Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-07-20
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 juillet 1921 20 juillet 1921
Description : 1921/07/20 (Numéro 13636). 1921/07/20 (Numéro 13636).
Description : Note : édition de 5h du matin. Note : édition de 5h du matin.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/06/2008
2
tE MATIN
20 7 21 as
des Etats-Unis. Ftlc devra d la France sor
'site admirable, la noblesse de son dessin
et l'excellence de son administration d
VAmériqhe, elle. devra la part qui en rendre
Ia construction possible et immédiate.
Les administrateurs de la dotation Carne.
gie pour la paix internationale ont désirri
ainsi exprimer leur conviction que la Francc
(ut, en 1911, victime d'une attaque cruelle,
préméditée et sans ils
revt témoigner leur certitude que la France
se relèvera au-dessus de ses pertes et de-ses
souffrances ils désirent prouver de nou-
veau V finir e-dépèndUncs dé la France et de
et l'alliance amicale qui existe
ewire leurs gouvernements et leurs peuples.
M. Myron T. Herrick, ambassadeur iles
Etats-Unis, a pris ensuite la parole.
lh y a un an fêtais debout ici au milieu
des ruines de l'hôtel de ville, entoura de
beaucoup des antis qui sont à côté de moi
aujourd'hui. Instinctivement nous avons
levé les yeux au-dessus des murs écroulés
vers le pur azur du ciel, et il me semblait
alors, comme il me parait aujourd'hui, que
la vision était emblématique du courageux
peuple de Reims. A travers les ruines et la
désolation de la guerre,ne vous laissant pas
épouvanter par le péril auquel vous avez
fait lace pendant si longtemps, vous avez
conservé votre regard fixé sur lidéal le
plus rur et le plus élevé de l'humanité,
6'ous avez vu, au delà de la souffrance, de
la mort et de la destruction, les temps plus
sereins de la uaix,, lorsqu'avec patience et
'confiance vous pourriez à nouveau cons-
truire ce que la haine sauvage avait dé-
truit.
.Les yeux du monde sont fixés sur la
France aujourd'hui, tout comme ils l'étaient
Iorsqu'elle était, debout aux frontières de
la Liberté, le rempart de la civilisation, di-
sant à un ennemi visible « Tu ne passe-
ras pas. La guerre, les conséquences de
la guerre, ont bouleversé l'équilibre du
monde. Nous savons le fardeau que la
France a eu à porter, et les efforts héroï-
ques- qu'elle fait' vers le progrès difficile
de la i-econslruction et la paix véritable.
Pendant le peu de temps que fai été ici,
fai vu de nouveaux chiffres officiels sur
les travaux de reconstruction qui devraient
remplir d'orgueil le coeur de tout Français
et de tout ami de la France.
Le monde ne doit jamais oublier les le-
çons de la guerre, mais nous tiendrons
notre foi à ceux qui se sont s.acrifiés, et
nous récolterons les fruits de la victoire
qu'ils ont gagnée, si nous nous détour-
nons maintenant du passé pour regarder
l'avenir, tâchant d'amener le monde à tm
esprit de conciliation, d'égards pour autrui
est d'obligations honorables qui permettra
aux nations du monde de se consacrer au
travail que nous devons faire ensemble, si
le monde veut profiter d'unie puix durable.
Nous connaissons les sacrifices que vous
faites à Reims, et la belle oeuvre que vous
avez accomplie pendant l'année qui s'est
écoulée depuis ma dernière visite me rem-
plit d'admiration. Je suis convaincu que
des cendres de Réims détruite par la
guerre, se dressera une, Reims nouvelle,
qui sera un sanctuaire de beauté, comme
elle est un sanctuaire de gloire.
A son tour, NI. Leredu s'exprima ainsi
Reims renaît de ses ruines glorieuses.
Dans l'adversité, son courtage a été surhu-
matin dans la reconstitution,. Il est mira-
culeux. Partout,' courageusement, le peuple
de France travaille sans répit. Ses efforts
sont prodigieux, Par son abnégation, son
courage et son labeur, il fait, une fois de
plus, l'admiration du monde, il mérite, bien
de la patrie.
Les vandales n'ont ici rien respecté. Ils
ont abominablement, froissé les sentiments
et- heurté les consciences, Avec la cathé-
drale des sacres devait s'écrouler aussi
sotts les bombardements incendiaires la
.bibliothèque 'de Reims et disparaître les
précieuses richesses qu'elle contenait.
nlais, la paix rétablie, la cité se recons-
'fruit. Les temples de foi sont l'objet d'ffte
particulière sollicitude^. Celui de la pensée
ne pouvait être laissé en dehors de l'œuvre
'de restauration. D'un geste 'symbolique,
M. le docteur Nicholas Murraij Butler en
pose..la première pierre.
Après la cérémonie, un banquet offert
par la municipalité de Reims a réuni toutes
les personnalités présentés.
A l'issue du banquet, après avoir été
àfeugurer l'exposition des tapisseries de la
cathédrale et de l'église Saint-Remi, au mu-
sée, rue Chanzy, M.. Myron T. Herrick,
M. Murray Butler, M. Leredu et le cortège
officiel ont fait une longue visite de la cité
martyre. Ils sont rentrés à Paris dans la
soirée.
LE VIEUX CURÉ VOLE DES JOUETS
Il voulait rapporter des souvenirs
à ses petits paroissiens
Un ecclésiastique aux cheveux blancs, sur-
pris en flagrant délit de vol dans un grand
bazar parisien, était conduit, hier, Au petit
parquet. Il déclara être l'abbé J.^B.-Evariste
Lèche, curé d'une petite localité de province.
Il expliqua en pleurant
Mes paroissiennes m'avaient dit « Vous
allez à Paris, rapportez-nous des souvenirs
pour )rs enfants Je ne suis pas riche. Et
je n'ai pas voulu pentrer les mains vides.
A l'hôtel où il était descendu, on trouva une
cinquantaine de petits jouets et d'objets sans
grande valeur.
L'abbé Lèche, qui a été envoyé â la Santé,
va être examiné au point de vue mental par
le docteur Truelle,
EXPLOSION DE GAZ
sur un quai de la gare Saint-Lazare
A l'arrivée du train d'Argenteuil, sur la
voie n* 13; à la. gare Saint-Lazare, une ex-
plosion de gaz s'êskproduite sur le quai, pen-
dant que s'opérait sortie des voyageurs.
Une voyageuse, Mme Manon, rue de la Con-
corde, à Colombes, a été brûlée aux jambes.
Elle a été conduite au cabipet médical, où
l'on a Constaté qu'elle était atteinte de plaies
superflcielles. Cinq auires voyageurs ont eu
leurs vêtements légèrement brcllés.
LES JEUX OLYMPIQUES DE 1924
On ne sait encore s'ils se dérouleront
Vaugirard ou au stade Persrîing
Le comité exécutif de la 8o Olympiade,
saisi d'une lettre du préfet-de la Seine quant
à l'étude technique et financière des Jeux
olympiques de 1 92 i s'est réuni hier matin.
En l'absence du comte Clary, qui, ma-
iade, s'était excusé, la réunion était prési-
dée par M. Daniel Mérillon, président de la
réderation des sociétés de tir de France.
,Etaient en outre présents MM. Jean de
Castellanc, conseiller municipal (natation);
Albert Glandaz (aviron et yachting), .Paul
Rousseau (boxe), Léon Breton (cyclisme),
Jules Rimet (football); Duffotir (rugby), René
Lacroix (escrime), 'Allan H. Muhr (comité
national d'éducation physique, administra-
teur du stade Pershing),' Monprofit (moyens
de communication), Domercq (services du
plan d'extension de la Ville de Paris), et
Frantz-Reichel (athlétisme et secrétaire du
comité exécutif).
Le comité exécutif a pris connaissance de
la lettre que le préfet de la Seine lui a
adressée à l'issue de la délibération du
conseil municipal. Cette lettre se rapporte
à la décision de principe prise par le conseil
municipal de faire disputer les Jeux olympi-
ques au stade Pershing, puis à la collabora-
tion étroite'qui, par la création d'une com-
mission spéciale, doit exister entre la Ville
de Paris et le comité exécutif; relativement
à l'étude financière du projet, à l'organisa-
tion technique et sportive de ce projet, enfin
aux moyens de communication.
Le comité exécutif ayant délibéré deux
heures d'horloge sur cette lettre a voté
l'ordre du jour suivant
Le comité exécutif du comité olympique
français, après avoir reçu communication de
la décision du conseil municipal et de la let-
tre du préfet l'invitant à .désigner des délé-
'gués pour constituer une commission d'étude
commune, décide d'accepter l'invitation du
préfet de la Seine sous réserve des observa-
tions suivantes
1° Le comité prend acte de la décision de
principe du conseil municipal, concernant les
terrains de Vincennes et du stade Pershing,
cette décision étant subordonnée à l'examen
du pro;et pour une décision définitive.
2° Le comité donne mission à ses,représen-
tants de soutenir le projet des terrains de
Vaugirard, conformément à ses décisions an-
térieures à la délibération du conseil munici-
pal, sous la réserve également de l'étude à
faire par la commission sur les moyens d'exé-
cution.
3° Le comité tient à déterminer que la com-
pétence de la commission s'étend exclusive-
ment à l'étude du terrain et aux voies et
moyens nécessaires aux constructions et aux
accès.
4° Le comité réserve le droit d'acceptation
des projets établis par la commission, par le
conseil municipal comme par lui-même.
En réalité, nous fut-il dit après la
séance par plusieurs membres du comité,
la sorte de suspicion dans laquelle le
conseil municipal semblait tenir le comité
d'organisation de la 8e Olympiade n'existe
plus Le préfet de la Seine nous invite à
collaborer étroitement avec ses services
pour faire des Jeux olympiques de 1924 la
plus grande manifestation sportive possi-
ble.
n Reste la question du terrain. 11 n'ap-
paraît plus que le conseil municipal fasse
du stade Pershing la condition sine qua non
des Jeux olympiques à Paris. Dans un ordre
du jour que nous venons de voter, nous
maintenons le point de vue que nous avons
envisagé avant que le conseil municipal dé-
libérât sur l'emplacement des Jeux, c'est-à-
dire que nous restons sur les terrains de
Vaugirard.
