Presse et revues
20 pages
Titre : La France vélocipédique illustrée : revue indépendante de la vélocipédie française & étrangère / directeur Francisque Greppo ; administrateur Léon Sézanne
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1892-01-10
Contributeur : Greppo, Francisque (1844-1908). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778217h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 572 Nombre total de vues : 572
Description : 10 janvier 1892 10 janvier 1892
Description : 1892/01/10 (A2,N12). 1892/01/10 (A2,N12).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5743940b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-3125
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
LA FRANGE VÊLOCIPÈDIQTJE
nullement supposer par leur vie extérieure ce dont ils sont
capables, et que leurs amis et connaissances disent d'eux
qu'ils sont doux et sympathiques, et n'ont jamais mani-
festé d'instinct sanguinaire. Lièvre dit Chevallier, cet
employé modèle de la préfecture du Rhône, qui empoi-
sonnait ses légitimes ou les faisait gaiement mourir de rire
en leur chatouillant la plante des pieds, était non seule-
ment d'une grande douceur mais aussi d'une grande
beauté. Pranzini était irrésistiblej's'oit qu'il s'attaquât aux
filles de famille, soit qu'il s'en prit aux filles de pro-
fession.
L'invention de Lièvre est curieuse ; elle a dû faire rêver.
M™ de Rute, mais il n'en est point le père, et je connais
bien mieux que ça. Vers le milieu du XVIe siècle l'inqui-
siteur de Padôue avait trouvé dans Ce genre quelque
chose de merveilleusement ingénieux ; cela consistait à
faire lécher par une chèvre la planté des pieds des jolies
patientes qui lui tombaient dans les griffés; il faut ajouter
que les pieds de ces malheureuses étaient préalablement
saupoudres de sel, ce qui donnait à la chèvre plus de coeur
à l'ouvrage..11 paraît, disent les auteurs du temps, que
c'était d'une suavité mortelle, et que le bon père domini-
cain se conjouissait avec le Saint-Esprit, en voyant les
contorsions diaboliques de celles pour lesquelles il priait
Dieu en lès adjurant de renoncer à l'hérésie.
Hé bien, me direz-vous, puisque vous vous appliquez à
faire ressortir l'habituelle douceur de caractère des assas-
sins, raison de plus pour admettre que ces hommes, jus-
que-là irioffensifs, ont subi quelque altération physiolo-
1 gique, que leur cerveau s'est, sinon tout à coup, au moins
très rapidement modifié considérablement, qu'en un mot
ils confinent à la folie et que les lésions cérébrales peuvent
être fort menues qui entraînent les plus graves aber-
rations de la volonté ; que l'impulsion subie par le malade
est irrésistible, et que le désir de s'approprier quelque
pauvre sac d'écus devient mille fois plus fort que l'effroi
de la vision du châtiment futur.
Il y a peut-être bien du vrai là-dedans, mais alors com-
ment admettre que trois fous se rencontrent à point
nommé pour commettre ensemble cet horrible crime de
Saint-Cyr, encore très présent à la mémoire des Lyonnais.
Comment le vent de folie avait-il pu souffler en même
temps sur ces trois têtes, que j'ai vues tomber sur le haut
et imposant échafaud de cette époque déjà lointaine? Non,
ces hommes n'étaient point des fous, mais d'horribles cri-
minels dignes seulement des soins du docteur Deibler.
Cependant, je.suis partisan de l'abolition de la peine de
mort.
Et j'ajouterai avec le Marseillais : Zuze un peu si ze ne
l'étai s pas !
*
* *
Mais fuyons ces horreurs et revenons bien vite au cycle
radieux.
Quoique loin encore, il faut songer déjà aux courses
printanières et théoriquement s'y préparer; car les courses
bien organisées et surtout bien conduites sont, il faut
l'avouer, d'une extrême rareté.
Dans tous les clubs qui organisent ces sortes d'épreuves
on devrait piocher ferme VEntraînement de MM. Duncan
et Suberbie ; ce livre contient sur ce sujet des prescriptions
indispensables et des conseils d'une grande utilité. Ce qui
s'impose en première ligne, c'est le choix et la préparation
du terrain.
A défaut de promenade publique à surface solide, sou-
vent difficile à amender, il sera bon de préparer la piste
dans une, prairie en s'y prenant une quinzaine de jours
d'avance. Les auteurs de l'Entrainement donnent sur la
pratique de cette préparation des détails très completSï
Il faudra s'occuper ensuite de choisir des commissaires-
organisateurs que l'on prendra, en mettant de côté toute
acception de personne, parmi les cyclistes les plus notoi-
rement compétents de la société.
