Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
FIERTE (Extrait de la légeade des Châtiments)
Jeune homme, ne va pas dépenser ton sang pur, Le sang de tes aïeux dans les bouges infâmes ; Détourne ton regard, ton beau regard d'azur, Quand tu verras sur toi le regard de ces femmes.
Laisse dire les rieurs jaloux de ta fierté! Leurs plaisirs ténébreux ont leur ivresse amère; Toi, tu gardes au coeur, radieux, respecté, Souriant, lumineux, le portrait de ta mère.
Le Pays a besoin d'un sang fort, valeureux ; Le verser tout pour lui c'est la sainte démence ! La veine verse une onde ardente aux sillons creux : La Patrie autrefois naquit de la semence.
L'intime honneur est grand, plus grand que tout orgueil, Ce sera pour tes fils un glorieux héritage Lorsque ton corps mourra, quand ils prendront ton deuil, D'avoir ce clair blason de noblesse en partage.
Oui, crois-moi! garde pur ce précieux trésor Pour toi-même, tes fils, enfin pour la Patrie! Le siècle débauché peut te railler encor, Mais l'ancêtre est joyeux sous la mousse flétrie.
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