Mais il apparaît que la Ville de Paris
n'est pas intransigeante sur cette question
de terrain. L'invitation du préfet de la Seine
est d'ailleurs formelle. Il nous demande
« d'étudier les emplacements où auront lieu
n les Jeux olymmques
Nous venons donc d'adresser au préfet
de la Seine l'ordre du jour voté et qui dé-
termine bien que la désignation du stade
Pershing n'est pa3 formelle et que lu ques-
tion du terrain sera discutée par là. com-
mission nommée à l'instigation du réfet
de la Seine.
» Si nous sommes tous d'accord, le comité
exécutif sera représenté au sein de la com-
mission d'études du projet des Jeux olym-
,piques par MM. le comte Clary, Daniel Mé-
rillon, Paul Rousseau, Frantz-Reichel, Jules
Rimet, Léon Breton, Albert Glandaz, René
Lacroix et Lucien Desnues, puis également
par M. Allan H. Muhr agissant au nom du
comité national d'éducation physique.
Notre collègue, M. Henry Pâté, député
dé Paris, s'est excusé de ne pouvoir venir
aujourd'hui. Il est actuellement à Londres,
mais il a téléphoné hier au secrétaire géné-
ral du comité exécutif et il lui a formelle-
ment dit que seul l'emplacement de Vaugi-
rard convenait aux Jèux olympiques de
1924. C'est un point important acquis, car
̃M. Henry Pâté nous a dit qu'il siégerait
en qualité de commissaire du gouverne-
ment auprès du comité exécutif.
» Vous pouvez donc dire que l'on est à
la conciliation et que la question de l'em-
placement des Jeux sera remise à l'étude.
L'affaire des sons et farines
M. Ernest Vilgrain, assisté de M's de Mon-
zie et Forgeot, interrogé hier par M. Bonin,
juge d'instruction, s'est expliqué sur les con-
ditions dans lesquelles l'autorisation d'émet-
tre des actions ou des obligations d'entrepri-
ses meunières fut refusée en 1919 à M. Bau-
mann et, par contre, accordée en 1919 lors-
que la famille de M. Vilgrain eut acheté les
intérêts de M. Baumann.
M. Vilgrain déclare que dans les deux cas il
ne Ht que donner un simple' avis technique
dont le gouvernement et le ministère des fi-
nances pouvaient où non tenir compte.
VOIR EN 4e PAGE
LA NOUVELLE LOI SUR LES LOYERS
LES
Mon Dieu, il nie me semblait pas que
je venais de parcourir un cycle infernal il
̃ me semblait tout simplement que je venais
de visiter des gens d'une race étrange, Pas
davantage. Vous savez, parmi les êtres mê-
me sensés, on rencontre tant de fous Ceux-
là ne m'avaient pas effrayé. Pourtant, j'en
avais vus de toutes sortes là dedans des
violents, presque sinistres, que les gardiens
mainienaient, et d'antres très doux, très
humbles, dont les voix chevrotaient, et d'au-
tres qui, avec beaucoup de politesse, m'a-
vaient fait les honneurs de leur cellule-, en
parlant si raisonnablement sur une foule
de sujets que j'avais été longtemps avant
de découvrir leur aliénation.
Ma visite était presque terminée nous
arrivions, le directeur el moi, sur le perron
qui dominait le jardin, lorsque je vis ce
dernier pensionnaire, occuné dans un coin
à entasser l'un sur l'autre des bouts de'bois
en pyramide. Une attention extrême tirait
les traits de son visage. Le directeur m'avait
brièvement conté son histoire. c'était un
homme qui avait appartenu à la plus haute
société, et qui, dans un accès soudain de
démence, avait tué sa femme, une créa-
ture splendide et irréprochable. L'examen
mental ayant conclu à l'irresponsabilité ab-
solue, le malheureux avait passé de la pri-
son des coupables à celle des incurables.
Il se croit un grand inventeur, me chu-
chota le directeur à l'oreille il ne fait que
ça toute la journée entasser des bouts de
bois. Vous pouvez lui parler il est tout
à fait inoffensif maintenant.
Je m'approchai de l'homme, qui ne leva
même pas les yeux il avait dû être très
heau, et il lui restait encore dans tous les
gestes une distinction souveraine.
A la fin, il daigna m'apercevoir.
Vous regardez ce que je fais ? dit-il du
ton d'urbanité exquise d'un homme Habitué
à recevoir, et à bien recevoir. Ce n'est pas
encore au point, mais j'approche, du but
maintenant. C'est une machine à arrêter le
temps qui passe
Sa voix était pleine, aisée, parfaitement
naturelle. Il ajouta, svec plus d'exaltation
Cela me soulève de penser à la gran-
deur du bienfait que je prépare aux hommes.
L'humanité m'adorera plus qu'un dieu.
Quelle invention existe à côté de celle-là
une machine à arrêter le temps qui passe
Une machine Il arrêter le temps qui
passe ? répétai-je, interrogateur, sachant
que les fous ont une logique, mais alors?.
Alors, reprit-il avec une ferveur im-
pressionnante, alors riun ne bougera plus,
les êtres et les choses restercnt ce qu'ils
sont tout sera immobile et immuable les
'jeunes demeureront jeunes, sans aucuns
crainte des minutes meurtrières cet écou-
lement perpétuel et tragique, qui base l'uni-
vers sur la mort, sera aboli. Eh bien que
dites-vous de cela ?
Malgré moi, ma pensée s'arrêtait sur cette
idée étrange
Certes, fis-je, ce sera beau Les jeunes
fiiies garderont à jamais le velouté de leurs
joues et la fraîcheur de leurs rêves oui, ce
sera beau, mais avez-vous pensé à tout ?
Si chaque seconde qui s'écoule ne devenait
pas du passé, est-ce que le rythme de la
vie ne serait pas brisé ? Si nous ne mou-
rions pas à chaque minute, vivrions-nous ?
Ce mouvement qui pousse vers la mort et
que vous voulez arrêter, c'est aussi le mou-
vement qui renouvelle la vie. L'une existe
par' l'autre en empêchant cet échange, ce
déroulement incessants. vous bloqueriez
l'humanité les mêmes savants seraient là
avec leurs mêmes découvertes sans lende-
main les mêmes poètes avec leurs mêmes
pcèmes tout effort se figerait. Le monde
sans avenir, mais ce serait vraiment, si
l'on peut dire, une sorte de nécropole vi-
vante
A ce moment, ae l'autre côté de la grille
du jardin, un bruit de piétinements et de
rires se fit entendre un collège en prome-
nade.
Vous entendez ? fis-je. Pourquoi voulez.
vous empêcher ces enfants d'être des hom.
mes ? ̃
II sourit de pitié à la pauvreté de mes ar-
guments.
Si la machine à arrêter le temps qui
passe avait existé, me dit-il, je n'aurais ja-
mais tué ma femme
Il se -rapprocha, et, d'un ton confidentiel
Elle était belle, si vous saviez, telle-
ment belle, qu'elle éteignait les plus belles,
femmes h côte d'elle. Ses cheveux, son vi-
sage, son' corps, c'étaient .une lumière on
aurait dit que les fées de l'aurore avaient
travaillé à sa beauté. Elle m'adorait, je l'ado-
rais, et. tout le reste nous était égal. Lea
années passaient .pour nous, c'était tou-
jours la même minute. Je m'oubliais tous
les matins à la regarder se coiffer, mais un
jour, comme elle relevait ses cheveux, elle
poussa un petit cri qui m'amena près d'elle.
Oui, sUr sa trempe, c'était bien une mèche
blanc;he, Je me mis à rire et je lui dis qu'elle
pouvait aisément la cacher sous sa toison.
Elle me dit Je peux la cacher, mais je
'saurai qu'elle y est, et puis regarde. » Et
je vis tout un reseau de petites rides fines
sous ses yeux et autour de sa boucha, qui'
criblaient sa peau comme un essaim de
«le soir, au bal, elle était encore la plus
belle, mais son beau rire était perdu. A par-
tir de ce jour, efle vécut dans une angoisse
navrante elle me disait « Tu vas ne pius
m'aimer. » Et moi, Je l'aimais trop pour ne
pas avoir. peur de l'aimer moins, mais je
lui disais, pour nous persuader tous les
deux, que je l'aimerais toujours, que je la
verrais toujours helle et puis que j'aimais
son âme. u Ah ce ne sera pas la même
chose, me disait-elle, un amour de souvenir,
un amour de vieux.: je n'en veux pas de
cet amoilr-ià Reppelle-toi donc. » Et je me
rappelais. "si encore, disait-elle, je me trou-
vais tout d'un coup vieille et laide, je le
supporterais, mais ce travail lent, imper-
ceptible, presque invisible, qui, sournoise-
ment, blesse mon visage, sans que je puisse
découvrir !e moment précis où la série de
blessures aura supprimé mon vrai visage
sous le masque dé la décrépitude, ah c'est
tln raffinement trop ctuel Penser que mon
corps, poli comme l'ivoire, deviendra aussi.
peu à peu, le corps rugueux d'une vieille
femme 1 » C'était vrai qu'à moi aussi, cela
me semblait monstrueux, et, quoique natu-
rel, contre nature. Un soir d'amour, elle
pleurait contre mon épaule, en disant
Il Combien de temps encore ? 11 faudrait que
ce soit toujours et cela va finir » Son déses-
poir S'exaltait à la fin, elle cria, ses bras
noués à moi « Empêche-moi de voir que je
serai vieille. Oh empêche-moi » Elle sup-
pliait comme on implore pour échapper à
un hideux martyre. Aiors, je la tuai.
» J'allais me tuer aussi, mais l'on vint au
bruit et l'on se saisit de moi. Lorsque j'ai
raconté ceci aux juges, ils ne m'ont pas cru
et on a dit que j'étais fou. Les hommes. sont
si bêtes Mais je n'ai pas de rancune, j'ai
réfléchi et je travaille peur eux. Quand j'au-
rani réussi, ils comprendront.
Oui, dis-je, vous rendrez le bonheur
immobile, mais le malheur aussi. Ceux qui
attendent que !e temps emporte leur peine
et leur apporte un peu de joie, ceux qui
̃n'ont de consolation que de voir s'ouvrir les
.'portes de l'espérance, ceux qui souffrent
enfin, qu'en faites-vous ?
Cette fois, il haussa; dédaigneusement les
épaules.
Qui s'en occupe ? dit-il. Ceux qui souf-
frent, qui y pense ? C'est à ceux qui sont
'heureux qu'il faut penser. Tant que mon
œuvre ne sera pas achevée, c'est leur des-
tin à eux qui est tragique.
