Presse et revues
23 pages
Titre : Armée et marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-06-20
Contributeur : Cavelier de Cuverville, Jules Marie (1865-1927). Directeur de publication. Fondateur de la publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32702175h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9298 Nombre total de vues : 9298
Description : 20 juin 1905 20 juin 1905
Description : 1905/06/20 (A7,N12). 1905/06/20 (A7,N12).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5731483g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC6-87
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LA DÉFENSE DES COTES
ARMÉE ET MARINE — 271
Tir à la mer
d'une batterie de campagne
Tir de rupture.
Nous voudrions que
la méthode d'échelon-
nement des hausses fût
généralisée dans les bat-
teries de côte armées
de canons de gros cali-
bre. Mais il est des cas
particuliers, pour les
cunons de .'120, où le tir
doit être préparé à
l'avance. Nous voulons
parler des batteries du
goulet de llrest et des
batteries casematées de
Chavagnac, desmusoiis
ri de File Pelée à Cher-
bourg.
Ces batteries sont
presque toutes de deux
pièces; celles du Men-
gam et de Dellec sont
de quatre pièces. Elles
sont casematées, à l'ex-
ception duStifl, du Men-
gam et de Dellec, qui sont à ciel ouvert; ces der-
nières ont leur champ de tir limité à 30 degrés ; elles
■ peuvent tirer qu'un coup par pièce sur un navire
passant devant elles.
Les batteries casematées devaient, d'après les
[>lans primitifs, être fermées complètement, en lais-
ant le jeu nécessaire pour la volée du canon. Dans
' cas, le tir indirect s'imposait.
Pour réaliser ce pointage, le commandant Au-
louard avait fait placer sur l'affût une planchette
riiduée en distances et en hauteurs de marée; de
orte qu'un navire étant près d'arriver dans la
irection delà batterie, il en appréciait la distance
avec son télémètre, distance qui était aussitôt trans-
mise a la batterie avec la hauteur de marée du
'iioment. A la batterie, on amenait la coïncidence
1 un repère placé sur le canon avec l'échelle con vcnablc
,,e la planchette, et l'on attendait le commandement
lle feul qui élait fait de l'appareil télémétrique au
moment où le navire passait devant la batterie.
Il n y avait pas de raison pour que ce système
ne fonctionnât pas bien; toujours est-il que les expé-
riences faites au tube-canon donnèrent des résultais
incertains. A quoi faut-il attribuer cet insuccès? Au
défaut d'instruction du personnel, à son inexpé-
rience, au trouble ou à la curiosité des pointeurs,
qui, prêts à faire feu, escomptent avec impatience
le moment d'agir. (Juoi qu'il en soit, on ne tira aucune
utilité pratique de ce genre de tir. Ajoutons que
chaque batterie de l'espèce exige pour son service un
télémètre et que ces instruments n'existent pas en
quantité suffisante.
C'est à la suite de ces expériences que les embra-
sures furent élargies, afin que l'on pût voir devant
soi et que l'on se réservât ainsi la certitude de mettre
le feu à la pièce au moment psychologique du pas-
sage de l'ennemi devant la batterie.
Voici un procédé que nous recommandons et qui
peut s'appliquer dans le goulet de Brest comme dans
les passes de Cherbourg. Ces passes ont 1,000 mètres
de large, et le goulet de Brest, qui en a 2,000, est
divisé par la roche JMengam et les Fillettes en deux
passes de 1,000 mètres chacune. Prenons le cas de
llrest, où l'ennemi peut choisir l'une ou l'autre des
passes nord et sud.
On placera des observateurs, de manière à
voir arriver l'ennemi;
ils indiqueront quelle
passe il a choisie et la
feront connaître à la bat-
terie. Supposons, pour
fixer les idées, que ce
soit la passe nord. Dans
ce cas, la batterie case-
matée du Mercou, les
batteries basses du Men-
gam et du Dellec, la
batterie casematée de
Sainte-Anne auront leur
objectif à moins de
1,000 mètres. Les batte-
ries casematées des Ca-
pucins, de Cornouailles,
de la pointe Robert, la
batterie basse du Stilf,
les batteries casematées
de la pointe Espagnole
et de Pourjouit auront
le leur de 1,000 à 2,000
mètres. Nous pouvons
admettre que l'ennemi
choisira à peu près le
Chargement d'an canon de côte
de 305
Une batterie de côte d'obusiers
ARMÉE ET MARINE — 271
Tir à la mer
d'une batterie de campagne
Tir de rupture.
