Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-08-21
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 août 1924 21 août 1924
Description : 1924/08/21 (Numéro 12964). 1924/08/21 (Numéro 12964).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/06/2008
2
tE MATIN
s=a 21-8–24 =
gne avait accepté et qu'elle n'a pas
exécuté. Il est donc nécessaire d'at-
tendre l'évolution des événements
pour savoir s'il y a lieu de se féli-
citer des résultats de la conférence.
Il Il faut voir ce que donnera le plan
Dawës, en suivre l'exécution. Si cet-
te exécution fléchit, que feront les
alliés ? Le plan Dawes est un pro-
logue, l'œuvre c'est la réalisation.
Nous démunir de nos gages avant
cette réalisation, avant que les paie-
ments qu'ils garantissent soient ef-
• fectués, ce serait abandonner la
Ruhr pour un morceau de papier,
revenir à la politique des promes-
ses on sait ce qu'elle nous a don-
La politique de l'arbitrage
n Pour apprécier ce système, il fau-
dra le voir fonctionner. L'essentiel
est que ce nouveau procédé d'arbi-
trage serve à résoudre et non à élu-
der, qu'il soit un moyen d'arriver au
paiement et non de s'y dérober.
» La politique de l'arbitrage est im-
plicitement contenue dans le traité
on peut, je crois, l'en faire sortir sous
la forme imaginée à Londres.
» Je ne suis pas partisan remar-
quez-le bien d'une politique dure et
impitoyable' envers l'Allemagne. Je
l'ai répété toutes les fois que j'en ai
eu l'occasion et notamment dans deux
discours le 6 février 1920, quand à
la tribune de la Chambre je déclarai
qu'on ne pouvait espérer faire régner
la paix; tant que des relations norma-
les ne seraient pas établies entre la
France et l'Allemagne. J'ajoutai que
ces relations étaient naturellement
subordonnées à l'exécution par l'Alle-
magne de ses obligations.
» Le 1er janvier 1924, recevant
comme président de la République les
vœux du corps diplomatique, j'ai cru
pouvoir saluer l'aube d'une réconcilia-
tion définitive la question de l'Alsace
et de la Lorraine n'existe plus la
violation du droit, commise. à notre
détriment, se trouvait ainsi effacée.
Rien ne s'opposait plus au rétablis-
sement des relations normales entre
les deux peuples.
La sécurité
» La question de la sécurité est Ja
plus importante de toutes. On, pourra
regretter qu'elle n'ait pas été -abordée
à Londres, surtout quelques mois
avant que se pose la question de
l'évacuation de Cologne par les trou-
pes anglaises.
» Mais je sais par expérience qu'il
n'est pas toujours loisible à un né-
gociatéur d'obtenir au moment voulu
la discussion d'un problème de cette
envergure.
» Dans cet ordre d'idées, la meilleure
leçon de choses nous a été donnée
par M. MacDonald. Et je lui en suis
profondément reconnaissant.
» Chef d'un gouvernement travail-
liste, il n'en a pas moins tenu à mon-
trer aux délégués alliés les forces na-
vales britanniques en puissance.
» La revue de Spithead fut à la fois
une manifestation de politique inté-
rieure et de politique extérieure M.
MacDonald a rassuré l'opinion de son
pays en lui prouvant qu'il mettait au-
dessus de tout la sécurité de l'Angle-
terre.
» C'est, en effet, un enfantillage de
penser qu'une politique extérieure
définie par quatre années d'applica-
tion peut ne pas s'appuyer sur-une
politique intérieure cohérente et conti-
nue. Aussi, chez nous, doit-on veiller
à ne pas compromettre la force de
notre armée, qui est, à l'heure pré-
sente, en Europe, notre seule garantie
de sécurité.
La Société des nàtions
» C'est une conception nouvelle des
rapports internationaux, mais qui
n'esf'pas encore susceptible d'assu-
rer à aucun peuple de protection sé-
rieuse. L'Angleterre, là encore, se
pose en exemple.
» Vous savez qu'un pacte d'assistan-
ce mutuel!e élaboré par la. Société des
nations a été récemment soumis à
l'approbation des gouvernements in-
téressés. Or, au cours d'un débat qui
eut lieu à ce sujet à la Chambre des
communes, M. MacDonald déclara
qu'il repousserait ce projet, lequel
aurait pour effet, s'il recevait l'adhé-
siait de l'Angleterre, de contraindre
celle-ci à augmenter ses armements
navals.
» Ce qui prouve que, aujourd'hui du
moins, quand une initiative de la So-
ciété des nations heurte l'opinion,
d'un grand pays, celui-ci n'hésite pas
iL repousser -son intervention. Il pa-
rait difficile, dans ces conditions, de
fonder sur un organisme encore si
débile de sérieux espoirs..
Il Ce serait plus qu'une faute de ten-
ter quoi que ce soit capable d'ébran-
ler notre force militaire. Celle-ci est
le seul soutien effectif de notre in-
dépendance. De même, je considère
notre marine comme nécessaire, non
seulement à la défense nationale,
mais à l'existence nationale.
Il Un gouvernement soucieux des
destinées du pays ne peut songer à
réaliser des économies, ni du côté de
la guerre, ni du côté de la marine.
» Il faut résoudre les difficultés finan.
cières, mais, pour cela, il est deux
conditions élémentaires
» 1° Ne consentir aucune dépense
nouvelle qui ne soit assortie à une re-
cette correspondante
Il 2° N'émettre aucun emprunt, si ce
n'est:de consolidation, étant entendu
32. Feuilleton du MATIN du 21 août 1924
Monsieur
deldBASTIIXE
Qoman histopique par»
DEUXIEME PARTIE
LA VRAIE BASTILLE
•XVIIL VISITE QUASI ROYALE {suite}
Le gouverneur disait ces derniers mots
en souriant d'un air fin, aveç une miné
heureuse qui surprit Valognes.
Quel sous-entendu y avait-il dans cette
cromesse conditionnelle de nouvelles du
dehors
Ne songeant sans cesse qu'à son 'Ariette,
Luc rapporta l'invitation de Bernaville a
celle qu'il adorait.
Au dehors, seule, sa bien-aimée l'inté-
ressait. S'agissait-il donc d'Arlette
La physionomie du prisonnier, changeant
subitement, s'illuminait d'un sourire franc.
Il Soit 1 répondît-il, a partir de demain
je m'efforcerai de manger sans appétit, de
boire sans soif, de me lever tous les ma-
tins à huit heures, de faire ma toilette et de
me soigner comme autrefois.
Bien vrai Vous vous y engagez î
D'honneur 1. foi de Valognes.
Alors, à bientôt.
Peu de temps après le départ du gou-
verneur, en réfléchissant mieux à sa pro-
messe, Luc pâlit et murmura
Mon Dieu 1 est-ce que je deviendrais
réellement fou ?.. Comment ai-je pensé une
et reproduction interdites pour us pan.
t~ Copyrlïht b; Louis Gutine,
que, même en ce qui touche les ré-
gions libérées, il n'en saurait être
émis dont le service des intérêts ne
trouve sa contre-partie dans les re-
cettes ordinaires.
Il n'est, d'ailleurs, pas douteux
qu'un emprunt de consolidation est aH
plus haut point souhaitable, pour ne
pas dire nécessaire, à bref délai. Nous
aurons, en des échéances consi-
dérubles, auxquelles il faut, avant la
fin de cette année, se préoccuper dp
faire face.
» Des économies Nous n'en ferons
qui mériteront ce nom que lorsqu'on
se décidera enfin à réaliser la réforme
administrative que j'ai préconisée
bien avant d'entrer à l'Elysée et dans
1j premier discours que j'ai prononcé
comme président de la République.
Les projets ne manquent'pas, nous
avons mieux que des projets.
L'Alsace et la Lorraine
» On s'est plaint parfois de la len-
teur de l'assimilation, dans nos pro-
vinces retrouvées, et il semblait que
dans cette plainte il y ,edt comme
une crainte. Le reproche est injuste
et presque injurieux. Les trois dépar-
tements qui nous sont revenus ont
une telle affection pour la France que
ne saurait les éloigner de la
mèré patrie. Seulement et je l'ai
dit en Alsace même le problème
de l'assimilation est à double face.
» Nons avons beaucoup à donner à
l'Alsace et à la Lorraine désannexées
au point de vue législatif et réglemen-
taire mais nous avons presque au-
tant à en recevoir. Je citerai, il titre
de simples exemples dans la législa-
tion civile, le régime foncier dans la
législation sociale, les assurances.
Le modèle que devraient être
pour nous, au point de vue adminis-
tratif, nos deux provinces, je le résu-
merai d'un mot régionalisme.
» Pourquoi n'imiterait-on pas dans
le reste de la France ce groupement
d'affinités et de mœurs qui forme la
région ? Pourquoi, au lieu de vouloir
supprimer en bloc nos sous-préfets,
n'en conserverait-on pas qui rece-
vraient des attributions analogues à
celles que possède en Alsace le Kreis-
direktor ?
» Groupons donc les départements
par tendances, par besoins économi-
ques étendons leur capacité finan-
cière et économique en un mot, dé-
concentrons, décongestionnons le
pouvoir central, dont l'impossibilité
de prévoir tout, de juger tout, d'exa-
miner tout se traduit par des lenteurs
funestes au progrès, aux intérêts du
pays. Savez-vous qu'il n'est pas une
loi d'intérêt local qui ne passe devant
le Parlement ?
» Enfin, pour protéger les minorités
régionales contre les abus possibles
des majorités, le pouvoir central gan-
derait, bien entendu, une autorité suf-
fisante.
Le « cas Millerand »
Le Il cas Millerand », ainsi que
vous le définissez, n'est plus une
question personnelle la question
qu'il pose touche exclusivement rave.
nir de la République et du pays. De
la meilleure foi du monde, je veux le
croire, on a colporté des légendes sur
mon activité,, en qualité de chef de
l'Etat on a dit que le président de
la République aurait fait venir des
directeurs à l'insu des ministres,
aurait rappelé de Cannes son prési-
dent du conseil. Ce n'est pas vrai. Ce
qui est vrai, c'est que j'ai essayé de
mettre en pratique l'influence que
laisse au chef de l'Etat la Constitu-
tion. J'ai collaboré en toute confiance
et en toute loyauté avec les ministres,
et je crois pouvoir dire que cette col-
laboration n'a pas été sans résultats,
aussi bien en politique étrangère
qu'en politique intérieure. Naturelle-
ment, les indications que j'ai pu don-
ner n'ont pas toujours été suivies, les
conseils que j'ai prodigués n'ont pas
toujours été écoutés mais je sais
bien que c'est là la condition même
d'une collaboration. Celle-ci n'a pour-
tant, pas été superflue et elle s'est
poursuivie pendant près de quatre
ans sans accrocs.
