DU PRINCE DE GALLES
Des dérogations des armées belges et
anglaises, dont l'importance traduira
au peuple de France tant de senti-
ments chers,- sont arrivées hier après-
midi,;
A 16 h.,5Q, les grenadiers belges dé'
barquèrent'tout d'abord en gare du
Ils furent reçus dans la, cour de la
gare par un piquet d'honneur du 21° ré-
giment d'infanterie coloniale. Aux
accents de la .Bcabançorme. et 'de la
Marseillaise, la présentation des dra-
peaux eut lieu. Après cette émouvante
cérémonie, à laquelle assistait un nom-
breux public, les grenadiers, musique
en tête. gagnèrent les casernes de lu
garde républicaine.
Peu de temps après arriva le prince
Charles, comte de Flandres, second fils
du roi Albert Pr. Le prince Charles
qui remplacera aux funérailles du ma-
réchal Foch son frère Léopold, actuel-
lement en voyage aux Indes néerlan-
daises,. fut reçu à sa descente du train
par M. de Gaiffier d'Hestroy, ambas-
sadeur de ^Belgique, à Paris. • •
A 17 h. 30, la délégation de l'armée
anglaise, très applaudie, fut reçue à
son tour.
Une heure plus tard, les représen-
tants de l'état-major de, l'armée an-
glaise descendaient d'un rapide venant
de Calais.
Parti, à 10 heures, de la gare Vic-
toria de Londres, le prince de Galles,
accompagné de l'amiral Halsey et du
capitaine Stephenson, son officier d'or-
donnance, arriva à la gare du Nord
par le rapide de 23 h. 10.
A sa descente du «train, le prince ap-
parait en pardessus noir et chapeau
melon. Il est salué par le général Las-
son, représentant le président .de la
République, M. Becq de Fouqulères,
directeur du protocole, représentant le
ministre des affairés étrangères, le
général Gouraud, gouverneur militaire
de Paris, l'amiral Levavasseur, repré-
PRINCE CHARLES DE BELGIQUE
.sentant le ministre de la marine. M.
William Tyrrell, ambassadeur d'An-
gleterre, et les membres de l'ambas-
sade.
Le prince de Galles après avoir
serré les mains des personnalités pré-
sentes, s'adressant en anglais au
général Lâssoii, lui présenta les con-
doléances du roi d'Angleterre. Puis
sans aucun cérémonial il gagna sa
voiture en compagnie de l'ambassa-
deur d'Angleterre pour rentrer à
l'ambassade ou il est descendu ainsi
que sa suite.
Une foule des plus nombreuses ac-
cueillit, à sa sortie de la gare,.le prince,
qui fut chaleureusement acclamé.
(Voir la suite en.3g page)
Un détachement de highlanders faisant partie de la délégation aw-
glavse débarque, sur le quai de la gare du Nord.
LES ETRANGERS CHEZ NOUS
L'agent Reslou,
blessé à Clichy
par un communiste
a succombé
Au conseil municipal, le préfet
de police, M. Chiappe, flétrit
en termes énergiques le crime
et les violences des commu·
nistes et dit sa ferme volonté
de ne plus leur offrir de vis-
times expiatoires
Charles CLÉMENT
Nous avons relaté hier la sauvage
agression dont avaient été victimes, di-
manche, dans la matinée, les trois gar-
diens de la paix, Allanic, Hulot et Res-
lou, de la part de communistes assem-
blés en congrès salle Reflut, à Clichy.
Afin de délivrer un louche militant
étranger, que les'trois représentants il;/
l'autorité avaient appréhendé la porte
de la salle, les moscoutaires n'hésitè-
cent pas à se précipiter sauvagement
sur eux et à les frapper à coups de
manche de pioche dont ils s'étaient
armés. L'un des gardiens, l'agent Ma-
rie-Auguste Reslou, transporté à l'hft-
pital 'Beaujon avec d'e très gravés bles-
sures.à la- tête,1 y succomba dans la
nuit sans avoir repris connaissance.
Il est vraiment lamentable que, pen-
dant que toute une population en deuil
s'inclinait respectueusement devant lu
cercueil de celui qui avait été le libé-
rateur de là France, quelques énei'au-
mènes à la solde du gouvernement de
Moscou attaquent et, blessent mortelle-
ment un humble et dévoue-défenseur
de l'ordre .public, pour sauver et pro-
téger l'émissaire bolchevik qui allait
probablement leur donner le mot d'or
dire de la III' Internationale.
Huit suspects, qui sont considérés
comme ayant pris part à l'agression
contre les gardiens de la paix ont été
on le sait ̃– envoyés au Dépôt.
Parmi eux se trouve l'assassin pré-
sumé de l'agent Reslou. C'est le ver-
nisseur Charles Cément. 26 ans, 85
rue de Vincennes, à Bagnolet.
Clément nie être l'auteur de l'ag.res-
sion mais de nombreux témoins sont
unanimes et leur témoignage est for-
mel ils ont vu Clément frappant le
gardian à coups de manche de pioche
D'ailleurs l'enquête de la police a
précisé ces diverses dépositions et a
relevé des charges graves contre lui.
Quant au militant étranger dont
1 arrestation a provoqué la 'bagarre, il
a été également, envoyé (au Dépôt As*
de 30 ans, il est de nationalité l'OU'
marne, se nomme Abraham Vamberg
et demeure 4, rue du Parc. à Neuillv
Un arrêté d'expulsion avait été pris
contre. Cet indésirable, le 9 septembre
1927. Vamberg avait alors pris la fuite
L enquête minutieuse à laquelle se'
livrent à. sonsujet les policiers tend à
rechercher quel rôle précise joua 'ce
personnage que'les communistes sem-
blaient avoir un si grand intérêt à ar-
racher des mains des gardiens-de la
D'autre, part, à la suite Qes investi-
gations' activement conduites par le
service des renseignements généraux.
l'expulsion de huit étrangers, arrêtés
au cours des incidents de dimanche a
été décidée par la préfecture de po-
lice. Ce sont tous des individus sans
profession ni domicile bien établi, ori-
ginaires (le Roumanie, de Pologne et
de Russe, et, appartenant au- parti
coymnniste.
