Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
FABLE
Dans le sein d'un Ajonc, nuit et jour Philomèle Annonçait, au retour delà saison nouvelle,
La naissance de maint petit. Dans Varbuste, en effet, elle avait mis son nid, Et V Ajonc était fier de cette préférence
Du charmant et sensible oiseau, Qui des siens aurait pu célébrer la naissance Dans un buisson fleuri, plus loin, au bord de l'eau. Mais voici que sa voix, hélas I est entendue
Par une Vipère étendue Aux rayons du soleil, sur un talus mousseux.
Elle dresse son chef hideux, Et puis, avec lenteur et patience,
Malgré l'aspérité du sol, Elle arrive, en rampant, à petite distance
Du nid du pauvre Rossignol.
Des petits Me voit la tête
Débordant le nid, et s'apprête,
Avec grande précaution, A commettre aussitôt sa mauvaise action.
Aux jours de toute la nichée
Elle a le désir d'attenter ; Mais par l'Ajonc, elle en est empêchée, Quand sur le nid même elle veut sauter. Dans ses branches comme elle passe, Il la perce, elle tombe en sifflant, et trépasse. La Vipère ne peut manger un seul petit, Et satisfaire ainsi son cruel appétit.
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