» L'incident qui a clos ma carrière
présidentielle ne semble-t-il pas, du
reste, être l'illustration éclatante de
la thèse que j'ai toujours soutenue,
qu'une revision de la Constitution
était indispensable et urgente, si l'on
veut établir la séparation et Téqui-
libre dès pouvoirs ?
» L'acte du 10 juin n'est rien autre
chose, en effet, qu'un geste de dicta-
ture parlementaire, si la dictature
consiste notamment il. violer la loi
quand elle vous gêne. Sans doute, il
est dea gens «pour penser, selon
l'adage britannique, que u le Parle-
ment peut tout. sauf changer un
homme en femme x. Ce n'est pas mou
sentiment. Je persiste à croire' que,
tout comme le serait la dictature d'un
homme, la dictature d'un Parlement,
ou pour dire mieux d'une Chambre,
ou plus exactement de quelques hom-
mes dans cette Chambre, est la néga-
tion même de la liberté, donc de la
République.
«Je suis prêt »
Pouvons-nous dire, monsieur le
:président, que vous êtes prêt & re
prendre la lutte ?
A ce mot, le visage massif et im-
passible ,frémit légèrement. La ré-
ponse vient, nette, ferme
Je l'ai dit en quittant l'Elysée
je n'ai pas changé d avis, je suis prêt.
seconde qu'il s'agissait peut-être d'Ariette?
C'est insensé
Arletfe ne peut pas savoir que j'ai été
remis à la Bastille. 11 ne s'agit pas du tout
d'elle 1 J)
Et Valognes retomba dans sa Sésespé-
rance, unique cause de son abandon de
lui-même, car, réellement son incapacité
de s'évader pour rejoindre l'adorable jeune
fille lui, faisait prendre tout en dégoùt.
Pourtant, le lendemain, il se leva dès la
huitième heure du matin, comme il s'y était
engagé, parce qu'il lui répugnait de man-
quer au serment fait.
Il gardait encore bien des croyances, et,
parmi les meilleures, le respect de la pa-
role donnée, fût-ce la légère.
Les nouvelles du dehors annoncées par
le gouverneur ne l'intéressaient plus. Mais,
pour lui tenir parole, il fit ce qu'il avait
promis.
Les 11, 12, 13 et 14 septembre, Bourgouin,
son geôlier, informa le gouverneur du chan-
gement complet de régime et d'actes de
Luc.
Le 14 au soir, Bernaville ceçut par un
courrier spécial un large pli qui l'occupa
jusqu'à une heure avancée de la nuit, en-
traînant, de sa part, une longue série d'or-
dres donnés agitant un certain nombre de
services de la forteresse.
Le lendemain matin 15 septembre; Valo-
gnes, ignorant complètement tout cela, re-
çut, par Bourgouin, un billet du gouver-
neur.
Quoi ? M: de Bernaville m'écrit à
présent I. Faut-il que ce soit mauvais, ce
qu'il m'écrit, ,pour qu'il n'ose venir me le
dire
Le prisonnier déplia le billet, avec une
certaine inquiétude et lut
« Mon cher Valogaes,
Ce matin fa ferai une grande infraction
la règle qui me lie ::j'irai partager rtotte
LE DÉBAT
sur les accord de Londres,
[SUITE DE NpTRE COMPTE RENDU DE PAGE]
La discussion des interpellations vi-
sant les résultats de la conférence de
Londres s'engagera donc aujourd'hui
au Palais-Bourbon. Ces interpellations
sont au nombre de dix, puisqu'à celles
q.ie nous énumérions hier s'est ajoutée
une demande de M. Frédéric Brunet,
député républicain socialiste de Paris.
Avec les orateurs inscrits, cela nous
promet bien des discours, même si
l'on tient compte de déclarations de
certains intervenants jurant leurs
grands dieux qu'ils renonceront à là
parole, dans leur désir de ne pas al-
longer le débat. Comptons qu'ils tien-
dront leur ;promesse espérons aussi
que la discipline des groupes de la
majorité puisqu'aussi bien le ré-
sultat final n'est point douteux
jouera pour éviter une débauche ora-
toire où le débat s'éternise et s'égare.
Il importe que dans une pareille
discussion ceux-là seuls abordent la
tribune qui ont quelque chose à dire.
MM. Painlevé, Alexandre Varenne
et Bouisson, qui présideront à tour
de rôle, devront faire à cet égard une
impitoyable application du règlement.
Au Sénat, où l'on semblait enclin
à penser qu'au Palais-Bourbon la
discussion déborderait sur la se-
maine prochaine, on se demandait
s'il était indispensable que la haute
Assemblée attendit jusque-là pour
marquer la position qu'elle prend vis-
à-vis de M. Herriot. On faisait obser-
ver qu'il ne s'agissait point de rati-
fier un projet de loi, qu'aucun texte
législatif ne serait déposé et que dans
ces conditions, aussitôt après la lec-
ture de la déclaration, pourrait être
déposée une motion prenant acte des
paroles du président du conseil et fai-
sant confiance au gouvernement.
Le Sénat adopterait, sans débat,
ou après un débat très réduit. Les
interpellations déposées feraient alors
l'objet, à la rentrée, d'un grand débat
sur la politique extérieure du cabinet:
Cette procédure, patronnée par M.
Milliès-Laeroix, groupe de nombreux
partisans. Si elle ne devait' pas
être adoptée, le Sénat serait invité
s'ajourner à samedi, puis à mardi,
dans le cas où la durée du débat à la
Chambre le rendrait nécessaire. En
tout état de cause, le débat n'occupe-
ra vraisemblablement pas plus d'une
séance. On sait que M. Lémery a déjà
déposé une demande d'interpellation.
A cette intervention, il faut d'ores et
déjà ajouter celles de MM. Japy et
Doumer.
Dans l'hypothèse très peu probable
où le Sénat voudrait siéger pendant
la durée du débat à la Chambre, la
haute Assemblée pourrait examiner le
retour au scrutin d'arrondissement et
l'emprunt de la Ville de Paris relatif
aux habitations à bon marché.
Aujourd'hui, avant la séance, se réu-
niront la commission des affaires
étrangères et l'Union républicaine. Le
groupe de la gauche démocratique se
réunira aussitôt après.
Au Quai d'Orsay
La veille de l'ouverture du grand
débat parlementaire a été fort calme
au Quai-d'Orsay. Le président du
conseil est resté toute la journée dans
son bureau du premier étage, où il a
travaillé avec ses collaborateurs im-
médiats, et notamment avec M.
Alexandre Israel, secrétaire général
de la présidence du conseil, et M.
Bergery, chef du cabinet des affaires
étrangères.
A 20 heures, M. Herriot a réuni en
un dîner intime un certain nombre
de personnalités parlementaires du
cartel des gauches, MM. Paul Pain-
levé, président de la Chambre, Mar-
gaine, Klotz, Lautier, Lotichèurr Mou-
tet, Lucien Hubert, Henry Bérenger,
Bertrand, Nogaro, Franklin-Bouillon,
Paùl-Boncour.
Il est désormais certain que M.
Herriot ne se rendra pas à Londres
en personne pour apposer nu bas du
protocole de la conférence la signa-
ture de la Fiance. Des pouvoirs sue-
ront délégués it cet effet soit il. une
personnalité spécialement désignée,
soit il. M. de Saint-Aulaire, notre am.
bassadeur il. Londres.
Il a été également décidé que M.
Herriot se rendra à Genève le 3 sep-
tembre peut-être même fera-t-il le
voyage en compagnie de M. Ramsay
MacDonald, si les occupations des
deux premiers ministres le permet-
tent.
Quant au voyage que M. Herriot
doit faire dimanche à Grenoble, à
l'occasion du congrès de la houills
blanche, il .reste subordonné à l'achè-
vement des débats parlementaires.
A L'INSTRUCTION
100.000 FRANCS POUR CXB LIBERTÉ PROVISOIRE.
M. Marcel Speti. avocat conseil; 16, rue de
Bellechasse, arrêté il y a plusieurs mois sous
l'inculpation d'escroquerie, a été mis hier, par
M. le juge d'instruction VJllette. en liberté pro.
visoire sous caution de 100.000 franee.
Il DP.1MB DU FAOBOCRO-SAIÎiT-DKilS. Dans
quelques jours comparaîtra devant le tribunal
correctionnel de la Seine le concierge Jean
Bleuté, qui, le SI mars dernier, dans sa loge,
104, Faubourg-Salnt-Deni», blessa grièvement de
deux coups de revolver l'inspecteur Garnier, de
la police judiciaire, qu'il soupçonnait dé courti-
mer ma femme. Bleuie sera défendu par M' Geor-
ges Goilhenntt.
dtner, dans votre cellule, et ce dîner sera
bon, car mon cuisinier s'est engagé à se
surpasser. Préparez-vous à faire hontteur
à cet affectueux repas.
Il Je vous tiendrai courageusement tète,
dussé-je en souffrir de la goutte pendant
huit tours.
Faites toilette le serai moi-même en
costume de gala, parce qu'à l'issue de ce
dtner, je veus présenterai une visite qu'il
faut recevoir avec le respect qu'elle mé-
rite.
Luc se rasséréna
« Ceci n'a pas l'air de la mauvaise nou-
velle que je prévoyais.
C'est plutOt une intention fort aimable.
quoique ennuyeuse pour moi je ne me
sens en disposition ni de me griser ni
d'avoir une indigestion 1
» Je ne suis pas davantage disposé à fai-
re gracieux visage au personnage éminent,
1( respectable n; etc. auquel Bernaville
veut me présenter. n
Le prisonnier fit néanmoins toilette, cem-
me le gouverneur le demandait.
Rasé de près, poudré, paré de son cos-
tume le plus coquet et le plus neuf un
peu flottant à cause de son amaigrisse-
ment il attendit son convive en se mi-
rant dans ses diverses glaces pour donner
les meilleurs tours aux dentelles de son ja-
bot et de ses manchettes.
A onze heures, on apporta une table
plus grande que la sienne, toute servie de
mets recouverts, et ce détail l'étonna car
le couvert, c'est-à-dire la couverture des
plats par des couvercles d'argent, ne se
faisait qu'à la table du souverain.
Reste de l'ancien usage royal, dicté par
le souci d'éviter les tentatives d'empoison-
nement, le couvert demeurait une sorte de
prérogative de Sa Majesté. Nul grand sei-
gneur, fût-il duc et pair, ne se serait permis
1 Il LA REINE DES COURLIS"
M1" YVONNE FAGON
dont le cortège fleuri défilera dans
les mcs du Conque! le 31 août pro-
chain, pnur des régales de cette
charmante station du Finistère qui
s'est donné, utte charmante souve-
raine.
SUR LE MARCHH DES CHANGCS
Hausse de la !ivre et du dollar
Les changes étrangers ont teanchi
hier une nouvelle étape de hausse,
sous l'influence des divers éléments
que nous avons déjà précédemment
énumérés. Leur mouvement en .ivant
n'est cependant pas continu et on a
enregistré, à plusieurs reprises, des
coups de freins significatifs. Le volu-
me des transactions demeure d'ailleurs
relativement restreint.