Il répéta entre Ses cents m< C'est ceux
qui sont heureux qu'il faut penser! », et,
sans plus faire attention à moi, grave com-
me un chimiste penché sur ses alambics, il
se remit à construire « La machine à arrê-
ter le temps qui passe. »
Alexandra Grimanelli
(Traduction réservée,)
LES BÉNÉFICES DE MM. BERNHEIM
Au cours de nouvelles recherches effectuées
hier dans un établissement financier, M. Pa-
chot, commissaire aux délégations judiciai-
res, a découvert un dossier importait déposé
par MM. Bernheim père et fils.
On se souvient que qcs derniers, mis en li-
berté provisoire par M. Cluzel, juge d'ins-
truction, avaient reçu, il y a quelque temps,
dans leur magnifique château de Fontenay-
aux-Roses, la visite de M. Pachot,
Les dossiers saisis dans la banque en ques-
tion établissent que MM. Bernheim ont réa-
lisé des bénéfices de guerre beaucoup plus
importants encore ctu'on ne le soupçonnait.
M. Pachot s'est rendu ensuite 8, rue Favart,
dans les bureaux de M. Gaud, auquel les an-
ciens directeurs de la Société centrale des
banques de province avaient consenti des
avances atteignant près de 28 millions.
Le magistrat a saisi de nouveaux docu-
ments qui seront mis à la disposition de M.
Laugier, juge d'instruction,
LE CONGRÈS NATIONAL
des officiers de complément
de France
On nous annonce que M. Raymond Poin-
caré vient de prendre la présidence effective
de la Société des officiers de complément dé
France.
Ce groupement national résulte de la fusion
des trois grandes associations et est appelé à
réunir, en un immense faisceau, toutes les so-
ciétés d'officiers de complément, dont un très
grand nombre est déjà affilié ou fédéré.
Le but de ce grand groupement est de coor-
donner toutes les bonnes volontés et tous les
dévouements des officiers des réserves et de
tes offrir' nu gouvernement pour continuer
dans la paix les services rendus pendant la
guerre, Grftoo d cette action, le ministère de
la guerre pourra utiliser les compétences ci-
viles et les appeler à collaborer à l'œuvre
commune de la préparation de la défense na-
tionale. Au point de vue spécial de la mobi-
lisation industrielle, l'initiative sera féconde
et la résultat inappréciable.
En élargissant la question, il est certain
que l'importance prise par les officiers de
complément dans le cadre de l'armée mo-
derne rend indispensable leur participation
directe dans l'étude d'un grand nombre de
questions à l'avenir, leur collaboration avec
1 armée active devra être Intime et perma-
nente.
Au commencement de l'automne, un grand
congrès national va se réunir iu Versailles,
congrès qui pst assuré d'ores et déjà de la
participation de plus de cent sociétés et grou-
pements. Ce congrès où d'importantes ques-
tions seront examinées est organisé par la
Société des officiers de complément de France
(26, gfilèrle Motitpensier, téléph.: Louvre 55-59)
qui est à la disposition des officiers de coin-
plément pour tous renseignements néces-
saires.
LES VOYAGES DU "DUALA"
Les condamnés du Bonnet rouge »
ne feront pas partie du voyage
De la Guyane, où il avait conduit son
premier convoi de forçats, le Duala est ren-
tré à Saint-Nazairc. Aux derniers jours de
juillet, il reviendra à Saint-Marlin-de-Ré
prendre un nouveau contingent de ba-
Parmi ceux-ci devaient être compris les
condamnés de l'affaire dite du Bonnet
Rouge. Mais cette fois encore Goldsky.
Marian et Joucla ne seront pas au nombre
des transportes:
Pour les deux premiers, qui sont toujours*
à Fresnes, et pour Joucla, qui subit sa
peine Claimaux, le médecin s'oppose for-
mellement non seulement à leur départ
pour la Guyane, mais même à leur trans-
fert à Saint-Martin-de-P>é.
Aucune décision n'a été prise jusqu'ici
concernant Landau, interné à Clairvaux,
le rnédecin ayant fait toutes réserves. Un
nouvel examen du condamné va être fait,
soit par un spécialiste, soit par li commis-
sion sanitaire de Saint-Martin-de-Ré.
A L'INSTITUT
Réception de M. Murray Butler
M. Ni.oholas Murray Butler, qui est membre de
l'Académie américaine, sera reçu jeudi, en séance
ordinaire, par l'Académie française Bienvenue de
M. Henri de Régni«r, directeur en exercice; réponse
de Butter; puis, tlié au musée Jacquemart- André,
flans !a propriété que l'Académie française pos-
sède 158, boulevard Haussmann.
ÉCHOS ET PROPOS
LE PETIT COURRIER DES FEMMES
SCIENCE ET BEAUTE. La plus joie
jeune fille d'Alsaé vient d'être, comme
le commun des mortels, et pour me servir
d'un terme technique, recalée à son bachot.
C'est très triste, me direz-vous, mais pour-
quoi, étant la plus jolie jeune fille d'Alsace,
préparait-elle son bachot ? Qu'allait-elle faire
dans cette galère ? Ne lui suffisait-il pas d'avoir
des cheveux de soie fine et des yeux étoiles ?
Qu'est-ce que les lois de la chimie, la querelle
des investitures ou la date des conciles ajoute-
ront à la courbe pure de sa joue, à la grâce pen-
sive de son front ?
Quand les sages regardaient passer avec une
satisfaction non dissimulée la belle Hélène sur
les remparts de Troie, s'inquiétaient-ils seule-
ment qu'elle sût filer ? Ils ne lui demandaient
que d'être blonde et de mouvoir, sous la tuni-
que pourprée, des genoux parfaits.
Il est vrai qu'en vertu de cette constatation,
la science deviendrait la consolation de la lai-
deur, et l'ignorance le privilège de la beauté.
Et cela nous entraînerait trop loin, c*r, si l'on
y réfléchit, n'est-on pas soi-même la plus jolie
femme de France, de Navarre et d'Alsace.
aux yeux de quelqu'un ?
Rosine.
t prince Alexandre de Serbie a quitté
L Vichy se rendant à Paris.
DEUILS
vw On annonce le décès survenu dans sa
propriété de la Queue-les-Yvelines de Mme
veuve l'illey, brasseur à Paris. Service reli-
gieux, jeudi 21 et, à 10 heures, église Saint-
Piérife de Montrouge. Inhumation cimetière
Montparnasse.
m M. et Mme Grumbach et leur fille, M.
Gaston Weil, 203, Faubourg-Saint-Mavtin, les
familles Weil, Honguer, Léder, Stein, Abra-
ham ont la douleur de faire part de la
perte cruelle Qu'ils viennent d'éprouver en la
personne de M. Achille Weil décédé à la suite
d'un accident, le 17 juillet 1921, dans sa 72° an-
née, à Paris.
Les obsèques auront lieu le jeudi 21 juillet
19?1, cet avis tenant lieu de faire-part.
Réunion à 3 h. 15, à la porte principale du
cimetière de Pantin parisien. Ni fleurs ni cou-
ronnes.
'vw M. et Mme Penning. de Fontainebleau,
ont la douleur de faire part de-la mort de leur
fille Moniciue-Âlice. ̃
̃w\ On apprend la mort de Mme René
Brice, née Antoinette Camille-Doucet, décédée
9, quai Malaquais. Ses obsèques auront lieu
le vendredi 22 juillet, à midi, en l'église Saint-
Germain des Prés, où l'on se réunira. Inhuma-
tion au cimetière Montparnasse. Ni fleurs ni
couronnes. Il ne sera pas envoyé de lettres de
faire part. Prière de considérer le présent avis
comme une invitation.
wv Les obsèques de M. Georges Dufour,
avocat à la cout' d'appel de Paris, conseiller
général de Seine-et-Oise, auront lieu à Paris
en l'église Saint-Louis d'Antin, le jeudi 21 cou-
rant, é 10 heures très précises. L'inhumation
aura lieu au cimetière du Père-Lachaise,
vnx m. et Mme Lucien Pierre-Levy, leurs
enfants et petits-enfants, M. et Mme Henri
Mayer, leurs enfants et petits-enfants, dans
l'impossibilité de pouvoir répondre aux nom-
breuses marques de sympathie dont ils out été
l'objet à l'occasion du décès de leur mère et
prand'mere, Mime Levot. prient leurs amis de
vouloir bien trouver ici l'expression de leur
reconnaissance émuë.
wi Mme H. L. Boulton, NI. Maurice Bour-
geois et Mme née de Pulido, les familles
Boulton, Dalla Costa, Voilmer, Sanabria, de
Rojas et Alexander, dans l'impossibilité de ré-
pondre, remercient tous leurs amis des témoi-
gnages de sympathie qu'ils ont reçus à la
suite de la perte cruelle qu'ils ont faite en la
personne de M. Heni'y Lord Boulton.
iy il Edouard BRanly a reçu une déléga-
M. tion du Radio-Club de France, com-
posée de MM. Magny, Givelet, Rousseau,
Bergounioux, venus pour communiquer à
l'illustre inventeur de la télégraphie sans fil
les résultats obtenus par la souscription
qu'ils ont ouverte au profit de son labora-
toire.
M, Branly s'est déclaré profondément tou-
ché 'de la reconnaissance que l'opinion lui
témoigne! et vivement heureux de l'aide
qu'elle commencé à lui apporter dans ses
travaux.
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88. Feuilleton du MATIN du 20 juillet 1921
LA REINE D'ARGOT
Grand roman inédit de cape ef d'épèe
MICHEL ZÉVACO
LI. t-. L'enlèvement DE Primkrose (suite)
Thibaut et Lubin. malgré la peur qui leur
tordait les entrailles, avaient suivi Mon»
tauban et Primerose jusqu'aux abords du
château. Ils s'étaient aarètés en voyant que
les deux amoureux s'arrêtaient eux-mêmes
devant le pont-levis. Ils avaient compris
que la jeune fille allait entrer dans ce châ-
tenu et que le jeune homme la quittait là.
Ils se regardèrent avec un air triomphant.
Nous avons donc mené à bien la moi-
tià de notre tâche, dit Thibaut.
Nous savons où elle allait, dit Lubin.
TAche ardue, et combien périlleuse,
frère Thibaut, devant laquelle d'autres au-
Mais qui. n'était cependant pas au-
dessus de nos forces et de notre intelli-
gence, frère Lubin.
C'est que, grâce à Dieu, nous sommes
particulièrement favorisés sous tous les rap-
portes. Il ne nous reste plus qu'à attendre
la soctie de notre conspiratrice et à accom-
plir la seconde moitié de notre tache.
