Revue d'histoire littéraire de la France

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216 pages

Titre : Revue d'histoire littéraire de la France

Auteur : Société d'histoire littéraire de la France. Auteur du texte

Éditeur : Armand Colin (Paris)

Éditeur : PUFPUF (Paris)

Éditeur : Classiques GarnierClassiques Garnier (Paris)

Date d'édition : 1909-07-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 juillet 1909 01 juillet 1909

Description : 1909/07/01 (A16,N3)-1909/09/30. 1909/07/01 (A16,N3)-1909/09/30.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5761724g

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-13998

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

« LES SOIRÉES "DE MÉLANCOLIE » DE LOAISEL DE TRÉOGATE. 49i

UN «PRÉROMANTIQUE »■

« LES SOIRÉES DE MÉLANCOLIE »

DE LOAISEL DE TRÉOGATE

Le romantisme plonge assurément dans le xvme siècle des
racines profondes. Avant Chateaubriand la littérature comme les
moeurs s'accoutument clairement aux états d'âme qui nourriront la
poésie et le drame vers 1830. L'étude de ces tendances précises
est encore incomplète parce qu'elles ne se résument pas, après
Rousseau, dans une oeuvre notoire. Mais elle révélerait avec certi-
tude de quelles forces lointaines les idées qui semblent neuves
tirent souvent le plus sûr d'elles-mêmes.

Parmi ces inconnus qui écrivirent et sentirent avant la Révolu-
tion à peu près comme un collaborateur de la Muse française, il
n'en est guère de plus oublié que Loaisel de Tréogate. Les lecteurs
ne lui manquèrent pas puisque ses oeuvres furent rééditées presque
toutes deux ou trois fois. Mais ce furent sans doute, comme le
dit Grimm de Baculard, « des couturières et des marchandes de
modes », ceux qui ne décernent point les éloges qui comptent.
Les journalistes passent assez vite et les dictionnaires biogra-
phiques accueilleront plus tard l'auteur avec dédain. Pourtant, si
Loaisel n'est pas à Arrai dire un méconnu, aucun de ses contem-
porains ne résume plus clairement en lui les tendances qui pré-
paraient le succès futur de la réforme romantique.

Déjà M. Baldensperger a montré 1 que Florello, malgré sa
médiocrité, annonçait, par son cadre de forêts vierges et par
l'ardeur véhémente des sentiments, le René et Y Atala. de Chateau-
briand. Nous avons nous-même essayé d'indiquer 2 que, de Rous-
seau qui ignore à peu près le pittoresque de la nature jusqu'à
Bernardin de Saint-Pierre chez quice pittoresque déborde, c'est par
les descriptions de Loaisel que se marque la transition. Mais
l'oeuvre la plus significative, ce sont les Soirées de mélancolie 3.

L'opuscule est assez rare et nous l'avions vainement cherché à

1. Revue de philologie française et de littérature, 1901 : Un {prédécesseur de René
en Amérique.
•2. Le Sentiment de la nature en France de J. J. Rousseau à Bernardin de Saint-Pierre.
3. Amsterdam (Paris), 1777, in-8°.

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