La livre a débuté dans la matinée
aux environs de 83 francs pour s'ins-
crire, en séance officielle, à pre-
mier cours, revenir il 83.05 et clôtu-
rer à hl 45, de nouveau recherchée,
à 83,È5, soit en hausse .d'environ un
point sur la veille.
Le dollar, de son côté, s'est traité en-
tre 18,50 et dernier et plus haut
cours officiel de la journée.
Après Bourse, le marché a été très
calme avec des écarts insignifiants. A
18 heures, la livre s'est établïe à 83,35
et le dollar à 18,56.
L'AVANT-PROJET
du conseil économique national
est prêt
Le conseil économique national s'est
réuni à nouveau hier matin et hier
après-midi, sous la présidence de M
Justin Godart, ministre du travail, as-
sisté de M Durafour, député,
Il est parvenu à terminer son travail
de préparation de l'avant-projet.
Le point délicat était la composition
du conseil. La commission d'études
est arrivée à élaborer un système in-
génieux qui dose cette représentation,
de façon que )es éléments qui re-
présentent la production et ceux qui re-
présentent les consommateurs se fas-
sent équilibre et ne risquent pas d'être
sacrifiés les uns aux autres.
La commission d'études s'est ajourné
au 22 septembre pour le vote définitif
des décisions prises.
Le conseil économique national appa-
rait donc comme devait se réaliser
dans un délai assez bref. (Comntuniqué)
La révision dru procès
du «Bonnet-Rouge»
La mise en liberté de Marioa est
réclamée par son défenseur
M» Jean Gauniche, qui fut le défen-
seur, au 3° conseil de guerre de Paris,
de Marion, l'un des condamnés du
Bonnel-Rouge, a écrit au ministre de
la guerre pour lui demander la mise en
liberté de son client ,mise en liberté
qu'ont obtenue MM. Landau et Goidsky
compagnons de captivité de Marion.
M0 Gauniche rappelle que son client,
condamné à 10 ans de travaux torcés,
a déjà subi 7 années de détention et
que son état de santé ne fait que s'ag-
graver.
Le cambriolage de la rue Nitot
Le bilan du vol effectué, dans les
circonstances que nous avons relatées,
chez lady Micheluam, semble, d'après
l'inventaire établi par Mlle Pelitot, la'
femme de chambre enfin de relour à
Paris, moins important qu'on ne l'avait
craint tout d'abord. 11 se résumerait il
certains objets d'usage courant, dont
la valeur ne dépassa pas quelques mil-
liers de francs.
DEWU1T ->xjyman
Il Bernavuxiî.
de faire servir à sa table des plats couverts,
pour ne pas commettre une sorte d'incon-
gruité.
Le grand roi allait-il donc venir manger
à cette table ?
Valognes ne l'admettait point. C'eût été
« monstrueux » en rais&n de l'étiquette
instituée par le roi lui-même.
Luc se rappela du reste que le gouver-
neur en son billet ne parlait pas d'un troi-
sième convive, mais seulement d'une
visite pourra fin du repas, ou après le re-
pas.
L'arrivée de Bernaville suspendit les
conjectures du captif. Le gouverneur se
montrait, comme il l'avait annoncé, en cos-
tume de gala.
Après avoir salué Valognes, avec un peu
de cérémonial, il l'invita aussitôt à se met-
tre à table, et se retourna vers les trois
serviteurs a pris dans son service person-
nel » en disant
Découvrez le potage versez le mous-
seux d'Anjou dans les verres et retirez-
vous. Séverin (son valet de chambre) fera
seul le service.
Et, à ce dernier, pendant que les deux
autres sortaient.
Va-t'en aussi et ne' rentre qu'aux ap-
pels de la sonnette, comme je te l'ai re-
commandé.
Vous n'attendez pas un autre convivé î
Mais non, mon cher Valognes. Voyez
il n'y a que deux places préparées à cette
table la vôtre eut la mienne.
» Nous dinerons sans serviteurs. Séverin
n'entrera qu'aux appels de la sonnette que
voilà et s'en ira entre chaque service. Ain-
si, nous deviserons librement.
En voyant le couvert, je me demandais
si vous aviez invité le roi.
Vous plaisantez, bravo Le couvert,
c'est pour vous faire honneur, mon cher
Oh je ne suis pas souverain et c'est
LA QUESTIONDUP AIN
Ce que disent les intéressés
des mesures décidées
ou envisagées
par le gouvernement
sures envisagées par le gouvernement
en vue de combattre la hausse du prix
du pain.
Rappelons que les principales de ces
mesures sont élévation de 75 à 78
du taux de blutage, taxation des fari-
nes, fermeture des boulangeries un
jour par semaine pour. obtenir par la
seule consommation du pain rassis, ce
jour-là, une économie de quantité:
A ..la. Bourse de commerce, où c'était
hier la grande séance hebdomadaire,
ces mesures faisaient, bien entendu,
l'objet de nombreuses conversations".
On peut dire tout de suite qu'elles
sont accueillies sans enthousiasme.
M. Clvasles, président de l'Associa-
tion nationale de la meunerie françai-
se, nous a exposé de la façon suivante
le point de vue de sa corporation
1" Taux de blutage. L'an dernier,
avec du blé pesant 77 kilos à l'hecto-
litre, il était déjà difficile d'extraire
la farine à 75 Comment pourrions-
nous, cette année, extraire 78 avec
du blé qui ne pèse pas plus de 73 à
76 kilos à l'hectolitre C'est pratique-
ment impossible à moins de laisser
dans la farine 4 de remoulage, inas.
sinlilable par les humains.
» 2' Taxation de la farine. Tout a
Mê dit sur cette question. La taxation
d'un dérivé ne peut pas être une solu-
tion quand la matière d'où ce dérivé
provient n'est pas taxée elle-même.
Taxer la farine,, si l'on ne taxe pas le
blé, n'est ni logique, ni efficace. Car,
ou bien l'on taxera loyalement, en lais-
sant la marge normale entre le prix du
Mé et de la farine, et ce sera inutile,
car déjà cette marge est strictement
respectée et il n'y aura rien de changé,
ou bien on taxera ,trop bas et, en nous
obligeant il. n'acheter que des blés à
des prix, bas correspondants, on taxera
indirectement le blé lui-même et ce sera
un coup désastreux à la culture du blé
qu'il faudrait an contraire encourager
de toutes nos forces. »
M. Chasles ajoute, pour ce qui con-
cerne l'exportation des farines extraites
de blés provenant de l'admission tem-
poraire
= Si l'on supprimait cette' exporta-
tion. ce serait sans aucun bien pour le
consommateur, un rude coup pour no-
tre industrie et pour le. marché. Cet
excellent régime est un régulateur des
prix, car il permet de parer à des
à-coupâ dans l'approvisionnement des
moulins. Sans lui. de grands écarts de
prix sont possibles d'une période à
Et M. Chasles termine ainsi
Si le gouvernement désire le mo-
nopole des moulines, il n'a pas à se gê.
lier. nous serons, nous meuniers, par
les temps qui courent, les premiers à
cours en réjouir. Ceci, dites-le
Le pain rassis
Nous avons demandé au syndicat pa.
tronal de la boulangerie ce que l'on
pensait de la fermeture des boutiques
un jour' par semaine en vue d'obliger
les consommateurs à ne consommer
que du pain rassis ce jour-la.
M. Durantel, secrétaire général du
syndicat, nous a répondu
Nul plus que les boulangers ne
souhaitent une telle réforme qui leur
permettrait de se reposer eux aussi en-
fin un j;ur entier par semaine, comme
le commun mortel. Mais il suffit de
réfléchir un peu pour se rendre compte
que cette fermeture n'est pas possible.
D'abord, il nous parait bien improba-
ble que la population accénte d'£trr«
privée de pain frais, ne fût-ce qu'un
jour sur sept. Ensuite, un grands nom-
bre de boulangers seraient dans l'im-
possibilité matérielle de fabriquer en
un seul jour la quantité de pain néces-
saire pour déux on risquerait de
manquer cle pain dans la plupart des
quartiers le soir d'avant la fermeture
et nulle boutique, à cause de la coin-
plication qu'apporte maintenant l'in-
terdiction du travail de nuit, ne serait
approvisionnée dç bonne heure le ma-
t:n de la réouverture.
Il y a une autre question très Im-
portante à examiner, c'est celle des in-
nombrables étrangers arrivant Chaque
jour à Paris comment pourra-t-on
assurer leur subsistance le jour où ils
arriveront, si c'est le jour de fermeture?
Et comment nos riches visiteurs pren-
dront-ils la Chose dans tes grands hô-
tels ? 7
» Ce qui est facile à Limoges, peut-
être ainsi totalement impossible à Pa-
ris. »'
D'autre part, au sein du bureau du
syndicat, on a narlé de la question. Le
président. M. Royer. se demande si le
gouvernement envisagé la fermeture
pour tous les boulangers le même jour.
ou si, au contraire, on fera fermer par
roulement, ce dernier système lui pa-
raissant 51'111 possible, à la rigueur, et
si les boulangers .pourraient se mettre
d'accord.
Le vice-président. NI. Chalumeau, es-
time, au contraire, nue la fermeture
collective est la seule réalisable. La
question du jour à choisir est elle-
7i;ême- discutée ainsi les boulangers
du centre voudraient que ce fût le' di-
manche, mais comme ce jour-là est ce-
lui où la vente est la meilleure dans
les quartiers populaires; les boulangers
de ces quartiers se rallient à l'idée du
roulement.
A la commission administrative
Dans sa dernière réunion. la commission ad.
ministrative de la C. G. T. a ratifié les déci-
sions prises A propos de la manifestation interna-
tionale pour la paix qui doit arolr lieu le
21 septembre prochain.
La commission a également entendu MM
JouhAux, Lenoir et qui lui ont fourni
dee précisions sur l'état des travaux de la
commission d'étude du conseil économique na-
tional laquelle ils appartiennent.
Enfin elle a décidé de demander aux organisa-
tions eyndlcales françaises, d'adresser au gouver-
nement italien. IL l'occasion des obsèques du
député Matteotti leun protestations contre le
fascisme. q
une espèce de petit sacrilège de ventre
part.
Pas tout à fait, puisqu'au dessert nous
aurons une « visite Il quasi royale.
Oh Oh Vous me confondez Se-
rait-ce la visite de. Mme de Maintenon 2
Reprendrez-vous de ce potage ?
Il est merveilleux mais je n'en re-
prendrai pas. Je me réserve.
Bernaville agita la sonnette.
Séverin reparut changea les assiettes et
versa, sur un signe du gouverneur, un se-
cond vin dans d'autres verres et laissa,
contre l'usage, verres et bouteilles sur la
table.