La question du jury est, on le comprend facilement,
d'une importance capitale. Que de fois ces délicates fonc-
tions sont confiées à des cyclistes inexpérimentés, et
même souvent à des gens absolument étrangers au sport
vélocipédique, qui ne sont investis de ces fonctions que
par flatterie, que par déférence pour leur qualité. C'est lé
plus souvent M. le Maire ou quelque autre légume impor-
tant de l'arrondissement, qui n'entend absolument rien à
la question, et reste bouche bée en présence du -moindre
accroc et du plus minime différend, que son ignorance en
la matière ne saurait lui permettre de trancher comme il
convient.
On ne saurait trop recommander aux sociétés organisa-
trices de laisser toute flagornerie de côté, et de confier le
jury exclusivement à des cyclistes ayant donné des preuves
certaines de compétence, en réservant toutefois des titres
honorifiques aux autorités, à qui l'on donnera par exemple
la présidence d'honneur et la mission de procéder à la dis-
tribution des récompenses. C'est suffisant pour donner du
prestige à la solennité, et c'est Un sûr garant de bonne di-
rection.
Il y a nombre d'autres détails sur lesquels il ne m'est
pas possible d'insister aujourd'hui, l'espace me faisant dé-
faut, mais sur lesquels je me propose de revenir longue-
ment.
Il ne faut pas que l'on puisse dire toujours que l'Angle-
terre nous est de beaucoup supérieure dans cette partie du
sport vélocipédique, quand pour l'égaler nous n'avons à
faire qu'un bien mince effort qui nous vaudra l'approba-
tion méritée de tous les vélocemen.
FRANCISQUE GREPPO.
TOTB® PRXM&
A l'occasion du Jour de l'An, nous nous étions demandé
ce que nous pourrions bien offrir en prime à nos lecteurs
et abonnés cyclistes, qui put à la fois leur être utile et
agréable. Nous avons trouvé.
C'est la compagne indispensable du touriste, la Jumelle
Achromatique, avec boiissole sous le canon, et cordon
à mousqueton pour la porter en bandoulière.
Sa hauteur, fermée, est de 6 centimètres 4 millimètres,
et le diamètre de ses objectifs de 19
millimètres.
Son poids, avec son étui en peau
souple à fermoir métallique, est de
150 grammes environ.
Le dessin que nous en donnons ci-
contre la reproduit très exactement.
En nous imposant un gros sacrifice nous pourrons livrer
cet excellent instrument au prix de 10 francs dans nos
bureaux, et 10 fr. 50 franco, par la, poste (envoi recom-
mandé), contre pareille somme en mandat-poste ou chèque,
à l'ordre de M. LÉON SÉZANNE, administrateur du journal.
nullement supposer par leur vie extérieure ce dont ils sont
capables, et que leurs amis et connaissances disent d'eux
qu'ils sont doux et sympathiques, et n'ont jamais mani-
festé d'instinct sanguinaire. Lièvre dit Chevallier, cet
employé modèle de la préfecture du Rhône, qui empoi-
sonnait ses légitimes ou les faisait gaiement mourir de rire
en leur chatouillant la plante des pieds, était non seule-
ment d'une grande douceur mais aussi d'une grande
beauté. Pranzini était irrésistiblej's'oit qu'il s'attaquât aux
filles de famille, soit qu'il s'en prit aux filles de pro-
fession.
L'invention de Lièvre est curieuse ; elle a dû faire rêver.
M™ de Rute, mais il n'en est point le père, et je connais
bien mieux que ça. Vers le milieu du XVIe siècle l'inqui-
siteur de Padôue avait trouvé dans Ce genre quelque
chose de merveilleusement ingénieux ; cela consistait à
faire lécher par une chèvre la planté des pieds des jolies
patientes qui lui tombaient dans les griffés; il faut ajouter
que les pieds de ces malheureuses étaient préalablement
saupoudres de sel, ce qui donnait à la chèvre plus de coeur
à l'ouvrage..11 paraît, disent les auteurs du temps, que
c'était d'une suavité mortelle, et que le bon père domini-
cain se conjouissait avec le Saint-Esprit, en voyant les
contorsions diaboliques de celles pour lesquelles il priait
Dieu en lès adjurant de renoncer à l'hérésie.