Ils se nomment André Ar j,éaga Da-
vid Mitchnic, Dayid-Charles Zuguel,
Aba Arhimovici', Tauba Os'sipovTtfh
Abraham 'Zimmermann, Sam-Zuguel
Kouchnid, 'Srul Lebovici.
Ces suspects, accompagnes d'inspec-
teurs, ont été conduits, hier, à la fron-
tière.
M, André" Tardieu, ministre .de •l'in-
térieur, .accompagné de NI: Jean
Chiappe, préfet de police, et de M.
Paul Guielrard directeur général de
la police municipale, s'est rendu hier.
à 10,heures, à l'hôpital Beau jon, où
ils furent rejoints par MM. Donat-Gui-
gue, procureur général Pressard, pro-
cureur" de la République' Delalé, juge
.d'instruction, 'et André Benoist, direc-
teur de la police judiciaire. Le minis-
tre s'est longuement incliné- devant la
dépouille mortelle de l'agent Reslou.
et a présenté ses condoléances aux
membres de la famille. Puis,, au milieu
de l'émotion générale, le ministre a,
.épingle, sur "-le", drap ..mortuaire de cette
nouvelle victime du devoir la médaille
d'or des belles actions.
A la suite de cette impressionnante
cérémonie, le corps de l'infortuné gar-
dien de la paix a été transporté à l'Ins-
titut médico-légal, où, le docteur Paul,
l'éminent médecin légiste, procédera
probablemenj^aujourd'hui mêmes à son
autopsie.
Une information judiciaire est ou-
verte dont la. direction a été confiée
par le parquet à M. Delalé, juge d'ins-
truction.
En .3° page les déclarations de M.
Chiappe au conseil municipal.
Une réduction de six mois
du service militaire
Pour certains pères de famille
Avant d'entamer, hier après-midi, le
débat sur les congrégations, la Cham-
bré a adopté, sans discussion, un pro.
jet de loi accordant une réduction de
six mois de service aux militaires ap-
de deux enfants, ou. aînés de quatre
enfants et pères d'un, enfant.,
LES ÉLECTIONS
ITALIENNES
Le résultat du scrutin
pour la désignation
de la Chambre corporative
ROME, 25 mars. Les électiohsvdon*
nent les résultats suivants pour l'en:,
semble du royaume. Le nombre des.
électeurs inscrits était de 9.650.570
celui des votants a été de 8.650.740^
soit une proportion de 89,63
Le nombre des suffrages favorables
au régime a été de 8.506.576, celui des
votes défavorables de 136.198.
Il y a eu, en outre, 6.824 bulletin^
nuls. (Havas.)
Le général Primo de Rivera
annonce qu'il va avancer,
l'heure de son départ du'
gouvernement
Madrid, 25 mars. Le général Prima
de Rivera a communiqué à la presse
une .note disant notamment qu'il ne
se sent ni assez jeune ni assez fort
physiquement pour demander au pays;
et au, roi, de. lui .renouveler leur con-1
ft-ance pour une nouvelle période de
cinq ans.
C'est pourquoi, ajoute4-il, le tiens
à abréger les préparatifs de man dépa'rin
du gouvernement, car la pire des cho-
ses pour le pays, ce serait de laisser,
une succession ab intestat et imprévue.
Un tel événement causerait, en, effet,
et .surtout par sa surprise, même, une
grande désorientation' dans la masse;
des citoyens.
» Nos adversaires reconnaissent qu'en
cas d'appel au paps, le régime actuel
abtiendrait une majorité écrasante. Je
le crois aussi, mais recourir à un Jet
moyen serait ratifier un système que
j'estime nécessaire de remplacer par,
un atatre plus véritablement rationnel.
Une telle mesure ressusciterait les lut-
tes pohtiques locales, dent l'absence
permet aux populations'de .travailler
tranquilles.
» Toute l'opinion saine espagnole
trembte à l'idée d'un possible change.
rnent de régime et de gouvernement,
mais comme ni l'un ni l'autre ne peu-
vent être éternels, il est nécessaire de
préparer cette inévitable contingence,
et cela de façon sereine 'et calme, afin;.
que le transfert des pouvoirs puisse]
constituer un fait heureux pour la na-
lion. » (Havas.)
Les généraux et amiraux ayant
commandé en chef devant l'ennemi
pourront être inhumés aux Invalides!
•Au, oour.s de sa réunion d'hier, la
commission sénatoriale des, finances a!
entendu M. Painjevé, ministre de la)
guerre, sur les dispositions du projet.
de loi déjà- adopté par la Chambre, et,
portant qua, les généraux ayant com-î
mandé en chef ou ayant exercé le com-
mandement d'un groupe d'armées ou;
d'une, armée pendant la guerre, pour-'
ront être inhumés aux Invalides..
La commission a émis un avis favo-
rable à l'adoption de ce projet.
Elle a également décidé d'approuver.
1a texte portant que les officiers géné-
raux rie marine ayant servi en activité
pendant toute la guerre jusqu'à .la li-
mite d'âge et ayant, dans le grade de
vice-amiral, commandé en chef devant
l'ennemi, soit l'armée navale, soit'la.
marine dans la zone des armées du
Nord, pourront être inhumés aux Inva-
Rappelons, à ce sujet, qu'il s'agit la
d'un projet déposé depuis très long-
temps déjà et dont la ratification dans
les circonstances présentes ne consti-
tue qu'une simple coïncidence.
LES DEUX NEGRES ASSASSINS DE'
M:ne LEMOINE ONT COMPARU HIER
DEVANT LES ASSISES DE LA SEINE,
M'oir en 40 page.)