Enfin, il découvrit le premier plat solide
et se retira.
Me permettrai-je, cher gouverneur, de
vous rappeler que vous n'avez pas répondu
à ma question. Je la renouvellerais si je ne
craignais de vous déplaire en prononçant
le nom.
De Mme de Maintenon Parlez
d'elle tant qu'il vous plaira, et comme il
vous plaira, cher ami, cela ne me gênera
aucunement.
Ah bah Si ma verve poétique et sati-
rique ne, s'était pas rcjuillée dans l'inac-
Cela reviendra* 1 Reprendrèz-vous de
cette tourte ?
Je m'en garderai bien 1 je ne pourrais
plus m'en détacher, et ce serait faire tort
à la suite.
Usons. n'abusons pas, dit le sage. Fi-
nissons néanmoins ce flacon de bourgo-
gne.
Merci merci 1 assez 1
Il Alors Mme de.
Attendez au rôti.
Pour parler volaille ? ou gibier fait
Ah 1 quelle langue vous avez 1
Puisque cela ne vous fâche point?.
Non 1 non 1 Mais laissez Séverin nous
servir la suite.
É C H OS ET PROPOS
AUTOUR D'UNE LETTRE
Beaucoup de lectrièes m'ont demandé
tte protester contre la lettre que la fem-
me de Vaquier écrivit à son mari, con-
damné à mort. Cette lettre les a révol-
tées et, certes, refuser pitié et pardon
à l'agonisant soulèvera toujours d'une in-
dignatiwi généreuse et spontanée tout
être sensible.
Mais qu'on me pardonne si je ne
veux pas porter de jugement sur ce cas
exceptionnel. Je sais pour l'avoir vu,
pour cn avoir été confidente, tout ce
qu'une femme peut souffrir, tout ce
qu'une femme doit parfois supporter.
Les mieux armées, les plus fortes
transigent avec leur désespoir, se créent
une vie à côté, se raisonnent, arrivent
parfois à uns sérénité factice, à une
douloureuse indulgence.
Mais que le ciel ait pitié des coeurs
sirnples 1
Rosine.
-âLTJJOTrxala'KCXTI
JEUDI 21 AOUT
Fêto & aouhalter Saint Philibert.
Arc de Triomphe de l'Etoile, Garde de la flamme
perpétuelle Association amicale des anciens
combattants de la préfecture de police.
CONCERTS PUBLICS
(de I6 à 17 h.)
Se«»IU! n'AKVERS. 5* régiment d'infanterie.
Chef M. Ed. Barat. Marche symphonique
(L. Chancel). Gwendoline, prélude (Chabrier).
Variations japonaises, en deux parties (Lu-
laun). Petite suite, en deux parties (De-
bussy) Il) en bateau b) cortège. Pré-
lude (Ed. Barat).
Square du ïesiplr. 23' régiment d'infanterie
coloniale. Chef M. Louis Macé. Saverne,
allegro (Andrieu). Ouverture de la Petite
Mariée (Ch. Lecocq). Faust, fantaisie (C6
Oounod). Polognla polonaise (F. Sali).
Ah vous dirai-je maman, variation pour cor
net (Reynaud).
(de 21 h. à 22 h.)
PLACE DE LA NATION, Union musicale du Mé-
tropolitain. Directeur M. Bouvoisin. Mar-
che portugaise (H. Hoquet). Le Rocher
fantôme (Popy). Léda, valse (Allier).
Suite de bailet (Popy). Cortège exotique
(Popy). F'ollette, polka poar flûto (Cjia-
vatte).
NAISSANCES
w M. et Mme Louis van Straten
sont heureux de faire part de la nais-
sance de leur fils Marcel.
MARIAGES
wv On apprend le mariage du géné-
ral Lagrue, commandant le départe-
ment de la Seine, avec Mme Michel
Meyzonnier. La cérémonie religieuse
a eu lieu dans l'intimité, avant-hier 19
août, à l'église Saint-François-.Xavier.
DEUILS
On a le regret d'apprendre le dé-
cès de M. Maurice Doré, de la maison
Chomier-Sapy et Doré, de Saint-Etienne.
̃wv On annonce la mort de M. Robert
Levard, ingr des arts et manufactures,
Croix de guerre, administrateur des
Kts Boudios à Romilly-sur-Seine, décé-
dé accidentellement près de Saint-Lô, à.
l'âge de 32 ans. La cérémonie religieuse
sera célébrée à Paris le vendredi 22
août, à 11 heures, en l'église Saint-
Jean-Baptiste de la Salle, rue Dutot
(15" arr') où l'on se réunira. L'inhuma-
tion aura lieu au cimetière Montpar-
nasse. Cet avis tient lieu d'invitation.
va On annonce la mort de Mme Si-
mon Loeb, à Strasbourg. De la part de
M. Simon Loeb et ses enfants, des fa-
milles Cerf.Bloch.Myrtil Loeb,de Paris.
vw Les obsèques du Dr Bergé, méde-
cin à l'hôpital Broussais, auront lieu le
22 aollt, à 3 h. 30, à Aubigny-sur-Nère
(Cher). Cet avis- tient lieu de faïïè-paTt.
vw Mme Albert Weill (83, rue Croza-
tier), M. Raoul Weill et toute la famille.
dans l'impossibilité de répondre à tous
les témoignages de sympathie reçus fi
l'occasion du décès de NI. Albert Weill,
prient leurs amis de trouver ici leurs
sincères remerciements.
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lUAgUFTTFMiWMBiaMMMi
Après une nouvelle apparition de Séve-
rin, « la sonnette a, et une nouvelle, éclipse
du valet, Bernaville mit la conversation
sur d'autres sujets.
Valognes comprit qu'il voulait renvoyer
ses ci nouvelles du dehors » à la fin du re-
pas et ne l'interrogea plus, se contentant de
lui donner la reparfte,- par bonne courtoi-
sie.
Au dessert, le gouverneur invita Luc à
prendre des fruits, servis pelés avec beau-
coup d'art, selon le vieil usage que nous
ne connaissons plus, et dit
Nous voici arrivés au me'ment (le
parler des ce nouvelles du dehors n.
Il Tendez-moi votre verre laissez-moi
vous verser du champagne. nous avons
une santé porter.
Il J'ai l'honneur de vous annoncer que
Sa Majesté Louis, quatorzième du nom,
est mort. Buvons à Louis XV. « Le roi est
mort Vive le roi 1 »
Le grand roi est mort ?.
Le premier jour de ce mois, au matin.
» Mme de Maintenon n'a pas attendu
son dernier soupir pour aller se réfugier à
Saint-Cyr.
Bien 1 je m'explique maintenant votre
indifférence à son égard.
n Je m'explique aussi ces bruits de cava-
lerie passant près de la Bastille il y a qua-
tre jours. et pourquoi l'on a tiré le canon
sur les tours. et ces volées d'oiseaux éga-
rés dont l'un est entré dans une cellule
Oui, c'était le jeune roi Louis XV qui
se rendait de Vincennes à Paris.
» Vous comprenez que cet événement
change bien des choses ?
Il) A rentrée du roi dans la capitale il
était d'usage de mettre en liberté des cernai
nes d'oiseaux.
M LE chevalier FLORIO a remis
• samedi dernier, à la Société
anonyme des automobiles et cycles
Peugeot, la Coupe de Régularité et les
médailles d'or affectées aux pilotes,
offertes par la ville de Termini reve-
nant à l'équipe des 3 voitures 18 ch.
Peugeot ayant participé à la Targa-
Florio
Il convient de remarquer que la
18 ch. Peugeot, qui 'défendit ri bril-
lamment J'industrie française à l'étrait-
ger, a continué dans la voie du succès
en triomphant récemment dans le
Grand Prix de tourisme de l'A. C. F.
1924, sur le -Circuit de Lyon. ^J
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tous les agents.
Le rameau d'olivier
des acrobates
Les programmes de music=halls et de
cirques devront comporter doré.
navant, 50 d'artistes franco.
belges, en France comme en Alle.
magne.
Présidée par un imitateur, assisté
d'un équilibriste et d'un « numéro Il
de « main à main n, la'nouvelle Asso-
ciation internationale des attractions
do music-halls et de cirques a exposé
hier à ses nombreux adhérents les
conditions dans lesquelles les relar
lions allaient reprendre avec les ar-
tistes de la « Loge allemande.
Si jamais tour de force fut difficile
mettre au point, ce fut bien ce pro-
loc:ole où étaient établies minutieuse-
ment les garanties que trouveront en
Allemagne les acrobtaes français,
après qu'eut été levé l'interdit qui
frappait en France les artistes alle-
mands, et réciproquement.
Un virtuose mandoliniste, grand
blessé de guerre, l'expliqua l'assem-
blëe avec infiniment de doigté et sut ̃̃
faire vibrer la corde sensible de son
auditoire en lui assurant que la nou-
velle asspciation était seule capable ne
sauvegarder les intérêts d'une profes-
sion .particulièrement internationale.
Dorénavant, avec l'approbation de
rAttistenloge, de Berlin, les program-
mes de music-halls et de cirques
tant en France qu'en Allemagne, de-
vront comprendre 50 d artistes
français et belges et 50 d'artistes
d'autres nationalités. Un contrôle sé>-
vère veillera à l'exécution intégrale
de cette clause. De plus, pour montrer
leur solidatité et constituer une caisse
de secours en cas de chômage ou de
grève, les artistes français engagés
en Alleinagne'verseront de leurs
appointements à la Loge » de Ber-
lin, et les acrobates allemands venant
en France en feront autant il l'Asso-
ciation internationale des attractions..
L' nommé aux menottes n qui roi-
pit le iien unissant les acrobates aux
chanteurs, justifia avec adresse qu'il
pouvait briser des chaînes, autre
.part que sur un(, .scène- de rinyisic-
hall. Vin évadé perpétuel, de retour
de Bénin, assura ses collègues de
l'accueil sympathique qu'ils trouve-
raient en Allemagne. Un Il numéro
la mâchoire d'airain, au parler aus-
si pittoresque que ses tours de force,
insista avec ténacité sur la scrupuleu-
se réciprocité qui devra présider aux
échanges d'artistes. Un duettiste bei-
ge, dans un solo brillant, apporta les
sympathies et l'adhésion des acro-
Lates d'outre-quiévrain. Et après
avoir décidé de demander aux pou- $,
voirs publics les mêmes avantages
sur les voies ferrées que les voya-
geurs de commerce, car la cherté des
billets de chemin de fer grève lourde-
ment le budget des acrobates et leur
enlève le plus clair de leurs bénéfi-
ces, !es artistes de l'A.I.A.M.H.C. vo-
tarent un ordre du jour de confiance
PHOTOGRAPHES
Pour vos travaux courante
+ Vous trouverez partout
La Plaque, •
"AS de TRÈFLE"
Etiquette LILAS
ÇA suivre.)
tE MATIN
s=a 21-8–24 =
gne avait accepté et qu'elle n'a pas
exécuté. Il est donc nécessaire d'at-
tendre l'évolution des événements
pour savoir s'il y a lieu de se féli-
citer des résultats de la conférence.
