Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1886-02-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 février 1886 15 février 1886
Description : 1886/02/15 (SER5,A5,N10). 1886/02/15 (SER5,A5,N10).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57560428
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
L'AMI DE L'ENFANCE
ils sont décorés de teintes plates, à la façon de
certains dallages. L'effet est agréable et le senti-
ment est; bon, autant que j'en ai pu juger à dis-
tance : car ces derniers spécimens étaient placés
trop haut, et on;ne les voyait pas bien.
;Les petits travaux de tissage et de tressage
ont fourni des spécimens d'un aspect charmant,
exprimant,une;grâce de propreté et de soin qui.
fait pl.aisir, quand on pensé aux menottes en-
fantines qui ont entrelacé ces frêles bandelettes
si faciles à froisser, à flétrir. Les couleurs» vives,
fraîches, sont assorties avec goût. Les dessins
des tissus ne sont pas bien nouveaux ; mais ce
genre dé travail est nécessairement très limité
.dans; ses combinaisons et ne laisse pas grande
placé à la fantaisie. Le tressage, qui offre moins
dê: ressources encore, et qui est plus difficile
d'exécution dès..qu'il se complique tant soit peu,
m?a paru relativement plus développé que le
tissage.. : Il est généralement exécuté avec des
bandes larges.
; )Deux ou trois pliages, exécutés en assez
grande dimension, figuraient au haut du cadre.
Quant; au; découpage, il n'était représenté que
par; une couple de spécimens ; ceux-ci ne m'ont
rappelé.en rien les petits; chefs-d'oeuvre que
j'ai vu exécuter autrefois; à la classe enfantine
de; la rue; de Reuilly, — broderies de papier
dfune incroyable délicatesse, et en même temps
véritables dessins aux ciseaux, traduisant des
, combinaisohs.de formes, des intentions orne-
mentales. C'est, une Jradition perdue.
: Les- autres petits; travaux de l'école enfantine
n'étaient pas représentés à l'Exposition. :
• Une réflexion pour finir. 11 y a quelques an-
nées^ on pouvait se demander ce que devien-
dront,, en. fin de compte, l'adresse manuelle, le
coup d'oeil, le goût des formes, l'instinct géo-
métrique . et artistique, que les procédés froebe-
liena tendent à développer chez l'enfanL La
réponse était a l'Exposition du Travail même,
affichée, pour ainsi dire, dans tous les cadres
appendus aux murailles du salon de la Ville de
Paris. Maintenant que. le dessin, les travaux
manuels ont pris place ' à l'école primaire, la
directrice d'école maternelle n'en est plus à se
dire, en regardant, avec un découragement trop
bien motivé, ses plus habiles petits travailleurs
prêts à la quitter pour passer sur d'autres bancs :
« Demain tout ce que j ai fait sera à, vâU^-1'eau. »
'Non,'madame» vos efforts désormais ne:demeu-
reront pas stériles. Vos petits élèves Vont ren-
contrer dans la salle Voisine,- non pas tous vos
procédés dé détail, mais des exercices qui, à
Certains égards, les continueront ; ce que vous
serez arrivée à leur communiquer d'adresse, de
! goût, d'amour du travail, trouvera, soyez-en
sûre, son emploi sous des formes !un peu diffé-
rentes.