Plus ardue et plus, périlleuse encore
que la première. Mais que nous mènerons
vaillamment à bout.
Si seulement cet excommunié consen-
tait nous céder la nlace
Comme s'il avait voulu leur donner satis-
faction, l'excommunié précisément s'é-
Traduction et reproduction interdites pour tous
pays. Copyright by Michel Zévaco. 1921.
loignait en leur tournant le dos. Leurs bou-
ches se fendiretrt jusqu'aux oreilles en des
sourires béats. lls se rapprochèrent des fos-
sés du château. Leur terreur étant tombée
avec le départ de l'excommunié. ils ne se
gênaient plus.
Leur quiétude ne dura pas longtemps. Ils
aperçurent Montauban qui revenait vers
eux. Avec une célérité et une adresse vrai-
ment étonnantes, ils disparurent en un cün
d'œil, tels des rats monstrueux plongeant
dans un trou:
Montauban s'éloigna pour de bon cette
fois. Et .ils reparurent. Et ce fut,alors que
Pontalais les aperçut.
Mon frère, dit Lubin, ne demeurons
pas ici. On pourrait nous voir de ce châ-
teàu Et il ne faut pas donner l'éveil à notre
conspiratrice.
Cependant, puisque nous devons ta sui-
vre, il faut bien que nous guettions sa sor-
tie.
Sans doute. Mais nous guetterons tout
aussi bien de ce cabaret que je vois là-bas
et qui me parait fort engageant,
C'est ma foi vrai. Allons-y donc, mon
frère. D'autant que, après toutes ces émo-
tions, une bonne bouteille viendrait à point
pour nous remettre d'aplomb.
Et avec cet air majestueux et attendri
qu'ils prenaient chaque .fois qu'il s'agissait
d'une bonne bpuleille, ils se dirigèrent vers
l'auberge. Mais ils n'avaient pas fait quatre
pas qu'ils virent Quintênassc et Boucassin
paraître sur je perron et s'y installer. Et
ils demeurèrent cloués sur place.
Le pis est aue Quinténasse et Boucassin
les avaient déjà reconnus quand ils avaient
passé a la suite de Montauban et de Prime-
rosé. Cette arrivée, inattendue des moines 1
les avaient exaspérés. Ils se disaient, avec/:
une apparence de raison, que si les deux [
religieux. ne marchaient pas sur leurs bri- 1
b«e.s, leur présence obstinée pouvait les
gêner considérablement, et 'peut-être faire
échouer leur affaire. Ils, avaient été pris
d'une furieuse envie de tomber sur les deux
gêneurs, à bras raccourcis.
La présence de Montauban avait refréné
cette envie qui pouvait être dangereuse pour
eux. Mais maintenant Montauban n'était
plus là. A leur tour, ils estimaient qu'ils n'a-
vaient plus besoin de se gêner.
Thibaut et Lubin s'arrêtèrent donc en lés
voyant. Et tout aussitôt leurs têtes dispa-
rurent au fin fond du capuchon rabattu.
Mais maintenant qu'ils se trouvaient de-
vant un cabaret ils se sentaient une soif ar-
dente, une faim féroce. Et comme rien ne
les rendait aussi entreprenants que la faim
et la soif, ils résolurent de risquer le coup
en se disant que peut-être ils n'avaient pis
été reconnus et ne le seraient pas. Et se
soutenant mutuellement, ils reprirent leur
marche vers l'auberge.
Et Pontalais était sur leurs talons qui ne
les perdait pas de vue et qui entendait tout
ce qu'ils disaient.
Hélas comme ils approchaient des mar-
cncs du perron, Quinténasse sortit son
large poignard, avec lequel il se mit à jouer
d'une manière'terriblement inquiétante. Et,
rivant sur eux deux yeux féroces, d'une voix
terrifiante
Tu vois ces deux frocards, dit-il, s'ils
ont la mauvaise inspiration de mettre le
pied sur ce perron, je leur boute ce poi-
gnard dans le ventre. Millodious, moi, je
suis curieux de savoir si c'est du sang ou
du vin qu'ils ont dans les veines:
Thibaut et Lubin n'étaient pas' sourâs.
L'eussont-ils été que Quinténasse hurlait de
manière à se faire entendre de l'oreille la
plus bonchée. lis entendirent donc à mer-
veille, Ils sentirent le frisson de la petite
mort leur courir le long do l'échine. Ils ne
s'arrêtèrent pas. Mais ils firent instantané-
ment une conversion qui les écarta du
dangereux perron. Et ils se fardèrent bien
de souffler mot. Èt ils passèrent à distance
respectueuse, en se donnant des airs di-
gnes, comme s'ils n'avaient pas entendu.
Et moi, dit Boucassin, s'ils ne se dépê-
chent de filer et de disparaltre, je leur en-
voie ce tabouret de chêne massif dans le
dos et je les assomme tous les deux.
Un double gémissement caverneux jaillit.
des profondeurs des capuchons. Les deux
pauvres diables terrifiés crurent entendre,
le sifflement du ^projectile dont on les me-
naçait, lancé à toute volée par la mon-
trueuse paite du colosse. Et oubliant, toute
dignité, ils détalèrent au triple galop, sou-
tenant d'une main leur énorme bedaine et
.de l'autré retroussant le froc qui entravait
leur fuite.
Quinténasse et Boucassin, sans pitié ni
retenue, les poursuivirent de menaces ef-
froyables,, entrecoupées de bruyants éolats
de rire.
Pontalais, qui riait sous cape, allongea
ses deux immenses jambes et, sans courir,.
se maintint aisément derrière eux.
Thibaut et Lubin enfilèrent d'une traite
toute la rue et ne s'arrêtèrent, à bout de
souffle, qu'à l'autre extrémité du village.
Le hasard, ou ce fliir particulier aux ivro-
gnes, fit qu'ils s'arrêtèrent précisément de-
vant le Soleil d'or..Ils soufflèrent d'abord.
Quand ils furent remis, ils se regardèrent
en silence, avec cet air de mélancolique ré-
sibnation que nous leur connaissons.
fous les démons d'enfer sont donc
acharnés après nous gémit Thibaut.
Hélas! si Dieu ne nous vient en aide,
nous. sommes, perdus larmoya Lubin.
Ils demeurèrent encore un instant sans
voix accablés par le malheur. Alors une
autre inquiétude leur vint
Comment faire maintenant pour sur-
veiller .la conspiratrice ?
Machinitlement, ils firent quelques pas.
Ils s'éloignèrent de l'auberge sans l'avoir
vue dans leur désarroi. Ils n'allèrent pas
loin. Ils s'arrêtèrent au bord d'un fossé.
Asseyons-nous au bord de ce fossé,
proposa Lubin. Nous nous reposerons un
peu. Et comme la conspiratrice devra pas-
ser par ici pour rentrer à Paris, nous ne
manquerons pas de la voir.
En outre, en cas de danger, nous pou-
rons chercher notre salut au fond de ce
fossl, dit Thibaut,
Et avec une certaine fierté
C'est une manoeuvre que nous connais-
sons on ne peu) mieux mainienant.
Us s'assirent, les jambes pendantes dans
le fossé. Et ils soupirèrent
Si seulement nous avions de quoi apai-
ser notre soif et notre faim.
Et tout à coup, ce fut un cri de joie déli-
rante
Et' nos mules que nous avons ou-
bliées! Nos mules qui portent nos pro-
visions Nous sommes sauvés 1.
Ils furent aussitôt debout, toute trace de
fatigue disparue. Et ils s'élancèrent en-
semble dans la direction du boqueteau. Au
bout de quelques pas Lubin s'arrêta
Mon frère, dit-il, nous ne pouvons
déserter notre poste tous les deux en môme
temps. il faut que l'un de nous reste ici
pour surveiller pendant que l'autre se sa-
crifiera et ira chercher l'os mules.
C'est juste, fit Thibaut. En bien, je
vais me sacrifier,
Allez: dtinc, accepta Lubin, et faites
vite, mon frère. Songez que je meure de
soit et de faim.
Thibaut partit bravement. Lubin se ras-
sit mélancoliquement au bord du fossé.
Comme il s'ennuyait tout seul, il Étudia les
lieux pour 8e distraire. C'est alors qu'il dé-
couvrit l'enseigne du Soleil d'or à laquelle
ni lui ni Thibaut n'avaient fait nltention.
Il fut sur le point de se lever et d'y entrer.
Car.. par un phénomène os s ci comprèhen-
sible, à force de répéter qu'il avait faim et
soif, il avait fini par avoir repliement faim
et soif. Mais il réfléchit qu'il n'avait pas
d'argent: C'était Thibaut qui avait leur'
bourse. Et. il dut se résigner à l'attendre
Enfin J hibaut reparut. Il tralnait par la
bride une mule. Une seule, et pour cause.
Et il marchait tête basse, l'air plus acca-
ble que jamais. Déjà il commençait à lar-
1 moyer pour raconter sa double déconve-'
pun disparition d'une mule et perte totale
de leurs mwisiotis. Lubin ne lui en laissa'
pas le temps. D'un doigt triomphant il
montra l'enseigne de l'auberge.. Et cela.
suffit. Thibaut rayonna. Et comme, par
suite du même phénomène, il enrageait.
lui aussi, de faim et de soif, il eut cc seul
mot:
Allons
Pontalois avait entendu tout ce qu'ils;,
avaient dit. Il y avait déjà un moment qu'il
ne s'occupait plus d'eux. Pour mieux dire,
il s'en occupait encore, seulement il s'en-
occupait à l'intérieur de l'auberge. Et il les.
attendait de pied ferme, ayant fait une
mise en sccne soignée, en homme de me-'
lier. C'est-à-dire qu'il était assis devant
une table sur laquelle était étalée une-,
nappe propre. levant lui, un pftté énorme.
une volaille plus énorme encore et une
demi-douzaine (Je flacons d'aspect vénéra-
ble. Et. il attendait l'omelette mordorée que
riiôteiièrc était en train de lui confection-
Thibaut et Lubin entrèrent donc et ils
aperçurent Pontalais devant sa table pré-
cieusement chargée. Et ils ne virent plns
que cette bienheureuse table. Comme ils
se savaient la bourse bien garnie, ils eu-
rent lo Verbe haut. L'hôtelier s'approcha et
prit leur commando. Seulement Ponlâlais
lui avait fait sa leçon et, après avoir pris
la commande, il prononça
Excusez-moi, mes révérends, mais ici
on paye d'avance.