Les automobilistes pourront obtenir
ayant Pâques leur permis
de circulation pour le 2 trimestre
Ga présidence du conseil communi-
que la note suivante
Aux termes d'une disposition' votée
par la Chambre des députés et actuel-
lement soumise it l'exanien du Sénat,
les permis de circulation délimés pour
I le deuxième trimestre 1929 (automo-
biles 'jt motocyclettes) pourront, à la
demande des. déclarants, être rendus
valables à compter du jeudi 28 mars
1929.
PROPOS D'UN PARISIEN
La comédie au Conseil d'Etat
La loi sur tes assurances sociales
j'y ai déjà fait allusion a été la
joie du Conseil d'Etat. Un texte a été
transmis à cette grave institution afin
que soient pratiquement mises debout
des dispositions qui sont l'organisa-
tion même de la complication.
L'examen de cette législation alam-
biquée a été une source de douce hila-
rité. De mémoire de maître de re«
quêtes on n'a tant ri.
Nos conseillers d'Etat ont, par.
exemple, découvert, cette perle d'a,
près une des dispositions du projet
soumis à leurs lumières, un citoyen'
pouvait être tenu de faire une décla-
ration au dernier anniversaire de sa
naissanee précédant son décès.
Il a été question aussi d'une décla"
ration à faire par la femme enceinte'
« six mois avant la date, de l'accon..
chement ,» l
De tels textes sont flatteurs. Il«
sous-entendent chez les citoyens fran-<
çais des dons de prophétie exacte
qu'on ne leur connaissait pas. QUI
les rédigea voulut du même coup en'
finir avec le vieux proverbe « Nul
n'est prophète en son pays.
Voilà pourquoi, à certaines heures^
on .a ri, au Conseil d'Etat, ri comme
si la Comédie-Française était venue
jouer les Plaideurs dans la maison
voisine, tes Plaideurs qui contiennent
de si curieux textes de lois.
Gouis Forest.,
EN QUATRIEME PAGE:
Les Mille et un Matins L'AIR d' « AI-
Chiquita par Charles -Henry;.
Hirsch.
la
Beau et pour prêteurs
jour«. faible, un peu frais
Rasée Baromètre en hausse. Paris, 774-775; nu.t,
+2; jour, +1t"
Utpre*M(M dw K. est Finïande'Vter Manche et per- =
sustern. Autre 'd^pr^kion ocSmt Ghtcir.l 3 à B*" ^r
U/or> s", sera
difr'lltc -i
-1 1 à 4"
PRONOSTICS D'AVIATION. I'jun, 7 heur»»
1 à S m.; inlme temps.
^^bê^méM^ 929
L'ordr/public a été défendu dimanche
aa prix d'un assassinat
Contre. les agitateurs profes-
È sicfhnels, contre les excitateurs,
contre les étrangers responsables
la répression doit être impitoyable
DE QUELQUES
que celle qu'entendit récemment
1'Académie des sciences morales et
politiques. Le lecteur était un con-
seiller référendaire à la Cour des
comptes, ancien inspecteur géné-
ral des services administratifs au
ministère de l'intérieur, M. Léon
Barrë. Et sa lecture avait pour ti-
tre « C'est complètement qu'il
faut réorganiser l'administration
de la France.
Bien entendu, la. curiosité de la
lecture ne résidait pas dans cette
affirmation. Depuis quarante ans.
tous les hommes d'Etat qui se sont
succédé âu gouvernement de la
République ont proclamé 1 impos-
sibilité de consen^rl larmature
administrative actuelle de la Fran-
ce. « La situation du pays, écrivait
ironiquement René Goblet en jan-
vier 1887, s'est modifiée depuis
l'an VIII. Il semble, en conséquen-
te que les divisions administrati-
ves Créées cette époque Il,1 aient
plus- de raison d'être. » Vingt ans
plus tard, M. Clemenceau, alors
président du conseil, répétait
Notre organisation admnistra-
tive n'a plus sa raison dette elle:
tions qui soient mieux en rapport
avec les nécessités actuelles. » Le
23 octobre 1909, M. AristadeBrwnd,
̃ à son tour, s'écriait « Le moment
n'est pas éloigné où il faudra don-
ner à ce pays un peu de jeunesse
administrative. Et, le 21 mars
1919 au lendemain de la guerré, il
ajoutait « Si vous vous présentez
demain devant le pays en lui don-
nant l'impression qu'on veut le
faire retomber dans les ornières
du temps de paix, que ce sera la
même vie publique, les mêmes
Combinai sonls, les mêmes entra-
ves, alors, prenez garde. » De
son côté,. René Viviani, le 16 sep-
tembre 1919, déclarait « La Fran-
ce expire sous. sa superstructure
administrative et économique. De-
puis cent quarante ans, rendue dix
fois plus petite par les moyens de
communication, elle sent sur son
cerveau, sur sa chair, sur son
cœur, le rouage des anciens
'jours- Et, dans son beau livre
1 Créer- M. Edouard Herriôt lui-mê-,
ne a .écrit « Pour accomplir les
Aches nationales, avons-nous 1 ou-
til administratif nécessaire ? On
sait que non.Des maires garro-
tés des préfets incertains, voilà ce
que notre démocratie présente con-
serve pour assurer ses destinées.
'Elle' mérite mieux. Une France vie
Wieuse ne saurait, sans un-doin-
image essentiel, se contenter d'un
tel régime qui n'est ni celui de
l'autorité, ni celui de la liberté.