La voie est débouchée ; l'école maternelle
n'est plus, comme on le disait autrefois, Une
impasse. Mais aussi, permettez-moi d'en tirer
avec vous une conclusion. Puisque votre ensei-
gnement, vos petits travaux, vos exercices de
l'oeil et de la main vont être enfin «utiles—
directement — à quelque chose », devenir une
préparation effective à dès études-sérieuses et
pratiques, quoique élémentaires,: il importe,
n'est-ce pas? que vous; leur donniez bien fran-
chement ce caractère. Sans rien changer à des
formes heureuses, sans: ôter à vos exercices cette
simplicité enfantine qui en fait la grâce, il'faut
que vous fassiez prendre, de loin, à l'ensemble
des procédés la direction du but auquel ils
doivent conduire; Us n'en seront pas moins des
jeux charmants, en même temps des exercices
d'une valeur générale incontestable pour le dé-
veloppement des sens et de l'intelligence, des
moyens d'occuper agréablement et utilement les
petits cerveaux et les petits doigts, d'inspirer le
goût du travail, de faire passer les heures et de
tenir à certains moments nos chers petits tran-
quilles — et de les rendre heureux ; ils ne ces-
seront pas d'être tout cela, en prenant une ten-
dance ferme et suivie dans le sens de la prépa-
ration à un enseignement ultérieur, usuel et
pratique 1.
G. DELON
HYGIENE
LES CONSEILS DU DOCTEUR
I
(Voir le dernier numéro.)
C'est vers la fin de la troisième année, et non
avant, que l'enfant doit être soumis au bain froid
matinal. A cet âge, la vitalité est déjà assez
puissante, l'accoutumance aux rigueurs du milieu
aérien est d'assez vieille date pour que le bain
froid ne présente aucun danger, et que, au con-
traire, ilait déjà pleinement tous ces effets bien-
faisants' que nous avons décrits en un précédent
entretien. " ' ' ' .
Toutefois, à cet fige comme à tout autre,-l'hy-
drothérapie froide n'est salutaire, ou plutôt n'est
exempte de danger qu'à la condition d'être tou-
1. 11 s'agit surtout ici du dessin. — Les exercices par-
ticuliers à la méthode Froebel ont pour caractère com-
mun « l'élude et. la réalisation de la forme » ; ils con-
vergent tout naturellement vers le dessin. D'autre
pari, le dessin spécial froebelien, avec son caractère
mixte de dessin géométrique et de dessin à main
levée, peut facilement, sans changer de nature ni de
procédé, être dirigé de telle sorte qu'il constitue une
préparation effective et vienne pour ainsi dire se rac-
corder aux deux branches du dessin que le petit
élève devra cultiver à; l'école primaire.
ils sont décorés de teintes plates, à la façon de
certains dallages. L'effet est agréable et le senti-
ment est; bon, autant que j'en ai pu juger à dis-
tance : car ces derniers spécimens étaient placés
trop haut, et on;ne les voyait pas bien.
;Les petits travaux de tissage et de tressage
ont fourni des spécimens d'un aspect charmant,
exprimant,une;grâce de propreté et de soin qui.
fait pl.aisir, quand on pensé aux menottes en-
fantines qui ont entrelacé ces frêles bandelettes
si faciles à froisser, à flétrir. Les couleurs» vives,
fraîches, sont assorties avec goût. Les dessins
des tissus ne sont pas bien nouveaux ; mais ce
genre dé travail est nécessairement très limité
.dans; ses combinaisons et ne laisse pas grande
placé à la fantaisie. Le tressage, qui offre moins
dê: ressources encore, et qui est plus difficile
d'exécution dès..qu'il se complique tant soit peu,
m?a paru relativement plus développé que le
tissage.. : Il est généralement exécuté avec des
bandes larges.
; )Deux ou trois pliages, exécutés en assez
grande dimension, figuraient au haut du cadre.
Quant; au; découpage, il n'était représenté que
par; une couple de spécimens ; ceux-ci ne m'ont
rappelé.en rien les petits; chefs-d'oeuvre que
j'ai vu exécuter autrefois; à la classe enfantine
de; la rue; de Reuilly, — broderies de papier
dfune incroyable délicatesse, et en même temps
véritables dessins aux ciseaux, traduisant des
, combinaisohs.de formes, des intentions orne-
mentales. C'est, une Jradition perdue.