Nous voudrions que
la méthode d'échelon-
nement des hausses fût
généralisée dans les bat-
teries de côte armées
de canons de gros cali-
bre. Mais il est des cas
particuliers, pour les
cunons de .'120, où le tir
doit être préparé à
l'avance. Nous voulons
parler des batteries du
goulet de llrest et des
batteries casematées de
Chavagnac, desmusoiis
ri de File Pelée à Cher-
bourg.
Ces batteries sont
presque toutes de deux
pièces; celles du Men-
gam et de Dellec sont
de quatre pièces. Elles
sont casematées, à l'ex-
ception duStifl, du Men-
gam et de Dellec, qui sont à ciel ouvert; ces der-
nières ont leur champ de tir limité à 30 degrés ; elles
■ peuvent tirer qu'un coup par pièce sur un navire
passant devant elles.
Les batteries casematées devaient, d'après les
[>lans primitifs, être fermées complètement, en lais-
ant le jeu nécessaire pour la volée du canon. Dans
' cas, le tir indirect s'imposait.
Pour réaliser ce pointage, le commandant Au-
louard avait fait placer sur l'affût une planchette
riiduée en distances et en hauteurs de marée; de
orte qu'un navire étant près d'arriver dans la
irection delà batterie, il en appréciait la distance
avec son télémètre, distance qui était aussitôt trans-
mise a la batterie avec la hauteur de marée du
'iioment. A la batterie, on amenait la coïncidence
1 un repère placé sur le canon avec l'échelle con vcnablc
,,e la planchette, et l'on attendait le commandement
lle feul qui élait fait de l'appareil télémétrique au
moment où le navire passait devant la batterie.
Il n y avait pas de raison pour que ce système
ne fonctionnât pas bien; toujours est-il que les expé-
riences faites au tube-canon donnèrent des résultais
incertains. A quoi faut-il attribuer cet insuccès? Au
défaut d'instruction du personnel, à son inexpé-
rience, au trouble ou à la curiosité des pointeurs,
qui, prêts à faire feu, escomptent avec impatience
le moment d'agir. (Juoi qu'il en soit, on ne tira aucune
utilité pratique de ce genre de tir. Ajoutons que
chaque batterie de l'espèce exige pour son service un
télémètre et que ces instruments n'existent pas en
quantité suffisante.
C'est à la suite de ces expériences que les embra-
sures furent élargies, afin que l'on pût voir devant
soi et que l'on se réservât ainsi la certitude de mettre
le feu à la pièce au moment psychologique du pas-
sage de l'ennemi devant la batterie.
Voici un procédé que nous recommandons et qui
peut s'appliquer dans le goulet de Brest comme dans
les passes de Cherbourg. Ces passes ont 1,000 mètres
de large, et le goulet de Brest, qui en a 2,000, est
divisé par la roche JMengam et les Fillettes en deux
passes de 1,000 mètres chacune. Prenons le cas de
llrest, où l'ennemi peut choisir l'une ou l'autre des
passes nord et sud.
On placera des observateurs, de manière à
voir arriver l'ennemi;
ils indiqueront quelle
passe il a choisie et la
feront connaître à la bat-
terie. Supposons, pour
fixer les idées, que ce
soit la passe nord. Dans
ce cas, la batterie case-
matée du Mercou, les
batteries basses du Men-
gam et du Dellec, la
batterie casematée de
Sainte-Anne auront leur
objectif à moins de
1,000 mètres. Les batte-
ries casematées des Ca-
pucins, de Cornouailles,
de la pointe Robert, la
batterie basse du Stilf,
les batteries casematées
de la pointe Espagnole
et de Pourjouit auront
le leur de 1,000 à 2,000
mètres. Nous pouvons
admettre que l'ennemi
choisira à peu près le
Chargement d'an canon de côte
de 305
Une batterie de côte d'obusiers
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