Pour une belle unanimité, on le
:;voit, c'est une belle unanimité.
i Mais ce n'est qu'une unanimité
oratoire. Quand, passant de la pa-
role à face, quelques-uns de ces
ihommes ont voulu rénover, rajeu-
'nir, moderniser, agrandir, on leur
ia gentiment passé un lacet de
soie autour du cou pour les étran-
gler. M. Louis Barthou, qui est un
!de nos gardes des sceaux ayant à
'la fois le plus d'autorité et le plus
d'habileté, sait ce qu'il en. coûte
'd'avcir voulu seulement réformer
la justice. Donc, voyons les choses
telles qu'elles sont- De temps à au-
tre, dans la presse, au Parlement,
à l'Académie, on dira ou on écri-
ra « C'est complètement qu'il
faut réorganiser l'administration
de la France. Mais, il faut qu'il
soit bien entendu qu'on n'y chan-
gera pas un vieux clou.
L'organisation de l'an VIII, qui
.faisait ironiser Goblet en 1887, sera
encore intacte en l'an 2087.
'Aussi la curiosité de la commu-
lïiication académique de M. Léon
Barré ne réside-t-elle pas dans son
'affirmation, de la nécessité. de réor-
ganiser l'administration frança,i-
;se elle réside dans les chinoise-
ries fantastiques. que le conseiller
la Cour des comptes s'est plu à
prélever au cours de sa carrière ad-
Iministrative et auxquelles la plus
¡moutonnière des démocraties se
!plie sans un murmure.
Exemple une commune. dont
te centre s'est déplacé parce qu'elle
¡'Possède aujourd'hui un chemin de
fer et une gare, veut à ses frais
changer sa mairie et la rapprocher
'dü restant du village. Savez-vous
fcpmBién de formalités administras
tives il lui faut accomplir ? Très
exactement dix-huit, qui nécessi-
itent une attente d'un an et demi au
Iminimum avant que le plus petit
licou p de pioche puisse être donné.
Autre exemple les municipal!-
tés sont obligées de fournir en tri-
!ple exemplaire, chaque année, du
'1er au 15 septembre, la liste de
leurs électeurs consulaires, et du
ier au 20 avril la liste de leurs
'électeurs prud'homaux. Or, les
'élections n'ont lieu que tous les
trois ans donc. deux fois sur trois
)es listes sont établies en pure,
perte.
Autre exemple une commune
veut déplacer un urinoir qui est
adjacent à une gare. Elle ne peut
le faire sans avoir obtenu l'avis de
la compagnie de chemin de fer à
laquelle appartient la gare. du con-
seil général des ponts et chaussées,
du préfet. Il est même fréquent
que les signatures du ministre des
travaux publics et du président dej
la République soient nécessaires.
Autre exemple on veut doubler
CHINOISERIES
Il faut mettre en mouvement le
conseil municipal de la commune,
le conseil général des ponts et;
chaussées, la chambre de commer-
ce, la chefferie du génie, l'adminis-
tration des P. T. T., le Conseil
d'Etat, le préfet, le ministère de
l'intérieur, le ministère des tra-
vaux publics et le président de la
République., qui ne donne sa si-
gnature qu'après s'être fait pré-
senter un plan au 1/200" annexé au
Pour mémoire, nous rappelle-
rons qu'afin d'obtenir un permis
de chasse, il'est indispensable que
le postulant, le percepteur, la pré-
fecture,' la mairie et la'gendarme-
rie soient astreints à un chassé-
crbisé de demandes, récépissés,
états, bordereaux, [transmissions,
communiqués.
Et. :si l'on veut' clôturer son
champ sur une route, il faut vingt
formalités et deux ans de démar-
ches.
Ne voulant la mort d'aucun gou-
vernement, nous ne demanderons
jamais à aucun' de réformer ces
pratiques. Elles, font partie de la
tradition, elles constituent une par-
tie de cette activité provinciale dont
on nous parle en termes attendris-
sants.
Non, ce qui est intéressant, c'est
de savoir pendant combien de
temps le peuple réputé le plus spi-
rituel de la terre tiendra, selon
l'expression de Viviani, à garder
« sur son cerveau, sur sa chair,
sur son cœur les rouages les
plus rouilles des temps les plus
délabrés.. Ce qui est intéressant,
c'est d'observer pendant combien
de siècles encore le culte du for-
malisme et de la paperasserie s'im-
posera sans restriction à la France.
On parle souvent de chinoise-
ries nous en détenons le plus
vaste et le' plus authentique rayon.
Les pièces baroques y abondent.
Et s'il s'y rencontre quelques
bouffonneries, nous les avons en-
duites d'un tel vernis de vénéra-
tion. que personne chez noua ne
songe plus à.en. sourire.
Stéphane Lauzanne
LE RENDEMENT DES IMPOTS EN FEVRIER
Recouvrements
2.755.777.000 francs
? Plus-value
< par rapport à février 1928
< 172.238.400 francs
Pour les deux premiers mois
s de l'année
Recouvrements
6.620.772.900 francs
Plus-value sur 1928
664.203.900 francs
Plus-value
sur tes évaluations budgétaires
871.289.90Q francs
LA TENTATIVE AÉRIENNE
DU JESUS-DEL-GRAN-PODER
VERS L'AMÉRIQUE DU SUD
Les capitaines IGLESIAS et JIMENEZ
devant leur avion
(Voir en Dernière Heure.)
La croisière méditerranéenne
du dirigeable « Graf-Zeppelin »
Berlin, 25 mars. Téléph. Matin.
Le dirigeable Graf-Zeppelin avait quit-
té, cette nuit, il minuit 54, sa base de
Friedrich shaf en pour entreprendre son
raid au-dessus de la Méditerranée.
Des mesâages reçus dans la journée,
il ressort que le dirigeable a survolé
Bàle à 2- heures, Lyon à 4 li: 30, Mar-
seille à 7 h. 35 et une demi-heure t.îus
tard la Corse, puis Rome à. 15 heures
et Naples à 17 heures.