Et. on manière d'excuse, il ajouta »-i
(il
tE MATIN
20 7 21 as
des Etats-Unis. Ftlc devra d la France sor
'site admirable, la noblesse de son dessin
et l'excellence de son administration d
VAmériqhe, elle. devra la part qui en rendre
Ia construction possible et immédiate.
Les administrateurs de la dotation Carne.
gie pour la paix internationale ont désirri
ainsi exprimer leur conviction que la Francc
(ut, en 1911, victime d'une attaque cruelle,
préméditée et sans ils
revt témoigner leur certitude que la France
se relèvera au-dessus de ses pertes et de-ses
souffrances ils désirent prouver de nou-
veau V finir e-dépèndUncs dé la France et de
et l'alliance amicale qui existe
ewire leurs gouvernements et leurs peuples.
M. Myron T. Herrick, ambassadeur iles
Etats-Unis, a pris ensuite la parole.
lh y a un an fêtais debout ici au milieu
des ruines de l'hôtel de ville, entoura de
beaucoup des antis qui sont à côté de moi
aujourd'hui. Instinctivement nous avons
levé les yeux au-dessus des murs écroulés
vers le pur azur du ciel, et il me semblait
alors, comme il me parait aujourd'hui, que
la vision était emblématique du courageux
peuple de Reims. A travers les ruines et la
désolation de la guerre,ne vous laissant pas
épouvanter par le péril auquel vous avez
fait lace pendant si longtemps, vous avez
conservé votre regard fixé sur lidéal le
plus rur et le plus élevé de l'humanité,
6'ous avez vu, au delà de la souffrance, de
la mort et de la destruction, les temps plus
sereins de la uaix,, lorsqu'avec patience et
'confiance vous pourriez à nouveau cons-
truire ce que la haine sauvage avait dé-
truit.
.Les yeux du monde sont fixés sur la
France aujourd'hui, tout comme ils l'étaient
Iorsqu'elle était, debout aux frontières de
la Liberté, le rempart de la civilisation, di-
sant à un ennemi visible « Tu ne passe-
ras pas. La guerre, les conséquences de
la guerre, ont bouleversé l'équilibre du
monde. Nous savons le fardeau que la
France a eu à porter, et les efforts héroï-
ques- qu'elle fait' vers le progrès difficile
de la i-econslruction et la paix véritable.
Pendant le peu de temps que fai été ici,
fai vu de nouveaux chiffres officiels sur
les travaux de reconstruction qui devraient
remplir d'orgueil le coeur de tout Français
et de tout ami de la France.
Le monde ne doit jamais oublier les le-
çons de la guerre, mais nous tiendrons
notre foi à ceux qui se sont s.acrifiés, et
nous récolterons les fruits de la victoire
qu'ils ont gagnée, si nous nous détour-
nons maintenant du passé pour regarder
l'avenir, tâchant d'amener le monde à tm
esprit de conciliation, d'égards pour autrui
est d'obligations honorables qui permettra
aux nations du monde de se consacrer au
travail que nous devons faire ensemble, si
le monde veut profiter d'unie puix durable.
Nous connaissons les sacrifices que vous
faites à Reims, et la belle oeuvre que vous
avez accomplie pendant l'année qui s'est
écoulée depuis ma dernière visite me rem-
plit d'admiration. Je suis convaincu que
des cendres de Réims détruite par la
guerre, se dressera une, Reims nouvelle,
qui sera un sanctuaire de beauté, comme
elle est un sanctuaire de gloire.
A son tour, NI. Leredu s'exprima ainsi
Reims renaît de ses ruines glorieuses.
Dans l'adversité, son courtage a été surhu-
matin dans la reconstitution,. Il est mira-
culeux. Partout,' courageusement, le peuple
de France travaille sans répit. Ses efforts
sont prodigieux, Par son abnégation, son
courage et son labeur, il fait, une fois de
plus, l'admiration du monde, il mérite, bien
de la patrie.
Les vandales n'ont ici rien respecté. Ils
ont abominablement, froissé les sentiments
et- heurté les consciences, Avec la cathé-
drale des sacres devait s'écrouler aussi
sotts les bombardements incendiaires la
.bibliothèque 'de Reims et disparaître les
précieuses richesses qu'elle contenait.
nlais, la paix rétablie, la cité se recons-
'fruit. Les temples de foi sont l'objet d'ffte
particulière sollicitude^. Celui de la pensée
ne pouvait être laissé en dehors de l'œuvre
'de restauration. D'un geste 'symbolique,
M. le docteur Nicholas Murraij Butler en
pose..la première pierre.
Après la cérémonie, un banquet offert
par la municipalité de Reims a réuni toutes
les personnalités présentés.
A l'issue du banquet, après avoir été
àfeugurer l'exposition des tapisseries de la
cathédrale et de l'église Saint-Remi, au mu-
sée, rue Chanzy, M.. Myron T. Herrick,
M. Murray Butler, M. Leredu et le cortège
officiel ont fait une longue visite de la cité
martyre. Ils sont rentrés à Paris dans la
soirée.
LE VIEUX CURÉ VOLE DES JOUETS
Il voulait rapporter des souvenirs
à ses petits paroissiens
Un ecclésiastique aux cheveux blancs, sur-
pris en flagrant délit de vol dans un grand
bazar parisien, était conduit, hier, Au petit
parquet. Il déclara être l'abbé J.^B.-Evariste
Lèche, curé d'une petite localité de province.
Il expliqua en pleurant
Mes paroissiennes m'avaient dit « Vous
allez à Paris, rapportez-nous des souvenirs
pour )rs enfants Je ne suis pas riche. Et
je n'ai pas voulu pentrer les mains vides.
A l'hôtel où il était descendu, on trouva une
cinquantaine de petits jouets et d'objets sans
grande valeur.
L'abbé Lèche, qui a été envoyé â la Santé,
va être examiné au point de vue mental par
le docteur Truelle,
EXPLOSION DE GAZ
sur un quai de la gare Saint-Lazare
A l'arrivée du train d'Argenteuil, sur la
voie n* 13; à la. gare Saint-Lazare, une ex-
plosion de gaz s'êskproduite sur le quai, pen-
dant que s'opérait sortie des voyageurs.
Une voyageuse, Mme Manon, rue de la Con-
corde, à Colombes, a été brûlée aux jambes.
Elle a été conduite au cabipet médical, où
l'on a Constaté qu'elle était atteinte de plaies
superflcielles. Cinq auires voyageurs ont eu
leurs vêtements légèrement brcllés.
LES JEUX OLYMPIQUES DE 1924
On ne sait encore s'ils se dérouleront
Vaugirard ou au stade Persrîing
Le comité exécutif de la 8o Olympiade,
saisi d'une lettre du préfet-de la Seine quant
à l'étude technique et financière des Jeux
olympiques de 1 92 i s'est réuni hier matin.
En l'absence du comte Clary, qui, ma-
iade, s'était excusé, la réunion était prési-
dée par M. Daniel Mérillon, président de la
réderation des sociétés de tir de France.
,Etaient en outre présents MM. Jean de
Castellanc, conseiller municipal (natation);
Albert Glandaz (aviron et yachting), .Paul
Rousseau (boxe), Léon Breton (cyclisme),
Jules Rimet (football); Duffotir (rugby), René
Lacroix (escrime), 'Allan H. Muhr (comité
national d'éducation physique, administra-
teur du stade Pershing),' Monprofit (moyens
de communication), Domercq (services du
plan d'extension de la Ville de Paris), et
Frantz-Reichel (athlétisme et secrétaire du
comité exécutif).
Le comité exécutif a pris connaissance de
la lettre que le préfet de la Seine lui a
adressée à l'issue de la délibération du
conseil municipal. Cette lettre se rapporte
à la décision de principe prise par le conseil
municipal de faire disputer les Jeux olympi-
ques au stade Pershing, puis à la collabora-
tion étroite'qui, par la création d'une com-
mission spéciale, doit exister entre la Ville
de Paris et le comité exécutif; relativement
à l'étude financière du projet, à l'organisa-
tion technique et sportive de ce projet, enfin
aux moyens de communication.
Le comité exécutif ayant délibéré deux
heures d'horloge sur cette lettre a voté
l'ordre du jour suivant
Le comité exécutif du comité olympique
français, après avoir reçu communication de
la décision du conseil municipal et de la let-
tre du préfet l'invitant à .désigner des délé-
'gués pour constituer une commission d'étude
commune, décide d'accepter l'invitation du
préfet de la Seine sous réserve des observa-
tions suivantes
1° Le comité prend acte de la décision de
principe du conseil municipal, concernant les
terrains de Vincennes et du stade Pershing,
cette décision étant subordonnée à l'examen
du pro;et pour une décision définitive.
2° Le comité donne mission à ses,représen-
tants de soutenir le projet des terrains de
Vaugirard, conformément à ses décisions an-
térieures à la délibération du conseil munici-
pal, sous la réserve également de l'étude à
faire par la commission sur les moyens d'exé-
cution.
3° Le comité tient à déterminer que la com-
pétence de la commission s'étend exclusive-
ment à l'étude du terrain et aux voies et
moyens nécessaires aux constructions et aux
accès.
4° Le comité réserve le droit d'acceptation
des projets établis par la commission, par le
conseil municipal comme par lui-même.
En réalité, nous fut-il dit après la
séance par plusieurs membres du comité,
la sorte de suspicion dans laquelle le
conseil municipal semblait tenir le comité
d'organisation de la 8e Olympiade n'existe
plus Le préfet de la Seine nous invite à
collaborer étroitement avec ses services
pour faire des Jeux olympiques de 1924 la
plus grande manifestation sportive possi-
ble.
n Reste la question du terrain. 11 n'ap-
paraît plus que le conseil municipal fasse
du stade Pershing la condition sine qua non
des Jeux olympiques à Paris. Dans un ordre
du jour que nous venons de voter, nous
maintenons le point de vue que nous avons
envisagé avant que le conseil municipal dé-
libérât sur l'emplacement des Jeux, c'est-à-
dire que nous restons sur les terrains de
Vaugirard.
Mais il apparaît que la Ville de Paris
n'est pas intransigeante sur cette question
de terrain. L'invitation du préfet de la Seine
est d'ailleurs formelle. Il nous demande
« d'étudier les emplacements où auront lieu
n les Jeux olymmques
Nous venons donc d'adresser au préfet
de la Seine l'ordre du jour voté et qui dé-
termine bien que la désignation du stade
Pershing n'est pa3 formelle et que lu ques-
tion du terrain sera discutée par là. com-
mission nommée à l'instigation du réfet
de la Seine.