: Les- autres petits; travaux de l'école enfantine
n'étaient pas représentés à l'Exposition. :
• Une réflexion pour finir. 11 y a quelques an-
nées^ on pouvait se demander ce que devien-
dront,, en. fin de compte, l'adresse manuelle, le
coup d'oeil, le goût des formes, l'instinct géo-
métrique . et artistique, que les procédés froebe-
liena tendent à développer chez l'enfanL La
réponse était a l'Exposition du Travail même,
affichée, pour ainsi dire, dans tous les cadres
appendus aux murailles du salon de la Ville de
Paris. Maintenant que. le dessin, les travaux
manuels ont pris place ' à l'école primaire, la
directrice d'école maternelle n'en est plus à se
dire, en regardant, avec un découragement trop
bien motivé, ses plus habiles petits travailleurs
prêts à la quitter pour passer sur d'autres bancs :
« Demain tout ce que j ai fait sera à, vâU^-1'eau. »
'Non,'madame» vos efforts désormais ne:demeu-
reront pas stériles. Vos petits élèves Vont ren-
contrer dans la salle Voisine,- non pas tous vos
procédés dé détail, mais des exercices qui, à
Certains égards, les continueront ; ce que vous
serez arrivée à leur communiquer d'adresse, de
! goût, d'amour du travail, trouvera, soyez-en
sûre, son emploi sous des formes !un peu diffé-
rentes.
La voie est débouchée ; l'école maternelle
n'est plus, comme on le disait autrefois, Une
impasse. Mais aussi, permettez-moi d'en tirer
avec vous une conclusion. Puisque votre ensei-
gnement, vos petits travaux, vos exercices de
l'oeil et de la main vont être enfin «utiles—
directement — à quelque chose », devenir une
préparation effective à dès études-sérieuses et
pratiques, quoique élémentaires,: il importe,
n'est-ce pas? que vous; leur donniez bien fran-
chement ce caractère. Sans rien changer à des
formes heureuses, sans: ôter à vos exercices cette
simplicité enfantine qui en fait la grâce, il'faut
que vous fassiez prendre, de loin, à l'ensemble
des procédés la direction du but auquel ils
doivent conduire; Us n'en seront pas moins des
jeux charmants, en même temps des exercices
d'une valeur générale incontestable pour le dé-
veloppement des sens et de l'intelligence, des
moyens d'occuper agréablement et utilement les
petits cerveaux et les petits doigts, d'inspirer le
goût du travail, de faire passer les heures et de
tenir à certains moments nos chers petits tran-
quilles — et de les rendre heureux ; ils ne ces-
seront pas d'être tout cela, en prenant une ten-
dance ferme et suivie dans le sens de la prépa-
ration à un enseignement ultérieur, usuel et
pratique 1.
G. DELON
HYGIENE
LES CONSEILS DU DOCTEUR
I
(Voir le dernier numéro.)
C'est vers la fin de la troisième année, et non
avant, que l'enfant doit être soumis au bain froid
matinal. A cet âge, la vitalité est déjà assez
puissante, l'accoutumance aux rigueurs du milieu
aérien est d'assez vieille date pour que le bain
froid ne présente aucun danger, et que, au con-
traire, ilait déjà pleinement tous ces effets bien-
faisants' que nous avons décrits en un précédent
entretien. " ' ' ' .
Toutefois, à cet fige comme à tout autre,-l'hy-
drothérapie froide n'est salutaire, ou plutôt n'est
exempte de danger qu'à la condition d'être tou-
1. 11 s'agit surtout ici du dessin. — Les exercices par-
ticuliers à la méthode Froebel ont pour caractère com-
mun « l'élude et. la réalisation de la forme » ; ils con-
vergent tout naturellement vers le dessin. D'autre
pari, le dessin spécial froebelien, avec son caractère
mixte de dessin géométrique et de dessin à main
levée, peut facilement, sans changer de nature ni de
procédé, être dirigé de telle sorte qu'il constitue une
préparation effective et vienne pour ainsi dire se rac-
corder aux deux branches du dessin que le petit
élève devra cultiver à; l'école primaire.
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