Il Il faut voir ce que donnera le plan
Dawës, en suivre l'exécution. Si cet-
te exécution fléchit, que feront les
alliés ? Le plan Dawes est un pro-
logue, l'œuvre c'est la réalisation.
Nous démunir de nos gages avant
cette réalisation, avant que les paie-
ments qu'ils garantissent soient ef-
• fectués, ce serait abandonner la
Ruhr pour un morceau de papier,
revenir à la politique des promes-
ses on sait ce qu'elle nous a don-
La politique de l'arbitrage
n Pour apprécier ce système, il fau-
dra le voir fonctionner. L'essentiel
est que ce nouveau procédé d'arbi-
trage serve à résoudre et non à élu-
der, qu'il soit un moyen d'arriver au
paiement et non de s'y dérober.
» La politique de l'arbitrage est im-
plicitement contenue dans le traité
on peut, je crois, l'en faire sortir sous
la forme imaginée à Londres.
» Je ne suis pas partisan remar-
quez-le bien d'une politique dure et
impitoyable' envers l'Allemagne. Je
l'ai répété toutes les fois que j'en ai
eu l'occasion et notamment dans deux
discours le 6 février 1920, quand à
la tribune de la Chambre je déclarai
qu'on ne pouvait espérer faire régner
la paix; tant que des relations norma-
les ne seraient pas établies entre la
France et l'Allemagne. J'ajoutai que
ces relations étaient naturellement
subordonnées à l'exécution par l'Alle-
magne de ses obligations.
» Le 1er janvier 1924, recevant
comme président de la République les
vœux du corps diplomatique, j'ai cru
pouvoir saluer l'aube d'une réconcilia-
tion définitive la question de l'Alsace
et de la Lorraine n'existe plus la
violation du droit, commise. à notre
détriment, se trouvait ainsi effacée.
Rien ne s'opposait plus au rétablis-
sement des relations normales entre
les deux peuples.
La sécurité
» La question de la sécurité est Ja
plus importante de toutes. On, pourra
regretter qu'elle n'ait pas été -abordée
à Londres, surtout quelques mois
avant que se pose la question de
l'évacuation de Cologne par les trou-
pes anglaises.
» Mais je sais par expérience qu'il
n'est pas toujours loisible à un né-
gociatéur d'obtenir au moment voulu
la discussion d'un problème de cette
envergure.
» Dans cet ordre d'idées, la meilleure
leçon de choses nous a été donnée
par M. MacDonald. Et je lui en suis
profondément reconnaissant.
» Chef d'un gouvernement travail-
liste, il n'en a pas moins tenu à mon-
trer aux délégués alliés les forces na-
vales britanniques en puissance.
» La revue de Spithead fut à la fois
une manifestation de politique inté-
rieure et de politique extérieure M.
MacDonald a rassuré l'opinion de son
pays en lui prouvant qu'il mettait au-
dessus de tout la sécurité de l'Angle-
terre.
» C'est, en effet, un enfantillage de
penser qu'une politique extérieure
définie par quatre années d'applica-
tion peut ne pas s'appuyer sur-une
politique intérieure cohérente et conti-
nue. Aussi, chez nous, doit-on veiller
à ne pas compromettre la force de
notre armée, qui est, à l'heure pré-
sente, en Europe, notre seule garantie
de sécurité.
La Société des nàtions
» C'est une conception nouvelle des
rapports internationaux, mais qui
n'esf'pas encore susceptible d'assu-
rer à aucun peuple de protection sé-
rieuse. L'Angleterre, là encore, se
pose en exemple.
» Vous savez qu'un pacte d'assistan-
ce mutuel!e élaboré par la. Société des
nations a été récemment soumis à
l'approbation des gouvernements in-
téressés. Or, au cours d'un débat qui
eut lieu à ce sujet à la Chambre des
communes, M. MacDonald déclara
qu'il repousserait ce projet, lequel
aurait pour effet, s'il recevait l'adhé-
siait de l'Angleterre, de contraindre
celle-ci à augmenter ses armements
navals.
» Ce qui prouve que, aujourd'hui du
moins, quand une initiative de la So-
ciété des nations heurte l'opinion,
d'un grand pays, celui-ci n'hésite pas
iL repousser -son intervention. Il pa-
rait difficile, dans ces conditions, de
fonder sur un organisme encore si
débile de sérieux espoirs..
Il Ce serait plus qu'une faute de ten-
ter quoi que ce soit capable d'ébran-
ler notre force militaire. Celle-ci est
le seul soutien effectif de notre in-
dépendance. De même, je considère
notre marine comme nécessaire, non
seulement à la défense nationale,
mais à l'existence nationale.
Il Un gouvernement soucieux des
destinées du pays ne peut songer à
réaliser des économies, ni du côté de
la guerre, ni du côté de la marine.
» Il faut résoudre les difficultés finan.
cières, mais, pour cela, il est deux
conditions élémentaires
» 1° Ne consentir aucune dépense
nouvelle qui ne soit assortie à une re-
cette correspondante
Il 2° N'émettre aucun emprunt, si ce
n'est:de consolidation, étant entendu
32. Feuilleton du MATIN du 21 août 1924
Monsieur
deldBASTIIXE
Qoman histopique par»
DEUXIEME PARTIE
LA VRAIE BASTILLE
•XVIIL VISITE QUASI ROYALE {suite}
Le gouverneur disait ces derniers mots
en souriant d'un air fin, aveç une miné
heureuse qui surprit Valognes.
Quel sous-entendu y avait-il dans cette
cromesse conditionnelle de nouvelles du
dehors
Ne songeant sans cesse qu'à son 'Ariette,
Luc rapporta l'invitation de Bernaville a
celle qu'il adorait.
Au dehors, seule, sa bien-aimée l'inté-
ressait. S'agissait-il donc d'Arlette
La physionomie du prisonnier, changeant
subitement, s'illuminait d'un sourire franc.
Il Soit 1 répondît-il, a partir de demain
je m'efforcerai de manger sans appétit, de
boire sans soif, de me lever tous les ma-
tins à huit heures, de faire ma toilette et de
me soigner comme autrefois.
Bien vrai Vous vous y engagez î
D'honneur 1. foi de Valognes.
Alors, à bientôt.
Peu de temps après le départ du gou-
verneur, en réfléchissant mieux à sa pro-
messe, Luc pâlit et murmura
Mon Dieu 1 est-ce que je deviendrais
réellement fou ?.. Comment ai-je pensé une
et reproduction interdites pour us pan.
t~ Copyrlïht b; Louis Gutine,
que, même en ce qui touche les ré-
gions libérées, il n'en saurait être
émis dont le service des intérêts ne
trouve sa contre-partie dans les re-
cettes ordinaires.
Il n'est, d'ailleurs, pas douteux
qu'un emprunt de consolidation est aH
plus haut point souhaitable, pour ne
pas dire nécessaire, à bref délai. Nous
aurons, en des échéances consi-
dérubles, auxquelles il faut, avant la
fin de cette année, se préoccuper dp
faire face.
» Des économies Nous n'en ferons
qui mériteront ce nom que lorsqu'on
se décidera enfin à réaliser la réforme
administrative que j'ai préconisée
bien avant d'entrer à l'Elysée et dans
1j premier discours que j'ai prononcé
comme président de la République.
Les projets ne manquent'pas, nous
avons mieux que des projets.
L'Alsace et la Lorraine
» On s'est plaint parfois de la len-
teur de l'assimilation, dans nos pro-
vinces retrouvées, et il semblait que
dans cette plainte il y ,edt comme
une crainte. Le reproche est injuste
et presque injurieux. Les trois dépar-
tements qui nous sont revenus ont
une telle affection pour la France que
ne saurait les éloigner de la
mèré patrie. Seulement et je l'ai
dit en Alsace même le problème
de l'assimilation est à double face.
» Nons avons beaucoup à donner à
l'Alsace et à la Lorraine désannexées
au point de vue législatif et réglemen-
taire mais nous avons presque au-
tant à en recevoir. Je citerai, il titre
de simples exemples dans la législa-
tion civile, le régime foncier dans la
législation sociale, les assurances.
Le modèle que devraient être
pour nous, au point de vue adminis-
tratif, nos deux provinces, je le résu-
merai d'un mot régionalisme.
» Pourquoi n'imiterait-on pas dans
le reste de la France ce groupement
d'affinités et de mœurs qui forme la
région ? Pourquoi, au lieu de vouloir
supprimer en bloc nos sous-préfets,
n'en conserverait-on pas qui rece-
vraient des attributions analogues à
celles que possède en Alsace le Kreis-
direktor ?
» Groupons donc les départements
par tendances, par besoins économi-
ques étendons leur capacité finan-
cière et économique en un mot, dé-
concentrons, décongestionnons le
pouvoir central, dont l'impossibilité
de prévoir tout, de juger tout, d'exa-
miner tout se traduit par des lenteurs
funestes au progrès, aux intérêts du
pays. Savez-vous qu'il n'est pas une
loi d'intérêt local qui ne passe devant
le Parlement ?
» Enfin, pour protéger les minorités
régionales contre les abus possibles
des majorités, le pouvoir central gan-
derait, bien entendu, une autorité suf-
fisante.
Le « cas Millerand »
Le Il cas Millerand », ainsi que
vous le définissez, n'est plus une
question personnelle la question
qu'il pose touche exclusivement rave.
nir de la République et du pays. De
la meilleure foi du monde, je veux le
croire, on a colporté des légendes sur
mon activité,, en qualité de chef de
l'Etat on a dit que le président de
la République aurait fait venir des
directeurs à l'insu des ministres,
aurait rappelé de Cannes son prési-
dent du conseil. Ce n'est pas vrai. Ce
qui est vrai, c'est que j'ai essayé de
mettre en pratique l'influence que
laisse au chef de l'Etat la Constitu-
tion. J'ai collaboré en toute confiance
et en toute loyauté avec les ministres,
et je crois pouvoir dire que cette col-
laboration n'a pas été sans résultats,
aussi bien en politique étrangère
qu'en politique intérieure. Naturelle-
ment, les indications que j'ai pu don-
ner n'ont pas toujours été suivies, les
conseils que j'ai prodigués n'ont pas
toujours été écoutés mais je sais
bien que c'est là la condition même
d'une collaboration. Celle-ci n'a pour-
tant, pas été superflue et elle s'est
poursuivie pendant près de quatre
ans sans accrocs.
» L'incident qui a clos ma carrière
présidentielle ne semble-t-il pas, du
reste, être l'illustration éclatante de
la thèse que j'ai toujours soutenue,
qu'une revision de la Constitution
était indispensable et urgente, si l'on
veut établir la séparation et Téqui-
libre dès pouvoirs ?