M. et Mme Kettogg partiront
t etidredi pour l'Europe
V ̃>- ïngton, 25 mars. M. et Mme
K ̃ s'embarqueront le 29 mars à
b> ̃ c l'Ile-de-France destination de
I • > Tre et de lafrance, où ils
•um.. sser des Vacances. (Hava¡,)
LA DERNIÈRE ETAPE DE GLOIRE
DU MARÉCHAL FOCH
LE DOME DES INVALIDES
CE MATIN TOUT UN PEUPLE, TOUTES LES ARMÉES ALLIÉES
SUIVRONT LE CERCUEIG DU PREMIER SOLDAT DE FRANCE
LE CATAFALQUE '.A. IISrOTJerE-ID^ME
La dernière étape Des, millions
d'hommes, de femmes, d'enfants ont
déjilé devant le' libérateur. D'aucun?
se sont inclinés vers Etti, alors -que
dans un petit salon, rue de Grenelle,
il reposait, les mains 7 jointes, au
garde-à-vous suprême. D'autres ont
évoqué son ombre, en venant saluer
un cerceuil enveloppé du drapeau tri-
colore, un cercueil qui après avoir,
sons l'arche, triomphale,' connu les
quatre vents du souvenir, reposa,
dans la grande basilique, éclairé' par
les lueurs douces des cierges.
Aujourd'hui^ ce matin, tout un
peuple par l'intermédiaire, de Paris;
toutes les armées alliées, presque tous'
les soldats du monde. encadreront le\
char funèbre du généralissime.
La dernière étape glorieuse! Le
dôme des Invalides.
Aujourd'hui le maréchal Foch pren-i
dra sa place parmi les ombres géan-1
tes de; l'Histoire,' de notre Histotre.
Forçant, par sa piété généreuse. les
consignes, la foule a été admise, hier
encore, à apporter un suprême nonu
mage à l'illustre soldat. Dénié émou-
et combien" grandiose.
Dès les premières heures de la ma-
tinée, le peuple de Paris avait envahi
la place du parvis Notre-Dame.
A 6 heures, les portes de la cathé-
drale furent ouvertes pour la première
messe. La ferveur populaire se donna
aussitôt libre cours.
La porte drapée de^noir du caveau
funèbre transformé en chapelle ar-
dente, a été poussée.
On aperçoit au fond le catafalque
entouré de cierges. Caveau où la fraî-
cheur de l'air fait songer de nou-'
velles larmes, succédant à celles de
la maison mortuaire qui pleurait ces
jours-ci à l'abri de son portail demi-
clos.
Un service d'ordre important avait
été organisé, comme il convient. La
foule pénétrait dans l'église par le por-
che de- droite et passait sans qu'il lui
soit permis de stationner, entre des
barrières que protégeait une longue
file d'agents. L'entrée principale, ainsi
que le reste de la nef et le chœur
étaient consignés.
A 10 heures, au milieu d'un silence
profond, la maréchale Fbch. accompa-
gnée de ses deux; filles, vint, durant
quelques minutes, s'agenouiller, devant
le catafalque.
La garde d'honneur dans la chapelle
ardente était composée de boy-seôùts
en tenue, au garde-â-vous, et d'une'
délégation de médaillés militaires avec
leur, drapeau..
A midi, le défilé fut Interrompu et
les portes de l'édifice furent. fermées.
On avait décidé que 'la' cathédrale
resterait fermée 1 'après-midi. Mais, en
raison de J'affluence qui se pressait
sur le parvis, en dépit d'un écriteau
que l'archiprètre avait fait placer à
la porte, le, défilé reprit. Il ne, cessa
qu'à 18 heures.
Quelques-uns des officiers étrangers
délénaes par leur gouvernement pour'
représenter l'armée de leur pays res-
pectif aux funérailles s'étaient mêlés
à la foule pour apporter leur hommage
au grand cKof.
Les premiers, en. uniformes kaki, ,une
.aigrette à leur képi, le général Prezan
et plusieurs officiers de l'armée rou-
maine vinrent, à 10 h. 30, sous la con-
duite du général iBerthftlot.
A 11 heures, ce fut au tour du général
Hadjitch, ministre de la guerre :de You-
goslavie, qu'accompagnaient le général
Petar Pechich, chef d'état-major géné-
ral le colonel d'état-major .MitaJiv-
kovitch et' le lieutenant-colonel Che-
kitch, de se recueillir un moment de-
vant le catafalque.
Enfin, à midi 15, après que les portes
eurent étè fermées, en petite tenue
bleu foncé, coiffé d'une casquette rouge,
le chef de la délégation de l'armée
lettone, vint, lui aussi', adresser un der
nier hommage à celui qui, entre tous,
fut le vainqueur.
La toilette funèbre de Paris
Cependant que dans la basilique
l'hommage de ses enfants, se prolon-
geait, Paris achevait sa toilette funè-
bre.
Tous les refuges centraux de .la rite
de ̃Rivoli et des Champs-Elysées ont
été enlevés et tous les réverbères élec-
triques, tout le long du parcours que
doit suivre le cortège, ont été voilés
de'erépe. A la plupart des fenêtres, des
faisceaux.de drapeaux voilés' de crêpe
ont été accrochés par .les ,particuliers.
Tous les lampadaires du parvis No-
I tre-Dame ont également été voilés de
crêpe.
Rue de la Cité, au-dessus de la porte
d'entrée de la préfecture' de police, un
immense voile de crêpe coupe -la fa-
çade- du bâtiment. Des faisceaux de
drapeaux voilés en complètent la déco-
ration.
La façade de l'Hôtel-Dieu a reçu une
ornementation analogue.
La parure de Notre-Dame
`foulé la façade de la cathédrale est
complètement drapée de tentures noi-
res, frangées d'argent, sur lesquelles
sont posés des faisceaux de drapeaux
voilés. Au-dessus de la porte principale
est' placé un écusson avec la lettre F,
entourée par une guirlande de feuilles
de laurier en .argent.