» Si nous sommes tous d'accord, le comité
exécutif sera représenté au sein de la com-
mission d'études du projet des Jeux olym-
,piques par MM. le comte Clary, Daniel Mé-
rillon, Paul Rousseau, Frantz-Reichel, Jules
Rimet, Léon Breton, Albert Glandaz, René
Lacroix et Lucien Desnues, puis également
par M. Allan H. Muhr agissant au nom du
comité national d'éducation physique.
Notre collègue, M. Henry Pâté, député
dé Paris, s'est excusé de ne pouvoir venir
aujourd'hui. Il est actuellement à Londres,
mais il a téléphoné hier au secrétaire géné-
ral du comité exécutif et il lui a formelle-
ment dit que seul l'emplacement de Vaugi-
rard convenait aux Jèux olympiques de
1924. C'est un point important acquis, car
̃M. Henry Pâté nous a dit qu'il siégerait
en qualité de commissaire du gouverne-
ment auprès du comité exécutif.
» Vous pouvez donc dire que l'on est à
la conciliation et que la question de l'em-
placement des Jeux sera remise à l'étude.
L'affaire des sons et farines
M. Ernest Vilgrain, assisté de M's de Mon-
zie et Forgeot, interrogé hier par M. Bonin,
juge d'instruction, s'est expliqué sur les con-
ditions dans lesquelles l'autorisation d'émet-
tre des actions ou des obligations d'entrepri-
ses meunières fut refusée en 1919 à M. Bau-
mann et, par contre, accordée en 1919 lors-
que la famille de M. Vilgrain eut acheté les
intérêts de M. Baumann.
M. Vilgrain déclare que dans les deux cas il
ne Ht que donner un simple' avis technique
dont le gouvernement et le ministère des fi-
nances pouvaient où non tenir compte.
VOIR EN 4e PAGE
LA NOUVELLE LOI SUR LES LOYERS
LES
Mon Dieu, il nie me semblait pas que
je venais de parcourir un cycle infernal il
̃ me semblait tout simplement que je venais
de visiter des gens d'une race étrange, Pas
davantage. Vous savez, parmi les êtres mê-
me sensés, on rencontre tant de fous Ceux-
là ne m'avaient pas effrayé. Pourtant, j'en
avais vus de toutes sortes là dedans des
violents, presque sinistres, que les gardiens
mainienaient, et d'antres très doux, très
humbles, dont les voix chevrotaient, et d'au-
tres qui, avec beaucoup de politesse, m'a-
vaient fait les honneurs de leur cellule-, en
parlant si raisonnablement sur une foule
de sujets que j'avais été longtemps avant
de découvrir leur aliénation.
Ma visite était presque terminée nous
arrivions, le directeur el moi, sur le perron
qui dominait le jardin, lorsque je vis ce
dernier pensionnaire, occuné dans un coin
à entasser l'un sur l'autre des bouts de'bois
en pyramide. Une attention extrême tirait
les traits de son visage. Le directeur m'avait
brièvement conté son histoire. c'était un
homme qui avait appartenu à la plus haute
société, et qui, dans un accès soudain de
démence, avait tué sa femme, une créa-
ture splendide et irréprochable. L'examen
mental ayant conclu à l'irresponsabilité ab-
solue, le malheureux avait passé de la pri-
son des coupables à celle des incurables.
Il se croit un grand inventeur, me chu-
chota le directeur à l'oreille il ne fait que
ça toute la journée entasser des bouts de
bois. Vous pouvez lui parler il est tout
à fait inoffensif maintenant.
Je m'approchai de l'homme, qui ne leva
même pas les yeux il avait dû être très
heau, et il lui restait encore dans tous les
gestes une distinction souveraine.
A la fin, il daigna m'apercevoir.
Vous regardez ce que je fais ? dit-il du
ton d'urbanité exquise d'un homme Habitué
à recevoir, et à bien recevoir. Ce n'est pas
encore au point, mais j'approche, du but
maintenant. C'est une machine à arrêter le
temps qui passe
Sa voix était pleine, aisée, parfaitement
naturelle. Il ajouta, svec plus d'exaltation
Cela me soulève de penser à la gran-
deur du bienfait que je prépare aux hommes.
L'humanité m'adorera plus qu'un dieu.
Quelle invention existe à côté de celle-là
une machine à arrêter le temps qui passe
Une machine Il arrêter le temps qui
passe ? répétai-je, interrogateur, sachant
que les fous ont une logique, mais alors?.
Alors, reprit-il avec une ferveur im-
pressionnante, alors riun ne bougera plus,
les êtres et les choses restercnt ce qu'ils
sont tout sera immobile et immuable les
'jeunes demeureront jeunes, sans aucuns
crainte des minutes meurtrières cet écou-
lement perpétuel et tragique, qui base l'uni-
vers sur la mort, sera aboli. Eh bien que
dites-vous de cela ?
Malgré moi, ma pensée s'arrêtait sur cette
idée étrange
Certes, fis-je, ce sera beau Les jeunes
fiiies garderont à jamais le velouté de leurs
joues et la fraîcheur de leurs rêves oui, ce
sera beau, mais avez-vous pensé à tout ?
Si chaque seconde qui s'écoule ne devenait
pas du passé, est-ce que le rythme de la
vie ne serait pas brisé ? Si nous ne mou-
rions pas à chaque minute, vivrions-nous ?
Ce mouvement qui pousse vers la mort et
que vous voulez arrêter, c'est aussi le mou-
vement qui renouvelle la vie. L'une existe
par' l'autre en empêchant cet échange, ce
déroulement incessants. vous bloqueriez
l'humanité les mêmes savants seraient là
avec leurs mêmes découvertes sans lende-
main les mêmes poètes avec leurs mêmes
pcèmes tout effort se figerait. Le monde
sans avenir, mais ce serait vraiment, si
l'on peut dire, une sorte de nécropole vi-
vante
A ce moment, ae l'autre côté de la grille
du jardin, un bruit de piétinements et de
rires se fit entendre un collège en prome-
nade.
Vous entendez ? fis-je. Pourquoi voulez.
vous empêcher ces enfants d'être des hom.
mes ? ̃
II sourit de pitié à la pauvreté de mes ar-
guments.
Si la machine à arrêter le temps qui
passe avait existé, me dit-il, je n'aurais ja-
mais tué ma femme
Il se -rapprocha, et, d'un ton confidentiel
Elle était belle, si vous saviez, telle-
ment belle, qu'elle éteignait les plus belles,
femmes h côte d'elle. Ses cheveux, son vi-
sage, son' corps, c'étaient .une lumière on
aurait dit que les fées de l'aurore avaient
travaillé à sa beauté. Elle m'adorait, je l'ado-
rais, et. tout le reste nous était égal. Lea
années passaient .pour nous, c'était tou-
jours la même minute. Je m'oubliais tous
les matins à la regarder se coiffer, mais un
jour, comme elle relevait ses cheveux, elle
poussa un petit cri qui m'amena près d'elle.
Oui, sUr sa trempe, c'était bien une mèche
blanc;he, Je me mis à rire et je lui dis qu'elle
pouvait aisément la cacher sous sa toison.
Elle me dit Je peux la cacher, mais je
'saurai qu'elle y est, et puis regarde. » Et
je vis tout un reseau de petites rides fines
sous ses yeux et autour de sa boucha, qui'
criblaient sa peau comme un essaim de
«le soir, au bal, elle était encore la plus
belle, mais son beau rire était perdu. A par-
tir de ce jour, efle vécut dans une angoisse
navrante elle me disait « Tu vas ne pius
m'aimer. » Et moi, Je l'aimais trop pour ne
pas avoir. peur de l'aimer moins, mais je
lui disais, pour nous persuader tous les
deux, que je l'aimerais toujours, que je la
verrais toujours helle et puis que j'aimais
son âme. u Ah ce ne sera pas la même
chose, me disait-elle, un amour de souvenir,
un amour de vieux.: je n'en veux pas de
cet amoilr-ià Reppelle-toi donc. » Et je me
rappelais. "si encore, disait-elle, je me trou-
vais tout d'un coup vieille et laide, je le
supporterais, mais ce travail lent, imper-
ceptible, presque invisible, qui, sournoise-
ment, blesse mon visage, sans que je puisse
découvrir !e moment précis où la série de
blessures aura supprimé mon vrai visage
sous le masque dé la décrépitude, ah c'est
tln raffinement trop ctuel Penser que mon
corps, poli comme l'ivoire, deviendra aussi.
peu à peu, le corps rugueux d'une vieille
femme 1 » C'était vrai qu'à moi aussi, cela
me semblait monstrueux, et, quoique natu-
rel, contre nature. Un soir d'amour, elle
pleurait contre mon épaule, en disant
Il Combien de temps encore ? 11 faudrait que
ce soit toujours et cela va finir » Son déses-
poir S'exaltait à la fin, elle cria, ses bras
noués à moi « Empêche-moi de voir que je
serai vieille. Oh empêche-moi » Elle sup-
pliait comme on implore pour échapper à
un hideux martyre. Aiors, je la tuai.
» J'allais me tuer aussi, mais l'on vint au
bruit et l'on se saisit de moi. Lorsque j'ai
raconté ceci aux juges, ils ne m'ont pas cru
et on a dit que j'étais fou. Les hommes. sont
si bêtes Mais je n'ai pas de rancune, j'ai
réfléchi et je travaille peur eux. Quand j'au-
rani réussi, ils comprendront.
Oui, dis-je, vous rendrez le bonheur
immobile, mais le malheur aussi. Ceux qui
attendent que !e temps emporte leur peine
et leur apporte un peu de joie, ceux qui
̃n'ont de consolation que de voir s'ouvrir les
.'portes de l'espérance, ceux qui souffrent
enfin, qu'en faites-vous ?
Cette fois, il haussa; dédaigneusement les
épaules.
Qui s'en occupe ? dit-il. Ceux qui souf-
frent, qui y pense ? C'est à ceux qui sont
'heureux qu'il faut penser. Tant que mon
œuvre ne sera pas achevée, c'est leur des-
tin à eux qui est tragique.