» L'acte du 10 juin n'est rien autre
chose, en effet, qu'un geste de dicta-
ture parlementaire, si la dictature
consiste notamment il. violer la loi
quand elle vous gêne. Sans doute, il
est dea gens «pour penser, selon
l'adage britannique, que u le Parle-
ment peut tout. sauf changer un
homme en femme x. Ce n'est pas mou
sentiment. Je persiste à croire' que,
tout comme le serait la dictature d'un
homme, la dictature d'un Parlement,
ou pour dire mieux d'une Chambre,
ou plus exactement de quelques hom-
mes dans cette Chambre, est la néga-
tion même de la liberté, donc de la
République.
«Je suis prêt »
Pouvons-nous dire, monsieur le
:président, que vous êtes prêt & re
prendre la lutte ?
A ce mot, le visage massif et im-
passible ,frémit légèrement. La ré-
ponse vient, nette, ferme
Je l'ai dit en quittant l'Elysée
je n'ai pas changé d avis, je suis prêt.
seconde qu'il s'agissait peut-être d'Ariette?
C'est insensé
Arletfe ne peut pas savoir que j'ai été
remis à la Bastille. 11 ne s'agit pas du tout
d'elle 1 J)
Et Valognes retomba dans sa Sésespé-
rance, unique cause de son abandon de
lui-même, car, réellement son incapacité
de s'évader pour rejoindre l'adorable jeune
fille lui, faisait prendre tout en dégoùt.
Pourtant, le lendemain, il se leva dès la
huitième heure du matin, comme il s'y était
engagé, parce qu'il lui répugnait de man-
quer au serment fait.
Il gardait encore bien des croyances, et,
parmi les meilleures, le respect de la pa-
role donnée, fût-ce la légère.
Les nouvelles du dehors annoncées par
le gouverneur ne l'intéressaient plus. Mais,
pour lui tenir parole, il fit ce qu'il avait
promis.
Les 11, 12, 13 et 14 septembre, Bourgouin,
son geôlier, informa le gouverneur du chan-
gement complet de régime et d'actes de
Luc.
Le 14 au soir, Bernaville ceçut par un
courrier spécial un large pli qui l'occupa
jusqu'à une heure avancée de la nuit, en-
traînant, de sa part, une longue série d'or-
dres donnés agitant un certain nombre de
services de la forteresse.
Le lendemain matin 15 septembre; Valo-
gnes, ignorant complètement tout cela, re-
çut, par Bourgouin, un billet du gouver-
neur.
Quoi ? M: de Bernaville m'écrit à
présent I. Faut-il que ce soit mauvais, ce
qu'il m'écrit, ,pour qu'il n'ose venir me le
dire
Le prisonnier déplia le billet, avec une
certaine inquiétude et lut
« Mon cher Valogaes,
Ce matin fa ferai une grande infraction
la règle qui me lie ::j'irai partager rtotte
LE DÉBAT
sur les accord de Londres,
[SUITE DE NpTRE COMPTE RENDU DE PAGE]
La discussion des interpellations vi-
sant les résultats de la conférence de
Londres s'engagera donc aujourd'hui
au Palais-Bourbon. Ces interpellations
sont au nombre de dix, puisqu'à celles
q.ie nous énumérions hier s'est ajoutée
une demande de M. Frédéric Brunet,
député républicain socialiste de Paris.
Avec les orateurs inscrits, cela nous
promet bien des discours, même si
l'on tient compte de déclarations de
certains intervenants jurant leurs
grands dieux qu'ils renonceront à là
parole, dans leur désir de ne pas al-
longer le débat. Comptons qu'ils tien-
dront leur ;promesse espérons aussi
que la discipline des groupes de la
majorité puisqu'aussi bien le ré-
sultat final n'est point douteux
jouera pour éviter une débauche ora-
toire où le débat s'éternise et s'égare.
Il importe que dans une pareille
discussion ceux-là seuls abordent la
tribune qui ont quelque chose à dire.
MM. Painlevé, Alexandre Varenne
et Bouisson, qui présideront à tour
de rôle, devront faire à cet égard une
impitoyable application du règlement.
Au Sénat, où l'on semblait enclin
à penser qu'au Palais-Bourbon la
discussion déborderait sur la se-
maine prochaine, on se demandait
s'il était indispensable que la haute
Assemblée attendit jusque-là pour
marquer la position qu'elle prend vis-
à-vis de M. Herriot. On faisait obser-
ver qu'il ne s'agissait point de rati-
fier un projet de loi, qu'aucun texte
législatif ne serait déposé et que dans
ces conditions, aussitôt après la lec-
ture de la déclaration, pourrait être
déposée une motion prenant acte des
paroles du président du conseil et fai-
sant confiance au gouvernement.
Le Sénat adopterait, sans débat,
ou après un débat très réduit. Les
interpellations déposées feraient alors
l'objet, à la rentrée, d'un grand débat
sur la politique extérieure du cabinet:
Cette procédure, patronnée par M.
Milliès-Laeroix, groupe de nombreux
partisans. Si elle ne devait' pas
être adoptée, le Sénat serait invité
s'ajourner à samedi, puis à mardi,
dans le cas où la durée du débat à la
Chambre le rendrait nécessaire. En
tout état de cause, le débat n'occupe-
ra vraisemblablement pas plus d'une
séance. On sait que M. Lémery a déjà
déposé une demande d'interpellation.
A cette intervention, il faut d'ores et
déjà ajouter celles de MM. Japy et
Doumer.
Dans l'hypothèse très peu probable
où le Sénat voudrait siéger pendant
la durée du débat à la Chambre, la
haute Assemblée pourrait examiner le
retour au scrutin d'arrondissement et
l'emprunt de la Ville de Paris relatif
aux habitations à bon marché.
Aujourd'hui, avant la séance, se réu-
niront la commission des affaires
étrangères et l'Union républicaine. Le
groupe de la gauche démocratique se
réunira aussitôt après.
Au Quai d'Orsay
La veille de l'ouverture du grand
débat parlementaire a été fort calme
au Quai-d'Orsay. Le président du
conseil est resté toute la journée dans
son bureau du premier étage, où il a
travaillé avec ses collaborateurs im-
médiats, et notamment avec M.
Alexandre Israel, secrétaire général
de la présidence du conseil, et M.
Bergery, chef du cabinet des affaires
étrangères.
A 20 heures, M. Herriot a réuni en
un dîner intime un certain nombre
de personnalités parlementaires du
cartel des gauches, MM. Paul Pain-
levé, président de la Chambre, Mar-
gaine, Klotz, Lautier, Lotichèurr Mou-
tet, Lucien Hubert, Henry Bérenger,
Bertrand, Nogaro, Franklin-Bouillon,
Paùl-Boncour.
Il est désormais certain que M.
Herriot ne se rendra pas à Londres
en personne pour apposer nu bas du
protocole de la conférence la signa-
ture de la Fiance. Des pouvoirs sue-
ront délégués it cet effet soit il. une
personnalité spécialement désignée,
soit il. M. de Saint-Aulaire, notre am.
bassadeur il. Londres.
Il a été également décidé que M.
Herriot se rendra à Genève le 3 sep-
tembre peut-être même fera-t-il le
voyage en compagnie de M. Ramsay
MacDonald, si les occupations des
deux premiers ministres le permet-
tent.
Quant au voyage que M. Herriot
doit faire dimanche à Grenoble, à
l'occasion du congrès de la houills
blanche, il .reste subordonné à l'achè-
vement des débats parlementaires.
A L'INSTRUCTION
100.000 FRANCS POUR CXB LIBERTÉ PROVISOIRE.
M. Marcel Speti. avocat conseil; 16, rue de
Bellechasse, arrêté il y a plusieurs mois sous
l'inculpation d'escroquerie, a été mis hier, par
M. le juge d'instruction VJllette. en liberté pro.
visoire sous caution de 100.000 franee.
Il DP.1MB DU FAOBOCRO-SAIÎiT-DKilS. Dans
quelques jours comparaîtra devant le tribunal
correctionnel de la Seine le concierge Jean
Bleuté, qui, le SI mars dernier, dans sa loge,
104, Faubourg-Salnt-Deni», blessa grièvement de
deux coups de revolver l'inspecteur Garnier, de
la police judiciaire, qu'il soupçonnait dé courti-
mer ma femme. Bleuie sera défendu par M' Geor-
ges Goilhenntt.
dtner, dans votre cellule, et ce dîner sera
bon, car mon cuisinier s'est engagé à se
surpasser. Préparez-vous à faire hontteur
à cet affectueux repas.
Il Je vous tiendrai courageusement tète,
dussé-je en souffrir de la goutte pendant
huit tours.
Faites toilette le serai moi-même en
costume de gala, parce qu'à l'issue de ce
dtner, je veus présenterai une visite qu'il
faut recevoir avec le respect qu'elle mé-
rite.
Luc se rasséréna
« Ceci n'a pas l'air de la mauvaise nou-
velle que je prévoyais.
C'est plutOt une intention fort aimable.
quoique ennuyeuse pour moi je ne me
sens en disposition ni de me griser ni
d'avoir une indigestion 1
» Je ne suis pas davantage disposé à fai-
re gracieux visage au personnage éminent,
1( respectable n; etc. auquel Bernaville
veut me présenter. n
Le prisonnier fit néanmoins toilette, cem-
me le gouverneur le demandait.
Rasé de près, poudré, paré de son cos-
tume le plus coquet et le plus neuf un
peu flottant à cause de son amaigrisse-
ment il attendit son convive en se mi-
rant dans ses diverses glaces pour donner
les meilleurs tours aux dentelles de son ja-
bot et de ses manchettes.
A onze heures, on apporta une table
plus grande que la sienne, toute servie de
mets recouverts, et ce détail l'étonna car
le couvert, c'est-à-dire la couverture des
plats par des couvercles d'argent, ne se
faisait qu'à la table du souverain.
Reste de l'ancien usage royal, dicté par
le souci d'éviter les tentatives d'empoison-
nement, le couvert demeurait une sorte de
prérogative de Sa Majesté. Nul grand sei-
gneur, fût-il duc et pair, ne se serait permis
1 Il LA REINE DES COURLIS"
M1" YVONNE FAGON
dont le cortège fleuri défilera dans
les mcs du Conque! le 31 août pro-
chain, pnur des régales de cette
charmante station du Finistère qui
s'est donné, utte charmante souve-
raine.
SUR LE MARCHH DES CHANGCS
Hausse de la !ivre et du dollar
Les changes étrangers ont teanchi
hier une nouvelle étape de hausse,
sous l'influence des divers éléments
que nous avons déjà précédemment
énumérés. Leur mouvement en .ivant
n'est cependant pas continu et on a
enregistré, à plusieurs reprises, des
coups de freins significatifs. Le volu-
me des transactions demeure d'ailleurs
relativement restreint.