Le oliceuf est complètement tendu de
noir et décoré de drapeaux voilés. Le
trône sur lequel siégera l'archevêque
de Paris sera également drapé de noir.
Devant le chœur, sous un. immense
dais de velours noir et blanc, accroché
ù la voûte, et d'où partent quatre larges
Le PRINCE DE Galles à son arrivée
à la gare. du Nord à. droite, le
général Lasson.
oiiflamm,es noires brodées d'argent qui
viennent rejoindre les piliers ,de soutè-
nement,- se trouve le catafalque, haut
de quatre mètres. Celui-ci, recouvert du
drapeau national, 'est flanqué de six
chandeliers à 24 branches et de quatre
cassollett.es d'argent dans lesquelles
brûlera de' l'encens.
Tous les piliers de la nef portent un
faisceau de drapeaux cravatés de crêpe.
L'Hôtel de Ville drapé de crêpe
iJ'Hôtel de Ville a reçu la même déco-
ration.-que celle qui servit le jour des
obsèques de Félix-Faure.
De Ja corniche de l'édifice partent
trois longs voiles de' crêpe qui vien-
nent rejoindre le' faîte, des fenêtres du
2" étage. Dix faisceaux de '¡drapeaux
voilés sont répartis sur la façade. Cha-
què fenêtre a été ornée d'une guirlande
de; velours noir frangé'd'argént. Les
lampadaires qui flanquent les portes
des grilles ont été voilés de crêpe qui
l'es lient deux par. deux.
La statue équestre de Jeanne d'Arc,
place des Pyramides, et.la statue de
Strasbourg place de la 'Concorde, ont
reçu un écusson de drapeaux voilés
de crêpe ̃,
Enfin; sur l'esplanade des Invalides,
deux tribunes ont été érigées de cha-
que côté 'de l'avenue Galiieni. Ces tri-
hunes 'entièrement tendues dé'dra-
peries noires et'argent, sur lesquelles
.seront' '.accrochés des faisceaux.de dra-
'peaux voilés seront réservées aux.
personnalités officielles..
Face ,aux tribunes, une estrade, sera
élevée;, d'où NI. Puinçacé prononcera
son discours.
Le maréchal Joffre
ne pourra pas suivre le cortège
Le maréchal Joffre,' qui devait, on
le sait, tenir un des cordons du poêle,
a dû décliner cet. honneur. Le grand
soldat souffre encore, en effet, d'une
Cependant, le vainqueur de la 'Marne,
qui tient il apporter un dernier hom-
mage il celui ffiu fut son 'collaborateur
Hier, à Notre-Dame
la foule a repris
son pieux défilé
devant le catafalque
du maréchal
à Notre-Dame et sur l'esplanade des
,luv;al,ides. La maréchale Joffre prendra
au cortège.
Le maréchal et son fils
tué l'ennemi
glorifiés à la même heure
La France reconnaissante unira a la
mémoire immortelle, du maréchal
Foch. l'héroïque souvenir de son fils,
l'aspirant Germain Foch, du 131° ré-
griment d'infanterie, mort au champ
d'honneur, le 2g août 1914, au combat
de Ville-Houdlemdnt (Meurthe-et-
Moselle).
Ce matin, en effet, à 11 heures, au
moment même où la dépouille mortelle
du grand capitaine sera déposée dans
la crypte glorieuse des Invalides, une
simple et touchante manifestation se
déroulera au cimetière de. Gorcy-Cussi-
gny, où, suivant les instructions de
M. André Tardieu, ministre de l'inté-
rieur, le sous-préfet de Briey se ren-
dra, avec la municipalité et une délé-
gation des anciens combattants de la
région, pour déposer une gerbe de
fleurs sur la tombe du fils du maréchal.
L'ARRIVÉE DU PRINCE
CHARLES DE BELGIQUE
ET DU PRINCE DE GALLES
Des dérogations des armées belges et
anglaises, dont l'importance traduira
au peuple de France tant de senti-
ments chers,- sont arrivées hier après-
midi,;
A 16 h.,5Q, les grenadiers belges dé'
barquèrent'tout d'abord en gare du
Ils furent reçus dans la, cour de la
gare par un piquet d'honneur du 21° ré-
giment d'infanterie coloniale. Aux
accents de la .Bcabançorme. et 'de la
Marseillaise, la présentation des dra-
peaux eut lieu. Après cette émouvante
cérémonie, à laquelle assistait un nom-
breux public, les grenadiers, musique
en tête. gagnèrent les casernes de lu
garde républicaine.
Peu de temps après arriva le prince
Charles, comte de Flandres, second fils
du roi Albert Pr. Le prince Charles
qui remplacera aux funérailles du ma-
réchal Foch son frère Léopold, actuel-
lement en voyage aux Indes néerlan-
daises,. fut reçu à sa descente du train
par M. de Gaiffier d'Hestroy, ambas-
sadeur de ^Belgique, à Paris. • •
A 17 h. 30, la délégation de l'armée
anglaise, très applaudie, fut reçue à
son tour.
Une heure plus tard, les représen-
tants de l'état-major de, l'armée an-
glaise descendaient d'un rapide venant
de Calais.
Parti, à 10 heures, de la gare Vic-
toria de Londres, le prince de Galles,
accompagné de l'amiral Halsey et du
capitaine Stephenson, son officier d'or-
donnance, arriva à la gare du Nord
par le rapide de 23 h. 10.
A sa descente du «train, le prince ap-
parait en pardessus noir et chapeau
melon. Il est salué par le général Las-
son, représentant le président .de la
République, M. Becq de Fouqulères,
directeur du protocole, représentant le
ministre des affairés étrangères, le
général Gouraud, gouverneur militaire
de Paris, l'amiral Levavasseur, repré-
PRINCE CHARLES DE BELGIQUE
.sentant le ministre de la marine. M.
William Tyrrell, ambassadeur d'An-
gleterre, et les membres de l'ambas-
sade.