Hé bien, me direz-vous, puisque vous vous appliquez à
faire ressortir l'habituelle douceur de caractère des assas-
sins, raison de plus pour admettre que ces hommes, jus-
que-là irioffensifs, ont subi quelque altération physiolo-
1 gique, que leur cerveau s'est, sinon tout à coup, au moins
très rapidement modifié considérablement, qu'en un mot
ils confinent à la folie et que les lésions cérébrales peuvent
être fort menues qui entraînent les plus graves aber-
rations de la volonté ; que l'impulsion subie par le malade
est irrésistible, et que le désir de s'approprier quelque
pauvre sac d'écus devient mille fois plus fort que l'effroi
de la vision du châtiment futur.
Il y a peut-être bien du vrai là-dedans, mais alors com-
ment admettre que trois fous se rencontrent à point
nommé pour commettre ensemble cet horrible crime de
Saint-Cyr, encore très présent à la mémoire des Lyonnais.
Comment le vent de folie avait-il pu souffler en même
temps sur ces trois têtes, que j'ai vues tomber sur le haut
et imposant échafaud de cette époque déjà lointaine? Non,
ces hommes n'étaient point des fous, mais d'horribles cri-
minels dignes seulement des soins du docteur Deibler.
Cependant, je.suis partisan de l'abolition de la peine de
mort.
Et j'ajouterai avec le Marseillais : Zuze un peu si ze ne
l'étai s pas !
*
* *
Mais fuyons ces horreurs et revenons bien vite au cycle
radieux.
Quoique loin encore, il faut songer déjà aux courses
printanières et théoriquement s'y préparer; car les courses
bien organisées et surtout bien conduites sont, il faut
l'avouer, d'une extrême rareté.
Dans tous les clubs qui organisent ces sortes d'épreuves
on devrait piocher ferme VEntraînement de MM. Duncan
et Suberbie ; ce livre contient sur ce sujet des prescriptions
indispensables et des conseils d'une grande utilité. Ce qui
s'impose en première ligne, c'est le choix et la préparation
du terrain.
A défaut de promenade publique à surface solide, sou-
vent difficile à amender, il sera bon de préparer la piste
dans une, prairie en s'y prenant une quinzaine de jours
d'avance. Les auteurs de l'Entrainement donnent sur la
pratique de cette préparation des détails très completSï
Il faudra s'occuper ensuite de choisir des commissaires-
organisateurs que l'on prendra, en mettant de côté toute
acception de personne, parmi les cyclistes les plus notoi-
rement compétents de la société.
La question du jury est, on le comprend facilement,
d'une importance capitale. Que de fois ces délicates fonc-
tions sont confiées à des cyclistes inexpérimentés, et
même souvent à des gens absolument étrangers au sport
vélocipédique, qui ne sont investis de ces fonctions que
par flatterie, que par déférence pour leur qualité. C'est lé
plus souvent M. le Maire ou quelque autre légume impor-
tant de l'arrondissement, qui n'entend absolument rien à
la question, et reste bouche bée en présence du -moindre
accroc et du plus minime différend, que son ignorance en
la matière ne saurait lui permettre de trancher comme il
convient.
On ne saurait trop recommander aux sociétés organisa-
trices de laisser toute flagornerie de côté, et de confier le
jury exclusivement à des cyclistes ayant donné des preuves
certaines de compétence, en réservant toutefois des titres
honorifiques aux autorités, à qui l'on donnera par exemple
la présidence d'honneur et la mission de procéder à la dis-
tribution des récompenses. C'est suffisant pour donner du
prestige à la solennité, et c'est Un sûr garant de bonne di-
rection.
Il y a nombre d'autres détails sur lesquels il ne m'est
pas possible d'insister aujourd'hui, l'espace me faisant dé-
faut, mais sur lesquels je me propose de revenir longue-
ment.
Il ne faut pas que l'on puisse dire toujours que l'Angle-
terre nous est de beaucoup supérieure dans cette partie du
sport vélocipédique, quand pour l'égaler nous n'avons à
faire qu'un bien mince effort qui nous vaudra l'approba-
tion méritée de tous les vélocemen.
FRANCISQUE GREPPO.
TOTB® PRXM&
A l'occasion du Jour de l'An, nous nous étions demandé
ce que nous pourrions bien offrir en prime à nos lecteurs
et abonnés cyclistes, qui put à la fois leur être utile et
agréable. Nous avons trouvé.
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Achromatique, avec boiissole sous le canon, et cordon
à mousqueton pour la porter en bandoulière.
Sa hauteur, fermée, est de 6 centimètres 4 millimètres,
et le diamètre de ses objectifs de 19
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Son poids, avec son étui en peau
souple à fermoir métallique, est de
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