La livre a débuté dans la matinée
aux environs de 83 francs pour s'ins-
crire, en séance officielle, à pre-
mier cours, revenir il 83.05 et clôtu-
rer à hl 45, de nouveau recherchée,
à 83,È5, soit en hausse .d'environ un
point sur la veille.
Le dollar, de son côté, s'est traité en-
tre 18,50 et dernier et plus haut
cours officiel de la journée.
Après Bourse, le marché a été très
calme avec des écarts insignifiants. A
18 heures, la livre s'est établïe à 83,35
et le dollar à 18,56.
L'AVANT-PROJET
du conseil économique national
est prêt
Le conseil économique national s'est
réuni à nouveau hier matin et hier
après-midi, sous la présidence de M
Justin Godart, ministre du travail, as-
sisté de M Durafour, député,
Il est parvenu à terminer son travail
de préparation de l'avant-projet.
Le point délicat était la composition
du conseil. La commission d'études
est arrivée à élaborer un système in-
génieux qui dose cette représentation,
de façon que )es éléments qui re-
présentent la production et ceux qui re-
présentent les consommateurs se fas-
sent équilibre et ne risquent pas d'être
sacrifiés les uns aux autres.
La commission d'études s'est ajourné
au 22 septembre pour le vote définitif
des décisions prises.
Le conseil économique national appa-
rait donc comme devait se réaliser
dans un délai assez bref. (Comntuniqué)
La révision dru procès
du «Bonnet-Rouge»
La mise en liberté de Marioa est
réclamée par son défenseur
M» Jean Gauniche, qui fut le défen-
seur, au 3° conseil de guerre de Paris,
de Marion, l'un des condamnés du
Bonnel-Rouge, a écrit au ministre de
la guerre pour lui demander la mise en
liberté de son client ,mise en liberté
qu'ont obtenue MM. Landau et Goidsky
compagnons de captivité de Marion.
M0 Gauniche rappelle que son client,
condamné à 10 ans de travaux torcés,
a déjà subi 7 années de détention et
que son état de santé ne fait que s'ag-
graver.
Le cambriolage de la rue Nitot
Le bilan du vol effectué, dans les
circonstances que nous avons relatées,
chez lady Micheluam, semble, d'après
l'inventaire établi par Mlle Pelitot, la'
femme de chambre enfin de relour à
Paris, moins important qu'on ne l'avait
craint tout d'abord. 11 se résumerait il
certains objets d'usage courant, dont
la valeur ne dépassa pas quelques mil-
liers de francs.
DEWU1T ->xjyman
Il Bernavuxiî.
de faire servir à sa table des plats couverts,
pour ne pas commettre une sorte d'incon-
gruité.
Le grand roi allait-il donc venir manger
à cette table ?
Valognes ne l'admettait point. C'eût été
« monstrueux » en rais&n de l'étiquette
instituée par le roi lui-même.
Luc se rappela du reste que le gouver-
neur en son billet ne parlait pas d'un troi-
sième convive, mais seulement d'une
visite pourra fin du repas, ou après le re-
pas.
L'arrivée de Bernaville suspendit les
conjectures du captif. Le gouverneur se
montrait, comme il l'avait annoncé, en cos-
tume de gala.
Après avoir salué Valognes, avec un peu
de cérémonial, il l'invita aussitôt à se met-
tre à table, et se retourna vers les trois
serviteurs a pris dans son service person-
nel » en disant
Découvrez le potage versez le mous-
seux d'Anjou dans les verres et retirez-
vous. Séverin (son valet de chambre) fera
seul le service.
Et, à ce dernier, pendant que les deux
autres sortaient.
Va-t'en aussi et ne' rentre qu'aux ap-
pels de la sonnette, comme je te l'ai re-
commandé.
Vous n'attendez pas un autre convivé î
Mais non, mon cher Valognes. Voyez
il n'y a que deux places préparées à cette
table la vôtre eut la mienne.
» Nous dinerons sans serviteurs. Séverin
n'entrera qu'aux appels de la sonnette que
voilà et s'en ira entre chaque service. Ain-
si, nous deviserons librement.
En voyant le couvert, je me demandais
si vous aviez invité le roi.
Vous plaisantez, bravo Le couvert,
c'est pour vous faire honneur, mon cher
Oh je ne suis pas souverain et c'est
LA QUESTIONDUP AIN
Ce que disent les intéressés
des mesures décidées
ou envisagées
par le gouvernement
sures envisagées par le gouvernement
en vue de combattre la hausse du prix
du pain.
Rappelons que les principales de ces
mesures sont élévation de 75 à 78
du taux de blutage, taxation des fari-
nes, fermeture des boulangeries un
jour par semaine pour. obtenir par la
seule consommation du pain rassis, ce
jour-là, une économie de quantité:
A ..la. Bourse de commerce, où c'était
hier la grande séance hebdomadaire,
ces mesures faisaient, bien entendu,
l'objet de nombreuses conversations".
On peut dire tout de suite qu'elles
sont accueillies sans enthousiasme.
M. Clvasles, président de l'Associa-
tion nationale de la meunerie françai-
se, nous a exposé de la façon suivante
le point de vue de sa corporation
1" Taux de blutage. L'an dernier,
avec du blé pesant 77 kilos à l'hecto-
litre, il était déjà difficile d'extraire
la farine à 75 Comment pourrions-
nous, cette année, extraire 78 avec
du blé qui ne pèse pas plus de 73 à
76 kilos à l'hectolitre C'est pratique-
ment impossible à moins de laisser
dans la farine 4 de remoulage, inas.
sinlilable par les humains.
» 2' Taxation de la farine. Tout a
Mê dit sur cette question. La taxation
d'un dérivé ne peut pas être une solu-
tion quand la matière d'où ce dérivé
provient n'est pas taxée elle-même.
Taxer la farine,, si l'on ne taxe pas le
blé, n'est ni logique, ni efficace. Car,
ou bien l'on taxera loyalement, en lais-
sant la marge normale entre le prix du
Mé et de la farine, et ce sera inutile,
car déjà cette marge est strictement
respectée et il n'y aura rien de changé,
ou bien on taxera ,trop bas et, en nous
obligeant il. n'acheter que des blés à
des prix, bas correspondants, on taxera
indirectement le blé lui-même et ce sera
un coup désastreux à la culture du blé
qu'il faudrait an contraire encourager
de toutes nos forces. »
M. Chasles ajoute, pour ce qui con-
cerne l'exportation des farines extraites
de blés provenant de l'admission tem-
poraire
= Si l'on supprimait cette' exporta-
tion. ce serait sans aucun bien pour le
consommateur, un rude coup pour no-
tre industrie et pour le. marché. Cet
excellent régime est un régulateur des
prix, car il permet de parer à des
à-coupâ dans l'approvisionnement des
moulins. Sans lui. de grands écarts de
prix sont possibles d'une période à
Et M. Chasles termine ainsi
Si le gouvernement désire le mo-
nopole des moulines, il n'a pas à se gê.
lier. nous serons, nous meuniers, par
les temps qui courent, les premiers à
cours en réjouir. Ceci, dites-le
Le pain rassis
Nous avons demandé au syndicat pa.
tronal de la boulangerie ce que l'on
pensait de la fermeture des boutiques
un jour' par semaine en vue d'obliger
les consommateurs à ne consommer
que du pain rassis ce jour-la.
M. Durantel, secrétaire général du
syndicat, nous a répondu
Nul plus que les boulangers ne
souhaitent une telle réforme qui leur
permettrait de se reposer eux aussi en-
fin un j;ur entier par semaine, comme
le commun mortel. Mais il suffit de
réfléchir un peu pour se rendre compte
que cette fermeture n'est pas possible.
D'abord, il nous parait bien improba-
ble que la population accénte d'£trr«
privée de pain frais, ne fût-ce qu'un
jour sur sept. Ensuite, un grands nom-
bre de boulangers seraient dans l'im-
possibilité matérielle de fabriquer en
un seul jour la quantité de pain néces-
saire pour déux on risquerait de
manquer cle pain dans la plupart des
quartiers le soir d'avant la fermeture
et nulle boutique, à cause de la coin-
plication qu'apporte maintenant l'in-
terdiction du travail de nuit, ne serait
approvisionnée dç bonne heure le ma-
t:n de la réouverture.
Il y a une autre question très Im-
portante à examiner, c'est celle des in-
nombrables étrangers arrivant Chaque
jour à Paris comment pourra-t-on
assurer leur subsistance le jour où ils
arriveront, si c'est le jour de fermeture?
Et comment nos riches visiteurs pren-
dront-ils la Chose dans tes grands hô-
tels ? 7
» Ce qui est facile à Limoges, peut-
être ainsi totalement impossible à Pa-
ris. »'
D'autre part, au sein du bureau du
syndicat, on a narlé de la question. Le
président. M. Royer. se demande si le
gouvernement envisagé la fermeture
pour tous les boulangers le même jour.
ou si, au contraire, on fera fermer par
roulement, ce dernier système lui pa-
raissant 51'111 possible, à la rigueur, et
si les boulangers .pourraient se mettre
d'accord.
Le vice-président. NI. Chalumeau, es-
time, au contraire, nue la fermeture
collective est la seule réalisable. La
question du jour à choisir est elle-
7i;ême- discutée ainsi les boulangers
du centre voudraient que ce fût le' di-
manche, mais comme ce jour-là est ce-
lui où la vente est la meilleure dans
les quartiers populaires; les boulangers
de ces quartiers se rallient à l'idée du
roulement.
A la commission administrative
Dans sa dernière réunion. la commission ad.
ministrative de la C. G. T. a ratifié les déci-
sions prises A propos de la manifestation interna-
tionale pour la paix qui doit arolr lieu le
21 septembre prochain.
La commission a également entendu MM
JouhAux, Lenoir et qui lui ont fourni
dee précisions sur l'état des travaux de la
commission d'étude du conseil économique na-
tional laquelle ils appartiennent.
Enfin elle a décidé de demander aux organisa-
tions eyndlcales françaises, d'adresser au gouver-
nement italien. IL l'occasion des obsèques du
député Matteotti leun protestations contre le
fascisme. q
une espèce de petit sacrilège de ventre
part.
Pas tout à fait, puisqu'au dessert nous
aurons une « visite Il quasi royale.
Oh Oh Vous me confondez Se-
rait-ce la visite de. Mme de Maintenon 2
Reprendrez-vous de ce potage ?
Il est merveilleux mais je n'en re-
prendrai pas. Je me réserve.
Bernaville agita la sonnette.
Séverin reparut changea les assiettes et
versa, sur un signe du gouverneur, un se-
cond vin dans d'autres verres et laissa,
contre l'usage, verres et bouteilles sur la
table.
Enfin, il découvrit le premier plat solide
et se retira.