Le prince de Galles après avoir
serré les mains des personnalités pré-
sentes, s'adressant en anglais au
général Lâssoii, lui présenta les con-
doléances du roi d'Angleterre. Puis
sans aucun cérémonial il gagna sa
voiture en compagnie de l'ambassa-
deur d'Angleterre pour rentrer à
l'ambassade ou il est descendu ainsi
que sa suite.
Une foule des plus nombreuses ac-
cueillit, à sa sortie de la gare,.le prince,
qui fut chaleureusement acclamé.
(Voir la suite en.3g page)
Un détachement de highlanders faisant partie de la délégation aw-
glavse débarque, sur le quai de la gare du Nord.
LES ETRANGERS CHEZ NOUS
L'agent Reslou,
blessé à Clichy
par un communiste
a succombé
Au conseil municipal, le préfet
de police, M. Chiappe, flétrit
en termes énergiques le crime
et les violences des commu·
nistes et dit sa ferme volonté
de ne plus leur offrir de vis-
times expiatoires
Charles CLÉMENT
Nous avons relaté hier la sauvage
agression dont avaient été victimes, di-
manche, dans la matinée, les trois gar-
diens de la paix, Allanic, Hulot et Res-
lou, de la part de communistes assem-
blés en congrès salle Reflut, à Clichy.
Afin de délivrer un louche militant
étranger, que les'trois représentants il;/
l'autorité avaient appréhendé la porte
de la salle, les moscoutaires n'hésitè-
cent pas à se précipiter sauvagement
sur eux et à les frapper à coups de
manche de pioche dont ils s'étaient
armés. L'un des gardiens, l'agent Ma-
rie-Auguste Reslou, transporté à l'hft-
pital 'Beaujon avec d'e très gravés bles-
sures.à la- tête,1 y succomba dans la
nuit sans avoir repris connaissance.
Il est vraiment lamentable que, pen-
dant que toute une population en deuil
s'inclinait respectueusement devant lu
cercueil de celui qui avait été le libé-
rateur de là France, quelques énei'au-
mènes à la solde du gouvernement de
Moscou attaquent et, blessent mortelle-
ment un humble et dévoue-défenseur
de l'ordre .public, pour sauver et pro-
téger l'émissaire bolchevik qui allait
probablement leur donner le mot d'or
dire de la III' Internationale.
Huit suspects, qui sont considérés
comme ayant pris part à l'agression
contre les gardiens de la paix ont été
on le sait ̃– envoyés au Dépôt.
Parmi eux se trouve l'assassin pré-
sumé de l'agent Reslou. C'est le ver-
nisseur Charles Cément. 26 ans, 85
rue de Vincennes, à Bagnolet.
Clément nie être l'auteur de l'ag.res-
sion mais de nombreux témoins sont
unanimes et leur témoignage est for-
mel ils ont vu Clément frappant le
gardian à coups de manche de pioche
D'ailleurs l'enquête de la police a
précisé ces diverses dépositions et a
relevé des charges graves contre lui.
Quant au militant étranger dont
1 arrestation a provoqué la 'bagarre, il
a été également, envoyé (au Dépôt As*
de 30 ans, il est de nationalité l'OU'
marne, se nomme Abraham Vamberg
et demeure 4, rue du Parc. à Neuillv
Un arrêté d'expulsion avait été pris
contre. Cet indésirable, le 9 septembre
1927. Vamberg avait alors pris la fuite
L enquête minutieuse à laquelle se'
livrent à. sonsujet les policiers tend à
rechercher quel rôle précise joua 'ce
personnage que'les communistes sem-
blaient avoir un si grand intérêt à ar-
racher des mains des gardiens-de la
D'autre, part, à la suite Qes investi-
gations' activement conduites par le
service des renseignements généraux.
l'expulsion de huit étrangers, arrêtés
au cours des incidents de dimanche a
été décidée par la préfecture de po-
lice. Ce sont tous des individus sans
profession ni domicile bien établi, ori-
ginaires (le Roumanie, de Pologne et
de Russe, et, appartenant au- parti
coymnniste.
Ils se nomment André Ar j,éaga Da-
vid Mitchnic, Dayid-Charles Zuguel,
Aba Arhimovici', Tauba Os'sipovTtfh
Abraham 'Zimmermann, Sam-Zuguel
Kouchnid, 'Srul Lebovici.
Ces suspects, accompagnes d'inspec-
teurs, ont été conduits, hier, à la fron-
tière.
M, André" Tardieu, ministre .de •l'in-
térieur, .accompagné de NI: Jean
Chiappe, préfet de police, et de M.
Paul Guielrard directeur général de
la police municipale, s'est rendu hier.
à 10,heures, à l'hôpital Beau jon, où
ils furent rejoints par MM. Donat-Gui-
gue, procureur général Pressard, pro-
cureur" de la République' Delalé, juge
.d'instruction, 'et André Benoist, direc-
teur de la police judiciaire. Le minis-
tre s'est longuement incliné- devant la
dépouille mortelle de l'agent Reslou.
et a présenté ses condoléances aux
membres de la famille. Puis,, au milieu
de l'émotion générale, le ministre a,
.épingle, sur "-le", drap ..mortuaire de cette
nouvelle victime du devoir la médaille
d'or des belles actions.
A la suite de cette impressionnante
cérémonie, le corps de l'infortuné gar-
dien de la paix a été transporté à l'Ins-
titut médico-légal, où, le docteur Paul,
l'éminent médecin légiste, procédera
probablemenj^aujourd'hui mêmes à son
autopsie.
Une information judiciaire est ou-
verte dont la. direction a été confiée
par le parquet à M. Delalé, juge d'ins-
truction.
En .3° page les déclarations de M.
Chiappe au conseil municipal.
