Le Supplément illustré de la Revue hebdomadaire

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140 pages

Titre : Le Supplément illustré de la Revue hebdomadaire

Éditeur : Plon (Paris)

Date d'édition : 1928-09-22

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb390971891

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Description : 22 septembre 1928 22 septembre 1928

Description : 1928/09/22 (A37,N38). 1928/09/22 (A37,N38).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5732188t

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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HEBDOMADAIRE N° 38 37^e Année - 22 Septembre 1928
- DANIEL HALEVY
  Les Trois vies de Jules Michelet (I) (L'enfant et l'adolescent - l'historien conservateur.)
  .......... Page(s) .......... 387
- HENRY JAMES
  La Bête dans la jungle (traduit par Marc CHADOURNE) (III) (fin)
  .......... Page(s) .......... 418
- EUGENE GELMA
  Le Rêve et les maladies de l'esprit
  .......... Page(s) .......... 437
- LUCAS-DUBRETON
  L'Eden du Pacifique (IV) (fin)
  .......... Page(s) .......... 460
- ROBERT DE SAINT JEAN
  La Vie littéraire: Peints par eux-mêmes
  .......... Page(s) .......... 489
- PIERRE BOST
  Spectacles et promenades: L'autonomisme breton. - Le déshonneur du piéton. - Le sourcier
  .......... Page(s) .......... 495
- LOUIS LATZARUS
  Chronique politique: M. Briand a dit quelque chose
  .......... Page(s) .......... 503

492 CHRONIQUES ET DOCUMENTS

farouche serviteur pour lui demander si lui, le roi, n'avait
pas péché contre le Saint-Esprit. D'Aubigné répondit
comme un technicien, par un discours en trois points.

Il fut donné au huguenot de se grandir encore davan-
tage que par la disgrâce. L'intransigeance à l'égard du
roi converti, traître à sa confession, dut lui coûter, mais
bien plus cruelle dut lui paraître la sévérité qu'ils ont,
pour le même motif, infligé à son fils aîné. Par cette
dernière épreuve, cette vie se dépasse et s'accomplit.

*

Rien n'est plus curieux de quitter ce journal si peu
intime que sont les Mémoires d'Aubigné pour prendre le
Journal intime de Benjamin Constant, dont on vient de
publier une nouvelle édition. Chacun sait combien l'au-
teur d'Adolphe a raté sa carrière publique, et les grands
orages qui ont sans cesse agité son coeur indécis et
médiocrement amoureux, troublé sa vie, égaré ses efforts.
Au contraire l'intelligence de Benjamin Constant ne rate
jamais le but ; elle a horreur des mensonges tout faits,
des explications sommaires, du vague et du convenu ;
grâce à ces vertus, le journal n'a pas pris une ride. Ce
qui atteint l'universel avec simplicité, demeure écrit
pour toujours, et ne peut qu'être repris par les généra-
tions suivantes. « La plupart des hommes, en politique
comme en tout, concluent des résultats de leurs impru-
dences à la fermeté de leurs principes. » Une telle pensée,
une fois saisie, ne peut plus l'être et diminue d'autant
la somme des vérités à découvrir. Tout ce que peut
permettre la chance, c'est d'aborder plus tard la même
terre, mais par une autre rive : « Puisque ces mys-
tères me dépassent, feignons d'en être l'organisateur (i). »

Que de pages des analystes contemporains semblent
résumées dans ces quelques lignes : « Plus on vit, plus
on voit que l'individualité est ce qu'il y a de plus rare,
et que la masse des hommes est à la disposition des cir-
constances qui les façonnent à leur gré. »

(i) Les Mariés de la tour Eijjel, de Jean COCTEAU.

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