Me permettrai-je, cher gouverneur, de
vous rappeler que vous n'avez pas répondu
à ma question. Je la renouvellerais si je ne
craignais de vous déplaire en prononçant
le nom.
De Mme de Maintenon Parlez
d'elle tant qu'il vous plaira, et comme il
vous plaira, cher ami, cela ne me gênera
aucunement.
Ah bah Si ma verve poétique et sati-
rique ne, s'était pas rcjuillée dans l'inac-
Cela reviendra* 1 Reprendrèz-vous de
cette tourte ?
Je m'en garderai bien 1 je ne pourrais
plus m'en détacher, et ce serait faire tort
à la suite.
Usons. n'abusons pas, dit le sage. Fi-
nissons néanmoins ce flacon de bourgo-
gne.
Merci merci 1 assez 1
Il Alors Mme de.
Attendez au rôti.
Pour parler volaille ? ou gibier fait
Ah 1 quelle langue vous avez 1
Puisque cela ne vous fâche point?.
Non 1 non 1 Mais laissez Séverin nous
servir la suite.
É C H OS ET PROPOS
AUTOUR D'UNE LETTRE
Beaucoup de lectrièes m'ont demandé
tte protester contre la lettre que la fem-
me de Vaquier écrivit à son mari, con-
damné à mort. Cette lettre les a révol-
tées et, certes, refuser pitié et pardon
à l'agonisant soulèvera toujours d'une in-
dignatiwi généreuse et spontanée tout
être sensible.
Mais qu'on me pardonne si je ne
veux pas porter de jugement sur ce cas
exceptionnel. Je sais pour l'avoir vu,
pour cn avoir été confidente, tout ce
qu'une femme peut souffrir, tout ce
qu'une femme doit parfois supporter.
Les mieux armées, les plus fortes
transigent avec leur désespoir, se créent
une vie à côté, se raisonnent, arrivent
parfois à uns sérénité factice, à une
douloureuse indulgence.
Mais que le ciel ait pitié des coeurs
sirnples 1
Rosine.
-âLTJJOTrxala'KCXTI
JEUDI 21 AOUT
Fêto & aouhalter Saint Philibert.
Arc de Triomphe de l'Etoile, Garde de la flamme
perpétuelle Association amicale des anciens
combattants de la préfecture de police.
CONCERTS PUBLICS
(de I6 à 17 h.)
Se«»IU! n'AKVERS. 5* régiment d'infanterie.
Chef M. Ed. Barat. Marche symphonique
(L. Chancel). Gwendoline, prélude (Chabrier).
Variations japonaises, en deux parties (Lu-
laun). Petite suite, en deux parties (De-
bussy) Il) en bateau b) cortège. Pré-
lude (Ed. Barat).
Square du ïesiplr. 23' régiment d'infanterie
coloniale. Chef M. Louis Macé. Saverne,
allegro (Andrieu). Ouverture de la Petite
Mariée (Ch. Lecocq). Faust, fantaisie (C6
Oounod). Polognla polonaise (F. Sali).
Ah vous dirai-je maman, variation pour cor
net (Reynaud).
(de 21 h. à 22 h.)
PLACE DE LA NATION, Union musicale du Mé-
tropolitain. Directeur M. Bouvoisin. Mar-
che portugaise (H. Hoquet). Le Rocher
fantôme (Popy). Léda, valse (Allier).
Suite de bailet (Popy). Cortège exotique
(Popy). F'ollette, polka poar flûto (Cjia-
vatte).
NAISSANCES
w M. et Mme Louis van Straten
sont heureux de faire part de la nais-
sance de leur fils Marcel.
MARIAGES
wv On apprend le mariage du géné-
ral Lagrue, commandant le départe-
ment de la Seine, avec Mme Michel
Meyzonnier. La cérémonie religieuse
a eu lieu dans l'intimité, avant-hier 19
août, à l'église Saint-François-.Xavier.
DEUILS
On a le regret d'apprendre le dé-
cès de M. Maurice Doré, de la maison
Chomier-Sapy et Doré, de Saint-Etienne.
̃wv On annonce la mort de M. Robert
Levard, ingr des arts et manufactures,
Croix de guerre, administrateur des
Kts Boudios à Romilly-sur-Seine, décé-
dé accidentellement près de Saint-Lô, à.
l'âge de 32 ans. La cérémonie religieuse
sera célébrée à Paris le vendredi 22
août, à 11 heures, en l'église Saint-
Jean-Baptiste de la Salle, rue Dutot
(15" arr') où l'on se réunira. L'inhuma-
tion aura lieu au cimetière Montpar-
nasse. Cet avis tient lieu d'invitation.
va On annonce la mort de Mme Si-
mon Loeb, à Strasbourg. De la part de
M. Simon Loeb et ses enfants, des fa-
milles Cerf.Bloch.Myrtil Loeb,de Paris.
vw Les obsèques du Dr Bergé, méde-
cin à l'hôpital Broussais, auront lieu le
22 aollt, à 3 h. 30, à Aubigny-sur-Nère
(Cher). Cet avis- tient lieu de faïïè-paTt.
vw Mme Albert Weill (83, rue Croza-
tier), M. Raoul Weill et toute la famille.
dans l'impossibilité de répondre à tous
les témoignages de sympathie reçus fi
l'occasion du décès de NI. Albert Weill,
prient leurs amis de trouver ici leurs
sincères remerciements.
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pose les héritiers à de graves mé-
comptes, si perles-et pierreries ne font
pas l'objet d'un examen scientifique.
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construction, l'installation et l'aménagement du home. 1 5o gra-r.
EN VENTE B Ir. -Après le Septembre 6 Ir.
lUAgUFTTFMiWMBiaMMMi
Après une nouvelle apparition de Séve-
rin, « la sonnette a, et une nouvelle, éclipse
du valet, Bernaville mit la conversation
sur d'autres sujets.
Valognes comprit qu'il voulait renvoyer
ses ci nouvelles du dehors » à la fin du re-
pas et ne l'interrogea plus, se contentant de
lui donner la reparfte,- par bonne courtoi-
sie.
Au dessert, le gouverneur invita Luc à
prendre des fruits, servis pelés avec beau-
coup d'art, selon le vieil usage que nous
ne connaissons plus, et dit
Nous voici arrivés au me'ment (le
parler des ce nouvelles du dehors n.
Il Tendez-moi votre verre laissez-moi
vous verser du champagne. nous avons
une santé porter.
Il J'ai l'honneur de vous annoncer que
Sa Majesté Louis, quatorzième du nom,
est mort. Buvons à Louis XV. « Le roi est
mort Vive le roi 1 »
Le grand roi est mort ?.
Le premier jour de ce mois, au matin.
» Mme de Maintenon n'a pas attendu
son dernier soupir pour aller se réfugier à
Saint-Cyr.
Bien 1 je m'explique maintenant votre
indifférence à son égard.
n Je m'explique aussi ces bruits de cava-
lerie passant près de la Bastille il y a qua-
tre jours. et pourquoi l'on a tiré le canon
sur les tours. et ces volées d'oiseaux éga-
rés dont l'un est entré dans une cellule
Oui, c'était le jeune roi Louis XV qui
se rendait de Vincennes à Paris.
» Vous comprenez que cet événement
change bien des choses ?
Il) A rentrée du roi dans la capitale il
était d'usage de mettre en liberté des cernai
nes d'oiseaux.
M LE chevalier FLORIO a remis
• samedi dernier, à la Société
anonyme des automobiles et cycles
Peugeot, la Coupe de Régularité et les
médailles d'or affectées aux pilotes,
offertes par la ville de Termini reve-
nant à l'équipe des 3 voitures 18 ch.
Peugeot ayant participé à la Targa-
Florio
Il convient de remarquer que la
18 ch. Peugeot, qui 'défendit ri bril-
lamment J'industrie française à l'étrait-
ger, a continué dans la voie du succès
en triomphant récemment dans le
Grand Prix de tourisme de l'A. C. F.
1924, sur le -Circuit de Lyon. ^J
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Le rameau d'olivier
des acrobates
Les programmes de music=halls et de
cirques devront comporter doré.
navant, 50 d'artistes franco.
belges, en France comme en Alle.
magne.
Présidée par un imitateur, assisté
d'un équilibriste et d'un « numéro Il
de « main à main n, la'nouvelle Asso-
ciation internationale des attractions
do music-halls et de cirques a exposé
hier à ses nombreux adhérents les
conditions dans lesquelles les relar
lions allaient reprendre avec les ar-
tistes de la « Loge allemande.
Si jamais tour de force fut difficile
mettre au point, ce fut bien ce pro-
loc:ole où étaient établies minutieuse-
ment les garanties que trouveront en
Allemagne les acrobtaes français,
après qu'eut été levé l'interdit qui
frappait en France les artistes alle-
mands, et réciproquement.
Un virtuose mandoliniste, grand
blessé de guerre, l'expliqua l'assem-
blëe avec infiniment de doigté et sut ̃̃
faire vibrer la corde sensible de son
auditoire en lui assurant que la nou-
velle asspciation était seule capable ne
sauvegarder les intérêts d'une profes-
sion .particulièrement internationale.
Dorénavant, avec l'approbation de
rAttistenloge, de Berlin, les program-
mes de music-halls et de cirques
tant en France qu'en Allemagne, de-
vront comprendre 50 d artistes
français et belges et 50 d'artistes
d'autres nationalités. Un contrôle sé>-
vère veillera à l'exécution intégrale
de cette clause. De plus, pour montrer
leur solidatité et constituer une caisse
de secours en cas de chômage ou de
grève, les artistes français engagés
en Alleinagne'verseront de leurs
appointements à la Loge » de Ber-
lin, et les acrobates allemands venant
en France en feront autant il l'Asso-
ciation internationale des attractions..
L' nommé aux menottes n qui roi-
pit le iien unissant les acrobates aux
chanteurs, justifia avec adresse qu'il
pouvait briser des chaînes, autre
.part que sur un(, .scène- de rinyisic-
hall. Vin évadé perpétuel, de retour
de Bénin, assura ses collègues de
l'accueil sympathique qu'ils trouve-
raient en Allemagne. Un Il numéro
la mâchoire d'airain, au parler aus-
si pittoresque que ses tours de force,
insista avec ténacité sur la scrupuleu-
se réciprocité qui devra présider aux
échanges d'artistes. Un duettiste bei-
ge, dans un solo brillant, apporta les
sympathies et l'adhésion des acro-
Lates d'outre-quiévrain. Et après
avoir décidé de demander aux pou- $,
voirs publics les mêmes avantages
sur les voies ferrées que les voya-
geurs de commerce, car la cherté des
billets de chemin de fer grève lourde-
ment le budget des acrobates et leur
enlève le plus clair de leurs bénéfi-
ces, !es artistes de l'A.I.A.M.H.C. vo-
tarent un ordre du jour de confiance
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