Une réduction de six mois
du service militaire
Pour certains pères de famille
Avant d'entamer, hier après-midi, le
débat sur les congrégations, la Cham-
bré a adopté, sans discussion, un pro.
jet de loi accordant une réduction de
six mois de service aux militaires ap-
de deux enfants, ou. aînés de quatre
enfants et pères d'un, enfant.,
LES ÉLECTIONS
ITALIENNES
Le résultat du scrutin
pour la désignation
de la Chambre corporative
ROME, 25 mars. Les électiohsvdon*
nent les résultats suivants pour l'en:,
semble du royaume. Le nombre des.
électeurs inscrits était de 9.650.570
celui des votants a été de 8.650.740^
soit une proportion de 89,63
Le nombre des suffrages favorables
au régime a été de 8.506.576, celui des
votes défavorables de 136.198.
Il y a eu, en outre, 6.824 bulletin^
nuls. (Havas.)
Le général Primo de Rivera
annonce qu'il va avancer,
l'heure de son départ du'
gouvernement
Madrid, 25 mars. Le général Prima
de Rivera a communiqué à la presse
une .note disant notamment qu'il ne
se sent ni assez jeune ni assez fort
physiquement pour demander au pays;
et au, roi, de. lui .renouveler leur con-1
ft-ance pour une nouvelle période de
cinq ans.
C'est pourquoi, ajoute4-il, le tiens
à abréger les préparatifs de man dépa'rin
du gouvernement, car la pire des cho-
ses pour le pays, ce serait de laisser,
une succession ab intestat et imprévue.
Un tel événement causerait, en, effet,
et .surtout par sa surprise, même, une
grande désorientation' dans la masse;
des citoyens.
» Nos adversaires reconnaissent qu'en
cas d'appel au paps, le régime actuel
abtiendrait une majorité écrasante. Je
le crois aussi, mais recourir à un Jet
moyen serait ratifier un système que
j'estime nécessaire de remplacer par,
un atatre plus véritablement rationnel.
Une telle mesure ressusciterait les lut-
tes pohtiques locales, dent l'absence
permet aux populations'de .travailler
tranquilles.
» Toute l'opinion saine espagnole
trembte à l'idée d'un possible change.
rnent de régime et de gouvernement,
mais comme ni l'un ni l'autre ne peu-
vent être éternels, il est nécessaire de
préparer cette inévitable contingence,
et cela de façon sereine 'et calme, afin;.
que le transfert des pouvoirs puisse]
constituer un fait heureux pour la na-
lion. » (Havas.)
Les généraux et amiraux ayant
commandé en chef devant l'ennemi
pourront être inhumés aux Invalides!
•Au, oour.s de sa réunion d'hier, la
commission sénatoriale des, finances a!
entendu M. Painjevé, ministre de la)
guerre, sur les dispositions du projet.
de loi déjà- adopté par la Chambre, et,
portant qua, les généraux ayant com-î
mandé en chef ou ayant exercé le com-
mandement d'un groupe d'armées ou;
d'une, armée pendant la guerre, pour-'
ront être inhumés aux Invalides..
La commission a émis un avis favo-
rable à l'adoption de ce projet.
Elle a également décidé d'approuver.
1a texte portant que les officiers géné-
raux rie marine ayant servi en activité
pendant toute la guerre jusqu'à .la li-
mite d'âge et ayant, dans le grade de
vice-amiral, commandé en chef devant
l'ennemi, soit l'armée navale, soit'la.
marine dans la zone des armées du
Nord, pourront être inhumés aux Inva-
Rappelons, à ce sujet, qu'il s'agit la
d'un projet déposé depuis très long-
temps déjà et dont la ratification dans
les circonstances présentes ne consti-
tue qu'une simple coïncidence.
LES DEUX NEGRES ASSASSINS DE'
M:ne LEMOINE ONT COMPARU HIER
DEVANT LES ASSISES DE LA SEINE,
M'oir en 40 page.)
Les automobilistes pourront obtenir
ayant Pâques leur permis
de circulation pour le 2 trimestre
Ga présidence du conseil communi-
que la note suivante
Aux termes d'une disposition' votée
par la Chambre des députés et actuel-
lement soumise it l'exanien du Sénat,
les permis de circulation délimés pour
I le deuxième trimestre 1929 (automo-
biles 'jt motocyclettes) pourront, à la
demande des. déclarants, être rendus
valables à compter du jeudi 28 mars
1929.
PROPOS D'UN PARISIEN
La comédie au Conseil d'Etat
La loi sur tes assurances sociales
j'y ai déjà fait allusion a été la
joie du Conseil d'Etat. Un texte a été
transmis à cette grave institution afin
que soient pratiquement mises debout
des dispositions qui sont l'organisa-
tion même de la complication.
L'examen de cette législation alam-
biquée a été une source de douce hila-
rité. De mémoire de maître de re«
quêtes on n'a tant ri.
Nos conseillers d'Etat ont, par.
exemple, découvert, cette perle d'a,
près une des dispositions du projet
soumis à leurs lumières, un citoyen'
pouvait être tenu de faire une décla-
ration au dernier anniversaire de sa
naissanee précédant son décès.
Il a été question aussi d'une décla"
ration à faire par la femme enceinte'
« six mois avant la date, de l'accon..
chement ,» l
De tels textes sont flatteurs. Il«
sous-entendent chez les citoyens fran-<
çais des dons de prophétie exacte
qu'on ne leur connaissait pas. QUI
les rédigea voulut du même coup en'
finir avec le vieux proverbe « Nul
n'est prophète en son pays.
Voilà pourquoi, à certaines heures^
on .a ri, au Conseil d'Etat, ri comme
si la Comédie-Française était venue
jouer les Plaideurs dans la maison
voisine, tes Plaideurs qui contiennent
de si curieux textes de lois.
Gouis Forest.,
EN QUATRIEME PAGE:
Les Mille et un Matins L'AIR d' « AI-
Chiquita par Charles -Henry;.
Hirsch.
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