Il répéta entre Ses cents m< C'est ceux
qui sont heureux qu'il faut penser! », et,
sans plus faire attention à moi, grave com-
me un chimiste penché sur ses alambics, il
se remit à construire « La machine à arrê-
ter le temps qui passe. »
Alexandra Grimanelli
(Traduction réservée,)
LES BÉNÉFICES DE MM. BERNHEIM
Au cours de nouvelles recherches effectuées
hier dans un établissement financier, M. Pa-
chot, commissaire aux délégations judiciai-
res, a découvert un dossier importait déposé
par MM. Bernheim père et fils.
On se souvient que qcs derniers, mis en li-
berté provisoire par M. Cluzel, juge d'ins-
truction, avaient reçu, il y a quelque temps,
dans leur magnifique château de Fontenay-
aux-Roses, la visite de M. Pachot,
Les dossiers saisis dans la banque en ques-
tion établissent que MM. Bernheim ont réa-
lisé des bénéfices de guerre beaucoup plus
importants encore ctu'on ne le soupçonnait.
M. Pachot s'est rendu ensuite 8, rue Favart,
dans les bureaux de M. Gaud, auquel les an-
ciens directeurs de la Société centrale des
banques de province avaient consenti des
avances atteignant près de 28 millions.
Le magistrat a saisi de nouveaux docu-
ments qui seront mis à la disposition de M.
Laugier, juge d'instruction,
LE CONGRÈS NATIONAL
des officiers de complément
de France
On nous annonce que M. Raymond Poin-
caré vient de prendre la présidence effective
de la Société des officiers de complément dé
France.
Ce groupement national résulte de la fusion
des trois grandes associations et est appelé à
réunir, en un immense faisceau, toutes les so-
ciétés d'officiers de complément, dont un très
grand nombre est déjà affilié ou fédéré.
Le but de ce grand groupement est de coor-
donner toutes les bonnes volontés et tous les
dévouements des officiers des réserves et de
tes offrir' nu gouvernement pour continuer
dans la paix les services rendus pendant la
guerre, Grftoo d cette action, le ministère de
la guerre pourra utiliser les compétences ci-
viles et les appeler à collaborer à l'œuvre
commune de la préparation de la défense na-
tionale. Au point de vue spécial de la mobi-
lisation industrielle, l'initiative sera féconde
et la résultat inappréciable.
En élargissant la question, il est certain
que l'importance prise par les officiers de
complément dans le cadre de l'armée mo-
derne rend indispensable leur participation
directe dans l'étude d'un grand nombre de
questions à l'avenir, leur collaboration avec
1 armée active devra être Intime et perma-
nente.
Au commencement de l'automne, un grand
congrès national va se réunir iu Versailles,
congrès qui pst assuré d'ores et déjà de la
participation de plus de cent sociétés et grou-
pements. Ce congrès où d'importantes ques-
tions seront examinées est organisé par la
Société des officiers de complément de France
(26, gfilèrle Motitpensier, téléph.: Louvre 55-59)
qui est à la disposition des officiers de coin-
plément pour tous renseignements néces-
saires.
LES VOYAGES DU "DUALA"
Les condamnés du Bonnet rouge »
ne feront pas partie du voyage
De la Guyane, où il avait conduit son
premier convoi de forçats, le Duala est ren-
tré à Saint-Nazairc. Aux derniers jours de
juillet, il reviendra à Saint-Marlin-de-Ré
prendre un nouveau contingent de ba-
Parmi ceux-ci devaient être compris les
condamnés de l'affaire dite du Bonnet
Rouge. Mais cette fois encore Goldsky.
Marian et Joucla ne seront pas au nombre
des transportes:
Pour les deux premiers, qui sont toujours*
à Fresnes, et pour Joucla, qui subit sa
peine Claimaux, le médecin s'oppose for-
mellement non seulement à leur départ
pour la Guyane, mais même à leur trans-
fert à Saint-Martin-de-P>é.
Aucune décision n'a été prise jusqu'ici
concernant Landau, interné à Clairvaux,
le rnédecin ayant fait toutes réserves. Un
nouvel examen du condamné va être fait,
soit par un spécialiste, soit par li commis-
sion sanitaire de Saint-Martin-de-Ré.
A L'INSTITUT
Réception de M. Murray Butler
M. Ni.oholas Murray Butler, qui est membre de
l'Académie américaine, sera reçu jeudi, en séance
ordinaire, par l'Académie française Bienvenue de
M. Henri de Régni«r, directeur en exercice; réponse
de Butter; puis, tlié au musée Jacquemart- André,
flans !a propriété que l'Académie française pos-
sède 158, boulevard Haussmann.
ÉCHOS ET PROPOS
LE PETIT COURRIER DES FEMMES
SCIENCE ET BEAUTE. La plus joie
jeune fille d'Alsaé vient d'être, comme
le commun des mortels, et pour me servir
d'un terme technique, recalée à son bachot.
C'est très triste, me direz-vous, mais pour-
quoi, étant la plus jolie jeune fille d'Alsace,
préparait-elle son bachot ? Qu'allait-elle faire
dans cette galère ? Ne lui suffisait-il pas d'avoir
des cheveux de soie fine et des yeux étoiles ?
Qu'est-ce que les lois de la chimie, la querelle
des investitures ou la date des conciles ajoute-
ront à la courbe pure de sa joue, à la grâce pen-
sive de son front ?
Quand les sages regardaient passer avec une
satisfaction non dissimulée la belle Hélène sur
les remparts de Troie, s'inquiétaient-ils seule-
ment qu'elle sût filer ? Ils ne lui demandaient
que d'être blonde et de mouvoir, sous la tuni-
que pourprée, des genoux parfaits.
Il est vrai qu'en vertu de cette constatation,
la science deviendrait la consolation de la lai-
deur, et l'ignorance le privilège de la beauté.
Et cela nous entraînerait trop loin, c*r, si l'on
y réfléchit, n'est-on pas soi-même la plus jolie
femme de France, de Navarre et d'Alsace.
aux yeux de quelqu'un ?
Rosine.
t prince Alexandre de Serbie a quitté
L Vichy se rendant à Paris.
DEUILS
vw On annonce le décès survenu dans sa
propriété de la Queue-les-Yvelines de Mme
veuve l'illey, brasseur à Paris. Service reli-
gieux, jeudi 21 et, à 10 heures, église Saint-
Piérife de Montrouge. Inhumation cimetière
Montparnasse.
m M. et Mme Grumbach et leur fille, M.
Gaston Weil, 203, Faubourg-Saint-Mavtin, les
familles Weil, Honguer, Léder, Stein, Abra-
ham ont la douleur de faire part de la
perte cruelle Qu'ils viennent d'éprouver en la
personne de M. Achille Weil décédé à la suite
d'un accident, le 17 juillet 1921, dans sa 72° an-
née, à Paris.
Les obsèques auront lieu le jeudi 21 juillet
19?1, cet avis tenant lieu de faire-part.
Réunion à 3 h. 15, à la porte principale du
cimetière de Pantin parisien. Ni fleurs ni cou-
ronnes.
'vw M. et Mme Penning. de Fontainebleau,
ont la douleur de faire part de-la mort de leur
fille Moniciue-Âlice. ̃
̃w\ On apprend la mort de Mme René
Brice, née Antoinette Camille-Doucet, décédée
9, quai Malaquais. Ses obsèques auront lieu
le vendredi 22 juillet, à midi, en l'église Saint-
Germain des Prés, où l'on se réunira. Inhuma-
tion au cimetière Montparnasse. Ni fleurs ni
couronnes. Il ne sera pas envoyé de lettres de
faire part. Prière de considérer le présent avis
comme une invitation.
wv Les obsèques de M. Georges Dufour,
avocat à la cout' d'appel de Paris, conseiller
général de Seine-et-Oise, auront lieu à Paris
en l'église Saint-Louis d'Antin, le jeudi 21 cou-
rant, é 10 heures très précises. L'inhumation
aura lieu au cimetière du Père-Lachaise,
vnx m. et Mme Lucien Pierre-Levy, leurs
enfants et petits-enfants, M. et Mme Henri
Mayer, leurs enfants et petits-enfants, dans
l'impossibilité de pouvoir répondre aux nom-
breuses marques de sympathie dont ils out été
l'objet à l'occasion du décès de leur mère et
prand'mere, Mime Levot. prient leurs amis de
vouloir bien trouver ici l'expression de leur
reconnaissance émuë.
wi Mme H. L. Boulton, NI. Maurice Bour-
geois et Mme née de Pulido, les familles
Boulton, Dalla Costa, Voilmer, Sanabria, de
Rojas et Alexander, dans l'impossibilité de ré-
pondre, remercient tous leurs amis des témoi-
gnages de sympathie qu'ils ont reçus à la
suite de la perte cruelle qu'ils ont faite en la
personne de M. Heni'y Lord Boulton.
iy il Edouard BRanly a reçu une déléga-
M. tion du Radio-Club de France, com-
posée de MM. Magny, Givelet, Rousseau,
Bergounioux, venus pour communiquer à
l'illustre inventeur de la télégraphie sans fil
les résultats obtenus par la souscription
qu'ils ont ouverte au profit de son labora-
toire.
M, Branly s'est déclaré profondément tou-
ché 'de la reconnaissance que l'opinion lui
témoigne! et vivement heureux de l'aide
qu'elle commencé à lui apporter dans ses
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88. Feuilleton du MATIN du 20 juillet 1921
LA REINE D'ARGOT
Grand roman inédit de cape ef d'épèe
MICHEL ZÉVACO
LI. t-. L'enlèvement DE Primkrose (suite)
Thibaut et Lubin. malgré la peur qui leur
tordait les entrailles, avaient suivi Mon»
tauban et Primerose jusqu'aux abords du
château. Ils s'étaient aarètés en voyant que
les deux amoureux s'arrêtaient eux-mêmes
devant le pont-levis. Ils avaient compris
que la jeune fille allait entrer dans ce châ-
tenu et que le jeune homme la quittait là.
Ils se regardèrent avec un air triomphant.
Nous avons donc mené à bien la moi-
tià de notre tâche, dit Thibaut.
Nous savons où elle allait, dit Lubin.
TAche ardue, et combien périlleuse,
frère Thibaut, devant laquelle d'autres au-
Mais qui. n'était cependant pas au-
dessus de nos forces et de notre intelli-
gence, frère Lubin.
C'est que, grâce à Dieu, nous sommes
particulièrement favorisés sous tous les rap-
portes. Il ne nous reste plus qu'à attendre
la soctie de notre conspiratrice et à accom-
plir la seconde moitié de notre tache.
Plus ardue et plus, périlleuse encore
que la première. Mais que nous mènerons
vaillamment à bout.
Si seulement cet excommunié consen-
tait nous céder la nlace
Comme s'il avait voulu leur donner satis-
faction, l'excommunié précisément s'é-
Traduction et reproduction interdites pour tous
pays. Copyright by Michel Zévaco. 1921.
loignait en leur tournant le dos. Leurs bou-
ches se fendiretrt jusqu'aux oreilles en des
sourires béats. lls se rapprochèrent des fos-
sés du château. Leur terreur étant tombée
avec le départ de l'excommunié. ils ne se
gênaient plus.
Leur quiétude ne dura pas longtemps. Ils
aperçurent Montauban qui revenait vers
eux. Avec une célérité et une adresse vrai-
ment étonnantes, ils disparurent en un cün
d'œil, tels des rats monstrueux plongeant
dans un trou:
Montauban s'éloigna pour de bon cette
fois. Et .ils reparurent. Et ce fut,alors que
Pontalais les aperçut.
Mon frère, dit Lubin, ne demeurons
pas ici. On pourrait nous voir de ce châ-
teàu Et il ne faut pas donner l'éveil à notre
conspiratrice.
Cependant, puisque nous devons ta sui-
vre, il faut bien que nous guettions sa sor-
tie.
Sans doute. Mais nous guetterons tout
aussi bien de ce cabaret que je vois là-bas
et qui me parait fort engageant,
C'est ma foi vrai. Allons-y donc, mon
frère. D'autant que, après toutes ces émo-
tions, une bonne bouteille viendrait à point
pour nous remettre d'aplomb.
Et avec cet air majestueux et attendri
qu'ils prenaient chaque .fois qu'il s'agissait
d'une bonne bpuleille, ils se dirigèrent vers
l'auberge. Mais ils n'avaient pas fait quatre
pas qu'ils virent Quintênassc et Boucassin
paraître sur je perron et s'y installer. Et
ils demeurèrent cloués sur place.
Le pis est aue Quinténasse et Boucassin
les avaient déjà reconnus quand ils avaient
passé a la suite de Montauban et de Prime-
rosé. Cette arrivée, inattendue des moines 1
les avaient exaspérés. Ils se disaient, avec/:
une apparence de raison, que si les deux [
religieux. ne marchaient pas sur leurs bri- 1
b«e.s, leur présence obstinée pouvait les
gêner considérablement, et 'peut-être faire
échouer leur affaire. Ils, avaient été pris
d'une furieuse envie de tomber sur les deux
gêneurs, à bras raccourcis.
La présence de Montauban avait refréné
cette envie qui pouvait être dangereuse pour
eux. Mais maintenant Montauban n'était
plus là. A leur tour, ils estimaient qu'ils n'a-
vaient plus besoin de se gêner.
Thibaut et Lubin s'arrêtèrent donc en lés
voyant. Et tout aussitôt leurs têtes dispa-
rurent au fin fond du capuchon rabattu.
Mais maintenant qu'ils se trouvaient de-
vant un cabaret ils se sentaient une soif ar-
dente, une faim féroce. Et comme rien ne
les rendait aussi entreprenants que la faim
et la soif, ils résolurent de risquer le coup
en se disant que peut-être ils n'avaient pis
été reconnus et ne le seraient pas. Et se
soutenant mutuellement, ils reprirent leur
marche vers l'auberge.
Et Pontalais était sur leurs talons qui ne
les perdait pas de vue et qui entendait tout
ce qu'ils disaient.
Hélas comme ils approchaient des mar-
cncs du perron, Quinténasse sortit son
large poignard, avec lequel il se mit à jouer
d'une manière'terriblement inquiétante. Et,
rivant sur eux deux yeux féroces, d'une voix
terrifiante
Tu vois ces deux frocards, dit-il, s'ils
ont la mauvaise inspiration de mettre le
pied sur ce perron, je leur boute ce poi-
gnard dans le ventre. Millodious, moi, je
suis curieux de savoir si c'est du sang ou
du vin qu'ils ont dans les veines:
Thibaut et Lubin n'étaient pas' sourâs.
L'eussont-ils été que Quinténasse hurlait de
manière à se faire entendre de l'oreille la
plus bonchée. lis entendirent donc à mer-
veille, Ils sentirent le frisson de la petite
mort leur courir le long do l'échine. Ils ne
s'arrêtèrent pas. Mais ils firent instantané-
ment une conversion qui les écarta du
dangereux perron. Et ils se fardèrent bien
de souffler mot. Èt ils passèrent à distance
respectueuse, en se donnant des airs di-
gnes, comme s'ils n'avaient pas entendu.
Et moi, dit Boucassin, s'ils ne se dépê-
chent de filer et de disparaltre, je leur en-
voie ce tabouret de chêne massif dans le
dos et je les assomme tous les deux.
Un double gémissement caverneux jaillit.
des profondeurs des capuchons. Les deux
pauvres diables terrifiés crurent entendre,
le sifflement du ^projectile dont on les me-
naçait, lancé à toute volée par la mon-
trueuse paite du colosse. Et oubliant, toute
dignité, ils détalèrent au triple galop, sou-
tenant d'une main leur énorme bedaine et
.de l'autré retroussant le froc qui entravait
leur fuite.
Quinténasse et Boucassin, sans pitié ni
retenue, les poursuivirent de menaces ef-
froyables,, entrecoupées de bruyants éolats
de rire.
Pontalais, qui riait sous cape, allongea
ses deux immenses jambes et, sans courir,.
se maintint aisément derrière eux.
Thibaut et Lubin enfilèrent d'une traite
toute la rue et ne s'arrêtèrent, à bout de
souffle, qu'à l'autre extrémité du village.
Le hasard, ou ce fliir particulier aux ivro-
gnes, fit qu'ils s'arrêtèrent précisément de-
vant le Soleil d'or..Ils soufflèrent d'abord.
Quand ils furent remis, ils se regardèrent
en silence, avec cet air de mélancolique ré-
sibnation que nous leur connaissons.
fous les démons d'enfer sont donc
acharnés après nous gémit Thibaut.
Hélas! si Dieu ne nous vient en aide,
nous. sommes, perdus larmoya Lubin.
Ils demeurèrent encore un instant sans
voix accablés par le malheur. Alors une
autre inquiétude leur vint
Comment faire maintenant pour sur-
veiller .la conspiratrice ?
Machinitlement, ils firent quelques pas.
Ils s'éloignèrent de l'auberge sans l'avoir
vue dans leur désarroi. Ils n'allèrent pas
loin. Ils s'arrêtèrent au bord d'un fossé.
Asseyons-nous au bord de ce fossé,
proposa Lubin. Nous nous reposerons un
peu. Et comme la conspiratrice devra pas-
ser par ici pour rentrer à Paris, nous ne
manquerons pas de la voir.
En outre, en cas de danger, nous pou-
rons chercher notre salut au fond de ce
fossl, dit Thibaut,
Et avec une certaine fierté
C'est une manoeuvre que nous connais-
sons on ne peu) mieux mainienant.
Us s'assirent, les jambes pendantes dans
le fossé. Et ils soupirèrent
Si seulement nous avions de quoi apai-
ser notre soif et notre faim.
Et tout à coup, ce fut un cri de joie déli-
rante
Et' nos mules que nous avons ou-
bliées! Nos mules qui portent nos pro-
visions Nous sommes sauvés 1.
Ils furent aussitôt debout, toute trace de
fatigue disparue. Et ils s'élancèrent en-
semble dans la direction du boqueteau. Au
bout de quelques pas Lubin s'arrêta
Mon frère, dit-il, nous ne pouvons
déserter notre poste tous les deux en môme
temps. il faut que l'un de nous reste ici
pour surveiller pendant que l'autre se sa-
crifiera et ira chercher l'os mules.
C'est juste, fit Thibaut. En bien, je
vais me sacrifier,
Allez: dtinc, accepta Lubin, et faites
vite, mon frère. Songez que je meure de
soit et de faim.
Thibaut partit bravement. Lubin se ras-
sit mélancoliquement au bord du fossé.
Comme il s'ennuyait tout seul, il Étudia les
lieux pour 8e distraire. C'est alors qu'il dé-
couvrit l'enseigne du Soleil d'or à laquelle
ni lui ni Thibaut n'avaient fait nltention.
Il fut sur le point de se lever et d'y entrer.
Car.. par un phénomène os s ci comprèhen-
sible, à force de répéter qu'il avait faim et
soif, il avait fini par avoir repliement faim
et soif. Mais il réfléchit qu'il n'avait pas
d'argent: C'était Thibaut qui avait leur'
bourse. Et. il dut se résigner à l'attendre
Enfin J hibaut reparut. Il tralnait par la
bride une mule. Une seule, et pour cause.
Et il marchait tête basse, l'air plus acca-
ble que jamais. Déjà il commençait à lar-
1 moyer pour raconter sa double déconve-'
pun disparition d'une mule et perte totale
de leurs mwisiotis. Lubin ne lui en laissa'
pas le temps. D'un doigt triomphant il
montra l'enseigne de l'auberge.. Et cela.
suffit. Thibaut rayonna. Et comme, par
suite du même phénomène, il enrageait.
lui aussi, de faim et de soif, il eut cc seul
mot:
Allons
Pontalois avait entendu tout ce qu'ils;,
avaient dit. Il y avait déjà un moment qu'il
ne s'occupait plus d'eux. Pour mieux dire,
il s'en occupait encore, seulement il s'en-
occupait à l'intérieur de l'auberge. Et il les.
attendait de pied ferme, ayant fait une
mise en sccne soignée, en homme de me-'
lier. C'est-à-dire qu'il était assis devant
une table sur laquelle était étalée une-,
nappe propre. levant lui, un pftté énorme.
une volaille plus énorme encore et une
demi-douzaine (Je flacons d'aspect vénéra-
ble. Et. il attendait l'omelette mordorée que
riiôteiièrc était en train de lui confection-
Thibaut et Lubin entrèrent donc et ils
aperçurent Pontalais devant sa table pré-
cieusement chargée. Et ils ne virent plns
que cette bienheureuse table. Comme ils
se savaient la bourse bien garnie, ils eu-
rent lo Verbe haut. L'hôtelier s'approcha et
prit leur commando. Seulement Ponlâlais
lui avait fait sa leçon et, après avoir pris
la commande, il prononça
Excusez-moi, mes révérends, mais ici
on paye d'avance.
Et. on manière d'excuse, il ajouta »-i
(il
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